Sherwood verrouilla son esprit. Si d’ordinaire il ne verrouille que sa mémoire, là, il était en train de se bloquer auprès de tout le monde. Adam pouvait le sentir. Il lui lança un autre regard, inquiet malgré lui alors qu’il essayait de faire passer dans le lien de la meute un réconfort. Sherwood attrapa son chat qui se mit tel un enfant contre son torse et se mit à ronronner fortement comme si cela pourrait être plus efficace qu’Adam. Mais rien n’y fit. Il se disait que perdre la possibilité de devenir stable était en train de lui arriver et qu’il n’avait aucun droit de lui demander un tel sacrifice. Il ne la quittait pas des yeux et se concentra sur la sensation de calme d’Adam, et sur le ronronnement. C’était mieux que d’écouter, bien qu’il le fasse malgré tout. Il savait ce que tout le monde pensait, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Elle avait fait exploser quelque chose dans son esprit. Si elle n’était pas là pour l’aider à tenir la bride au déferlement… alors tout finira par exploser, c’était une certitude. Et Adam ne serait pas apte à l’arrêter avant qu’il n’eut fait de sérieux dégât. Adam regarda son loup, puis le second alpha. Il pouvait comprendre l’inquiétude et tout le reste. Il pouvait même comprendre qu’il refuse en bloc de les laisser. Cependant, il laissa échapper un minuscule soupire.

- Pas plus de deux loups, qu’il précise, je ne veux pas devoir à risquer des combats de territoire. De plus, ils devront venir ici pour rencontrer mes loups et accepter mes règles. Sinon, ça ne sera pas possible.

Il lança un nouveau regard vers Sherwood. L’idée d’avoir la sorcière qu’il voulait avec lui aurait pu être bonne… mais avec des loups d’une autre meute, il ne supporterait pas l’intrusion chez lui.

- Nous avons une maison témoin dont nous nous servons, elle sera à votre disposition.

Sherwood finit par s’extirper de la maison à son tour. Il savait bien que tout le monde suivrait ses faits et gestes, surtout maintenant qu’il avait fait comprendre sa détresse. Il s’en voulait. Mais pas tant pour avoir laissé échapper un sentiment qu’il n’aurait pas du que d’avoir obligé la jeune femme à rester avec lui. Elle lui avait proposé de la tendresse et lui la récompenser en l’enfermer. Il resta assez loin pour ne pas entendre sa conversation, puis il s’avança pour faire une révérence d’excuse. Sherwood faisait parti des rares loups capables de faire preuve d’autant de … imprudence ? Il lui tendait sa tête en se courbant ainsi vers elle. Il faisait un geste qui le rendait vulnérable. Il le savait et tout le monde le savait… mais c’était un geste d’autant plus important.

- Je vous prie de m’excuser. A cause de moi, vous voilà coincé ici un peu plus longtemps.

Il voulait lui expliquer ce qu’il s’était passé. Il voulait lui dire l’appréhension qu’il avait d’avoir l’occasion de se sentir mieux, libérer, et l’idée qu’elle parte. D’ailleurs, même l’idée qu’elle parte dans une semaine ne lui plaisait guère… Il ne pouvait cependant pas le dire. Il n’était pas en droit de le dire. L’image, fugace, de Ben lui expliquant (ou plus exactement s’énervant contre Warren mais il était là) qu’il ne pouvait pas demander à celle qu’il aime de rester auprès de lui comme il le voulait se fit. Et il la repoussa. Ce n’était pas pareil. Ben était amoureux de sa compagne, lui, il avait besoin d’elle. C’était pire. Il attrapa Pirate et lui tendit, en gag de bonne foi, le chat était un totem important.

