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LE TEMPS D'UN RP

" Lorsque j'aurai fini de regarder ces chemins menant plus loin que la vie et que sous le ciel vous m'aurez couchée, gardez captive l'aile qui frémit pour que mes yeux consentent à se fermer. " Rina Lasnier

Dreamcatcher
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Dreamcatcher
Sam 2 Mar - 16:25
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Mary Gaberlie


À l'Ombre des ténèbres, rien ne s'efface, ni les eaux cendreuses, ni les lambeaux des jours.


J'ai 33 ans et je vis sur une île près d'Helsinki, en Finlande. Dans la vie, je suis sellière harnacheuse et je m'en sors en broyant du noir. Grâce à mes démons, je suis célibataire et je le vis implacablement.

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Pirate song

N'essaie pas, n'essaie pas, n'essaie pas...

Créature mystique, viens à moi
Dis-moi ce que tu sais
Chuchotement, cri, j'écoute
Il n'y a nulle part où je n'irai pas

N'essaie pas, n'essaie pas, n'essaie pas...

Regarde l'horizon, à l'infini
Il n'y a rien à faire
Alors, n'essaie pas de parler

N'essaie pas, n'essaie pas

L'honnêteté ne peut être
Que s'il y a un mensonge
Dis-moi ce que tu crois,
N'essaie pas de te cacher

N'essaie pas, n'essaie pas

Es-tu prêt ?!
Pour me laisser entrer ?
Sens le grandir !
Sous ta peau

Tatouage comme de l'encre en chair
La douleur que je ressens ne me dérange pas
J'ai essayé de croire
Ce que j'ai dit est ce dont j'ai besoin

N'essaie pas, n'essaie pas, n'essaie pas...

*

-Je t'ai ramenée une fois, si tu l'exiges il y en aura d'autres !  

Comment un autre s'arrogeait le pouvoir avec autant de force et de conviction de s'opposer à ELLE ? C'était tellement facile de se faire détester ! Un regard, un mot, un geste, et ils déguerpissaient aussi vite qu'ils étaient venus ! Son look attirait l'attention autant qu'il rebutait. Elle s'en repaissait durement, radicale et sans concession. Le visible de l'invisible se noyait avec délectation dans leurs jugements. Le regard des autres la protégeait de tout contact en dehors de ce qu'elle, décidait. Mais Valravn n'était pas comme les autres. Un état de fait avec lequel il n'y avait pas à tergiverser, à négocier. Au-delà du concept de l'âme sœur, ne subsistait que l'acceptation de ce qu'il était, dans son entièreté. L'aimer ou ne pas l'aimer dépassait l'entendement du mystère de leur lien. Et ni le temps ni l'espace n'exerçaient de contrôle sur ce qui se  tissait. Peut-être qu'une explication se dévoilera lorsqu'ils passeront de l'autre côté, ou pas. Peut-être cette osmose restera inexplicable dans l'éternité. D'aucuns tentaient de l'analyser par une âme éclose en deux morceaux par accident, chacune passant son incarnation à chercher l'unité perdue. Le hasard destiné de leur rencontre au restaurant avait réveillé, révélé l'échancrure de leurs âmes.

Le pèlerinage intérieur s'était alors déclenché, irrémédiable, incontrôlable. De gouffres en réminiscences, de cauchemars en rejets, de sidération en confrontations, Mary s'était démenée à s'arracher de cette force vitale se débattant autant que possible avec les piètres moyens dont elle disposait. Mais le combat inégal poursuivait sa mission de rédemption envers et contre elle. Qui pouvait lutter contre l'indomptabilité d'une énergie cosmique qui dépassait l'entendement ? Ses pauvres résistances s'annihilaient les unes après les autres. L'ultime tentative se déroulait sur ce ferry, imprévue, débordante de fragilités et d'épuisements. Mary arrivait au bout du bout de sa résistance, elle le sentait, le refusait encore mais l'inévitable creusait le lit d'une ère nouvelle saturée d'Inconnu et de la dissolution de la Solitude. Les cathédrales intérieures érigées dureté après dureté, sang pour sang, cimentées avec le Mal, la violence, la haine, la peur, les blessures...se fendillaient, leurs fondations se transformant lentement mais définitivement en ruines délétères. Et lorsqu'elles seront définitivement étouffées par leur propre destruction, dégénérées en poussières noires, alors le souffle d'une paix imperturbable les chassera loin, là où l'Inaccessible  se couche. Il faudra attendre, patienter d'un temps qui ne se déroulait pas sur la terre.

- Si la lumière te brûle je serai là. Je te ferai une ombre pour que tu puisses y voir clair sans être blessée par le jour...  


Figée à contempler l'horizon, elle entendit si fort sa générosité qu'elle en eut mal jusque dans ses os. Panthère...Panthère...Fuir...Fuir...Quelques secondes durant, elle perçut le poil soyeux qui pointait sur ses orteils. Elle se reprit en respirant à grands coups. Secoua la tête, s'ébroua comme émergeant d'une grosse vague. Puis se tourna à son tour vers le nord.

Elle ne répondit pas, le tourment se taisant. Jetant un œil aux rares passagers qui se promenaient sur le pont, la seconde heure claqua dans l'air. Plus qu'une. Songeant à ce qu'elle lui réservait, elle sourit en secret. La vieille spontanéité -avec laquelle elle s'était laissée embarquer-  avait pondu cette idée qu'elle trouvait idiote désormais. Mais elle s'en fichait. Son mental ne penserait plus. Ils ne pourront plus se parler, enfin ! Lovée dans la perspective de ce répit, elle se détendit un peu.

- Mary... Je ne te veux pas de mal, je n'ai pas pitié, je ne veux pas que tu te sentes coupable. Je ne SAIS rien, mais je SENS... Et tu peux me dire ce que tu veux ce que je sens n'est pas agréable ! Il est hors de question que je passe mon chemin en te laissant souffrir... Je ne l'ai jamais fait, pour personne, pour toi moins encore que pour une autre.
La douceur se déversait lentement sur la violence mise à vif. Cette impression affreuse et brusque que les cicatrices de son dos se mettaient à...frémir ?. Debout, les jambes croisées, appuyées contre le garde-corps, elle eut soudain la vision de racines resplendissantes serpentant depuis la mer, perçaient la coque, ses bottes, remontant progressivement autour de ses chevilles, ses jambes, ses cuisses, le ventre, la poitrine. Les ondulations rayonnaient, serpentaient en mouvements incessants. Elle eut chaud, devint molle, sans force. L'épanchement, la vision l'obligèrent à fermer les yeux. Le corps anormalement lourd, mains dans les poches, elle crut qu'elle allait tomber.  

I know you’re tired but come, this is the way

Les flamboyances poursuivirent tranquillement leur chemin, s'infiltrèrent dans le cou, la tête. Totalement emplie, Mary perçut l'effacement physique, progressif, des cicatrices qui curaient son dos. La gangue de peau maltraitée s'assouplit miraculeusement, des milliers de pesanteurs disparurent au fil tendre de la Lumière.

En état de choc, elle ne vit, n'entendit plus rien de ce qui l'entourait. Valravn avait disparu, le bateau, la mer, le ciel remplacés par la conscience éphémère d'un univers doré, moelleux la baignaient toute entière. Une poignée de secondes, longues, merveilleuses. Puis tout disparut, cela ne pouvait encore demeurer en elle. Rouvrant les yeux, cela continua de se diffuser  à haute voix.

-Tu es moi Mary... et je suis toi... Tu le sais non ? Je ne te veux que du bien, rien d'autre, et je t'aiderai si tu as besoin d'aide... Tout peut être pardonné, tout peut être réparé !...

Ces impressions de déjà vu, ces implicites ressentis, affranchis de mots parce qu'ils étaient inutiles, ces fulgurances de compréhensions, de palpations qui déterraient leurs imperceptibles... comme s'ils s'étaient rencontrés avant, dans une autre vie, dans une dimension différente.

-Oui je le sais, répondit-elle tout bas.

Vidée, elle se laissa glisser le long du bastingage, s'assit sur le sol, alluma une seconde cigarette. Une chance ? Elle soupira par le nez,  désabusée. Cette force d'optimisme qu'il possédait ! Une chance...Une malchance !
Qu'il essaie donc ! Il se lassera !

Sans avoir pourquoi, elle s'imagina que leur échange se terminait. Beaucoup de choses avaient été partagées, exhumées, suffit ! Si elle avait su ce qui s'y passerait, serait-elle montée ? Certainement pas, elle se serait sauvée lâchement évitant tout ce merdier ! Elle se retrouvait prise au piège sans même la possibilité de muter. Mais au fond, tout au fond, hein Mary, l'inenvisageable t'extirpe légèrement de ta tombe malgré toi. Ça te fait du bien, tu ne peux nier cette évidence quoi qu'il t'en coûte.

-Quel sens donnes tu au mot « ami » ?

L'effet d'un coup de tonnerre dans un ciel d'été. Qu'est-ce qu'il... ? Interloquée, extrêmement surprise par son interrogation, elle fut incapable de réfléchir sur le coup, se mit à rire.

-Quoi ? Mais...Tu ne t'arrêteras donc jamais ? Incroyable ! Non mais je te jure, tu es incroyable ! Tu m'emmerdes là, ok !

Mais elle continuait de rire.

-Que veux tu que je te réponde ? …
Elle leva la tête pour le regarder. Toi peut-être ? Et toi, quel sens tu lui donnes ?

