Ben observa l’animal. Il pencha la tête et approcha sa main avec douceur. Pas certain. Il attendait simplement pendant qu’il laissait la jeune femme … composer ses sentiments ? Il ne savait pas exactement mais il laissa le temps au temps comme on dit. Alors il l’écouta. Plusieurs fois, il avait eu envie de la couper, pour dire une ou deux choses, pour préciser. Ouais il n’avait pas l’air bien, c’était ce que donner la foule sur lui. Mais elle parla d’Adam, son loup écouta. Ben s’arrêta de respirer. Il blêmit aussi. Il ne pouvait pas réagir autrement alors qu’il pensait à sa réaction AVANT l’intégration. Il avait voulu… oui. Il y avait pensé ? Non. Il ne sait pas. Peut-être. Il gardait la main dans la sienne et la regarda un instant. Leurs mains. Pas elle. Non. Pas elle. Elle ne pouvait pas faire ça.

- Tu es amoureuse d’un autre, fit-il alors en préambule. Je suis désolé.

De sa main libre, celle qu’il utilisait pour caresser Echo, il cacha son visage. Il ne savait même pas comment dire les choses qu’il devait dire. Il était incapable de mettre son cerveau en bonne position. Tout était flou et ressemblait à un bordel sans nom. Il n’arrivait plus à tout comprendre.

- Hier … Mon loup et moi, on s’est sentit…Bien. On t’a utilisé, toute la journée, et on avait vraiment envie de … d’être avec toi. Tout le temps. Vraiment tout le temps. Et de t’aider, de t’arranger, de tout faire pour toi. Quand … quand on t’a vu au milieu de la meute, dans la meute, dans notre meute … On … On s’est dit qu’on n’avait pas le droit de te faire ça …

Parce qu’elle n’était pas amoureuse de lui. Et lui ? C’était quoi l’amour ? Il n’en savait rien. Il pouvait parler de possessivité et de besoin. De loup et d’humain. Mais la vérité c’était qu’il n’en savait rien. Mais si … Si la louve avait vraiment revendiqué son loup … alors … Alors qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Il ne pouvait pas lutter contre ses envies d’être prêt d’elle, contre elle, sous elle (et on parle de protection en l’écrabouillant rien de plus, pour le moment).

- C’est pour ça qu’il avait mal. Parce qu’on savait qu’on devait te laisser et on a craint d’être … encore seuls. Je …

Il était toujours blanc comme un mort. Il ne savait pas comment mettre les mots. Il était … Son loup était pareil en se disant pourtant qu’il voulait être égoïste. Posséder Nabia et être son compagnon. Il voulait qu’elle le possède. Le loup n’aimait pas l’idée d’être attaché, piégé, obligé, mais l’idée de pouvoir être avec Nabia … Cela ne l’effrayer pas. Ben repensa à ce qu’elle avait dit tout à l’heure. Qui lui faudrait du temps. Doucement, il apporta la main de la jeune femme à son cœur et le posa.

- Je ne sais pas où se trouve l’amour, fit-il alors. Je … On est cassé. On te veut, oui. Pour la première fois de notre vie, on veut quelqu’un dans la nôtre… Mais… Tu ne sais rien de …

Il déglutit péniblement. Il n’avait pas envie de penser à ses parents. Pas encore une fois dans cette journée. Il voulait les oublier. Se cogner la tête contre un mur jusqu’à en perdre la mémoire.

- On est cassé et on a bien plus peur de te faire souffre que de te perdre. Même si on te veut.

ON. Toujours « on ». Parce que Ben appréciait Nabi. Il l’appréciait sinon elle ne dormirait pas ici, elle ne serait pas sa voisine, il n’aurait pas essayé d’être courtois avec son ami… Tout ça, le loup n’avait pas eu d’incidence sur les choix. Il sentait son cœur battre plus vite.

