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Haphelros
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Haphelros
Jeu 28 Déc - 22:41

Elias
J'ai 35 ans et pas vraiment envie de te donner mon CV comme ça, alors va chier.

T'as de la merde dans les oreilles ?
J'ai hoché la tête. Elle avait dû en chier pour nettoyer la plaie, tirer les chaires et espérait que l'eau nettoie suffisamment toutes les merdes, je devais reconnaître qu'il fallait une sacré volonté de survie pour y parvenir. Un loup pouvait être capable de se bouffer une patte pour se libérer d'un piège, est-ce qu'on pouvait en dire autant pour un être humain ? Pour certain seulement, mais je pense qu'elle aurait eu le cran de le faire. Est-ce qu'elle aurait pu imaginer tout ce que j'avais pu faire pour être là aujourd'hui ? Certainement que non, et de toute manière c'était pas un concours de queue. Pour le moment j'étais pas grand chose pour elle, outre une menace bien entendu, et en vérité c'était très bien comme ça.

Je m'attendais à beaucoup de chose, mais certainement pas à voir débouler Pandore avec sa mine des mauvais jours, même si c'était clairement pas la femme la plus souriante de l'équipage, quand elle avait sa mine des mauvais jours elle aurait pu faire passer une enclume pour un objet sociable.

Je l'écoutais, et j'pouvais sentir mon corps se tendre. J'étais pas une pute et je comprenais pourquoi on essayait de me baiser. J'avais merdé, je le savais, j'aurais dû vérifier son ICD au lieu de discuter comme si on était pote. Pourquoi cette conne de Laura lui avait laissé toutes les fonctionnalités actives ? C'était un coup à la retrouver sous la douche en train de bader dans un coin de bac de flotte. Pandore avait plus d'avance que moi sur la question, et je comptais bien lui tomber dessus en privé pour en apprendre plus, après tout elle avait bien causé avec le vieux alors… Putain que ça me tendait sec, j'aurais bien fait un tour au simulateur de combat pour me détendre un peu mais maintenant la rouquine commençait à me faire les gros yeux.

Elias. Je préfère Elias, Prométhée c'est… Bref, j'aime pas.

Elias… pourquoi Elias ? J'en savais rien, je ne connaissais même pas mon prénom, ou du moins j'étais pas capable de m'en souvenir. Prométhée, Pandore… C'était notre nom au sein du protocole Cole, mais… encore une fois ça rappelait des mauvais souvenirs, enfin, suffisait que je me regarde dans un miroir pour commencer à vriller sur le passé. Pandore quant à elle préférait ce nom là, comme moi elle n'avait plus vraiment de souvenir de sa vie avant le protocole, une putain d'amnésie volontaire d'ailleurs, une conséquence de la « formation ».

Un robot ? Sérieusement Ethel ?

Un robot… bordel de merde. J'ai doucement pris sa foutue main accusatrice pour la poser comme mon torse, au niveau de mon cœur d'ailleurs.

Tu sens hein ? J'ai un cœur, comme toi. Pour info si je me prends une balle je pisse le sang comme n'importe qui.

Sur le papier c'était globalement la vérité, dans les faits… Les choses étaient peut-être plus complexes, mais sur le moment elle n'avait pas besoin d'en savoir plus. Que ce soit membre de l'armée ou tout simplement de l'équipage, la plupart des gens avaient tous la même info : Pandore et moi étions plus que des humains, au service de la nation, formés pour aider et souvent l'humanité de sa décadence blablabla…
Encore une fois, ça, c'était la version officielle et avec la propagande médiatique c'était bien rentrée dans l'esprit des gens, quoique vu sa façon de me relooker autant dire que la propagande n'avait pas fonctionné sur cette petite tête de feu. En tout cas, maintenant il ne restait plus que Pandore et moi, tous les autres étaient mort.

Comment ça tu ne comprends pas ? Elle n'a rien d'extra notre société. Tu te lèves, tu bosses et ça justifie le cadre dans lequel tu peux vivre. Comme avant quoi, tu te levais le matin pour aller travailler 5 ou 6 fois par semaine, et ça te permettait de te faire plaisir. Ici c'est le même système, tu travailles, tu rends service, dans ce cas tu peux boire et manger, faire une soirée avec des collègues dans le pavillon des soirées alcoolisées…

Personnellement je ne voyais pas le problème, on avait rien sans rien dans la vie, moi le premier. Effectivement là on avait pas vraiment de salaire, mais on avait des autorisations et des accès spécifiques via reconnaissance de l'ICD, donc en bossant elle pourrait avoir des accès aux zones de détente par exemple, enfin, j'étais même pas sûr qu'elle savait pour ce genre de truc.

Et arrête cinq minutes de me regarder comme si j'allais te buter, je sais que tu as peur, mais si j'voulais te buter j'aurais pas attendu que tu tentes de m'en coller une dans la tête après un coup de taser.

J'étais pas certain que lui dire que j'aurais pu l'éliminer plus tôt soit une bonne idée, mais de toute manière elle n'avait pas vraiment l'air facile à convaincre, dès que j'disais un truc elle me pointait du doigt comme si j'étais un cauchemar personnifié. J'avais peut-être une sale gueule, mais quand même.

Aller, j'vais te montrer le quartier des repos, là-bas tu pourras… te reposer autrement ?




