Ben ne savait plus comment faire pour respirer. Il ne pouvait pas. Il ne voulait pas. Il n’y arriverait pas. Il n’était pas apte à … à quoi exactement ? Il n’était pas apte à supporter ça ! Il avait fermé son lien mais il savait que son alpha pouvait ressentir l’agonie de son loup. Ben ne voulait pas. Il ne supportait plus d’être. Son loup non plus. Il n’était pas dominant, il ne voulait pas l’être. La soumission enlevait de moitié la douleur. Cela protéger le loup et l’homme. Son loup se collait, il avait tellement envie de se coller à la louve, fusionner avec elle pour qu’elle mange toute la souffrance. Qu’elle le libère de tout ce malheur qui le ronge et le rends fou. Il s’en voulait aussi. La culpabilité de lui avoir montré. Il aurait dû mieux le cacher. Sa meute le remarquait pas et elle si ? Le soir même ? Les omégas pouvaient faire ça ? Ils pouvaient sentir ses gémissements étouffés et sa peur ? Le loup voulait oublier.

L’homme aussi.

Mais, ni l’un, ni l’autre n’avaient ce bonheur. Ils se souvenaient de tout. Avec une acuité qui ferait rougir les mémoires à la mémoire ultime. Il pouvait dire combien de coups, pourquoi -même si les pourquoi n’étaient jamais une bonne raison-, comment, où, avec qui…Il se souvenait de tout… et l’idée d’être proche d’une autre personne le tétaniser. Et ils avaient acceptés de la laisser… Pourquoi est-ce qu’elle ne le laisser pas ? Loup ou humain, les deux ne comprenaient pas. Ce n’était pas le travail de l’oméga de prendre l’être le plus cassé en profondeur et à le réparer. A mettre de parenthèse sa vie. Il aurait dû mieux le cacher. Le loup le savait aussi. Et le loup s’en voulait. Il s’en voulait alors qu’elle répéta la promesse d’être auprès de lui. Non. Non. NON. Elle devait être libre de lui. La pensée qu’elle puisse vivre à proximité l’avait apaisé, l’apaiser toujours, mais il avait l’impression de l’avoir attaché lui.

Etait-il devenu le monstre qui attacher les autres ? Les chiens ne font pas les chats. Il était comme ses parents. Sauf que lui l’avait fait en donnant l’impression que la femme le devait ? Il gémit encore de douleur mais écouta ses paroles. Il était nocif. Mauvais. Il ne méritait pas la moindre de ses caresses. Pourtant il se posa contre elle et trembla. Le loup demandait pardon autant que l’homme alors que la jeune femme se réveilla dans ses bras. Il était secoué de tremblement, les mêmes que son loup et il la regardait. Horrifié. De ce qu’il venait de faire. Tout comme le loup, le mot désolé voulait sortir de ses lèvres. Il ne voulait pas lui faire ça. Il ne voulait pas.

- Je suis tellement désolé, tellement, tellement désolé … les mots sortaient saccadés comme s’il était un moteur qui avait dû mal à démarrer. On .. on est désolés.

Il détestait le contact. Il détestait les gens. Les gens étaient tous des traîtres. Les gens disaient que la famille était la chose la plus magnifique. Faux. La famille c’était mal. C’était douloureux. C’était se faire écorché vive, encore et encore, et encore, sans jamais s’arrêter. C’était comme … Comme souffrir. La famille c’était souffrir. Une meute c’était souffrir. Il se calma doucement, conscient qu’il le devait … Mais … Qu’allait-il faire maintenant ? Il sentait son loup, à peine capable de se relever dans son esprit. A peine capable de grogner face aux idées qui l’assaillaient. Fuir. Mourir. Partir. Ne plus être pathétique. Ne pas l’attacher. Ne pas l’attacher à lui. Arrêter de lui faire du mal. Il releva les yeux, répétant encore plusieurs désolés incontrôlables. Puis son loup attrapa l’énergie et fit un grognement. S’ils voulaient avancer, il ne pouvait pas rester comme ça. Alors Ben étira ses lèvres en un sourire qui se voulait toujours aussi « salaud ».

