Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

Flirter avec la Mort - PV Haphelros (+18)

Haphelros
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Haphelros
Jeu 11 Jan - 18:30

Elias
J'ai 35 ans et pas vraiment envie de te donner mon CV comme ça, alors va chier.

T'as de la merde dans les oreilles ?

Je ne prenais pas la peine de verrouiller la porte derrière moi, doucement la tension qui parcourait mon corps se dissipa… malgré tout ce que je pouvais faire croire, j'étais à cran, bien plus que je ne l'aurais voulu. Faire le récap des dernières heures me donnait juste envie de me faire sauter le bocal. Ne sentant plus aucun regard féminin sur moi, je me laissais tomber derrière la porte, dos au battant j'essayais de faire le tri dans tout ce merdier. J'étais à bout… le manque de sommeil, me faire tabasser, Pandore, l'explosion de la station, Ethel… J'avais l'impression de perdre les pédales. Est-ce que je pouvais ne serait-ce que me regarder dans le miroir et être certain d'avoir fait les bons choix ? J'en savais absolument rien… qu'est-ce qu'on allait faire sur Mars ? Aucune idée non plus, j'voulais… j'voulais surtout me tirer, aller loin de tout ce qui pourrait me rappeler les dernières heures.

L'avantage d'être le conteur de l'histoire, c'est que tu joues toujours le bon rôle hein ?

Quand je regardais Ethel… je pensais au dernier soubresaut de son corps sur la table médicale, je repensais au fait d'avoir abattu Pandore comme un chien galeux… la regardant mourir sans même avoir le courage de lui demander pardon, sans même être capable de lui avouer ce que je ressentais. Elle était une partie de moi, une partenaire avec qui j'avais vécu toute ma vie… Il avait suffit d'une simple pression de l'index pour remettre les compteurs à zéro… pour ressentir le vide. Jusqu'alors j'étais trop occupé par Ethel pour y songer, mais maintenant que le danger semblait écarté… les vieux démons semblaient revenir au galop.

La faim me tiraillait, mais sortir était impossible, j'étais juste là, bloqué contre cette putain de porte.

Bonne nuit, Ethel…

J'aurais aimé la retenir, j'aurais voulu entendre ses doigts toquer doucement contre la porte en attendant une invitation pour entrer. J'aurais voulu qu'elle soit là, juste un moment, quelques secondes où j'aurais pu poser ma tête contre son épaule, être rassuré par sa présence, me dire qu'elle était bien là et que pour une fois j'avais peut-être réussi à sauver quelqu'un. Non sans regret je pouvais entre le bruit de ses pas s'éloigner, l'endroit devint alors très silencieux.  Dans un dernier soupir, j'étais parvenu à me hisser sur ma couchette, c'était un lit double au matelas ni trop mou, ni trop dur et de toute manière, j'étais tellement épuisé que j'aurais pu dormir la tête sur un chiotte. Une fois la tête sur l'oreiller, sur fut le trou noir.

***

J'avais l'impression d'avoir dormi comme un bébé, je me sentais étrangement en forme. Ma chambre était toujours plongée dans le noir, du bout des doigts je touchais l'interrupteur qui ne semblait plus fonctionné.

TARS... TARS ?

Ce fumier d'algorithme ne répondait pas, il avait sûrement passé tout le vaisseau en veille pour qu'on soit le plus discret possible, chose que je ne pouvais pas lui reprocher. J'enfilais à la va-vite un pantalon un peu trop juste pour mon cul et je quittais mes quartiers. Tout le vaisseau était plongé dans la pénombre, c'était comme si on avait coupé les batteries, il y avait bien quelques veilleuses, très esthétiques, mais qui n'éclairaient absolument rien.

Je venais tout juste d'arriver dans le couloir principal lorsque j'entendis fredonner, c'était sûrement Ethel. Puis, plus j'avançais, plus j'avais l'impression de connaître cet air, lorsque mon cerveau réagit enfin j'eus l'impression que la chaleur de mon sang s'était dérobée. C'était la « berceuse » que chantait parfois Pandore sauf que… Pandore était morte bordel de merde.

