Ben se promit de lui rappeler de discuter avec elle de cette histoire de fantôme. Parce que … bon… Il ne dirait pas que ça le mets mal à l’aise … mais lui ce qu’il pouvait voir le mettait déjà mal à l’aise alors imaginer un fantôme ? Quelque chose qui ne peut pas voir mais qui pourrait le traverser ? Il en ferait des cauchemars s’il n’avait pas déjà trop de chose à penser. Une fois revenu, il se demanda comment ramener le sujet, mais ne le trouva pas. Préférant s’occuper de pleins de choses, comme de l’ordinateur qui était une valeur sur pour lui. Les codes, binaires ou non, étaient sécuritaires pour lui. Il les comprenait. Il arrivait à les assimiler. Quelque chose était ou un zéro ou un un. Pas de sentiments ou d’émotion. Il vient s’assoir à ses côtés et ne ressentait pas le même … sentiment que lorsqu’il était à côté des autres. Même assis sur une table, avec plus de distance, normalement il se sentait mal à l’aise.

On avait souvent pris sa pour de la misogynie, quand il était à côté d’une femme, de l’homophobie, quand il était à coté de Warren, du racisme, quand il était à côté de Darryl, et même de l’arrogance, quand il était assis à côté d’un loup plus soumis. C’était juste qu’il n’aimait pas forcément les rapprochements. Mais avec elle, il le remarquait de plus en plus, ça allait. Peut-être pas au point de prendre des initiatives mais ça allait. Il l’observa pendant qu’elle se caler pour appeler.

Ben se figea et tourna la tête à la voix de l’homme au téléphone. Même son loup, mentalement, avait redressé les épaules. Il n’était pas un exemple de politesse, loin de là, mais il ne manquait pas de respect à quelqu’un comme ça sans raison. Il grinça des dents quand il entendu son prénom. Personne ne l’appeler Benjamin, mais il aurait préféré pour le coup. Et pas parce qu’il avait un ton sec pour lui, mais parce qu’il n’avait tout simplement pas le droit. Ben était le nom de cette meute, sa meute, et le nom que disait Nabi. Un blanc bec, et un sourire suffisant naquit sur son loup, n’avait aucun droit de parler ainsi à Nabi.

Il ne fit rien cependant, si ce n’est rapprocher sa jambe de celle de la jeune femme pour qu’elle n’oublie pas qu’il était là. Elle gérait la situation. Et si le sale gosse l’agaçait, -il avait définitivement son préféré-  il n’était pas une menace. Pour le moment. Le loup lui rappela que Nabi pensait être amoureuse de lui, avant. La pensée du « avant » fit redresser le torse du loup avec fierté. Il n’avait rien fait pour ça, mais il se sentait responsable de tout. Ben l’ignora et continua à s’occuper de Nabi. « Ce » Ben. De mieux en mieux. Il était « Son » Ben, Ok. Pas n’importe qui. Il grogna un peu. S’arrêta avant de pouvoir être entendu par le téléphone… Mais, Nabi ne pourrait pas rater la vibration de son corps. Ben n’avait rien à dire sur les amis de Nabi. Rien du tout… mais avant d’avoir pu s’en empêcher il lâcha un :

- Jl’aime pas, dit-il dans un reniflement alors que la page de son ordinateur montrer des codes à en plus finir. Et ce n’est pas un avis de loup, juste un avis de … moi.

Il précisa. Il n’était pas aller jusqu’à chercher à coincé le gamin contre le loup. Si son loup grogna avec l’envie de le faire disparaître, ce n’était que par jalousie. Un loup moins sous contrôle que lui aurait dit bien pire. Ben était toujours sous contrôle parce qu’il ne voulait pas blesser la jeune femme, d’aucune manière.

- Disons plutôt que je préfère Alvaro, reprit-il en se pensant en faute. Ouais. Voilà. Préférence. C’est moins …, pardon.

Il aurait dû se taire. Il ne sait même pas pourquoi il avait parlé. Il prit une gorgé de sa bouteille d’eau, qu’il avait prit et posé là hier peut-être, et lui proposa par la suite. Il se racla la gorge sans faire un mouvement pour quitter sa position.