Sherwood, malgré lui, pensa qu’ils avaient ça en commun. Chez lui. Il essaie de voir le lieu qu’il pourrait appeler ainsi, mais il ne voyait rien. Pas de maisons, même pas son frère, pas de huttes ou de grotte, pas de forêt ou de bois. Il n’y avait rien dans son esprit où se rattacher. S’il avait pris la décision de rester avec la meute d’Adam… il savait aussi que ce n’était que provisoire. Aucun alpha censé n’accepterait un loup qui était plus vieux que tous les autres loups de la meute réunis. Il pourrait demander de l’aide au Marrok, mais l’idée d’aller mettre un pied dans une fourmilière le déranger. Il n’avait aucune envie de rejoindre un de ses deux neveux… bien qu’il se sentirait plus à l’aise de commencer par rencontrer celui qu’il savait n’avoir jamais rencontré. Samuel était avec lui pendant sa première transformation. Sa mère avait transformé son mari, ses deux fils et son petit-fils en monstre, leur imposant une nouvelle vie. Leur imposant la souffrance et le combat. Il ne se souvient pas avoir combattu le loup au début… pourtant, il avait dû le faire un jour. Mais au début… Au début quand la souffrance était nouvelle, quand la situation était inédite, quand personne ne savait ce qu’il se passe, encore moins le père qui savait tout… alors, le loup avait dû prendre le pas plus d’une fois, les laissant simplement grelottant dans le froid quand ils avaient fini leur œuvre. Pourrait-il accepter ce qu’il avait fait ? Parce qu’il le savait. Aussi fortement qu’il savait être le frère de Bran Cornick, il savait avoir fait des actes abominables sous le joug de sa mère. Il entendait des cris, parfois, dans les vagues de souvenirs qu’il refoule. Il ne sait pas s’il supporterait de savoir la vérité… mais il espérait y arriver pour se donner la mort s’il se sentait à nouveau partir. Bref. Erin.

- D’accord, fut le seul mot qu’il réussit à dire au début.

Simplement, d’accord. Il était d’accord pour ne pas s’en faire… ou pour faire semblant parce qu’il savait que l’idée de l’avoir emprisonné dans une situation qu’elle n’apprécie pas n’était pas un acte courtois. Il la laisse s’approcher, lui tend son bras sans même faire attention à sa propre sécurité et l’écoute. Il y a un minuscule sourire qui apparu sur ses lèvres. Minuscule mais présent.

- J’ai promis d’essayer, je fais de mon mieux.

Et c’était la vérité. Il y arrivait même un peu mieux qu’avec Mercy, qui avait même essayé de lui ordonner en utilisant les liens de la meute à travers Adam… Ce qui avait prouvé quelque chose dont il ne voulait pas débattre ici. Pouvoir refuser un ordre avait deux possibilités, ou la personne était un oméga, ou il était plus dominant que celui donnant l’ordre. Adam n’en avait jamais rien dit. Mais il savait.

- Les loups n’arriveront pas tout de suite, vous voulez aller directement aller à la maison témoin ?

Parce que… dans tout ça, il l’avait obligé à rester en donnant l’excuse aux alphas que c’était pour trouver qui avait fait ça… mais la réalité était que c’était pour lui… comment devaient-ils faire alors ? Est-ce qu’ils devaient prévoir des rendez-vous secrets ? Pour qu’elle lui fouille le cerveau ? Ou devait-il prévenir son alpha ? Leur alpha ? Pour qu’il puisse y avoir au moins quelqu’un pour lui mettre une balle dans la tête s’il devenait trop violent ? Pourrait-il devenir violent avec la jeune femme si un souvenir l’était un peu trop ? Il s’inquiétait réellement… et s’il voyait un moment particulièrement violent, ou il était particulièrement en colère, et qu’il ne la blesse, elle, en voulant se sauver de son propre esprit ?

- Est-ce que vous savez vous servir d’une arme, Ma, il allait dire « Mademoiselle mais se reprit avec une pirouette surprenante, ma pivoine.

Oui… il venait de la surnommé « sa pivoine » et il eut même la délicatesse d’en rougir. Mais il avait bien trop peur de la perdre en l'instant pour risquer un Mademoiselle, et en plus elle sentait cette odeur délicieuse alors... Voilà.

Il l’observe et fait un nouveau faible sourire quand elle propose de s’avancer pour avoir du temps à lui accorder. Il voulait bien prendre tout son temps. Il réfléchit à ses paroles, il ne savait pas du tout quel était le métier de la jeune femme… elle ne semblait pas avoir besoin d’un traducteur. Il était assez bon en comptabilité, mais simplement parce qu’il en avait appris les bases, il ne sait pas s’il pourrait lui venir en aide plus que cela. Ainsi, il ne proposa pas, même si elle pourrait lire cette réflexion au fond de ses yeux. Après tout, si la jeune femme lui venait en aide pour retrouver la mémoire, il pourrait lui rendre la pareil… il ne savait juste pas encore comment.

- Je vous accompagne alors.