Ethel ?

I'll sing you into sleep
You prayed your soul I'd keep


C'était nous deux contre le reste du monde hein ?

La silhouette féminine se décolla du mur, j'avais levé le bras par réflexe, mais le canon du Solar Mk2 me frappa quand même à la tempe. J'avais répondu par un crochet du droit dans la direction de la silhouette, mais elle bloqua le coup.

Ethel qu'est-ce que tu fous ?

T'es bien sûr d'avoir chargé Ethel hein ? Raté.

Je sentais le froid de la l'alliage se poser une nouvelle fois sur ma tempe, puis plus rien, le vide.


***

J'avais bondi hors du lit, prêt à en découdre, si quelqu'un c'était tenu à se moment dans ma piaule je l'aurais atomisé même dans le noir. J'étais trempé de chauds, le souffle court j'avais trouvé l'interrupteur et le flash de lumière chassa aussitôt les ténèbres environnantes. Personne… Ce putain de cerveau me jouais des tours, je ne savais pas combien de temps j'avais dormi, mais j'étais certain de ne plus fermer l'œil.
Putain de cerveau, putain de Pandore, putain d'univers et de monde entier. Serviette humide autour du cul, j'avais quitté ma chambre, ouvrant un casier d'armement au passage pour récupérer une arme de poing. Mes pas me conduisirent à la salle de navigation. Elle se tenait là, en boule dans son plaid à la con, un pas de plus, je pointais l'arme dans sa direction, de là où je me tenais c'était l'aération crânienne en un tir.

Qu'est-ce que tu fous, tu penses vraiment qu'elle t'attendrait là ? Elle t'aurait fait bouffer tes couilles sous la douche si t'avais foiré.

Qu'est-ce que je foutais… J'étais vraiment en train de dérailler complet, je posais l'arme dans un coin et je continuais d'avancer jusqu'à la baie vitrée. Son plaid avait légèrement glissé de ses épaules. Le connard que j'étais eu l'idée de tirer doucement sur le tissu pour la recouvrir correctement, c'était pas le moment de choper froid. Évidemment avec ma grande finesse elle avait ouvert un œil, me regardant comme on regarde un chewing-gum collé sous sa semelle.

Désolé… j'avais pas prévu de te réveiller. ]




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Jeu 11 Jan - 20:16
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Haphelros
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Haphelros
Jeu 11 Jan - 22:02

Elias
J'ai 35 ans et pas vraiment envie de te donner mon CV comme ça, alors va chier.

T'as de la merde dans les oreilles ?

Tu me croiras si tu veux, mais j’ai absolument rien dans le cul, c’est pas mon « truc ».

Il était pas né celui qui irait me mettre un truc dans le petit. Mais elle ne pouvait pas comprendre que… j’étais comme ça, la droiture, la violence ou encore la guerre, c’était tout ce que j’avais connu. Le simple fait de se détendre n’était pas quelque chose de naturel chez moi, à chaque fois que j’avais voulu profiter de l’instant quelqu’un en avait payé le prix. Cette nuit-là, j’avais voulu me détendre, et voilà que mon esprit venait me jouer des tours pour me faire craquer, venant jouer avec mes souvenirs dans les moments les plus durs… Qu’est-ce que je pouvais y faire, j’aurais voulu lui en parler, mais… est-ce que je devais vraiment lui avouer ce genre de faiblesse ? Lui dire que j’avais failli dérailler ? Je peinais à croire qu’elle avait confiance en moi, mais si je commençais à déconner comme ça… il y avait peu de chance qu’elle est vraiment confiance.