- Pour en revenir à ta réflexion de toute à l’heure, parce qu’il fallait bien la ramener un jour et faire oublier sa mini crise de jalousie, en effet, il y a beaucoup de chose à apprendre sur les loups. Je peux t’en parler comme je le sais. Déjà, tu es une louve de naissance, ce qui est rare. Plus aussi rare qu’avant mais rare. Charles était le seul, j’ai entendu parlé d’une meute ailleurs aussi, mais pour le reste ça reste pas commun. Normalement, on se transforme en loup quand on est mordu au bord de la mort. Un coup de chance en soi. On ne voit pas les fantômes. On a quelques « pouvoirs » mais rien de ouf. On peut faire un sort de silence, on peut communiquer nos impressions, on est lié, on a plus de forces, mais rien de magique.

Il se stoppa. Si Ła jeune femme ne savait pas quoi posé comme question, lui il ne savait pas quoi dire. Il était loup depuis si longtemps que pour lui tout était normal, naturel. Il ne serait pas comment expliquer les principes des loups. Il tourna alors la tête vers elle en pensant à quelque chose.

- Si les loups ne naissent pas, c’est parce que les femmes ne peuvent pas avoir d’enfant, puisque soumise à la lune, et les hommes ont peu de « tir » qui fonctionne. C’est pour ça que Mercy est difficilement supporté par les femmes louves. Elle peut avoir un enfant, si elle le souhaite.

Il la regarda se rapprocher. Il la regarda se pencher. Il la regarda toujours quand elle l’embrassa. Il sentit d’un coup toute la jalousie disparaître. Fondre comme neige au soleil. Il ne savait pas si c’était Nabi ou son côté omaga…mais même son loup se retrouva apaisé. Il n’y avait plus de soucis dans son coeur. Bon. Il n’aimait toujours pas la proximité d’Aiden dans l’horizon amical de la jeune femme … mais il pouvait tout supporter. Il sourit quand elle se recula. Répondant à son sourire. Il aimait bien être embrassé. En vrai. Par elle. Seulement par elle. Il n’avait pas l’impression de vouloir s’arracher la peau après avoir nettoyer la surface avec de la javel. Et c’était déjà pas mal de ne pas vouloir faire ça. Mais en plus, il avait envie de recommencer. Ce qui était nouveau. Inédit. Rare. Pour elle.

Son sourire s’élargit encore plus. Il était rare qu’il soit le préféré de qui que ce soit. D’ordinaire, il était plus celui que l’on voulait oublier. Dans les meutes, il était au fond, même pas parmi les soumis, un peu en retrait. Il sourit alors. Pleinement.

- Tant que je suis ton préféré, avoua-t-il avec tous les mots avant de tourner la tête gêné pour une raison qu’elle ne pourrait pas comprendre.

Il était aussi le préféré de sa mère, et cette idée le faisait avoir un haut le coeur qu’il contenu dans son esprit. Son loup foula les souvenirs. Refusant de s’apitoyer alors qu’il pouvait aider Nabi. Il la laissa se caler, attrapant un plaid qui traine pour le rajouter sur le corps de la jeune femme. Au cas où. Elle pourrait l’enlever si elle le désirait. Il posa d’ailleurs son ordinateur ailleurs. Pour avoir plus de place pour elle.

- C’est ça. La magie de la meute est parfois étrange. Elle dépasse toute logique à mon sens. On a de la magie quand on est ensemble. Quand on a un lien fort, entre compagnon par exemple ou avec l’alpha, on peut développé des capacités. Pourtant, ce n’est en rien rattacher à la magie des sorcières ou des changeuses. Mercy est la seule que je connaisse qui puisse voir des fantômes.

Mais il doute que la jeune femme puisse avoir des réponses avec Mercy. Elle n’était pas une changeuse. Mercy n’avait pas la même odeur que les autres et Nabi était clairement une louve. Il se demandait si Adam l’autoriserait à aller faire un tour dans la ville natale de la mère de Nabi. Là-bas, il y aurait peut-être une réponse qu’ils pourront découvrir… Sans risquer de se faire voir par ceux qui lui veulent du mal. Il ne laisserait jamais rien lui arriver, de toute façon. Il passa un bras vers elle et posa sa main sur son épaule doucement.

