Gretel observait l’heure grâce au déplacement de l’ombre sur la place. Elle avait tapoté de son ongle parfaitement taillé contre le bois. Bon. Deux choses l’un. Un. Son frère, arrivant pour leur rendez-vous, s’était cassé une jambe. Deux. Il s’était fait tuer pendant qu’il venait la rejoindre. Trois. –Parce qu’il y avait toujours un trois et que c’était bien souvent la situation- il l’avait complètement oublié. L’ombre de l’église se déplaça encore grâce à la lumière de la lune. On pouvait en apprendre beaucoup sur le monde avec le changement d’aspect des nuages, de la lune, des étoiles, du soleil.

Là, tout lui rappelait que son frère n’était pas là, alors même qu’ils avaient trouvés une piste pour traquer une sorcière qui manger peut-être, ou peut-être pas mais ça reste une sorcière, des enfants dans la ville à côté. Elle soupira en cognant quelque fois de plus sa main contre le bois. Elle était adossée contre un arbre et elle avait l’impression que l’écorce de l’arbre s’effritait sous ses ongles. Depuis quelques temps, son frère était dissident. Il n’était plus aussi focalisé sur la mission que ce qu’elle pouvait l’être. En tant que jumelle, elle voulait faire semblant de le connaître par cœur mais ne pouvait comprendre ses états d’âme.

Elle se releva de l’arbre et prit le chemin vers la taverne. Elle ne pouvait pas comprendre ses états d’âme, mais elle savait exactement où le chercher s’il n’était ni mort, ni en train d’hurler pour un petit bobo sur le chemin. La troisième solution était très souvent, trop souvent, la bonne. Elle ouvrit la porte de la taverne d’un coup de pied, imaginant un instant la porte se cogner contre la porte et éclater. Si seulement cela pouvait être vrai… mais la porte était trop lourde, et le poivron derrière trop éméché pour se pousser, pour que le son soit satisfaisant. Mince. Elle s’approche de la taverne et voit son frère contre le bar. On était en train de lui servir à nouveau une chope de bière.

Elle s’approche, attrape la bière avant qu’il ne puisse la boire et en descends le liquide chaud avant de cogner le verre contre le bois. Elle lâche un regard vers son frère. Heureusement qu’elle était né en premier. Qu’importe si cela était juste, aujourd’hui, elle allait devoir jouer la méchante grande sœur rabat-joie… Et puis, elle faisait ce qu’elle veut. C’était lui qui avait oublié leur rendez-vous devant l’église, pas elle. Elle attrape son frère sous le bras, le pince douloureusement dans les côtes pour qu’il ne se débatte pas, paie la consommation –bien sûr qu’il n’avait pas assez sur lui- et l’emporte avant de le jeter dans une fontaine pour qu’au moins l’odeur diminue avant d’aller se coucher. Vérifiant qu’elle avait bien enlevé les armes de son frère avant de le jeter –ça serait bête que les armes dérailles à cause de la rouille- elle mit ses mains sur ses hanches.

- Tu as oublié notre rendez-vous, abruti.

