A Tale of Love, Monsters, and a little bit more [Clionestra x Jen]
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Clionestra
Mar 11 Juil - 0:26
Riftan Calypse
J'ai 30 ans et je vis à Anatol, mon duché depuis que j'ai 14 ans. Dans la vie, je suis duc et général d'un cargaison de soldat et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je n'ai pas vue ma femme depuis trois ans. J'ai dû l'abandonné sans notre première nuit alors que je l'aime depuis 9 ans. → Seul héritier du duché. → Honoré par le roi pour ses prouesses contre les monstres. → Possède une épée fait dans le sang et les os d'un dragon noir. → A dû mal à exprimer ses sentiments sur son visage → Ne sait pas comment les exprimer en plus → Semble froid, glacial voir méchant quand on ne le connait pas. → Il possède pas mal de cicatrice de ses croisades. → Il dort peu. → N'a jamais eu le temps de s'occuper des femmes
Riftan ne savait réellement pas comment faire pour garder sa contenance. Il ne savait pas comment lui parler. Il ne savait pas comment la regarder, ou au contraire s’il valait mieux ne pas la regarder. Il ne savait pas s’il pouvait respirer et la regarder en même temps. C’était si compliqué dans son esprit. Il ne pouvait pas deviner que la jeune femme était si … clairvoyante ? Non. Ce n’était pas le mot. C’était une insulte à son intelligence que de croire qu’elle n’allait pas le comprendre … Mais… Il espérait qu’elle le dirait plus tard, quand elle aurait compris son attachement pour elle. Plus que maintenant, deux jours après son arrivé à Anatol… Il se sentait plus vulnérable que face à une horde de monstre, c’était dire. Il se gratte l’arrière de la tête avec une pointe de gêne.
- Je suis plutôt … élémentaire, avoua-t-il simplement comme pour s’excuser de ses propres lacunes.
Il n’était pas littéraire. Il était loin d’être littéraire. Il était le genre … élémentaire, oui exactement. Il était le genre de personne qui faisait les choses de manière instinctif. Quand il combattait, il ne réfléchissait pas, il faisait, il agissait. Il n’était pas le genre à tergiverser. Il la regarde et fronce les sourcils un instant, avant de pencher la tête doucement en pleine réflexion.
- Celle de la bibliothèque est plus compliqué… mais je doute qu’elle soit … je veux dire, tout est élémentaire chez moi. Cela fait parti de mes défauts. Je devrais m’en excuser d’ailleurs. Je me suis simplement dit que cela vous ferez plaisir …
Parce que … Et bien... Il savait ses compétences et ses connaissances. On ne pouvait pas être un bon leader sans connaître ses propres limites. Dans les mots, dans les stratégies des mots, il laisse les autres faire. Alors il ne sait pas trop pourquoi elle pense que l’autre énigme, celle qui proposait d’aller jusqu’au boudoir de la maitresse de maison, une petite pièce de bois et de branche très agréable, était plus compliqué. Il fallait simplement qu’elle décale toutes les lettres d’une lettre dans l’alphabet pour avoir le nom de la pièce. Et dans cette pièce, il y avait une lampe verte. Le même vert que le vert utilisé pour écrire le message. C’était enfantin. Il ne pense pas que cela soit si compliqué. Il se mit à rougir.
- C’est … je me suis dis que c’était plus … plus … mieux. Pour parler de ce que je ressens. Je me suis dis que vous le dire à l’écrit, ça serait plus doux, pour vous. Et plus … honnête.
J'ai 24 ans et je vis à Anatol. Dans la vie, je suis fille unique de noble et je m'en sors très mal. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée à un illustre inconnu et je le vis plutôt mal.
Comment cet homme était parvenu à faire naître un sourire sur ses lèvres, Gwendolyn aurait bien eu du mal à l'expliquer. Pourtant, il avait réussi à la dérider, ne serait-ce que l'espace d'un bref instant. Peut-être parce qu'il y avait quelque chose de comique à observer un si grand gaillard se confondre comme un gamin dans ses mots. Elle n'aurait pas été jusqu'à dire qu'il était attendrissant, mais il y avait indéniablement quelque chose de plus léger chez lui, en tout cas, plus qu'il ne voulait bien le laisser paraître assurément.
Ainsi, l'ombre d'un sourire aux coins des lèvres, Gwendolyn observa l'imposant duc tantôt lever les yeux vers elle, tantôt fuir son regard, s'étouffer, hésiter, gesticuler, visiblement très mal à l'aise. Finalement, n'y tenant plus, la jeune fille fit un pas en avant et posa brièvement la main sur l'avant-bras du duc dans un geste qui se voulait réconfortant. Tout va bien, semblait-elle vouloir dire par son effleurage timide. Elle ne prolongea pas le contact bien longtemps, mais prit le parti de rester à cette même distance de lui, même une fois sa main retirée. Elle avait moins peur. Il lui faisait moins peur. En y regardant de plus près, on aurait même pu lire une étincelle d'amusement dans ses yeux bruns.
Les rôles s'étaient inversés en un clin d'oeil, et la discussion avait pris un ton qu'elle n'aurait jamais soupçonné pouvoir prendre avec cet étonnant personnage. Pouvait-elle pousser l'audace jusqu'à dire que la curiosité commençait à prendre le pas sur la frayeur et la prudence qui l'avait guidée jusque-là lorsqu'il se tenait à ses côtés ? Gwendolyn se força à revenir à l'instant présent, réalisant que, perdue dans ses étonnantes réalisations, elle avait laissé le silence s'étirer un peu trop longtemps entre eux. Elle se ressaisit.
Par pudeur, elle omit volontairement de rebondir sur le contenu du poème qu'elle avait trouvé, préférant se concentrer sur les énigmes qui elles, lui avaient réellement apporté de la joie dans son quotidien qu'elle aurait cru terne ici.
"- Je vous en prie ne vous excusez pas, assura t-elle sans se départir de son sourire hésitant. J'apprécie l'attention... sincèrement. Je dois dire que cette étonnante découverte a rendu mon installation ici moins pénible."
