J'ai 25 ans et je vis comme je peux. Dans la vie, je suis une prostituée et je m'en sors c'est tout. → 25 ans, elle croit. → Abandonné vers l'âge de 10 ans avec des cicatrices sur le côté droit. → Ne respect pas son corps. → Ne vis que parce qu'elle n'a pas le courage de mourir.
Elle l’écoute. Presque religieusement alors que sa tête penche adorablement sur le côté. Il était si … Bon. Vraiment bon. Tout ce qu’elle avait pu voir de lui, même sa manière de se sentir désabusé par la vie, c’était quelque chose qui comprends de la bonté. Il essaie de faire le moins de mal possible aux gens. Il veut le bien pour tout le monde. Swan se demande ce qui aurait pu arriver si elle l’avait rencontré dans la rue. Si les yeux de cet homme s’étaient posés sur elle pendant qu’elle faisait la tapin. Serait-il venu la sauver ? Elle avait envie de croire que cet homme était assez bon pour ça. Alors, elle lui fait un doux sourire, la tête penché pour observer un peu plus de ses traits. Il n’était pas moche. Il avait quelque chose de si doux en lui que c’était pratiquement une pancarte qu’il affichait. Combien de personne avait vue ce visage et avait pensé pouvoir profiter de lui ? Elle … Elle était en train de profiter de cette candeur et cette bonté qu’il possédait en lui. Et IL croyait qu’IL allait lui faire du mal ? Elle le regarde avec l’envie de le prendre dans ses bras. C’était un homme bon. Et elle lui aurait donné sa vie si elle l’avait pu. Malheureusement, la maladie dont il souffre n’avait pas de remède. Sauf à aller chercher la sorcière dont elle avait parlé, peut-être, mais sinon, rien de scientifique. Elle réfléchit … et puis elle se dit « et puis crotte ». Elle pose ses affaires et se lève avant de venir s’assoir sur les genoux de l’homme en tranversal. Ouais. Il n’est pas tactile. Mais comme il fuit son regard, il ne pourra plus fuir si elle est littéralement à trois millimètres de lui. Et puis, il finira par oublier, non ? (// Phrase absolument horrible, Swan, dehors !). Elle s’approche pour toucher le bout du nez de l’homme avec le sien, ses mains entourant son cou pour garder un certain équilibre.
- Gabriel, commença-t-elle doucement en plantant ses yeux dans les siens pour qu’il puisse y lire toute la vérité, il faut que tu me croies. Tu ne pourras pas me faire de mal.
On disait que les yeux étaient la fenêtre des âmes. Là, Swan pouvait voir une âme qui ne devrait pas mourir. Une âme qui devrait être immortelle. Une âme unique qui avait à cœur de faire le bien autour d’elle. Elle pouvait sentir la chaleur qui émanait de la gentillesse de cette âme. Bordel. Elle n’avait jamais rencontré quelqu’un capable de tant d’abnégation. S’oublier pour faire plaisir à une autre personne. Il avait besoin d’aide. Il avait besoin de quelqu’un. Mais au lieu de profiter d’elle, de la prendre et tant pis pour son cœur, il risquait de perdre son acolyte pour la protéger, elle. Personne ne l’avait jamais protégé. Elle était marquée de coup de croc et de marque à faire pâlir un esclave dans les négriers de l’époque, et il voulait la protéger. Elle n’était pas coutumière de cette sensation, mais elle se promit de le protéger. Doucement, elle fit courir sa main dans ses cheveux.
- Je te l’ai dit. Si tu oublies, je te le répèterais. Encore et encore et encore. Tu as encore un peu de temps avant ça. Et même si demain tu oublies qui je suis en te réveillant, je te le rappellerais. Et puis, je te montrerais les photos, et les petits mots. Et puis, tu oublieras encore, alors je te le rabâcherais. Maintenant que tu m’as donné envie d’être avec toi, et que cette histoire de me faire souffrir, ou pas, est réglé, je peux retourner à ma place sans que tu ne te sentes triste ?
Elle fit un large sourire. Ils n’avaient pas le temps d’être triste. Il l’avait dit. Il allait mourir en oubliant tout. Et elle, elle allait faire en sorte de créer la fin de son histoire, l’enverrait à sa famille et se laisserait mourir avec lui. Elle avait trouvé une minuscule raison de vivre, sur les jambes de cet homme. Ou plutôt, elle avait trouvé une bonne façon de mourir. Elle voulait être la personne qui aide cette âme à se libérer de son enveloppe charnelle pour retourner dans les étoiles. Elle ne voulait pas qu’elle disparaisse sans qu’elle se sente à l’aise. Pas le temps de tergiverser, donc. Il allait devoir lui faire confiance. Et même si cette discussion revenait milles fois sur le tapis, après tout n’était-ce pas ça la maladie ?, alors elle lui répéterait de la même manière.
Elle avait appris à être une prostituée. Elle avait appris à accepter les coups, les caresses, les fanstasmes… Elle avait appris aussi à comprendre les hommes. Et de toutes les personnes qui l’avaient un jour toucher, c’était la première fois qu’elle sentait de la chaleur. Quand un client, ou une cliente, la touche, elle ne sent que le froid. Elle n’apprécie pas. Elle n’était pas le genre à s’exciter ou à sentir du bienêtre dans les moments volés. Pourtant, là, dans ses bras, elle n’avait pas peur d’être utilisé. Non. Clairement. C’était lui qui ne savait pas dans quoi il s’embarquait.
- Moi je trouve que Candy a eu la meilleure idée de ma vie, alors plus besoin de te prendre la tête, d’accord. Je m’occuperais de toi, jusqu’à notre séparation. Tu es coincée avec moi.