Exploding

Ce qui bat dans ma poitrine
M'amène à ceci
Je ne peux pas expliquer
Je me sens comme un animal
Je dois être la folle
Je suis hors de contrôle
Je serre les dents
Mon sang est en ébullition, en ébullition
Je me fiche de ce que tu as fait
Et je me fiche d'où tu viens
Et je n'ai besoin d'aucun de tes avertissements


Continue juste à faire ton truc
Parce que je suis sur le point d'exploser
Détruis-moi, rends-moi innocente
Parce que je suis sur le point d'exploser

Je tends la main
Je suis à la poursuite
Ce que je sais de...
Je suis attirée par toi
Tu me rends aveugle
À autre chose
Tu es tout ce que je vois et je coule
Mais je ne veux aucune aide

Tu penses que je m'en soucie, que tu es plus vieux que moi
Tu es seulement aussi jeune que tu choisis d'être
Et je n'ai besoin d'aucun de tes avertissements


Continue juste à faire ton truc
Parce que je suis sur le point d'exploser
Détruis-moi, rends-moi innocente
Parce que je suis sur le point d'exploser

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Jeu 14 Mar - 20:01

Amka Wraith,
dit « Valravn ou Crow »  

J'ai 33 ans et je vis pour le moment à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis .. . que dire ? J'ai fait à peu près tous les métiers qui ne demandent que de la bonne volonté et du muscle, pas que je sois idiot, mais je n'ai pas en tête de « faire carrière » dans aucun. En fait, je suis chamane en quête du Savoir qui fera de moi un sage porteur de sagesse auprès de tous. Je suis célibataire, mon rôle ici bas n'est pas de procréer, mais de transmettre autrement l'humanité et la paix. Je dois être libre, attaché à tous et non à l'un(e), pour aller au bout de ma quête,.

Sur mes papiers, il est écrit Amka Wraith... Avant ce que je continue à appeler la colonisation avec une rancoeur qui m'honore peu, nous nous appelions Uyarak, Je suis Amka Uyarak, et répond aux surnoms de Valravn que j'utilise souvent comme prénom, et de Crow...


En dire encore plus ?

A quatorze ans, j'ai accueilli lors d'un rituel initiatique, l'esprit du loup. A seize, le Corbeau m'a été donné, le « Valravn » que certains disent "Crow", celui qui accompagne les âmes aux mortes de l'Autre côté, au delà des brumes sur la glace...

Depuis, je suis fidèle à ma double mission, aider de mon mieux les vivants et les morts... Et à ma double nature, homme, et loup...  J'ai longtemps souhaité appeler l'oiseau, voler dans les airs, mais aux dires des Anciens, un seul esprit de bête entre en toi, et le loup m'a choisi. Qui sait ? Les anciens voient et savent, mais pas tout parfois ?

Cela m'a été donné très récemment, à la suite d'une aventure dont mon âme est encore meurtrie... Si ma grand-mère a parlé de « Valravn » ce n'est pas parce qu'elle peinait de trouver un mot dans notre langue pour définir ce que j'étais... Ma première expérience de vol l'a été grâce à une créature mythique, loup hybridé de corbeau, le fameux mythe nordique ? Je suis la preuve que ma nature est bien liée à la magie et non comme certains l'ont avancé dans le monde occidental à des manipulations génétiques...



Mais si le Valravn s'est révélé, c'est surtout parce qu'il m'a fallu ramener d'entre les morts l'incarnation d'une autre légende : la femme qui serait mon âme sœur ! J'avoue que ni l'un ni l'autre n'étions prêts à cette révélation. J'ai joué mon rôle, puis, remis de nos blessures mutuelles, nous n'avons eu de cesse de nous fuir. Mais on ne quitte pas son double, les récits, qu'ils soient grecs ou d'autres origines disent bien qu'elle est la partie de moi qui à l'origine du monde a été arrachée à mon être, et que je suis -moi- celui qui la complète ! Refuser est notre droit, mais la douleur du rejet ne nous quitte pas, c'est une amputation, comme le serait la perte de ma partie animale...

Oh... En passant... J'ai un passeport américain, mais je suis inuit, quand je ne parle pas le Yupik sibérien, assez peu usité dans le reste du monde, j'ai une préférence pour le Russe, appris avec les marins sur les bateaux de pêche puis les cargos où j'ai commencé ma carrière professionnelle. Pourquoi ? Parce que disons que les USA et moi sommes un peu en froid, c'est une longue histoire, depuis la mort de mon père ! Mais bien sûr, je peux vous répondre en Anglais, et même en Français, une autre histoire... Un jour, je conterais peut-être tout cela.




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" Lorsque j'aurai fini de regarder ces chemins..."

Mary &  Valravn (Amka)

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Février 2023

Elle s'est laissée sombrer sur le sol, assise comme naufragée sur le pont de bois... puis... elle rit, d'un rire qui me fait mal, si proche du désespoir qu'il griffe et mord chacun de mes sens ! En moi, je sens un immense flot de douleur qui se refuse le droit de mourir, ou de guérir... Quoique ? Non, je me trompe, la douleur s'insurge certes mais parce qu'elle pourrait perdre la partie ? Peut-être ?

Dans les bouquins que j'ai lus, calmement et avec attention sur le fonctionnement de l'humain, on parlait de « faire son deuil ». Faire son deuil expliqué, pensé, tourné et retourné parfois en dizaine de chapitres remplis de mots que plus jeune je devais chercher dans le dictionnaire pour tout comprendre. C'est en fait juste tourner une page du livre de la vie. C'est souvent difficile, parce que les pages que l'on laisse derrière celle qui forme la frontière entre l'avant et l'après ont tendance à s'effacer d'elles-mêmes avec le temps, augmentant le sentiment de solitude et de perte. Mais, le jour où la page « frontière » est tournée l'encre en déborde, les caractères hurlent, j'en ai tellement le souvenir... On peut remiser dans un coin de mémoire un être -aimé ou détesté, surtout pas indifférent-, une idée, une chose, une pensée à laquelle on s'accrochait... Le sentiment de lésion irrémédiable est le même à des intensités variables. Parce qu'avec la frontière marquée, c'est une partie de soi que l'on perd, le « soi » d'avant.

Je ne suis pas loin d'entamer le mien, celui du Valravn sûr de lui, chaman fidèle à ses valeurs, persuadé de la … souveraineté ? vérité ? inaltérabilité ? des principes qui dirigeaient sa vie ? Je ne sais plus. Plus je songe à ce principe « d'âme sœur » plus je me dis que c'est recevable, un nouvel être est fait de multitudes de particules issues de tant d'êtres disparus et réagencés, pourquoi pendant le voyage qui ramène du royaume souterrain, certaines ne seraient-elles pas brisées au delà de l'admissible ? Cette cassure provoquerait une sensation de manque, de vide, d'incomplétude qui pousserait à se reconstituer et ce envers et contre tout ?

Allons donc ! Au moins la rencontre de Mary m'aura-t-elle fait réfléchir, traquant les réponses dans les méandres de la pensée, du connu et de l'inconnu, comme le loup affamé de connaissance et de compréhension que j'ai toujours été. Ce qui est certain aussi c'est qu'il m'est impossible de passer mon chemin en la laissant sur le bas-côté, niant à la fois son existence et le besoin que j'ai d'elle... Et pourtant, m'avouer que j'ai besoin d'une femme ! À part ma mère ou ma grand-mère... quel paradoxe risible ! Elle a raison...

J'en suis là de ma réflexion, de mon exposé devrais-je dire parce que je parle bien plus qu'elle me semble-t-il ? Je ne sais toujours pas ce que je fais sur ce ferry, pourquoi me veut-elle chez elle ? Pour son bien-être a-t-elle dit ? Pour me confronter en terrain connu ? Nous sommes là, deux drogués en manque l'un de l'autre refusant de reconnaître la dépendance. Comme ces alcooliques qui se jettent sur un whisky à six heures du matin avant le boulot mais t'assurent qu'ils « arrêtent quand ils veulent ! ». Éloigner Mary j'ai essayé comme elle a essayé de me tenir à distance, nous en avons encore des bleus à l'âme et au cœur. Alors ma proposition est censée ? Qu'être d'autre pour une personne pour laquelle on ressent une attirance toute platonique sinon... un ami.

Sa réaction est si -contraire- à ce que je peux produire qu'elle me fascine.

- Quoi ? Mais...Tu ne t'arrêteras donc jamais ? Incroyable ! Non mais je te jure, tu es incroyable ! Tu m'emmerdes là, ok !

Le « Tu m'emmerdes » pourrait venir de moi, sur le même ton. Je sais, j'ai insisté, j'ai donné l'assaut... mais comment la laisser se battre seule avec sa noirceur « qu'elle aime et revendique » ? Ce ne sont pas ses termes mais l'idée est exacte. Tuer son cœur, non pas l'organe mais les sentiments, l'humanité, l'empathie... ça n'est jamais sans conséquences. Ce que tu détruis te détruit, un peu comme une plante qui refuserait l'eau à sa portée, une anorexie qui te pousse à te torturer, à jouir de ta souffrance, à en être fier. Je l'emmerde, mais je suis tenace. Je viens d'une contrée où encore aujourd'hui vivre c'est tenir, faire face, être « fort ». Si tu t'oublies dans la neige sous la tempête, c'est ton cadavre qu'on retrouve au printemps... C'est peut-être cela qui m'a forgé ? Ou bien … Qu'importe.

Être son ami à défaut d'un amant. Elle n'accepterait pas et moi non plus ça ne me tente en rien. La vie n'est pas un de ces romans dans lesquels soudain lui et elle se croisent, se voient et pivotent pour ne plus se quitter entamant en un instant une romance qui durera l'éternité !

Encore faut-il qu'un ami soit pour elle ce que c'est pour moi ?

- Que veux tu que je te réponde ? … Toi peut-être ? Et toi, quel sens tu lui donnes ?

