Une nouvelle fois, Chase avait franchis les barrières qu’il s’était imposées. Cette fois-là, c’était différent. Il l’avait fait en pleine conscience. Juste parce qu’il en avait envie. Il n’avait pas perdu le contrôle, il n’avait pas été submergé par la colère. Il voulait juste retrouver ses lèvres, récupérer les sensations qu’il lui manquait depuis la première fois qu’ils s’étaient embrassé. Et il avait été terrassé à nouveau, comme la première fois. Et c’était sans doute un peu étrange d’être passé de la haine à ça en si peu de temps mais pour autant Chase n’avait jamais rien connu d’aussi exquis. Ça avait presque été du gâchis que ce baiser prenne fin. Rachel l’interrogeait sur la suite. Qu’est-ce qu’ils font ? Ça, il ne savait pas trop quoi répondre. Ça se discutait possiblement mais s’il y avait bien une chose dont il était sûr pour le moment, c’est qu’il n’avait plus envie de discuter. Alors Rachel avait posé une autre question. Qu’est-ce qu’il voulait ? La réponse ne s’était pas fait prier : « Toi. » Et il n’avait pas eu besoin de réfléchir. Un peu gêné d’être aussi transparent, il avait furtivement rougit, avant de reprendre : « Je te veux toi, je te veux depuis la première fois que j’ai croisé ton regard. » Pure vérité. Un peu gênante quand ils se détestaient mais beaucoup plus facilement énonçable maintenant qu’ils n’avaient plus de raison de le faire. Sa main toujours sur la joue de la blonde, il s’approcha à nouveau pour reprendre ses lèvres des siennes. La tendresse laissa peu à peu la place à quelque chose de plus fougueux. La main du chanteur quitta la joue de son homologue pour descendre sur ses hanches. Tout s’était accéléré ensuite. Sans lâcher ses lèvres, Chase l’entraina jusque sur la petite table de laquelle il avait fait tomber leurs verres respectifs pour l’y installer. Les verres s’était brisés au sol mais il n’avait pas eu l’air de s’en soucier, trop occupé par le chemin que prenait désormais sa bouche. Il descendait lentement dans son cou mais il aspirait à atterrir bien plus loin. Mais il lui fallait une autorisation, un aval, le signe que ça n’allait pas trop vite pour elle alors il arrêta simplement ses mains sur la ceinture de son pantalon.

Elle. Il la voulait Elle. Cet aveux dénué de sens, de prime abord, chemine rapidement dans son esprit pour qu'elle en comprenne tout le sens, toute la portée, que l'homme vient appuyer par une autre déclaration, affirmant la désirer depuis l'instant où il avait croisé son regard. Elle voit parfaitement de quel moment il parle. Elle l'avait sentit elle aussi, cette petite connexion, cet éclair, quand son regard était tombé sur lui. Elle était sur scène, occupée à chanter, elle donnait tout pour son public et, en croisant son regard, elle avait oublié le monde un instant, avant que celui-ci ne la rattrape. Cela n'avait duré qu'une seconde mais... Cela avait suffit pour la déstabiliser. Suffit pour qu'elle lui en veuille, aussi, à l'époque, pour l'avoir rendue aussi faible, aussi fragile.

Il ne lui laisse pas l'occasion de répondre par des mots et, à vrai dire, elle n'est pas certaine qu'elle aurait pu en trouver à dire. Elle se contente des actes, de répondre à ses baisers de nouveau, de passer ses bras autour de son cou pour le rapprocher d'elle. Elle n'est pas sûre d'être plus avancée quand à savoir ce qu'ils comptent faire pour la suite, mais elle n'est pas sûre non plus que ce soit quelque chose qu'elle doit résoudre urgemment. C'est sûrement moins urgent que ce qui se joue entre eux là, tout de suite, alors qu'il la fait reculer jusqu'à la table qu'ils occupaient plus tôt, la faisant asseoir dessus en continuant de l'embrasser, sa main ayant glissé jusqu'à sa taille, ses hanches...

Elle n'est pas sûre que qui que ce soit apprécierait d'arriver à ce moment là, pour s'assurer que tout se passe bien pour eux, voir s'ils voulaient autre chose, et les trouve finalement dans une position si... Compromettante. Il n'y a toutefois absolument aucune chance pour qu'elle mette un terme à tout ça. Aucune chance pour qu'elle lui interdise de poser ses mains sur elle, alors qu'elle en crève littéralement d'envie, au contraire, qu'elle brûle d'impatience à savoir ce que cela peut être que de sentir ses mains, ses doigts, enflammer encore et encore son épiderme. Seigneur, il peut faire absolument tout ce qu'il veut d'elle, il n'y a aucune chance pour qu'elle le lui refuse. Aucune. Aucune chance pour qu'elle retrouve un éclat de lucidité, qui lui ferait choisir de rentrer s'adonner l'un à l'autre dans un espace plus intime. Elle était déjà perdue.