Gwendolyn manqua de s'étouffer sur ses derniers mots. Elle s'était voulue réconfortante et elle venait d'enfoncer le clou un peu plus profondément encore. En insultant l'accueil qui lui avait été réservé par le duc dans son propre domaine, elle insultait par extension sa propre hospitalité et son honneur d'époux. Effarée par sa bévue, la brunette risqua un oeil prudent, voire même carrément apeuré, sur le jeune homme. Allait-il lui faire ravaler son sous-entendu à peine voilé ? Son père avait raison, elle était incapable de bonne conduite. La moindre de ses tentatives de paraître agréable se retournait immédiatement contre elle. Et elle mériterait de subir les conséquences de sa maladresse.
La jeune fille se renferma brusquement en attendant la sentence, le coeur battant nerveusement dans sa poitrine, et le dos rendu raide par l'angoisse. Plus aucune trace de douceur ni d'amusement ne subsistait dans ses traits. En un claquement de doigts, elle était de retour face à son père. Et elle avait mis son père en colère, très en colère. Par sa faute à elle, encore et toujours. Elle sentit son esprit se retirer lentement dans un recoin de sa conscience, là où ni rien ni personne ne pourrait atteindre la coquille vide dans laquelle elle se muait peu à peu. Elle déglutit imperceptiblement, prête à subir sans broncher.
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Clionestra
Jeu 20 Juil - 22:35
Riftan Calypse
J'ai 30 ans et je vis à Anatol, mon duché depuis que j'ai 14 ans. Dans la vie, je suis duc et général d'un cargaison de soldat et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je n'ai pas vue ma femme depuis trois ans. J'ai dû l'abandonné sans notre première nuit alors que je l'aime depuis 9 ans. → Seul héritier du duché. → Honoré par le roi pour ses prouesses contre les monstres. → Possède une épée fait dans le sang et les os d'un dragon noir. → A dû mal à exprimer ses sentiments sur son visage → Ne sait pas comment les exprimer en plus → Semble froid, glacial voir méchant quand on ne le connait pas. → Il possède pas mal de cicatrice de ses croisades. → Il dort peu. → N'a jamais eu le temps de s'occuper des femmes
Bon… Après, il ira chasser les papillons hein … Il ne sait pas exactement d’ailleurs s’il allait juste le faire, ou s’enfuir au fond du lac en hurlant toutes les débilités qu’il pense sur lui. Il préférerait être devant une armée de monstres affamés qu’être là… Parce qu’il était incapable de dire ce qu’il fallait et comment il le fallait. Si on pouvait dire qu’il était un bon guerrier, il doutait d’être une bonne personne. Il se fige quand elle le touche. Il la regarde. Droit dans les yeux pour une fois. Il aime qu’elle le touche. Il se sent un peu … Il ne sait pas. Il a l’impression que ce contact, bien que délicat, est … chaud, réconfortant, il aime ça. Il aimerait tellement plus. Il se demande si c’est normal, de vouloir plus. Peut-être qu’il n’était pas normal ? Il laissa lui aussi le silence. Pour lui, le silence n’était pas angoissant. Le silence permettait de reprendre une contenance, plus ou moins. Il remonta à peine ses épaules, redressa son dos, et essaya de la regarder plus profondément, pour comprendre ce qu’elle n’osait pas dire, peut-être. Il ne sait pas. Il essaya de sourire, mais en fut incapable, quand elle dit que ça l’avait aidé. Cependant, il n’a pas le temps de répondre que la jeune femme change d’expression. Il se fige un peu plus. Il n’a rien dit pourtant cette fois. Il ne comprend pas.
Il essaie de comprendre des mots qu’elle avait utilisé ce qui avait pu la déstabilisé autant. Il ne voyait absolument rien dans leur discussion… comme la dernière fois. Il ne voyait rien qui aurait pu la rendre si … Il ne serait même pas dire le mot. Peureuse ? Non. Effrayée. Elle avait peur de lui. Mais pourquoi ? Pourquoi ? Doucement, avec l’infinie douceur dont il ne savait même pas pouvoir faire preuve, il posa sa main sur son visage pour lui faire relever le visage. Il avait toujours un visage neutre, immobile, sans la moindre émotion. Sauf au fond de ses yeux. Il attend d’être sûr qu’il la regarde.
- Je suis heureux qu’une petite attention comme celle-ci ait pu rendre votre emménagement moins pénible. Je suis conscience que cela a dû l’être, surtout avec trois ans de retard. Et croyez moi, je n’aurais jamais attendu trois ans, si cela aurait pu être écourté.
Doucement, il se met à caresser la joue de la jeune femme, la lueur douce dans ses yeux envoyait des sentiments purs pour la jeune femme. Il n’y avait aucune once de colère, juste un peu de tristesse et beaucoup de tendresse. Il ne met pas fin au contact, lui, il reste comme ça.
- Gwendolyn. Je l’ai déjà juré. Mais je le ferais encore, je ne te ferais jamais de mal. Tu as le droit d’avoir eu du mal à venir, tu peux détester ma ville, tu peux me détester moi. Mais je ne te ferais jamais… Jamais de mal.
Sa main était rêche. Il le savait. C’était une main qui avait combattu, qui avait tenu pendant des centaines d’heures une épée, pour l’entrainement ou pour se battre. Une main qui avait l’habitude d’abattre des monstres, et non de caresser des joues… Pourtant, pour elle, il pourrait apprendre à être doux. Il allait être doux. Il réalisa qu’il venait de comprendre. Quelqu’un lui avait fait du mal. Et il détestait ça.
J'ai 24 ans et je vis à Anatol. Dans la vie, je suis fille unique de noble et je m'en sors très mal. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée à un illustre inconnu et je le vis plutôt mal.
Dans sa bulle, Gwendolyn se laissa happer par l’indolence qui s’emparait d’elle. Elle tressaillit à peine lorsqu’une main se posa sur sa joue. Elle ferma les yeux et attendit. Rien ne vint. Elle rouvrit prudemment les paupières et posa un œil éteint sur le visage face à elle. Ses sourcils se froncèrent. Il lui semblait voir le visage de son père se superposer comme une image défaillante à celui du duc. Elle entendit des mots, des phrases, mais ne parvenait pas à les intégrer. La brunette fournit un effort considérable pour tenter de se concentrer. Alors seulement, lentement, sa conscience reprit le dessus.
