Après être aller chercher la clé, il avait fait un sourire, mi-gêné, mi-content. Il lui donnait vraiment tout. Peut-être n’avait-il pas été assez claire ? Fin. Il lui avait dit, mais il devait lui montrer autrement ? Peut-être ? Sûrement. Certainement. Il se pencha pour l’aider à atteindre ses lèvres, comme un réflexe qu’il avait pris. Il trouvait cela normal. Puis, elle lui expliqua mieux. C’était lui qui n’avait pas compris quelque chose. Il observa la jeune femme quelque seconde. « Notre » chambre. Il n’était même pas gêné de ce dire que Echo serait avec eux. Il n’en voyait pas d’inconvénient.

- Je …., il reprit la clé et la donna à Nabi avec un sourire doux, cela serait avec grande plaisir. Je….

Il ne finit pas sa phrase. Il n’avait dormi avec elle que trois fois. Trois fois, et il avait déjà l’impression que, là aussi, c’était une habitude. Il avait l’impression que c’était normal. Il ne pourrait plus dormir si elle n’était pas avec lui. D’ailleurs, il n’avait jamais aussi bien dormi que contre elle. Avec elle. Dormir était moins une perte de temps, et plus un temps pour se reposer, quand il était avec elle. Il avait fini par reprendre sa contenance, dur dur quand la jeune femme était si incroyable avec lui. Il travailla vite et bien. Faisant plus que ce qu’il ne devrait même pour un des dossiers. Il jeta plusieurs fois un regard vers elle. L’écoutant quand elle parlait.

- J’ai le temps, et aucun désir de te voir hors de ma vue, avoua-t-il.

Elle était parti pendant deux jours. Et ni son loup, ni lui, ne supporterait qu’elle soit loin. Rien que les moments où elle change de pièce le mettait mal à l’aise et Ben se faisait violence pour ne pas la suivre. Non. Clairement, il ne pourrait pas la laisser, et ça même s’il croulait sous le travail -ce qui n’était pas le cas donc-.

- C’est bien parce que c’est ma meute que je les autorise à avoir MA nourriture, reprit-il alors qu’il prépara une liste avec le nombre de personne et la place de chacun.

Il nota Honey avec Warren. Il doute fort qu’Adam aurait laissé Honey seule après sa perte, et comme il doit s’occuper de Mercy … c’était plus logique qu’Honey soit en présence de personne pour l’aider. Pas de soumis. Un dominant. Mais un dominant qui ne chercherait pas à assoir sa dominance sur la jeune femme, ou à utiliser sa faiblesse. Warren était typiquement le loup pour ça. Ben observa le message et soupira. Adam. La meute. Être en groupe pour faire la meute soudée. Ben aimait les membres de sa meute, mais il doute qu’on veuille de lui. Pendant qu’ils se faisaient torturé, lui était ici et ne faisait rien. Rien du tout. Il n’avait rien fait pour les aider qui soit significatif … et en plus il leur voler leur Oméga maintenant. Mais il irait. Pour ne pas laisser Nabi. Il l’avait dit, il était incapable de la faire partir loin de sa vue.

- Le jeu préférait de la meute. On fait des sessions de jeu parfois, on vient tous chez Adam et on se poste un peu partout pour jouer en ligne. C’est sympa. Et on mange. Beaucoup. Et à l’oeil. On ira, si tu en a envie.

Il ne proposa pas d’aller à l’enterrement, parce qu’il était évident qu’ils allaient y aller. Si la soirée jeu était une possibilité, Ben ne se voyait pas ne pas venir pour rendre un hommage à Peter… Bien qu’il n’avait pas été là, il l’avait senti. Bien qu’il soit coupable, qu’il aurait dû faire quelque chose, n’importe quoi, comme le remplacer dans la mort, il devait être là. Il n’était utile qu’à ça, Ben. Dans la meute de Londres, il avait mis un point d’honneur à prendre la place des soumis contre son père qui ne les supporte pas et sa mère qui les utilise. Il aurait dû faire plus attention à Peter. A sa meute. Son loup pleura dans son esprit et Ben ne l’empêcha pas. Peter était mort. Et bien qu’il n’avait aucune envie de voir la vérité en face, il savait ne pas avoir le choix.