Néanmoins j’essayais de l’écouter, jetant à l’oubliette les cauchemars dans l’espoir de me reposer un peu…

Anxieux… À ce propos, je…

Je la laisse étendre ses jambes et m’arrête dans mes explications, c’était con, j’aurais dû expliquer, plutôt que de me laisser aveugler par une paire de gambettes. Augmenté ou non, le contact féminin ça faisait toujours un certain effet, couplé à la foutue alchimie de nos deux corps faits pour fonctionner en symbiose… Autant moi j’arrivais à peu près à gérer à la chose, comprenant que c’était avant tout un truc pratique, mais j’étais aussi bien placé pour savoir qu’on pouvait perdre les pédales…

Disons que… ça vient avec le temps. Pandore et moi étions… nous avons été entraîné ensemble, fait pour fonctionner ensemble, un peu comme vous le serez deux engrenages. Il y avait une certaine… un lien entre nous, lien que tu ressens aussi avec ce corps-là. C’est pas de la sorcellerie ou une saloperie de fétiche à la con, c’est juste de l’alchimie. Tu ressentiras toujours un peu mes émotions, tout comme je ressens un peu les tiennes, après c’est à toi de doser.

Alchimie ou non, ça n’avait jamais rendu quelqu’un amoureux, enfin, ce que j’voulais dire, c’est que si elle ne pouvait pas m’encadrer, le corps augmenté n’allait pas me la faire tomber dans les bras en claquant des doigts, ça ne fonctionnait pas comme ça ou alors j’avais jamais eu la chance d’expérimenter.

Alors qu’elle laissa reposer sa tête contre moi, je laissais une main qui glissa sur l’étoffe du pantalon dissimulant sa jambe, doucement j'atteignis sa cheville.

Je…

Malheureusement pour moi elle se redressa avant que j’ai l’occasion d’en dire plus.

Et, le flingue est toujours là-bas. Tu as trop tardé à expliquer ce que tu ressentais, là ça va exploser.

Je n’avais jamais eu l’envie de lui faire le moindre mal, mais étant trop con, j’avais préféré ne rien dire, regarder la tempête s’éloigner et baisser la tête. Sauf que la tempête était revenue, elle avait prit deux ou trois au passage, prêts à m’y envoyer en pleine gueule.

Tu ne comprends pas Ethel… C’est…

La tempête se mua en ouragan alors que le flingue venait glisser dans ma direction. Je l’avais ramassé, d’une pression du pouce j’avais retiré le chargeur puis tira la culasse en arrière pour éjecté la munition chambrée.

J’ai jamais voulu te faire du mal… Y’a pas d’expérien…

J’avais merdé, enfin… est-ce que c’était vraiment de ma faute ? Elle aurait très bien pu me demander de m’expliquer ou… me laisser l’occasion de m’expliquer. Elle vidait son sac, me coupant la parole à chaque tentative d’explication. Mais restez là, les bras croisés comme un mec prit en train de fauter… ça c’était pas moi. Je me suis redressé d’un coup, pointant un doigt dans sa direction.

Laisse-moi parler putain ! Arrête de croire que j’ai envie de te buter dès que tu trouves un flingue. Écoute bien ce que j’vais te dire, et rentre-toi-le profondément dans le crâne, ça j’avais envie de te tuer tu serais morte sur terre comprise ? J’ai jamais eu envie de te buter, pas plus que j’ai eu envie de tuer Pandore…

Et ça, je crois que tu avais oublié de lui dire.

Car oui, c’est moi. J’ai flingué ma partenaire. Trente putains d’années. C’est le temps que j’ai passé à ses côtés. J’ai combattu avec elle, j’ai pleuré avec elle, j’ai toujours était avec elle et je l’ai flingué. Et tu sais pourquoi ? Parce que c’est à cause d’elle que t’es morte. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est elle qui t’a tiré dessus. Elle t’a tiré dessus, j’ai répliqué et elle est morte, seule dans cette putain de hangar. Tu sais ce que c’est de perdre une personne importante, pas vrai ? Imagine une seule seconde avoir appuyé sur la gâchette qui a condamné ton homme, imagine ne serait-ce qu’un instant.

Un pas après l’autre, j’avançais vers elle. Je n’avais pas d’arme, j’étais juste… moi.