- Il va falloir que tu m’apprennes si … si tu veux vraiment … Fin. Que toi aussi tu veuilles… Mais j’aurais des choses à … Avouer … et je … je ne pense pas que je puisse le dire. Pas maintenant....

Il ne l’avait jamais dit à voix haute. Il n’avait jamais parler de ses parents …A personne. Jamais. Bran savait qu’il y avait eu un parent qui avait abusé de lui. Normalement on pensait au père. Naturellement, c’était le père qu’on pensait abusif, sexuellement. Sa vérité était pire.

Son coeur battait la mesure. Rapide. Trop rapide. Son loup, pleinement éveillé à la lisière de son esprit. Il avait besoin de reprendre son souffle. Epuisés, ils l’étaient. Mais ils étaient incapable de lâcher la bride à leur penser pour … se taire ? Pour avoir un semblant de calme à l’intérieur même de son esprit. Il observa la jeune femme. Perdu. Elle le voulait ? Lui ? Mais … L’avait-elle bien regarder ? Même si elle avait dit ne pas croire les rumeurs sur les viols, et avait écouté sa réponse … Il y avait toujours pleins de choses qu’il ne disait pas, qu’il ne pouvait pas dire, et qui le faisait passer suspect. Parce que c’était ça, qui avait repoussé sa meute de lui, aussi. C’était qu’il refusait de répondre la bonne chose à leurs interrogations. « Comment était ton père ? » « Mort ». Mais tout le monde savait que le père de Ben ne l’était pas. Surtout depuis qu’il était passé alpha. Et tout le monde pensait qu’il souhaitait ainsi la mort à son ancien alpha… Mais … Oui, il lui souhaitait. Mais non, non. Il ne pouvait simplement pas dire le vérité. Il se laissait caresser le visage. Et son loup, comme lui, n’avait aucune envie de grogner contre elle. Un sentiment de normalité se fit sentir dans ses veines. Il avait l’impression que tout était à sa place. Cette main contre sa joue, il tremblait un peu. La première phrase arrêta son coeur. Elle n’était pas amoureuse de l’humain ? Alvaro aurait mal compris ? Ou lui ? Non. Non. Mais. Mais le plus choquant était tout de même la confiance qu’elle plaça en lui. Comme ça. Il n’avait rien fait pour, selon lui. Il la regarda. Malgré lui, il cherchait le mensonge, le doute, l’incertitude, mais il ne trouvait rien du tout dans les prunelles de la jeune femme. C’était déstabilisant.

- C’est juste que …, essaya-t-il de dire avant de s’arrêtant.

Il devait la laisser finir de parler … et surtout, surtout, ne pas se justifier de ce qu’il avait fait, de sa peur, de ses doutes. Cela ne serait que tourner en rond dans une situation qui était déjà pas mal compliqué si on l’écoutait.

- Je …, et à nouveau il se stoppa.

Dire ce qu’il pense ? Avouer ? Le temps ? Mais même s’il accepte de donner le temps, parce qu’il lui devait bien ça, il était incapable de savoir comment faire ou quoi faire pour changer, lui. L’intérieur de son esprit poussa un grognement. Il avait déjà changé, lui imposa-t-il la pensée. Sinon comment expliquer qu’il soit dans un lit avec quelqu’un qui le touche et pas en panique dans son esprit ? Parce que c’était ce qu’il se passait d’ordinaire. Quand il devait être dans un lit avec un autre personne, Ben s’enfermait dans son esprit avec son loup et tremblait le temps que ça passe. Cela passait forcément alors que les deux esprits se désolidariser de leur corps. Là. Ils étaient présents. Il y avait une nette différence. Ben mit sa main sur Echo et la regarda. Elle alors que son autre main la tenait toujours.

- Il … je … Ok.

Ouais, bien, mais encore ? Son coeur battait toujours si fort et sa tête était toujours prise dans toutes ses pensées.