La ramener, elle et les autres, c’était quelque chose qu’il devait faire. D’ailleurs, Adam voulait qu’il soit à la disposition des personnes à qui il demandait de l’aide… Il y avait certainement une chambre de prévu dans ce même hôtel si Sherwood en ressent le besoin. En avait-il le besoin ? Non. Mais il y pensait sérieusement juste pour apaiser la tension qu’il ressentait au fond de ses trippes. Et le surnom qu’il venait de lui donner la fit rire. Au moins, n’était-elle pas vexée par cette marque de possession qui était tout à fait dû à la panique de son départ possible qu’un désir de l’avoir rien qu’à lui. Son loup grogna dans sa tête et il le fit taire. Non… mais oh ! Il observe son arme et opine du chef.

- C’est parfait, répondit-il en hochant la tête avec un regard clairement approbateur en louant silencieusement la qualité de chef de son père.

Donc, s’il devenait fou, et qu’elle était prête, elle pourrait lui mettre une balle dans la tête. Il faudrait qu’il la prépare à une telle éventualité mais ça ne le dérangeait pas tant que cela, s’il devait être tout à fait honnête. L’idée de mourir ne l’effrayait pas. L’idée de lui faire du mal en se souvenant l’effrayait bien plus… il fallait choisir son combat. Entre la vie, mais la perte de contrôle, et la mort, il avait fait son choix. Il ne lui expliqua cependant pas, ce n’était pas le moment d’un tel aveu. Il lui tendit son bras à nouveau.

- Mais je ne vous crains pas, fit-il alors que le vent glissa doucement dans ses cheveux pour lui faire sentir son odeur à nouveau.

Le muguet. Sa Lily. Il eut un profond respect pour la jeune femme qui venait tout au fait qu’il se sentait confiant pour la suite. Même si elle venait à le tuer, parce qu’il le fallait, il n’avait pas peur d’elle. Même si elle allait faire de la purée de son esprit, il la laisserait faire. Dans l’ordre des priorités, garder le contrôle, se souvenir, et survivre. C’était ainsi. Il la ramena à l’intérieur et précisa à tout le monde qu’il ramenait une partie de personnes restantes à l’hotel. Il les amena, les escortant jusqu’à leur chambre, chacune, en leur souhaitant une bonne nuit et en étant toujours aussi cordiale (il a même réussi à ouvrir une porte sur deux à Erin, enfin ! Cette capacité qu’elle avait de refuser, ça le faisait rire mais il était aussi têtu, parfois. Il croit). Bref, le lendemain, il était au rendez-vous. Il avait utilisé la chambre d’hôtel pour se changer et se nourrir mais avait préféré faire le guet à l’extérieur pour vérifier les allers et venus des gens. Il savait que l’hôtel était fait de telles sortes qu’il ne pourrait pas voir une personne s’échapper… sans qu’ils utilisent des pouvoirs, et ça aussi il pouvait le voir. Donc, il avait veillé jusqu’au lendemain et avait à peine dormi… Il avait beaucoup pensé à Erin. Beaucoup trop. Et à Lyun, un peu. Il s’était simplement dit que si Nabi n’était pas apparu dans la vie de Ben avant, il y aurait eu moyen que Ben décide que c’était la seule femme qui compte au monde. Tout le monde savait qu’il adorait se faire nourrir. Il était même plus gentil avec Darryl qu’en venait les repas de meute parce qu’il savait qu’il allait se remplir la panse. Bref, au matin, il se rend dans le self pour prendre un petit déjeuner au loin, laissant la meute tranquille mais vérifiant toujours que tout se passe bien. Il était propre, semblait reposer et toujours sur le qui-vive. Il fit un signe de tête comme salutation silencieuse à chaque personne venant prendre le petit déjeuner et se força à ne pas proposer les chaises aux femmes comme le voulait la loi. Oui. La loi. Il savait qu'il ne pouvait pas réagir avec les sorcières comme il le faisait avec les femmes de la meute. Même Ben avait appris à ne plus se formaliser des actes de courtoisie pour sa femme... Et Sherwood était le seul qui en avait le droit. Pareil pour Mercy, bien qu'Adam lui dise d'arrêter parce que sa femme lui disait... et pour Jesse. Bref. Il ne le faisait pas, que parce qu'une journée ne suffisait pas pour comprendre que ses gestes étaient aussi courtois que coutumiers et non pas un risque de "voler" leur femme. (// Sauf une chuuuut)