Non, pas son père. Il n’était pas son père. Il ne serait jamais son père. Un flash lui revint. Des bras, le sol froid d’une salle à manger, un contact chaud contre son dos. Sécurité. Apaisement. La duchesse inspira d’un seul coup et revint pleinement à elle.
Elle dévisagea alors le jeune homme d’un air confus. Que venait-il de se passer ? Elle ne tremblait pas, n’avait pas l'estomac noué et pourtant, il lui semblait revenir de loin. Il prononça alors quelque chose. Je ne te ferai jamais de mal. Ces mots résonnèrent comme un écho au fond de son esprit, avant de prendre tout leur sens. Quelque chose dans le regard du duc changea. Ou était-ce simplement le reflet de son propre regard dans ces yeux énigmatiques ? Peut-être bien la plus difficile des énigmes auxquelles elle avait été confrontée, se surprit-elle à penser.
Incapable de prononcer le moindre mot ou d’esquisser le moindre geste, Gwendolyn resta à moitié sonnée, plantée face au grand brun. Il ne rajouta rien. Elle prit soudain pleinement conscience de la main rêche toujours restée sur sa joue. Par instinct, elle la saisit. Elle crut vouloir le détacher d’elle, mais elle hésita une longue seconde avant de finalement rompre délicatement le contact en baissant sa main du bout des doigts. Bien plus doucement qu’elle ne l’aurait cru. Comme pour le remercier plutôt que pour le réprimander. Elle s’humecta les lèvres qui étaient devenues sèches au possible sous l’effet passé de l’angoisse, et après une ultime hésitation, elle hocha lentement de la tête. Pour le remercier ? Pour lui signifier que le message était bien passé ? Elle-même n’en savait rien.
Elle aurait voulu dire quelque chose, il lui semblait que c’était la moindre des choses. Pourtant, aucun son ne parvint à franchir ses lèvres. Alors la duchesse retourna à son cheval qu’elle avait laissé un peu plus haut dans le pré, remit le pied à l’étrier, et remonta en selle pour poursuivre leur route. Elle évita volontairement le regard du duc, trop embarrassée et laissée perplexe par l’échange qui venait d’avoir lieu.
Elle ne parla presque plus durant le reste de leur tour. De temps en temps, le jeune homme faisait l'effort de lui expliquer quelques bribes d'informations sur le lieu qu'ils traversaient ou sur les personnes qu'ils croisaient. Gwendolyn se contentait de hocher de la tête et de saluer les passants d'un sourire léger. Le pas de son cheval étant naturellement plus lent que celui de la monture du duc, elle le laissa marcher à son rythme sans le presser.
Cela lui laissait également le temps de remettre ses idées au clair. S'était-elle trompée en voyant l'ennemi en cet homme ? Mais que lui voulait-il réellement derrière ses promesses auxquelles elle avait de plus en plus envie de croire ? Un fulgurant éclair d'espoir la traversa alors, presque douloureusement. Une autre vie était-elle possible pour elle, alors qu'elle n'avait été qu'une déception solitaire toute sa vie ? Une vie de duchesse, d'une vraie duchesse ? Mais qu'en penserait son père... ?
La vue du château se détachant sous ses yeux la ramena à l'instant présent. Le duc s'était remis à parler d'une voix neutre et Gwendolyn s'empressa d'acquiescer frénétiquement pour faire mine de suivre. Elle ne put s'empêcher de poser un regard perplexe sur le grand brun tandis qu'ils mettaient pied à terre.
"- Merci d'avoir pris le temps de me faire visiter le village Milord, le remercia t-elle en recouvrant l'usage de la parole.
Elle réalisa alors qu'elle avait peut-être envie de lui donner une chance. Mais une chance pour quoi ? Avant qu'elle ne puisse réfléchir, la proposition lui échappa des lèvres.
- Accepteriez-vous d'aller marcher dans les jardins avec moi dans les jours prochains ? Je réalise que je ne sais pratiquement rien de vous."
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Mer 26 Juil - 0:33
Riftan Calypse
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C’était étrange d’essayer de calmer une peur ainsi. Normalement Riftan savait parlé aux soldats … là, il se retrouvait à lui caresser la joue en lui promettant de ne lui faire aucun mal. Il ne pouvait pas promettre de la protéger contre toutes les souffrances, il n’était pas Dieu… mais il se promettait d’essayer au maximum. Cette femme qui sourit devant son casse-tête, qui sort de son labirynthe avec douceur et volupté. Comme si les plantes qui composé le lieu lui appartenait et lui obéissait. Il sait que beaucoup trouverait étrange d’être tombé amoureux d’un physique, mais Riftan n’arrivait pas à croire que ça puisse être que cela. Oui, Gwendolyn était belle…mais ce n’était pas ça qui faisait vibrer son cœur à chaque fois… C’était son aura… Il avait vu en elle quelque chose qui l’attirait. Inexorablement. Alors pour elle, il apprendrait aussi à caresser des joues, même s’il se dit qu’il devrait essayer de faire quelque chose pour la sensation que doit avoir sa peau contre la peau douce de la jeune femme. Une fois qu’elle se sépare de lui, il prend un pas en arrière, doucement. Ce n’était pas pour la mettre mal à l’aise qu’il faisait tout ça, mais pour l’aider. Alors il lui laisse le temps de respirer, la suit en silence, continue de parler de tout et de rien. Il lui présente tout de son monde, essaie de lui dire des mots simples, et des histoires courtoise et douce. C’était vraiment le plus qu’il pouvait faire pour le moment.
Quand ils reviennent, elle l’appelle Milord, et il se rappelle l’avoir appelé Gwendolyn… était-il trop tôt pour lui rappeler qu’elle pouvait l’appeler Riftan ? Ou petit duc … ça ne le dérangeait pas. Il ne dit rien. Plus tard. Peut-être. Il oserait peut-être.
- C’était un plaisir, fit-il avec une petite révérence avant de se figer face à la proposition, et si vous êtes à l’aise avec cela, j’en serais honoré. Cependant … je ne serais quoi dire sur moi. Je pense que vous allez devoir poser des questions. Je m’en excuse.
Parce que si là, maintenant, elle lui demandait de dire quelque chose sur lui … il n’était pas sûr de ne pas simplement lui dire qu’il s’appelle Riftan et qu’il est duc. On pouvait applaudir son manque de communication, mais c’était vrai. Il ne serait pas quoi lui dire…
- Cela vous dérange si, ensuite, je vous retourne chaque question pour en apprendre un peu plus, moi aussi.