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Sam 30 Déc - 17:57
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Haphelros
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Dim 31 Déc - 18:04
Parce que la petite bleue est irradiée, et que tous ceux qui ont bouffé trop d'isotopes se bouffent entre eux et que tu as failli en faire les frais. Tu peux me croire quand j'dis que l'être humain est un pourri, et ta encore rien vu, on n’a pas attendu la fin du monde pour faire des saloperies.

Lui faire entendre raison c'était presque du domaine de l'impossible, et visiblement avec ma délicatesse et mon charme naturel j'avais chatouillé la corde sensible un peu trop fort. Avant même que j'ai ne serait-ce que l'occasion de claquer des doigts, elle était partie dans son laïus que j'écoutais que d'une oreille. Visiblement elle n’avait pas bien compris ce que je voulais, j'étais pas vraiment du genre à attendre qu'une femme me tombe dans les bras, encore moins une ravagé qui parlait encore de sa petite Terre chérie. Les gens « normaux » étaient trop sensibles, trop matérialistes, attachés à des rêves et des souvenirs qui n'avaient plus l'ombre d'un sens une fois le jour du jugement dernier arrivé. J'étais clairement pas comme ça, de toute manière je n'avais pas été pensé pour jouer la carte de la sensibilité et de l'empathie. C'était d'ailleurs surprenant la manière dont l'on pouvait supprimer l'empathie chez un être humain, presque comme un bouton on / off, du moins ça avait le cas chez moi, peut-être que j'étais fait pour ça après tout ?

Je pensais la rattraper, lui donner ma version des faits sur sa petite théorie, mais le destin était visiblement de son côté. Je les avais entendus arriver, mais j'imaginais pas qu'ils venaient pour moi. Quatre gorilles des forces spéciales étaient venus m'encadrer, le dernier se contentant de rejoindre la rouquine.

Prométhée, veuillez nous suivre, ordre du Colonel.

Pour toi ça sera « Major », foutu cowboy de l'espace.

Plus maintenant, vous êtes mis aux arrêts.

L'annonce fit l'effet d'une claque, mais d'une claque donnée avec une clé à molette rouillée, je ne savais pas encore s'il s'agissait d'une blague ou non, en tout cas cette saloperie était de mauvais goût. Un des types leva son arme dans ma direction, signe que la plaisanterie allait vite partir en vrille.

J'te conseille de baisser ça si tu veux pas que j'te la cale dans le petit.

Vas-y. J'suis curieux de voir ça. T'es costaud, mais tu feras rien à moins de vouloir empirer ton cas.

T'en es vraiment certain ?

Tu ne feras rien Prométhée.

Cette voix. C'était comme si on venait de me glisser une lame entre les côtes juste pour le plaisir de me voir couiner. Je m'étais lentement retourné vers Pandore, cherchant du regard une explication, n'importe quoi, même un majeur tendu aurait été le bienvenu dans cette situation. Elle avait revêtu son armure, seul son regard était visible à travers la visière qui n'était pas encore devenue opaque. J'avais l'impression d'avoir pris un deuxième coup de clé à molette dans la gueule, l'idée même de voir Pandore ainsi me retournait l'estomac.

Tu comptes m'expliquer ?

Tu es mis aux arrêts sous ordre du colonel, accusé de trahison.

Trahison ? Et qu'est-ce que j'ai fait ?

Tu as volontairement abattu des sujets viables dont les connaissances et l'expertise auraient pu nous être bénéfiques à tous. Tu as modifié les paramètres de l'ICD de Ethel dans le but de causer des dommages à son cerveau.

C'est… Qu'est-ce que tu me chantes là toi ?! T'étais la première à dir…

Silence.

Tout se bousculait dans mon esprit, qu'est-ce que j'avais raté ? En moins de 48h j'étais passé d'une personne respectable et respectée, à une espèce d'enflure de traître qu'on voulait foutre au trou. Même Pandore semblait du même avis, bien sûr elle pouvait jouer la comédie, mais je n'aurais pas parié sur ses talents d'actrices, si ça paraissait aussi vrai c'est qu'elle devait y croire.

C'est du délire Pandore… C'est quoi votre intérêt, hein ? Vous me connaissez tous, combien de fois j'ai sauvé votre cul en opération ? Et c'est comme ça que vous me remerciez ? C'est comme ça que tu me remercies Pandore ?

Ce n'est que temporaire, si tu es innoce…

Si ? SI ?

Si.

Elle doutait. J'aurais pu accepter n'importe quoi, même me rouler sur le sol comme un animal si elle me l'avait demandé. Mais ce doute dans ses paroles c'était… Douloureux.
On se connaissait depuis toujours, 30 ans. 30 ans d'entraînement, de formation, de modification… 30 ans à en baver comme tous les autres, 30 ans de sélection… 30 ans de relation. Je m'étais confié à elle tout comme elle s'était confiée à moi, je savais tout de ses envies, de ce qu'elle aimait ou détestait, je connaissais même sa position préférée au pieu et… « si ». En vérité j'aurais préféré prendre une balle en pleine tête que de devoir entendre sortir de la bouche de la personne en qui j'avais toute confiance. Le choc était si terrible que je n'ai même pas bronché quand l'autre porte-flingue m'avait passé les bracelets. C'était la descente aux enfers, la vraie, celle des cauchemars que l'on souhaite ne jamais revivre, et moi j'en vivais bel et bien un. D'un petit coup de crosse en bas du dos, l'un des FS me fit comprendre que je devais avancer et que j'avais intérêt à filer droit. C'était impossible… je devais nager en plein délire, un petit malin devait m'avoir bousillé mon ICD à distance et me faisait vivre la pire des saloperies. Mais malheureusement non, tout était bien réel, c'était sous bonne garde qu'on me conduisait dans l'aile pénitentiaire de la station, enfin, dans une zone bien précise.