Et puis ... pas question de retourner dans la ville toute seule. Elle n'avait pas un sous et aucune envie de payer en nature son retour. Non. Elle était égoïste, elle ne voulait pas le lâcher. (HRP – Si tu veux à la fin de la réponse, elle se lève, tu peux le dire sans soucis et même qu’ils mangent. Elle peut même clairement rester sur ses genoux s’il ne fait pas mine de la délogé x’D)
Le regard fuyant après ses mots durs mais criants de vérité, il ne s’aperçut pas vraiment que la jeune femme se levait. Pour partir ? Fuir ? Enfin, elle remarquait son erreur de parcours. Gabriel baissa les yeux lorsqu’il la vit debout. Peut-être qu’il était trop gentil, trop bienveillant. Maintenant il allait finir seul. Seul à crever dans son coin. Peut-être aurait-il dû se taire. Mais elle ne s’en alla pas. Au contraire, Swan se rapprocha de lui, jusqu’à venir prendre place sur ses genoux, jusqu’à ce que leur nez se touchent. Il ne manquait que quelques centimètres pour qu’ils s’embrassent. Gabriel tenta de se reculer, de refouler la montée de chaleur qui embrasait son corps. Il ne savait pas quoi faire alors il ferma les yeux et attendit que ça passe, les muscles raidis.
Cependant, les quelques mots prononcés lui firent ouvrir les paupières à nouveau. Il ne pourrait pas lui faire de mal ? Et pourquoi donc, n’était-elle pas humaine ? Avait-elle vécu tant d’horreurs au point d’être immunisée à la moindre peine ? Et pourtant, lorsque son regard plongea dans le sien, il y perçu plus de sincérité qu’il aurait pu attendre. Décidément, Swan était une jeune femme à couper le souffle, dans tous les sens du terme.
Il baissa les yeux à nouveau, entendant la bonté et la force de la jeune femme. Il en était convaincu maintenant, elle resterait avec lui, et ce jusqu’au bout. Il sentit les larmes monter et déglutit difficilement, la gorge nouée.
- Tu vas me faire chialer Swan. Vraiment. Pour quoi je vais passer après, arrête. Dit-il en soupirant lentement, évacuant les émotions par l’air de ses poumons.
Coincé avec elle, jusqu’au bout, pourquoi pas après tout. Il en avait envie et si elle aussi, alors toute cette histoire ne pouvait qu’être positive. Il oublierait, mais elle le savait et elle était prête. Plus rien ne les retenait désormais. Gabriel voulait la remercier mais ne dit rien. Bizarrement, il avait peur de sceller un accord. Alors il laissa la fin de cette conversation couler sous les ponts. Peut-être y reviendraient-ils, peut-être jamais.
Il releva la tête, le regard toujours fuyant sur le visage de sa nouvelle amie, et se mordit la lèvre.
- Est-ce que tu pourrais… retourner t’asseoir ? Je suis pas très à l’aise et… Il se mit à chuchoter. Tout le monde nous regarde…
En effet, les autres clients du restaurant leur jetaient des regards curieux, amusés ou encore dégoûtés. Ce qu’il détestait être le centre de l’attention ! Et puis en plus, il fallait qu’ils mangent, leur repas allait être froid. Il avait plutôt hâte de goûter ce que le serveur leur avait amené.
Ils se mirent plus poliment à table et commencèrent à déguster leur plat. Le sourire revint sur le visage de Gabriel et ils parlèrent de tout et de rien. Comme de vieux amis. Oubliant la funeste fin de leur voyage.
- Tu as déjà voyagé ? Il n’attendit pas la réponse. Tu sais ce que j’aimerais que l’on fasse ? Que l’on aille à la montagne, que l’on trouve un petit village, que l’on s’y installe quelques temps. Et si les habitants ont besoin d’aide, j’aimerais leur venir en aide. Faire quelque chose de bien dans ma vie, donner de ma personne, laisser ma trace quelque part. Tu comprends ?
Il y pensait depuis pas mal de temps maintenant. Jours et nuits. Il savait qu’il ne voulait pas partir en restant l’homme qu’il était.
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Clionestra
Dim 4 Fév - 18:59
Swan Doe
J'ai 25 ans et je vis comme je peux. Dans la vie, je suis une prostituée et je m'en sors c'est tout. → 25 ans, elle croit. → Abandonné vers l'âge de 10 ans avec des cicatrices sur le côté droit. → Ne respect pas son corps. → Ne vis que parce qu'elle n'a pas le courage de mourir.
Cela ne la dérange pas, s’il venait à pleurer. La beauté des êtres c’était qu’ils puissent ressentir des émotions et des sensations. Il s’avère qu’elle ne ressentait plus rien depuis des années… mais ce n’était pas la peine que tout le monde soit comme elle. Elle pouvait partager ce qu’elle ne savait pas avoir, mais savait amener. Elle savait pouvoir donner du plaisir aux hommes avec son corps, même si elle ne savait pas le ressentir. Alors, cela ne la dérange pas. De donner du bonheur alors que son cœur était en réalité aussi froid qu’un caillou que l’on aurait déterré de l’antarctique. Elle l’avait regardé avant de se lever pour retourner manger à sa place. Il pouvait pleurer, crier, criser. Il pouvait faire tout ce qu’il veut, la bonté qu’elle avait vue dans son regard l’avait happé et la happé encore, même de l’autre côté de la table. Elle pouvait compter sur un doigt (donc lui, seulement) le nombre d’homme qui l’aurait repoussé une fois sur ses genoux. Et si désir il pouvait avoir pour elle, il avait la courtoisie et le respect de ne pas le montrer comme un animal en rut. Non… Très clairement, Swan se disait qu’elle pouvait se permettre de lui donner sa vie. Mourir pour être avec lui. Ne jamais le laisser seul. Si Dieu existe, quand elle le suivra dans la tombe, elle le laissera le suivre dans sa réincarnation, qu’importe où et quand cela sera. Elle avait mangé tranquillement, en relevant juste un sourcil pour dire que le fait que tout le monde les regarde, elle s’en fiche. Ils pouvaient regarder. Elle ne les toucherait pas. C’était ce qui comptait le plus. Elle répondait à ses interrogations sur ses pensées sans jamais lui dire son passé. Devrait-elle lui dire ? Elle ne sait pas. Elle n’ait pas sûre. Elle décidera plus tard. Elle avait secoué la tête à la question avant d’écouter ce qu’il proposait pour la suite.