Un nouveau contrat pour éliminer une sorcière, ça aurait du me rendre heureux, après tout, j'aurais de l'action et de l'argent, j'avais toujours hâte de voir la paye arriver, mais cette fois-ci ... Bien cette fois-ci je mettais assis dans une taverne, j'avais commander une pinte. Une pinte avant de rejoindre Gretel, à notre point de rendez vous, juste une pinte. Pour le moment je ne savais pas grand chose sur ce contrat, mise à part que c'était pour tuer une sorcière, j'eu un rire sans joie ... Une sorcière ... Avant j'aurais foncer tête baissée, puis j'aurais dit : qu'on les brûles toutes ! maintenant je savais que ma mère avait été une sorcière ... Pas une mauvaise sorcière, pas le genre de sorcière que je vais tuer avec ma soeur, non ... En faite, nous avions appris qu'il y avait aussi des bonnes sorcières et ça m'avait fait rire ... Puis vraiment, notre mère, une sorcière ? Si notre père nous avait abandonné en forêt, ça avait été pour nous protéger ... J'eu un rire sans joie, alors que je continué de boire, j'avais de nouveau commandé, mais peu importe ... Puis j'avais fait mieux ! j'étais tomber amoureux d'une sorcière ... J'avais à la fois envi de rire et de pleurer, m*rde elle avait été tuée en me protégeant, d'ailleurs, elle m'avait aussi sauver la vie ... C'était bien la première femme, qui avait réussi à me rendre aussi fou amoureux ... C'était une sorcière ... Quand la vie vient se foutre de ta gu*ule. Elle avait été accusée de sorcellerie d'ailleurs ... Hum ... C'est même moi qui ait prouver son innocence, car oui, les sorcières que je pourchassais avec ma soeur, avait souvent une dentition ainsi qu'une haleine, à faire fuir un cheval. Les ongles, les cheveux, le plus souvent avait la sensation d'y sentir la mort, sans oublier la peau ... Oui je savais reconnaitre les mauvaises sorcières, mais pas les bonnes, pensais je avec un rire ... Puis après tout, pourquoi tuer les bonnes sorcières ? Voila pourquoi j'avais aussi toujours cru que les sorcières, étaient forcément mauvaises ... Pour moi il n'y avait pas de bonne sorcière, jusqu'à ce que je me prenne deux bonne révélations en pleine face ... J'avais même faillit perdre ma soeur ... Car oui, Gretel était donc une sorcière, enfin elle n'avait pas reçu le savoir d'une sorcière, mais elle avait héritée de notre mère. Me concernant, j'aurais du succomber suite à notre rencontre enfant, avec cette sorcière aux bonbons, mais justement, c'est grâce à mon héritage, que j'avais simplement gagné "le mal du sucre", hum ... En faite ça aurait pu être pire ... J'étais à combien de pinte la ? Pensais je alors que j'étais à moitié allongé contre le comptoir ... M*rde j'avais mal à la tête, mais que ça faisait du bien de ressentir ce brouillard. J'allais à nouveau boire, lorsque qu'on me pris ma pinte ... Ah non ! relevant la tête j'aperçu Gretel ... Ah m*rde ... C'est incroyable la force qu'elle avait, pourtant c'était un petit bout de femme ma soeur, mais c'était aussi ma soeur, donc elle n'y allait pas par quatre chemins, par contre avant de finir dans cette fontaine, j'aurais aimer qu'on me prévienne, l'eau était glacial. Je l'entendis râler mais j'avais la j'avais plus important, comme sortir de cette fontaine, que fut un échec la première fois, et je tombais à la renverse, en même temps, le monde tourne ... Puis me redressant légèrement, tout en cherchant à sortir à nouveau de l'eau froide, je grogne. "J'ai pas oublié ... J'ai pas vue le temps passer" dis je en finissant au sol, m'appuyant contre la fontaine, tout en entendant ma montre se déclencher ... Hum ... L'heure de cette foutue m*rde ... Bon il ou était ou mon remède, déjà que j'arrête le mécanisme de cette montre, mais c'est dur quand le monde bouge, pensais je avec un rire sans joie.  

Elle allait le tabasser. Cela signifié prendre son arme et lui foutre sur la tête, plusieurs fois. Encore, et encore, et encore. Jusqu’à ce que les choses rentrent dans sa tête de pioche. Elle soupire. Elle remonte sa main contre l’arrêt de son nez. Elle se le pince doucement. Elle compte jusqu’à vingt-cinq. Chaque numéro est suivit d’une image de sa vie, à l’âge du numéro. C’était ça, ou le tabasser, son abruti de jumeau. Alors elle lâche son nez et lui lance un regard noir. Elle n’aimait pas qu’on l’oublie. Encore moins quand c’était important. Pour ce qui était des sorcières blanches, elle voulait tout oublier. Pour leur mère, pareil. Mais elle avait sous estimé la femme dont son frère avait été amoureux. Non. Il était toujours, à l’heure actuelle, amoureux. Il était amoureux. Et cette femme, dont il était amoureux, elle était morte. Elle pouvait oublier les sorcières blancs et leur parent… mais elle avait sous estimé la femme. Et son impact sur son frère.

Elle avait envie de tout oublier. Elle avait oublié jusqu’à cette histoire de sorcière pour elle. Elle ne voulait même pas y penser. Elle ne voulait pas y croire. Nope. Elle était, et resteras, une femme normale. Pas une sorcière. Même pas une sorcière sans savoir. Une humaine.