Qu'est-ce qu'un ami ? Je souris, les yeux qui brillent, assuré que si je réponds du tac au tac je vais me ridiculiser parce qu'elle n'entendra que les mots sans en comprendre le sens profond. Un ami, c'est quelqu'un que je n'oublie pas, jamais, aussi loin soit-il et même si nous nous sommes quittés depuis longtemps, poussés dans des directions différentes par les vagues de l'océan de la vie. Un ami, c'est une personne pour laquelle je donnerais tout ce que j'ai -et une partie de ce que je n'ai pas-, qui me fait oublier les lois des hommes pour répondre à celles du cœur, qui fait que je me transcende, arrivant à accomplir des miracles... comme me trouver à la fois ici à proximité d'Helsinki et en Louisiane à batailler contre un essaim de sorciers nécromanciens ! C'est une personne avec laquelle je lie un pacte en lui disant « pense à moi et j'arriverai », pacte que j'honore ! Comment lui dire ça sans sembler ridicule, plus encore que ces romans que j'évoquais...

-  Un ami, c'est quelqu'un que je ne laisserais jamais sur le bord de la route... une personne qui peut compter sur moi, en toutes circonstances et quoi que ça me coûte.

C'est déjà bien assez verbeux.

Une immense nostalgie me prend, un ami c'est ma famille, plus que ma famille ! Et je viens de sentir que je dois prendre un bateau, et rentrer ; au moins quelques semaines, avant que mes anciens ne soient que des souvenirs errant dans le vent glacé et que moi je sois pour les enfants que j'ai vu naître un ancien moi-même, perdu corps et âme dans un lointain inaccessible...

-  Moi peut-être, tu as raison.

Je fais une pause, mon sourire est tombé pour faire place à un sérieux étrange, presque douloureux.

-  Moi sûrement, que tu le veuilles ou pas.

Peut-on être l'ami d'un être qui vous refuse ce titre ?

Je crois bien. Il faudra. Tout vaut mieux qu'être ...

En chute libre :

Tu es moi et je suis toi.

Je te l'ai déjà dit, si tu tombes : nous tomberons, si tu pars : je te suivrai.

Et qu'importe que ... je t'emmerde.


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Dim 17 Mar - 18:54
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Mary Gaberlie


À l'Ombre des ténèbres, rien ne s'efface, ni les eaux cendreuses, ni les lambeaux des jours.


J'ai 33 ans et je vis sur une île près d'Helsinki, en Finlande. Dans la vie, je suis sellière harnacheuse et je m'en sors en broyant du noir. Grâce à mes démons, je suis célibataire et je le vis implacablement.

Et la Terre expira la Ténèbre.

-Je vous salue Marie, pleine de grâce...Chuuut, s'il te plaît, arrête de pleurer, ne fais pas de bruit, ne fais pas de bruit...Le seigneur est avec vous...Bouge pas, ça va aller...Vous êtes bénie entre toutes les femmes...Tais-toi tais-toi...Et Jésus, le fruit de vos entrailles...Voilà, on voit pas trop..Tu dis rien hein, sinon tu pourras plus aller à l'école...est béni. Sainte Marie....

Les effluves d'éthanol lui fouettaient les narines, diffusant les sempiternels relents de la mère alcoolique, fanatique de religion. Un délire spirituel qui avait décidé que le petit bébé de 2 kilos et 500 grammes devait incarner la pureté et le sacrifice de l'autre Mère, là-haut dans le Ciel. Il se nommerait donc Mary, fille des anges, conçue par la volonté du Seigneur. Comme Elle, l'enfant devra souffrir et se sacrifier pour la rédemption des pêcheurs de l'Univers.

Ça faisait tellement mal. Tellement...Mais elle avait été méchante, n'est-il pas. Salton Gaberlie, Fleur de Géhenne, l'homme important de l'industrie pharmaceutique, appréciant les courbettes. C'était bien là ses seuls défauts apparents à ce gros connard.

Prince Charmant de sang, Démon d'Eden , l'entendez-vous? Le chant de l'Enfer fredonne sa mélopée d'éternité.

L'Antre deux, l'entre Vie-Mort.

Elle aime le silence, déteste le Monde, adore son cheval et son chien, dort sous les somnifères, instable, agressive, suicidaire et solitaire. Échouée en équilibre sans équilibre au bord du gouffre. L'Inspire du merveilleux Rien, le sublime de l'absence de souffrance : le non-ressentir, le médoc des paumés, des traumas, des sans espoir.  Ne plus subir, se vider la tête, se diluer dans le vice de l'alcool, de la drogue, un peu, beaucoup, parfois, souvent, décoller des abysses spectrales, fuir le présent, ne jamais être là, se fuir et puis tout recommencer.

Les émotions en pierre. Elle ne croit plus en rien, se fout de presque tout. Aux catacombes en braises, elle gueule sans cri, s'étouffe dans une colère sans fond, se hait, se grave des sillons vermeil sur les bras, les jambes. Ça fait du bien, ça la calme, ça chasse l'Angoisse et les cauchemars.
Pas d'échappatoire, l'équation totalitaire d'une vie de chien. La passion de son taff, galoper jusqu'à l'épuisement. Ouais, y'a qu'ça qui la r'tient. Jusqu'à quand ?

Ça faisait tellement mal. Tellement...Mais elle avait été méchante, n'est-il pas. Salton Gaberlie, Fleur de Géhenne, l'homme important de l'industrie pharmaceutique, appréciant les courbettes. C'était bien là ses seuls défauts apparents à ce gros connard.

Il y eut un soir...Des lames effilées...Une folie de Mal frappa. Encore et encore.

Le geyser pourpre de l’artère qui jaillit. L'orgasme d'agonie.

Elle haletait, trempée d'effort et de haine. Le corps  s'affaissa, elle le chevaucha sur le ventre et à demi penchée, poignarda le cœur, scellant les armes improvisées dans la peau transpercée.

Arrêt du Temps.
Longtemps.

Froide et brûlante.

Un silence.

Une ère nouvelle se levait.
La mort l’avait portée.
Mary avait tué.
Elle était née.


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Lui c'est Valravn. Un séisme, un choc frontal qui fait mal. Son âme sœur. Son malheur, son bonheur. Elle ne sait pas, elle ne sait plus...

" Lorsque j'aurai fini de regarder ces chemins menant plus loin que la vie et que sous le ciel vous m'aurez couchée, gardez captive l'aile qui frémit pour que mes yeux consentent à se fermer. " Rina Lasnier  - Page 4 Vala11

«...et il y eut une poignée de lumière pour éclairer plus loin qu'elle, vers lui là-bas... » C .Bobin




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The Black


le Noir:

Tu.

« Vampirisée... T'es vampirisée par ce type, infiltrée par sa lumière, son esprit, ses connections, son loup... Il t'attire et te répulse. L'attention, l'amour, l'empathie, la générosité, l'altruisme... qu'il porte en lui te mettent à terre, te giflent, te font mal, te font du bien... Il est  l'alcool pur qui se déverse sur tes plaies à vif... Ça te brûle ! Ça te consume ! Ça te désinfecte ! Ça carbonise le Noir qui t'habite, qui t'éffrite ! Il fout en l'air les ruines que t'as construites sur du sable, que tu croyais inaltérables, intouchables, indicibles ! T'es dans la merde Mary, une merde rédemptrice ! Crache sur ta tombe ! Crache sur ta mort ! Crache sur ta déchirure ! Crève ! Crève pour revivre ! Ressuscite avec Lui ! ... »

Les lanières cinglaient leur tempo. Et un, deux, trois et un, deux, trois...Le derme déglingué jutait le vermeil gras en rus lascifs, fins serpents au creux des reins avant de poursuivre leur chemin le long des cuisses, des jambes rétractées sous l'effet de la douleur. Une bruine lourde, pathétique.

Ne pas craquer. Serrer les dents à s'en péter l'ivoire. S'mutiler la langue à s'taire. « J'gueulerai pas, j'gueulerai pas... ». Litanie d'une prière sordide. Et les coups pulsaient...pulsaient...pulsaient...


Je.

« Miroir, mon doux miroir, dis moi que je suis la plus pécheresse des pécheresses en détresse. Dis moi que tu comprends, que tu m'entends, que tu me défends de moi. Dis moi mes peurs et mes terreurs, tes rêves et tes espoirs. Dis moi que je te manque, que tu me manques... Dis moi que je résonne en toi, que tu résonnes en moi...Dis moi mon âme, dis moi ton âme, dis Nous... »


Il.

Il est là. À côté. En elle comme elle est en Lui. Elle l'a su depuis le début, elle l'a cru mais n'a pas voulu. Valravn dont elle rêve en cauchemar chaque nuit. Le Loup noir se penche et s'épanche : « Viens, viens vers moi pour venir vers toi, viens...» dit-il. « Je ne peux pas... », dit-elle. L'intensité tumultueuse se revêt de profondeur et de chaleur. Mains tendues, âme offerte, cœur saignant, il attend oh comme il attend, patiemment, doucement, que la divine déchirure accepte la réunification.

Elle.

Heurtée de plein fouet dans une strate abyssale. Elle ne veut pas ! NON ! Elle n'existe pas ! Ce n'EST qu'un cadavre sans âme qui erre sur la terre. Quel intérêt à s'abaisser à la ramasser ? Pourquoi ne pas l'éviter ? Laisse la...Laisse la...Mais le lien d'amour surnaturel a réveillé les angoisses et les fractures. Elle a honte, elle est isolée depuis trop longtemps ! Elle a peur ! PEUR ! Elle se hait !

La mauvaise valse des flics tournait, une fois, deux fois, trois fois. Investigation, convocations, auditions et on en passait et des meilleurs et des pires. Évaluations psychiatriques, diagnostics et symptômes post traumatiques. Elle en avait marre, plus que marre, répondait du bout des canines, indifférente, mauvaise, gangrenée. Isolée là-dedans dans son nid d'aigle, dans sa tête en feu glacé, elle l'avait tué mais surtout, elle était déjà morte.


Elle ne sait pas chialer alors ça a muté en gangrène, en pourriture qu'elle avale quand ça dévale.