- Je comprends…, souffla-t-elle doucement avant de se rapprocher vers lui, mais il faut que tu saches que mes compétences dans… l’aide ou même tout court sont très limités.
Elle ne savait pas utilisé un tournevis. Si elle avait su avant ses 10 ans, elle ne s’en souvient pas… et après cela avait été compliqué de s’intéressé à des choses comme les marteaux et les burins. Elle pourrait peut-être les jeter sur des orteils malheureux, ça oui. Mais sinon ? Ses seules compétences étaient dans le sexe… Elle ne comptait toujours pas lui dire, mais elle ne voyait pas comment lui cacher qu’elle ne savait rien faire de ses dix doigts. Elle mangeait même les ramens instantanées sans les mettre dans l’eau, comme des chips. Parce qu’elle n’avait pas d’eau dans la plupart des lieux où elle vivait… Ou simplement pas d’électricité ou de gaz. Elle avait apprit à vivre de peu et se débrouiller comme ça… mais de là à aider autrui ?
- Mais dans le principe, ça me convient. Moi, je suis là pour t’aider Toi. Et tu seras mon seul et unique cli…, elle s’arrête réfléchit au bon mot pour remplacer le « client » qui allait sortir trop naturellement, elle finit par décider pour la simplicité. Tu seras le seul pour le reste de ma vie. Moi je t’aide toi, et pour le reste, je te suis où que tu désires.
Elle n’avait aucune peur. Ouais… il pourrait toujours être un psychopathe qui la tue et la viole dans sa caravane… mais elle doute fortement après l’avoir rencontré. Ils finirent de manger doucement pour revenir dans leur maison sur roue. Elle lui montre une zone en souriant que le serveur lui avait conseillée pour un panorama romantique. Bien sûr, elle ne dit pas le mot « romantique » à l’homme et elle le laisse conduire. Une fois où il faut, elle utilise une échelle pour monter sur le toit et elle sort des couvertures et des coussins sans la moindre honte. La débrouille voulait qu’elle puisse dormir n’importe où, et qu’elle sache faire des nids douillets pour elle et les autres prostitués avec peu de chose. Elle finit par se jeter sur le toit, dans les couvertures avant de regarder l’horizon et se mettre en tailleur. Les montagnes et un village a aider. C’était vraiment une étrange idée qu’il avait eu. Mais si ça lui allait, pourquoi pas. Elle le laisse venir alors qu’elle lui sort des chips qu’elle avait acheté dans un distributeur (avec les sous de Gabriel, mais il avait dit oui). Elle se déplace pour venir se blottir dans ses bras sans la moindre gêne, là encore.
- Tu as une idée vers où aller pour ton projet ? Et si tu as peur du regard des autres, comment tu vas supporter d’être le centre de l’attention d’un petit village ? On pourrait aussi essayer de trouver une groupe de gitan qui veut bien de nous, ou un cirque. Je suis sûr de pouvoir faire pleurer les clowns.
L’idée lui fit faire un petit ricanement tout mignon alors qu’elle se retourne pour le regarder avec ses yeux ouverts. Elle avait envie de comprendre comment il fonctionne dans sa tête de petit bisounour. Et il faudrait le dire, aux bisounours, que les prostituées seront toujours plus gentilles avec eux qu’avec n’importe qui. Elle ricane encore à cette idée. Ouais. Elle ne savait vraiment faire que ça, dans ses compétences. Elle lisait mal, avec du temps. Elle écrivait encore moins bien. Elle ne savait pas compter. Elle n’était pas vraiment intelligente, de son point de vue à elle, en tout cas… alors… elle ne voit pas comment elle pourrait venir en aide à quiconque de plus que lui.
Surpris par la réponse de son amie, Gabriel haussa un sourcil. Aucune compétence dans l’aide ? N’était-ce pas ce qu’elle faisait à l’instant ? L’aider ? À son avis, Swan était sacrément douée là-dedans. Il lui sourit avant de se sentir gêné par la suite de son explication. Il avait l’impression qu’elle ne souhaitait que se soumettre à ses envies à lui, et le suivre peu importe où il allait, même si cela ne lui plaisait pas. Il n’en avait pas trop envie, mais il avait finit par comprendre ces dernières heures que la jeune femme n’était pas du genre à changer d’avis aussi facilement. Il fallait qu’il amène la situation différemment.
- Si tu souhaites faire ce que je désire, alors écoute un peu ça : je désire que tu fasses ce qui te plait et ce, sans forcément me suivre. Je ne veux pas que tu te sentes forcée, si tu veux pas aller à un endroit, ou faire quelque chose, tu me le dis. C’est important pour moi.
Il ne savait pas ce qu’elle avait vécu pour en arriver à avoir ce genre d’automatisme et de pensées, et il n’avait pas forcément envie de savoir. Le passé était derrière eux maintenant, et il allait bientôt être complètement oublié par l’un d’entre eux.
- Et pardonne-moi de te contredire, mais en termes de compétences dans l’aide comme tu dis, je trouve que tu t’en sors vraiment bien. Dit-il en lui faisant un clin d’œil. Je ne me fais aucun soucis.
