Ben n’avait pas non plus envie de laisser tomber. Surtout parce qu’il ne s’était jamais sentit aussi bien avec une personne. De. Toute. Sa. Vie. Mais… Voilà. Mais. Il était là le souci. Il y avait beaucoup de mais dans sa tête. Son loup grommela, pour lui Ben était juste stupide de ne pas revendiquer Nabi tout de suite. Ben l’ignora. Il était un loup soumis, pas quelque chose de plus. Son loup leva les yeux au ciel et Ben savait ce qu’il pensait. Soumis, pourquoi ? Un loup soumis baisse les yeux parce qu’il en ressent le besoin. Ben baissait les yeux parce qu’on lui avait appris. C’était la différence que le loup ne trouvait pas importante de préciser, avant Nabi. Ben en aurait presque mal au coeur, si Nabi n’avait pas choisi ce moment là pour lui mettre une bombe dans la tête.

Elle l’avait dit. Elle l’avait dit. Pas la louve au loup. Elle à lui. Elle l’avait dit. Et il eut un moment d’arrêter sur image. Il se figea totalement. De la tête aux pieds. Son coeur avait même raté plusieurs battements et il dû se rappeler de respirer une fois qu’elle n’était plus là. « Tu es à moi ». Si le reste faisait plaisir au loup, savoir qu’elle était à lui, c’était le début de la phrase qui passa en boucle dans l’esprit du loup. « Tu es à moi ».

Après plusieurs secondes, et des recherches sur les fantômes en Egypte, il réalisa quelque chose qui le tétanisa encore plus. La possessivité de Nabi avait eu un écho très fort, et très positif dans son esprit. Il n’avait pas pensé une seconde à sa mère. Sa mère qui disait cela aussi. Sauf que les mots de sa mère lui donnait des maux de ventre alors que les mots de Nabi lui réchauffait le coeur. Il était à Nabi. Ouais. Mais elle ne savait pas ce qu’elle avait pris. Il n’était qu’une jouet cassé dans une boîte trop emballé et qu’on n’ouvre pas pour ne pas perdre de sa valeur. Une fois que la jeune femme se rendra compte qu’en plus de ne pas l’avoir fourni avec les piles, il n’était qu’un objet à oublier dans le placard, elle partira. Son loup lui demanda d’avoir confiance en laissant l’image de leurs mains jointes. Chaque fois. Il revit chaque moment de leurs mains l’une dans l’autre. Ben observa sa main et la laissa revenir pour qu’ils puissent manger.

- J’aime les cookies.

C’était quelque chose d’acté depuis le temps …Il allait peut-être même aller plus doucement si elle aimait, juste pour le plaisir d’avoir du carburant sous forme de cookie. Il allait même adorer ça, il le sent bien. Il lui expliqua les commandes, pour un jeu sur l’ordinateur… il ne pensait pas le faire sur une console, ça serait trop compliqué, mais déjà sur l’ordinateur et la laissa essayer en la regardant. Plusieurs fois, son regard se posa sur ses doigts contre les touches … et il se rappela encore leurs mains liées. Il avait prit un bloc-note et nota les soucis qu’il pouvait voir alors que la jeune femme faisait le jeu. Plusieurs fois, il se gratta la tête en se demandant si elle appréciait et mordit même le stylo qui survit miraculeusement à la pression. Quand elle dit vouloir la suite, une pression dans son estomac se délia. Il nota ce qu’elle disait avec attention.

- L’histoire, je l’ai. Et je ne sais pas encore comment la faire découvrir. J’ai pensé à une cinématique, mais je doute que l’illustratrice pourra faire tout ce qu’il faut pour, et les coder, c’est long.

Il attrapa un dossier dans sa bibliothèque et l’ouvrit pour se rapprocher d’Hazel, se mettant accroupi devant elle, sans la moindre hésitation de la part de son loup, et lui montra les dessins et les croquis qui lui avait été envoyé. Il y avait des paysages simples et le renard dans différentes positions de marche ou d’attaque.