Bien qu’il en sache déjà plus. Il lui tends la main pour monter les marches vers l’intérieur. Un homme d’écurie était déjà en train de s’occuper des chevaux et … il était étrangement épuisé par tout ce qu’il venait de se passer. Être amoureux, avec la femme dont on est amoureux, c’était vraiment plus exténuant que de simplement aller combattre des démons. Il était le genre homme de base, lui. Un peu cliché. Pas romantique. Pas très malin. Alors il essayait de compenser avec la jeune femme avec la seule chose qu’il savait faire : être parfaitement honnête et sincère… bien que son visage n’exprime rarement des expressions qui vont avec ses paroles.
J'ai 24 ans et je vis à Anatol. Dans la vie, je suis fille unique de noble et je m'en sors très mal. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée à un illustre inconnu et je le vis plutôt mal.
Avec politesse, Gwendolyn accepta la main tendue du jeune homme et gravit les quelques marches du perron à ses côtés. Etrangement, elle se sentait plus légère que lorsqu’elle avait descendu ces mêmes marches ce matin.
« - Bien évidemment cela va de soi », répondit-elle en s’efforçant de sourire.
Il était particulièrement difficile de maintenir une expression agréable lorsque son interlocuteur était un bloc de marbre figé. Pourtant, quelque part, elle avait envie de faire un petit effort pour lui. Pour lui donner une chance ? Ou simplement par bonne conscience ? Elle ne laissa pas le temps à son esprit d’élaborer sur le sujet. Une énigme l’attendait à l’étage et il lui tardait de soutirer ses secrets à ce morceau de papier.
« - Je vous souhaite une agréable journée Milord, conclut-elle avec un petit signe de la tête, et je demanderai à Park de vous arranger un moment pour que nous puissions aller aux jardins. »
Sur ce, la duchesse prit congé et fila droit à ses appartements où Hunter glapit joyeusement en l’accueillant. Elle y trouva également Mariana, en plein rangement de ses lourdes robes dans les penderies.
« - Mil… Gwendolyn, la salua la femme de chambre. La visite au village s’est-elle bien déroulée ?
Gwendolyn s’amusa de percevoir une curiosité à peine dissimulée dans la question de Mariana. Depuis qu’elles avaient pris le temps d’apprendre à se connaître autour d’un thé, les deux jeunes femmes avaient commencé à s’apprécier mutuellement, et la curiosité de sa femme de chambre lui faisait l’effet d’une amie qui cherche à se renseigner sur les détails d’un rencard. Amies qu’elle n’avait jamais eu l’occasion d’avoir, finalement.
- Très bien, fit la duchesse en faisant mine de retirer ses vêtements salis par la monte. Les habitants sont tout à fait aimables.
Elle était volontairement restée évasive sur le reste – elle n’était pas prête à se confier sur l’étonnante facette du duc qu’elle avait découvert dans ce pré. Mariana, qui avait accouru pour l’aider à se changer, trépigna d’impatience mais n’en demanda pas plus.
- Le duc est très apprécié par ici, précisa la femme de chambre pour toute réponse.
- C’est ce qu’il m’a semblé également. »
Aussi étonnant cela puisse-t-il paraître, s’empêcha-t-elle de rajouter par décence. Et aussi parce que cette idée lui était étrangement moins étonnante qu’elle ne lui était il y a quelques jours à peine.
Après avoir passé une robe plus adaptée pour l’intérieur, Gwendolyn reprit place à son bureau et sortit le petit papier de sa cachette. Elle ne ressentait plus le besoin de cacher ses activités qui, finalement, n’avaient rien d’illégitime, à Mariana. Celle-ci continuait à défaire les malles dans son dos, tandis que Hunter la secondait, ravi de voir de grosses boîtes s’ouvrir et se refermer. La duchesse elle, se replongea corps et âme dans son énigme.
Elle éplucha entièrement le bouquin dans lequel elle avait trouvé le papier. Rien. Aucun indice, aucun début de réponse. Elle ne savait même pas par où commencer. Ce qui avait commencé comme une excitante découverte commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs. Rares étaient les énigmes qui lui résistaient aussi longtemps mais surtout, rares étaient celles pour lesquelles elle n’avait absolument aucun indice sur lequel se baser. Elle finit même par mettre Mariana à contribution, dans le vain espoir qu’un regard neuf puisse déceler quelque chose qui lui aurait échappé. Mais peine perdue, la femme de chambre ne trouva rien de plus qui puisse faire avancer l’enquête.
L’après-midi était passé, le crépuscule avait déjà obscurcit les environs, et la nuit venait de tomber lorsque finalement Gwendolyn quitta son bureau. Elle avait fait apporter son dîner à ses appartements, tant ce petit papier l’obsédait.
« - Tant pis, soupira la jeune femme en étirant son dos engourdi. Je me vois dans l'obligation de demander un indice au duc.
- Oh vous faites bien de m’y faire penser ! s’exclama alors Mariana, qui s’apprêtait à tirer les rideaux de la chambre à coucher. Park m’a fait savoir que le duc vous attendait demain pour une promenade dont vous auriez convenu.
La curiosité était de retour dans la voix de la femme de chambre mais Gwendolyn n’y prêta pas attention, revigorée par la nouvelle.
- Formidable, lança-t-elle alors, un peu trop spontanément.
Elle mit sa bonne humeur soudaine sur le compte de la promesse d’un indice imminent.
Mariana fronça alors les sourcils d’un air perplexe.
- Le duc serait-il donc à l’origine de cette indéchiffrable énigme ?
- Qui d’autre ? rétorqua Gwendolyn avec un haussement d’épaules. J’ai déjà résolu l’une des devinettes qu’il avait caché de la même manière dans un autre livre – même si je dois dire que celle-ci était d’une difficulté bien moindre.
Si elle ne se départit pas de son air dubitatif, Mariana n’ajouta rien. Elle prit congé une fois la chambre préparée, non sans avoir souhaité une agréable nuit à la duchesse. Cette dernière se mit aussitôt au lit, épuisée mais impatiente d’y voir plus clair le lendemain. Et peut-être pas uniquement au sujet de ce satané bout de papier.