Ils auraient pu me mettre en cellule avec n'importe qui, mais ça aurait été trop simple, alors j'avais finalement traité ma carcasse jusqu'à la zone C-233, la haute sécurité, celle où même péter dans sa cellule faisait sonner l'alarme dans toute la station. Pandore ouvrait la marche, bizarrement, dans ce genre de situation le roulis de son fessier semblait beaucoup moins agréable.
Arrivée devant mon nouveau chez moi, elle ordonna aux gorilles de retourner à leur activité. Du bout des doigts elle pianota sur la console et la porte de la cellule s'ouvrit avec un bruit similaire à celui d'un SAS de décompression. Attaché les mains dans le dos comme dans un mauvais porno, je la regardais, cherchant encore un signe, n'importe quoi, mais rien dans son regard ne trahissait une once d'émotion. Elle tourna finalement la tête et croisa mon regard.

Je suis désolée.

Puis son poing se logea dans mon estomac, expulsant l'air de mes poumons. L'inhibiteur s'activa aussitôt pour supprimer la sensation de douleur. Tout ça, ça avait une signification, la douleur physique c'était rien, un coup de drogue et on ne sentait plus rien. D'une bonne bourrade, elle me fit rentrer dans la cellule, trois mètres carrés, une seule lumière qui finirait par se désactiver toute seule à un moment donné. Je n'arrivais pas à y croire, encore une fois je cherchais dans son regard quelque chose, mais il était froid, distant, comme lorsque l'on confie une dernière mission.
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Dim 31 Déc - 19:34
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Haphelros
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Lun 1 Jan - 17:36

Elias
J'ai 35 ans et pas vraiment envie de te donner mon CV comme ça, alors va chier.

T'as de la merde dans les oreilles ?

De toute ma vie, c'était bien la première fois que je me sentais aussi seul. Là, assis dans un coin de mur, j'attendais. Malgré moi, mon esprit tentait de trouver une explication logique, allant même jusqu'à théoriser une simulation défectueuse de l'ICD, ce qui reviendrait à me faire voir et vivre des choses qui n'existaient pas, peut-être que j'étais simplement en train de baver dans mon lit. Qu'est-ce que j'avais fait pour mériter tout ça ? Qu'est-ce que j'avais fait pour que la seule personne en qui je pouvais avoir confiance me tourne le dos ? Les questions se bousculaient et les réponses que je pouvais trouver ne justifiaient rien. Je n'étais pas un traître, jamais je n'avais eu ne serait-ce que l'idée de me retourner contre l'état, jamais je n'avais eu la moindre prétention au pouvoir, rien, et pourtant j'étais bel et bien enfermé. Les minutes s'écoulèrent, puis les heures… Comme prévu, je m'étais rapidement trouvé dans le noir le plus total, pas de détecteur de mouvement, rien, il fallait activer la lumière à la main depuis l'extérieur. Au moins avec cette solitude j'avais le temps de réfléchir, tout avait merdé depuis cette mission, depuis qu'on m'avait collé cette Ethel au cul et que je devais jouer la nounou. Pourquoi le Colonel avait-il voulu que je m'en occupe ? Juste pour me la mettre de force et sans vaseline… ce fils de chienne j'allais le retrouver et lui broyer le crâne à mains nues.

Mais pour le moment lesdites mains étaient solidement attachées avec des bracelets flambant neuf à verrouillage magnétique, si bien que le simple fait de se gratter le dos était une épreuve en soi. J'avais déduit que quatre heures s'étaient écoulées lorsqu'une patrouille vint finalement me récupérer. Pour avoir été du « bon » côté pendant un certain temps je savais que ce n’était pas une bonne chose lorsque l'on envoyait une patrouille chercher un détenu. Généralement, ça sentait la phase d'interrogatoire où je risquais de mal finir, enfin, un humain normal aurait certainement morflé, moi j'allais juste passé un mauvais quart d'heure, du moins c'est ce que je pensais avant d'y être.

Monde de merde.

On m'avait finalement collé dans une autre cellule, le genre spartiate sur une chaise, les mains verrouillées magnétiquement au dossier en ferraille. Face à moi, l'interrogateur, qui pour l'occasion avait enfilé une paire de gants de combat pour ne pas se faire trop mal aux phalanges, faut dire que j'étais réellement plus « dur » que la moyenne des gars qu'il avait l'habitude de secouer. Dans chaque coin de la pièce, un type armé, au cas où je sois doté de pouvoir magique qui me permettrait de m'enfuir… en vérité, je devais vraiment leur filer la pétoche à tous ces types pour qu'ils se comportent ainsi. D'une certaine manière j'étais un concurrent, qu'est-ce que je valais vraiment en combat ? Dix soldats conventionnels, peut-être plus si on se donnait la peine de me filer le meilleur équipement du secteur. Pour la prendre, la pose, le type face à moi s'était assis à l'envers sur une chaise, croisant les bras sur le dossier comme le ferait un sale gosse pendant un cours de rattrapage.

Bonsoir, Prométhée.

