Chase imaginait sans mal le bruit que ferait leur rencontre dans la presse et les médias si ça venait à se savoir. On inventerait tout un tas de théories sur eux, du couple au coup de communication calculé. Et il n’en avait pas envie. Cette vie sous les projecteurs, il en avait rêvé. Mais la célébrité en était son pendant dont il n’avait jamais vraiment voulu. Evidemment, il se voyait mal s’en plaindre mais c’était assez usant pour quelqu’un d’aussi pudique et discret que lui. Ce qu’il s’était passé ce soir, il n’avait pas envie de le partager. Avec personne. En tout cas, pour le moment. Il fallait qu’il y réfléchisse avant. Et, de toute façon, ses plus proches amis ne pourraient pas le conseiller. Rachel Everett était sensée être l’ennemi à abattre, il n’était pas sensé la mettre dans son lit et il savait très bien qu’une pluie de reproches lui tomberait dessus si ça venait à se savoir. Sa fidélité, il la devait avant tout à son groupe et cette pensée n’avait pas manqué de le faire culpabiliser. « J’espère que si. » qu’il affirma quand Rachel lui confia qu’elle n’était pas certaine qu’ils puissent faire confiance au personnel ici. Il était de notoriété publique que l’endroit se voulait discret et qu’ils y protégeaient l’intimité de leurs clients mais Rachel avait raison. Contre quelques billets, certaines personnes perdaient l’esprit et étaient capables du pire. « Chez toi alors. Parfait. » Et maintenant ? Chase soupira pour rassembler son courage. « Alors… A dans deux semaines, même heure, chez toi. » Et comment était-il sensé la saluer maintenant ? Ce n’était pas bizarre de partir en premier comme ça ? Il se frotta la nuque. « Tu veux partir en premier peut-être ? J’attendrais un petit quart d’heure que la voie soit libre… » Des précautions qu'elle devait elle aussi connaitre que trop bien. C'était le prix à payer pour vivre de leur art.

Dans deux semaines chez elle, même heure. Elle hoche la tête. Ce sera sans doute le mieux, car elle n'est pas tout à fait sûre de pouvoir faire confiance au personnel ici. Ils espèrent l'un et l'autre que oui, bien sûr, mais n'en ont pas l'assurance. L'argent peut faire faire ou faire dire bien des choses et pour quelques billets, elle suppose que certains pourraient vendre la mèche de leur entrevue. Si ce n'est que ça, ce sera un moindre mal. Pour une prochaine fois, en revanche, elle préfère plus d'intimité, même si elle songe aussi que ça peut être, au contraire, trop tentant. Ils n'auraient pas de garde fou si ce qui était arrivé aujourd'hui les reprenait, qui sait. D'un autre côté, le fait que les lieux soient publics ne les avaient pas freinés une première fois, elle n'était pas sûre qu'ils le pourraient d'avantage une prochaine. Chez elle, au moins... Ils n'auraient peut-être pas de limites, mais ils auraient aussi moins de risques. Elle osait, du moins, l'espérer.

"- Ouai. J'vais faire ça."

Partir la première et qu'il attende un peu pour partir à son tour, qu'aucun paparazzi éventuel ne puisse capturer une sortie en même temps ou juste un peu après. Elle préfère éviter autant que possible tout ce qui pourrait mettre qui que ce soit sur la voie de cette rencontre. Elle préfère que ça ne s'ébruite pas, tant elle ne sait pas vraiment, encore, comment elle pourrait gérer les choses avec le groupe. Elle n'est pas certaine qu'ils apprécieraient de découvrir tout ça par la presse avant qu'elle ait put trouver ce qu'elle va leur dire ou comment elle va leur dire.