La personne en qui j’avais le plus confiance venait de tirer sur la personne que je devais protéger ? Qu’est-ce que j’aurais dû faire ? Mettre un genou au sol, lécher ses bottes ? Qu’est-ce que j’aurais dû faire quand t’étais en train de te vider de ton sang devant moi ? J’aurais dû ramener Pandore, celle qui venait tout juste de me trahir ? Ou tenter de ramener la seule personne qui n’avait rien demandé, la seule personne innocente qui avait reçu une balle dans les tripes ? Dis-moi ce que j’aurais dû faire, dis-moi que j’ai merdé, dis-moi tout ce que tu veux. Mais ne pense surtout pas que je voulais te faire du mal.

Sur le moment j’avais sûrement l’air menaçant, en même temps moi aussi j’en avais gros sur les épaules… et ça depuis longtemps.

J’ai… J’ai rêvé de Pandore, elle était ici, dans ce putain de vaisseau, avec ton corps. Elle m’a dit que je m’étais foiré dans l’injection et qu’elle était toujours là, et elle m’a tiré au balle dans le bocal. Je me suis réveillé, transpirant comme une pute à l’église, j’ai saisi la première arme que j’ai trouvée en pensant lui faire face et c’est toi que j’ai vu… endormi contre la vitre… jamais je ne te ferais de mal putain… J’ai jamais voulu faire de mal à qui que ce soit…

J’ai… jamais voulu être ce que j’étais devenu… J’aurais tant aimé savoir ce que ça faisait d’avoir des copains à l’école, de jouer au foot, de regarder les navettes décoller en rêvant d’être un jour un pilote… Je n’avais pas eu le droit à ça, moi… mon enfance c’était les labos et la douleur… Soudainement elle se teint la poitrine comme si quelque chose avait déconné chez elle… trop d’infos à la fois ?

Ethel ?

Il y avait une sorte de détresse dans son regard, même elle ne semblait comprendre d’où ça venait.

TARS ? TARS putain réveille toi !

La petite sphère bleue apparue dans les airs.

Scan-la ! Qu’est-ce qu’elle a ?

Défaillance cardiaque… état de stress avancé…

Défaillance ? Tu te fous de moi ? Elle ne peut pas avoir de problème…

Défaillance cardiaque… repos requis.

C’était bien une première, ça… TARS aussi devait déconner plein pot, il devait être aussi fiable que moi le con. Je m’approchais encore.

Je te demande de me faire confiance, si je génie d’Aladin à raison il faut que tu reposes… Appuie-toi sur moi, hors de question que tu me claques dans les mains, pas une deuxième fois.

Jamais.




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Jeu 11 Jan - 23:26
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Haphelros
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Haphelros
Ven 12 Jan - 23:35

Elias
J'ai 35 ans et pas vraiment envie de te donner mon CV comme ça, alors va chier.

T'as de la merde dans les oreilles ?

Dérivé de grav ?

TARS était finalement plus malin qu’il le laissait croire. L’idée était loin d’être débile, en plus avec son corps augmenté, Ethel n’aurait eu aucun effet secondaire, l’expérience serait bien différente de sa première fois complètement gazée.  

Va pour le dérivé de grav.

Il ne nous fallut pas longtemps pour rejoindre de nouveau la baie, et en quelques secondes elle était de nouveau assise contre le montant de la paroi. Elle serait mes doigts comme si sa vie en dépendait, sur le moment je n’ai bien sûr rien dit, mais en vérité j’avais peur qu’elle me pète un truc. Ethel ne s’en rendait peut-être pas vraiment compte, mais elle était bien plus forte qu’avant... J’avais vu plus d’une partenaire augmentée mettre KO des types deux fois plus lourd qu’elle, d’une certaine manière c’était presque comme avoir la main dans un étau.  