Bref. Elle ne voulait pas y penser, ni à ça, ni à ce qui avait mis son frère dans cette état. Il fallait se concentrer sur le tabassage à venir pour son jumeau…

- Oh pitié, Hansel, fit-elle avec froideur avant de le regarder avec un peu plus de douceur encore.

Elle avait envie de l’aider, de le secourir, de le ramener dans la réalité. Dans cette réalité qu’ils partageaient avant. Avant de devenir des demi-sorciers sortit du trou du cul du monde. Elle l’attrape, bien qu’il soit trempé, et elle l’aide à se mettre sur le bord de la fontaine et elle hésite encore à le frapper. Une petite gifle, une toute petite gifle pour lui remettre sa tête à l’endroit. Elle soupire et s’assoit à côté de lui. Elle écoute le son de sa montre et elle tapote devant ses yeux. Elle veut pouvoir le voir.

- Hansel, je te l’ai jamais dit mais … je suis désolée. Pour …

Elle ne voulait pas dire son nom, mais elle mit sa main contre celle de son frère, et elle le pinça super fort pour le dégriser un peu plus. Qu’il s’occupe de ce qui était important. Sa maladie. Le fait de trouver les sorcières et de les éliminer. Il fallait garder le cap. Et un jour, il n’y aura plus une seule sorcière pour les faire chier. Ils auront peut-être 85 ans. Et elle devra compter jusqu’à 85 justement, pour ne pas tabasser son frère. C’était bien. C’était un doux rêve. Elle n’imaginait pas sa vie autrement qu’ainsi. Combattante jusqu’à ce que le mal ne pourrisse plus la Terre. Et ensuite, ils prendront des vacances. Son frère trouvera à nouveau l’amour et sera heureux. Et elle ? Elle ne sait pas ?

- Désolée. J'aimerais retrouver mon frère, mieux.

Quelque part, je ne pouvais pas en vouloir à ma soeur, en faite, c'était même elle faisait en sorte, que je garde la tête hors de l'eau. Gretel avait la tête sur les épaules, stratège et toujours compétente quand ça concerner le travail. Elle était une battante, alors que de mon côté, j'étais plus proche des coups de blues. C'était Gretel qui me redonner le sourire, ma soeur, ce bout de femme qui avait une sacrée poigne. Ma soeur, en avait sans doute assez de voir son frère, se prendre une cuite dans la taverne du coin, ce n'était pas une première, j'étais plutôt du genre mélancolique, voulant tout oublier dans l'alcool, puis repoussant les autres. J'étais un dragueur vraiment lamentable, sauf pour ... Bref ... Disons que protéger celle-ci, montrer qu'elle n'était pas une "méchante" sorcière, avait fait qu'elle été venu à moi, pourtant c'était loin d'être gagné, la pauvre avait eu bien du courage, la confiance que j'avais en moi été bien trop faible, sauf quand il s'agissait de tabasser une sorcière, hum ... Une méchante sorcière, vue qu'à présent, je savais qu'il existé des bonnes sorcières ...