Sans surprise aucune, une silhouette massive l’attendait déjà sur le perron lorsqu’elle s’y présenta le lendemain matin. Le plus naturellement du monde, Hunter alla saluer le duc avant même que sa maîtresse ne puisse prendre la parole. Elle laissa le petit épagneul lui faire la fête quelques instants avant de le rappeler.
« - Il vous apprécie, fit-t-elle en guise de salutation. Je me réjouis que vous ayez pu vous libérer si promptement, Milord. »
Le papier qu’elle avait plié dans le fond de sa poche la démangea. Pas pour tout de suite, se réprimanda-t-elle intérieurement. En lieu et en place, elle descendit les marches et se dirigea à une allure de promenade vers le côté le plus fleuri des jardins.
« - Mon père possédait un magnifique labyrinthe végétal », commença-t-elle pour amorcer la conversation.
Elle se surprit de la facilité avec laquelle elle parvenait à évoquer un souvenir qui lui était si cher. L’impassible duc serait-il parvenu à la mettre en confiance ? Gwendolyn lui jeta un regard furtif. Une porte. Puis elle se remémora ses paroles de la veille. Elle pouvait au moins faire un petit effort. Après tout, elle était celle à l'initiative de cette entrevue. Et de toute manière, il avait déjà vu le pire d’elle-même – le décevoir davantage relèverait de l’exploit pur et simple.
Alors elle entreprit de lui raconter ses passe-temps, ce qu’elle aimait faire, ces choses qui l’aidaient à égayer ses longues journées solitaires au château. Elle étouffa la curieuse sensation que le duc avait déjà connaissance de ce qu’elle lui racontait. Après tout, n’avait-il pas fait monter ses fleurs favorites ? Des robes de sa couleur préférée ? Et tous ces bouquins d’énigmes à n’en plus finir… Gwendolyn secoua la tête pour chasser ces pensées. Elle le questionnerait plus tard à ce sujet.
Au détour d’un parterre coloré de dahlias, elle s’accroupit pour en effleurer quelques pétales et en profita pour lui retourner la question.
« - Et vous Milord, comment passez-vous le temps entre deux batailles ? »
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Clionestra
Jeu 2 Nov - 22:50
Riftan Calypse
J'ai 30 ans et je vis à Anatol, mon duché depuis que j'ai 14 ans. Dans la vie, je suis duc et général d'un cargaison de soldat et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je n'ai pas vue ma femme depuis trois ans. J'ai dû l'abandonné sans notre première nuit alors que je l'aime depuis 9 ans. → Seul héritier du duché. → Honoré par le roi pour ses prouesses contre les monstres. → Possède une épée fait dans le sang et les os d'un dragon noir. → A dû mal à exprimer ses sentiments sur son visage → Ne sait pas comment les exprimer en plus → Semble froid, glacial voir méchant quand on ne le connait pas. → Il possède pas mal de cicatrice de ses croisades. → Il dort peu. → N'a jamais eu le temps de s'occuper des femmes
- Et tu lui as dit que tu l’aimes ? fit Park alors qu’un whisky côté était en train de rouler dans son verre. - Non. - Mais pourquoi ? - … - Tu n’as pas osé ? - … - Tu penses qu’elle sait ce que tu ressens pour elle ? - Non. - Bon Dieu. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge.
Park parti après avoir fini son verre, riant un peu sur l’incapacité de son duc à être « une personne normale ». Riftan n’avait pas besoin de lui pour le savoir. Il n’avait pas besoin qu’on lui dise qu’il était un incapable … Il ne savait pas décrire, expliquer, comprendre, transmettre ses sentiments. Tout ça, c’était pour lui qu’un néant abyssal d’incapacité… Il aimerait qu’elle l’aime comme lui l’aime. Qu’elle puisse voir ce qu’il cache dans sa forme froide et détaché. Il voulait tellement qu’elle l’apprécie, lui sourit… Ouais. Mais il ne savait pas du tout comment faire. Le jour de leur rencard, comment diable pourrait-il appeler ça ainsi ? Park avait utilisé ce terme mais il ne le trouvait pas adapté à la situation. Quand on avait un rencard, l’on devait être mieux que lui. Plus classe, plus noble, meilleur. Mais il n’était que lui. Il avait essayé de mettre de l’attention à son apparence. A peine. Un veston noir, qui allait avec un jean noir qui le serrait un peu mais qui, selon Park était du plus bel effet. Il rougit quand elle le remercié pour sa présence.
- C’est tout naturel pour vous, dit-il avec une lenteur extrême de peur de l’effrayé encore.
Il ne voulait pas l’effrayer. Il essayait donc d’être maître de douceur et de calme. Ne pas être lui. Surtout. Être un peu mieux. Il essayait vraiment de ne pas paraître trop froid. Comment personne ne pouvait il remarquer le tourment émotionnel qui l’assaille. Il était littéralement en train de défaillir à l’intérieur de son crâne. La jeune femme était trop belle, trop pure, trop élégante quand il n’était que le tueur de monstre à l’épée démoniaque.
- Je sais, souffla-t-il, … C’est … C’est un ca.. Cadeau.
Il s’expliqua un peu difficilement en regardant ailleurs. Il avait fait mettre des fleurs pour ça. Son château, comme elle avait pu le voir, était simple. Pas austère, mais simple. C’était la simplicité en tout lieu. Il n’y avait pas de bijoux, pas de lustres impossibles, rien. Sauf le jardin. Parce que c’était pour elle. Il savait que c’était le cadeau naturel qu’elle apprécierait. Cette femme était une rose dans un jardin, pas un joyau sur une couronne. Il aimait entendre sa voix. Il aimait entendre la douce tonalité de son rire. Il aimait tout en elle. Il regardait la courbe de ses lèvres, la ligne de sa mâchoire, la couleur de ses yeux. Il pouvait passer son temps à le regarder. La question le prit au dépourvu. Il n’avait pas bougé. Il était resté droit, stoïque, comme s’il était une statue que l’on fait se mouvoir une geste puis l’autre. Bien loin de sa souplesse au combat.