- Je … Je veux être égoïste et essayer. Mais si je peux t’aider avec ta louve, l’explication des meutes, tes comptes en banque, je serais incapable de t’aider pour ça. Il faudra que … C’est moi qui vais devoir me reposer sur tes épaules et ça sera pas de la tarte.

Sinon, il l’aurait déjà mangé. Il se trouve drôle à le penser quelque part dans son esprit alors qu’il aurait préféré mangé de la tarte pour fermer son clapet et ne rien dire.

- Mais …, il passa sa langue sur ses lèvres, promets moi que si tu regrettes un jour, que tu veux arrêter, que tu veux partir, tu me le diras.

Et il la laissera partir. Parce que si c’est ce qu’elle veut, il le faut. Ben n’aurait JAMAIS osé revendiquer la louve… il le voulait, clairement, et il se battait contre lui-même, et même pas son loup c’est dire, pour ne pas le faire… MAIS il ne l’aurait jamais fait. L’opinion qu’il avait de lui-même, intérieurement, était au ras des pâquerettes, et plus encore. Donc il ne l’aurait jamais fait. L’action de Nabia, bien que … Hé bien étrange puisque ne demandant le consentement de personne, avait eu le mérite de l’obliger à voir la réalité et à essayer. Mais si elle voulait changer d’avis, si elle ne voulait pas d’un homme dont la seule relation sexuelle en 90 ans soit sa propre mère et qui posséder plus de cicatrice intérieur que d’arbre posséder d’écorce, si elle ne pouvait pas supporter l’enfermement mentale qu’il tenait comme une protection contre le monde, ou même l’éloignement qu’elle ressentir forcément vis-à-vis des autres de la meute … Si tout ça, alors elle devra lui dire, et partir, et ne pas se retourner. Il faisait pitié, oui, mais il refusait qu’elle s’attache à lui et souffre par sa faute… et ça même si elle disait que la seule manière serait qu’il ne meurt. Ben ne vivait pas parce qu’il le voulait. Il vivait parce qu’il le fallait. Mourir donnerait raison à son père et mettrait Adam dans l’embarras.

- Je veux essayer mais j’ai besoin que tu me le promettes. Tu ne sais pas tout … tout sur moi, et quand tu sauras tout, ce que je ne suis même pas sûr de pouvoir dire un jour, alors tu peux changer d’avis, et ça ne sera pas grave. Mon loup et moi, on comprendra. Ok ?

Ben n’avait pas appris à être « autrement », soumis par plus dominant que lui, il avait subi. Soumis par celui qui aurait dû le protéger. Utiliser par celle qui aurait dû le protéger. Son monde avait été construit ainsi, et quand le loup est arrivé, il était comme lui. Subir pour survivre. Attendre que ça passe. Espérer mourir sans pouvoir. Interdit de mourir. Tout cela, il l’avait intégré de manière intégrante à sa vie et ses réactions … mais face à la jeune femme, il devait faire autrement. Déjà, il n’avait pas peur. Ou si, mais pas pour la même raison… ensuite … et bien, il serait étrange pour lui de ne pas avoir peur de la suite. Parce qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il devait faire et comment. Et même s’il en aurait le droit. Adam serait plus avisé de l’interdire de s’approcher de l’Oméga. Parce qu’elle serait mieux ailleurs que dans son lit. Il ferma les yeux. Il n’arrivait même pas à prendre l’initiative des touchers. Sauf ce baiser qui lui était venu naturellement. Ce qui faisait flipper aussi.

Il s’endormit après elle. Il avait eu besoin de la regarder et de la surveiller du coin de l’oeil. Au cas où son sommeil lui montre qu’il dérange. Il avait pris le temps de penser, et son loup, assommé de sommeil dans son esprit, à la jeune femme … à toute cette histoire de revendication … Il se sentait trop calme ! Il se sentait beaucoup trop calme. Son loup et lui devraient être en train de paniquer, partir en courant, chercher une crevasse ou un recoin sombre et ne plus revenir. A la place de quoi, il était là… Là, en train de presque dormir avec une femme. Il devrait être en train de paniquer mais … Non. Son loup aussi. Il dormait. Il se reposait ici. Il avait envie de dormir. Perdre son temps à dormir. Ben se tourna et la regarda. Dormir. Ici. Dormir avec quelqu’un. Quelqu’un qui ne lui veut pas de mal.