Sherwood avait accepté la discussion et les attentions de la meute avec douceur. Qu’importe comment on le voyait, peu était ceux qui pouvaient l’imaginer dominant ou cruel. Il se demandait s’il faisait bien de le voir de manière si inoffensive… après se souvenir que sa jambe en moi suffisait la plupart du temps à donner cette impression d’être vulnérable. Il n’avait aucune envie de devoir se battre pour prouver ce qu’il était, sa force et sa vigueur, et encore moins son âge vénérable. Il avait écouté le chef et avait été incroyablement silencieux. On pourrait presque le croire muet, tant il n’avait rien dit. Parfois, il lança un regard vers Erin. Il trouvait cela étrange de voir quelqu’un d’autre s’enfermer dans son esprit, comme lui-même le faisait parfois. La jeune femme semblait ailleurs… ce qui était à remercier puisqu’elle n’avait pas pu voir le regard d’intérêt purement physique qu’il avait coulé. Il se demandait un instant pourquoi il s’intéressait autant à elle. Est-ce réellement qu’à cause de sa magie, qu’elle lui offrait ? Ou était-elle belle et avait-elle eu le mérite de la faire le regarder réellement. S’il pouvait imaginer facilement Mercy, Jesse, Honey ou Nabi, il n’avait pas eu l’impression de les voir comme des « femmes » mais comme des « loups / coyotes / humaines ». C’était des corps, pas des personnes. C’était compliqué. Bref. Il loua un peu la chance de faire que la petite sorcière n’eut pas remarqué ce regard, qui n’avait duré qu’une seconde avant de détourner les yeux. Pirate sur sa nuque attendait de savoir ce qu’ils allaient faire de leur journée, comme l’ami fidèle qu’il était… et le pot de colle, on n’oublie pas. Il attendit et lui fit une révérence de courtoisie.

- Bonjour. Je n'ai pas dormi. Et vous?

Il avait BIEN fait en sorte de ne pas dire « Mademoiselle » ou « Ma Lily » ce qui serait le pire des deux. Cette appellation lui faisait bien trop plaisir, surtout qu’elle ne l’avait pas refusé… et il serait apte à la dire à nouveau s’il n’y faisait pas gaffe. Quand elle s’approche et le touche, il ne bouge pas. Immobile comme toujours quand elle se permettait une familiarité désarmante avec lui. Il ne voulait pas faire un geste brusque qui la repousse, ou même qui passe pour agressive. Il fronce les sourcils.

-  Il y a toujours quelque chose qui essaie de se frayer un chemin dans mon esprit, commença-t-il alors qu’il s’intéressa à son esprit –justement-.

Il laissa son loup dans un coin et le brouillon de ses souvenirs se refit avec plus de force. Il y avait la tempête à l’intérieur. Parce que même s’il savait qu’il aurait l’aide de la jeune femme pour le soutenir dans ses retrouvailles avec son passé… Sa mémoire, elle, ne le savait pas. Elle continuait de venir par vague contre les digues et essayait de le noyer. Il ferma à peine les yeux une seconde pour les rouvrirent.

- Il serait plus prudent d’être seuls pour cela, Ma ... Lily.

Flûte. Il papillonne des yeux et observe un instant autour de lui avant de revenir sur elle. Il pencha la tête à peine pour lui exprimer ses regrets. Si elle le faisait paniquer, comme son départ ou le fait de proposer de laisser sa mémoire revenir en plein milieu de la rue, c’était normal que le surnom débarque ainsi. Il ne voit pas comment il aurait pu faire autrement. Il finit d’enrouler ses doigts autour des siens et fit ce petit sourire à peine visible qu’il lui avait déjà fait la veille. Celui qui ne voulait rien dire qu’un peu de tendresse dans ce monde de fou.

- J’ai peur de ce dont je pourrais me souvenir, avoua-t-il si bas que seul Erin aurait pu l’entendre.

C’était aussi la vérité brute. Et il avait remarqué que la jeune femme était le genre à dire les choses sans passer par quatre chemins, il prit la décision de faire de même avec elle… mais toujours avec le respect qu’il doit à une lady.