- Viré de sa propre cuisine, exilé et oublié, le loup solitaire va bouder dans le salon tout en travaillant pour son patron avant de se faire viré de son travail, aussi. Quelle vie …mais quelle vie…

Ben n’en pensait bien sûr pas plus. Il se fichait pas mal de se faire virer. Quoi que … il garda la porte ouverte pour pouvoir la voir, la sentir, l’entendre, mais il pouvait ne pas être dans la même pièce. Il avait juste besoin d’être persuadé qu’elle allait bien. Ses yeux n’étaient pas suffisant pour ce coup. Il avait besoin que tous ses sens soient en accord. Et comme son loup en avait besoin aussi, il le faisait comme il veut. Il profitait de chaque nourriture qu’il engouffrait alors que son ordinateur chauffait sur ses genoux. Il reçu deux appels de son entreprise. Une pour lui demander de l’aide sur des données dont il n’avait pas la charge, l’autre pour dire qu’ils avaient reçu des données corrompues. Ben avait dû remettre à jour les fichiers et les reprogrammer d’une autre manière. Il avait fait tout cela sans oublier de vérifier où se trouvait Nabi. Juste au cas où. Et en bouffant. Il ingurgita énormément de nourriture. Plus que les derniers jours. Mais il était toujours frustré et triste. Il se sentait étrange vis-à-vis de sa meute. Il avait aussi pris le temps d’envoyer tous les SMS pour prévenir.

C’était des messages simples, succinct. Venant de lui, tout le monde avait l’habitude. Il prévient qu’il amènera Nabi pour une petite surprise chez eux, d’éviter de ne pas être là. Parce que Ben n’était pas un taxi. Oui, il passait pour un salaud et il en a rien à faire. Il comptait bien avoir tout fini avant 18 heures pour pouvoir courir avec Nabia. Il n’avait rien dit pour Aiden. S’il y avait bien un mec dont il allait avoir du mal à voir sur son territoire c’est lui. Il sera obligé de s’occuper d’Alvaro et lui parler. Ou de s’occuper à faire partir Adien en le pendant par les pieds. Son loup aimait l’idée et Ben évita  la vocaliser. Bref pendant qu’elle cuisina, il bouda un peu faussement, mangea beaucoup et pensa encore plus. Aiden allait se faire manger par le loup. Pas par possessivité -quoi que si complètement- mais aussi parce qu’en plus Ben ne l’aimait pas le moins du monde.

Une fois qu’elle eut fini, Ben attrapa la main de nabi alors qu’elle se reposa un peu. Il regarda l’heure. S’ils passaient peu de temps chez chaque personne … Cela pourrait le faire. Il l’observa et fit un sourire.

- Repose-toi un peu. Je dois finir un programme pour le travail et ensuite on pourra y aller.

Il prit un peu plus de temps que prévu pour faire le programme. Il fallait qu’elle se repose un peu. Il n’avait pas envie de la tuer à la tache non plus. Il prit donc le temps de faire son programme, à une main puisque l’autre était dans celle de la jeune femme. Puis, il se leva une fois le programme fini.

- On peut y aller.

Une fois dans la voiture, Ben se mit à réfléchir. Il avait mit un pull léger de couleur noir. Il aimait bien ce pull. Il n’était pas trop grand. Il jeta plusieurs coups d’oeil à la jeune femme alors qu’lls arrivaient à la première voiture. Il avait proposé de rester dans la voiture…. Evitant ainsi le malaise que Ben, un loup tout de même bien que peu dominant, n’empiète sur le territoire. Il la regarde partir alors qu’elle s’avançait vers la maison.

- Attends ! Lui fit-il avant de sortir à son tour pour arriver jusqu’à elle.

Il fit passer son pull par-dessus sa tête et lui mit dans le même mouvement en rougissant.

- La meute… Il vaut mieux que tu gardes mon pull sur toi. Tu as perdu du poids et … Les loups… ils seront apaisés s’ils pensent que tu vas mieux… Fin… Gardes mon pull, d’accord ?