- J’ai pensé le faire sous forme de livre et de pages qui se tourne, mais je me connais, ce genre d’intro je le passe. Je me suis dis aussi que des petites cinématiques. Ou alors je laisse les gens comprendre tout seul l’histoire au fur et à mesure en laissant des indices par-ci, par-là.

Cela serait aussi une idée. Il y avait pensé plusieurs fois… Chacun sa merde comme on dit … Alors il y pensait. Il se releva et prit un autre document, Hazel pouvait voir qu’il en avait beaucoup, dans des chemises colorés contre la bibliothèque. Que des couleurs très pâles.

- J’ai pris des notes de l’histoire, mais je en sais pas comment l’écrire. Et comme je suis seul à coder, je me suis dit que le temps que mes niveaux soient « au point » je n’avais pas à me prendre la tête.

Ce petit renard cherche sa famille qui l’a pourtant abandonné. Pour une fausse raison. Et Ben sait que c’est plus une représentation de sa meute que ce qu’il ne voudrait bien l’avouer. Pas de ses parents, mais d’Adam et des autres. Il se remit accroupit avec un sourire vers Hazel.

- N’hésite pas à me dire si tu as des idées, je suis vraiment ouvert à tout.

Il l’écouta et réfléchit… La voix de Nabi était douce, pure, adorable, et son loup était d’accord. Sa voix apaisait. Une voix comme la sienne ne serait pas écouter, mais peut-être que cela serait différent avec Nabi.

- Tu accepterais de le faire ? La voix off, je veux dire. Je me vois mal utilisé ma voix, et payer une autre personne …

Il avait payer l’illustratrice par nécessité. Il ne savait pas dessiner, qu’il croit. Ce n’était pas se dévaloriser que de l’avouer. Si Ben aimait les codes, les programmes, le linéaire, c’était bien parce qu’il n’y avait pas besoin de dimension artistique là-dessus. Il suffisait de savoir coder et les choses se mettaient comme il faut. Ainsi, il avait été obligé de payer une personne extérieure, et dont la relation était resté purement professionnelle, pour ça. Il avait été obligé de mettre quelqu’un dans son histoire. Quelqu’un qu’il ne connaissait pas et n’avait pas envie de connaître. Il n’avait aucune envie de devoir payer la voix off d’une autre personne, et il avait bien envie que Nabi soit un peu plus dans son jeu. Pour les dessins, il avait fait de son mieux pour faire les croquis. Il avait pris du temps. Comme beaucoup de choses « inutiles » sa famille lui avait appris à ne rien faire. Dessiner les croquis avaient été un défi et lui, il trouvait tout ce qu’il avait fait extrêmement moche. Il suivit son regard.

- C’est … Il y a plusieurs jeux. Pour certains ce n’est que des codes que j’ai fais. Ils tiennent dans une seule pochette. Sinon, la plupart sont pour ce jeu-là. Quand j’ai une idée, j’essaie de la sortir de ma tête, je fais le code principal que je teste, je l’imprime et je le range avec les informations. Il y a donc trois pochettes pour d’autres jeux, sinon tout est pour lui.

Il ne lui avait même pas trouver de nom. Ni au jeu, ni au personnage principal. Il ne savait pas comment on pouvait appeler un renard. Dans le jeu, le jeu s’appeler « titre » et le renard « renard ». Il pouvait changer cela rapidement mais comme il n’avait jamais su comment les appeler il le laissait en l’état pour le moment. Quand elle proposa l’aide de son ami, Ben se gratta la nuque, mal à l’aise. Il n’était pas réellement sûr qu’Alvaro désirera se retrouver impliqué avec lui. Peut-être n’osera-t-il pas dire que Ben l’emmerde avec son jeu, par amour pour Nabi ?

- Le jeu, je l’ai pensé comme une découverte tant de la forêt qu’une recherche, donc j’imagine qu’il sera aussi contemplatif dans une moindre mesure. Il y a des énigmes aussi. Comme le labyrinthe pour sortir du terrier en flamme. Laissons-le l’essayer avant de lui demander de l’aide.

