Elle sursaute un peu quand elle sent la main de James. Elle la serra en retour pour lui exprimer toute sa gratitude de l’avoir écouter. Et de ne surtout pas lui dire qu’elle est stupide. Parce que ce bébé il a existé pour elle, un temps. Peu de temps. Suffisamment pour en avoir le cœur brisé. Elle ne sait pas exactement ce qu’elle doit faire pour « arrêter ». De respirer ? Elle ne sait pas elle se laisse prendre sur ses genoux avant de répondre aussi au câlin en se cachant dans les bras. L’amour, c’était aussi supporter la morve de l’autre sur son t-shirt, décida-t-elle en suppliant pour ne pas réellement laisser un filet de morve. Elle avait envie de lui dire qu’il était à son avantage, qu’il était si lumineux, si incroyable. L’image de son sourire, cette fois là, alors même qu’il ne pouvait bouger pratiquement que ses lèvres … C’était la première fois où elle avait compris que James n’était pas qu’un ronchon, et qu’en plus, que son cœur pouvait battre encore. L’amour. Elle pensait toujours à avoir l’amour pour un enfant et puis doucement, elle aurait de l’amour plus sincère pour l’homme… parce que son but était autre. Mais avec James, son monde avait été chamboulé, mis à l’envers. Son monde s’était retourné et maintenant … elle ne pouvait imaginer ça. Elle s’excuse contre son cou, garde cette pensée. Elle savait qu’il se pensait amoindrit … mais elle le trouvait déjà parfait, toujours chaque instant. Elle grimaça à son rire triste, coincé et caché dans son cou, parce qu’elle ça l’arrangerait d’une certaine manière. Elle se sentait … comme une moins que rien.

- Je veux que ce … que … que …, elle pleurait et respira un grand coup dans le cou de James pour essayer de replacer toutes ses pensées, je veux que ce.. ce soit un moment qu’on partage mais … mais … si … si je peux pas ? Si je reste simplement … une étoile de mer. Et jamais une sirène.

Cette phrase avait un écho quelque part dans ses souvenirs. Quand l’un de ses copains l’avait trompé, il avait dit quelque chose comme ça. Qu’il avait trouvé une sirène au lieu de l’étoile de mer. Qu’il fallait bien qu’il aille voir ailleurs. Lui, ça lui suffisait pas une étoile de mer … mais elle n’arrivait même pas à se souvenir d’un instant où ça avait été « un plaisir ». Elle tremble et enroule encore ses bras autour de James, à peine plus fort, sans le blesser bien sûr.

- Je t’aime James, dit-elle en se reculant avant de frotter son nez, qui n’avait pas laissé de filet de morve, à celui de James. Je ferais de mon mieux, et avec toute l’honnêteté du monde. Je suis sûr qu’on y arrivera mais … Merci. De me laisser le temps. Je … J’éviterais de faire des recherches trop souvent pour pas me monter la tête avec tout ça … mais parfois, ça vient tout seul.

Elle se recule de lui, toujours assise et attrape un mouchoir dans son sac pour s’en essuyer les yeux et se remettre contre le buste de James. Elle respire plus lentement, plus calmement, sereinement avant de se reculer « délicatement brusquement ».

- On avait fini tous les sujets à aborder ? Que j’avoue que j’ai envie de faire une soupe. Pas pour toi, la soupe. Juste pour moi. Et de dormir. Avec toi.

Elle se mord les lèvres … elle avait aucune envie de le laisser … elle voulait rester comme ça… elle aimerait que la téléportation existe. Comme ça, pouf, elle irait directement dans le lit pour dormir dans ses bras … ouais, ce n’est même pas grave si elle ne mange pas. Elle veut être avec James. Et une petite voix dans sa tête lui souffla autre chose … Qu’elle aurait pu laisser tomber d’avoir un enfant, d’elle-même, si cela avait été pour James.