Max. Les affaires vont bien ?

Plutôt bien. Je ne pensais pas te voir un jour sur cette chaise. Tu comprends qu'il va falloir tout me dire hein ?

Va t'faire foutre.

Comme tu veux, sache néanmoins que j'y prendrai aucun plaisir.

Pas la peine de me mentir, ça te fait bander de faire mal, alors fait ce que t'as à faire, souviens juste que j'oublierai pas.

J'en attendais pas moins de toi.

Le ton était donné, Max faisait partie de ces types avec un grain. Chez moi, l'excitation était stimulée par l'arrondi d'une fesse ou la courbe d'un sein, chez lui c'était donner des coups qui lui tendait le froc.

Question après question, droite après droite, j'avais la tête qui bourdonnait comme après un lendemain de cuite qu'on peine à assumer. Mâchoire, arcade, estomac, flanc… Ce fils de pute y prenait son pied, sachant pertinemment qu'à chaque fois que je ressentais de la douleur, mon corps se débrouillait pour diminuer la sensation. C'était donc la spirale de la violence malsaine, à chaque fois il fallait monter d'un cran pour que ce sente quelque chose et qu'il en éprouve une certaine forme de satisfaction. Lorsqu'il avait eu marre de frapper avec les poings, il avait sorti sa matraque électrique était une belle saloperie, surtout lorsqu'elle venait vous griffer les flancs comme une partenaire enragée. Le tabassage en règle dura plus d'une heure, puis on me laissa souffler un peu. Lèvre explosée, arcade ouverte, nez cassé, je devais vraiment avoir la gueule des mauvais jours légendaires, ceux qu'on ne souhaite à personne. La tête penchée en avant, je laissais le sang goûter sur le sol, agitant la tête de temps en temps pour espérer faire une forme sur le sol, au moins ici on m'avait laissé un peu de lumière.

Sale gueule ou non j'avais au moins le mérite de récupérer assez vite, j'avais peut-être la gueule explosée, mais au moins le bocal ne bourdonnait plus, signe que je n'avais plus de commotion cérébrale. Max était finalement revenu, mais sans son escorte, les types ne devaient pas être loin. Moi je me contentais de faire le mort, attendant qu'il s'approche, machinalement je sentais mon corps se tendre.

Mh… Tu dors Prométhée ? Enfin, Elias, j'sais que tu préfères qu'on t'appelle comme ça, c'est con pour un type qui ne connait même pas son vrai prénom.

Silence.

J'ai tapé trop fort ? Je t'aurais plus costaud… C'est peut-être Pandore la plus stock de vous deux finalement.

Silence.

Il s'était rapproché, posa une main sur mon front pour me faire relever la tête.

Maintenant.

J'me suis tendue d'un coup, mon front venant percuter sa mâchoire dans un bruit de dent cassé. Il grogna et tomba à la renverse. La chaise dans toujours dans le dos, j'me suis redressé sur mes deux jambes et je lui ai envoyé un kick monumental en pleine, le genre de coup où j'étais certain de le faire chier sa mâchoire petit morceau par petit morceau. En théorie j'étais bien parti pour le finir, j'étais prêt à pivoter sur moi-même et les sauter dessus, histoire de lui caler un des pieds de la chaise en travers de la cervelle. Mais le destin joua encore une fois contre moi, l'agitation avait attiré l'attention de la patrouille qui déboula toutes armes dehors, j'ai pris un coup de crosse derrière la tête avant même de pouvoir finir ce que j'avais entrepris. J'ai roulé à mon tour sur le sol, je le voyais se tenir le visage en crachant tout ce qu'il pouvait.

Alors, tu couines ma salope ? Tu ferais mieux de changer de station, parce que j'te jure que j'finirai par te tuer espe…

Pas le temps de finir, je venais de recevoir un nouveau coup de matraque dans les flancs et quelques coups sur la tête, juste pour la forme. Mon ICD indiqua un niveau critique, et ce fut le trou noir.

***

Quand j'ai rouvert les yeux j'étais dans le bureau du colonel, mais cette fois ils avaient prit le temps de me verrouiller les chevilles aussi, histoire que je ne recommence pas mon petit manège avec la plus grosse tête de la station.

Ah, vous revoilà Prométhée, je croyais vous avoir perdu.

Ma tête me faisait un mal de chien, j'aurais parié qu'un des types de la patrouille m'avait sauté dessus à pied joint. De toute manière ça n'avait pas d'importance, la sensation, bien que loin d'être agréable était temporaire, il n'allait pas me falloir longtemps pour récupérer, mais… fallait bien avouer que je commençais à fatiguer. J'avais encaisser plus que la moyenne, normalement j'aurais bien eu besoin d'un bon repas et d'une bonne nuit de sommeil, mais vu la gueule du vieux je devinais que je pouvais dire adieu à la soupe.

Max est en soin intensif suite à votre petit… Soulèvement. Il a sans doute perdu la partie inférieure de la mâchoire et il devrait passer le restant de sa vie avec une prothèse.

J'ai craché une glaire de sang au sol, une façon de témoigner mon respect, j'avais bien compris que j'étais foutu et que ce salaud voulait ma tête.

Vous attendez quoi ? Des excuses ? Vous avez de la chance s'il respire encore.

Certainement. Malgré votre complexité, vous êtes foncièrement humain dans votre façon de raisonner et d'agir, je voulais montrer que vous étiez un danger, j'ai maintenant une preuve vidéo de vos capacités, même attaché, vous êtes une menace.