Il ne voulait pas le déranger sur quelque chose qui ne méritait pas forcément d’intérêt plus pousser. Même si ça comptait pour lui. Vraiment. Le jeu était important et il y tenait. Il ne pourrait pas le lâcher, ou arrêter de travailler dessus. Il avait déjà fait des codes pour d’autres niveaux, prévus des énigmes. C’était pour ça qu’il y avait autant de dossier rien que pour lui. Ben avait énormément de temps. Entre le fait de ne pas avoir de vie social, de travailler devant un ordinateur et d’être souvent en avance, et de ne pas beaucoup dormir, il pouvait se permettre de penser. Il sourit tristement.

- Mon loup est roux. Et il est très beau, fit-il pour alléger la situation. Et je … Je vais prendre ma douche et je viens.

Son loup allait le tabasser s’il n’acceptait pas … et Ben se souvient des mots de la jeune femme. « Tu es à moi ». Cela ne le dérangeait vraiment pas. Cela devrait le déranger, mais non. Alors ll se leva pour aller dans la salle de bain, soupira devant le désordre et prit une douche rapide. Il allait sortir nu avant de se stopper, merde… il n’avait rien prit pour ne pas être nu. Il enroula sa serviette et fit attention de ne pas voir Nabi pour récupérer son affreux pyjama. Il devrait le foutre au feu ce machin… Il le passa tout de même et revient dans la chambre d’ami. Fit un nouveau soupir avec un sourire pourtant marqué sur son visage.

- Si Echo aime tant redécoré, on pourrait le proposer en service à la demande pour se faire des sous.

Il monta dans le lit, à côté de Nabi sans l’avoir regarder avant. Il n’avait pas besoin de lumière.

(HRP - J’ai rien dit si elle dors ou pas, que si elle dort, il aura dit ça en murmurant, et si elle dort pas, bah non x’D mais il lui aura proposé sa main machinalement ;) )

Oui. Il voulait qu’elle s’occupe de la voix off. Il fit un signe de tête. Et en effet, cela n’avait rien à voir avec les sous… Cependant, il ne savait pas comment formuler autrement sa demande, et ne pouvait aller plus en profondeur à la question de « pourquoi » cela lui importait qu’elle fasse parti du projet. Il lui faudrait raconter l’histoire, et elle finira par comprendre qu’elle était bien plus lié à lui que ce qu’il ne le désire … mais cela ne le déranger pas autant que pour l’illustratrice qu’il avait été obligé d’engager. Assez étrangement, quand elle parla d’Alvaro qui allait camper chez lui, ni lui ni son loup ne sentirent de jalousie, ou de peur, ou de possessivité. Ils avaient déjà accepté le fait qu’Alvaro était plus ou moins comme Echo. Un animal de compagnie qui suivrait Nabi. Ben ne pouvait pas leur en vouloir, il comptait aussi la suivre.

- D’accord, fit-il en baissant la tête.

Puis, si ça pouvait faire plaisir à Nabi par la même occasion. Il avait utilisé son jeu pour parler avec Alvaro, pour pouvoir se présenter, exprimer son envie d’être … une bonne personne. Donc, il allait continuer. Quelque part, il savait qu’Alvaro était un peu comme une maman gâteau. S’il voulait une Nabi heureuse, il fallait que maman Alvaro accepte son … fiancé ? Il eut un mouvement de recul, qui pouvait passer pour un manque d’équilibre. Ouais. Heu. Non.Trop de chose le déstabilise. Non. Faux. Juste Nabi. Ce qui était déjà pas mal alors qu’il s’enfonçait un peu dans le lit.

- Echo ne nous aide vraiment pas, fit-il en bougonnant faussement avant de sourire, et oui je trouve ce pyjama affreux. On me l’a offert pour une blague, mais … je ne l’ai pas jeté. C’est le petit des propriétaires qui m’a dit qu’il me ressemblait. Je ne savais pas comment le prendre avant qu’il explique « il fait peur mais dedans il est tout doux ».

