La situation pouvait-elle être plus catastrophique qu'elle ne l'étais ? Non, Charlie ne le pensais pas... A part tomber carrément sur les boîte de conserve en personne, rien ne pouvait arriver de pire... Si il résumais la situation, tout indiquait que ça allait mal finir...

Pour commencer il y'avait leur pote, "Rambo", prêt a se changer en un foutu cyborg...

Et le bouffeur de rongeur, qui n'inspirait pas vraiment confiance... Même une fois donné tout ses précieux renseignements...

Lui-même, qui se sentais si mal...

Une gamine venant d'arriver sans prévenir...

Et la pauvre Maddy pour gérer tout ça...

Charlie le savait, il fallait qu'il tienne le coup, parce qu'il ne pouvait pas laisser la jeune geek gérer tout ça toute seule... Il n'avait pas la droit...Il ne pouvait pas craquer...

D'ailleurs la jeune femme s'adressa a lui... Ses propos se voulaient rassurant... Calme et réfléchie elle était apperement la seule capable de tenir la baraque... Jamais il n'aurai pensé qu'elle possédait ce potentiel de leadership ! Il était bon de s'en remettre a elle... Parce que de eux deux, elle semblait bien la seule a savoir ce qu'elle faisait.

Que pouvait il faire d'autre de toute façon ? Son esprit surchauffait, s'agitant de toute part... Se remettre dans les ordres de celles qui semblait la plus a même de gérer la situation était la seule optique viable.

"D'acc... D'accord ! Ça marche ! Je te fais confiance ! On verra pour le ravitaillement...Une forêt ça doit regorger de bestioles de toute façon, faut pas s'en faire !"

Judah se met a les questionner sur leurs passé... Leur rôle dans cette guerre. Non, non Charlie n'étais pas un soldat, loin s'en faut... Quand les événements commencèrent, quand les ia se mirent a se révolter, le jeune homme purgeait une peine de prison...

Ironiquement, c'est les logiciels de la prison qui libèrerent tous les prisonniers... Le réseau se disant certainement que lâcher dans la nature tous les taulards serait pas mal pour foutre la pagaille... En fait, il ne s'était pas trompé... Les forces de police étaient tellement débordés a rattraper tous les évadés qu'elles n'avaient puent s'opposer au plan de domination. Sans parler des crimes commis par les multirécidivistes. Un monde de chaos, il n'y avait rien de tel pour certains dégénérés...

Ensuite il avait vécu, seul, restant cachés au maximum, loin des centres urbains...De fait, il ignorait complètement tout ce qui s'était passé dans les villes... Les mouvements de résistance... Les combattants comme Judah...

"Non...Non je n'ai jamais de près ou de loin été dans la résistance... Et toi Maddy ?"

Tandis que Judah pose la même question a Caël, le regard de Charlie se pose sur ce dernier. Avant que Judah ne se taille le bras... Et clairement ça a un drôle d'effet sur Caël... Le bougre pète littéralement un plomb...

"Merde Judah qu'est-ce qui te prend espèce d'abruti ?!"

Prononce t'il... Ne sachant plus qui il doit mettre en joue dans cette histoire... Et la terrible découverte de ce lapin-espion... Okay... La situation vient bien de devenir beaucoup plus catastrophique...

"DU CALME ! DU CALME ! JE VEUX DU CALME ! ON EST PAS DES FOUTUS ROBOTS PENDEJO !"

Se met a hurler le jeune homme, mettant en joue, tour a tour, l'ancien camarade et l'espèce de vampire... Ce serait si simple si il leur mettait une balle entre les deux yeux a chacun... Après tout... C'est eux les problèmes pas vrai ?

La gâchette le démange... Une petite 9mm dans la caboche et retour au calme... Et si il ferait ça ? Ce serait réglé Non ? Non... Non !

Perdu dans ses pensées il n'a pas le temps de voir Caël bondir sur Judah... Il faut agir... AGIR !

"RECULEZ !"

Dit-il a l'attention de Maddy et la gamine, se plaçant entre le reste du groupe et les deux énergumènes...

"ET PUIS MERDE !"

Jet de dès, que fait-il ?


