Zaymo Doomedine a remporté les 72e Hunger Games, grand bien lui fasse. Mais comme disent les gagnants des jeux, "personne ne sort jamais de l'arène". Zaymo est morte là-bas, qu'elle l'admette ou non. Et pourtant, la voilà de retour du district 9...
Univers Hunger Games
Zaymo Doomedine
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BIO - Zaymo (prononcé Zaille-mo) vit dans le district 9, celui de la production céréalière. Âgée de 15 ans, elle est la 2e de sa fratrie de 4. Elle, son frère et sa soeur vivent avec leur père, moissonneur de blé. Leur mère est morte en couche lors de la naissance du 4e enfant. L'aîné de la fratrie, Damion, a été tiré au sort à l'âge de 12 ans il y a 5 ans de cela. Zaymo a toujours pensé que le destin s'était déjà suffisamment acharné sur sa famille et que son nom ne serait jamais tiré au sort. Elle laisse sa soeur Lyao, âgée d'un an de moins qu'elle, en charge de la famille, et sait qu'elle s'occupera de leur petit frère tout jeune, mais redoute que son père ne meure de cet énième chagrin. Toutefois, elle peut compter sur la solidarité des agriculteurs du district 9 pour veiller sur eux.
Elle est décidée à se battre pour sa propre vie et espère que le coach du district sera à la hauteur, malheureusement son district n'est pas réputé pour le nombre de champions victorieux et elle ne connaissait même pas son nom avant de la rencontrer. Il s'avère que c'est une femme voûtée et ridée ayant survécu par un coup de chance et de hasard : virtuose de la discrétion, elle est restée cachée tandis que les derniers tributs s'entretuaient. Zaymo ne sait pas trop quelle leçon tirer de cette insolente victoire restée unique dans l'histoire des Hunger Games et n'ayant pas marqué les mémoires au Capitole.
Zaymo compte sur son habilité à manier la faux, et ne craint pas les conditions difficiles, habituée au travail des champs, elle est robuste et agile mais manque de rapidité. Elle se réjouit d'avoir bénéficié d'une styliste novatrice qui lui a concocté un look tout en vert, pour évoquer le printemps dans les champs, et faire ressortir ses yeux, et espère avoir marqué les sponsors malgré la piètre réputation de sa coach. Elle a choisi d'emporter avec elle comme objet personnel un foulard brodé par sa mère et qu'elle porte habituellement sur la tête lors du travail des champs.
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Univers fétiche : Fantasy
Préférence de jeu : Les deux
Padmachou
Dim 21 Mai - 19:31
Zaymo Doomedine
J'ai 17 ans et je viens du district 9 dePanem. Pour ces jeux, j'ai été tirée au sort. Je ne pensais pas cela possible, mon frère aîné a été tiré au sort il y a 5 ans, et il est mort. Je suis la 2e de la fratrie, la 2e moissonnée ⊱ ma mère est morte en couches, mon père, ma soeur et mon petit frère comptaient sur moi ⊱ j'ai découvert avec effroi que ma coach avait gagné ses jeux en se cachant, a une réputation inexistante, sa victoire est méprisée par le Capitole ⊱ j'ai survécu en tuant 4 personnes dans l'arène, mais j'en ai blessé beaucoup plus, j'ai fait souffrir beaucoup de monde ⊱ je ne suis plus sûre de qui je suis, est-ce que je vaux mieux qu'un tribut de carrière ?
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Zaymo se réveille en hurlant. Elle soupire, et se rallonge dans ses draps emmêlés. Personne ne vient.
Elle ferme les yeux. Elle n'a pas peur du noir. Elle a peur de la nuit. Des cauchemars. Elle a peur d'elle-même.
Cette nuit encore, elle s'est vue étrangler la fille du district 4. Hier, c'était le garçon du 2.
Elle est épuisée, mais elle ne parvient pas à se rendormir. Tant pis. Être fatiguée, mais hors de danger de mort, ce n'est rien, ce n'est pas grave. Parfois, elle pense que plus rien ne l'atteint, qu'elle ne ressent plus rien. Une douleur ? Rien. Faim ? Rien. Soif ? Laissez-la rire. Mais quand elle dort, elle redevient elle-même. La fille d'avant. Celle qui ressentait, avant les jeux.
Elle sort des draps de soie, ne refait pas son lit, et se glisse en-dehors de son compartiment. Tout est silencieux. Le train la ramène au district 9. Enfin.
Elle s'installe dans un canapé, lovée sous une couverture douce, et regarde les arbres défiler. Des arbres normaux, des arbres comme chez elle, des arbres qui ne tuent personne. Des arbres sans scorpions géants.
Elle a hâte de serrer dans ses bras sa soeur, son père, son frère. Mais elle a peur. Elle a peur de ce qu'elle ressentira, ou ne ressentira pas. Elle a peur de ce qu'elle verra dans les yeux des autres, ceux qui ont vu la fille dans l'arène.
Depuis la fin des jeux, Zaymo s'est mise à détester les yeux. Elle les craint, elle les fuit. Il y a ceux de sa coach, qui la jugent en silence, tout en lui répétant qu'elle est en vie, qu'elle est sauvée, que c'est fini. Ces yeux-là ne disent rien. Comme les siens, ils ont tout vu. Toutes les horreurs, tous les horribles. Il y a les yeux de son équipe de stylistes, pleins de commisération, de respect et oui, un peu d'admiration. Ceux-là, elle peut les supporter. Ils savent qu'elle a souffert, et ils ne la jugent pas pour ce qu'elle a fait. Tout au mieux, ils admirent sa capacité à survivre. Ce n'est pas le pire. Mais les yeux des autres, au Capitole, le public, Ceasar Flickerman, les sponsors... ces yeux-là lui donnent envie de vomir. Ces yeux-là ne voient en elle que la fille qu'elle ne voudrait pas être, qu'elle redoute d'être, vraiment, au plus profond de soi. Ils voient la victorieuse, la meurtrière. L'égoïste. La "chanceuse".