- Alors, elle n’est pas exceptionnelle ma meute ?

Ouais… Il pouvait prendre encore un peu d’énergie pour faire croire que TOUT était normal. Il pouvait essayer mais il manquait de peps alors qu’il entendit son téléphone sonner. Il le prit et décrocha à Adam.

- Je vais bien.
- C’est un mensonge.
- Oui.

Et il raccrocha. Ne bougeant plus. Ne pouvant deviner s’il devait enlever la jeune femme de ses bras comme il l’aurait fait ou … Il n’avait pas envie de lui faire plus mal encore.

Jamais rien fait de mal. Les mots sonnaient dans son esprit. Rien fait de mal. Il existait. Son père le haïssait pour son existence même… et parce que sa propre femme préférait son fils à lui. Mais il le jurait lui, il ne voulait pas de l’attention de sa mère. Fin si. Mais pas celle-là. Pas celle qui fait mal. Il avait dû faire quelque chose de mal, au moins à un moment pour mériter ça … Si les souvenirs de ses sévices étaient clairs dans son esprit, il ne se souvenait pas de ce qu’il avait pu faire. Mais il avait dû faire quelque chose. Forcément. Ben ne sait même plus quel âge il avait quand ils l’ont transformé pour le garder un peu plus. Il ne savait plus comment il était passé d’eux à la meute de Londres. Ses parents faisaient-ils partis de la meute ? Il n’en savait rien. Il avait préféré tout oublier mais se souvenait des coups. C’était bien assez. Il la regarda. Elle le répéta. Rien fait de mal. Mais il la cru. Pas sur le malheur qu’il avait ou non apporté, la réponse était évidente… mais sur le fait qu’elle ne ferait pas quelque chose qu’elle ne désire pas. Il ne savait pas pourquoi mais ça lui fit lâcher un peu d’air.

Ses mains dans les siennes. Il les tenait. Est-ce que le loup voulait Nabi pour ça ? Seulement ? Comme un vampire, le réprimanda-t-il encore alors qu’il lâche un gémissement, coucher simplement dans son âme. Immobile. Incapable de bouger. Fatigué. Il laissa passer un rire sans joie.

- Egoïste, toi ? il remonta les mains, tu ne l’es pas, tu me donnes sans rien attendre alors que je ne …

Il allait dire qu’il ne le méritait pas … mais il avait compris. Certes il était perdu dans la tempête émotionnelle … mais il avait compris. Elle n’aimait pas qu’il dise qu’il ne le mérite pas. Elle ou sa louve. Les deux. Qu’importe. Il ne devait pas le dire et lui faire plus mal encore. Jamais. Il lui sourit faiblement. Sa meute était cool. Cette meute était cool. Il y avait moins de difficulté, on l’oubliait presque dans l’organigramme. C’était bien.

- Je te pardonne, dit-il en remontant les mains vers leurs visages pour lui faire comprendre que … vue comment il l’utilise, elle pouvait presque tout faire, je ne comprends pas comment quiconque puisse avoir envie d’être proche de moi. Surtout quand tu vois qui je suis.

Pathétique. Le mot était fait de la voix de son père. Pathétique. Un enfant qui n’aurait pas du vivre, qui vivait, qui prenait la place, qui ne pouvait pas mourir. Il détestait ça, Ben. Il haïssait cette part de sa vie. Et pourtant elle était la plus grosse partie de sa vie. Le reste n’était qu’apeurement et cachette dans le coin de son esprit pour ne pas craquer. Et quand il pense cela, il releva sa tête vers. S’attacher et risquer de la perdre ? Elle parlait de lui ?

- Je ne veux pas t’abandonner. Je ne veux juste pas te faire souffrir.