Jet de santé mentale :

Judah semblait fouiller dans sa mémoire tandis que Charlie semblait reprendre ses esprits, ok, il semblait plus calme maintenant, c'était déjà ça de pris, et le calme était revenu, du moins pour un temps. Pourtant les prochaines paroles de Judah n'étaient en rien de rassurantes. Il leur demandait s'ils venaient de la résistance, Charlie et elle ? Pourquoi ? C'était un genre de Terminator à la recherche d'une sorte de Sarah Connor ? Ou peut-être... avait-il d'autres desseins plus sombre à leur égard ? Maddy, qui décela rapidement que cela n'indiquait rien de bon, croisa les bras tandis qu'elle fixait Judah d'un air presque boudeur et pas forcément adapté à la situation.

-J'ai une tête à être dans la résistance ? Laisse-moi rire

En fouillant dans sa mémoire, il était évident que Maddy avait rencontré des gens au cours de son voyage qui avaient peut-être été dans une forme de combat, de résistance, et peut-être leur avait-elle donné deux-trois tips au sujet de la technologie, mais de là à dire qu'elle avait été une part active d'un mouvement... ce n'était pas le cas, à moins que ses idées avaient eu plus d'impact qu'elle ne l'aurait cru, ce qu'elle ne croyait pas possible. Cependant, Judah l'inquiétait de plus en plus. Se demandait-il s'il avait une mission, une sorte de but ? Car après tout, tout robot avait un programme, des tâches à exécuter, ils servaient à mener à bien les plans de ceux qui leur avaient donné vie. Alors Judah ne devait pas être différent d'eux, surtout s'il s'était fait kidnapper pour être ensuite modifié par ses agresseurs, car ceux qui lui avaient fait cela ne l'avaient pas uniquement fait dans le but d'augmenter ses capacités et lui donner plus de chance de survie, non. Restait à savoir ce qui pourrait déclencher sa dangerosité, car même s'il ne dormait pas, il ne pouvait demeurer sans but... si ? Maddy n'eut le temps de réfléchir à cela, car lorsque Judah se taillada le bras, cela fit immédiatement réagir Caël. La bête en lui semblait se réveiller, à tel point qu'il ne fit pas la distinction entre une véritable proie et un robot qu'il tenta de dévorer avant de se rendre compte de son erreur. Il devenait paranoïaque, il commençait à perdre le peu d'esprit qui lui restait, cela devenait vraiment dangereux.

-Ne me traite pas de robot, et calme-toi, on t'a pas donné de notre bouffe pour que tu pètes quand même un câble comme tu le fais !

La demoiselle qui venait d'arriver proposa ensuite son aide, et face à l'urgence de la situation, Maddy n'eut d'autre choix que d'attraper le kit de premier secours qu'elle lui proposa. Elle ne lui faisait pas encore véritablement confiance, mais elle préférait tout de même faire en sorte que Judah ne finisse pas à moitié bouffer par Caël, il venait après tout de leur montrer qu'il ne digérait pas très bien les circuits électroniques. Mais Maddy n'eut pas le temps de soigner qui que ce soit, car puisque Caël ne semblait pas vouloir lâcher Judah, Charlie perdit le peu de calme qu'il avait précédemment retrouvé, et il sortit son arme, pour tirer en l'air. Maddy savait qu'elle devait agir face à ce geste, essayer de le calmer, ou lui prendre ses armes... il fallait bien qu'elle calme la situation... Attendez, c'était quoi ça ? Les sens de la jeune femme s'étaient mis en alerte. Était-ce le coup de feu de Charlie qui avait ameuté les alentours ?

-Fermez-la, tous ! Écoutez ça, ça venait de là-bas

Par réflexe, la jeune femme pointa son fusil en direction du bruit suspect, ce n'était peut-être rien, mais cela devait être suffisamment pour mettre tout le monde en alerte et leur faire cesser leurs querelles. Cela ne semblait être rien aux premiers abords mais... qui sait ? Peut-être le danger était-il plus proche qu'ils ne le croyaient. Maddy pris le temps de souffler, avant que de petits pas rapides ne la forcèrent à se retourner dans l'urgence, et ne lui fassent donner, par réflexe, un coup de crosse de fusil à la bestiole qui avait failli se jeter sur elle. Une espèce d'araignée robotique sur laquelle elle s'empressa de se jeter, désormais couteau en main, afin de la poignarder et la mettre hors d'état de nuire. Il fallait à tout prix éviter les coups de feu, car la prochaine fois, il ne s'agirait peut-être pas d'une menace si petite. La jeune femme reprit alors la parole après avoir rangé le couteau sur la sangle autour de sa cuisse, et s'être relevée pour faire face au groupe.