Il prit la main de Nabi et la fit passer à peine dans sa manche pour montrer la douceur du tissu à l’intérieur. C’était seulement pour cette raison qu’il n’avait pas réellement incendier ce truc pour en faire des confettis. C’était aussi la première fois qu’il le mettait. Parce que d’ordinaire il n’avait pas à se cacher. Même si sa vie avait été pourri, il n’avait jamais eu de honte sur son corps. Plus exactement, il s’en tape prodigieusement de son corps, et le voit comme un outil. Son corps était moins « le sien » et respecter que son loup.

- J’essaie de … Je ne dis pas que tu mens, mais je me dis qu’ainsi tu seras moins gênée. J’ai … envie de rester avec toi, alors …. Ça fait protection.

Pas parce qu’elle risque quoi que ce soit … mais parce que quelque part c’était plus naturel pour lui. S’il venait simplement avec un t-shirt et un caleçon, il trouverait cela trop intime. Il n’était pas sûr que cela soit la bonne solution pour leur couple. Devait-il se forcer ? Son loup grogna. Il grogna depuis tout à l’heure. Il regarda encore la jeune femme.

- D’ailleurs, pensa-t-il doucement, est-ce que tu ne voudrais pas dormir avec le loup ? Tu n’es pas habitué à la compagnie d’un loup, mais en tant que membre de la meute, tu seras amené à devoir côtoyer les membres sous forme de loup et d’humain. Si tu veux t’exercer. Ou voir une transformation d'ailleurs lambda.

Elle avait l’habitude d’Echo mais pas d’un véritable loup quand elle était sous forme humaine. Il ne savait même pas si c’était une idée stupide ou non. Et ils ne pourront plus parler… Mais… Il laissa l’idée en se retourna vers elle franchement et en la regardant. Lui n’avait aucun mal à la voir. Pouvoir ou juste qu’elle irradiait ? C’est à débattre.

- Donc, réfléchit-il, si j’attends de lui qu’il mange tous mes repas, il arrêtera de me piquer mes cookies ?

Il savait que ce n’était pas le cas, mais c’était drôle à imaginer. La psychologie inversait … ou simplement dire à quelqu’un de ne pas faire quelque chose pour qu’il le fasse. Ben savait qu’Adam utiliser cette méthode parfois sur Mercy. Donner un ordre à Mercy ou lui interdire était la meilleure méthode pour qu’elle fasse l’exacte opposé. Il haussa les épaules.

- Il me détestait, ce qui était mieux, avant que je ne l’empêche de tomber dans les escaliers. Après ça, il a décidé que j’étais un super-héros. Il m’a comparé à tous les Avengers, surtout Hulk. Je le laisse faire.

Qu’il se fasse appeler Spider-Ben ou Iron-Ben ne dérangeait pas réellement Ben… qui de toute façon éviter le contact quand il n’était pas obligatoire. Voilà. Son propriétaire et la femme de ce dernier étaient indulgents avec lui depuis le début. Ils avaient eu tout de même un doute en voyant leur fils si désireux de venir voir le loup. Jusqu’à ce que quelque chose leur fasse changer d’avis. Il y avait eu un instant et un autre avec eux. Ben n’avait jamais su ce que c’était. Qu’avait-il pu voir ou dire qui les fassent changer ainsi ? Il n’en savait toujours rien et ne voulait pas le savoir.

- Le lit est assez solid… , avait-il commencé à dire avant de tourner la tête vers la jeune femme pour papillonner des yeux se coupant dans sa phrase.