Je continuais de la garder dans mes bras, la serrant contre moi, caressant doucement son bras du bout des doigts. J'appréciais de pouvoir faire ça avec elle, de pouvoir profiter de petits moments de tendresse. C'était des choses que j'avais cru ne jamais pouvoir faire avec elle et que j'étais heureux de pouvoir vivre désormais. Autrefois, je n'accordais aucune importance à tout ça. Les moments intimes avec les filles, je ne les vivais qu'au lit. Je ne me laissais jamais aller à faire des calins comme ça. Mais avec elle je ressentais cette envie. Je voulais partager tout ces moments là avec elle. J'adorais chacun de ces petits moments, même si nous n'étions pas encore allé plus loin.

- Ne fais pas de recherches ça ne sert à rien. Chaque personne est différente. C'est à toi de découvrir ce que tu aimes, ce qui te fait vibrer.

Il n'y avait pas de guide tout fait pour le sexe, pas de méthode magique qui permettait à tout le monde d'atteindre l'orgasme à coup sur. A part se faire peur et se mettre encore plus la pression, elle n'arriverait à rien.

- On fera ça ensemble. Quand tu en sentiras l'envie, tu pourras passer la nuit ici avec moi. Je ne suis pas en état de... enfin... on ne peut pas... mon corps n'est pas en état de faire ou recevoir quoi que ce soit. Mais je peux m'occuper de toi. C'est ce que je veux faire. M'occuper de toi, parce que c'est toi la plus importante Letty.

Je me ferais un plaisir d'être son professeur dans ce domaine, surtout si ça pouvait lui permettre de se sentir mieux.

Je secouais la tête alors qu'elle me parlait d'aller faire de la soupe.

- Non.. j'ai juste une dernière question.

Je la regardais tristement, un peu gêné.

- C'est pour ça que tu n'as pas voulu venir avec moi chez le médecin? Que tu m'as posé aucune question? Parce que tu pensais qu'on parlerait de sexe?

Si c'était la vraie raison, elle s'était terriblement trompé. Nous avions à peine évoqué le sujet du sexe avec le médecin. C'était un problème intime et gênant, ça c'était certain. Mais c'était aussi des choses dont il faudrait qu'on parle à un moment donné. Parce que ça la concernait un peu elle aussi, parce que j'avais besoin de son soutien pour traverser tout ça.

Elle avait envie de dire qu’il la faisait vibrer, mais elle était consciente qu’il ne parlait pas de cette vibration là .. ou alors était-ce la même vibration ? Celle qui dit que la personne est la bonne et peut réussir à toucher toutes les touches de son piano pour en faire vibrer les cordes ? Elle ne sait pas. Elle ne comprend. Elle se sent toujours stupide et honteuse, et en plus de ça elle se sent … quoi ? Innocente ? C’était peut-être un peu de ça. Les nonnes n’auraient pas honte de l’avoir dans ses rangs. Elle sourit contre le cou de James. Elle reste contre lui, se cache, respire doucement. S’occuper d’elle ? Quand elle en avait l’envie ? Elle ne sait même pas ce que ça pourrait signifier si elle décide de dire oui. Oui à tout. Qu’il s’occupe d’elle, qu’elle trouve l’envie, qu’elle reste avec lui. Mais il avait raison, ils avaient le temps. Elle repousse la peur et la honte dans un coin de son esprit pour se reculer encore pour voir son visage. Elle l’aime. Pas besoin de sexe ou d’avoir envie de lui, physiquement, pour savoir que c’était l’homme dont elle avait le plus d’amour pour. Elle n’aimerait personne plus que lui. Elle voit son regard gêne, se demande ce qu’il va dire avant qu’il ne le dise. Elle sourit doucement vers lui.

- Oui, et non. Je … je me suis dis que ça viendrait sur le tapis pendant la discussion, et que tu n’avais pas envie que j’en parle … C’est … Chaque fois que tu as eu des fourmis ou des douleurs, et que j’étais là, on m’a dit de te masser. Alors qu’en j’ai pensé à masser, là, le thème du sexe a pris tout la place dans ma tête … Fin… je me suis dis que ça viendrait a en parler. Et je ne voulais pas gêner encore moins avec une tête de déconfite qui ne sait pas du tout comment faire. C’est juste que s’il fallait masser, j’aurais été incapable d’être une femme normale … Et je ne voulais pas que tu le remarques tout de suite .. Alors … J’ai ….