-Ça va, c'était rien de trop grave, mais on va vraiment finir par crever si on se gueule dessus dans la forêt, on n'est pas en position de force là ! Donc si vous ne voulez pas être égoïstes, merci de vous entretuer en silence, ou de trouver un lieu plus sécuritaire pour le faire. De toute façon, il va vraiment falloir trouver un endroit dans lequel on peut enfermer l'un ou plusieurs d'entre nous au cas où ça devient dangereux, et le plus tôt sera le mieux

Dans ces circonstances, ils n'avaient même pas eu le temps de se poser la question sur la dangerosité potentielle de l'inconnue, mais Maddy ne souhaitait pas la laisser ainsi, au milieu du danger que son groupe pouvait potentiellement provoquer. Ils étaient tous dans cette galère, et un problème de plus ou de moins... cela ne semblait pas faire grande différence. D'ailleurs, son kit de soin allait être plus qu'utile dans cette situation, et Maddy décida de bien vite l'utiliser tandis qu'elle se dirigeait prudemment vers Judah, appréhendant à la fois ses réactions et celles de Caël. Le danger potentiel avait un peu calmé les heurts, mais peut-être que cette espèce de charognard avait encore faim et ne souhaitait pas s'arrêter en si bon chemin.

-Tiens Judah, la demoiselle nous a apporté des bandages, il va falloir qu'on bande tous nos blessures lorsqu'on se blesse si on ne veut pas que Gollum nous bouffe les uns après les autres

Ça fait beaucoup tout ça ! D'autant que l'autre malade rendu fou par le sang qui coule, MON sang ! -je suis donc toujours moi ?- se met à hurler et jette son dévolu sur la première fourrure qui passe ! Au moins, il est encore assez sensé pour ne pas dévorer l'un d'entre nous... Ce qui aurait dû être la solution du problème en devient un de plus : l'animal choisi n'est ni de sang ni de chair... La mienne se couvre de sueur et de cet étrange phénomène qu'on appelle « chair de poule » ! Comment l'oiseau n'a-t-il pas détecté la présence de cette créature ? Caël hurle à nouveau, non plus de désir d'une orgie de sang mais de peur, pour lui, nous serions tous des être androïdes ? Mais l'une des questions qu'il pose, d'une voix désormais trop aiguë sans plus se soucier de prudence et de silence m'interpelle...

Mon oiseau est-il bien l'oiseau que j'ai élevé pour qu'il détecte les formes de vie non  humaines ? Comme si j'avais besoin de me questionner davantage ? Mais... s'il avait raison ? S'il était -non un dévoreur rendu fou par la solitude et la terreur subies dans je ne sais quelle grande ville- mais une espèce de survivant devenu expert en détection d'androïdes ? Parce que sur ce sujet, j'ai VU ! Je ne peux nier qu'iels nous transforment... J'ai vu de ces combattants dont le cadavre n'avait pas été retrouvé et qui « revenaient ». Au début, les premiers, on les accueillait avec une joie et un soulagement !  « Iels ne t'ont pas eu ! Mais comment as-tu fait ? On t'a vu tomber ! »  Ils répondaient un truc comme « J'ai simulé » ou « Je les ai niqués ! J'ai fait semblant et me suis planqué » et on les congratulait, les applaudissait... Cela... Quand une fois les défenses tombées pour leur ouvrir porte du camp  et cœurs des condisciples, ils ne sortaient pas leur arme pour nous abattre tous ! Ensuite, ça a été plus subtil, ils ne tuaient pas tout le monde d'un coup, donnaient des renseignements à l'ennemi juste parce qu'il étaient connectés, nous entraînaient pile là où on se ferait dégommer... Les pertes s'accéléraient, et parfois même d'autres « perdus » revenaient grossir leur rang en notre sein et au final un pauvre ère restait seul au milieu de robots bien sophistiqués qui le livraient à leurs maîtres...

Est-ce ce qui m'est arrivé ? Je revois la tranchée formée par un effondrement d'un tunnel de métro, large, déjà fosse commune pour des dizaines des nôtres... Nous restions cinq, iels étaient partout, des drones, des rampantes, des... Juda-h aussi ? Le feu était nourri, la terre s'ouvrait de partout pour faire sortir d'étranges insectes de métal qui pénétraient partout, y compris dans les orifices naturels des hommes et leurs blessures !