Il pouvait être une aide, un soutien, un compte en banque, il pouvait être un informaticien et fouiller internet. Il pouvait aller jusqu’à ne plus manger autant, dormir plus (ou pas). Il pouvait faire plein de choses qui pourraient prouver qu’il ne comptait pas l’abandonner. Et ça, même si son loup voulait qu’elle le câline toute la Sainte Journée. Il pourrait supporter la souffrance. Il le savait. Il ne voulait pas l’abandonner. Mais il ne pouvait pas non plus l’attacher à lui et la laisser … se faire du mal avec lui. Parce qu’il était cassé. Pathétique. Doucement, il caressa le bout de la main de la jeune femme de ses doigts. Doucement, de manière un peu étrange, comme s’il le faisait plus par à-coup qu’un caresse complète.

- Tu n’as pas à t’excuser. Ni lui, ni moi, ne voulons que tu t’excuses. Tu as des pouvoirs incroyables et il vaut mieux que je le subisse qu’un autre qui pourrait mal le prendre. Ne pars pas. Tu parles d’égoïsme ? Ce soir, je vais l’être. Un vampire d’égoïsme qui prend ce que tu me donnes, Nabi.

Il embrassa ses lèvres et son loup fit un bruit. Quelque chose qui aurait pu ressembler à un remerciement alors qu’il commença à sombrer dans le sommeil.

- J’aimerais …, commença-t-il avant de se souvenir que les mots sont importants, je veux manger et ensuite … Dormir. J’ai besoin de dormir. Même si je déteste ça. Dormir. C’est vraiment une perte de temps.

Et les cauchemars ne sont que plus grands plus la nuit est longue….

- Tu n'espérais pas tomber sur un bloc de soucis comme moi en arrivant, n'est-ce pas ? tenta-t-il avec humour

Ben essayait de calquer sa respiration sur celui de la jeune femme. Bon. Il avait fait une crise d’angoisse et avait ressenti comme un camion dans la gueule un souvenir mais … Il pouvait se calquer sur elle. Respirer à son rythme. Ecouter le rythme de la jeune femme et suivre le tempo. Il ne serait peut-être pas comme ça s’il savait qu’elle avait « vu ». Pas seulement son loup, mais son passé. Il ne serait même plus là, pour tout avouer. Il serait parti se cacher de la même manière que son loup. Loin dans son esprit et loin par le corps. Mais il l’ignorait, et ce point particulier était un plus dans cette situation déjà délicate. Il ne pouvait pas … il ne devait pas laisser la jeune femme dans le sillage de son malheur. Alors il respirait et écoutait son cœur. Son trop grand cœur. Son cœur tellement grand qu’elle acceptait d’aider un loup comme lui. Son cœur tellement grand qu’elle lui donnait de la délicatesse et de la tendresse alors qu’il était loin de les mériter. Il respirait et, tout comme le loup qui avait voulu se mettre sous la louve, Ben voulait fusionner avec la jeune femme pour respirer à nouveau.

- Demande moi ce que tu veux, murmura Ben.

Il sous entendait, lui comme son loup, qu’ils donneraient tout. Absolument tout. Pour les autres. Mais pour elle surtout. Parce qu’elle méritait chaque petite chose qu’il pourrait lui offrir. Il n’avait rien qu’elle puisse vouloir de lui. Rien qu’il ne désire pas donner en tout cas. Ben avait conscience que même son corps ne lui appartenait pas. Il ne reparla pas de ses efforts. Ben aimait le travail bien fait. Oui. Mais il aurait moins aidé une autre personne sans ce … lien… Qu’il avait senti pour elle. Il avait pris ça aussi pour de la jalousie. Elle pouvait éviter les gens. Lui, non. Il devait les subir. Elle, non. Il était le genre à tout donner sans rien attendre. Il ne s’attendait pas à ce que la louve, même aider par ses soins, l’apprécie ou le supporte. Il s’attendait à ce qu’elle fasse comme tous les autres … Et elle ne l’avait pas fait.