Oui, c'est vrai, de la chance elle en a eu. Sans cela, elle ne serait plus en vie. Elle passe machinalement la main sur la cicatrice qui remplace son oreille. Celle que lui a laissée Théa, la fille du 7 qui ne voulait pas mourir. Mais à la fin, Théa n'a pas eu de chance. Zaymo a eu de la chance. Zaymo a survécu. A priori, c'est sa, sa chance.
Que trouvera-t-elle, dans les yeux de Lyao ? Dans les yeux de son père ? Dans les yeux de son petit frère, Silao, si jeune que les jeux sont encore pour lui une menace lointaine ? Dans les yeux des habitants du districts, qui savent qu'elle n'a rien fait, rien tenté, pour le garçon du 9 qui a été moissonné avec elle, dont elle a tout juste retenu le prénom ?
Oui, elle arrivera au district avec de l'argent, des vivres. Leur quotidien sera meilleur, leur survie plus probable. Mais la survie, physique, cela ne suffit pas, Zaymo le sait désormais.
Le train s'engouffre dans un tunnel, et sur la vitre noire, elle voit le reflet d'une jeune fille maussade qui la juge. Il lui manque l'oreille gauche. Trophée qu'une autre moins chanceuse a emporté dans sa tombe. Ses yeux sont verts, mais sombres.
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Selenaë
Mer 24 Mai - 14:12
Silao Doomedine
J'ai 9 ans et je viens du district 9 dePanem. Je suis la 4e et dernier de la fratrie ⊱ ma mère est morte à ma naissance ⊱ j'ai perdu mon grand frère pendant les jeux quand je n'étais qu'un bébé ⊱ ma grande soeur vient de gagner
Josh Hutcherson (c) encmatic
La personne qui m'a donné la vie est morte à la naissance, il est logique que j'ai transféré mon amour pour ma mère sur la personne qui m'a élevée et c'était Zaymo. Elle m'a éduqué, appris tout ce que la vie pouvait m'offrir, elle m'a emmené aux champs dès que j'ai été en âge que marcher, elle m'a montré comment être fort, intelligent, utile. Zaymo, c'est mon modèle.
Alors, lorsque j'ai vu ma famille en larmes après qu'elle ait été choisie pour les jeux, j'ai cru que c'était fini. Je suis un enfant certes, mais je ne suis pas débile, j'ai vu les autres versions des Hunger Games, je sais qu'il n'y a qu'une seule - vieille - personne qui vit au Village des Vainqueurs de notre district, mais si je perds Zaymo, je perds tout et ça, je n'étais pas prêt.
Elle a survécu au premier jour. Elle a couru, elle s'est battue, elle a rencontré des gens, aussi perdus qu'elle. J'étais fier de la voir debout, forte, prête à tout essayer.
Et puis... son regard a évité les caméras et je l'ai vu sombrer dans la folie. J'ai pas eu le choix, tout le monde doit voir toutes les images, les retranscriptions sont obligatoires, qu'on soit jeune, vieux, que ce soit des enfants qu'on connaisse ou des inconnus. Quand elle a tué le carrière du 2, j'ai pleuré, parce que je ne la reconnaissais plus. Quand elle a tué Aline, du 4, j'ai vomi, parce que c'était trop violent. J'aurai voulu fermer les yeux, mais chaque fois que mes paupières bougeaient, je ne voyais que son visage couvert de sang. Zaymo, ma soeur, ma mère, la personne que j'aime le plus au monde est devenu un cauchemar.
Lyao me serre contre ses bras, et ensemble, on pleure, parce qu'on est terrifiés, parce qu'on a peur. Malgré tout, je continue d'avoir peur pour elle parce que je ne pourrais jamais m'empêcher de l'aimer, mais, quand le troisième jour se termine, j'ai peur pour moi. Que va-t-elle devenir ensuite, sera-t-elle toujours capable de m'aimer ? Ou voudra-t-elle me tuer ?
Je passe les plus longues heures de ma vie à attendre ce train, l'estomac noué, le souffle court et les mains tremblantes. Je veux voir ma soeur. Je ne veux surtout plus jamais la voir. Ce n'est que lorsque je renifle que je me rends compte que je pleure, Lyao essuie les larmes sur ma joue, mais elle n'a aucune parole réconfortante à m'offrir, il n'y en aura plus jamais. Peut être, ça aurait été plus facile qu'elle meure.
Quand le train arrive enfin à la gare du district neuf et que Zaymo sort, mon corps réagit de lui-même, je vomis. Sur mes souliers tout bien frottés par Lyao, sur mon pantalon que mon père a tenté de teindre afin qu'il retrouve une couleur normale. Et après ça, je cours me cacher derrière ma soeur, la seule qu'il me reste. Parce que Zaymo elle me terrifie. Elle est trop similaire à ce qu'elle était avant, elle est propre, comme quand elle est partie, mais il lui manque une oreille, il lui manque un sourire, il lui manque la lueur d'éclat qui brillait dans ses yeux. Zaymo n'est plus ma soeur.