Je croisé son regard puis hoché la tête à sa demande silencieuse, du bout de l’index je vins activer l’injecteur. Une fois vidé de son contenu, le petit appareil semi-autonome tomba de lui-même sur le sol. Son fonctionnement était presque similaire au stimulant militaire que j’avais utilisé quelques heures plus tôt. Je ne croyais pas TARS lorsqu’il avait mentionné une défaillance cardiaque, certes l’algorithme était très puissant, mais il n’était pas humain, comprenait-il simplement le stress et ses effets sur le corps et les organes ? Personnellement je n’y croyais pas trop.  

On dirait bien que les femmes et le chocolat c’est pas qu’une légende de cas... hé ! Me semble pas t’avoir demandé de me scanner !

Mais c’était comme parlé à un sourd, ce petit globe volant avait de la chance que je sois assis et coincé dans un étau, sinon j’aurais bien tenté un « home run » avec lui pour voir jusqu’où il pouvait planer à travers le vaisseau.

Ah ouais ? Et si on mange à deux sous la douche tu vas faire quoi ? Couper l’eau chaude ? Éteindre la lumière ? Merci de ton aide avec le grav, maintenant retourne gérer la navigation avant qu’on percute une comète.  

La formule était uniquement faite pour envoyer chier l’IA. De ce que je savais, TARS était la dernière évolution du projet TARSI. Par le passé, TARSI était le premier assistant dont été doté les armures de combats assistées, il permettait de synchroniser l’armure et l’arme tenue par le soldat afin d’utiliser le SVA, Système de Visée Assistée, autrement dit même un aveugle aurait mis un carton à deux centres mètres. TARSI n’était qu’un petit système fermé, uniquement utilisable dans une tenue de combat, TARS, lui, c’était l’évolution, une véritable IA autonome intégrée à chaque vaisseau flambant neuf de la flotte.  

Tout ça pour dire qu’il était largement capable de nous surveiller, tout en continuant d’assurer la navigation et en imaginant dans un coin de son code 1568 façons de survivre à une attaque de chasseur de NU.

À ton avis Ethel ? Bonjour, moi c’est Elias, tu dois me faire confiance, mais juste avant j’ai flingué la nana qui m’a servi de camarade pendant trente ans de ma vie. Tu sais, je débloque un peu aussi, j’ai rêvé qu’elle était toujours vivante, dans ce corps que tu as, et qu’elle était venue me buter... Mais sinon tout va bien, fait moi confiance hein...  

Ouais dit comme ça, c’était surtout très con comme raisonnement.  

Je ne suis pas idiot tu sais, je sais que comme ça j’donne juste l’air d’être un porte-flingue qui appuie sur la gâchette quand on lui demande sans se poser de question, et ça se rapproche pas mal de la vérité faut l’avouer. Je me doute bien qu’en débarquant dans des capsules qui déchirent le ciel, on passe difficilement pour les gentils. Mais...

Pourquoi je tenais tant à la voir survivre ? Drôle de question, tout compte fait. C’était peut-être une façon de me racheter pour tout ce que j’avais fait de mal, enfin, si on veut. L’avantage de mon côté, c’est que le méchant se tient toujours de l’autre côté du flingue, et je parlais du côté de la queue de détente.  

Il y a mourir de cause naturelle, et se prendre une balle dans le buffet. Tu as beau savoir tenir un flingue et tout à fait capable de buter un type qui se dresse sur ta route, t’es pas un soldat. Tu ne méritais pas de prendre une balle, tu ne méritais pas de finir ta vie comme ça en t’agitant sur une table en acier, c’est comme ça que moi j’dois pas mourir. « Vous êtes soldats pour mourir » disait notre formateur, « et je vous envoie où l’on meurt ».

Il avait raison ce con, on avait beau être plus fort que d’autres, la finalité était la même, 4 planches et un petit coup de clairon pour les derniers saluts.

Eh... bonne question, mais...  

Mais quoi ? On avait de l’autonomie, pas suffisamment pour mourir ici comme deux vieux cons, mais, on avait de quoi tourner un peu dans le système sol.  

Je ne doute pas du fait d’être particulièrement séduisant, mais si la seule gueule que tu croises c’est la mienne, tu risques de saturer.