Un peu pris la fuite ? Elle s’est caché derrière sa peur et elle l’avait blessé, lui… au lieu d’être avec lui. Elle comprend d’un coup et sursaute pour regarder James avec de grand yeux triste et désolé avant de lui dire qu’elle l’était à nouveau, désolé, et de le prendre dans ses bras.

- Désolée. Je te suivrais partout dorénavant, je te le promets. Sauf si tu me le dis explicitement, mais il faudra alors être vraiment vraiment très explicite.

Je secouais doucement la tête en l'entendant parler, me retenant de rire. Non ça serait mal de rire. C'était mignon de sa part que de vouloir essayer de me soulager à tout prix. Mais me masser là ça aurait bien été la dernière chose à faire.

- Tu es une femme normale... ne dis pas ça.

Je caressais doucement sa joue avec un petit sourire attendri. Il n'y avait rien qui coinçait chez elle. Elle avait eu un parcours de vie difficile. Elle avait ses blessures, ses cicatrices. Je devais être là pour elle, pour l'aider à les guérir. Je n'allais pas lui en vouloir d'avoir ses souffrances. J'avais les miennes et pourtant elle était toujours à mes côtés.

- Bon... je pense qu'il faut qu'on ait cette discussion gênante... que tu puisses comprendre.

J'inspirais doucement, essayant de me donner du courage pour discuter de tout ça. Ce n'était pas le genre de choses dont j'aimais parler. Encore moins avec la fille que j'aimais et avec qui je n'avais pas été encore intime. J'allais lui parler d'une partie de mon corps qu'elle n'avait jamais vu. Il y avait mieux comme discussion.

- Après mon accident on a été obligé de me mettre cette sonde. Comme je ne contrôlais plus rien dans mon corps je ne pouvais pas... uriner. L'urine restait bloquée dans ma vessie sans s'écouler. Alors ils ont mis la sonde pour qu'elle les fasse s'écouler en permanence. Ca ne me gênait pas, vu que je ne sentais rien. Mais... ce n'est plus le cas.

Nouvelle petite inspiration pour me donner un peu plus de courage, c'était déjà gênant, ça allait l'être encore plus maintenant.

- Vu que je sens à nouveau ma... mon... ma queue. Avoir un tuyau coincé à l'intérieur ce n'est pas la chose la plus agréable du monde. Surtout quand j'ai... une... une érection matinale. Ca fait encore plus mal...

Je fermais doucement les yeux un instant, détournant le regard avant de lui avouer la suite.

- Alors non, pitié, ne me masse surtout pas là. Rien que de penser à tes mains sur moi je risque de... de bander et... c'est vraiment désagréable. C'est pour ça que j'ai voulu voir le médecin. Pour enlever cette gêne constante.

Encore quelques jours à tenir et j'en serais débarrassé.

Il pouvait rire. Elle ne lui en voudrait pas de rire de sa personne. Elle-même se trouvait assez ridicule pour permettre à l’homme de sa vie de rigoler un peu à ses dépens. Elle le regarde, voir la lueur d’humour dans son regard, et ça la tranquillise. Parce que malgré cette lueur que beaucoup aurait mal prise, elle, elle se sentait aimé. C’était bien étrange, et peut-être même la première fois que cela lui arrive à ce point. Elle hoche la tête quand il parle de « discussion gênante », elle aurait mis touuuuute leur discussion depuis qu’elle avait décidé de lui parler sexe dans cette catégorie … Mais bon. Elle le regarde et hoche simplement la tête, elle ne voyait pas plus gênant que de parler sexe elle. Et elle fit un sourire rassurant quand il parla. Cela ne la gênait pas de parler de ses problèmes urinaires, dirions-nous, parce que ça prouve que tout va bien. Tout va mieux. Il va mieux. Et elle comprenait que l’urine le dérange mais ça ne lui faisait rien. Jusqu’à ce qu’il parle d’érection matinale et que ses joues se colorent. Oui. Bon. Donc ça fait mal. Oups. Elle n’allait peut-être pas dormir avec lui alors … bien qu’elle ne puisse savoir si cela aurait un impact. Elle met sa main devant sa bouche, fermée pour se racler la gorge avant de poser les yeux sur lui à nouveau.