- Les louves seront jalouses. Mercy peut avoir ce qu’elles rêvent, et qu’elles n’auront jamais. La plupart n’ont pas demandé à être changé. Avant la mise en place des lois c’était … le bordel. Les femmes sont peu à réussir le changement et utile à la meute. Je ne pense pas qu’elles t’en voudront, pas vraiment. Il faudra juste du temps pour supporter la jalousie que ça entraine. C’est comme tout. Elles s’adapteront. Mercy est toujours en train de s’adapter mais je ne doute pas que cela se fasse.

Il caressait un peu, à peine du bout du pouce, l’épaule de la jeune femme pour lui faire comprendre qu’il disait la vérité.

- On est tous des loups d’Adam, et même si lui aussi est un vieux, il essaie de s’adapter à tout. Donc tu n’as pas à te faire de soucis. Puis si elles t’embêtent, suffit de les traité de Harpies, elles détestent ça.

Possible qu’il avait déjà fait le test, plus d’une fois, juste pour le plaisir de leur faire comprendre de ne pas s’approcher et qu’il ne les aimera jamais. Pour lui, femmes comme hommes, c’était niete. Il n’avait pas à se poser la question sur sa sexualité. Il sursauta quand son loup lui renvoya l’image de la jeune femme nue dans leur lit.

- Je vais le tuer, grogna-t-il en posant la main sur sa tempe pour repousser l’image.

Il ne ressentait pas de désir sexuel, lui. Pas encore. Il ne pouvait pas. Il ressentait juste un peu de peur qu’il repoussa dans son esprit avec le reste. Parce qu'il ressentait peut-être une pointe de désir et que ça lui faisait encore plus peur ? Il n'en savait rien. Il n'avait aucune envie de répondre à la question. Il pointa sa main vers sa tempe.

- Mon loup, précisa-t-il. Il essaie parfois de cogner dans mon esprit pour dire ce qu’il pense de mes pensées. Ce trou duc.

- Mets-toi à l’aise, fit-il simplement. Repose-toi, si tu le souhaites.

Il ne savait pas du tout comment la faire aller mieux. Lui avait rarement mal, physiquement. C’était moralement qu’il se prenait des claques et il acceptait la douleur. Il avait une grande tolérance à la douleur. Merci Papa. Ben n’essayait pas forcément de trouver de bons côtés, mais il était obligé d’accepter cela. Si la meute se faisait torture, il pourrait prendre la souffrance en plus grande quantité pour les épargner. Logique. Il ne comprenait pas son mal être donc. Ou sa souffrance. Mais il l’admettait sans avoir aucune idée de comment faire pour que cela passe. Il laissa ses jambes droites pour tenir les jambes de la jeune femme. Si elle était mieux ainsi, pourquoi pas.

- Je pense oui. Ton père était un loup. Tout le monde aurait été au courant s’il pouvait voir les fantômes. Cela faisant parti des « petits plus » qui permettent d’assoir sa suprématie. Un alpha a besoin de protéger sa meute. Avoir un pouvoir qui déstabilise, ça permet de garder les autres à distance. Donc c’est certainement ta mère. Tu n’as jamais essayé de retrouver la ville natale de ta mère ?

Il ne connaissait pas grand chose à l’Egypte, sauf les quelques informations que tout le monde récupère par-ci par-là. Il savait qu’il y avait des Dieux, comme pour les grecs. Que certainement qu’une partie de ces Dieux étaient des faes qui ont eu le goût des grandeurs… Mais après … Il connaissait le nom du Dieu de la mort égyptien. Anubis. Peut-être commencer par là ? Il préférait parler de ça … que d’expliquer son sursaut. Mais il lui avait promis l’honnêteté et la sincérité … ou plutôt, il se l’était promis à lui même. Il ressentait la pression sur sa main et sourit.

- Personnellement, mon loup ne parle pas. Pas exactement. Ce sont des grognements, de reniflements, des hurlements parfois. Et je sais ce qu’il veut dire. Parfois, quand il veut vraiment me dire quelque chose, il envoie une image…

Son loup piétinait sur place. Ben avait conscience que son loup était une extension de lui. Un double avec des instincts différents. Ceux qui naissent loups ont peut-être deux entités diverses, mais pour Ben le loup était comme une double personnalité. Un autre lui qui subissait moins et pouvait voir l’univers dans un filtre plus sauvage. Si son loup était comme lui, battu et violé, soumis, Ben savait aussi qu’il était le plus violent des deux. Ben ne laissait jamais son loup répondre aux provocations. Il avait peur, souvent, ce petit loup. Et sa peur se transformait en rage ou en larmes. Cela dépendait les personnes. Pour le moment, Nabia avait sentit le loup qui avait peur et qui pleurait. Celui qui se mettait sous ses pattes pour être tant protégé que lui donner la vie. Elle n’avait pas encore connu celui qui cogne contre les parois de son esprit, au point de pouvoir s’en faire mal. Il laissa passer un moment avant d’avouer alors.