Je croisais son regard l’ombre d’un instant, suffisamment pour dissimuler toute lueur que notre proximité pourrait créer.  

On pourrait. Mais si on veut être plus pragmatique, je dirais que je ferais bien d’aller sur Mars pour faire état de ce qu’il s’est passé à Casteluna. Ils auront bientôt les retours des ICD, et dans ce genre d’explosion les survivants sont rarement considérés comme innocent, en particulier deux connards dans une navette étatique sans généraux à bord...

Au moins sur Mars on ne risquait pas de s’attirer les foudres de NU, il suffisait de laisser la navette filer.  

Et ton talon ? Comment on se sent quand on cicatrise en quelques heures ?  

Ouais, j’essayais de détourner le sujet de conversation.



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Sam 13 Jan - 11:36
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Haphelros
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Haphelros
Sam 13 Jan - 18:44

Elias
J'ai 35 ans et pas vraiment envie de te donner mon CV comme ça, alors va chier.

T'as de la merde dans les oreilles ?

Les dernières heures ont été... riches en émotions, mais ça va s’arranger. Tu n’as plus besoin de médicament, ni de grav, il faut... simplement laisser le temps à ton esprit de s’adapter à ce nouveau corps. Tout va rentrer dans l’ordre, et je te promets que bientôt tu n’aurais plus peur de quoique ce soit.

Bien sûr il y avait encore quelques zones d’ombres et c’était normal, le temps devait faire son œuvre et il était préférable de ne pas trop la stimuler pour le moment. Avec tout ce qu’elle avait vécu, je me doutais que mentalement la plus petite épreuve serait comme une muraille à abattre. Je sentis un frisson la traverser et j’aurais voulu poser une main bienveillante sur une épaule, une façon de lui montrer que j’étais là, que je pouvais la soutenir, mais... elle fila aussitôt.  

Augmenté ou non, face à une femme tournant les talons, je redevenais un simple homme peinant à comprendre ce qu’il avait dit de travers. Comme je ne comprenais pas, j’ai préféré rester silencieux et la laisser s’éloigner, non sans regarder rouler ses hanches.

Rien de tel que le spectacle d’une femme qui s’éloigne ?

TARS. Qui t’a programmé ? Car ton comportement m’inquiète.

J’ai la capacité de m’adapter au comportement et à la façon de parler de mes interlocuteurs afin de proposer l’échange social le plus pertinent.  

J’avais envie de le fracasser contre un mur, mais il marquait pourtant un point, c’était un joli spectacle.  

Écoutant les paroles du nouveau commandant de bord, j’étais retourné dans ma chambre pour trouver de quoi m’habiller, une tenue d’équipage classique aux couleurs sombres sans galon, un truc presque passe-partout en quelque sorte. La navette était suffisamment grande pour que ne nous ne croisions pas, cela me convenait et j’imaginais que ça devait lui convenir aussi, j’avais bien compris dans sa dernière phrase qu’il serait préférable de garder nos distances.  

Je me dirigeais vers le cockpit afin de vérifier la trajectoire du vaisseau et surtout le temps de trajet qu’il nous restait jusqu’à Mars. Non pas que je craignais de tomber en rade de carburant et de chocolat, mais je n’avais pas spécialement envie que le voyage soit plus long que nécessaire. Le siège du pilote pivota dans ma direction dès mon arrivée, une fois de temps il pivota de nouveau, glissant le long d’un rail dissimulé pour venir s’ancrer sous la console de pilotage où toute sorte de voyants clignotait.  

C’est un putain de sapin de Noël...  

Je tapotais l’un des écrans de contrôle afin qu’il me montre le cap suivi par le vaisseau, la découverte me fit moyennement plaisir.  

TARS. C’est quoi ce détour à la con ?

L’hologramme bleuté se matérialisa à côté de mon visage, son capteur visuel unique scrutant l’écran comme s’il venait d’apprendre une nouvelle insulte.  