- D’accord. Je comprends.

Elle allait dire « promis, je ne masserais pas » mais l’image était bien trop gênante pour en parler tout de suite. Elle ne voulait pas lui causer de douleur, encore plus si l’idée lui donne déjà des envies. Elle aimerait bien avoir ce genre de réaction à l’image, mais sans la douleur. Elle déplie sa main qui cachait ses lèvres avant qu’elle ne sourit encore de cette manière rassurante.

- Et j’imagine qu’ils ont dit qu’ils allaient te l’enlever, et le traitement c’est pour éviter de trop forte douleur ?

Lui qui ne sentait plus rien, avant, finissait par souffrir de devoir sentir à nouveau. C’était bien. Letty pouvait dire qu’elle avait trouvé un moment où c’était bien de ressentir de la douleur. Parce que James allait mieux. Il allait mieux. Elle avait parfois besoin de se le répéter …. Et chaque action qu’elle avait faite, chaque larme qu’elle avait épuisée à cause de lui, chaque tristesse qu’elle avait ressentie, en valait largement la chandelle maintenant. Cela méritait d’être vue, observé, glorifié. James allait mieux. Et il avait des érections matinales. Elle laissa échapper un rire gêné.

- Je peux faire quoi pour t’aider, finit-elle par demander en le regardant droit dans les yeux.

- Non ce n'est pas ça.

Je secouais doucement la tête en disant ça. J'avais tellement hâte que cette discussion gênante se termine. Heureusement elle n'avait pas trop posé de questions et pas de questions trop gênantes. Ca m'aidait.

- A cause de la sonde, et de mon handicap, ma vessie est restée au repos pendant très longtemps. Alors le traitement est là pour... la réveiller un peu. L'aider à reprendre son boulot, histoire que quand on l'enlève ça marche.

Et que je ne me retrouve pas incapable d'uriner et obligé de remettre la sonde. Je le vivrais comme un échec, si je gâchais cette chance de pouvoir me débarrasser de cette chose parce que j'étais incapable de pisser seul. Sans compter que cette fois ça serait beaucoup plus douloureux et désagréable de remettre la sonde.

- Tu ne peux rien faire pour aider de ce côté là. Je vais prendre mon traitement pendant quelques jours puis l'infirmière enlèvera la sonde. Et là on va croiser les doigts pour que j'arrive à faire pipi comme un grand.

Je lui fis un petit sourire ironique en disant ça. C'était quelque chose de tellement simple et ordinaire pour la plupart des gens. Ils allaient aux toilettes sans même y penser, sans même se rendre compte de la chance qu'ils avaient de pouvoir faire ça seul. Moi j'allais vivre ça comme un exploit le fait de faire pipi tout seul.

- Mais ce qu'on peut faire par contre...

Je me mordis la lèvre, hésitant à lui proposer ce programme. Je n'aimais pas l'idée de devoir dépendre d'elle pour ce genre de choses. Mais en même temps, si je faisais ce petit sacrifice, ça nous permettrait de passer une soirée ensemble, un petit moment de tendresse.

- Tu pourrais m'aider à m'installer dans mon lit et à me mettre en pyjama. Ca serait juste m'aider à tenir sur mes jambes le temps de passer du fauteuil au lit. Puis m'aider à mettre mes jambes dans le lit.

J'avais encore du mal à tenir sur mes jambes et encore plus à soulever seul. Mes bras, même si ils bougeaient beaucoup plus facilement, étaient encore trop faibles pour porter tout le poids de mon corps. Mais avec son aide nous devrions y arriver sans trop de problèmes.

- Et une fois au lit, on pourrait y passer la soirée tous les deux. Se commander des pizzas et les manger dans le lit devant le film de ton choix. Tu en penses quoi?