Soudainement quelqu'un venait de tambouriner à la porte comme un jour de passe gratuite à Kuala Lumpur. Je dois avouer que j'étais surpris de voir débarquer la rouquine, et vu la tête qu'elle fit en me voyant, j'devais vraiment avoir une sale gueule.

Regarder donc ce que notre ami a fait à son geôlier.

Le vieux pivota et sur le côté du mur un écran apparu, diffusant l'enregistrement de mon petit accrochage avec Max. Ce fils de pute, il oubliait bien de mentionner tout ce qu'il s'était passé avant.






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Lun 1 Jan - 19:55
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Haphelros
Mar 2 Jan - 14:52

Elias
J'ai 35 ans et pas vraiment envie de te donner mon CV comme ça, alors va chier.

T'as de la merde dans les oreilles ?
Casteluna était l'une des premières stations construites par l'humanité, plusieurs étages d'acier s'imbriquaient les uns dans les autres, formant ce qui s'apparenterait à un corps céleste dont les dimensions gigantesques laissaient transparaître le génie technologique qu'il avait fallu mettre en œuvre pour la construire. Au début simple station civile, l'édifice avait su évoluer avec son temps, devenue peu à peu une plateforme militaire dont le but premier était de gérer le sauvetage des êtres humains vivant encore à la surface de la planète. Casteluna représentait plus qu'une vulgaire station, c'était aussi un écosystème indépendant où chaque cast de la société avait un but de rôle essentiel.

Les premiers niveaux de la station regroupaient ce que l'on pouvait vulgairement nommer la zone ouvrière, celle où déambulaient des cohortes d'hommes et de femmes chargés d'assurer la maintenance des moteurs permettant à la station de se maintenir en orbite basse. C'était des niveaux étroits où la chaleur des moteurs et l'entretien toujours plus important forçaient les équipes à se relayer jour et nuit afin d'assurer. Le personnel de maintenance possédait son propre quartier résidentiel, bien moins luxueux que ce que pouvaient proposer les niveaux supérieurs. Cela n'avait rien d'une vie enviable, surtout lorsque l'on avait été récupéré sur terre pour être envoyé ici, survivre sur terre n'était pas une chose facile, mais ramper à travers des conduits de refroidissement usagés ne l'était pas non plus.

Comme beaucoup d'autres, Fitz était un technicien qui luttait pour que ses droits soient reconnus, jugeant que son faible niveau d'éducation ne justifiait absolument pas une vie d'esclave tout juste pour mourir de chaud entre deux réactions à plasma. Petit à petit, l'indignation avait fini par gagner les bas niveaux, une indignation grandissante qui prenait de plus en plus un air de révolution.
Fitz se pencha pour mieux se glisser entre deux conduites de liquide de refroidissement, là, il agrippa le bras tendu qui lui permit de se hisser sur la plateforme de contrôle des flux. Le duo de technicien avança jusqu'au poste de contrôle, un troisième homme se tenait devant les manettes de contrôle.

— Fitz ! Qu'est-ce que tu fais ici ? La relève c'est seulement dans tro…

Une simple pression sur la queue de détente et des morceaux de cervelle et de boite crânienne giclèrent sur les instruments de monitoring, suivi de son corps sans vie qui percuta le sol. L'homme savait qu'ici il n'avait rien à craindre, lorsque les moteurs étaient en phase de couplage, le bruit qu'il produisait aurait pu dissimuler un bombardement orbital.

— Coupe les flux Fitz, on va surchauffer les moteurs de couplage.

Le technicien abaissa toutes les manettes et les moniteurs changèrent brusquement de couleur, indiquant des taux qui augmentaient de seconde en seconde. Trois nouveaux tirs détruisirent la console de contrôle dont les écrans cessèrent aussitôt de clignoter.

— On n’aura sûrement pas le temps de s'échapper… Mais je suis heureux de mourir ici, Casteluna doit être un exemple pour les autres stations, sans nous leur petit monde ne peut exister.

Saboter les moteurs n'avait pas été un choix facile, dans le meilleur des cas la salle de contrôle principale située plusieurs kilomètres au-dessus de leur tête pourraient rediriger l'alimentation vers les conduites d'urgence et dans le pire des cas la station perdrait ses moteurs et commencerait sa lente descente en atmosphère. De toute manière, par leur action, ils venaient de sceller leur sort de nombreuses vies, innocentes ou non. Même s'il se savait condamné, Fitz fit volte-face et entreprit de retourner dans la salle des machines principales, là-bas il pourrait retrouver les autres pour s'enfuir. Sur le chemin du retour, une conduite de refroidissement explosa devant, le vaporisant aussitôt. La fuite de plasma se répandit dans tout le couloir de maintenant, jusqu'à atteindre la salle des moteurs.

***

C'était bizarre, comme je l'avais vu m'agiter un flingue sous le nez 24h plus tôt, j'avais du mal à comprendre sa réaction. On parlait d'une femme qui avait fait se faire ouvrir comme un poulet, qui avait rampé dans la merde et la boue, qui était parvenue à se soigner… et voilà qu'elle tournait de l'œil pour un simple tabassage ? J'aurais bien voulu qu'elle puisse regarder ce que j'avais encaissé avant de laisser l'émotion l'envahir pour un vulgaire fils de chienne comme l'était Max.