Il repartit dans la voiture. Ils firent plusieurs voitures. Certains loups s’étaient regroupés après le message de Ben…. Et Ben fronçait le nez à chaque fois qu’elle revenait dans la voiture. Il lui prenait la main. Il vérifiait aussi … Il humait l’air et retrouvait encore son odeur sur elle, derrière toutes les autres. Et son loup était apaisé. Il se garda pour la dernière fois près de chez Warren. La voiture d’Honey y était, comme il l’avait prévu. Il sortit de la voiture cette fois-ci avant de suivre Nabi.

- C’était quoi déjà ma menace contre Kyle ? J’aurais dû le menacer de quelque chose. J’avais dit une semaine sans voir sa tronche…

Il fit une moue mais sourit à Kyle quand l’humain ouvrit la porte. Kyle secoua la tête bien conscient de ce qu’avait pu dire Ben. C’était écrit sur sa tête de toute façon.

Ben haussa les épaules pour répondre à la question. Est-ce qu’il aimait bien Kyle ou est-ce qu’il s’était habitué à son existence, et donc il l’aimait plus que le commun des mortels ? Qui, vue l’amour que porte Ben au reste de l’humanité, était forcément un peu plus. Les épaules avaient été levé pour dire tout ça avant de pouvoir rentrer dans la maison. Il vit Honey, lui fit un sourire, un clin d’oeil et se demanda plusieurs fois s’il ne devait pas venir lui tirer la queue. Il n’y a rien de mieux pour oublier qu’un emmerdeur … Sauf qu’il ne fallait peut-être pas qu’elle oublie ? Il ne savait pas. Il la regardait et tira la langue à un moment, juste pour le plaisir de la voir s’indigner. Tout le monde s’indigne quand Ben fait le pitre, quand il n’écoute pas, quand il ne semble pas dans la meute. On ne le voulait pas réellement mais qu’il réagisse comme s’il était à part les déranger. En réalité, Ben réagissait de la même manière qu’à Londres. Il n’était pas soumis, il était juste un loup, mais à part. Quand il y avait l’ancien alpha, il était un loup appartenant à ses parents. La meute passait à travers ses parents pour l’atteindre lui. Quand son père est devenu l’alpha, il était le tampon. La meute passait par lui pour atteindre ses parents. C’était compliqué. Il laissa Honey partir mais se promit de l’attaquer dans … une semaine ? Un mois ? Combien de temps pour qu’elle ne se sente plus attaquer mais juste ennuyer par lui ? Il regarda Kyle.

- Je veux du chocolat chaud ! Fit-il avec un grand sourire de bébé.

Kyle avait bu du chocolat chaud pendant les deux jours ensemble … et il était possible que Ben avait fait comprendre qu’il en voulait en le regardant intensément pendant plusieurs minutes, puis la tasse, puis Kyle, puis la tasse, jusqu’à ce qu’il abdique et lui donne un chocolat chaud. C'était aussi pour cela qu'il disait "je veux".

- Je ne comprends pas comment on peut ingurgité autre chose que du chocolat, ou du thé à la limite.

En ça, il était londonien. Ben aimait le thé, depuis toujours, parce que ça sentait bon, c’était facile à faire, et ça se buvait tout seul. Les thés de super marché ne pourraient jamais aller contre la supériorité du thé Londonien en feuille. Il se mit dans la cuisine et prit une casserole pour faire chauffer de l’eau alors qu’il prit des plaquettes de chocolats. Oui. Il connaissait la maison maintenant et prout.

- On peut faire quelque chose de plus ? Demanda Ben en cassant les chocolats dans la casserole, pour Honey.

Lui n’avait tué personne et ça le démange sérieux. Il n’en laissait presque rien paraître… surtout parce que Nabi était avec lui. Le pouvoir de l’oméga ? Possible. En tout cas, il savait que son loup avait besoin de tuer quelque chose. Un gros animal de préférence. Il était encore sous tension mais le garder bien pour ne pas inquiéter Nabi, ou faire chier la meute. Aucun membre de sa meute ne comprendrait pourquoi il ne va pas bien alors que lui il était dehors. Il n’avait pas besoin de demander à Paul son opinion pour savoir que, pour lui et d’autres, ils les avaient abandonnés. Même si c’était un ordre d’Adam. Il prit un gâteau dans le paquet de Warren et croqua dedans avec une tête d’ange qui n’avait pas du tout voler un gâteau pour le plaisir alors qu’il en a une quantité plus grande à la maison. Toujours plus pour lui. Cela allait devenir son crédo.