***

La chambre étouffait sa gorge, elle manquait d'air, recroquevillée sur le lit pourri. Le papier peint, dégueulasse, déchiré, troué, pendouillait sur les murs. Ça caillait. Elle grelottait.
Et les marches craquaient. Les unes après les autres. Elles grinçaient, ployant sous son poids de taré. Elle savait qu'elle allait clamser. C'était comme ça, inévitable. La porte s'ouvrait brutalement et elle se retrouvait dans une baignoire gluante, le corps trempé de son hémoglobine qui débordait. Elle essayait de sortir de ce cercueil sans couvercle, mais il la maintenait par les épaules et la forçait à replonger dans le bain sanglant. Elle fermait les yeux, la bouche, se débattait, émergeait et puis ça recommençait et recommençait. Elle haletait, cherchait l'oxygène jusqu'à ce que...Jusqu'à ce que les globules se mettent à lui ramper le long de la tignasse. La sensation de milliers de vers carnivores qui s'enroulaient autour de chaque cheveu. Ça grouillait, ça pullulait, ça la bouffait vivante.

Insoutenable ! Alors, elle se mettait à hurler, abominée. Folle de répugnance, d'épouvante.


Au bout du l'horreur elle se réveillait, assise sur le lit, en nage, les yeux fous, suffoquant. Encore un. Plaquait ses deux mains sur son crâne, se rassurait à sentir le soyeux de sa crinière teinte en bleu.

Le bleu, couleur du ciel.

***

Mary avait discerné dès l'origine de leur rencontre ses doutes et ses rebellions. Ils avaient cheminé ensemble à des milliers de kilomètres sur ce terrain miné, douloureux, percutant, décapant. Quand elle le percevait hors de l'espace et du temps, elle s'enfuyait comme elle pouvait pour ne pas le penser ni en ressentir le manque. Elle sentait quand il était seul ou accompagné. Il aimait quelqu'un... Ce corps qui s'était couché contre lui... Ça l'avait rassurée.

Et Valravn remuait la boue, tout au fond,  qu'elle avait clouée à coups de marteau, de solitude et de haine diluées dans la drogue et l'alcool. La chape de plomb s'affaissait, le métal en fusion détruisait ses remparts et ses cuirasses.

Tout remontait à la surface ! Tout !

Il était trop tard.

Paupières closes face au gouffre qui s'était ouvert, elle le vit sourire au travers.

- Un ami, ...

Elle n'eut pas besoin d'écouter la suite. Son âme savait, se laissa caresser par la sensation flairant en même temps son départ pour revoir les siens.

-  Moi sûrement, que tu le veuilles ou pas.


Violemment, quelque chose remua, loin, très loin en elle. Une mer. Une marée. Un océan. Une tempête. Une houle salée. Elle en frémit. Trembla. Souffla trop fort. Une fois. Deux fois.

L'annonce du débarquement imminent résonna sur le pont. Elle se concentra sur la voix off, se leva d'un bond, sourit en écarquillant les yeux, la mine réjouie :

-On est arrivé.

Sauvée par le gong ! C'était quoi cet espèce de magma qui avait grondé dans la Fosse ?! Putain  de merde !

Ça se produira « que je le veuille ou non ».

C'était là.

Déjà là.

Into dust


Dans la poussière:

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Lun 1 Avr - 13:18

Amka Wraith,
dit « Valravn ou Crow »  

J'ai 33 ans et je vis pour le moment à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis .. . que dire ? J'ai fait à peu près tous les métiers qui ne demandent que de la bonne volonté et du muscle, pas que je sois idiot, mais je n'ai pas en tête de « faire carrière » dans aucun. En fait, je suis chamane en quête du Savoir qui fera de moi un sage porteur de sagesse auprès de tous. Je suis célibataire, mon rôle ici bas n'est pas de procréer, mais de transmettre autrement l'humanité et la paix. Je dois être libre, attaché à tous et non à l'un(e), pour aller au bout de ma quête,.

Sur mes papiers, il est écrit Amka Wraith... Avant ce que je continue à appeler la colonisation avec une rancoeur qui m'honore peu, nous nous appelions Uyarak, Je suis Amka Uyarak, et répond aux surnoms de Valravn que j'utilise souvent comme prénom, et de Crow...


En dire encore plus ?

A quatorze ans, j'ai accueilli lors d'un rituel initiatique, l'esprit du loup. A seize, le Corbeau m'a été donné, le « Valravn » que certains disent "Crow", celui qui accompagne les âmes aux mortes de l'Autre côté, au delà des brumes sur la glace...

Depuis, je suis fidèle à ma double mission, aider de mon mieux les vivants et les morts... Et à ma double nature, homme, et loup...  J'ai longtemps souhaité appeler l'oiseau, voler dans les airs, mais aux dires des Anciens, un seul esprit de bête entre en toi, et le loup m'a choisi. Qui sait ? Les anciens voient et savent, mais pas tout parfois ?

Cela m'a été donné très récemment, à la suite d'une aventure dont mon âme est encore meurtrie... Si ma grand-mère a parlé de « Valravn » ce n'est pas parce qu'elle peinait de trouver un mot dans notre langue pour définir ce que j'étais... Ma première expérience de vol l'a été grâce à une créature mythique, loup hybridé de corbeau, le fameux mythe nordique ? Je suis la preuve que ma nature est bien liée à la magie et non comme certains l'ont avancé dans le monde occidental à des manipulations génétiques...



Mais si le Valravn s'est révélé, c'est surtout parce qu'il m'a fallu ramener d'entre les morts l'incarnation d'une autre légende : la femme qui serait mon âme sœur ! J'avoue que ni l'un ni l'autre n'étions prêts à cette révélation. J'ai joué mon rôle, puis, remis de nos blessures mutuelles, nous n'avons eu de cesse de nous fuir. Mais on ne quitte pas son double, les récits, qu'ils soient grecs ou d'autres origines disent bien qu'elle est la partie de moi qui à l'origine du monde a été arrachée à mon être, et que je suis -moi- celui qui la complète ! Refuser est notre droit, mais la douleur du rejet ne nous quitte pas, c'est une amputation, comme le serait la perte de ma partie animale...

Oh... En passant... J'ai un passeport américain, mais je suis inuit, quand je ne parle pas le Yupik sibérien, assez peu usité dans le reste du monde, j'ai une préférence pour le Russe, appris avec les marins sur les bateaux de pêche puis les cargos où j'ai commencé ma carrière professionnelle. Pourquoi ? Parce que disons que les USA et moi sommes un peu en froid, c'est une longue histoire, depuis la mort de mon père ! Mais bien sûr, je peux vous répondre en Anglais, et même en Français, une autre histoire... Un jour, je conterais peut-être tout cela.




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" Lorsque j'aurai fini de regarder ces chemins..."

Mary &  Valravn (Amka)

" Lorsque j'aurai fini de regarder ces chemins menant plus loin que la vie et que sous le ciel vous m'aurez couchée, gardez captive l'aile qui frémit pour que mes yeux consentent à se fermer. " Rina Lasnier  - Page 4 Mary_v10

Février 2023

Je m'immisce en elle, m'atomise au point de n'être plus qu'un grain de poussière sur le sol, une particule de l'air qu'elle respire, une infinitésimale goutte salée des larmes qu'elle ne verse pas vraiment mais dont son cœur saigne ! Je renonce à « moi » pour devenir « elle » et l'infini de l'horreur m'entraîne. Incorporel je sens la douleur, immatériel chaque infime part de moi-même devient souffrance et oppression... jusqu'à la délivrance qui n'en est pas une, la violence appelant comme toujours encore et toujours la violence...

Mon âme sœur ne ment pas. Elle est morte avant l'heure, dépecée, brisée, torturée... et je partage à travers ses souvenirs et sensations chaque pas qu'elle à fait jusqu'à aujourd'hui, pas de refus, de négation, de soumission pui rébellion... Pas de vengeance, de déni, d'impardon.

Mon âme sœur a mal.

Et malgré ce qu'elle dit pour s'en persuader elle n'aime pas cela, elle se punit elle-même d'une chose inoubliable... Dois-je lui expliquer que sa panthère n'a aucun regret quand elle tue pour se défendre ou se nourrir ? L'homme seul survit et souffre, refusant tout excuse quand il transgresse les lois édictées par son espèce et immortalisées par les dieux, de toutes origines et de tous les âges.

Tu ne tueras point.


Aurais-je aussi succombé si non contente de m'emmener loin des miens « la femme d'Anchorage » m'avait confié à une famille maltraitante ? Si ma mère avait cédé et m'avais confié à d'autres ? Peut-être, il est difficile de refaire un chemin déjà parcouru, il faudrait pour y parvenir recréer les conditions exactes qui te l'ont fait emprunter...

Les blessures du corps guérissent, parfois en laissant des cicatrices, parfois en faisant du corps entier une cicatrice, ignoble, accusatrice, jetée à la figure des « autres » comme une accusation : où étiez-vous ! Que faisiez-vous ! On m'a immolé et personne n'a bronché... Elles guérissent, à moins qu'elles ne te tuent et le corps de Mary se meut sans problème aucun. Les blessures de l'âme -elles- sont plus dures à soigner. Elles sont comme un cancer qui prend possession de chaque cellule de toi-même, elles hurlent, elles ragent, elles pleurent... et finissent par anéantir tout à portée de l'âme en déshérence. Cela, je le sais. Je l'ai connu. Mais j'ai réagi à temps pour préserver les miens et ce faisant je me suis sauvé moi.

Peut-être n'avait-elle personne qui compte assez pour qu'elle agisse ? Je sens le doute, la fureur, l'apitoiement, le renoncement... Sublimer le mal, aimer la maladie, dorloter la sombreur pour ne pas en crever !

Sois... moi.

Pour deux j'ai la force !

Deux ? Nous ne sommes qu'un !