- Je …, commença-t-il doucement, je ne …
Il hésite un peu sur la réponse. La réponse était un peu pathétique. Il ne faisait rien entre deux batailles que travailler. Il ne faisait que préparer la prochaine bataille. Il ne faisait que s’entrainer avec ses hommes. Il ne faisait que … Rien qui ne soit des hobbys ou des loisirs. Il le faisait parce qu’il était le duc de ce duché. Qu’il devait pouvoir protéger les personnes qui habitent avec lui, qui comptent sur lui. Il finit par soupirer. Il n’y avait rien d’autre à dire que la vérité à cette question.
- Je travaille. Je m’entraine. J’essaie de faire changer les mentalités quand je dois me déplacer dans un autre village ou royaume.
Il voulait rendre le monde meilleur … mais pour ça, il devait travailler… Même s’il devait pour ça oublier totalement avoir une vie en dehors de cela. Il ne posa pas la question à la jeune femme, il savait déjà ses passe-temps et ce qu’elle aimait faire de ses journées. Il le savait et il trouvait que cela n’apportait qu’un peu plus de beauté en son existence. Doucement, il tourna la tête vers elle.
- Je crois … J’aime les promenades en forêt pendant les déplacements, énonça-t-il.
Ce n’était pas un passe-temps, mais il aimait ça. Même si ça pouvait être dangereux, il savait comment se défendre et la plupart du temps, il peut simplement profiter de la nature et de la solitude des arbres. Au milieu des bois, il n’était que Riftan, personne.
J'ai 24 ans et je vis à Anatol. Dans la vie, je suis fille unique de noble et je m'en sors très mal. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée à un illustre inconnu et je le vis plutôt mal.
Gwendolyn hocha la tête d'un air entendu, tout en laissant ses doigts passer d'une fleur à l'autre. En réalité, elle avait du mal à se concentrer sur les paroles du duc. Depuis qu'il avait répondu "je sais" du tac au tac au sujet du labyrinthe végétal, une sensation de malaise s'était emparée d'elle et ne la quittait plus.
Néanmoins, elle fit l'effort d'acquiescer pour ponctuer les paroles du grand brun. Elle lâcha même quelques commentaires d'approbation. Non pas que les loisirs du duc soient fortement divertissants ou qu'ils soient parfaitement incongrus, mais leur prévisibilité et leur normalité avaient au moins l'avantage de la rassurer. Un soldat qui aimait s'entraîner entre deux batailles et qui appréciait les promenades en forêt. Après à peine quelques jours à le côtoyer, la duchesse aurait déjà pu deviner la réponse qu'il allait lui faire. Elle réprima un sourire amusé. Pourquoi alors s'embarrasser de lui poser la question ?
Cependant, le jeune homme avait un dessein plutôt noble, auquel elle ne se serait pas attendu - si toutefois il le pensait réellement. Changer les mentalités n'était pas une tâche aisée, encore moins pour un duc régnant seul face à une horde de nobliaux fortement attachés à leurs traditions archaïques. La jeune fille en savait quelque chose, son père étant de ceux particulièrement friands de ces lourdes traditions. Alors Gwendolyn approuva silencieusement en contemplant les dahlias face à elle.
Le silence retomba et, bien assez vite, la sensation de malaise reprit le dessus.
Pourquoi cet homme savait-il absolument tout sur tout la concernant ? Gwendolyn avait beau avoir cherché à nier l'évidence ces derniers jours, le duc connaissait ses goûts et ses habitudes sur le bout des doigts. Il n'avait pas paru surpris de ses réactions, de ses crises de panique, de ses loisirs. De tout ce qui la concernait, en réalité. Il semblait tout savoir. Il avait tout anticipé.
Et de plus en plus, il lui apparaissait évident que les intentions du jeune homme n'étaient pas aussi mauvaises et égoïstes qu'elle ne l'avait cru au départ.
Alors comment avait-il eu connaissance de ces informations et surtout pourquoi semblait-il si attaché à elle ? Avaient-ils déjà échangé par le passé, tous les deux ? Elle s'en serait souvenu tout de même.
Toutes ces questions ayant agité son esprit, Gwendolyn finit par se détacher du parterre de fleurs pour se redresser entièrement et faire face au duc. Elle prit le temps de l'observer brièvement, comme pour rassembler son courage avant d'oser se lancer.
"- Je vous demande pardon si ma question vous paraît abrupte, mais vous m'avez mentionné il y a quelque temps que je n'étais pas une parfaite inconnue pour vous. Elle marqua un temps d'arrêt. Milord, pourquoi êtes-vous persuadé que nous nous connaissions avant...
Notre mariage, aurait-elle voulu terminer, mais la notion était encore trop abstraite malgré les années passées - ou peut-être précisément à cause de toutes ces années passées. Le mot resta bloqué dans sa gorge.
La duchesse se contenta de secouer la tête d'un air peiné.
- Croyez-moi j'ai essayé de me rappeler moi aussi. Mais je n'ai aucun souvenir vous concernant. Non pas que j'aie rencontré un nombre considérable de nobles par le passé, puisque je n'en ai pas souvent eu l'occasion...
Un pauvre sourire étira ses lèvres. Elle haussa les épaules d'un air à moitié amusé et à moitié perdu.
- ... Mais j'imagine que ça aussi, vous le saviez déjà."