Il avait fini par cracher le morceau. Il la voulait et il l’avait avoué. Il l’avait déjà mentionné dans sa chanson mais, là, c’était différent. Elle était atteignable. Alors il avait mis de côté tout ce qui l’empêchait d’avoir ce qu’il voulait et il avait retrouvé ses lèvres. Tout s’était emballé à partir de là, comme s’il avait trop longtemps attendu ce moment et que tout pressait maintenant. Sa raison, éteinte pour le moment, n’avait pas du tout cherché à le dissuader de se livrer à une telle imprudence dans un endroit où ils pourraient être surpris. Il n’y avait même pas pensé. Il n’y avait plus qu’elle, cette tension qu’on pourrait couper au couteau, et cette envie de la découvrir. Au dessus d’elle, il avait interrompu un instant ses baisers pour l’observer. « Tu es si belle… » qu’il avait soufflé, conscient de dire tout haut quelque chose qu’il s’était à peine autorisé de penser jusque-là. Il la désirait tellement que c’en était presque violent. De ses mains, il avait fait glisser son pantalon sur ses cuisses et écarté ses sous-vêtements pour passer sa tête entre ses cuisses. En suivant la courbe de son aine, Chase avait déposé une multitude de baisers avant de finir sur la partie du corps la plus intime de Rachel. Il tenait fermement la chanteuse par les hanches, comme pour lui éviter de tomber, alors qu’il s’appliquait à lui donner le plus de plaisir possible.

A la découverte du corps de Rachel, tous les sens de Chase étaient en éveil. Il guettait le moindre tressaillement de son corps, la moindre indication que ce qu’il faisait était juste ou s’il se trompait, et tout ça pour un seul but : la combler. Il en avait tellement envie. Il avait trop rêvé de ce moment. Et elle était enfin là, à la merci de sa bouche assoiffée de caresses. A lui. Le temps de cet instant en tout cas. Tout le reste avait cessé d’exister. Chase n’entendait plus que son coeur qui battait la chamade dans sa poitrine et il ne voyait plus qu’elle. Quand la main de la chanteuse avait rejoint celle de Chase, ce dernier avait ressenti une drôle de chaleur se diffuser dans tout le bas de son ventre. Il avait entremêlé ses doigts aux siens alors que son autre main remontait le long du ventre de la jeune femme pour continuer la découverte.

S’il pouvait voir la scène vue d’en haut, Chase hallucinerait. Comment est-ce qu’ils avaient pu en arriver là ? Dans un endroit public qui plus est ? Ils avaient perdu l’esprit et, pourtant, rien n’avait jamais semblé plus délicieux aux yeux de Chase. Cette intimité, il en avait rêvé jusqu’à la coucher sur le papier pour finalement la chanter. Elle était là. Rachel. Brulante sous ses caresses. Se donner pour quelqu’un n’avait jamais été aussi enivrant. Chase aurait pu s’y perdre définitivement si Rachel ne lui avait pas demandé de s’arrêter dans un murmure. Arrête ? Il s’était légèrement redressé. C’était étrange, il lui semblait bien déceler du désir dans son regard. S’ils étaient tous les deux animés par la même envie de se découvrir, pourquoi vouloir s’arrêter alors ? Et, à cette réflexion, Chase avait compris. S’il la découvrait, elle… Elle ne le découvrait pas. Pas vraiment. En homme responsable et respectueux, Chase avait de suite pensé à se protéger. Seulement voilà, il n’avait pas prévu que les choses allaient prendre cette tournure. Il n’avait évidemment rien sur lui. Pourtant, la vue d’une Rachel en sous-vêtements sous ses yeux lui donnait sans aucun doute possible l’envie d’aller plus loin. Il attrapa ses cuisses pour se rapprocher d’elle et, beaucoup trop excité pour être rationnel, il murmura : « Je pensais pas… J’ai pas… » Les mots se bousculaient dans sa tête, il n’arrivait pas à être explicite. Pourtant, après ces quelques hésitations, il n’avait eu aucun mal à dire d’une traite : « J’ai très envie de toi, Rachel. Je te veux. » Et, comme pour le lui prouver, il posa ses lèvres sur les siennes pour lui offrir un baiser passionné.

Il y a des choses contre lesquelles Chase ne pouvait plus lutter. S’il devait se montrer honnête, il avouerait qu’il avait ressenti cette attirance dès la première fois où leurs regards s’étaient croisés. Et, dès le premier baiser, il l’avait eu dans la tête en quasi continu. Bientôt, il l’aurait totalement dans la peau. Comme s’il s’était retenu toute une vie pour le faire, Chase s’était jeté sur Rachel avec une impatience qu’il n’arrivait plus à contenir. Mais il dégustait. Oh, mon Dieu, ce qu’il pouvait savourer. C’était presque irréel. Mais, maintenant que les choses s’emballaient, le chanteur avait eu un éclair de lucidité : il n’avait pas de quoi se protéger. A ce stade-là, ce serait terrible qu’ils soient obligés de s’arrêter. Mais il le ferait. Si elle le lui demandait, il le ferait. Fort heureusement, elle ne lui avait pas demandé de s’arrêter là. Elle aussi semblait avoir oublié sa raison. Tout contre ses lèvres, il avait hoché la tête. Et puis merde, c’était une très bonne réponse. Se pressant un peu plus contre elle encore, Chase ne tarda pas plus longtemps à la faire sienne dans un premier coup de rein libérateur.