Je me diffuse, je parcours ses veines et ses pensées, je renonce à tant de chose... Je dois imprimer dans chacune des cellules de son corps un peu de ma volonté, pour qu'elle trouve la force de sortir de sa gangue illusoire avant d'étouffer privée de l'air de l'espoir. Se torturer parce qu'on l'a été jadis n'a jamais permis à quiconque de panser ses plaies. Je lui prends la main.

- Entends-moi... Laisse-toi aller. Sens. Je suis là, tu as besoin d'une tranfusion de sérénité dirons-nous...

Je souris.

- Mary... Le loup mord quand on l'attaque, c'est instinctif. Acculé l'animal humain en fait autant, ce n'est pas un crime quoiqu'en disent les lois... Quoique tu aies fait, ne t'en veux pas, le Tout se fiche des règles des hommes... Pour vivre il faut d'abord survivre, si survivre impose ce qui est interdit, on oublie l'interdit des hommes pour écouter … la loi de la vie.

Je ne sais pas si c'est clair, j'ai interprété ses pensées, ses remords, son horreur d'elle-même autant que des autres... J'ai vu en elle une jeune âme épouvantée tant par ce qu'elle subissait que par sa réponse à l'indicible... J'en ai déduit qu'elle a tué. Qu'elle le supporte mal, pétrie comme beaucoup des sermons de ses semblables !

Il n'y a pas de dieu qui impose la douleur, il n'y a pas de règle qui inflige la soumission... La vie se veut libre et consentie. Je ne sais pas si les chamans que j'ai pu croiser auraient le même conclusion que moi, s'ils réagiraient comme je le fais... Mais en tant que survivant, je sais.

Le Tout est un. Le Tout est intemporel, inaliénable, omnipotent... Quoique les hommes fassent, quoi que les astres, les mers, les volcans puissent faire... La vie est éternelle... Une constante renaissance sur les cendres des âmes perdues et renouvelées, semblables et différentes, animées de la même impulsion vers un futur qui est aussi présent et passé...

Je reviens en moi.

Je suis à nouveau celui qui se change en loup.

L'Homme se croit important, il magnifie sa présence dans le Tout... mais il n'est rien, un rouage, une créature éphémère et insignifiante...

La vie, la vie est plus importante que tout le reste, et rien ne peut la supprimer de cet univers ! La mort d'un ou d'une, de centaines, de milliers même, n'y changera rien. Un jour, une graine germe, un insecte vole ou rampe, puis...

Ce qui est doit être.

Ce qui doit être est.


- On est arrivé.

Je me réunis plus fermement et souris. Je suis là Mary, tenace, aussi têtu et déterminé à te ramener dans le monde des vivants que le jour où j'ai dû négocier avec Anguta. Comprends-tu, si tu meurs, je meurs... Et puis tu es loin d'en avoir fini avec le chemin que tu dois suivre... Chaque route est tracée, chaque être a un but qu'il ignore mais qui lui revient en propre. J'ignore quel est le tien mais je sais... que tu n'es pas au bout.

Si tu dois marcher, je marcherai à tes côtés.


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Mar 2 Avr - 17:13
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Mary Gaberlie


À l'Ombre des ténèbres, rien ne s'efface, ni les eaux cendreuses, ni les lambeaux des jours.


J'ai 33 ans et je vis sur une île près d'Helsinki, en Finlande. Dans la vie, je suis sellière harnacheuse et je m'en sors en broyant du noir. Grâce à mes démons, je suis célibataire et je le vis implacablement.

Et la Terre expira la Ténèbre.

-Je vous salue Marie, pleine de grâce...Chuuut, s'il te plaît, arrête de pleurer, ne fais pas de bruit, ne fais pas de bruit...Le seigneur est avec vous...Bouge pas, ça va aller...Vous êtes bénie entre toutes les femmes...Tais-toi tais-toi...Et Jésus, le fruit de vos entrailles...Voilà, on voit pas trop..Tu dis rien hein, sinon tu pourras plus aller à l'école...est béni. Sainte Marie....

Les effluves d'éthanol lui fouettaient les narines, diffusant les sempiternels relents de la mère alcoolique, fanatique de religion. Un délire spirituel qui avait décidé que le petit bébé de 2 kilos et 500 grammes devait incarner la pureté et le sacrifice de l'autre Mère, là-haut dans le Ciel. Il se nommerait donc Mary, fille des anges, conçue par la volonté du Seigneur. Comme Elle, l'enfant devra souffrir et se sacrifier pour la rédemption des pêcheurs de l'Univers.

Ça faisait tellement mal. Tellement...Mais elle avait été méchante, n'est-il pas. Salton Gaberlie, Fleur de Géhenne, l'homme important de l'industrie pharmaceutique, appréciant les courbettes. C'était bien là ses seuls défauts apparents à ce gros connard.

Prince Charmant de sang, Démon d'Eden , l'entendez-vous? Le chant de l'Enfer fredonne sa mélopée d'éternité.

L'Antre deux, l'entre Vie-Mort.

Elle aime le silence, déteste le Monde, adore son cheval et son chien, dort sous les somnifères, instable, agressive, suicidaire et solitaire. Échouée en équilibre sans équilibre au bord du gouffre. L'Inspire du merveilleux Rien, le sublime de l'absence de souffrance : le non-ressentir, le médoc des paumés, des traumas, des sans espoir.  Ne plus subir, se vider la tête, se diluer dans le vice de l'alcool, de la drogue, un peu, beaucoup, parfois, souvent, décoller des abysses spectrales, fuir le présent, ne jamais être là, se fuir et puis tout recommencer.

Les émotions en pierre. Elle ne croit plus en rien, se fout de presque tout. Aux catacombes en braises, elle gueule sans cri, s'étouffe dans une colère sans fond, se hait, se grave des sillons vermeil sur les bras, les jambes. Ça fait du bien, ça la calme, ça chasse l'Angoisse et les cauchemars.
Pas d'échappatoire, l'équation totalitaire d'une vie de chien. La passion de son taff, galoper jusqu'à l'épuisement. Ouais, y'a qu'ça qui la r'tient. Jusqu'à quand ?

Ça faisait tellement mal. Tellement...Mais elle avait été méchante, n'est-il pas. Salton Gaberlie, Fleur de Géhenne, l'homme important de l'industrie pharmaceutique, appréciant les courbettes. C'était bien là ses seuls défauts apparents à ce gros connard.

Il y eut un soir...Des lames effilées...Une folie de Mal frappa. Encore et encore.

Le geyser pourpre de l’artère qui jaillit. L'orgasme d'agonie.

Elle haletait, trempée d'effort et de haine. Le corps  s'affaissa, elle le chevaucha sur le ventre et à demi penchée, poignarda le cœur, scellant les armes improvisées dans la peau transpercée.

Arrêt du Temps.
Longtemps.

Froide et brûlante.

Un silence.

Une ère nouvelle se levait.
La mort l’avait portée.
Mary avait tué.
Elle était née.


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Lui c'est Valravn. Un séisme, un choc frontal qui fait mal. Son âme sœur. Son malheur, son bonheur. Elle ne sait pas, elle ne sait plus...

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«...et il y eut une poignée de lumière pour éclairer plus loin qu'elle, vers lui là-bas... » C .Bobin




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« Arrête ! Arrête !... Va-t-en ! Va t-en !... Je ne peux pas, je ne VEUX pas... »

Paupières closes, adossée contre la rambarde, une lutte indicible s'engageait. Une autre. Encore.

Sursauts ultimes

Elle le sent, sent cette douceur qui est aussi la sienne. Vierge de toute violence, l'esprit se diffuse comme l'eau dans la glaise. Stagne sur les portes blindées, les abords empierrées.

Mais elle est trop suave pour être brisée. Trop pure pour être salie. Trop forte pour être repoussée. Alors elle s'étend, se répand à travers la ténèbre. Le sombre la guide autant qu'elle illumine.

Lumière
Dentelière
Éclair


L'éthanol spirituel n'est que douleur, désinfecte le pus, attaque les gangrènes. « Je t'interdis ! Je t'interdis de me toucher! » La volonté condamnée se dresse, fait barrage pour mieux s'effondrer.

De sang et de sable

Mais il ne touche pas. Il VOIT.

La mémoire corporelle tressaille.
Mary défaille.

Paix et amour s'impriment sur des racines oubliées.
« Tu me voles... mon néant! Ma déchéance! »

La rapine du Tout. Ce Tout qui pille le pire.


-Entends-moi... Laisse-toi aller. Sens. Je suis là...


Cet épuisement... Le souvenir de la sorcière là-bas, se manifesta : « Bois, ça t'aidera à lâcher prise. Tu DOIS lâcher prise » La prise des démons, l'emprise d'un Mal si vieux, si raide. Elle y était parvenue, un peu. Si peu. Mais cela avait suffit.

Il s'était penché pour prendre sa main. Baignée dans un état second, elle le laissa faire, le laissa porter le poids de son bras inerte.

Les os mous, elle observa le vortex intime qui s'ouvrait lentement mais irrémédiablement à sa présence. « ...Quand ça se produira, tu le sauras. »

Mind-blowing


NOOON !... Nooon !...Non...

Spasmes d'agonie

Il voit.
Il sait.


Elle sait qu'il sait désormais.

Valravn
L'âme sœur

Brisure.
Coulure.


Il ne s'enfuit pas. Repartit comme il était venu. Délicatement invisible.

Elle rouvrit les yeux, regarda au loin. L'écouta. Le son de l'arrivée déchira l'air.

Rupture coagulée

-J'ai aimé ça.

Elle lui sourit à son tour, le regard parlant: « Mais tu n'abandonneras pas n'est-ce pas ? »

Peut-être lui avait elle déjà avoué ? Elle ne savait plus, peu importait !
Sans transition, ils quittèrent le ferry, prirent un taxi. Renfrognée, elle ne prononça pas un mot durant tout le trajet. Prunelles fixées sur le ciel bas, elle se creusait pour ne plus penser.

