Jack ne savait pas quoi faire. Devait-il insisté pour que la jeune femme respire un bon coup ? Devait-il attendre patiemment sans rien dire ? Devait-il faire quelque chose de plus ? De moins ? De différent ? Qu’est qui était dans le politiquement correcte, et qu’est ce qui ne l’était pas ? Il ne savait pas exactement. Il n’arrivait pas à le savoir. Il observait la jeune femme. Il plantait son regard dans le sien.  Il observait ses magnifiques et grands yeux. Comment n’avait-il pas remarqué avant que la jeune femme eût des yeux si beaux ? Pourquoi est-ce qu’il ne l’avait jamais vu marcher dans les couloirs ? Comment avait-il pu être aveugle à ce point ?

Oh. Il savait qu’il ne voyait pas beaucoup de personne en réalité. Son équipe et les copines des membres de son équipe. C’était suffisant. Il n’avait pas besoin de plus de personnes. Il n’avait besoin de rien. Mais, elle ? Elle, elle était là. Elle était forte. Sa magie pulsait entre leurs mains liées. Il pouvait la sentir comme personne. Comment avait-il fait pour passer à côté d’elle sans la voir ? Pas une fois ! Il observait encore ses yeux, chaque parcelle de ses iris. Il ne voulait pas la lâcher. Il la laissait respirer un peu. Il l’attendait mais ne se reculait pas plus.

- Il est normal que tu aie peur. Je suis là.

Jack pensait à Steven malgré lui. Il aimerait avoir le pouvoir de son ami. Il aimerait avoir son pouvoir et manger la peur de la jeune femme. Il aimerait embrasser la jeune femme et lui rendre la tête vide. Il pensait à la première discussion qu’ils avaient eu. Elsa avait avoué ne jamais avoir réussi à tout oublier, à se vider la tête. Il allait lui faire tout oublier. Il allait lui faire oublier jusqu’à son nom. Il voulait essayer en tout cas. Il voulait qu’elle oublie tout. Sauf lui.

- Moi aussi j’ai peur.

Il avait peur de ce qu’il ressentait pour elle. Mais il allait se jeter en avant. Il sentait le pouce de la jeune femme contre sa joue. Il ne pouvait pas. Il ne voulait pas s’arrêter. Il ne pouvait s’empêcher de vouloir le faire. Il observait la jeune femme. Elle ne le ferait pas, n’est-ce pas ? Elle ne ferait jamais le premier pas. Alors il allait faire tous les pas qu’il faut pour arriver au même niveau que la jeune femme. Doucement, il bougea son visage pour embrasser le pouce de la jeune femme.  

- Elsa, dit moi si tu ne veux pas.

Il ne la laissa pas demander « quoi ? », qu’il baissa sa main et embrassa sa main, sous son pouce, puis son poignet, puis son avant-bras. Puis, il s’approcha à peine et il continua de monter la peau si douce de la jeune femme. Il embrassa le haut de son bras. Il laissa une seconde alors qu’il se rapprocha encore. Il lui embrassa l’épaule, lui embrassa la clavicule, puis le cou. Il en fit même deux dans son cou alors qu’il sentait pulser son sang. Il embrassa sa mâchoire. Il avait peur. Mais il avait besoin d’elle. Il embrassa l’extrémité des lèvres de la jeune femme.

- Dit moi de m'arrêter si tu ne le désires pas, maintenant.

Il avait besoin de l’embrasser. C’était devenu un besoin vital. Il ne voulait pas s’arrêter. Mais il lui laissait encore une seconde. Une seconde, avant de mettre ses lèvres sur les siennes. S’approchant encore alors qu’il tenait sa main dans la sienne. Il voulait la toucher entièrement, complètement. Il voulait toucher chaque parcelle de son corps, et de son cœur. L’embrasser avec douceur pour qu’elle oublie tout le reste. Qu’elle oublie la peur. Qu’elle oublie ses pouvoirs. Qu’elle ne pense qu’à lui. Alors il l’embrassait, et qu’il aille en enfer s’il devait regretter un jour.