- Et je me sers, confirma Ben avec un sourire.

Il se fit plus petit quand Warren arriva. Il prenait peut-être ses aises chez Kyle, mais il n’avait aucune envie de devoir défier Warren pour avoir le droit à son chocolat chaud. Quand Ben sentit le regard de Warren, il releva les yeux.

- Il faisait froid dehors, et elle a maigri, bougonna-t-il avant que Warren ne laisse échapper un rire.
- Tu es sûr que c’est la seule raison ?

Ben finit par mettre sa bouche dans la tasse pour ne pas avoir à répondre. Il valait mieux l’assurance de ne pas dire de mensonge… Puis, bon… Ce n’était pas sa faute à lui si la meute n’avait pas capté tout de suite qu’il était à Nabi. Et s’il était à Nabi, alors y avait plus de place. Il prenait toute la place auprès de la louve. C’est tout. Fin de l’histoire.

- Il a refait la salle de bain et la chambre d’ami aussi…, énuméra Ben des dégâts causés par le coyote mais comme Nabi préfère son appartement ainsi, il s’en fichait.

Ben reporta son attention vers la direction qu’avait prise Honey et pinça les lèvres.

- Tu sais que si jamais tu as besoin d’un emmerdeur, je ne suis pas loin.
- Merci.

Ben ne pourrait pas faire plus que ça. Il pouvait se proposer, sans avoir aucune idée de quoi faire. S’il était plus dominant, il la collerait pour la faire changer et la gérer…. Mais il ne pouvait pas faire ça ici. Il n’était pas dominant. Il n’était qu’un loup soumis et resterait à sa place… Sauf si on lui demande. Regardant Nabi, il décida après une petite conversation qu’il était grand temps de revenir au bercail. Surtout parce qu’il avait envie de n’avoir que la jeune femme pour lui et que l’odeur de Warren était en train de surpasser l’odeur qu’il avait mit sur son pull. Il lui proposa alors avec un large sourire d’aller se promener un peu. Dégourdir les patounes quoi. Il reprit une menace pour Kyle en partant. Annonçant cette fois que Kyle sera obligé de lui fournir du chocolat chaud maison pendant une semaine s’il le revoit d’ici un mois. Il disait ça en sachant très bien qu’il devait le revoir le lendemain.

Il partit avec Nabi.

Il revient vers son immeuble. Se garant, il observa l’entrée avant de se tourner vers Nabi.

- On va directement courir, tu veux ? Je n’ai pas envie de passer par l’appartement.

Et son loup avait envie d’être avec elle. Il avait envie de la couvrir de léchouille pour lui montrer comment il est encore plus content de la voir. Plus que tout le monde. C’était lui qui était le plus joyeux de la voir. Lui qui voulait l’avoir tout entière, et il allait prendre ce droit.

Pendant que la jeune femme partait se changer … Ben prit un temps pour « parler » à son loup. Il lui demandait simplement de ne pas faire n’importe quoi. Si Ben se sentait de plus en plus … s’il se sentait mieux pour la doucher, comme un câlin chaste ou des petits bisous, il continuait à avoir une peur bleue du reste. Son loup voulait lui imposer la « possession » de la louve. Il n’aimait pas ça. Le loup n’aimait pas que Ben accepte d’être à Nabia … mais qu’il ait encore du mal avec le fait que Nabia était à eux. C’était qu’une subtilité de langage. Un détail si on réfléchissait bien. Mais ce détail changeait tout entre la dynamique de Ben et Nabi. Le loup n’aimait pas ça. Si Ben devait écouter son loup, ils auraient déjà couché ensemble depuis longtemps. Un frisson lui parcouru l’échine alors qu’il se transformer pour le faire taire. Il avait encore du mal à imaginer qu’il puisse l’embrasser plus passionnément encore… Il ne voyait toujours pas comment les gens pouvaient aimer coucher entre eux. Lui, il n’avait jamais trouvé cela agréable… et malgré l’impression qu’il donne il ne regarde pas de pornos. Il ne lit pas des histoires de cul. Il est resté le plus loiiiiiin possible de tous ces genres de choses. Ce qu’il sait sur le cas vient de ce qu’il a appris par la force des choses. Et lui, il ne se pensait pas apte à reconnaître la « pureté » de l’acte. Il se changea avec douleur mais son esprit était ailleurs. Le loup lui posa une question sous forme de flash avant qu’il ne lui laisse la place. Est-ce qu’il pensait réellement que Nabi pouvait être autre chose que pur ?