La portière claqua devant une allée où des bâtiments tous identiques s'étalaient sur quelques dizaines de mètres de part et d'autre.

Ils marchèrent cinq minutes environ avant d'arriver à une porte sécurisée par un code électronique. Une fois ouverte, on découvrait un garage...vide affublé d'un coin vestiaire avec tout le nécessaire. Combinaisons de plongée thermiques, chaussures adaptées, gants contre le froid...

-Elle devrait t'aller, je l'ai louée quand j'ai eu cette...idée.

Elle grimaça. Une idée...Une injonction plutôt qui lui procurait une certaine...joie ?

Elle se colla dans un coin, indifférente à s'équiper sous son nez prenant soin cependant de se placer de manière à ne pas exposer son dos.

-On y va ?

Elle avait appelé et payé le gestionnaire du lieu afin qu'il arrime son jetski sur le ponton pour que tout soit prêt à leur arrivée.

À l'arrimage, elle lui montra la machine, un modèle très puissant à la limite d'une utilisation professionnelle.

-C'est un petit bolide, je te préviens.

Elle le détacha, commença à manœuvrer pour le mettre à l'eau.

-Tu aimes ? Tu en as déjà fait ?


Et si ça ne lui plaisait pas ? Quelle conne ! Elle n'avait pas pensé à cette éventualité !

Regret...

-Écoute je...Tu ne vas pas rester planté là de toute façon. La nuit arrive, je préfère naviguer avant et puis il n'y a rien ici.

Dieu, que c'était...difficile !

-C'est un deux places.

Elle en avait essayé plusieurs avant d'acquérir celui-ci et les biplaces demeuraient les plus confortables pour l'usage qu'elle en faisait. Qu'il en déduise ou pas ce qu'il voulait, elle s'en fichait.
Une fois dans l'eau, elle grimpa, ajusta la lanière du casque, démarra le moteur qui rugit.

-Accroche toi !

Que lui arrivait-il ?!!! Elle avait envie de rire ! De gueuler ! De...d'exploser sa race ? !

Puis...Elle fila comme un vent de tempête. Un bouillon immaculé les suivait à la trace. Elle s'amusait à tourner, virevolter, sauter sur le vagues autant que le jet le permettait. Leur poids limitait les excès mais l'adrénaline lui faisait tout oublier.

Tout.

Sauf Lui.

Escape

« Cette présence m'a trouvée, a traversé les enfers avant de m'atteindre pour me combler en me tuant. »

D'après C. Bobin
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Mar 30 Avr - 18:57

Amka Wraith,
dit « Valravn ou Crow »  

J'ai 33 ans et je vis pour le moment à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis .. . que dire ? J'ai fait à peu près tous les métiers qui ne demandent que de la bonne volonté et du muscle, pas que je sois idiot, mais je n'ai pas en tête de « faire carrière » dans aucun. En fait, je suis chamane en quête du Savoir qui fera de moi un sage porteur de sagesse auprès de tous. Je suis célibataire, mon rôle ici bas n'est pas de procréer, mais de transmettre autrement l'humanité et la paix. Je dois être libre, attaché à tous et non à l'un(e), pour aller au bout de ma quête,.

Sur mes papiers, il est écrit Amka Wraith... Avant ce que je continue à appeler la colonisation avec une rancoeur qui m'honore peu, nous nous appelions Uyarak, Je suis Amka Uyarak, et répond aux surnoms de Valravn que j'utilise souvent comme prénom, et de Crow...


En dire encore plus ?

A quatorze ans, j'ai accueilli lors d'un rituel initiatique, l'esprit du loup. A seize, le Corbeau m'a été donné, le « Valravn » que certains disent "Crow", celui qui accompagne les âmes aux mortes de l'Autre côté, au delà des brumes sur la glace...

Depuis, je suis fidèle à ma double mission, aider de mon mieux les vivants et les morts... Et à ma double nature, homme, et loup...  J'ai longtemps souhaité appeler l'oiseau, voler dans les airs, mais aux dires des Anciens, un seul esprit de bête entre en toi, et le loup m'a choisi. Qui sait ? Les anciens voient et savent, mais pas tout parfois ?

Cela m'a été donné très récemment, à la suite d'une aventure dont mon âme est encore meurtrie... Si ma grand-mère a parlé de « Valravn » ce n'est pas parce qu'elle peinait de trouver un mot dans notre langue pour définir ce que j'étais... Ma première expérience de vol l'a été grâce à une créature mythique, loup hybridé de corbeau, le fameux mythe nordique ? Je suis la preuve que ma nature est bien liée à la magie et non comme certains l'ont avancé dans le monde occidental à des manipulations génétiques...



Mais si le Valravn s'est révélé, c'est surtout parce qu'il m'a fallu ramener d'entre les morts l'incarnation d'une autre légende : la femme qui serait mon âme sœur ! J'avoue que ni l'un ni l'autre n'étions prêts à cette révélation. J'ai joué mon rôle, puis, remis de nos blessures mutuelles, nous n'avons eu de cesse de nous fuir. Mais on ne quitte pas son double, les récits, qu'ils soient grecs ou d'autres origines disent bien qu'elle est la partie de moi qui à l'origine du monde a été arrachée à mon être, et que je suis -moi- celui qui la complète ! Refuser est notre droit, mais la douleur du rejet ne nous quitte pas, c'est une amputation, comme le serait la perte de ma partie animale...

Oh... En passant... J'ai un passeport américain, mais je suis inuit, quand je ne parle pas le Yupik sibérien, assez peu usité dans le reste du monde, j'ai une préférence pour le Russe, appris avec les marins sur les bateaux de pêche puis les cargos où j'ai commencé ma carrière professionnelle. Pourquoi ? Parce que disons que les USA et moi sommes un peu en froid, c'est une longue histoire, depuis la mort de mon père ! Mais bien sûr, je peux vous répondre en Anglais, et même en Français, une autre histoire... Un jour, je conterais peut-être tout cela.




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" Lorsque j'aurai fini de regarder ces chemins..."

Mary &  Valravn (Amka)

" Lorsque j'aurai fini de regarder ces chemins menant plus loin que la vie et que sous le ciel vous m'aurez couchée, gardez captive l'aile qui frémit pour que mes yeux consentent à se fermer. " Rina Lasnier  - Page 4 094fa954d14e8cd04e6cd2d641096d87*****" Lorsque j'aurai fini de regarder ces chemins menant plus loin que la vie et que sous le ciel vous m'aurez couchée, gardez captive l'aile qui frémit pour que mes yeux consentent à se fermer. " Rina Lasnier  - Page 4 Captu394

Février 2023

- J'ai aimé ça.

Je souris, franchement d'abord, puis je referme les lèvres... Moi non ? Je n'aime pas entrer dans l'esprit d'un autre, quel qu'il soit, pour de nombreuses raisons, la première étant qu'homme (-ou femme-) il a le droit à sa liberté de pensée, d'action, son libre arbitre diraient les contemporains. Même avec l'accord du « patient », visiter son mental ou son corporel, les deux dans son cas, est épuisant et dangereux, pour les deux, celui qui entre et celui qui reçoit. Elle est comme moi particules du Tout, « particules » et non « particule » parce que... chaque être dit « supérieur » -les autres aussi d'ailleurs, mais cela n'apparaît souvent qu'à moi- est un agrégat, il n'y a pas de hiérarchie entre nous, ce que je me suis permis de faire, je l'ai fait à cause de ce lien inexplicable tissé malgré nous et parce que je la sentais en besoin, mais je ne peux pas dire que « j'aime ça », au contraire... Cela dit, je n'ai pas aimé communier avec le loup les premières fois, parce que lui et moi sommes deux, si notre lien se perdait, il y aurait un grand loup noir et un homme, comme -si le lien entre Mary et moi n'était qu'un leurre- chacun de nous redeviendrait unique, et pourtant multiple...

Ma grand-mère, et ensuite la Noaidekalcko (1) sami, m'ont dit que ce que je suis n'a pas trait qu'au chamanisme... La seconde riait en me disant cela, elle avait son explication... En acceptant le lien avec notre totem, en l'acceptant au point de devenir lui, nous avions franchi un seuil qui nous rapprochait autant du druidisme que du chamanisme... Personnellement je ne vois pas trop la frontière, le druide comme le chaman soignent les corps et les âmes, respectent une discipline de vie, sont à l'écoute du « Tout », de toutes ses composantes... L'un comme l'autre, dans les cultures où ils ont droit de cité, sont des sages appelés à se prononcer en cas d'événements graves et à agir pour résoudre ces problèmes, l'un et l'autre vivent entre les humains et les esprits ? L'un et l'autre ont de l'existence un savoir que peu partagent ?

Parmi les gens « du siècle » comme je m'entête à les appeler, ceux qui vivent à la fois une croyance et une vie de citoyen -en l'occurrence européen- me crieraient à n'en plus finir que je mélange tout ! C'est vrai, ce qu'ils ont fait des deux, le chaman comme le druide, me condamne à n'être rien. C'est que comme tout le reste, les deux notions sont désormais des marques déposées, parce que ce monde ne sait pas rester dans un flou, il lui faut des règles, des lignes directrices, et puis... « change-peau » ? Fi ! Quelle stupidité, ce ne sont là que des légendes.

J'ignore ce que cette époque voit en moi, et je m'en fiche. Je suis un homme, un loup, un vivant, un voyageur des mondes, je parle à des esprits plus ou moins matérialisés, je ne rejette rien, ne veux rien faire entrer de force dans des cases préétablies, j'écoute, j'entends, j'analyse, je reçois et je donne... Je n'ai en moi qu'une certitude, ce que j'appelle « le Tout » et qui n'est que la vie, est immuable, éternel, et pourtant mouvant. Un sourire mental se forme tandis qu'on me répond   « Tu vois bien ! Tu te contredis ! L'immuable n'est pas mouvant ! » et je réponds toujours en silence que l'homme n'est rien sinon ignorant. La vie est éternelle et pourtant chaque vie a une limite, le temps est immobile et pourtant chaque entité formée vieillit... En quoi est-ce impossible ? Il suffit de réordonner sa pensée et d'ouvrir les portes vers d'autres modes de représentation ?