Les déclarations du colonel m'en touchèrent une sans faire bouger l'autre. L'envoyer en mission, elle. La pauvre fille allait avoir droit à sa deuxième dose de grav avant une mission ? Et j'imaginais déjà ce connard tirer la tronche en apprenant que quelque chose avait foiré par la suite. C'était complètement de con de faire ça, et j'avais pas besoin de l'avis de Laura pour le savoir. Le vieux voulait qu'on se plante en beauté, au début je pensais que c'était seulement contre moi, mais Pandore était à présent dans l'équation. Concernant Pandore j'étais… blessé. Je lui en voulais tellement qu'un foirage sur Terre ne m'aurait pas dérangé plus que cela, la colère me bouffait de l'intérieur et j'attendais simplement qu'on me libère pour que je puisse en finir une bonne fois pour toutes avec ce sinistre tas de merde.

Une communication sur son ICD effaça son sourire de péquenaud. J'connaissais bien la gueule qu'il avait fait, c'était celle des mauvaises nouvelles, la même gueule qu'aurait tiré un informaticien si on lui avait dit que quelqu'un avait chier dans la machine à café, sauf que cette fois, le type en question était la plus haute autorité de la station. Vu son statut, si quelque chose ne lui plaisait pas, il y avait de grandes chances que ça ne nous plaise pas non plus.

Je passais allégrement sur le « mon coquin », elle essayait de faire de l'humour visiblement, mais je dois avouer que je n'avais peut-être pas l'état d'esprit pour savourer ce trait d'esprit. Suffisait de croiser son regard pour savoir que je n’étais certainement pas le plus coquin des deux.

Ouais. Les femmes à genoux devant moi ça fait pas partie de mes kink, désolé.

Les deux dernières attaches retirées, je me suis redressé dans un craquement sonore, sans doute un truc qui se remettait en place. J'avais plus vraiment mal, mais je sentais comme une sensation désagréable au niveau de l'épaule. Avant de la suivre, je profitais d'un moment de solitude pour envoyer un nouveau crachat sur le bureau du gradé.
Il était hors de question que je retourne sur terre, encore moi avec la rouquine et Pandore dans l'unité, le colonel voulait que la mission déconne et j'avais clairement pas l'intention de me faire baiser sans rien faire.

Je suivais la rouquine jusqu'à sa chambre, sous le regard médusé des quelques personnes que nous avions la chance de croiser, avec un peu de chance, ils allaient dire que c'était elle qui m'avait mis dans cet état, j'allais pouvoir jouer la pauvre victime.

***

J'avais clairement pas l'habitude qu'on prenne « soin » de moi, d'habitude je me contentais de laisser mon corps gérer les blessures. Pandore m'avait peut-être recousu une ou deux fois, mais rien de plus. J'avais du mal avec l'idée générale que quelqu'un puisse prendre le temps de s'occuper de moi, car moi le premier je ne prenais pas le temps de m'occuper de quelqu'un. Je peinais à cerner le personnage, un jour elle voulait me flinguer, le lendemain elle était prête à me frotter le dos sous la douche, c'était le genre de personnalité dont je préférais me méfier sous peine de l'avoir dans l'os.

Puis soudainement elle se plante devant moi, plantant son regard dans le mien, une petite lueur de détermination pétillant dans ses iris d'émeraude. Je pouvais sentir son souffle chaud sur ma peau, la proximité ironique de deux corps que tout oppose, mais qui se retrouve finalement dans la même piaule à se regarder dans le blanc des yeux.

J'ai tué tout ce qui marche ou rampe un jour ou l'autre, alors ne me demande pas de me souvenir d'une personne précise. Cependant, je ne suis jamais allé à l'ancienne Italie, mon boulot c'est pas de flinguer des innocents, même si c'est ce qu'on essaye de te faire croire.

Du moins, pas cette fois. Des innocents j'en avais certainement flingué, mais… Jamais en Italie, de toute manière elle n'était obligée de tout savoir me concernant. Je me suis penché à mon tour en avant, mes lèvres frôlant presque les siennes. Une proximité aussi soudaine que peu protocolaire.

Je ne suis malheureusement pas le connard que tu as envie de voir, et j'suis certainement pas la personne dont tu devrais te méfier en premier.

Tellement vrai. Tellement faux.

Je me suis soudainement tendu.

T'as senti ?!

La station, elle avait tremblé, j'avais senti le sol vibrer sous mes bottes. D'un coup tout trembla et le bruit d'une explosion lointaine se fit entendre, c'était comme si la station venait d'être frappée par une torpille. Les lumières de la chambre clignotèrent soudainement avant de s'éteindre, plongeant la pièce dans l'obscurité la plus totale. Je sentis doucement mes pieds décoller du sol.

Accroche-toi !

Trop tard, la gravité disparue nous laissant victime de l'effet de la rotation de la station. Mon cul quitta aussitôt le lit et je fus projeté contre la paroi de la chambre avec le reste des objets qu'on pouvait trouver là. Je laissais échapper une insulte alors que ma tête venait heurter la baie vitrée de la chambre.

Les moteurs auxiliaires vont prendre le relais, tiens-toi à n'importe quoi !




Anonymous
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Mar 2 Jan - 21:27
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Haphelros
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Haphelros
Ven 5 Jan - 21:25

Elias
J'ai 35 ans et pas vraiment envie de te donner mon CV comme ça, alors va chier.