*
La journée commençant à tomber, ils prirent la route pour se rendre dans un endroit pour y passer la nuit. Gabriel conduisait en écoutant les directions de Swan et ils arrivèrent dans un endroit très joli. La vue était magnifique avec un panorama étendu sur la ville en contre-bas. Il sourit en sortant de la caravane, contemplant avec émerveillement cette si belle vision. Perdu dans sa contemplation, il chercha Swan dans la caravane sans la trouver, avant d’en ressortir et de la trouver assise sur le toit du véhicule. Il rit à cette idée et la rejoignit. Une idée qu’il n’aurait jamais eu. Une très bonne idée. Il hésita et son cœur s’accéléra quand elle se blottit contre lui, dans ses bras. Je finirai bien par m’y habituer, pensa-t-il, avant de se placer correctement et de lui rendre son étreinte.
- Oh non, je serai pas le centre de l’attention, mon Dieu, j’en mourrai. Dit-il en riant. J’aiderai ceux qui le souhaitent, pas besoin de faire de discours. Les gens ont toujours besoin d’aide, surtout ceux qui affirment que non. Alors je serai là pour eux. Il haussa les épaules en souriant au ciel.
Il ricana avec elle à l’idée du cirque. Dans les coulisses alors, loin de lui l’idée de se retrouver au centre de la piste et jongler ou faire le pitre avec le clown de la bande. Il serait capable de s’enterrer vivant dans le sable rien que pour ça.
- Je te préviens que s’ils me font jongler devant les gens, je me barre en courant. Je ris en imaginant la scène. Faire pleurer les clowns ? Sacré exploit ! Ils nous vireront illico. Mh, un groupe de gitans, un petit village coincé dans les montagnes, des campeurs égarés, un groupe de personnes loin de la civilisation… Tout me va, tant que l’on sort de la ville.
Il en avait envie, et il avait surtout peur que sa famille le retrouve, malgré le fait qu’il leur avait dit qu’il souhaitait être seul. Il savait qu’ils feraient tout pour le retrouver, égoïstement. Il repensa aux paroles de Swan, au restaurant.
- Tu sais, pour aider les autres, t’as pas besoin de savoir faire grand chose. Généralement, juste parler aide beaucoup. Et même parfois, une simple présence suffit. Un câlin, un paquet de chips, une compagnie, une vue imprenable sur la ville… J’te jure que ça aide. Marmonna-t-il, reflétant ses dires avec ce qu’il vivait à l’instant.
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Clionestra
Mer 21 Fév - 1:57
Swan Doe
J'ai 25 ans et je vis comme je peux. Dans la vie, je suis une prostituée et je m'en sors c'est tout. → 25 ans, elle croit. → Abandonné vers l'âge de 10 ans avec des cicatrices sur le côté droit. → Ne respect pas son corps. → Ne vis que parce qu'elle n'a pas le courage de mourir.
« Je désire que tu fasses ce qui te plait ». Ses paroles l’avaient marqué. Les quelques mots tournaient dans son esprit comme une parole d’Evangile. Comme les murmures des anges que les fous promettent entendre… Est-ce que quelqu’un lui avait déjà dit de faire ce qu’il lui plait ? Et pas seulement pour la virer ou sans le penser réellement ? Ce n’était pas un désir. Elle avait eu un client qui avait dit : « ordonne-moi de faire ce qu’il te plait ». Mais ce n’était pas pareil. L’homme voulait être soumis par une dominatrice et se faire marcher dessus, littéralement, alors qu’elle était à talon. Non. Personne n’avait jamais réellement voulu qu’elle fasse ce qu’elle veut, et alors qu’elle regardait les étoiles, elle sait qu’elle ne pourrait pas trouver ce qui lui plait. Elle était incapable de dire la moindre chose. Ce qui lui plait ? Elle ne sait pas. Elle suit le mouvement de la vie comme une algue suit les vagues alors qu’elle était accrochée au fond marin. Elle suit le mouvement comme les nuages suivent les vents. Elle suit le mouvement comme le bout de bois que l’on jette en haut d’une rivière. C’était ainsi qu’elle vivait. Ainsi qu’elle avait toujours vécu. Ce qu’elle voulait faire ? Elle ne sait pas.
Ce qu’elle devait faire, en revanche, elle savait. Elle savait devoir survivre. Elle savait devoir s’enfuir du foyer où elle avait été mise. Elle savait devoir disparaître de la vue des policiers. Elle savait que personne ne la protégerait, jamais. Elle savait qu’elle devait se battre en donnant ce dont elle se fou complètement. Son corps. Elle se fou de le donner. Il n’était plus qu’un outil qu’elle pouvait bien jeter sans difficulté. Mais l’homme à ses côtés, qui la prenait dans ses bras avec douceur, il n’était pas comme ça. Que dirait-il s’il savait ce qu’elle pensait d’elle-même ? Elle ne compte pas lui dire. Son cœur, à lui, était tellement grand qu’il essayera d’engloutir le sien, si petit. Et elle n’était pas prête à laisser la maladie se faire en lui. Cette sensation étrange et présente que l’on peut disparaître. Alors, elle fera ce qu’elle veut. Jusqu’au bout, elle le suivra. Elle l’écoute le contredire.
- Quand tu viens en aide à quelqu’un, surtout ceux qui ignorent en avoir besoin, cette personne te voit comme le centre du monde. C’est naturel, tu auras l’attention de toutes les personnes que tu marqueras.
Avec un cœur si grand. Ouais. Elle regarde les étoiles et elle se dit que l’homme serait plus la lune que l’étoile. Elle brille tellement, souvent, presque tous les jours alors même qu’elle n’est qu’un croissant, qu’elle aide les étoiles à briller. Et si les étoiles pouvaient avoir des sentiments, et ne pas être des boules de feu en train de mourir, Swan était sûr qu’elles verraient la lune comme le centre de leur univers. Qu’importe que cela soit, astrologiquement, erronée. Ce qui compte c’est l’émotion que ça apporte. Blotti contre lui, elle n’a pas froid et elle se sent bien. Elle sait déjà qu’il devient son centre d’attention, à elle, parce qu’il l’aide sans la savoir. Il lui fait du bien. C’était elle le petit virus, un petit cancer que l’on a jeté à la poubelle à 10 ans et qu’on a laissé partir ensuite pour vivre dans la rue. Elle laisse ses pensées au fond de son esprit et reste dans la situation.