Elle pousse un soupir en quittant le bâtiment, le pas pressé, ses lunettes de soleil sur le nez essayant de la dissimuler quelque peu. Elle doit parler à son groupe, au moins leur faire savoir que les Juvenile ne sont pas l'ennemi qu'ils ont pensé de prime abord mais... Comment se faire entendre ? Comment les convaincre ? Ça, c'est le genre de questions à laquelle elle n'a pas de réponse.

Ils allaient se revoir, ils s’étaient mis d’accord. Si Chase avait la capacité de voir ses émotions clairement, il verrait que cette perspective le réjouissait. Mais pas que. Ça le stressait aussi. Pour l’heure, il n’y pensait pas. La seule chose qu’il voulait, c’était quitter cet endroit sans se faire remarquer. D’ailleurs, sitôt Rachel partie, il avait sorti son téléphone pour guetter sur les réseaux sociaux si quoi que ce soit avait fuité. Ça ne semblait pas être le cas. Tant mieux. Réfléchir quand l’opinion publique se déchaine, ce n’est pas chose aisée. Comme prévu, il avait attendu quinze bonnes minutes avant de sortir lui aussi. Incognito. Il marchait vite, casquette vissée sur la tête et lunettes de soleil. C’était assez cliché mais drôlement efficace, c’était sa vie depuis qu’il était célèbre.
Et ces deux semaines avaient été affreusement longues. Chase n'avait eu de cesse de se torturer l’esprit en pensant à Rachel. A des moments, il ressentait une douce euphorie. D'autres, il était en proie à une angoisse saisissante. Plusieurs fois, il avait pensé à lui envoyer un SMS mais il s’était figuré que ce serait tronquer la donne. Il ne voulait pas influencer son jugement, ni le sien d’ailleurs. Il fallait que l’introspection vienne de lui uniquement, qu’il puise au plus profond de ses entrailles pour faire la lumière sur ce qu'il ressentait. Au bout de deux semaines, il savait. En revanche… il n'était pas prêt. Il était même carrément terrorisé à l'idée de se dévoiler, encore plus par celle de la rejoindre chez elle. Mais cette attente ne pouvant plus durer, Chase avait tout de même pris son courage à deux mains pour rejoindre Rachel chez elle ce soir-là. Incognito. Comme ils avaient dit. Ce serait dommage de se faire prendre maintenant alors qu’ils avaient déjà réussi l’exploit de ne pas se griller avant. Le coeur battant, les jambes molles, il attendait qu’on lui ouvre.

Deux semaines. C'est le temps qui a passé depuis la dernière fois qu'ils se sont vus. Deux semaines, c'est le temps qu'ils se sont donné pour réfléchir à tout ce qu'ils se sont révélés comme à tout ce qu'ils ont vécu, le temps qu'ils se sont donné pour faire le point, pour savoir ce qu'ils voulaient faire à présent. Pour savoir, exactement, ce qu'ils attendaient maintenant, ce qu'ils désiraient, puisqu'ils n'avaient pas été capables de le dire, de le comprendre, la dernière fois. Tout avait été beaucoup trop flou, trop précipité, pour qu'ils en tirent quoi que ce soit de plus que de l'incompréhension, quoi que ce soit de plus qu'un bordel indescriptible à clarifier. Et même aujourd'hui, deux semaines plus tard, Rachel n'est pas tout à fait certaine de savoir exactement ce qu'elle va bien pouvoir lui demander ce soir, pas bien certaine de savoir ce qu'elle attend exactement, ce qu'elle désire. Et maintenant ? Maintenant qu'ils savent qu'ils ne sont pas ennemis, maintenant qu'ils se sont donné l'un à l'autre passionnément, sans réfléchir, qu'est-ce qu'ils attendent ? Qu'est-ce qu'ils veulent ? Qu'est-ce qu'elle veut, elle ? Elle n'est pas tout à fait certaine de le savoir encore et reste dans le flou toute la journée, ne voulant voir personne, restant focus sur ce rendez-vous de la soirée, à tel point que même son groupe n'a pas de ses nouvelles de toute la journée.