Il pensait à ce qu’elle disait. Un câlin. Tactile. Il essayerait. Un peu plus à chaque fois. Son loup l’était, avec elle. Il pourrait faire attention. Il pourrait essayer de … toucher son bras ? Il ne sait pas. Il pensait à trop de chose. Il fit le vide dans son esprit. Il ferma les yeux en la regardant. Il essayera. Il essayera vraiment. Il ne voulait rien arrêter. Et il s’endormit.

Il ne fit pas de rêver. C’était… vide. Et c’était reposant. Quand il ouvrit les yeux, il se retrouvait tout seul et il se leva en faisant un bruitage étrange. Il devait faire quoi là ? Il avait dormit… Il se sentait … NON. Oui. Si. Mais non. Il commença à se frotter le visage de sa main. Elle était encore chaude. Il se leva, toujours dans son kigurumi affreux. Il se leva doucement  approchant pour voir la jeune femme en train de jouer à un jeu sur l’ordinateur. Il n’y avait pas de trace d’Echo. Il s’approcha alors et …

Il ne savait pas du tout quoi faire ou dire. Déjà… la base.

- Bonjour, bien dormi ?

C’était pas mal ça, non ? Il avait eu besoin de faire quelque chose. Sa main approcha son épaule et il fit une pression sur la peau de la jeune femme avant de détourner les yeux et de rougir. Il n’avait aucune idée de ce qu’il faisait. On pouvait pas lui demander d’aller tuer quelque chose au lieu de … de chercher à plaire à une femme … et être doux ? Non … Bon. Il s’approcha de la cuisine et quand il ne vit que rien n’était prêt,  un sourire naquit sur ses lèvres. Elle n’avait pas encore eu le temps apparement. Ce qui était drôle, c’est qu’il le savait. Qu’elle allait le nourrir.

- Aujourd’hui, on peut s’occuper de faire ton nouveau compte, en récupérant ton argent pas forcément légalement que tu puisses l’utiliser à ta guise. Il faut aussi que l’on finisse les courses que l’on a dû arrêter hier à cause de moi …

C’était un fait. Il avait passé son temps à faire le Calimero ? Comment avait-elle pu accepter un loup pareil alors qu’elle aurait pu avoir mieux ? C’était étrange. Il ne pouvait pas comprendre mais avait décidé de lui donner sa chance à cette relation. Relation ? A ce qui leur arrive en tout cas.

- Et si tu veux je pourrais te montrer mon jeu … fin, juste le programme et le design que j’utilise mais pas … pas jouer forcément. Fin, si ça t’intéresse.

Il voulait lui montrer quelque chose de personnelle. Lui montrer un peu de lui sans tout le reste. C’était une manière de lui montrer sa vie. D’ailleurs, sa vie était un programme. Nabia avait hacké son esprit … Nabi aussi.

Ben ressentit le frisson sous ses doigts et … Il ne savait pas quoi faire de cette information et décida de ne rien en faire. Voilà. Juste, il l’avait sentit et c’était déjà pas mal d’avoir réussi à la toucher. Doucement. Ils avaient le temps. Il la regarda rapidement faire et écouta la jeune femme sur les courses. Il réfléchit à ce qu’il devrait dire … mhhh… Que devrait-il dire là ? Maintenant ?

- Je peux … aider ?