Il écouta ses compliments. Gentil. Lui. Il ne l’était pas. Quelqu’un de gentil n’était pas … comme lui. Il posa un regard sur elle, celui de l’homme pas celui du loup. Il cherchait une raison à ce qu’elle voyait. Comment pouvait-elle voir de la gentillesse en lui ? Il l’avait utilisé et laissé au sol quiconque tomberait par terre … Il sourit quand elle dit qu’il était aussi ronchon qu’un écossais. Le londonien n’avait pas eu les mêmes occupations que ses paires mais il savait qu’il devrait se sentir outré. Qu’on le traite d’écossais alors qu’il était londonien. Il sourit à la place. Puis Adam vient sur le tapis et Ben regarda ailleurs.

- C’est … j’ai fait quelque chose d’horrible … et … je … Il fallait que quelqu’un parle à Adam et à cause de … de ma situation je ne pouvais pas lui parler dans sa tête.

Il avait essayé pourtant d’appeler Adam avec le lien de la meute. Mais Adam n’avait rien sentit. Ce n’était pas la faute de son alpha, ça il le savait. C’était purement la sienne qui avait mis des couches et des couches de verre entre eux. Il ne voulait pas qu’un autre alpha l’approche. Il ne pouvait plus supporter l’idée … Il ne pouvait pas imaginer un monde sans Adam pour gérer la meute. Darryl ne le supporterait pas, s’il devenait l’alpha. Ben savait que ce n’était pas de la haine que Darryl avait pour lui, mais de la gêne. Alors … changer de meute tout ça… Oui. Voilà. Il avait fait ça pour ça. Pour ne pas avoir à changer de meute, encore, et refaire encore toute la même intégration bancale. Bon, quand on savait qu’il voulait mourir juste avant, la réflexion était biaisée mais Ben se sentait plus tranquille ainsi.

- Je ne vais pas mourir, souffla-t-il alors qu’il mit une petite pression sur les doigts de la jeune femme. Et rien de tout ça n’est de ta faute. C’est de la faute de cette certaine personne. Mais ici, elle ne pourra pas te faire de mal.

Il n’allait pas mourir. Il allait la protéger et son loup consenti à cela. Il n’avait pas trop de force mais il ne laisserait jamais la jeune femme se faire tuer. Son loup non plus. Il était là. Fatigué mais présent, debout et attentif. Il ne laisserait personne lui faire de mal. Et il n’allait pas mourir. Parce que sinon, elle serait triste de penser que c’est sa faute … Donc. Il n’avait pas le droit de mourir. C’était aussi pour ça qu’il avait posé les lèvres sur elle. Sceller le pacte. Il n’allait pas mourir. Ce baiser n’engageait en rien. Et Ben savait qu’elle le savait. Ce n’était pas un simple baiser qui lier deux êtres. Mais c’était sa promesse. Machinalement, il la lâcha et parti sous la douche. Après avoir promis de dormir avec elle. Parce qu’il ne voyait pas bien ce qu’il pourrait faire sinon. Mourir ou dormir dans le lit de la jeune femme ? Bon, le choix il est vite fait puisqu’il a fait une promesse. Il avait souri à la réflexion sur la nourriture et avec simplement secouer la tête pour Echo. Ouais. Possible. Echo apportait le chaos. Lui apportait la tristesse. Tout le monde préfère le chaos à la tristesse.

Et sous la douche, il se courba alors que sa main le tenait à peine debout. Une nouvelle pensée lui arriva comme une tornade. Il ne savait pas comment il pourrait en être autrement. Il était un être plein de traumatisme qui l’attaquait à la gorge. Il avait tellement de stress qu’il ne se souvenait pas un jour où son loup et lui n’avaient pas senti de la peur. Il plaqua son autre main sur ses lèvres. Pas délicatement, avec force.