- Ne sous-estime pas ma tête de Calimero, fit-elle avec un petit sourire, Candy… elle dit souvent que j’ai une tête triste qui ferait pleurer les pierres.
Bon, ce n’était pas exactement un compliment. Candy avait été la première à la voir réellement triste. Plus exactement, elle avait été une des rares à la voir après une tentative échouée de suicide. Pas d’hopital. Elle ne s’était pas taillé les veines assez fort pour en mourir. Juste pour foutre du sang partout et se demander pourquoi elle était ainsi incapable de finir sa vie. Elle réfléchit à ses mots. Elle remonte ses yeux vers lui avant de pincer les lèvres.
- Je n’ai pas envie, qu’elle avoue. De donner un câlin, un paquet de chips et une compagnie à d’autre. Je ne pense pas qu’il existe deux personnes comme toi dans l’univers.
Et puis, elle était déjà en train de le toucher, lui, de sa maladie et de son inutilité. Elle n’allait pas câliner les autres. Pourquoi faisait-elle un câlin à un homme ? Parce qu’il ne voulait rien de plus ? Que dirait-elle s’il voulait plus ? Elle dirait oui. Parce qu’elle peut le faire et qu’elle s’en fiche. Mais il ne prendrait pas. Et elle savait, au fond d’elle-même si elle l’avait rencontré le matin même, qu’il refuserait de faire quelque chose avec elle si elle pensait ainsi. Elle reste là, regarde le ciel et cherche à en faire des dessins. Elle se demande quoi lui dire. Comment lui dire.
- Je peux masser, énonça-t-elle alors, si on trouve des personnes avec des douleurs, je sais que je peux masser et ça fait du bien.
Elle ne précise pas qu’avant, elle le faisait comme préliminaire pour les personnes qui le voulaient, qu’elle le faisait nue, ou qu’elle le faisait parfois en enduisant des produits excitant sur le dos… mais les gestes sont les mêmes, non ? Il suffit de trouver le nœud et de le caresser jusqu’à ce que le nœud se défasse et que la tension diminue ? Elle croit pouvoir le faire. Elle peut masser d’autre personne que Gabriel. Mais pas le câlin. Quand elle pense à ça, elle se blottit un peu plus. Non. Le câlin ça va pour lui. Et elle se demande encore une fois pourquoi c’est si important que l’homme obtienne ce qu’il veut. Il n’était qu’un homme, pourtant. Elle ne le connaissait pas. Elle ne pouvait que spéculer sur ce qu’elle avait vue de lui. Elle avait posté la photo sur le mur, du restaurant. Elle devrait en faire une de ce moment… mais elle n’en a pas envie. Elle le veut juste lui. « Ce qui lui plait ». Elle aimerait se souvenir. Et l’idée de lui dire lui fait peur. Il ne la connait pas. Elle avait dit vouloir rester avec lui, quoi qu’il arrive… mais si elle lui disait et qu’elle, elle ne voulait plus de lui ? De ce déchet que l’on jette et méprise depuis autant d’années. Elle frissonne et détourne les yeux pour cacher son visage dans le cou de l’homme. Elle ne voulait pas devenir le déchet de cette histoire, ni lui faire du mal, ni le rendre malheureux alors…
- On va devenir des gentils de la route et trouver des gens à aider. Je te le promets !
- Tant que ce n’est que l’attention de quelques personnes à la fois et pas l’entièreté d’un village, je pourrais le supporter. Dit-il dans un sourire.
Ses yeux dévièrent des étoiles pour rencontrer les cheveux et la peau de sa voisine. Il était bien là, finalement. Il n’avait jamais été très tactile, mais ce contact lui convenait. C’était rassurant, comme si elle illustrait sa promesse d’être toujours à ses côtés. Il rougit légèrement lorsqu’elle se blottit davantage contre lui. C’était plus fort que lui, il ne pouvait pas y faire grand chose. Il s’était toujours battu contre sa timidité, mais ce soir il la laissa couler, parce qu’il se sentait bien. Et il avait la douce impression que Swan ressentait la même chose que lui, le calme, la tranquillité. Une ambiance des plus paisibles.
- Cette Candy m’a l’air assez sûre d’elle, trop peut-être. Dit-il en riant légèrement. En tout cas compte sur moi pour t’arrêter si un jour je te vois en train d’essayer de faire pleurer des pierres.
L’image qu’il avait en tête était assez drôle, bien qu’il savait lire entre les lignes. Il avait déjà remarqué l’absence totale de lueur dans les yeux de la jeune femme. Elle était triste, peut-être triste à faire pleurer un clown ou une pierre, effectivement. Mais Gabriel n’avait pas de doute. Il la rendrait heureuse, il essaierait en tout cas. Et même s’il finit par la briser, ce qui arrivera sans doute avec sa lente chute, elle aura connu la joie et le bonheur, au moins durant quelques semaines, mois. Sa tempe vint se poser spontanément dans les cheveux châtains, oubliant les barrières que sa timidité lui avait fixées.
Les mots suivants lui firent chaud au cœur. Tellement chaud que le malaise s’installa. Il ferma les paupières et soupira. Il avait eu la chance de vivre dans une famille aimante, entouré d’amis plus ou moins proches, mais en tout cas présents lorsqu’il le fallait. Alors soudain, la sensation de les perdre se fit des plus intenses, jusqu’à lui donner le tournis. Jamais il ne les reverrai, et la douleur était terrible. Il ne répondit pas, se contentant de noyer ses pupilles dans les milliers de points lumineux que le ciel leur offrait.