Tout en sortant de cette fontaine, j'entendis le cliquetis de ma montre, ce qui me fit rouler des yeux. Voila un charmant rappel, de ma première rencontre avec une mauvaise sorcière. Malgré la colère de Gretel, j'ai le droit à son aide, pour m'aider à m'asseoir contre le bord de cette fontaine, je peux sentir, qu'elle avait une forte envie de me donner une claque derrière la tête, j'eu un petit sourire en coin à cette pensée, c'était pas forcément un geste méchant, disons que c'était surtout un rappel à l'ordre. Alors que je remettais le mécanisme de ma montre, j'eu le droit à un pincement "Aaaah mais vraiment Gretel, c'était obligé ça ? Aide moi plutôt à trouver ce foutu remède, et si tu es toujours aussi en colère, je te laisse même l'honneur de m'offrir se cuisant remède" dis je tout en sortant la seringue de l'une de mes immenses poches de mon manteau. Je lui tends la seringue, quoi ? Après tout ce ne serait pas une première, parfois, quand j'étais trop lent à trouver mon remède, puis que je finissais par m'écrouler, c'était Gretel qui piquer. Elle était désolée, oh elle n'avait pas à l'être, montrer nos émotions, avoir des émotions même, ce n'était pas notre forts, nous étions surtout des chasseurs, ont se devaient d'être forts ! peu importe ce qui pouvait arriver. "Pitié Gretel, c'est pas la première fois que je suis dans une taverne, je ne dis jamais non à une chasse aux sorcières, mais tu sais aussi que j'aime une bonne pinte ... Oui bon je conviens que ce soir c'était ... Enfin m*rde, ont a grandi en croyant avoir été abandonnés, alors que nos parents nous aimer, notre mère était une sorcière, puis la seule femme qui ..." j'eu un soupire "la seule femme que j'ai aimer était une sorcière, je rumine peut être un peu trop ... Mais parfois je me demande ce qu'aurait été notre vie, m*rde quoi on nous a assassiné nos parents" et il n'était pas que question de sorcellerie, c'était aussi des simples villageois qui avait été dans le coup.  

Gretel essayait de voir « le bon côté des choses »… même quand il n’y avait rien à voir de bon en rien. Là, la situation était compliquée. Tout comme son frère, elle vivait mal la découverte de l’identité de leur mère, et sa mort … mais elle n’était pas aussi triste que lui. Elle ne pouvait pas l’être. Déjà, parce que deux jumeaux tristes, ça serait un peu dure, et ensuite parce que, parfois, elle se demandait si elle était muni d’un cœur. On parlait des sorcières, toujours des femmes, mais si un homme devait être une « bonne sorcière » ça devait être son frère. Elle l’énerve à se morfondre, mais elle sait qu’il était plus proche de la vérité que ce qu’elle ne le serait jamais. Alors elle le pince.

- Cela me défoule, dit-elle comme si ça pouvait expliquer la douleur causée.

Elle prit la seringue et fit comme il faut pour le piquer et ne plus parler des sentiments trop fort de cette conversation. Elle le pique, lui envoie son remède dans le sang, et regarde la seringue en faisant une analyse dans son esprit. Elle faisait deux plus deux. Ou plutôt elle était en train de se demander des choses. Elle l’écouta. Elle l’écoute et se souvient du rêve de la veille. Elle avait pensé à Markus, un autre chasseur qu’elle avait rencontré, qui tuer sans poser de questions. Elle se souvient d’avoir trouvé l’homme incroyable et puissant. Elle avait même pensé qu’elle aimerait être dans son lit, c’était dire… Elle ne répondit pas à tout ce qu’il disait autour de la taverne, ne fallait pas la prendre pour une conne, elle réfléchit à ses parents.

- On ne peut pas en vouloir aux villageois de l’avoir faire. Comme nous. On tuait sans se poser de question… mais …

Elle montre la seringue vide devant le nez de son frère.

- Maintenant qu’on sait qu’il y a des mauvaises sorcières et les bonnes, et que celle de notre enfance, et elle tourna la seringue dans sa main pour illustrer le propos, était une mauvaise … Et si nous en trouvions une bonne pour lui demander de te soigner, pour de vrai.

Définitivement. Elle n’y avait pas pensé. Même après avoir appris la vérité, elle avait bêtement pensé qu’elle continuerait à tuer les mauvaises sorcières, en laissant les bonnes de côté … mais si à la place, ils changeaient le monde ? Elle pense à Markus. Il fallait protéger les bonnes sorcières des chasseurs qui ignorent encore qu’il y a une différence. Elle eut un frisson en se souvenant des yeux bleus et froids du chasseur. Il faudrait plus que des mots pour lui faire entendre raison … mais c’était possible. Eux avaient bien changé d’avis.

- Notre vie serait la même. On tue les sorcières pour protéger les villageois, et on va continuer, mais on protégera aussi les bonnes sorcières des villageois.

Elle se sentait mue par une mission. Elle avait besoin de faire quelque chose. Au nom de sa mère ? Elle ne pourrait pas le dire. Hansel était tombé amoureux, il était en deuil… et la seule manière de lui faire oublier tout ça, c’était de trouver une chose qui le mérite pour se retrousser les manches.