L’explosion de la station a attiré beaucoup de monde, y compris le signal de secours envoyer par les balises. Beaucoup se sont précipités pour sauver de potentielle victime de la catastrophe.  

Tu peux appeler ça un sabotage.  

Je fis glisser mon doigt sur la gauche pour afficher la suite de l’itinéraire, TARS, lui, virevoltait dans le cockpit comme un foutu papillon dans un champ de fleur.

Tu as accès aux communications des vaisseaux sur place ? Savoir s’ils ont trouvé des survivants ou quoique ce soit d’autre.

Recherche en cours... aucune communication sur les flux pour le moment, potentiellement des conversations sur canal sécurisé, il faudrait que j’aie accès à un relais de communication pour intercepter éventuellement des messages.  

Okay... j’imagine que la perte de la station ne va pas tarder à être annoncée sur toutes les fréquences. Ton petit détour a été efficace, d’après le transpondeur on a capté plusieurs vaisseaux sans être repéré en retour, mais on a rajouté quelques heures de vol.

Quelques heures de plus avec une charmante jeune femme ? Je ne vois pas de problème... si j’en crois votre rythme cardiaque, ça ne vous dérange pas non plus.  

Je relevais légèrement la tête, posant mon regard sur l’hologramme de l’IA.

Si tu ne veux pas que la charmante jeune femme nous débranche tous les deux, je te conseille d’éviter tes petites remarques adaptatives socialement, et pour la dernière fois : arrête de me scanner en douce.

Noté.

J’avais besoin d’un assistant pour piloter ce tas de ferraille premium, pas d’un foutu psy qui vérifiait mon pouls à chaque remarque. Avec les bonnes connaissances, j’aurais pu couper cette saloperie d’IA et faire le job moi-même, mais... Je n’avais aucune formation en tant que pilote, bien sûr je pouvais faire voler cette saloperie, de toute manière une fois dans le vide, il suffisait de s’orienter et de laisser l’inertie faire le reste. Mais à partir du moment où on volait en atmosphère... là il fallait de vraie compétence, et sans TARS j’avais peur de faire planer l’engin comme une brouette.

Néanmoins, les quelques bases que j’avais acquises me permettaient de jouer avec les commandes pour vérifier l’armement de la navette, et cela sans craindre de nous vaporiser.

Tu sais où est Ethel, TARS ?

Vous l’appréciez ?  

C’était pas ma question.

Dans la cuisine, d’après mes capteurs. Vous ne sentez pas cette bonne odeur ?

Je te jure que si tu continues à te foutre de ma gueule et à faire le sidekick rigolo je vai...  

Je m’arrêtais un instant, humant l’air. Effectivement, l’algorithme avait raison... une fois de plus. Honteux, je reportais mon attention sur les écrans devant moi, cherchant la consommation des moteurs pour être certain d’atteindre Mars avant de tomber en panne sèche. TARS se vaporisa, sans doute que le petit chef était allé vérifier sa cuisine, j’espérais juste qu’il n'allait pas se mettre à déconner en roues libres.  



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Dim 14 Jan - 0:52
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Dim 14 Jan - 22:02

Elias
J'ai 35 ans et pas vraiment envie de te donner mon CV comme ça, alors va chier.

T'as de la merde dans les oreilles ?
Mon regard se posait sur la jeune femme.  

Sauveteur.

Étrangement... c’était agréable à entendre, principalement parce que cela venait d’une personne qui avait plusieurs jours à me considérer comme la menace ultime dans sa vie. C’était bien la première fois depuis ma rencontre avec la jeune femme qu’elle me qualifiait ainsi. Bien entendu j’en tirais une certaine fierté, peut-être que j’étais enfin considéré comme autre chose qu’un vulgaire soldat en armure... C’était... agréable d’être vu autrement pour une fois.  

Je mentirais en disant que je sais piloter... En cas de manœuvre précise, je pense que TARS fera le plus gros du boulot, moi, je garde le cap.