Il embrasse sa peau froide et délicate sous ses lèvres. Il remonte le long de son bras, profite de la froideur de leurs membres. Ce contact était si doux, si simple, qu’il pourrait en devenir littéralement accro. Il aime la peau d’Elsa contre la sienne. Il ne peut que l’imaginer nue, sous lui, en train de rentre ce contact toujours plus grand, plus profond, plus intense. Il veut la toucher, la combler. Il sait qu’on la traite de princesse des neiges, mais elle était une reine des glaces. La magie qu’il sentait contre son corps était différente de celle qu’elle lui avait déjà montrée. Il y avait dans la douceur de ses caresses quelque chose de plus. Elle se laisse aller, elle se laisse faire et même elle fait. Il la sent hésitante et il comprend pourquoi mais il ne veut pas lui laisser croire qu’elle était seule dans cette histoire. Il prend sa main, déplie comme il faut ses doigts alors qu’il avait toujours ses lèvres contre son cou. Sous les doigts froids, à travers son t-shirt qu’il n’avait pas enlevé, qu’il rêve de passer par-dessus se tête … Il rêve même de faire de même avec la jeune femme. Il se concentre. Il pose la main de la jeune femme sur son cœur.

- J’ai peur moi aussi. Que tu me repousses, ou que tu me détestes pour ce que j’ai envie. Que je ne puisse plus t’approcher sans ressentir un malaise. J’ai peur de mal faire, ou de mal comprendre. J’ai peur que tu me brises le cœur.

Il se remit à embrasser ses lèvres si douces, froides de la plus passionnante des façons. Son corps, leurs corps étaient si froids qu’ils prenaient feu. Il la veut. Il veut tout d’elle. Il veut son sourire, sa façon de la regarder, il veut plonger les mains dans ses cheveux et en toucher la soie de ses mèches. Jack n’avait jamais donné son cœur, à personne. Il n’était pas fou. Le sport était toute sa vie, et vient ensuite les histoires comme la magie et l’amour … mais là … Sa magie appelait son amour, son âme sœur, et l’idée d’être le seul à le ressentir le terrifie. Il continue à parcourir sa peau, il était devenu un drogué. Il avait besoin de la peau de la jeune femme. Il s’était rapproché de lui. Il était plus proche que jamais. Il pouvait sentir cette magie entre eux. Pas seulement de glace. Cette magie rentrait dans ses os, remontait le long de son sang, se débattait dans son cœur. Il avait dû mal à dire ce qu’il se passait en lui.

- Elsa, souffla-t-il, si tu veux que je te rassure il faut que tu me dises ce qu’il se passe. Est-ce que tu aimes, tu déteste ? Parce que… Je n’ai pas du tout peur de ce que je ressens, moi. J’adore ce que je ressens. Depuis la première fois, j’ai l’impression de … d’être en parfaite osmose avec quelqu’un. Alors explique-moi.

Il est doux, calme, presque serein alors qu’il pose sa main sur la hanche d’Elsa pour la rapprocher, et la faire à peine un peu tomber sur le sol. Pour qu’elle se douche, qu’il se met sur lui. Il la regarde avec intensité alors que la neige faisait un matelas doux sous leur corps. Il serait prêt à lui faire l’amour, là, sous cette table protégé par la glace … mais elle méritait bien mieux … alors il voulait juste lui faire découvrir les joies du frisson et du bonheur de se faire du bien… Il avait envie de la voir frissonner d’envie… Il l’embrasse à nouveau, doucement, tendrement, lui demandant simplement l’autorisation à continuer ses caresses.