Elle avait dit quoi là ? Il regarda la jeune femme et réfléchit une seconde à la question avant de faire un hochement de tête. Ils avaient déjà eu un baiser. Deux baisers. Des effleurements des lèvres poussaient par l’envie de sceller une promesse. Ce n’était pas le genre de baiser qui faisait mal. Alors Ben pouvait l’accepter et même le désirer un peu. Il s’approcha d’elle et se stoppa quand leurs nez se touchèrent. Il planta ses yeux dans les siens. Pas de traces de loup dans son regard. Tout le monde savait ce que le loup pensait, et le geste et la décision devaient revenir à Ben. Alors c’était ses yeux humains qui la regardaient.

- D’accord.

Après le baiser, qui fut battre son coeur bien trop vite, il se leva pour se mettre en face du lit et allumé la lumière. Il se pencha et enleva le pyjama. Dessous, il avait bien un caleçon noir et un t-shirt. Elle n’aimait pas voir les corps, mais Ben pensait qu’il était important qu’elle voit ce qu’il se passe pendant une transformation. Alors il changea ainsi. Laissant ses boss craquer et des gémissements de douleur et de souffrance s’échapper de ses lèvres. Il se changea et ça prit du temps. Il n’était pas Charles. Point de jolie fourrure qui recouvre le corps. Juste des déchirements et des os brisés pour se recoller différemment. Quand il finit, il sentit son t-shirt contre son cou, le reste ayant était déchirer, et il utilisa sa patte pour l’arracher. Pareil pour les lambeaux de tissus qui restent. Une fois plus rien ne le touchant, il s’ébroua pour enlever le reste de souffrance. Il avait une grande tolérance à la souffrance alors il s’y fit vite en faisant des étirements, le faisant presque ressembler à un gros chat plus qu’à un chien. Le loup jappa de bonheur, s’approcha du lit, il releva le nez vers la lumière qu’il avait allumé pour qu’elle puisse observer et lâcha un soupire. Il se recula, utilisa sa truffe pour éteindre la lumière et revint à proximité du lit. Il mit ses deux pattes avant sur le lit, la regardant droit dans les yeux pour attendre son aval pour la rejoindre.

Ben savait qu’elle n’était pas forcément à l’aise, qui le serait, et il ne voulait rien faire contre sa volonté. Alors il attendait mais jappa à nouveau. Le loup était content d’être de sorti pour profiter d’un câlin, ce que Ben n’aurait jamais oser proposer, pendant que le loup allait l’imposer.

Ben pensait à ses paroles en changeant, à leur baiser aussi. Il pensait aux changements dans sa vie et dans sa tête. Penser était une méthode pour moins sentir la souffrance que causer le changement. Ben pensait souvent à des codes. Normalement. Le plus souvent. Il pensait aux codes et aux programmes. Aux données qu’il allait devoir mettre dans son système et comment il allait pouvoir résoudre les problèmes. D’ordinaire, il se coinçait au chaud entre deux pensées et il attendait que le temps passe. Que la douleur passe. Comme toujours. Mais pas là. Là, il avait eu conscience de la jeune femme et de son état, de ce qu’elle pouvait laisser passer dans son regard. Il comprenait mais il pensait vraiment qu’elle devait regardé une vraie transformation. Celle qu’elle devrait faire un jour, pour ne plus être vulnérable pendant. La douleur était tolérable. On pouvait tolérer ce genre de douleur. Surtout après avoir échangé un doux baiser. S’il aurait pu deviner que la douleur était encore plus simple à retenir après un baiser, il ne l’aurait pas cru. Il prit le temps de secouer sa patte plusieurs fois, sentant un vestige agaçant de la transformation, et fit un sourire dans sa forme lupin. « Woah » ? Il aimait l’idée d’être ça. Alors il monta sur le lit, solide, n’est-ce pas ? Il monta et s’approcha prudemment d’elle, comme s’il risquait de l’effrayer.