Sur le coup des seize heures, elle commence à se préparer comme si ça pouvait faire passer son angoisse, comme si ça pouvait l'aider à déterminer enfin ce qu'elle voudrait. Ça lui permet surtout, d'une certaine façon, de ne pas penser au moment où il arriverait, de ne pas penser au moment où elle le reverrait. Elle reste focus sur sa douche, sur son maquillage, sur les vêtements qu'elle veut porter et, d'une certaine manière, ça l'apaise. Au moins, pour un temps, ça lui change les idées. Ça les détourne de l'arrivée imminente du chanteur... Jusqu'à ce qu'elle soit prête et recommence à attendre, assise dans le canapé du salon, à feuilleter un ouvrage plus qu'à le lire.

On toque à la porte et elle sursaute légèrement, reposant son magazine, se redressant en essuyant ses mains sur son pantalon, avant d'avancer pour aller ouvrir. Il est là, alors, devant elle, le sourire charmant, le faciès agréable. Evidemment. L'invitant à rentrer, elle s'écarte de l'embrasure de la porte pour le laisser passer et propose de le débarrasser de ses affaires, avant de l'enjoindre à s'installer dans le salon. Puis, y entrant à son tour, elle évite soigneusement son regard, ne sachant trop comment elle pourrait réagir, et prend la parole.

"- Je peux t'offrir quelque chose à boire ?"

Chase était tellement nerveux qu’une part de lui aimerait s’enfuir en courant. L’autre avait trop envie de voir Rachel. C’était sa seule certitude finalement : il avait envie de la voir. Devant sa porte, il s’imagina quelques scénarios. Elle pourrait lui dire que c’était une erreur et ne plus jamais vouloir le voir. Ou alors elle pourrait faire tout l’inverse et là… Il n’eut pas le temps d’y réfléchir plus puisqu’elle avait ouvert. Il avait arboré son sourire le plus convaincant alors que son palpitant s’emballait sérieusement. Pressé de ne pas être vu plus longtemps en public, il s’était engouffré dans l'appartement de Rachel sitôt qu’elle l’y avait invité. Une fois la porte fermée, il était soulagé. Enfin presque. Il était maintenant seul avec Rachel et il aurait presque préféré se retrouver encerclé de paparazzis. Elle évitait son regard et Chase se mit inévitablement à penser que ce n’était pas bon signe. Un noeud se forma alors dans son estomac alors qu’il s’avançait timidement dans son salon. C’était drôle de la voir ici. Ça semblait si intime et, en même temps, ils ne l’étaient pas. Enfin. Pas vraiment. Le chanteur laissa son regard glisser sur la décoration, espérant grappiller quelques informations sur son hôte. « Euh oui… » qu’il acquiesça alors que sa question le força à s’arracher à sa contemplation. Il ne savait pas trop quoi demander. De l’alcool ? Un thé ? De peur de paraitre trop bizarre, il s’empressa de dire : « Un verre d’eau, merci. »

Maintenant qu'il est là, il faut bien briser la glace. Il faut bien aller de l'avant. Il faut bien se jeter à l'eau. C'est pour cette raison après tout qu'ils se sont retrouvés aujourd'hui. Pour mettre les choses à plat, pour parler de ce qu'ils veulent pour la suite, de ce qu'ils attendent. Pour évoquer ce qui s'est passé entre eux et voir ce qu'ils font avec ça. Ce dont ils ont envie pour la suite. Et comment ils vont gérer leurs groupes respectifs et la haine que ces derniers se vouent pour de mauvaises raisons ? A-t-il pu penser à tout ça, a-t-il pu trouver une solution ? A-t-il pu déterminer ce qu'il désire lui ? C'est la question qu'elle se pose tandis qu'elle l'observe, proposant un verre pour faire bonne figure et combler le silence qui les enveloppe.