Lui ? Demander d’aider à faire la cuisine ? Ce n’est clairement pas habituelle … mais s’il ne faisait pas à manger c’était simplement parce qu’il était incapable de ne pas y mettre les doigts quand il faisait à manger … parce que bon… La bouffe c’est bien quand ça cuit une heure, mais c’est aussi très bon cru directement dans son bec … mais … puisqu’il se retrouvait à devoir faire et réagir d’une manière tout à fait nouvelle et inédite.

- Cela ne sera pas un habitude, mais faut nourrir Echo.

Voilà. Echo est la bonne solution. Et devoir faire à manger avec la jeune femme l’obligera à devoir être proche … et s’il veut apprendre à la toucher sans se prendre la tête, il faut qu’il s’entraine. C’était une bonne idée. Quelque part. Peut-être. Pas sûr. Il en sait rien du tout et ça allait le rendre fou. Son loup soupira et proposa de faire la chasse pour ramener le gibier, plus efficace que de devoir utiliser un saladier. Ben lui rappela que Nabi n’aimait pas ça. Et le loup fut obliger de lui rappeler que Nabia, si. Il allait pas commencer à devoir se battre avec lui-même en plus. Le retour de l’animal/homme, que Ben ne voyait plus du tout comme un ennemi, lui fit réaliser qu’il ne savait pas où se trouver les choses, sauf à manger. Il aida un peu, pour les choses simples à choper. Ben mangea. Doucement, réfléchissant encore. Il se posait toujours trop de question et releva les yeux vers la jeune femme.

- Je ne l’oublie pas, répondit-il pour Alvaro. Et tu peux prendre mon téléphone autant que tu le désires pour les appels.

Il avait envie de lui montrer avant. Il avait envie de lui présenter un peu de sa personne avant de montrer ce que ça donne. Il ne voyait de toute manière pas comment se présenter autrement. Il ne voyait pas de raison de l’empêcher d’utiliser son téléphone, si jamais elle en a besoin. Sauf pour Aider lui rappela son loup d’un grognement mécontent. Ben était d’accord. Pour le moment qu’elle ne ressente pas de regret … alors il pouvait faire en sorte de … D’éviter de lui rappeler qu’elle était attiré par un autre… La puissance de leur loup avait fait toute cette histoire de revendication … et Ben ne voulait même pas penser à sa réaction face à un autre loup… mais … Bon. Il ne pouvait pas être un lourd qui refuse qu’elle parle à un ami … même si l’ami était son premier crash. Si ? Bon. Il se prends la tête et loupe pratiquement la suite de la discussion.

- Je n’ai même plus envie que tu es ta propre tanière, avoua-t-il de but en blanc, alors ça me dérange pas. Reste autant que tu le veux. Tu peux faire tout ce que tu veux ici.

Et son loup fut simplement content de l’idée alors que Ben manger. Il ne savait pas comment la toucher ou l’approcher ou lui parler, mais il savait que tout ce qui était à lui, était à elle. Simple.

- Cette autorisation est pour Nabi, hein, précisa-t-il àEcho qui, s'il était toléré n'avait toujours pas le droit de faire des conneries.

Est-ce qu’avec des cours de cuisine, il avait plus ou moins de chance de pouvoir grignoter un peu dans tout ? La question se posait vraiment là. Bon la véritable réponse était de toute façon évidente qu’il eut envie de manger dans le saladier ou pas.

- Je suis simplement incapable de cuisiner. Je n’ai jamais essayé.

Il n’avait pas eu de parents pour lui apprendre, avait vite pris le pli de se faire livrer à manger avec l’argent qu’il gagnait à Londres, se faisait nourrir ici par Daryl quand il le pouvait et livrer le reste à son domicile. Donc non. Cuisiner il ne savait pas faire. Il aurait pu demander de l’aide au second de la meute …mais l’idée de devoir lui demander quelque chose l’avait empêcher de le faire. C’était ça, aussi, avoir une barrière entre lui et le reste de sa meute. Même s’il sait que Darryl aurait accepté avec plaisir, puisque que second de la meute, Ben n’avait pas osé et point.