- J'ai aimé ça.

- C'est bien alors, c'est que je t'ai été utile.

Tenons-en nous là ? En ce qui la concerne, non seulement je n'ai pas apprécié d'être indiscret et intrusif mais ce qui m'attache à elle a  rendu l'expérience périlleuse et douloureuse. J'ai tenté que cela le soit a minima pour elle, ce qui veut dire que moi me suis fait arracher le cœur par des émotions non contenues, extrêmes, comme si pour lui éviter le soleil j'avais fait écran et m'étais brûlé pour deux... Mais j'ai dit plus tôt que si la lumière la blesse, je lui ferai de l'ombre, et je le maintiens. L'arrivée nous sauve, tout à coup, plus de longues réflexions, plus de conversation à la limite de l'ésotérisme, mon sourire se reforme, en digne représentante de sa culture et de son époque elle est soudainement prise de frénésie ! Elle me jette presque dans un taxi dont elle m'extirpe tout aussi vite une fois la course finie ! M'entraînant à pas rapides elle me met sous le nez une combinaison ?

- Elle devrait t'aller, je l'ai louée quand j'ai eu cette...idée. On y va ? C'est un petit bolide, je te préviens.

Le cheval de métal attend, aussi sage que sa cavalière est fébrile...

-Tu aimes ? Tu en as déjà fait ? Écoute je...Tu ne vas pas rester planté là de toute façon. La nuit arrive, je préfère naviguer avant et puis il n'y a rien ici. C'est un deux places.

La formulation me laisse coi quelques secondes, puis, j'éclate de rire sans plus pouvoir m'arrêter ! En quelques mots elle m'a ramené en arrière, je revois un canot à moteur, un modèle puissant comme on n'en utilisait peu sur mon île, la plupart des pêcheurs préférant la voile et un moteur d'appoint et les plaisanciers se réduisant à moins que les doigts d'une main. Je revois Una, la blonde Una... Comment une métisse d'Inuit et de Canadiens français d'origine amérindienne avait-elle pû naître avec des cheveux blonds ? Elle en était gênée, je ne vois pas -encore aujourd'hui- pourquoi, sa mère était un des deux toubibs de la ville et son père tenait une sorte de bureau de poste-épicerie-centre de communication, office de tourisme... Je crois qu'elle a cru en moi, quelques mois, avant de comprendre qu'elle n'avait pas grandes chances d'arriver à ses fins... Je ne me suis jamais demandé à l'époque comment ses parents voyaient ses tentatives d'entrer en relation avec le fils de la veuve d'un pêcheur mort en mer, savaient-ils ? Ce que j'étais, c'est à dire un gosse pauvre et en pleine rébellion comptait-il ? Je ne saurai jamais. Ensuite je suis parti... Comme Mary, elle avait supposé que je dirais « non » à sa proposition d'user de son bolide, à l'époque, je n'avais pas ri, je m'étais juste demandé si j'avais l'air coincé ou débile ? Sinon pourquoi aurait-elle dépensé tant de salive pour une chose évidente ?

- Je réponds dans l'ordre ? Tu aimes : je ne sais pas. Tu en as déjà fait : oui, mais dans un cadre professionnel donc que j'aime ou pas n'avait pas d'importance... J'ai réussi à stopper mon hilarité mais mon sourire se reforme illico, mes yeux se plissent pour rire à la place de ma bouche.

- Un deux places... Je te remercie, je nage assez bien mais je ne me voyais pas attaché à une corde derrière... Je la toise, je crois que dans mon regard il y a de la tendresse... Comme pour la petite sœur que je n'ai jamais eue, ma naissance ayant failli tuer ma mère... - Je ne me moque pas Mary, ça m'amuse c'est tout, Tu m'as asséné ça comme si j'allais fuir à l'autre bout du quai en criant « Non jamais ! »...

Une petite sœur ? Qu'aurait été ma vie si j'avais été l'aîné d'une grande famille ? J'ai presque un regret... La solitude est un vêtement qu'on emprunte jeune et qu'on garde toute sa vie, j'ai des amis, mais aucun dont je souhaiterais partager chaque instant.

J'enfile l'uniforme, la vois en faire autant, et un brin de nostalgie perle...

Qu'est-ce que je fais là ?

Il y a quelques mois, cette femme malencontreusement heurtée dans la presse de l'inauguration d'un restaurant d'Helsinki était ma bête noire, là, je me verrais bien rire et chahuter avec elle, comme avec Cray par exemple, lui chien et moi loup...

Elle semble dans le même état d'esprit, qu'est-ce qu'un jetski en fait à part une motoneige qui glisse sur l'eau ? Si je n'ai pas souvent emprunté ce type de véhicule -en fait quelques fois lorsque l'arrivée d'un client de marque sur l'un des paquebots où j'ai servi nécessitait d'aller le chercher illico- je suis un pro de son homologue sur neige... Elle fait bondir sa monture, et je me dis que -si je n'avais pas une certaine habitude de la mer- une fois accosté j'aurais vomi tout mon déjeuner ! Je saute à terre tandis qu'elle rase le ponton pour garer son bolide. Autour, la mer et la nature... Elle a dit trouver ici une paix qu'elle ne peut avoir ailleurs ? Je le comprends. Cet endroit me rappelle une autre île, en Finlande, celle où j'ai -en arrivant dans la région- élu domicile quelques semaines, perdue au milieu d'un lac... Je l'ai quittée lorsque la barque que j'utilisais pour la rejoindre a disparu... Le propriétaire avait dû vouloir l'utiliser et la voir de l'autre côté de l'eau, amarrée et donc chapardée...

- Je te suis, Je ne peux m'empêcher d'ajouter sur un ton emprunt de taquinerie...   - tu es redoutable comme conductrice.

Sans me gêner, malgré le vent qui souffle comme sur toute île, je lui tourne le dos le temps qu'elle finisse d'arrimer son embarcation. Elle n'a pas l'air d'avoir besoin de mon aide et j'estime que se précipiter pour lui porter assistance serait plus vexatoire qu'utile... Je me déshabille, habitué à la nudité comme tout loup, retire la combinaison et l'échange contre mes vêtements... Je la plie dans un sac en toile huilée -jamais en plastique ! Si je peux l'éviter- en attendant de savoir ce qu'elle en voudra faire... Je me fais la réflexion que -comme la plupart des humains occidentaux de cette époque- elle doit penser que j'en fais trop ? L'écologie est une mode qu'ils s'assènent les uns aux autres sans penser très loin...

- Tu sais je suis fils de pêcheur et j'ai passé quinze ans de ma vie comme marin, pêcheur d'abord puis sur des cargos et enfin des paquebots... Pour compléter ma réponse de tout à l'heure, je préfère la voile, même par gros temps, mais c'était … sympa.

Reste à savoir désormais pourquoi je suis là ?

Je retiens sur mes lèvres - Et je m'appelle Amka, Val c'est un surnom intelligible pour les autochtones... mais je ne le dis pas. J'ai toujours en moi cette réserve, même si je veux l'aider à en savoir plus sur elle-même et la façon de se retrouver... Que sait-elle de moi ? Surtout : qu'en veut-elle savoir ?


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Mary Gaberlie


À l'Ombre des ténèbres, rien ne s'efface, ni les eaux cendreuses, ni les lambeaux des jours.


J'ai 33 ans et je vis sur une île près d'Helsinki, en Finlande. Dans la vie, je suis sellière harnacheuse et je m'en sors en broyant du noir. Grâce à mes démons, je suis célibataire et je le vis implacablement.

Et la Terre expira la Ténèbre.

-Je vous salue Marie, pleine de grâce...Chuuut, s'il te plaît, arrête de pleurer, ne fais pas de bruit, ne fais pas de bruit...Le seigneur est avec vous...Bouge pas, ça va aller...Vous êtes bénie entre toutes les femmes...Tais-toi tais-toi...Et Jésus, le fruit de vos entrailles...Voilà, on voit pas trop..Tu dis rien hein, sinon tu pourras plus aller à l'école...est béni. Sainte Marie....

Les effluves d'éthanol lui fouettaient les narines, diffusant les sempiternels relents de la mère alcoolique, fanatique de religion. Un délire spirituel qui avait décidé que le petit bébé de 2 kilos et 500 grammes devait incarner la pureté et le sacrifice de l'autre Mère, là-haut dans le Ciel. Il se nommerait donc Mary, fille des anges, conçue par la volonté du Seigneur. Comme Elle, l'enfant devra souffrir et se sacrifier pour la rédemption des pêcheurs de l'Univers.

Ça faisait tellement mal. Tellement...Mais elle avait été méchante, n'est-il pas. Salton Gaberlie, Fleur de Géhenne, l'homme important de l'industrie pharmaceutique, appréciant les courbettes. C'était bien là ses seuls défauts apparents à ce gros connard.

Prince Charmant de sang, Démon d'Eden , l'entendez-vous? Le chant de l'Enfer fredonne sa mélopée d'éternité.

L'Antre deux, l'entre Vie-Mort.

Elle aime le silence, déteste le Monde, adore son cheval et son chien, dort sous les somnifères, instable, agressive, suicidaire et solitaire. Échouée en équilibre sans équilibre au bord du gouffre. L'Inspire du merveilleux Rien, le sublime de l'absence de souffrance : le non-ressentir, le médoc des paumés, des traumas, des sans espoir.  Ne plus subir, se vider la tête, se diluer dans le vice de l'alcool, de la drogue, un peu, beaucoup, parfois, souvent, décoller des abysses spectrales, fuir le présent, ne jamais être là, se fuir et puis tout recommencer.