- Tu étais en train de parler de la meute et de l’acceptation. Je me suis mis à penser à Warren, et à son homosexualité. Puis je me suis dis que moi je devais être « rien-du-tout-sexuel »…

Ce n’était pas comme s’il était asexué. Non. Il ne pouvait pas se permettre de le dire ainsi. Ce n’était pas de l’asexualité. De ce qu’il avait compris, et on lui pardonnera de ne pas avoir fait plus de recherche sur le cas, les personnes asexuels, et non asexué -trop de terme pour lui-  ressentaient d’attirance sexuel. Mais pour le savoir, il fallait l’expérimenté, le comprendre. Ben, lui, avait une peur farouche de ressentir un jour du désir. Il avait peur. Parce qu’il y avait eu sa mère. Et que l’idée de vouloir qu’on lui fasse ce qu’elle lui a fait le tétaniser. Le rendait malade. Il ne comprenait même pas comment l’humanité pouvait vouloir faire ça. Pourquoi se faire du mal ? En quoi ça faisait du bien d’être « en » quelqu’un ? Il eut un frisson.

- Mon loup m’a fait comprendre que … je risque fort de devenir Nabisexuel. Il me faut du temps… Mais normalement lui non plus ne ressent pas d’attirance. Alors il doit avoir raison. Cela n’empêche qu’il me … Force. Alors que je ne pourrais pas changer sans t’avoir parler et que je ne peux pas … avouer tout de suite. Je n’y arriverais pas.

Il avait fait une pression sur sa main, encore, sans lui faire mal. Et il ne l’avait clairement pas regarder. Son loup lui envoya un image plus douce. Lui proposant de se pencher pour embrasser ses doigts et pour avancer doucement. Ben accepta cela. Il ne pouvait pas encore accepter de la voir nue dans son lit et faire … « ça » mais il admettait qu’il en aurait certainement envie un jour. Et ça lui faisait encore plus peur. Et s’il devenait comme sa mère ? S’il faisait du mal à Nabi en voulant se faire du bien. Il embrassa les doigts avec cette peur en tête et un loup qui comprenait la peur mais désirer aimer Nabi, dans son entièreté.

- Repose-toi. Tu ne risques rien avec moi, ou ici. Je ne bouge pas et on pourra continuer tout plus tard. Je n’ai qu’une douche dans l’appartement alors je ne peux rien t’offrir de mieux pour tes courbatures.

Il n’avait jamais trouvé utile d’avoir une baignoire puisqu’il passait le strict minimum sous la douche … Quand il ne venait pas d’embrasser une femme sur un coup de tête. Une autre historie.  

Ben l’écouta parler de sa mère et … Dans un sens il la jalousait. Elle ne connaissait pas sa mère. Qu’aurait-il donner pour ne pas connaître ses parents ? Il savait que ce n’était pas la même chose. Que l’on ne pouvait comparer. Mais quelque part, ça lui faisait mal de savoir que l’on pouvait ne pas avoir d’attache. Il soupira un instant, notant dans un coin de son esprit les choses qu’il avait appris sur la jeune femme. Sur sa mère surtout. Et sa famille. Bien qu’une envie d’être à sa place se faisait sentir, il savait aussi qu’il ne l’était pas … Et que Nabi souffrait de cette situation. Il fallait donc l’aider. C’était aussi simple que ça. Il nota le peu qu’il sait. Très peu. Autant que la jeune femme apparement. Il le fit tout de même alors qu’il écouta la question suivante.

- Mon loup est moi. E.S.T., épela-t-ll. Il s’exprime juste de manière plus … sauvage, instinctif. Les humains parleront parfois de conscience en parlant d’une petite voix dans leur tête. Pour moi, c’est un loup. Donc, il peut s’exprimer mais c’est en réalité une partie de moi qui s’exprime.