- Et je t’ai déjà prévenu. Je ne suis pas le genre à  pas profiter. Quand je peux prendre, je prends. Sans rien en échange.

Il avait dit ça sur la nourriture justement. Quand elle avait dit ne rien vouloir en échange et qu’il avait fait remarquer que ça ne l’empêcherait pas de dormir de clairement profiter d’elle. Bien sûr, à ce moment là il ne pensait pas que son loup irait revendiquer sa louve et qu’il se sentirait aussi bien … Parce que bon, il voulait profiter d’elle…. Mais c’était autre chose. Une situation différente, alors bref. Il prit son téléphone et chercha les offre de téléphonie lié à son propre abonnement.

- J’ai un forfait qui permet d’avoir plusieurs numéros de téléphone si tu veux en profiter. Il est mondialement friendly comme tu dis.

On lui avait dit « au cas où la meute de Londres désire te contacter ». Ben avait pris cela plus comme une menace que comme une proposition de garder des contacts avec les anciens membres de sa meute. Là, aussi, Adam n’avait pas compris que Ben était très heureux de partir de Londres. Il adorait le pays. Son pays serait toujours son pays…. Mais la meute y vivant ne lui donnait que des sueurs froides. Aucun londonien ne l’avait contacté, et il n’avait contacté personne. Mais il avait gardé le même forfait pour si Adam avait besoin de lui, qu’il se trouve en France ou dans la maison à côté. Ainsi, il y aurai son nom, à lui, sur les papiers pour son numéro de téléphone.

- Rapide ? Reprit le loup en relevant les yeux avec un tout petit sourire ironique sur les lèvres.

Son loup et son humain avaient revendiqué une jeune femme après deux jours. « Rapide » était un euphémisme. Il avait l’impression d’avoir sauter des chapitres entiers de leur relation… et il n’était pas sûr de ce qu’il pensait de ça. Oui. Non. Peut-être. Il fit un signe de tête. Rajouta dans sa liste le fait de faire le double des clés de son appartement. Parce qu’il n’avait qu’un jeu de clé, qu’il gardait jalousement. La seule fois où quelqu’un d’autre que lui venait, c’était son propriétaire qui avait toutes les clés en double, et qui s’occuper de ses cactus.

- Changer de compte, pour que tu puisses utiliser ton argent sans crainte, dit-il en prenant son ordinateur qu’il alluma sur les banques avant de retrouver le compte de la jeune femme. Dans le même geste, il vida un compte qui ne lui servait pas réellement et le mit à un autre nom. Ensuite, finir les courses pour ton appartement. Pour la première chose je peux gérer, pour le second je n’ai jamais compris ce qu’il fallait acheter dans une maison.

Comme avait pu le voir la jeune femme, son appartement manquait même d’un fouet pour faire à manger. Il avait acheté au fur et à mesure, pour passer le temps, mais aucunement pour bien faire. Il avait aussi qu’une seule parure de lit. Pour son lit et le lit d’ami. Il lui en faudrait peut-être un de plus. Et des fleurs. Coupé ? C’était le genre de chose que l’on offre ? Il allait devoir appeler quelqu’un pour savoir … mais il n’aimait pas vraiment les gens pour pouvoir se le permettre. Il réfléchit. Merci serait la plus à même de lui répondre, sans le dire à tout le monde … Elle le dirait à Adam ? Même s’il lui demande de l’aide en demandant de ne rien dire ? Prenant son téléphone, il soupira un instant et survola l’écran de son téléphone avec ses doigts avant de se décider à envoyer le message. « Bonjour. Entre nous. Qu’est-ce qu’on doit offrir à une personne qu’on apprécie ? ». Il espérait que le « entre nous » suffirait pour qu’elle ne dise rien à d’autres. Sinon… si elle parlait … et bien, il saurait que même à elle, il ne pouvait rien demander.

- Si je te mets le compte à mon nom, ça te dérange ?