Elle sourit, remonte sa main dans un signe de victoire avant de dire que « ça marchera ». Parce qu’elle n’était pas dégouté, mais très motivé en revanche. Bon, elle ne pouvait pas l’aider à faire pipi… Mais elle avait tellement envie que tout fonction … qu’il soit à nouveau heureux ! Il fallait qu’il soit à nouveau heureux. Elle ferait tout pour ça. C’était sûr que tout irait bien. Elle avait eu raison depuis le début. Chaque fois, elle avait prouvé que tout allait vers le mieux … alors … Alors il fera pipi comme un grand. Et elle ne trouvait cela ni gênant, ni dégradant. Elle se relève, l’écoutant avec attention. Elle ferait tout. Elle prend en note les choses à faire avant de l’embrasser sur la joue.

- Rien que toi et moi. Et il faudra simplement que tu me dises les choses au fur et à mesure. Que je fasse tout bien. Et sans ta petite moue si mignonne d’agacement avec les infirmiers, sinon je ne t’embrasse plus, dit-elle en frottant son nez doucement.

Elle se relève comme il faut, étire son dos et regarde James « de haut ». Elle avait hâte qu’il puisse la regarde de haut. Parce que c’était sa taille … et qu’il sera plus heureux. Elle fait un nouveau sourire. Alors qu’un air bien précis vagabonde dans sa tête.

- On a qu’à se cacher sous les draps, toi, la télé et moi ♪, chantonna-t-elle alors bien plus motivé que jamais. Je vais rentrer les courses ! Tu as échappé de ça…

Et elle montra une toute petite distance entre ses deux doigts.

- A de la soupe dans ton verre, mon amour.

Et elle parti dans la cuisine, prendre son téléphone et mis les courses dans le frigo, chantonnant toujours la musique de Benabar (ou son équivalent anglais disant la même chose) avant de se stopper net. Elle l’avait appelé comment ? James, hein ? Oui. Oui. Elle l’avait appelé James. Pas de surnom mignon. Non parce que … C’était trop tôt non ? Ouais. Elle l’avait appelé James. Juste James. Elle avait son téléphone dans la main, cherchant les quelques adresses qu’elle connaissait pour une pizza.

- Dis-moi tout ce que tu veux, je le prends sur mon application, puis au lit … et tu sais quoi ? Je vais encore te voler sans la moindre honte un caleçon et un t-shirt. Parce que j’adore ton odeur.

Et puis parce qu’elle était une petite amie, et les petites amies clichés dans les films le faisaient toujours. Elle volait ses habits. Voilà. Et puis, au moins ça lui faisait oublier le fait qu’elle avait envie de l’appeler son amour !

Je mis la main sur mon coeur, prenant un air pseudo solennel.

- Je te jure de me tenir sagement. J'aime trop tes baisers pour m'en passer.

Et j'étais surtout impatient de pouvoir passer une soirée cocooning avec elle pour tout gâcher. Ca nous ferait le plus grand bien, de pouvoir simplement nous caliner dans le lit, devant un bon film. J'étais certain que ce genre de moment, les instants de tendresse partagés à deux, étaient une bonne manière de glisser petit à petit vers quelque chose de plus. Elle n'avait pas à se mettre la pression, je savais que ça viendrait.

- Pourquoi est ce que tu m'aurais puni ainsi? Moi qui suis teeeeeeellement sage.

Je lui souris malicieusement. Oui on avait eu une dispute, comme on avait pu en avoir dans le passé et comme on en aurait dans le futur. Ca faisait parti du quotidien des couples. On avait besoin de temps pour apprendre à se connaitre, pour s'habituer à cette nouvelle vie de couple. Ca m'était complètement étranger comme façon de vivre. Je n'avais jamais connu ça, avec personne. J'avais encore besoin d'apprendre. On en avait besoin tous les deux.

- Je prendrais une pizza peperonni. Et fais toi plaisir. Ils te vont bien.

Je me rendis dans ma chambre, attendant qu'elle commande avant de me rejoindre. Je pouvais déjà ouvrir mon lit seul. Ce n'était pas grand chose mais j'étais fier du moindre petit geste que j'arrivais à faire moi même. Je me sentais un peu plus utile. J'arrivais également à changer mon tee shirt moi même. Elle me rejoignit alors que j'étais entrain de faire glisser mon pantalon sur mes jambes.