Le jeune homme acceptant un verre d'eau, elle disparaît quelques secondes, le temps pour elle de ramener deux verres et une bouteille consignée d'eau minérale de la cuisine qu'elle pose sur la table basse avant de l'inviter à s'installer dans le canapé, prenant elle-même place dans un fauteuil avant de servir leurs verres, lui en tendant rapidement un. Puis elle prend le sien et prend le temps de boire deux gorgées tout en organisant ses pensées avant de le reposer, tournant la tête vers lui avant de s'arrêter au milieu de son geste, ne sachant pas ni comment ni par où commencer, tout simplement. Elle ne peut pas parler de but en blanc du sujet qui les réuni. Pourquoi faut-il qu'elle se sente aussi gauche et mal à l'aise ? Elle l'ignore. Elle l'ignore et se gratte la tête, comme si ça pouvait l'aider. Peut-être pas à trouver comment entamer la discussion mais certainement à réduire son stress en tout cas.

"- Bien... Alors... Euh... Comment tu vas ?" demande-t-elle, la voix hésitante.

Chase faisait tout son possible pour ne pas trop dévisager Rachel. Ce n’était pas l’envie qui manquait. Il ne voulait simplement pas être gênant. Ces situations-là, ça n’avait rien de banal pour lui. Il n’était pas une de ses vedettes dont les conquêtes se multiplient. Bien au contraire. La passion évidente qu’il ressentait pour Rachel, c’était une première. Et c’était déroutant, il n’était pas sûr de bien comprendre. Est-ce qu’il y avait quelque chose à comprendre de toute façon ? C’était plus fort que lui, il ne pouvait s’y soustraire. Invité par Rachel à s’installer, Chase s’exécute. C’est elle qui vient rompre le silence qui s’en suit après lui avoir donné son verre d’eau. « Ca va. » qu’il souffla sans doute aussi mal à l’aise qu’elle. « Et toi ? » C’était bizarre ce genre de banalités. Il tenta un sourire. « Je… J’ai pensé à toi. Beaucoup. » Mon Dieu, pouvait-on être plus gênant ? Il se rattrapa : « Pardon, je veux pas être gênant. C’est juste que… Bah c’est la vérité quoi. » De mieux en mieux, son sourire avait faiblit mais il tenait bon.

Il affirme que ça va et la chanteuse acquiesce d'un mouvement de tête, ne trouvant rien à répondre. Elle est un peu gênée par la situation, un peu gauche. Elle sait qu'ils doivent parler de ce qu'il s'est passé la dernière fois, mais elle ne sait pas vraiment comment aborder le sujet. Elle ne sait pas vraiment comment aborder la question avec tact et délicatesse. En fait, elle n'est pas sûre de ce qu'elle pourrait répondre aux questions qu'il pourrait poser. Elle ne sait pas vraiment où tout ça pourrait les emmener et, quelque part, ça lui fait peur. Ça lui fait surtout peur de ne pas savoir exactement où elle en est et d'être toujours aussi perdue qu'il y a deux semaines, en fin de compte.

Il la décontenance d’autant plus qu'il affirme qu'il a pensé à elle, beaucoup, au cours des derniers jours et si la réciproque est vrai, elle ne sait toutefois pas quoi faire de tout ça. Parce qu’il ne s'agit pas seulement d’eux mais aussi de leurs groupes et de la rivalité de leurs membres les uns avec les autres. Il s’agit aussi de corriger un bordel créé en amont, par la presse et… Tout ça, elle ne sait pas vraiment comment le gérer. C’est plus intimidant que de devoir performer devant un parterre de fans. Sur scène, elle sait qu’elle peut tout maîtriser, elle se sent forte, elle se sent…. intouchable. Mais une fois dépourvue de ses costumes, de ses paillettes, dans la vie réelle… C’est une autre paire de manches, visiblement.