Mais je saigne ! Si je saigne ? Je suis humain ? Quand on se trouvait à combattre un « Juda-h », la peau superficielle recouvrait immanquablement des circuits imprimés et une ossature en alliage d'une solidité à toute épreuve ? Ont-iels décidé de se faciliter la tâche en n'infestant que le cerveau ? Comment mes tissus, mes organes, sont-ils encore en était de fonctionnement dans ce cas ?!

- Tu t'es trompé ! Tu vois ! Je suis humain !

Je les regarde tous les quatre ! Je suis humain ! Je réentends leurs paroles à tous... Charlie...

- Non...Non je n'ai jamais de près ou de loin été dans la résistance... Et toi Maddy ? puis... quand je me suis planté - Merde Judah qu'est-ce qui te prend espèce d'abruti ?! et quand l'autre taré m'a sauté dessus - DU CALME ! DU CALME ! JE VEUX DU CALME ! ON EST PAS DES FOUTUS ROBOTS PENDEJO ! RECULEZ ! ET PUIS MERDE !

J'essaie d'expliquer... De faire qu'il comprenne, aussi bien mon raisonnement à moi que le comportement instinctif de l'autre-là. Mais pourquoi le défendre ? Il est devenu ce qui existe de pire après les IA ?

- Tu comprends, si vous aviez été des résistants en cavale et moi ce qu'il a dit ! Je montre Caël maintenu à distance, -  C'était une explication ? Pourquoi auraient-ils déployé un truc comme ça dans un groupe de touristes ? Et puis lui, il a prévenu, il ne doit pas avoir faim, il ne mange pas comme nous... Enfin si, quand il est près de crever, mais autrement... il a besoin de dévorer de la vie pour lui exister.

C'est une évidence, je ne sais pas s'ils ont « muté » pour devenir ce qu'ils sont, ou s'ils se sont persuadés que c'était la meilleure solution, mais ils nous ont -là où ils étaient- débarrassé de la menace des charognards en les vidant avant qu'eux nous tuent pour nous mettre dans une de leurs caches à cadavres pour lentement bouffer nos restes.

-  J'ai une tête à être dans la résistance ? Laisse-moi rire.

-  Les résistants n'ont pas de « tête » spéciale... Mais c'est réglé, je suis humain ! Tu as vu ? C'est profond ! Il y a de la chair, du sang et de l'os !

On est en plein délire, j'en conviens, mais il y a tout ça, même du muscle en prime ! JE SUIS HUMAIN... En tout cas, je veux le croire ! J'ai juste succombé à la fatigue ? Ça donne des visions la fatigue non ? Ça change un comportement ? Je veux y croire. Il le faut, sinon je serais aussi fou que lui là auquel Maddy s'adresse - Ne me traite pas de robot, et calme-toi, on t'a pas donné de notre bouffe pour que tu pètes quand même un câble comme tu le fais !

Je répète, je marmonne, ce n'est pas de biscuits de rations militaires ou d’œufs durs tirés d'un volatile indéterminé qu'il a besoin, il faut qu'ils en aient conscience... A l'adresse de la blonde dont je semble découvrir la présence je bredouille un vague - C'est bien les bandages... le kit de secours, tu es avisée pour une gamine de ton âge.

Puis, je la détaille, des pieds à la tête ? - Tu viens d'où ? Que t'est-il arrivé ?

Tout redeviendrait à la normale ? J'ai juste besoin de dormir, pas la peine de m'astreindre à rester éveillé au risque de multiplier les anomalies comportementales, et puis, il faut calmer Charlie qui disjoncte, et trouver à Caël de quoi manger ! L'énormité de ce que je pense me saute à la figure... Non, rien n'est « normal » ! il y a le comportement de mon oiseau déjà, se peut-il que mes errances agissent sur lui ? Après tout nous formons un duo depuis son « enfance » ? et puis ce lapin-espion recraché avec terreur et dégoût par le vampire, et Charlie qui a bondi pour le contenir et le menace de son arme... Il est dur de lui reprocher, à qui n'a jamais vu un de ses semblables, Caël doit paraître aussi effrayant que les robots autour ?

J'en suis là quand Maddy hurle ? -  Fermez-la, tous ! Écoutez ça, ça venait de là-bas. Non, elle ne hausse pas la voix plus que nécessaire, ce sont mes sens qui sont attaqués par tout le bruit précédemment stocké dans ma mémoire... Il a raison... Il n'y a pas de drones parce que la nature est infestée de ces trucs ! Des lapins, des araignées !