- Tu peux m'aider à l'enlever. J'ai du mal encore à atteindre mes pieds.

Je la laissais faire, un peu gêné malgré tout de la voir à mes pieds comme ça. Je la remercie, restant en boxer et tee shirt. J'allais ensuite m'installer à côté de mon lit. Je posais mes pieds au sol avant de me tortiller un peu pour mettre mes fesses au bord du fauteuil.

- Je ne tiens pas encore sur mes jambes. Enfin un peu mais si on ne m'aide pas, je tombe.

Ca viendrait avec le temps mais j'en étais encore loin pour le moment. Je la guidais du mieux possible. Je lui demandais de passer ses bras sous les miens, me serrant contre elle comme si elle voulait m'enlacer. Je passais mes bras autour de ses épaules, essayant de m'accrocher et de pousser un peu dessus pour l'aider. Je la laissais me redresser, me serrant contre elle avant de me faire pivoter pour m'asseoir dans le lit. Je tentais de pousser faiblement sur mes jambes pour l'aider mais le résultat était encore beaucoup trop faible à mon goût.

Je la lâchais, la laissant se reculer.

- Merci... maintenant il faut juste prendre mes jambes et les installer dans le lit, s'il te plait.

Je lui souris doucement, bougeant un peu mes fesses pour l'aider à faire la bascule. Je m'installais confortablement assis dans le lit, bougeant moi même le coussin dans mon dos pour être à l'aise.

- Merci, ma chérie. J'appelle juste l'infirmière pour lui dire de ne pas venir et on pourra regarder le film que tu veux.

J'avais souri malicieusement au surnom. Je n'avais pas manqué de remarquer qu'elle m'avait donné du "mon amour". Je n'allais pas me gêner pour faire de même.

Elle l’avait aidé comme elle le pouvait, suivant scrupuleusement ses directives. Ouais. Très scrupuleusement. Avec un sourire, elle avait fait comprendre que rien ne la dérange. Elle ne souriait pas de manière compatissante. On ne pouvait voir que de la joie sur son visage étirer en sourire. Elle était simplement heureuse d’être avec lui. Même si ce n’était que pour l’aider à enlever une chaussette. Elle avait commandé, puis elle était venu, elle se changerait ensuite. Elle avait été assez contente de pouvoir tout faire pour l’aider…. Mais le surnom la stoppa. Elle failli même tomber à la renverse. Vers lui. Elle le regarde, rougit et s’approche pour l’embrasser simplement avant de se reculer. Elle ne dit rien de plus. Elle aimait être sa chérie. C’était la chose qu’elle aimait le plus au monde.

- Je vais me changer, fit-elle alors qu’elle va directement dans l’armoire de James pour prendre un caleçon et un-t-shirt.

Elle observe la couleur, noir et noir… hummm… Il ne pouvait pas avoir un t-shirt blanc ? Elle aimait bien le blanc, quand il n’était pas transparent, mais là c’était pour dormir, elle s’en fiche non ? Elle jette un regard vers James et rougit encore.

- Noir, noir c’est bien. Pas blanc, souffla-t-elle doucement.

Elle se rapprocha d’un coin de la pièce, quelque part où il ne pourrait pas la voir. Fin, cela aurait été vrai si elle avait bien fermé la porte. James pouvait toujours la voir à travers le miroir de l’armoire. Elle enleva son bas, puis son haut. Finissant en sous-vetêment avec rapidité. Se sentant « invisible », elle prit le temps de plier son bas, et de plier son haut aussi avant de mettre ses mains derrière son dos pour chercher l’agraffe de son soutien-gorge. Elle allait l’ouvrir quand la sonnette sonna.

- Flûte de paon, dit-elle alors qu’elle attrapa le t-shirt de James pour le passer sur son corps en chopant aussi sa carte bleue au passage.

Le livreur de pizza, et le pizzaïolo associé, n’était pas loin. Et en plein semaine il ne devait pas y avoir grand monde. Elle ouvre alors que le t-shirt faisait une petite robe sur son corps. Elle paie les pizzas et se rends dans la chambre avec deux assiettes, deux verres, des couverts au cas où, et même des boissons. Elle avait tout ça dans une pile qui menace de tomber. Elle pose le tout, fait en sorte de tout mettre comme elle peut, avant de souffler contre une mèche qui lui tombe devant les yeux.