Le silence des minutes suivantes fut paisible, agréable. Le petit vent et les bruits des animaux agissaient comme une berceuse sur l’organisme de Gabriel. Il avait oublié à quel point il appréciait la nature et sa tranquillité. Il aurait dû faire ça plus souvent. La voix claire de Swan vibra en accord avec les ondes du vent. Il ne rouvrit pas les paupières mais un sourire se dessina sur ses lèvres. Tout ce temps elle réfléchissait à la manière dont elle pouvait aider, et Gabriel trouvait cela tout-à-fait adorable et pour le coup, elle prouvait qu’elle avait envie de faire le bien et d’aider les autres. C’est tout ce qu’il demandait.
- Voilà, tu vois. Et tu trouveras d’autres choses avec le temps.
Il marqua une pause, s’imaginant allongé sur le ventre, pendant qu’elle lui massait le dos, rêveur. Il prit doucement une de ses mains et l’observa, palpant la pulpe de ses doigts ainsi que sa paume, comme s’il était un professionnel.
- Ah oui, je suis sûr que tes massages sont incroyables avec des mains aussi puissantes.
Il pouffa à ses paroles sans queue ni tête. Il ne dirait pas non à un massage mais jamais il ne lui demanderait. Il n’était pas du genre à réclamer. En tout cas plus maintenant. Plus depuis qu’il avait décidé d’être bon et de changer pour la fin de sa courte vie.
Mais son cœur se tordit lorsqu’il sentit toute la douleur qui semblait accaparer le corps et l’âme de son amie. Il ne la connaissait pas vraiment, mais pourtant il détesta la voir comme ça. Jamais il ne lui demandera de lui raconter ce qu’il ne va pas. Chacun son histoire, chacun ses démons. Ça ne se partage pas au premier venu. Mais à cet instant, il se fit la promesse de l’aider et de la rendre heureuse, autant qu’il le pouvait. Au même moment, Swan lui fit une promesse, celle d’aider des personnes dans le besoin. Un large sourire transperça ses traits, amusé de la connexion entre leur cerveau. Une promesse ne se faisait jamais seule, alors…
- Et je t’allégerai le coeur, j’éloignerai tes démons autant que je le peux. Je te ferai sourire et je te rendrai heureuse. Je te le promets.
Swan serait la première personne qu’il aiderait durant son voyage.
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Ven 23 Fév - 19:09
Swan Doe
J'ai 25 ans et je vis comme je peux. Dans la vie, je suis une prostituée et je m'en sors c'est tout. → 25 ans, elle croit. → Abandonné vers l'âge de 10 ans avec des cicatrices sur le côté droit. → Ne respect pas son corps. → Ne vis que parce qu'elle n'a pas le courage de mourir.
Elle avait trouvé le massage après de longues minutes, parce qu’elle avait passé en revue ses capacités. Elle n’était même pas une « bonne prostituée ». Elle était plus un défi que les hommes se donnaient. « Hé, tu connais cette fille, elle ne ressent rien même si tu la cogne » « mais elle ne joui pas ? » « Non, jamais ». Et elle avait eu le droit à son lot d’homme voulant prouver être des bêtes au lieu, ou étant des bêtes tout simplement. Toutes les capacités de ses activités passées se trouver lié au sexe et à la maitrise d’un corps dans un acte pervers. Mais elle savait masser. Quand il prit ses mains pour les regarder elle baissa la tête pour observer leurs mains liées. - Je te masserais si tu veux…
Mais habiller cette fois. L’idée lui plu. Vraiment étrangement, elle savait que l’idée lui faisait plaisir. SI elle le touche, ça ne sera pas pour plus, même si ça pouvait y venir les hommes étaient fait de pulsion et d’hormone, mais ça ne serait pas pour ça au début. Cela serait simplement pour défaire ses muscles doucement pour le faire se sentir mieux. Elle lui fit un nouveau petit sourire après sa promesse. Sans lui demander, elle place son nez sous celui de l’homme pour poser sa tête sur la sienne. Elle se sent bien là. Sa main prise dans sa main, son corps contre le sien. Elle avait presque l’impression que le froid qui gelé ses entrailles depuis sa naissance, -ou ce qu’elle voit comme sa naissance-, était en train de fondre doucement grâce à sa proximité. Elle regarde leurs doigts sans rien rajouter, au début.
- Je n’ai pas besoin de ça. Laisse-moi te suivre, juste ça. Je ne crois pas que je sois capable d’être heureuse.
Elle le pense réellement alors qu’elle enferme les doigts de l’homme dans les siens et qu’elle fait une petite pression. Elle ne savait pas être heureuse. Même maintenant, là, dans l’instant, alors même qu’il n’y avait rien pour faire son malheur, elle se sentait froide et morte à l’intérieur. Elle se souvient du jour où elle s’est retrouvée dans les poubelles. Elle se souvient de son réveil dans le froid de l’hiver entouré de l’odeur nauséabonde. Elle se souvient du cri de la femme qu’elle avait surprise en repoussant le sachet noir dégoulinant d’une sauce moisie. Elle se souvient avoir vu le ciel gris. Il ne pleuvait pas. Il ne neigeait pas. Le temps était juste plat de froid comme si on avait colorié le bleu en gris et que le monde ne pouvait plus être coloré. Elle ne savait pas son prénom. Elle avait mal. Elle ne se souvenait de rien que la peur d’être retourné là d’où elle venait. Elle n’avait jamais retrouvé d’où elle venait. Elle observe cette main dans la sienne avant de faire un long soupir.
- Mais merci. De le penser, et même de le proposer. De le vouloir. Cela me … ça réchauffe. Je n’ai très clairement jamais rencontré quelqu’un comme toi dans ma vie.