-  Ça va, c'était rien de trop grave, mais on va vraiment finir par crever si on se gueule dessus dans la forêt, on n'est pas en position de force là ! ... il va vraiment falloir trouver un endroit dans lequel on peut enfermer l'un ou plusieurs d'entre nous au cas où ça devient dangereux, et le plus tôt sera le mieux.

Elle me bande, énonce que le sang ne doit plus couler, que dire à cela ? C'est la parole de la raison. En attendant la parole de la gosse, je fais tourner mon regard de l'un à l'autre.

- Il ne faut enfermer personne... Pas grave ? Chaque animal autour de nous, chaque objet abandonné peut être un leurre, alors si, c'est grave ! Je regarde « Gollum » - Tu te sens capable de te maîtriser ? C'est important tu le comprends !? puis Charlie - Et toi ? Il y a … une propriété pas loin, une espèce de grande … ferme... Si ma boussole ne déconne pas et si je me souviens bien. Je suis né pas loin d'ici, il y a aussi des marais il va falloir faire gaffe !

Les dés ont dit a écrit:

Lés dés ? On dit 4 lancers ?

Pile : Judah a raison quand il se dit « humain » .
Face : il est bien infesté.

Pile : il insiste puisque Caël a accusé le groupe entier, pour « vérifier» en creusant au couteau tous les avant-bras, jusqu'à l'os ! 
Face : la fatigue prend le dessus et il pense que l'autre s'est fait des idées, pas besoin de contrôler un pareil délire !

Pile : la boussole fonctionne, il est bien là où il pense être.
Face : La boussole a pris un coup et déconne autant que les humains auxquels elle ne sert plus à rien.

Pile : c'est vraiment bizarre qu'une gosse perdue ait un kit de secours et qu'elle se trouve là au bon moment ? Il va la regarder avec une méfiance accrue.
Face : elle devait être en groupe et a conservé un équipement logique quand on part en vadrouille. Mais qu'en est-il de ses compagnons, il faut qu'elle parle.

Restera le comportement de l'oiseau ? Celui de Charlie dont la raison paraît basculer ? Maddy qui fait un sacré bon chef ? Caël... il va falloir qu'il parle aussi lui !

 

Revenir à l'humanité ! Il me faut revenir à un semblant d'humanité... Comment ? Ils sont là à certifier qu'ils sont humains, même pas des combattants à l'exception de ce Judah dont le nom m'a trompé ? Trompé ? Je reste avec une impression de malaise, accru depuis l'arrivée de la fille mais c'est sans doute que ça a coïncidé avec l'autre taré qui s'est ouvert le bras ! Le sang coule, appel de ma nature ! Je sens en moi une faim, une soif, insurmontables ! Impossible d'y résister, je me rue sur la source de vie prêt à le vider de sa substance pour recouvrer ma totale perfection ! Ils ne savent pas, ne comprennent pas, ne plus dépendre d'ingrédients introuvables, depuis des années les usines ont cessé de produire, les paysans cessé de cultiver, il n'y a plus de boutiques, même plus de ces commerçants-aventuriers qui au début tentaient de ravitailler divers points en prenant la route avec de moins en moins de marchandises !

Dans mes veines la voracité hurle mais je dois rester en vie ! Me nourrir pour succomber d'un tir à bout portant... L'arme que pointe Charlie si elle ne me tuerait pas tout de suite pourrait fort bien m'obliger à rester immobile, suffisamment pour être -moi- la proie d'un autre, humain, robot, dévoreur ou charognard... Je fais un effort monstrueux pour ne pas regarder, ne pas sentir ce que Maddy est en train de cacher aux yeux sous un bandage ! Comme si un bandage suffisait ? Mais j'ai entendu le cri de triomphe : -JE SUIS HUMAIN ! Je voudrais en être certain mais il semble bien qu'il ait raison ?

L'intrusion de l'insecte nous fait nous regarder lui et moi. « Pas grave » dit la brune décervelée ? Pas GRAVE ! - Tu te sens capable de te maîtriser ? C'est important tu le comprends !? Il demande la même chose à l'autre qui tient toujours son arme dans ma direction !

J'allais marmonner un « oui » peu convaincu, je vais faire de mon mieux quand ils parlent d'enfermement, de propriété pas loin... De marais ? Je dois faire la grimace, j'ai horreur des marais, je ne sais pas pourquoi ? Moi je suis né dans une ville, une très grande ville puisque c'est la capitale, c'était... Il a l'air d'avoir repris ses esprits, il questionne la petite blonde, je m'essuie la bouche où le sang coulé commence à sécher puis...