Le loup voulait fondre sur elle et se cacher dessous, dessus, contre elle, complètement fusionner avec l’être qu’elle était dans son entièreté, mais il y avait des normes sociétales qui lui refusaient ce plaisir. Alors il s’approcha et se laissa guider pour qu’elle se mette le plus à l’aise possible. Ben, sous sa forme loup, avait l’impression d’être moins … en danger. Il se sentait même mieux sous cet forme et avoir refusé de redevenir humain à une époque c’était logique pour lui. En loup, on lui faisait moins mal. Il se fichait un peu plus de tout. Sauf de se nourrir, de la nature, de la tranquillité, et de Nabi, maintenant. Ben observa le coyote et lui fit une léchouille sur le visage. Il en fit aussi plusieurs, mais beaucoup plus timide, vers Nabi. Simplement pour la sentir contre lui. Il attendit qu’elle s’endorme en la regardant. Il allait en faire des erreurs, la rendre malade par sa transformation ou sa présence, mais il ne voulait pas la lâcher. Il ne comprenait même pas comment on pouvait lui vouloir du mal. Il s’endormit mais garda ses sens en alerte. Si la jeune femme faisait le moindre geste qui montrait de l’inconfort, il partirait.

Il dormit peu mais bien. Son loup était totalement à l’aise entre les bras de la jeune femme. Il se réveilla alors qu’il pouvait sentir le lever du soleil. Nabi dormait toujours et il se décala avec le plus de douceur possible pour ne pas la réveiller. Il était un gros loup, mais surtout, il était un loup qui pouvait passer inaperçu. Des années à ne pas vouloir être remarqué donner ce genre de choses. Il ouvrit la porte de ses pattes et alla dans le couloir. Il tourna la tête. C’était trop proche. Il ne voulait pas qu’elle entende la douleur comme réveil. Il finit par aller à l’opposé de l’appartement et reprit sa forme en étouffant autant que possible la douleur. Il était nu contre le mur du salon et reprenait son souffle doucement. Faisant craquer ses os pour reprendre sa forme et enlever les quelques douleurs restantes. Il resta sur le sol pour se gratter la tête.

Il allait devoir lui parler.

Ce n’était plus qu’une pensée perverse pour le faire souffrir de la situation, c’était un constat. Il savait qu’il voulait Nabi. Il la voulait comme personne avant elle. Il la voulait et ferait tout pour elle, même rester sous forme de loup, même la laisser partir, même changer … Il eut un frisson. Même devenir ce qu’il n’était pas, comme un loup plus dominant et arrogant. Il l’avait compris pendant leur baiser, et après quand elle dormait contre lui. Il ne pouvait pas nier qu’il désirait plus avec elle. Et cela le faisait flipper en plus de tout le reste. Donc. Il se retrouvait avec un putain de paradoxe. Il observa les dossiers de son jeu, attrapant celui qu’il avait laissé sur la table, parce que trop impatient de la rejoindre et rajouta une note « Compagne à la fin ? ». On dit que l’amour n’est pas la finalité de toutes les créatures. Ben aurait dit que l’amour était une connerie sans nom et ne servant qu’à accepter de souffrir un peu plus. Pourtant, son loup avait choisi Nabi. Et son loup ne pouvait rien choisir sans amour. Ben, lui, l’appréciait depuis le début. Non. Pas le début. Au début il faisait semblant. Ben l’appréciait depuis qu’elle avait dit le croire. Parce que personne ne le croyait jamais. Elle, elle avait simple dit qu’elle le croyait, et ça avait tout chamboulé dans sa tête après ça. Il se leva et se rendit dans la cuisine, non sans avoir trouver un jogging noir et un t-shirt floqué du nom de son entreprise, anniversaire des dix ans où il n’avait pas eu le choix d’aller, pour préparer le petit déjeuner. Il ne pouvait pas faire de nourriture, ne sachant pas préparer sans manger tout ce qui traine … mais il pouvait préparer un groooooos bol de lait chaud à la gazière et en faire un chocolat chaud réconfortant.

Il prit deux tasses une fois que l'heure fut un peu avancé et repartit dans la chambre d'ami pour souffler doucement sur la tasse qui était pour Nabi. Laissant l'odeur se répandre dans la pièce.

- Nabi, c'est le matin.