T'as de la merde dans les oreilles ?
— Salle de contrôle, la pression augmente trop qu'est-ce qui se passe ?

Le silence qui s'ensuivit n'inspira aucune confiance à l'opérateur Owen qui surveillait son moniteur. Il devait y avoir un souci avec les moteurs… suffisamment importants pour que la salle de contrôle ne réponde pas. Il lança un regard à son supérieur, cherchant sans doute une réponse muette dans le comportement de celui-ci, mais l'homme ne réagit pas vraiment.

— Laissons-leur un moment, le système automatique va ouvrir les conduites de secours si jamais le niveau augmente trop, j'imagine que nos gars sont déjà sur le problème.

Owen baissa la tête, pourquoi est-ce qu'on lui collait un superviseur aussi idiot sur les épaules ? Une première alerte raisonna dans la pièce. Le technicien sauta sur ses deux jambes et s'approcha de l'écran de monitoring.

— Putain merde ! L'extracteur 3 vient de sauter ! Son plasma doit se répandre dans tous les conduits de maintenance, ça fait faire une réaction en chaîne ! Faut couper le moteur principal !

— Vous êtes fou mon garçon ?! On va perdre la gravité artificielle si vous faites ça !

Qu'importe ce que pouvait dire ce type. Owen sortait d'une grande école, il savait. Si une réaction en chaîne se produisait la gravité c'était le dernier de leurs soucis. Si le moteur principal s'emballait, c'était tout Casteluna qui risquait d'être vaporisé dans un flash lumineux qui fait bronzer les terriens encore dehors. Owen tapota sur l'écran principal et coupa le couplage des moteurs. Sous les insultes de son supérieur, il tendit son médius et baissa au minimum le moteur principal dans l'espoir que celui-ci ne surchauffe pas… Malheureusement il avait réagi trop tard, un des moteurs secondaires avait explosé, faisant trembler toute la station. Lorsque la gravité artificielle cessa, il fut projeté contre le plafond et percuta une lampe avec son front.

***

Au retour de la gravité, j'ai rencontré le sol de la chambre de manière un peu abrupte, trop à mon goût. Drogué ou non, mettre une frontale à une plaque en acier, ça vous remettez les idées en place et avec tout ce que j'avais ramassé dernièrement, c'était le coup de trop. Vu l'état dans lequel j'étais je me suis autorisé une faiblesse en lui prenant la main pour m'aider à me remettre sur pied, il y avait les mauvais jours, et il y avait les mauvais jours légendaires, celui-ci c'était un légendaire.

Difficilement de déterminer ce qui venait de percuter la station, en tout cas, ça avait été suffisamment costaud pour la faire trembler, couper la gravité et le jus. Plongés dans une semi-obscurité, on avait tout juste droit à l'éclairage d'urgence aux teintes rougeâtres.
Comme un con je regarde la donzelle se faufiler par la ventilation au plafond, non sans porter un regard sur ses hanches. C'était bien mignon, évidemment elle pouvait se glisser là-dedans, moi c'était pas la peine d'espérer, le conduit était moins large que moi alors même avec beaucoup de bonne volonté…
Tant pis pour la trappe. J'ai saisi la chaise pour venir la fracasser contre le panneau de contrôle d'alimentation de la chambre, j'espérais pouvoir bidouiller deux ou trois fils pour rediriger le jus de l'éclairage d'urgence vers la porte. Dans tous les cas il n'y aura pas assez de puissance pour l'ouvrir, mais peut-être suffisamment pour faire sauter le verrou, le reste j'allais devoir faire à la force des bras comme un putain de primate.

Le fils rouge, sur le bouton rouge. Le fils vert sur le… merde.

La lumière rouge se coupa et la porte se mit à grincer comme dans un film d'horreur. Glissant mes doigts dans la petite ouverture, j'ai réussi à faire glisser le panneau sur plusieurs dizaines de centimètres, suffisamment pour pouvoir me glisser entre le mur et la porte. Le couloir était lui aussi baigné dans cette lueur rouge de merde qui n'éclairait absolument rien, c'était tout juste suffisamment pourvoir où on mettait les pieds. On avait déjà eu des états d'urgence dans le passé, mais c'était la première fois que ça déconnait autant. De mon côté j'essayais d'en apprendre plus sur la situation via ICD, histoire de chopper un rapport des dégâts de la station pour connaître l'origine de ce merdier, mais tous les accès étaient bloqués, enfin les miens surtout, visiblement le vieux avait cru bon de désactiver toutes les autorisations. Je me retrouvais donc sans infos, à devoir progresser à l'aveugle en espérant qu'un zombie n'allait pas débouler au premier tournant. Impossible aussi d'entrer en contact avec qui que ce soit, Ethel, Pandore, la pute du quinzième ou Dieu en personne, je ne captais rien d'autre que de brouillard, j'étais comme isolé du reste du monde.

J'avançais lentement, ne sachant pas vraiment sur qui ou quoi j'allais tomber, dans mon malheur j'avais toutes les chances de croiser un nerveux de la gâchette qui me lâcherait une rafale à la gueule dans un coup de stress. Isolé je l'étais sans doute, heureusement pour moi je n'étais pas encore sourd et le coup de feu qui résonna sur ma gauche fit doubler le rythme de mon palpitant. Les détonations dans la pénombre, c'était le mauvais plan, un bon plan si on voulait faire du tir fratricide. Je vis à gauche, entendant de nouvelles détonations raisonner à l'autre bout du couloir. Je ne comprenais rien, visiblement les patrouilles avaient reçu des ordres, mais sans ICD je ne pouvais pas deviner ce que je devais faire ou non.