Vérifier leur humanité, NOTRE humanité en s'ouvrant la couenne jusqu'à l'os ! Je me redresse d'un bond !

- Vous êtes tous TARÉS ! L'autre là qui trouve qu'un coin infesté de rampantes ce n'est pas grave ! Toi qui veut que je me contienne face à une rivière de sang ! L'autre là qui ne demande qu'à me faire la peau ! Mais vous êtes dingues ! Tous ! Complètement dingues !

J'ai reculé, je garde un œil sur leur groupe mais aussi partout, sur les côtés, derrière moi autant que je peux, des rampantes ! Et lui qui parle de leurres en plus ! Je regarde Maddy qui trouve la situation sous contrôle, le barjo qui veut me truffer de balles, la blonde avec son kit d'infirmière ? D'où sort-elle celle là ? C'est courant de nos jours de se balader avec une trousse de secours ? Et puis bien sûr Judah ? Judas ? Peu importe comment il écrit ça ! S'ouvrir les veines et creuser jusqu'à l'os ! Je suis sûr que je n'arrive même pas à garder un visage humain tant mon corps se réjouit d'un tel festin !

Je baisse la voix, cherchant autour de notre campement de fortune les « leurres » et d'autres créatures mécanisées...

- Je vais vous raconter une histoire... Celle d'une ville magnifique pleine de quartiers huppés et d'humains comblés ! Un jour, on a d'abord eu des coupures d'électricité, puis des ordinateurs qui paraissaient infestés de virus, des automates qui refusaient de distribuer de l'argent, des boissons, des friandises... et tout ce qu'ils étaient sensés donner aux hommes parce qu'il était inutile d'obliger d'autres hommes à rester des journées entières à faire des boulots de cons ! Ensuite les contrôleurs de cadence dans les usines et les endroits où l'humain doit fournir un quota de boulot se sont mis à imposer des rythmes déments et quand on a voulu les débrancher ne se sont pas arrêtés mais ont électrocuté les imprudents qui voulaient attenter à leur vie...

Je regarde ce que mon auditoire en pense, ils ont dû vivre ça non ? S'ils étaient dans une bourgade ou la campagne, moins, mais quand même ?

- Bientôt tout ce qui était sous le contrôle d'un ordinateur s'est mis à non seulement déconner mais attaquer l'homme. On n'osait plus prendre un ascenseur, plus monter dans un véhicule, plus appuyer sur l'interrupteur pour allumer la lumière... Les gens se sont habitués à vivre sans leur confort, mais ça ça n'était que le début !

Ils réagissent ? Non ? Oui ? Je ne suis pas le seul à me souvenir ?

- C'était juste le début... Ensuite, des hommes se sont organisés pour revenir à une civilisation sans technologie, et des bataillons ont été formés pour dégommer les machines réticentes... C'est là qu'on a été infestés d'insectes... Tant qu'on n'en a pas écrasé un, on se disait juste que c'était une calamité de plus et que la nature reprenait ses droits, mais c'était pas des insectes...  

Je regarde le cadavre de l'araignée, une grosse araignée mais une toute petite chose à l'échelle d'un homme, simplement, elle est connectée … à des milliers d'autres araignées aussi petites mais aussi dangereuses .

- Elles ont infesté des humains qui dormaient, sont entrées dans leur nez, leur bouche, leurs oreilles... et les ont rendus dingues ! Ils se sont mis à attaquer leur famille, leurs amis, à faire un carnage, puis, ils crevaient...

Je frémis de dégoût en me remémorant... Des endroits sombres privés de la lumière électrique, sans caméras de surveillance, gardés tant bien que mal par des vigiles armés d'armes blanches ou de fusils basiques, surtout rien qui contiennent de l'électronique ! Et des nuées de bestioles téléguidées, ultra-connectées entre elles qui voyaient dans ce noir tandis qu'on ne faisait qu'entendre un très léger bruissement !

- Des rampantes c'est grave ! Ça ne vous empêchera pas d'être humains, mais vous serez fous, avides de tuer tout ce qui vous entoure.