Il essaie de ne pas être pressant. Rien ne lui ferait plus peur que d’être le genre à pousser la jeune femme dans des retranchements dont il ne veut pas. Il n’avait pas peur de sa magie. C’était peut-être la dernière chose qui l’inquiète d’ailleurs. Sa magie n’avait pas d’impacte sur lui. Il faudrait qu’il se vide totalement de sa propre énergie pour ne pas réussir à se défaire de la magie d’Elsa … alors il n’avait pas peur de sa magie. Il avait peur de son cœur. De leurs cœurs. Ensemble. Il avait l’impression de battre à l’unisson avec elle. Et c’était perturbant. Très même. Il ne savait pas réellement quoi faire des sensations qu’il ressentait auprès d’elle. Il avait envie de sentir sa magie coulait en lui. Il avait envie de laisser sa magie couler en elle. Il avait envie d’une union charnelle, très clairement. Et il savait qu’elle n’en était pas là. Elle n’avait jamais rien fait pour se vider la tête. Elle avait sous-entendu qu’elle ne s’était jamais caressé pour se faire du bien en solitaire … Comment pourrait-elle vouloir de lui ainsi, maintenant ? Et surtout, elle était si stricte… Elle se sentirait mal de comprendre le désir charnel qui l’étreint. Certainement. Il lui ferait peur. Et il n’avait aucune envie de lui faire peur. Il sourit doucement.

- Merci, souffla-t-il.

Parce que si elle n’avait pas envie de lui faire mal, c’était déjà encourageant pour le reste de leur relation. Si elle n’avait pas envie de lui faire du mal, elle pourrait peut-être vouloir parler de plus, plus tard. Il ne comptait pas la pousser, juste rendre limpide ses pensées par les gestes. C’est pour ça qu’il veut l’embrasser, la caresser, se mettre sur elle et la découvrir avec douceur. Mais le moment se brise. Il l’accepte et l’aide à se relever. Il sourit à ce baiser volé, puis rit plus fort à la réflexion de la jeune femme. Il la laisse se reprendre alors qu’il remonte sa main dans ses cheveux, libérant par la même occasion la tension qu’il venait d’accumuler. Quand elle commence une phrase, il attend et l’écoute. Et un rire honnête sort de ses lèvres. Il avait envie de l’embrasser à nouveau. Il se penche vers elle et embrasse sa joue avec douceur.

- C’est un rendez-vous, princesse.

Il se laisse aller contre elle pour caresser sa joue avec son nez avant de se reculer. Tant pis, il aurait préféré pouvoir avoir l’aval du père de la jeune femme pour pouvoir la courtiser, mais si elle voulait se la jouer rebelle, qui était-il pour la contre carré ? Il avait envie de la voir se libérer de tous les poids sur ses épaules. Il avait envie de pouvoir la voir libre de ses pensées, de ses pouvoirs qui lui fait peur. Alors, il embrasse à nouveau sa joue.

- N’oublies pas de laisser ta fenêtre ouverte, sinon je ne pourrais pas te rejoindre.

Il sourit encore et s’en va, non sans avoir dit au revoir à quelques personnes qui se trouvaient plus loin dans le couloir d’un sourire radieux. Il n’avait pas de cours particulier aujourd’hui, et c’était très bien comme ça. Il se déplace vers chez lui rapidement et se prépare pour la nuit. Il trouve de l’eau pour lui créer une rose, toute petite mais très pure, qui ne pourrait pas fondre. Pas tant qu’il sera encore en vie, en tout cas. Il revient dans la nuit, se garant le plus loin possible de l’entrée. C’était la première fois qu’il rentrait comme ça dans la maison d’une personne … Il devrait lui dire. Que pour lui aussi, c’était inédit. Steven l’avait certainement déjà fait. Peut-être que Klaus aussi… mais en tout cas, c’était une première fois. Il lévite jusqu’à la chambre de la jeune femme, se tient au rebord avant de lancer un regard à l’intérieur pour vérifier qu’il pouvait. Il remonta sur le rebord, mettant ses pieds et ses mains sur la même ligne avant de sourire.

- Bonsoir… veut-tu que j’entoure ta chambre de ma glace pour nous protéger des oreilles indiscrètes.

Comme il l’avait fait sous la table. Il avait protégé la jeune femme des regards. Il l’avait enfermé dans sa bulle de neige personnelle. Il avait voulu la protéger en faisant cela. Il était sûr qu’elle l’avait compris. Alors il sourit. Il pose un pied, regard un peu la chambre d’une fille. Et il décide de lui dire ce qu’il avait envie.

- C’est la première fois que je m’introduis dans la chambre d’une fille, tu sais ? sourit-il avant de s’approcher pour tendre la rose qu’il avait sculpté dans la glace.