Au coin d'une porte je tombe nez à nez avec un gars de la maintenance, le type sursauta et sans chercher à comprendre tente de m'en coller une dans les tripes.

Arrête tes conneries et pose ton flingue.
J'ai mis un coup dans son arme pour éviter d'avoir le canon braqué dans ma direction. Le type s'excusa et fit mine de baisser son arme avant de pointer de nouveau le canon vers moi. Sans même avoir besoin d'y penser, mon corps réagit par automatisme. Mon poing droit percuta sa glotte avant qu'il ait le temps de réagir, tandis que de l'autre main je saisissais son arme de poing profitant de l'effet de surprise dû à ma rapidité. L'homme tomba sur les genoux en se tendant la gorge, il parvenait tout juste à émettre un râle de douleur en suffoquant. Fracture du larynx, il commença à paniquer lorsqu'il comprit qu'il n'était plus capable de respirer correctement, il gesticula comme un poisson hors de l'eau, tentant je ne sais quoi. J'avais pas de temps à perdre et je n'étais pas animé par des pulsions me forçant à regarder lentement quelqu'un mourir, si je n'avais pas eu peur de manquer de munition je lui en aurais collé une dans la tête pour lui « offrir » une mort plus douce.

Je reprenais ma progression sans comprendre pourquoi il m'avait attaqué. Était-ce une attaque de l'intérieur ? Je savais que les gars de la maintenance n'avait pas toujours le bon rôle, mais… entre avoir le mauvais rôle et saboter la station, il y avait un gouffre. Surtout que, d'un point de vue purement stratégique, saboter le seul lieu de vie à plusieurs milliers de kilomètres à la ronde… Disons que si un type avait été assez con pour s'engager sur cet aller simple… et bien il allait falloir vite poser le cul dans une navette, car les moteurs à plasma n'allaient pas tarder à transformer l'endroit en soleil.

J'ai doublé la cadence, maintenant c'était chacun pour sa gueule, je ne comptais pas crever ici en me faisant trouer par un soi-disant frère d'armes. Et Ethel dans tout ça ? La rouquine était introuvable, peut-être même qu'elle avait profité de sa petite fuite par la trappe pour tenter l'aventure en solo, c'était une possibilité que je gardais dans un coin de la tête. Alors que j'approchais d'une nouvelle, un fracas d'acier attira mon attention, c'était comme si le plafond venait de se casser la gueule. Arme plaquée contre le torse, j'ai lentement passé la tête dans l'encadrement, la lumière rouge du couleur éclairant faiblement la zone.

Ethel.

Visiblement on était fait pour se croiser, sauf que cette fois le fusil d'assaut était dans ses mains, et moi j'avais la pétoire de forain. Je mentirais en disant que j'avais pas remarqué le sang sur ses bottes, sans parler de tas de corps qui gigotait à côté, visiblement d'autres avaient eu l'idée de passer par les conduits pour quitter leur chambre, sauf que les génies n'avaient pas pensé que les conduites n'étaient pas faites pour supporter 5 connards de taille adulte.

Baisse ton arme, c'est moi.

J'ai saisi le premier encore au sol qui gémissait, l'attrapant par l'épaule en lui agitant mon arme sous le nez pour qu'il comprenne qu'il valait mieux pas jouer avec mes couilles. Je l'ai redressé avec une facilité qui aurait été déconcertante pour n'importe qui, j'avais finalement encore un peu de jeu à revendre.

Ton nom.

— Williams ! Williams de la 231e !

C'est quoi ce merdier Williams ? Qu'est-ce que vous foutez tout dans ce conduit ?

— J'en sais rien chef… On s'est retrouvé bloqué dans nos chambres quand le jus a sauté, via ICD on a appris que l'évacuation de la station avait été ordonnée, qu'il fallait se rendre aux étages supérieurs pour être évacué.

Connerie, faut aller à la baie d'embarquement.

Qu'est-ce que ce petit con allait faire au niveau supérieur, si ce n'est aller tout sauf au bon endro… oh. J'avais compris. Les autres derrières se redressèrent à leur tour, visiblement il n'était pas armé, et comme aucun d'eux n'avait tenté de me buter je me suis dit que ça devrait aller.

Crois-moi si tu veux Williams, mais si tu montes, tu vas crever, y'a rien là-haut, enfin, y'a des navettes, mais réservés à l'élite, penses pas y avoir droit.

— Ils ont dit que la baie était verrouillée à cause de l'explosion, faite ce que vous voulez, mais nous on monte.

Le quatuor se dirigea vers le couloir, non sans lancer un regard à la rouquine en mode : viens avec nous. À mon tour je lui lançais un regard, hochant la tête négativement.

Fais comme tu veux, j'voudrais pas t'imposer un choix, mais si tu vas avec eux, c'est la fin du voyage.

Sans attendre de réponse, sachant qu'elle ferait certainement le bon choix, j'empruntais le couloir à mon tour, mais à la différence du groupe, je partais à gauche pour revenir sur mes pas. Si on devait partir avec panache, je préférais passer par l'armurerie avant.





Anonymous
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Ven 5 Jan - 23:15
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