Qu’est-ce qu’il se serait passé s’il l’aurait rencontré dans la rue ? Passant dans la rue où elle faisait la tapin… se serait-il arrêté pour lui demander des faveurs sexuelles ? Aurait-il voulu l’aider comme maintenant ? Aurait-il détourné les yeux, honteux de ne rien pouvoir faire pour ces « pauvres femmes » et préférant les ignorer ? Ce qu’elle sait, c’est qu’il n’aurait rien pu faire. Elle avait décidé de le suivre, pour cette aventure et puisqu’il a parlé de sa mort, elle le suivra jusqu’à là. Elle avait la sensation qu’il était celui qui lui manquait pour mettre le point final à sa vie.
- Tu as le droit de me poser toutes les questions que tu souhaites pour la suite, mais je pense qu’il est temps que ça se fasse dans un lit, au chaud, le temps se rafraichis, dit-elle en se levant avant de se retourner pour l’aider à se relever à son tour. Demain on trouvera notre prochaine étape.
Un regard triste perça sa joyeuse promesse face à la réponse de son amie. Elle n’en avait pas besoin ou n’arrivait-elle pas à se voir heureuse, tout simplement ? Gabriel penchait surtout pour la seconde option, même si ça ne le réjouissait pas. Le travail serait ardu, complexe et semé d’embûches mais il y arriverait, il en était persuadé. C’était devenu son but, sa raison de vivre avant de lâcher son dernier souffle. Il rendrait Swan heureuse, au moins une seconde.
Il ne répondit pas, sentant que cela pouvait causer plus de tords que de bienfaits. Parfois, il fallait savoir se taire, parfois le silence était la plus grande sagesse. Alors il ne dit rien et patienta, la main toujours autour de celle de la jeune femme.
Puis le sourire qui avait disparu réapparu, plus large encore qu’auparavant. Oui, il en était certain, il arriverait à la rendre heureuse, si déjà rien qu’avec une promesse son coeur se réchauffait, il était sur la bonne voie. Il rit doucement et lui mit un coup d’épaule.
- C’est la première marche vers le bonheur, Swan, attends-toi à être surprise. C’est une promesse et je la garderai jusqu’à la fin. T’as peut-être rencontré le pire type du monde si tu voulais rester dans tes ténèbres.
Il lui fit un clin d’œil et un frisson lui parcourut tout le corps. C’est qu’il commençait à faire froid, sur le toit du camping car par cette nuit fraîche. Comme si elle l’avait elle aussi senti, elle proposa de continuer la conversation sous les draps au chaud. Il n’en fallu pas davantage à Gabriel pour qu’il empoigne la main tendue et se lève. Il acquiesça en souriant et rentra à l’intérieur, sur les talons de la jeune femme. La banquette n’était pas bien épaisse mais il savait que ça ferait l’affaire. Et puis si jamais l’un des deux ne dormait pas bien, collé ainsi l’un à l’autre, il n’hésiterait pas à transformer le siège passager en lit douillet. Quand il était vraiment fatigué, il n’avait pas besoin d’un matelas moelleux de toute façon. Surtout maintenant, avec ses épisodes d’oubli, son sommeil avait tendance à l’emporter très loin.
Légèrement gêné face à la situation, il ôta ses vêtements jusqu’à ne garder que son caleçon et son t-shirt. Il n’était pas encore assez à l’aise pour dormir torse-nu. Il était bien trop pudique pour ça. Il se glissa rapidement dans son sac de couchage et se cala sur la banquette, allongé sur le flanc, face à la place vide.
- Tu sais, je te demanderai pas ce que tu as vécu. Je sais faire taire ma curiosité quand il le faut. Je t’écouterai si tu veux en parler, mais jamais je te demanderai, je veux pas te mettre mal à l’aise. Et puis… j’ai pas forcément besoin de connaître tes malheurs pour savoir que tu as besoin d’un câlin.
Les joues rougies par son excès de confiance, il tendit les deux bras vers elle, ouverts à un câlin réconfortant. Parfois il ne fallait rien de plus. Et là tout de suite, il ne savait pas s’il était le plus à plaindre dans ce camping car.
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Clionestra
Dim 7 Avr - 21:17
Swan Doe
J'ai 25 ans et je vis comme je peux. Dans la vie, je suis une prostituée et je m'en sors c'est tout. → 25 ans, elle croit. → Abandonné vers l'âge de 10 ans avec des cicatrices sur le côté droit. → Ne respect pas son corps. → Ne vis que parce qu'elle n'a pas le courage de mourir.
« Rester dans ses ténèbres ». Elle ne savait pas réellement y être. Son monde avait toujours été ainsi étriqué, guider par un instinct de survie plus que par un désir de vivre. Alors, elle ne voyait pas comment sortir des ténèbres, puisqu’elle ne s’y sentait pas enfermé. Elle avait l’impression d’être parmi les ténèbres. On l’avait mis à la poubelle, non ? C’était bien la preuve que l’on ne voulait pas d’elle à la lumière. Le monde l’avait fait ainsi. Elle n’était d’ailleurs pas l’image que l’on se faisait d’un ange. Parfois, elle avait l’impression que même ses cheveux bruns donnaient l’impression qu’elle vivait dans la noirceur. Elle avait suivit l’homme à l’intérieur en pensant à tout ça. Si seulement elle pouvait lui donner sa vie. Mourir tout de suite et lui offrir le reste de sa santé. Elle était en parfaite santé, elle. Hormis les quelques cicatrices qu’elle portait, elle était tout à fait saine. Elle n’avait pas de MST, heureusement dans son métier, mais elle n’avait jamais attrapé la grippe, le Covid lui était passé au-dessus de la tête, elle n’avait jamais eu de migraine ou de maux de ventre face à ses règles. Elle n’avait jamais souffert d’un virus. Les coups étaient suffisants. Et c’était pour ça qu’elle aimerait lui donner sa santé, lui offrir ce qu’elle possédait et qui était d’or pour lui, pendant qu’elle s’en fichait du plus profond de son cœur. Elle le laisse se préparer alors qu’elle le regardait en biais. Il était étrange de le voir faire. Elle fait un sourire quand elle observe sa manière gênée. Il était adorablement mignon. Il était comme les clients timides qu’elle n’avait que rarement. Et pour une fois, Swan ressentait réellement une douceur émanait de lui. Parfois, les clients les plus timides étaient en faites les plus sadiques. Le dernier en date aimait étrangler ses victimes alors qu’il prenait possession d’elles. Pas joyeux. Swan tourna la tête vers son sac. Elle n’avait pris que très peu d’affaire, tellement serré dans son sac que ça en devenait ridicule. Elle se demanda comment dormir. Elle dormait nue, elle, normalement. Totalement nue. Pourquoi se priver ? Surtout là où elle vit, entouré d’autres femmes dont le corps était marqué, la nudité était un fait simple. Elle enleva son bas, le posant après l’avoir plié, sauf qu’elle ne portait pas de culotte. L'homme pourrait voir son postérieur parfaitement, mais elle n'était pas pudique. Elle en mit une. Elle observa son haut. Elle pourrait mettre le plus ample ? La phrase de l’homme la fit se tourner.