Il venait de recevoir un clin d’œil là ? Il n’était pas sûr de ce qu’il venait de voir. Il ne savait même pas avec précision ce qu’il devait en déduire. Il papillonna des yeux alors qu’un petit souvenir essaya de traverser son esprit. Il resta loin de lui pourtant. Un autre clin d’œil fait par un homme. Par un frère ? Par son frère ? Il essaya de secouer la tête doucement avant de faire comme si rien ne s’était passé… tout était tout à fait normal… Rien n’était bizarre dans cette situation. Il n’avait même pas répondu que c’était elle qui l’avait tenu réveiller. Il avait eu envie de répondre pour le surnom, lui expliquer et se protéger des remarques… mais il ne pouvait pas le faire. Comment lui expliquer qu’il préférait l’avoir en Lily, si cela lui évite qu’elle prenne son avion pour disparaître. Il ne pouvait simplement pas le dire. Surtout que ça ne serait terriblement pas respectueux. Il ne pouvait même pas lui expliquer tout ce qu’il y avait dans sa tête. Elle ne semblait ne pas avoir peur de ses souvenirs, quand lui en était tétanisé une bonne partie du temps. Il lui fit un regard d’haussement de sourcils quand elle l’empêcha, par deux fois, d’être galant. Il allait finir par grogner… même si ça serait un grognement « pour rigoler ». Il s’enferma à nouveau dans son esprit. Laissant les loups entre eux. Il les observa, les jaugea et observa leur manège entre eux. Il était assez simple de comprendre les sentiments des uns et des autres. Il observa son « ennemi », et eut du mal à brider le grognement que faisait son loup. Il le suivait du regard et analysait rapidement qu’il pourrait lui bouffer le visage en peu de temps, avec ou sans sa jambe. Son loup se calma à cette idée. Il pourrait bouffer tout le monde.

- Sherwood, rectifia-t-il simplement avec un petit sourire vers Erin avant de faire une révérence à son tour…

Sauf qu’il ne quitta pas le loup des yeux… L’homme voulait réellement se mettre entre lui et sa seule chance d’être complètement lui ? Non. Ce n’était pas pour ça que son loup n’aimait pas la position du loup. Son loup approcha de son esprit, fit apparaître son loup, à peine une seconde, avant que son sourire n’apparaisse aussi pour calmer le jeu. Son loup savait. Il savait… et si le Félix continuait de vouloir le défier comme ça, il allait le savoir aussi… Oui. Il ne l’avait pas réellement défié mais c’était tout comme.

- Ma Lily, fit-il avec douceur et toujours un petit mais perceptible sourire, je pense que nous devrions amener vos amis manger un peu. Et les présenter à Adam. Il sera ravi de rappeler les règles territoriales de notre pays. Messieurs, si vous voulez bien me suivre ?

Il tourna le dos pour revenir vers la voiture. Il observa un instant le Mathias… il y avait quelque chose qui clochait chez lui. Pas chez le Mathias. Il y avait quelque chose dans sa manière de parler qui lui rappeller… quelqu’un ? Il ne sait plus. Quand il ouvre la portière (oui, il a réussi cette fois en donnant la place de devant à Erin), Pirate sauta sur lui. Il s’approcha ensuite, en l’utilisant comme un meuble, vers Mathias. Il ronronna avant de se tourner vers Félix… Il feula et sauta sur Erin d’une manière protectrice. Sherwood sourit à nouveau.

- Messieurs, je pense que nous serons trop dans cette voiture. Je vous rejoins directement à la maison.

Le français eut le droit à un regard à nouveau appuyé alors que son esprit essayait de se souvenir. Il tendit ses clés à Mathias pour la même raison. Pirate quémanda encore des caresses à Erin, puis sauta au sol. Il s’approcha de Mathias et de Léonard pour se frotter sur ses jambes. Puis, il lança un regard à Félix et feula à nouveau pour la forme avant de rejoindre Sherwood qui était déjà transformé. Oui, avec une rapidité qui déconcerte. Il attrapa sa prothèse et la déposa au sol. Puis, il se pencha pour que son chat monte sur son dos. Il s’approcha d’Erin, lui donna une tape sur la main… son loup avait tellement besoin de ce contact que Sherwood lui laissa cette opportunité. Puis Pirate en fit de même. Puis, ils partirent en courant. Son chat tenait bien sur sa fourrure. Il arriva avant la voiture et attendit que la voiture se gare. Pirate descendit de lui, s’approcha et miaula jusqu’à ce qu’Erin ouvre la porte. Il sauta à la place et posa une main sur Erin puis s’approcha de la prothèse. Si quelqu’un avait prit les affaires de Sherwood, il n’en fit pas cas. Il attendait simplement. Adam arriva pour se présenter aux nouveaux et leur proposer de rentrer à l’intérieur. Sherwood revient contre Erin, sans la toucher cette fois, mais pour la protéger comme il comptait bien le faire. Pirate se mit de l’autre côté. Un vrai chien de berger. Sherwoord lança un regard à Félix. Il donnait l’impression de ne pas le voir comme une menace, alors même qu’il pouvait le penser plus faible… puis, il regarda Mathias… et quelque chose se passa encore dans sa tête. Il avait vraiment mal à la tête surtout quand le français parlait ainsi. Il s’approcha un peu plus d’Erin.