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Clionestra
Sam 18 Nov - 0:01
Riftan Calypse
J'ai 30 ans et je vis à Anatol, mon duché depuis que j'ai 14 ans. Dans la vie, je suis duc et général d'un cargaison de soldat et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je n'ai pas vue ma femme depuis trois ans. J'ai dû l'abandonné sans notre première nuit alors que je l'aime depuis 9 ans. → Seul héritier du duché. → Honoré par le roi pour ses prouesses contre les monstres. → Possède une épée fait dans le sang et les os d'un dragon noir. → A dû mal à exprimer ses sentiments sur son visage → Ne sait pas comment les exprimer en plus → Semble froid, glacial voir méchant quand on ne le connait pas. → Il possède pas mal de cicatrice de ses croisades. → Il dort peu. → N'a jamais eu le temps de s'occuper des femmes
Riftan était beaucoup de chose. Un homme bon. Un guerrier aguerri. Une personne juste. Loyal. Honnête. Courageux et fort. La liste de ses qualités était loué au quatre vents et chanter par des ménestrels dans les tavernes … Mais ses défauts étaient méconnus. Les véritables défauts. On le disait froid, hautain et non amical… Alors qu’il était en réalité simplement timide. Quand il ne connaissait pas quelqu’un, il était obligé de bander tous ses nerfs pour ne par partir plus loin. S’il ne parlait pas trop, c’est parce qu’il avait peur de bégayer en ouvrant la bouche, préférant des réponses courtes et simples et laissant aux autres le loisir de comprendre. Ainsi, donc, les véritables défauts de Riftan étaient méconnus. Timide, presque à la maladie, incapable de communiquer sans un peu d’aide de la part de ses soldats, refusant de s’approcher de peur d’aimer à nouveau et qu’on lui prenne sa famille. C’était ça, les défauts de Riftan. Et ce dernier se les prenait en pleine tronche face à Gwendolyn. Parce qu’elle était pure et l’envoyer dans ses retranchements sans même le remarquer. D’abord en lui demander ses passe-temps qui, pour quelqu’un qui n’a pas le temps de passer, était pathétique à souhait, -heureusement un silence bien paisible avait eu le temps de rattraper son cœur- puis en lui posant une question qui le tendit des pieds jusqu’à la racine de ses cheveux –son cœur était fichu-. Il observe ce petit bout de femme, bien plus petite que lui et … Il sentit ses joues rougirent. Il se sentait honteux et un peu gêné, si seulement il y avait une différence entre les deux émotions. Il déglutit péniblement en essayant de remettre tout dans l’ordre dans sa tête. Cette femme le mettait sens dessus dessous, et elle ne semblait même pas s’en rendre compte. Elle était, pour Riftan, la pire ennemie qu’il pourrait avoir. Non. Pas ennemie. Ennemie voudrait dire qu’il devrait la combattre, et l’idée de blesser cette femme lui était totalement intolérable. Elle était sa pire faiblesse. Quand elle était en face de lui, on voyait très clairement les véritables défauts de Riftan. Ce qui était dérangeant. Parce que si on le prenait pour un faible timide alors on ne l’écouterait plus quand il tente de changer le monde. Il avait réussi à faire accepter des choses inimaginables dans son duché, simplement par sa bonne volonté… mais personne ne l’écouterait s’il était qu’un rougissant petit amoureux… Cependant, et malgré tout, il ne pouvait en être autrement devant la jeune femme. Quand il demande s’il savait, il penche la tête pour dire que oui avant de déglutir. Que devait-il dire maintenant ? Comment devait-il dire ?
- Je … C’est …
Il ne savait pas comment faire ! Il aurait préféré se retrouver avec le feu des enfers au cul que de devoir vocaliser quelque chose de si stupide qu’un coup de foudre, pas réciproque et qui ne le sera peut-être jamais. En l’épousant, il s’était dit qu’il pourrait peut-être la rendre heureuse, lui. Qu’elle pourrait sourire plus facilement, avec plus de joie,…. Mais ce n’était que lui. Il n’était pas capable de rendre une femme heureuse. Ou pas comme ça. Il était capable de sauver la vie d’un mari, d’une sœur ou d’un chien et de faire sourire une femme ainsi … mais en amour ? Il finit par détourner les yeux. Il réfléchit encore à comment lui expliquer. Son visage, bien que toujours terriblement neutre et ayant reprit des couleurs, traduisait à peine le véritable tourment de son esprit. Surtout qu’il se demandait comment elle prendrait le fait qu’il fut tombé sous son charme avant même qu’elle ne soit majeure. C’était bizarre, non ? Non. Ce n’était pas bizarre. Déjà, parce qu’il ignorait son âge. En plus, parce que ce n’était pas sexuelle ce qu’il avait ressenti pour elle mais comment lui expliquer ?
- C’est …
Il cherche vraiment à trouver les mots alors que son regard se perd dans les yeux de la jeune femme. Elle était magnifique. Bien plus belle encore que les innombrables fois qu’il l’avait vue chez elle. Elle était douce et … Il pouvait voir un monde dans ses yeux. De la curiosité, du bonheur de la beauté. Cette jeune femme pouvait voir des choses que personnes n’avaient vue, alors même qu’elle avait souffert. Il ne savait pas exactement comment. Mais déjà, la solitude aurait pu ternir à jamais son regard, ce qui n’avait pas été le cas.
- La …La première fois que je vous ai vue, c’était il y a neuf ans, commença-t-il en espérant que l’âge ne serait pas un critère qui rajoute à sa monstruosité, il en ferma les yeux pour se souvenir, vous sortiez du labyrinthe avec votre robe préféré, de votre couleur préféré, en fixant un casse-tête. Puis, un papillon est passé et vous avez détourné les yeux un instant pour les planter vers le soleil et … Et euh …
Il ne savait pas quoi dire. Il avait la vision de cette jeune fille. Une pureté dans le monde décadent dans lequel il vit. Il vivait de violence et de sang. Le combat était la seule chose qui le maintenait en vie, lui et ses soldats. Il fallait être courageux, droit, vivant … mais rien ne lui avait semblé plus vivant que cette fille sortant de son labyrinthe.
- Chaque fois que je suis venue chez vous par la suite, je vous suivais du regard. Rien de malsain, se défendit-il tout de suite, rien de … de malsain. Juste, vous voir me permettez de me sentir plus heureux. J’ai accepté la plupart des partenariats avec votre père pour ça. Pour vous voir….
Il se doutait bien qu’elle ne l’avait jamais remarqué. Elle n’avait jamais levé son doux visage vers lui quand il la regardait depuis la fenêtre. Il n’était même pas sûr qu’elle sache qu’il était dans le château la plupart des fois où il était là. Ce n’était pas quelque chose de malsain, il essaye de s’en persuader. En réalité, le bonheur de la voir était la seule chose qui l’importait. C’est Park qui, quand elle avait eu 18 ans, lui avait fait remarquer qu’elle était vraiment une beauté, en plus de tout le reste. Et après, une fois majeure, il avait remarqué les attributs qui faisaient d’elle une femme. Pas avant. Il ne savait même pas s’il devait se défendre de ça. Surtout qu’elle aurait pu être laide, ce n’était pas son visage ou son corps qui l’avaient attiré. Sauf qu’elle avait 15 ans quand il avait été attiré par elle. Il devait être dysfonctionnel. Il approche sa main de son visage pour cacher des picotements sur ses joues (il rougit encore mais l’ignore totalement, lui qui avait l’habitude de ne rien montrer).