Les émotions en pierre. Elle ne croit plus en rien, se fout de presque tout. Aux catacombes en braises, elle gueule sans cri, s'étouffe dans une colère sans fond, se hait, se grave des sillons vermeil sur les bras, les jambes. Ça fait du bien, ça la calme, ça chasse l'Angoisse et les cauchemars.
Pas d'échappatoire, l'équation totalitaire d'une vie de chien. La passion de son taff, galoper jusqu'à l'épuisement. Ouais, y'a qu'ça qui la r'tient. Jusqu'à quand ?

Ça faisait tellement mal. Tellement...Mais elle avait été méchante, n'est-il pas. Salton Gaberlie, Fleur de Géhenne, l'homme important de l'industrie pharmaceutique, appréciant les courbettes. C'était bien là ses seuls défauts apparents à ce gros connard.

Il y eut un soir...Des lames effilées...Une folie de Mal frappa. Encore et encore.

Le geyser pourpre de l’artère qui jaillit. L'orgasme d'agonie.

Elle haletait, trempée d'effort et de haine. Le corps  s'affaissa, elle le chevaucha sur le ventre et à demi penchée, poignarda le cœur, scellant les armes improvisées dans la peau transpercée.

Arrêt du Temps.
Longtemps.

Froide et brûlante.

Un silence.

Une ère nouvelle se levait.
La mort l’avait portée.
Mary avait tué.
Elle était née.


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Lui c'est Valravn. Un séisme, un choc frontal qui fait mal. Son âme sœur. Son malheur, son bonheur. Elle ne sait pas, elle ne sait plus...

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«...et il y eut une poignée de lumière pour éclairer plus loin qu'elle, vers lui là-bas... » C .Bobin




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Pulse of Darkness

-Quoique tu aies fait, ne t'en veux pas, le Tout se fiche des règles des hommes... Pour vivre il faut d'abord survivre, si survivre impose ce qui est interdit, on oublie l'interdit des hommes pour écouter … la loi de la vie.

Personne ne lui avait jamais parlé ainsi ! À l'époque, son geste avait été décortiqué, jugé, critiqué, analysé, insulté, mâché et recraché par tant de cerveaux plus intelligents qu'elle ! Légitime défense avaient-ils diagnostiqué. Une maladie, un virus, une bactérie tueuse qui l'avait bouffée de l'intérieur depuis...depuis la nuit de ses trois ans... Le battage médiatique qui en avait résulté ne l'avait guère impactée cependant. Engluée dans une gangue d'indifférence, sourde et muette autant qu'il était possible, l'enfer s'était laissé traverser durant de longs mois avant le procès. Elle y avait déambulé au cœur, isolée, exsangue, envahie d'angoisses terribles et d'idées suicidaires. Un immense  espace s'était ainsi tissé entre la réalité et sa conscience jour après jour. Placée dans un foyer, elle ne remarquait les autres qu'au travers d'un prisme empli de brumes et d'ombres calcinées. Mutique, elle errait, trimballait sa carcasse devenue trop lourde, vomissait les repas imposés, s'endormait d'épuisement aux aurores peu de temps avant que la sonnerie du réveil communautaire ne retentisse. De rendez vous en rendez vous elle avait épuisé le psychiatre, l'assistante sociale, les éducateurs..., parlait le silence d'une manière parfaite. Les seuls à connaître le son de sa voix avaient été les flics -il fallait bien n'est-ce pas- et l'avocat commis d'office qui gérait son dossier. Légitime défense. Des médecins experts l'avait examinée sous toutes les coutures avant de rendre leur rapport circonstancié. On avait exhumé de vieux dossiers hirsutes de multiples admissions aux urgences. Il était facile en l'état de soudain lier des années et des années de violences.

« ...si survivre impose ce qui est interdit, on oublie l'interdit des hommes pour écouter … la loi de la vie. » 

Les mots fracassants tournaient dans sa tête emportés par le rythme effréné du jet bondissant sur les vagues. Ils l'éclaboussaient de l'intérieur encore et encore :«... si survivre impose ce qui est interdit, on oublie l'interdit des hommes pour écouter … la loi de la vie... si survivre impose ce qui est interdit, on oublie l'interdit des hommes pour écouter … la loi de la vie...si survivre... »

La concentration qu'imposait la conduite de la machine l'empêchait d'intégrer pleinement le sens des mots justes. Le chaman avait tapé pile là où ça faisait très très mal. Culpabilité. Dégoût, mésestime de soi. Regret. Souffrance. Rage. Désespoir...Le magma retentissait puissamment,  envasé dans la conscience noircie.

Pourtant...Le poison intrinsèque de son être se diluait à sa présence, les édifices de haine et de rejet tremblaient sur leur base. Vertige. Déstabilisation. Bouleversement. Une autre forme de violence la heurtait de plein fouet. L'âme giflée par la bienveillance, l'amour, encaissait leurs coups durs sans anesthésie.

« J'ai aimé ça. C'est bien alors, c'est que je t'ai été utile. »

Une réponse balancée au milieu de « Tout » ce qu'il lui avait dit, de « Tout » ce qu'il avait perçu. Ouais mec, j'ai tué mon père, tu l'as perçu dans mes os mais je ne t'ai pas laissé capter que c'est ça que j'ai aimé.

Le débarquement leur avait offert une diversion bénéfique. Lâchement elle n'avait pas remis les pendules à l'heure se vautrant dans sa propre malice avec une ironie morbide. Sale démone qui se joue de la bonté de Valravn. Il a beau être plus fort que toi au jeu de la vérité, tu parviens malgré tout à diluer ta substance dégueulasse de meurtrière. Honte sur toi ! HONTE !

À l'intérieur elle en avait souri de tout son sang et puis le miel de sa propre exécration lui avait fait serrer la mâchoire. Mais le temps viendra où elle lui dira, oh comme elle lui dira à quel point elle n'était qu'une saloperie.

Peu avant de quitter le ponton, ce crétin se mit à rire.

-Qu'est-ce qui est drôle ?

Une légère grimace empreinte d'une esquisse de sourire lui pinça les lèvres. Il avait le rire communicatif le Val !

-Eh bien comme ça tu sauras si tu aimes ou pas.

De fait, qu'en avait-elle à faire ?! Nonobstant, sans trop savoir pourquoi, elle espérait qu'il apprécierait !

-Ah oui ?

Pour le coup, elle pouffa, rétorquant :

-Attaché derrière, traîné sur des miles et des miles mais c'est une vision magnifique ! J'adore l'idée !

Poussant le bolide dans l'eau elle se refusa à lui expliquer le pourquoi comment du biplace. Elle n'avait pas à se justifier, qu'il se foute de sa gueule autant qu'il voulait, elle s'en fichait.

- Je ne me moque pas Mary, ça m'amuse c'est tout, Tu m'as asséné ça comme si j'allais fuir à l'autre bout du quai en criant « Non jamais ! »...


Elle lui jeta un œil indéfinissable, haussa les épaules.

-Tu aurais pu, rien ne t'oblige à me suivre.

Mais au fond, tout au fond, s'il était parti, ça lui aurait fait mal, quelque part....

L'eau claquait sur la coque, les ondulations de la mer s'amusant à les propulser de creux en boursouflures. Au bout d'un moment, Mary ne pensa plus. Envahie par les sensations, elle se mettait parfois debout, poussait le moteur à fond. Ne plus penser...

Enfin ils accostèrent, elle coupa les gaz, retira son casque, arrima le jet.

- Tu es redoutable comme conductrice.

Sans un mot, elle rassembla ses vêtements en boule et lui jeta un peu fortement, histoire de lui répondre à son tour avec un brin d'espièglerie puis, tandis qu'il se changeait, grimpa la volée de marches qui menaient sur la terrasse. Sans l'attendre, elle entra chez elle, caressa son chien tout heureux de son retour, remit ses fringues, sortit par la baie vitrée. Quelques mètres en contrebas, Val s'était rhabillé. Flanquée de Neïkau assis près elle, elle l'observa.

Le premier humain à mettre les pieds sur son territoire. Le premier à ne pas la rejeter en dépit de tous ses efforts pour le repousser. Le premier à s'accrocher alors même qu'elle œuvrait pour se faire détester. Un ange se penchait sur une fille de l'enfer.

Elle lui fit signe pour qu'il la rejoigne et dans la foulée, à voix basse, ordonna : « va ». Aussitôt, le chien trottina vers l'étranger puis s'arrêta face à lui. Il leva sa truffe, renifla. Une poignée de secondes l'homme et l'animal se toisèrent immobiles. Enfin, ce dernier s'approcha, huma de nouveau précisément la main, le ventre du natif puis s'en retourna vers sa maîtresse. Il n'avait rien détecté de suspect. Rien.

Un loup. Une panthère.

Mary avait espéré une réaction de méfiance, un grognement qui aurait légitimé son aversion d'instinct à l'âme sœur. En vain. L'ultime bastion de résistance s'écroulait sans bruit.

-Viens.

Une centaine de mètres plus loin,  placé entre de grands arbres, se trouvait un chalet. A l'intérieur, un véritable arsenal de matériel, d'outils, de pièces de cuir, d'arçons, de fils, de boucles... s'étalait sur les murs, la très grande table en chêne au centre, l'établi. Ça sentait bon le bois et la peau tannée.

Il y eut un silence. Soudain :

-Tu es marin, je suis terrienne. Tu voyages sans cesse, je reste enfermée ici. Tu crois au Tout, je crois au Rien. Tu es l'Alpha, inspiré, aspiré de vie et d'amour, je suis l'Oméga, inspirée, aspirée de mort et de haine. Tu as vu où je bosse, rentrons pour discuter.

Pas un mot de plus, pas un mot de moins. Elle referma la porte, l'ignora avant de faire demi tour. Le pire...Le pire les attendait n'est-ce pas ?

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