- Pff, qui avait dit que manger des pizzas, ce n’était pas du sport ? Je fini de me mettre en pyjama volé, et j’arrive.

Mais bon, cette fois, elle n’avait pas besoin de cacher son corps, puisqu’elle avait déjà le haut. Alors elle se tourne juste pour enlever son soutien-gorge sous son t-shirt et le poser sur la pile d’affaire avant de revenir pour prendre la télécommande et s’assoir en tailleur à côté de James… La nourriture devant elle.

- Le film que je veux … dit-elle en passant sur les propositions de film sur Netflix.

Elle tombe sur « Avant toi » qui fut refusé par un « nope, niete, pas moyen » murmuré. Il n’était pas question qu’elle regarde ce genre de film. Elle continue de regarder avant de tomber sur « La reine des neiges 2 » elle avait vu qu’il avait fait une musique du film. Elle lui lance un nouveau regard mais elle ne croit pas qu’il soit d’accord pour entendre sa voix. Mhhhh …

- Il y a trop de choix. On va prendre en aléatoire.

Elle mit l’aléatoire pour voir un film d’amour. Pretty Woman. C’était presque l’histoire de leur histoire d’amour. Elle vérifie si ça va à James.

Je hochais doucement la tête alors qu'elle m'annonçait qu'elle allait se changer. J'étais bien calé dans le lit désormais. Et surtout je pouvais réajuster seul ma position. Je n'avais pas besoin que quelqu'un vienne me bouger pour que je puisse me sentir à l'aise. J'attrapais mon téléphone, cherchant le numéro de l'infirmière pour la prévenir que je la libérais pour la soirée. Je souris légèrement en l'entendant critiquer ma garde robe.

- J'avais plus de variété de vêtements avant. Mais j'ai tout balancé quand j'ai eu mon accident. Il me fallait des vêtements pratiques plus que sexy. Il faudra qu'on change ça.

Je lui souris doucement en disant ça. J'avais envie de reprendre du muscle, d'être sexy à nouveau et de plaire à celle que j'aimais. J'avais envie qu'elle me trouve beau. C'était ridicule et superficiel mais ça faisait parti du jeu. On avait toujours envie de plaire à la personne qu'on aimait.

J'appelais l'infirmière et lui expliquais rapidement que je n'avais pas besoin d'elle pour la soirée, que j'allais me débrouiller. Elle s'y attendait. Vu les progrès que je faisais de jour en jour, elle se rendait compte que j'avais de moins en moins besoin d'elle. Les soins qu'elle me faisait étaient moins lourds. Bientôt elle ne viendrait plus, on en avait parlé et on avait hâte que ce jour arrive. Tout en parlant je tournais machinalement la tête vers l'endroit où avait disparu Letty. Je tombais sur elle, ou plutôt son reflet dans le miroir, en sous vêtements... Je détournais rapidement le regard gêné. Je ne voulais pas être un voyeur, me rincer l'oeil comme ça sans qu'elle en ait conscience. Ce moment viendrait, mais c'était encore trop tôt. Un peu de patience.... encore....

Je la laissais tout installer, la regardant l'air de rien. Si je lui en parlais, la connaissant, elle serait terriblement gênée. Ce n'était pas le but. On devait passer une bonne soirée tous les deux, une soirée détente et calin. Je la laissais choisir, mettant quand même quelques veto sur certains choix. Non hors de question de regarder l'histoire d'un mec en fauteuil roulant, ça me rappellerait un peu trop ma propre vie. Pas question non plus de voir un dessin animé pour les gosses, j'avais passé l'âge.

On se décida finalement pour Pretty woman.

- C'est un classique, ça me va. Ca va me donner envie de te trainer dans les magasins pour que tu fasses un défilé devant moi je te préviens.

L'idée de la voir se faire plaisir en essayant de beaux vêtements, défilés en s'amusant devant moi, ça me plaisait assez.