Parce que la dernière personne à l’avoir embrassé, c’était sa mère. Et il eut un haut-le-cœur d’avoir souillé, par un baiser indirect, Nabi. C’était ça aussi, être traumatisé. Ne pas pouvoir voir les choses autrement que par sa propre perception. Les lèvres de sa mère lui donnaient envie de vomir. Et les lèvres de Nabi, de pleurer. Parce qu’il avait sali la seconde en pensant à la première. Dormir. Dormir serait bien. Il détestait ça. Mais au moins ne ferait-il plus de connerie qui rentrait toute la situation désastreuse. Il finit de prendre sa douche, effaçant larmes et tracas avec l’eau pour sortir de la pièce. Il allait avancer, simplement en caleçon avant de se figer.

Non. Elle n’était pas à l’aise. Il se recula dans le couloir et ouvrit le placard pour chercher quelque chose qui pourrait faire office de pyjama. Il trouva un truc immonde que l’enfant des voisins avait tenu à lui offrir… Un kigurumi en doudoune. C’était un espèce de lapin bionique … bionique parce que même affamé aucun loup n’attaquerait un lapin avec cette tronche. Il le passa et remonta le fermeture éclair le long de son buste. Voilà. Il pouvait aller manger.

- J'ai une faim de loup, je mangerais presque un grizzli !

Sans culpabiliser. Il ne pouvait pas faire ça. Il était bien incapable de faire quoi que ce soit, sans culpabiliser. Il s’en voulait pour tout …mais il pouvait accepter que la jeune femme le faisait de son propre chef. Il pouvait accepter que, même s’il lui demandait, la jeune femme le ferait tout de même. Parce que c’était dans sa nature. C’était ce qu’elle faisait, pendant que les autres médisés. Il n’avait donc rien dit de plus, avant sa douche, sur ça. Il acceptait parce qu’il « n’avait pas le choix » mais pour une fois, c’était bon de ne pas avoir le choix. Il ne voulait pas non plus parler d’Adam. Il avait fait ce qu’il a pu, pour lui. Adam était une des rares personnes que Ben respecter… pas pour une histoire de dominance en plus de cela. Revenu de la douche, il ne prit pas ombrage de l’éclat de rire. Il a fait ce qu’il a pu.

Sa tenue était triple. Déjà, elle évitait de mettre la jeune femme mal à l’aise, ensuite elle permettait qu’elle ne risque pas de confondre sa nonchalance par … du désir. Et ça il ne savait même pas comment il allait faire pour en ressentir un jour. Et puis, ça lui permettait aussi de ne pas être, trop, touché. Parce qu’il ne savait pas du tout comment il allait faire pour dormir alors qu’il y aurait la jeune femme avec lui dans le lit… et …bah … Il n’a jamais dormi avec personne lui.

Sauf quand …

Et il eut un nouveau haut-le-cœur qu’il cacha en mangeant quelque chose. Son loup aussi se retrouvait dans les souvenirs de ses parents. L’information était suffisante. Dormir avec quelqu’un, il ne le faisait jamais. Nouveau frisson. Non. Faux. Quand il veillait sur Mercy il avait un peu dormi, en se repassant mentalement ce qu’il voulait dire pour forcer Adam à rester auprès de la coyote. Ouais. Pas la même raison. Il avait eu besoin de dormir pour savoir comment faire. Il avait donc hausser les épaules sur son accoutrement « vaut mieux faire plus que moins ». Ouais. Evitons qu’elle se sente… Mal. Là, il n’y aurait pas d’ambiguïté.

- Si tu le dis à ma meute, je nierais avec toute la force de mon âme, prévient-il simplement en mangeant goûlument.

La nourriture de la jeune femme était meilleure. Un constat qu’il fit alors que son loup se tenait là à jalouser la nourriture qu’Elle leur donner. Il voulait que Nabia le nourrisse aussi et Ben sourit à peine. Il fallait l’avoir par le ventre lui. Preuve en est. Il fit la vaisselle, en faussement râlant sur le fait qu’il faisait la vaisselle dans sa demeure. D’ordinaire, il mangeait et jeter, ou manger dans le plat. Le moins de vaisselle possible…mais … pour le coup on pouvait entendre que c’était faussement.