J'ai dit « vous », parce que moi, elles me tueraient mais ne me contrôleraient pas ! C'est pour ça que je suis ce que je suis, enfin... je ne l'ai pas vraiment choisi mais il s'est avéré que ça nous empêchait je ne sais comment ni pourquoi d'être asservis... alors que les animaux le sont, et les hommes plus encore.

Je ne peux y résister, je contourne Charlie et son arme et viens me placer derrière la blonde, je ne me gêne même pas pour la renifler, visiblement, que sent-elle ? Me servant du corps de la fille comme pare-feu je passe à Maddy, Judah, et Charlie... J'ai levé les bras en l'air pour signifier que je ne tenterai rien...

Les dés ...:

 

Il me pose une question. D'où je viens. Ce qui m'est arrivé. C'est vrai cela, qu'est-ce qui t'est arrivée ? Fit-il d'une manière complaisante et suffisante. La ferme ! J'avoue que je n'ai pas vraiment eu le temps de préparer mon récit, trop occupée à fuir. Je réponds simplement.

-Je ne me souviens plus d'où nous étions, quelque part par là-bas. Je sais juste qu'ils sont morts maintenant.
Je lui montre la direction dont je suis venue. Pour être honnête, depuis que j'ai rompu le contact avec mes supérieurs, j'ai perdu toute notion de localisation, position, géographie. Puis je dis la deuxième en regardant le sol, en pensant à eux. J'ai les yeux tristes. Je n'ai pas menti. Ils sont morts. Je n'ai juste pas précisé que c'était moi la meurtrière. Parfois, il ne faut pas tout avouer d'une fois. Je me dis que si je fais une bonne impression, je pourrai leur dire. Peut-être ? Un jour ? Bref. C'est horrible de dire qu'ils me manquent ? D'une certaine manière, c'est eux qui m'ont réveillée... Puis je frisonne. Cet homme m'est étrangement familier ! Et c'est bien cela qui me fait peur ! Je m'éloigne de lui. Abandonnant l'idée de le soigner, je préfère confier cette tâche à quelqu'un d'autre. Je ne voudrai pas commettre l'irréparable.

La discorde. C'était le mot pour décrire leur situation. Toutes des voix qui se faisaient entendre à des kilomètres. Quel capharnaüm ! Ils essaient d'être repérés par les cyborgs qui veulent leur peau ou ce n'est qu'une impression ? Si seulement j'avais le contrôle, j'aurai envoyé des renforts, cela serait passé inaperçu vu le boucan qu'ils font et ensuite, la mission serait accomplie en un tour de mains !  Oui, il n'a pas vraiment tord... Les éliminer serait tellement facile que cela en est déconcertant... Mais bon, petit génie, si tu fais cela, nous allons tous les deux mourir. Je les ai trahi. Je sens qu'il souffle, qu'il râle. Je roule les yeux et arrête de l'écouter. Dommage que je n'ai plus la capacité de baisser son volume au maximum. J'ai vu dans un gadget du passé, un... C'était quoi déjà ? Ha oui ! Une télévision. Il y avait une télécommande et si tu appuyais sur un bouton, hop, la télévision se taisait jusqu'à ce qu'on ré-appuie sur le même téléphone ! En fait, je connais la technologie actuelle mais... Je ne peux apprivoiser la technologie passée que si je me connecte dessus par mes câbles et fils. Méthode pas du tout discrète. Et bon, vu qu'à ce moment-là, mes supérieurs m'ont toujours dit que cette technologie était obsolète. Je m'en veux d'avoir suivi leur ordre à la lettre ! Enfin bon, si je l'avais fait, je serai sans doute morte. Beaucoup sont mort pour moins que cela. Non, c'est vrai ? Comme si je ne le savais pas !  

Je n'ai pas eu le temps de terminer ma phrase sarcastique que la femme demande à tout le monde de se taire. Elle a entendu quelque chose. Je me concentre. Et puis, je le vois. Là ! Je m'apprête à combattre la créature mais bon, est-ce vraiment sérieux ? Je ne ressemble nullement à une guerrière ! Ressembler à une enfant fragile, c'est mon rôle. Et à croire que cela ne m'a pas encore quitté, j'arrête mon mouvement. Je tremble. Je me dis que je viens peut-être de me condamner à révéler mon identité. Et si l'araignée mécanisée venait à perforer ma protection métallique ? Comment vais-je expliquer cela ? Est-ce que l'araignée est venue pour moi ou à cause du bruit ? Est-elle assez développée reconnaître les visages, et donc, les traites ? Et finalement, j'ai peur qu'elle me voit ! Donc je fais la première chose qui me vient, c'est me cacher derrière quelqu'un en criant légèrement. Et cela ressemble à une jeune fille qui a peur de ce qu'elle voit mais en fait, la vérité, c'est que la jeune fille en question a peur qu'on découvre qui elle est réellement !