Transformé, il se mit à se secouer. Enlevant les restes de la douleur alors qu’il posa les yeux sur la louve. Il jappa de plaisir quand elle vient le rejoindre. Ben avait envie d’être avec elle, sa femme, sa louve, sa compagne. L’humain continua à dire qu’il préférait qu’elle soit avec lui, qu’il soit son homme, son loup et son compagnon. Jappant, oubliant leur discorde, le loup s’amusa avec la louve. Trop heureux pour penser à toutes ses pensées humaines parasites.

Il lui montra plusieurs signes d’affection purement lupin. Lui offrant aussi de la nourriture. Plusieurs fois, il lui lança un regard sur son corps trop maigre et il lécha son museau, preuve s’il en fallait qu’il comptait la nourrir. C’était une promesse pour aller mieux. C’était la promesse du loup alors qu’il se sentait déjà lié à elle. Le loup pensa même, de manière un peu arrogante, qu’il n’avait pas besoin de l’accord plein et entier de sa partie humaine. Il avait besoin de rien de moins que Nabi. Il avait l’impression de se sentir mieux. Mais quand il voulu la sentir, sentir la louve rien qu’à lui, il sentit à nouveau la barrière qu’il avait lui-même érigé.

Nabia pouvait venir dans son esprit. Ben ne pouvait pas en sortir. C’était là, la différence entre « je suis à toi » et « tu es à moi ». Le loup n’en laissa rien paraître. Il se demandait juste combien de temps la jeune femme accepterait qu’il soit dans cette situation. Et il l’aimait trop pour se poser la question plus en profondeur alors qu’il s’amusait à la chasser pour la plaquer et lui embrasser le museau en s’amusant. Elle était maigre mais pas faible, une erreur que d’autres auraient pu faire. Pour Ben et le loup, Nabi et Nabia était l’être le plus incroyable du monde. Elle pourrait tout faire, tout surpasser, et elle était incroyable. Alors il la lécha avec amour avant la fin de la chasse. Il rejoint leur zone. Ben avait l’impression que quelque chose c’était passé en lui, quand il l’avait attrapé la dernière fois.

Ou plutôt, il avait l’impression d’avoir compris quelque chose. Quand il se changea, à l’image de la première fois, il ne pensa pas plus à la douleur –bien qu’elle soit ressentie- qu’au fait qu’il avait besoin de changer quelque chose en lui. Il ne savait juste pas comment faire. Il sentait Nabi. Il la sentait depuis ce jour dans sa tête. Un lien entre eux mais différent de ce qu’il pouvait connaître. Il se changea, se tourna rapidement en repensant au malaise de la jeune femme pour un corps nu et mit un caleçon le plus rapidement possible pour s’atteler aux restes. Il s’étira aussi, moins bien gracieusement que Nabi avait pu le faire, faisant craquer ses os.

- C’était une bonne idée, fit-il en tendant toujours son pull à la jeune femme dans un sourire totalement innocent, merci.

Ben avait passé deux jours sous forme loup, frustré de ne pas pouvoir tuer qui que ce soit. Frustré de ne pas avoir sa meute, bien qu’on ne l’aimait pas. Mais surtout en manque d’elle. En manque de cette main dans la sienne, de ce sourire qu’elle lui faisait, de cette joie qu’il avait d’être à ses côtés. Quand ils furent habillé, il s’approcha doucement et fit un baiser sur son front.

- Merci, répéta-t-il.

Pour tout. Son loup avait raison. Nabi n’était que pureté. Il espérait simplement ne jamais la salir. Il se devait de la protéger. Une voix, pas celle du loup mais plus grave et masculine du passé, lui rappela qu’il était si pathétique qu’il ne pourrait pas la protéger. Il la repoussa. Il la protégerait et un sourire s’alluma sur son visage. Il la protégerait. C’était une certitude.