Pas deux entités, une mais séparer par la forme. Ben savait aussi que s’imaginer blottit dans le pelage de son loup, pendant qu’on lui faisait du mal, ça l’avait sauvé. Un peu comme quand la jeune femme avait été dans sa tête. Il s’imaginait dans une bulle avec son loup, si fort et avec des dents, et attendait que les sévices de la réalité ne s’arrête pour s’occuper du reste. C’était une représentation de son esprit, mais ça aider. Le loup était la partie forte de lui. Celle qui avait dû être maté pour être ainsi. C’était Ben, dans sa stupide envie d’être aimé comme un enfant normal qui avait écrasé son loup. C’était aussi pour ça qu’on le voyait soumis à la place d’hors de contrôle. Ben gérait son loup et son loup aimait trop Ben pour le laisser mourir de peur dans les mains de la réalité.

Nabi, c’était différent. Son loup lui imposait. Mais pas par méchanceté. Il lui imposait car c’était une meilleure réalité que ses programmes ou ses peurs. Nabi était l’image même du futur pour le loup. C’était pour ça que Ben faisait tant d’effort. Parce qu’il en faisait, même si c’était subtile comme lui tendre la main pour qu’elle la prenne ou faire une pression sur son épaule.

- Il t’entends, répondit-il avant de froncer le nez. Si l’on veut être plus, toi et moi, il faut coucher. C’est une … L’union entre deux loups n’est pas comme un simple mariage, y a de ça, mais ça ressemble plus à … Les liens que l’on ressent dans la meute, il y a les liens de meute et les liens pour plus. Ce plus se fait par …

OK. Il écarquilla les yeux. Il ne comprenait pas comment on pouvait accepter de … voilà. Même dans sa tête les mots étaient en vrac. Son loup grogna et exprima simplement son impatience d’être uni pour de vrai à la jeune femme. Ben ne savait même pas si c’était ce que voulait Nabi… Alors il calma son loup. Ils venaient de se rencontrer … Depuis trois jours. On ne s’unissait pas aussi vite.

- Je peux te promettre de … essayer. De t’en parler. Parfois, je trouve ça trop …

Il faudrait qu’il lui parle de ses parents. Putain. Il avait envie de se fracasser la tête quelque part pour les sortir de sa tête. Si ses parents étaient toujours une ombre dans sa vie, là ils étaient une main qui le presse. Comme quand son père l’étranglait. Il sentait les mains contre sa gorge autant que l’étau dans son coeur. Il ne pouvait pas avoir d’envie s’il ne lui disait pas. Il n’avait pas de question. Parce que qui voudrait rester avec une personne comme lui ? Personne.

- Il est évident que c’est pareil de ton côté. Ne t’en fais pas, il n’y aucun moyen pour que je fasse quelque chose que je ne veuille vraiment pas. Surtout si j’ai de la nourriture pour faire passer tout ça.

Il la laissa partir. Les loups n’avaient jamais de douleur, n’étaient jamais malade, n’avaient pas besoin de comprimé… Il lui faisait étrange d’entendre la jeune femme en demander. Et le bruit qui coule le fit dresser la tête. Il la regarda.

- Tu préfères une baignoire ou une douche ? Demanda-t-il très sérieusement. Si tu préfère la baignoire, ne demande rien à Echo ça me… Attends, la chambre d’ami ?

Ben se leva pour aller voir la catastrophe. Il observa les murs peints, l’ambiance totalement différente. Il grogna. Ce genre de chambre donnait ENVIE aux gens de rester dans la chambre d’amis. Ben s’était fait un point d’honneur à avoir une chambre vide de tout intérêt pour que personne ne reste jamais … Son loup jappa. Ben abdiqua. Tant que c’était Nabi, il pouvait faire ce qu’il voulait. Il se remit sur son programme, observant les codes qui n’en finissent plus. Il avait fait deux niveaux de son jeu et le renard était toujours à la recherche des membres de sa famille. Le renard était un pari, exilé des siens par obligation et non par choix. Pourtant, il les recherche par amour. C’était stupide. Toute sa vie était stupide. Soupirant, il se mit à faire des recherches sur internet. « Fantôme Egypte »

Il parcouru les pages de recherches. Entre les mythes chelous, les épisodes de dessins animé, les histoires d’avion et les canulars, il réussit à trouver quelques feuilles qu’il imprima et posa sur la table dans un dossier. Il n’y avait pas grand chose, mais puisque la jeune femme venait d’apprendre qu’elle était une des rare à voir les fantômes, elle n’avait jamais dû en faire la recherche. Il posa tout là et repartit dans la cuisine pour manger ce qui trainait. Il avait faim. Encore.