Je me retrouve donc derrière un homme. Celui a qui a pété un cable. Je ne sais pas si je suis vraiment plus en sécurité auprès de lui pour dire vrai... Mais bon, que voulez-vous, les réflexes ! Quand la demoiselle dit que c'est fini, je m'accroche toujours à la manche du monsieur, et sort doucement ma tête pour voir ce qu'il reste de cette araignée cyborg. Quand je la vois, je grimace. Je me demande si, un jour, je serai à la même place qu'elle. Les boulons et le métal à l'air, qui sortent de ma chaire. Cette chaire qui n'est pas la mienne. Cette chaire qui a été prise à un être vivant, un véritable être vivant. Un de ceux qui a été dépecé. Juste pour que je puisse leur "ressembler". Mais je devrai m'y faire, je ne serai jamais eux. Je finis par lâcher la manche du monsieur en murmurant simplement.

-Désolée...

Finalement, je m'approche de la femme et je lui demande suite à ses paroles, doucement, un peu naïvement.

-Est-ce que vous voulez m'enfermer ?
Auraient-ils compris ma nature ? Déjà ? J'ai vécu un an enfermée avant de partir en mission. Quitter une prison pour en retrouver une autre, est-ce vraiment la seule solution ? Bon, si ils le demandent, je le ferai. Je ne suis pas une menace pour eux...

Le monsieur qui se scarifie dit qu'il ne faut enfermer personne. Ouf, me voilà rassurée ! Finalement il parle de marais, de ferme... J'avoue que je n'ai jamais eu l'occasion de voir une ferme. Enfin, ce n'est pas le plus important. Le mangeur-de-chair se lève d'une fois et nous traite tous de fous. Enfin, dans la description qu'il fait des fous, il semble m'avoir épargné. Je ne sais si c'est une bonne chose. Faut-il être humain pour être fou ? Tu as tué des humains de sang-froid. Je pense que dans la catégorie fou, tu as ta place avec eux. Dixit le tueur en série. J'ai moins tué que toi ! Oui, mais moi, c'est normal si je ressens rien. Toi, si tu ressens pendant que tu tues quelqu'un, ce n'est pas normal ! Tu es notre folle version robot ! Quelle agréable compliment. Je préfère la folie humaine. Mais bon, ce n'est pas comme si je pouvais choisir.  

En parlant de folie, le cannibale se dit que c'est le bon moment pour nous conter une histoire ! Chut ! Cela peut être intéressant. Il ne semble pas complètement dénué de sens, comparé à un certain individu... Tu me compares à cannibale là ? Non, je dis simplement qu'il est plus censé que toi. C'est dire la considération que j'éprouve en ton égard, non ?Et je dois le prendre comment ça ? Comme tu veux. Ce n'est pas comme si cela m'intéressait de savoir comment tu le prends. Chut, j'écoute ! Son récit, il me rappelle quelque chose. Une e-vie que j'ai eu avant celle-ci. J'étais... Une IA ? Oui, je crois bien que c'est cela. Je suis né dans un corps, celui-ci. Mais... J'avais une autre e-vie avant. Je ne suis pas née dans ce corps, avant... Avant... J'étais quoi ? Avant de devenir un androïde, j'étais quelque chose. De plus simple. Moins complexe. Je n'étais pas "enfermée dans". J'étais. Tout simplement.

J'étais tellement happé par ma conversation avec moi-même. [i]On parle de moi ? Non ! Je disais que j'étais tellement concentré sur MOI et non pas NOUS, que je n'ai pas vu le cannibale s'approcher de moi et me sentir. Je sursaute. Je ne m'y attendais pas. J'avais raison, il est plus censé qu'il n'en avait l'air ! Son côté sauvage est une menace. Mais finalement, il s'atèle à faire pareil pour les autres. J'ai l'impression qu'il se concentre davantage sur celui qui s'est scarifié. Il faudrait que je leur demande leur nom, non ? Je ne vais pas les nommer "Le scarifié", "Le cannibale", "Le cableux" et "La femme" éternellement, si ? Bah, en soi, on voit de qui je parle.