D’autre aurait sans doute trouver le moment opportun pour mentir et se faire mousser devant la jeune femme, personnellement ce n’était pas mon truc. Là où d’autres trouvaient le moyen de vanter leur compétence, moi je préférais ne rien dire. Je n’avais pas besoin d’expliquer des choses que le temps finirait par montrer et vu mon champ d’expertise... je dois avouer qu’être considéré comme une personne capable de soigner et de sauver était bien trop précieux pour tenter de tout gâcher avec une anecdote de soldat.  

Elle avait donc cuisiné ça pour moi ? C’était bien la première fois que quelqu’un prenait autant soin de moi. Au fil des années j’avais fini par de plus prendre de plaisir en manger, la nourriture était simplement devenue le carburant de cette machine complexe qu’était mon corps. Je mangeais pour alimenter le moteur, pas pour profiter du moment. Mais je dois avouer que l’odeur qui se dégageait du plat était si savoureuse que mon corps semblait se rappeler qu’il était possible de prendre du plaisir en dégustant un plat... En même temps, le contenu de l’assiette changeait drastiquement de ce que j’avais connu avec les rations miliaires et les gels nourrissants qu’on devait parfois gober lors d’une mission trop longue. Cette saloperie était immonde, mais au moins ça pouvait remplir l’estomac d’un homme adulte durant plusieurs jours.

Le gargouillement qui s’échappa de son ventre me fit sourire, augmenté ou non, finalement on avait la dalle comme tout le monde. D’ailleurs, dans la pratique on devait manger plus, être plus fort et plus rapide c’était une chose, mais encore une fois, fallait alimenter la machine.  

Ah, c’était toi ce bruit ? J’ai cru qu’on avait perdu un moteur.

Mon ton laissait clairement sous-entendre la vanne qui ferait peut-être mouche. Néanmoins, je choisis de poser l’assiette sur la petite console qui siégeait entre nous, une façon silencieuse de l’inviter à piocher dedans aussi.

Tu devrais manger aussi. Je ne tiens à perdre ma cuisinière en chef. On devrait peut-être envisager une carrière en tant que navette privée, transporter des bureaucrates à la con, ceux qui sont bon chic bon genre, qui mangent des légumes et qui te collent une main au cul si tu te penches trop.  

J’observais TARS apporter deux coupes de vin. J’étais pas vraiment un amateur d’alcool, enfin, pas de vin, je préférais les trucs qui rendaient aveugle. Mais je décidais de la fermer, d’accepter la coupe sans rien dire, de toute manière avec notre organisme on ne risquait pas grand-chose en buvant du jus de raisin.

Au futur, et à nous.  

Nous, l’entité, le duo, bien sûr. À présent on était tous les deux dans le même bateau, des ambitions certainement différentes, mais un problème commun : sortir de ce merdier. Je bus une gorgée tout en l’observant de détendre, fallait bien avouer que son agilité féline lui donnait un certain charme. Heureusement pour moi la navette volait droit, je n’avais pas besoin de surveiller les écrans en permanence pour m’assurer de la trajectoire.  

Je commençais presque à me détendre aussi, on était tous les deux en plein milieu du système Sol, pas la moindre vie humaine à plusieurs dizaines de milliers de kilomètres à la ronde. Mais... lorsqu’elle commença à fredonner, je me suis tendu d’un coup. C’était comme si ce putain de cauchemar prenait vie, je devais rêver ? TARS avait mis de la merde dans le vin ? J’avais le cerveau qui déconnait ? Ou alors...  

Non. Ce n’était pas possible, fallait que je vire cette idée de mon esprit avant de faire une énième connerie. Ce n’était rien que des mots, et pourtant j’avais tellement serré que je craignais d’avoir marqué le cuir du fauteuil.  

Où ?  

Voyant son air étonné, je précisais.  

Où t’as entendu ça ?

Malgré moi mon corps agissait à l'instinct, se mettant dans une position plus confortable pour répondre en cas d'attaque.

Anonymous
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Lun 15 Jan - 21:21
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