- Non, qu’elle fit doucement alors qu’elle attrapa le premier t-shirt venu pour le mettre sur son épaule et ne pas risquer de louper l’occasion de se mettre contre l’homme. Non.
Elle glissa dans ses bras. Le débardeur pour le pyjama sur le côté. Elle le changera plus tard, elle en avait le temps. Elle se colle à l’homme. Elle remonta une jambe sur lui et décida de poser sa tête contre son épaule. Elle se colle à lui. Comme une moule à son rocher et cache son visage dans son cou. Elle n’avait pas de sous-vêtement, sauf ce que Candy avait caché pour elle, elle la remerciera d’ailleurs. Elle se mit à caresser son bras. Elle aimait bien le contact qu’elle avait avec cet homme.
- Si tu ne poses pas de questions, je ne dirais jamais rien, qu’elle avoue contre lui.
Elle était incapable si on lui demandait. Elle ne savait même pas si elle pourrait le faire, pour tout avouer, s’il lui demandait. Comment expliquer qu’elle était simplement un déchet ? Une personne que l’on avait jeté, au moins deux fois ? Elle n’était rien du tout. Elle avait envie de le toucher pour lui montrer, et elle se dit que, si elle ne pouvait pas parler… Il pouvait toucher. Elle attrapa sa main et la posa sur son bras, pile sur une morsure qu’elle avait caché sous ses tatouages. Elle avait envie de pleurer, alors qu’elle n’était pas la personne la plus à plaindre dans ce camping car. Elle, elle avait fait le choix en le rencontrant de mourir. Lui, il devait juste subir. C’est tout.
Non ? Il fronça les sourcils, pensant tout d’abord qu’elle disait non à sa proposition de réconfort physique. Oh… Et bien tant pis alors, ce n’est pas si grave. Il se flagella de cet excès de confiance en lui et commença à refermer ses bras pour se positionner convenablement. Pourquoi avait-il pensé qu’il pouvait demander un câlin comme ça à une femme qu’il connaissait à peine ? Il avait cru que ça ne la dérangeait pas… S’était-il fourvoyé depuis le début ? Mais, alors qu’il rougissait de sa bêtise, honteux, Swan détruisit tous ses doutes en s’engouffrant entre ses bras. Ah… Donc, tout allait bien ? Gabriel était perdu à cet instant mais il se contenta de serrer la jeune femme en manque d’affection dans ses bras. Ou bien était-ce lui qui était en manque d’affection ? Peut-être était-il simplement égoïste.
Finalement, des explications vinrent à propos de ce non encore flou. Elle ne souhaitait pas raconter sa vie d’elle-même, ce que Gabriel comprenait tout à fait. Il savait ce que c’était de ne recueillir rien d’autre que de la pitié et des regards tristes. C’était tout bonnement un enfer. Rien d’autre que la pire sensation du monde. Les joues rouges, il se colla contre son corps fin et posa le côté de son visage contre le crâne de Swan. Le contact était doux, agréable. Cela faisait une éternité qu’il n’avait pas ressenti ça : un contact sans ambiguïté, juste paisible. Évidemment, sa timidité maladive le rendait rouge comme une tomate, mais il savait que cette sensation allait s’apaiser avec le temps. Du moins, il l’espérait.
- Ok, répondit-il d’une voix étouffé contre ses cheveux. Mais c’est donnant-donnant. Je te pose une question, et tu m’en poses une ensuite. Et si tu veux arrêter, on arrête. Si tu te sens mal, tu me le dis.
Il ne souhaitait rien d’autre que passer un bon moment, connaître la dernière personne avec qui il passerait sa vie.
La jeune femme prit sa main pour la poser sur son bras. Il la caressa doucement, jusqu’à sentir des aspects peu commodes sur la peau d’une femme. Des cicatrices ? Non, une cicatrice. Trop grosse pour être « normale ». Remontant légèrement la tête, il ne distingua rien d’autre qu’une peau tatouée. Il ferma les paupières et pinça les lèvres. Qu’avait-elle vécu de si atroce pour cacher à ce point ses émotions et ses plaies ? Pouvait-il vraiment lui demander ? Il ne voulait pas qu’elle prenne cela pour de la curiosité morbide. Mais après tout… Elle lui avait donné son accord.
- Ça te fait encore mal ?
Il ne savait pas vraiment comment amorcer la chose. Ses doigts passaient autour de sa blessure, dessinant des formes complexes. Il se rendit compte à cet instant qu’il voulait tout savoir d’elle. Comment cela s’était passé, qui était les gens qui lui avait fait du mal, ce qu’elle faisait dans la vie, la véritable raison de sa présence ici avec lui. Tout. Mais il n’avait pas la force de lui demander d’un coup. Il avait peur des réponses qu’elle allait lui donner.
@ Nemo
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