- Et j’ai observé, conclut-il alors.
Voilà. Il la regardait, donc il a su des choses sur elle. Si elle doutait qu’il soit un espèce de psychopathe … maintenant, elle ne pouvait plus qu’en avoir la certitude. Il posa sur elle un regard désolé mais sincère. C’était la seule chose qu’il pouvait faire. Il ne voulait véritablement pas la laisser après leur mariage. Il avait prévu de l’amener ici et de … De faire la même chose que maintenant, sauf avec trois ans de moins et que ça semble moins bizarre… Maudit soit les monstres … même si là, un petit monstre pour le sauver de la honte, ça l’arrangerait bien.
J'ai 24 ans et je vis à Anatol. Dans la vie, je suis fille unique de noble et je m'en sors très mal. Sinon, grâce à ma malchance, je suis mariée à un illustre inconnu et je le vis plutôt mal.
Un ange passa. Un deuxième aurait aussi eu le temps de passer. Gwendolyn observa Riftan comme si elle le voyait pour la première fois. Ainsi, elle aurait eu un admirateur secret durant les neuf dernières années et elle n'en aurait rien su ? Cette idée aurait dû la mettre terriblement mal à l'aise. Après tout, elle n'avait pas entièrement tort sur un point: ils ne se connaissaient pas, car cette relation si le mot était approprié, n'allait que dans un sens. Elle-même n'avait rencontré le duc que le jour de leur mariage. Elle ne se souvenait pas de l'avoir vu dans le palais parental, non pas qu'elle eut fait le moindre effort toutes ces années de se souvenir de quiconque rendait visite à son père de toute manière.
La jeune femme effectua un rapide calcul mental. Neuf ans en arrière, elle n'était qu'une adolescente et le duc lui, ne devait pas être bien plus âgé - de ce qu'elle pouvait juger, il devait être tout jeune adulte à l'époque, à peine sorti de l'adolescence. Si la différence d'âge aurait pu la choquer ou la scandaliser, elle était coutumière des arrangements de cour qui mariait souvent les jeunes femmes dès la sortie de leur adolescence au premier prétendant convenable, qu'il puisse avoir l'âge de leur père voire de leur grand-père.
Malgré tout, rester neuf longues années à l'observer de loin, sans piper mot, puis la demander en mariage sans crier gare, n'était-ce pas un comportement pour le moins étrange ? Gwendolyn savait qu'elle aurait dû ressentir une forme d'aversion, de retenue, par rapport aux aveux du duc.
Et pourtant, elle ne ressentit rien de tout cela. A la place, il lui semblait tout simplement avoir enfin trouvé une explication à cette part de mystère qui entourait le jeune homme face à elle. Ou peut-être, était-ce parce que c'était précisément ce jeune homme là, qu'elle lui laisser passer la chose avec autant de facilité. Il n'avait rien de malsain, et ce n'était pas faute d'avoir cherché. Gwendolyn ne put s'empêcher de sourire tristement. Elle avait été odieuse avec lui. Elle l'avait méprisé, accusé de tous les maux. Elle avait cherché à comprendre ses desseins cachés. Au final, il apparaissait que le grand brun avait simplement été brutalement honnête avec elle depuis le tout début. Et elle en avait assez de lutter contre lui, contre la seule force qui semblait lui vouloir un tant soit peu de bien.
Alors la duchesse lui désigna sa robe lie-de-vin, de parmi celles qu'il lui avait offertes lors de son installation au château. Puis d'un geste plus large, elle montra l'ensemble du jardin fleuri qui les entourait.
"- Hé bien on dirait vous êtes un excellent observateur, Riftan."
Et ce fut tout.
Elle ne trouva pas les mots pour s'excuser de son comportement infâme de ces dernières semaines. Elle ne le questionna pas plus à ce sujet. Elle avait déjà appris beaucoup, bien au-delà ce qu'elle aurait pu espérer du taciturne et impassible duc. En fait, plus elle y pensait, plus une sensation de malaise d'une toute autre nature la saisit. Ce n'était pas lié aux agissements du duc, ni réellement à ce qu'il venait de lui dire, mais plutôt à tout ce qu'elle ne pouvait pas lui dire.
Il fallait être aveugle pour ne pas voir la déclaration à peine voilée qu'il venait de lui faire. Si elle avait refusé de l'entendre en découvrant les poèmes qu'il avait laissés pour elle, en ignorant la manière dont il la traitait avec égards, la façon dont il avait accouru pour la protéger lors de sa crise de panique... Maintenant il n'était plus question d'ignorer la vérité criante face à elle.
Mais la vérité criait aussi que Gwendolyn ne pouvait pas répondre de la manière dont le duc aurait aimé. Elle ne l'aimait pas. Enfin, elle commençait tout juste à apprécier sa compagnie. Elle ne le détestait plus, mais elle était loin de nourrir un sentiment aussi profond que de l'amour à son égard. Même si elle n'excluait plus entièrement la possibilité que cela puisse arriver un jour, dans l'immédiat, elle ne pouvait pas faire écho aux sentiments du grand brun. Un noeud se forma dans son estomac. Comment le lui faire comprendre sans le blesser ?
Elle leva un regard embarrassé sur la silhouette face à elle. Ses mains trifouillèrent le tissu de sa robe dans un tic nerveux quand soudain, ses doigts rencontrèrent un morceau de papier plié. Gwendolyn retrouva brusquement de l'air. Elle allait lâchement fuir la suite de cette conversation, tout simplement.
"- En parlant d'observation, reprit-elle d'un ton qu'elle voulut détaché. Il se trouve que votre énigme me donne bien du fil à retordre... Vous êtes bien trop modeste quant à vos compétences, croyez-moi.
Ce disant, elle lui tendit le papier qu'elle avait trouvé glissé dans son livre, le premier soir de son arrivée. Depuis, elle n'avait toujours pas avancé d'un cheveu sur cette énigme.
- J'ai horreur de vous demander cela, mais pourriez-vous me fournir un indice ?"
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A Tale of Love, Monsters, and a little bit more [Clionestra x Jen]