- Ouais, promis je suis sage, fit-il à Echo alors qu’il se sentit raide d’un coup.

Il va vraiment dormir avec quelqu’un là ? Genre … vraiment se mettre dans le même lit qu’une autre personne encore en vie… quoi que même mort ça n’arrivait pas. Sauf les fantômes dans son esprit. Non…mais …Il rentra dans sa chambre d’amis en se faisant tout petit. Il observait la chambre et ne bougea que peu…Il arriva dans le lit et se coucha. Droit comme un i. Les mains sur son ventre. Il ne tourna pas la tête alors qu’il parla à la jeune femme.

- Je … Je n’ai jamais dormi avec quelqu’un… je suis censé faire quelque chose ? Et …

Et s’il faisait un cauchemar … Si le loup réagissait mal … Si … S’il n’arrivait pas à dormir ? Si on lui disait qu’il l’avait obligé ? On pouvait croire qu’il l’avait violé ? Il se releva d’un coup. Observa à côté. Non. L’odeur ne mentira pas… Il observa Echo.

- J’ai une barre en argent quelque part, pour m’assommer …

Ben avait ris un peu, pour le kigurumi et le tablier. Cela lui avait fait du bien. Ne penser à rien. C’était bien. A la place de trop penser comme il faisait dans le lit. Il observa la jeune femme. Il sourit doucement.

- Je ne me force pas. Ce n’est pas ça… C’est … Pas habituel.

Il fallait bien qu’il dise les mots. Il n’était pas totalement à l’aise. Parce qu’il savait ce qu’il advenait dans les lits, avec une autre personne, et ça le rendait mal. Encore une fois, il savait qu’il n’allait rien lui faire à elle. Et qu’elle ne ferait rien. Non plus. Mais … Mais… Ne la salissait-il pas à faire comme si c’était normal ? Il sentait la main de la jeune femme et se surprit à vouloir caresser Echo, lui aussi. Comme s’il n’était pas une entité mais qu’un chien. Mauvaise idée. Il se retient et regarda la jeune femme.

- Tout à l’heure ? fit-il en sachant de quoi elle parlait. Non. Je n’ai rien entendu. Je ne pense pas que mon loup ait pu entendre quoi que ce soit. On a fait … Une crise de panique ?

Il savait que les humains faisaient des crises de panique. Ben avait déjà vue une humaine en faire dans son travail. L’impression de suffoquer, manquer d’air, ne plus réussir à savoir comment respirer, paniquer, surtout paniquer, vouloir se contrôler et s’en trouver incapable.

- Je n’ai même pas compris comment tu as fini, là-dedans, avoua-t-il, en se couchant sur le flanc lui aussi, face à elle.

Echo comme une barrière entre eux. Il fallait toujours des barrières.

- Un moment, il était seul dans ma tête, je gérais l’angoisse. Un autre, j’étais seul et il gérait l’angoisse. Je … Ce que je sais, c’est qu’on s’est souvenu et que tu as été là. Lui et moi. On s’est sentit mieux. Mais t’expliquer pourquoi, j’en serais incapable.

Oui, Ben était en train d’essayer d’expliquer à Nabi ce qu’avait fait Nabia alors qu’il n’en sait foutrement rien parce que ce débile penser que c’était la question … Il essayait de se refaire la scène et se sentit trembler. Il garda la main de la jeune femme dans la sienne. C’était un geste rassurant, maintenant. Agréable. Il caressa la peau du bout du pouce.

- Cela doit avoir un rapport avec tes pouvoirs Oméga. Nabia a dû pouvoir faire quelque chose. Mais je ne serais pas te dire quoi, comment, ou qu’importe. Je n'ai donc pas compris ce qu'elle dit ou fait.
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