- Mon loup le comprends, c’est pour ça qu’il ne fait rien, mais m’électrocute de pensées. Pour pas que je prenne peur ou que je laisse tomber.

Le loup avait accepté une fois de laisser tomber. Il avait pleuré. Nabia était venu pour le revendiquer. DONC. Il n’y avait plus aucun moyen que le loup accepte de laisser tomber maintenant. Même si Ben continuait de penser que la louve serait mieux avec un autre, qui n’aurait pas tous ses problèmes, son loup ne l’acceptait plus. L’excuse avait marché une fois, Nabi et Nabia l’avaient accepté. Point à la ligne. Ben ne pouvait pas aller contre cette affirmation. Pour le moment en tout cas, il acceptait la situation comme elle venait, ce qui démontrait déjà le peu de résistance qu’il possédait. Il pensait juste qu’elle allait regretter, et qu’il devrait la laisser partir. Son loup grogna, ce qui voulait clairement dire « non ». Bon.

- Laisse tomber tant que tu es là, répéta-t-il en sortant.

Si la jeune femme utilisait la chambre d’ami et la préféré ainsi … Bon. Il n’allait rien dire. Il repeindrait une fois qu’elle sera parti. Il allait même transformer la pièce en autre chose pour que plus personne ne puisse jamais y dormir. Une bibliothèque ou bien … une pièce vide. C’était bien aussi de ne rien avoir, non ? Il finit par grignoter ce qu’il trouvait et servi les verres pendant que Nabi revient pour manger avec lui. Cela faisait bizarre de manger avec quelqu’un. C’était vraiment très étrange. Il ne mangeait pas souvent en compagnie d’une autre personne, alors même qu’il passait son temps à manger. Il sourit à la question.

- Avec plaisir. Comme je l’ai dis, il est toujours en cours. J’ai essayé de faire le premier niveau, celui de la tanière en feu, avec le moins de bug possible, mais il est court. Je n’ai pas encore fait de tutoriel cependant.

Il en fallait toujours un dans les jeux, mais comme Ben ne savait pas encore tout ce qu’il pourrait mettre ou comment le mettre, peut-être en expliquant pourquoi le renard est un paria ? Lui dire qu’il doit venir de sa maison isolé dans la forêt vers la tanière pour … un mariage ou un enterrement ? C’était bien le genre de chose qui ferait revenir Ben. Et encore. Pas sur. Si c’était le mariage de son ancien ami de la meute de Londres, peut-être. Si c’était la mort de ses parents …. Mhhhh … Il n’irait pas à l’enterrement. Il attendrait que tout le monde parte pour pisser sur leurs tombes…. Après avoir demandé à Mercy ou à Nabi si leurs fantômes aussi été partir. Le premier niveau débute donc avec le renard au milieu d’un labyrinthe de feu, toute sa famille ayant disparu et l doit sortir avant de suffoquer, en sachant qu’il y a des glissements de terrain et des éboulis. En théorie, il faut sortir de la tanière en moins de dix minutes. Il ne savait pas, Ben, si c’était trop ou pas assez. Lui le faisait en beaucoup moins, mais il avait programmé le tout … donc.

Il mangea simplement alors que son regard dévia sur son ordinateur. Il avait proposé à Alvaro et elle de tester pour … être sympas. Il n’avait jamais eu d’avis sur son jeu, sauf celui de la dessinatrice qui faisait un travail incroyable, mais qu’il n’avait jamais rencontré ou eu au téléphone. Ils ne s’échangeaient que des mails pour qu’il puisse avoir des modélisation 3D des zones qu’il a besoin. Il avait un peu d’appréhension qu’elle n’apprécie pas. Mais avait aussi envie qu’elle connaisse ça de lui. Quelque chose que personne n’a vue encore. Ben ne ressemblait pas réellement à un geek. Il était trop grand, trop musclé, trop blond aussi, il n’avait pas la tête d’un programmeur. Donc il espérait que ça lui plaise.