Il s'excuse, reprend la parole, affirmant rapidement qu'il ne veut pas être gênant mais qu'il dit simplement la vérité et elle lui adresse un sourire gêné, frottant son bras au passage comme pour occuper des doigts et l'aider à gérer ce stress qu'elle ressent.

"- J'ai... J'ai aussi beaucoup pensé à toi et je... Je ne sais toujours pas comment gérer tout ça ni quoi faire de ça. Quoi faire du bordel que la presse a généré, quoi faire pour mon groupe, quoi faire pour nos fans et je..." elle cherche ses mots. "Je me sens complètement dépassé. Cette histoire de rivalité est allée tellement loin... Pour rien !"

Chase se sentait être le pire des boulets. C’était curieusement récurrent au contact de Rachel. L’envie de se lever et de partir en courant lui avait traversé l’esprit mais ça ne ferait que reculer l’échéance de cette discussion. Ils devaient parler. Si Chase restait seul avec ses pensées quelques jours de plus, il allait imploser. Alors, finalement, lui avouer qu’il avait beaucoup pensé à elle était sorti naturellement. C’était tout simplement vrai, comment ne pas garder ce moment mémorable en tête ? D’ailleurs, à trop la regarder, il pouvait encore se souvenir du goût de sa peau et ce n’était vraiment pas le moment. « Je pense… qu’on devrait réconcilier nos deux groupes avant de penser à nous. Enfin. S’il doit y avoir un nous. » Chase avait déglutit. Il allait y arriver sans commettre d’impair, allez ! En même temps qu’il parlait, il réfléchissait. La situation était sérieuse, leurs deux groupes étaient mondialement connus et ce qui s’était passé entre eux pourrait faire produire un véritable séisme dans leurs fanclubs respectifs. « On pourrait tenter d’apaiser les tensions chacun de notre côté. Sans raconter qu’on s’est vu, évidemment… » Ce n’était pas que Chase n’avait pas confiance en son groupe mais il savait que s’il disait qu’il s’était passé quelque chose en privé avec Rachel, son groupe allait croire son objectivité biaisée. Ce serait foutu d’entrée de jeu.

Avant toute chose, il serait préférable de réconcilier leurs deux groupes, avant de penser à un éventuel eux.  C'est la position que l'homme défend et elle n'est pas contre mais, pour être tout à fait honnête, elle ne voit pas vraiment comment ils vont pouvoir faire. Il faut dire que les Juveniles aussi bien que les Sapphire sont très en colère et tous persuadés d'être les victimes de l'autre groupe. Les faire changer d'avis, leur faire changer d'idée, ne sera donc pas des plus simples, c'est évident. Il faut qu'il en ait conscience avant de se lancer. D'autant plus que ce ne sera pas simple au point de simplement dire qu'ils ont vu le chanteur du groupe adverse et qu'ils ont établi l'un et l'autre que tout ça n'était qu'une énorme erreur, le résultat des médias qui avaient fait des conneries. Bien sûr, c'est la vérité, c'est ce qui s'est passé. Mais s'ils disent ça à leurs groupes, il y a très peu de chance que cela marche. Très peu de chances pour que les autres les croient. Il va falloir se montrer plus subtils que ça. Et ça… c'est possiblement compliqué.

"- Apaiser les tensions aussi bien dans nos groupes que chez nos fans c'est une bonne idée, mais comment on est supposé faire ça ? Ils sont tous convaincus que vous nous avez attaqués volontairement et j'imagine que c'est exactement la même chose de votre côté… Il va nous falloir trouver un plan en béton. Irréfutable, pour leur faire comprendre que tout ça est simplement monté en épingle à partir de rien, par la seule faute des médias, simplement parce que nous avons le malheur de faire du rock et de nous être lancés plus ou moins en même temps ? Qu'ils ont vu en nous des rivaux que nous n'étions pas et qu'ils nous ont fait devenir, en nous proposant eux-mêmes dans leurs papelards ?"