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LE TEMPS D'UN RP

Et au creux des ténèbres, fleurira la lumière _ Sparka

Sparka
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Sparka
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Alicia
Lockwood

J'ai 33 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis chasseuse de sorciers et sorcières. Pourtant, je suis moi-même un être de lumière, une sorcière aux pouvoirs en expansion. Mais je me suis ôtée la mémoire il y a des années, alors que je n'avais que 15 ans pour obulier les tourments de mon coeur et pour ne pas déchaîner les fureurs de ma destinée. L'oubli nous a peut-être sauvés mais il m'a aussi enchaînée à un nouveau sort : celui de vouloir me venger de la race des sorciers, seule responsable de ce qui nous était arrivés. Sans le savoir, je suis donc une invocatrice de lumière Mon pouvoir se manifeste grâce à la manipulation des ondes lumineuses et s'étend dans un vaste champ. Je peux modifier l'apparence de ce qui m'entoure via quelques inflexions, je peux aveugler le regard ou lui redonner la vue, je peux insérer la lumière dans une mémoire ou l'y forcer au point qu'elle vous tue. Mais de toutes ces choses, j'ai à peine conscience. J'ai réalisé récemment que j'étais dotée de pouvoirs mais je refuse de les exploiter et je vis dans le secret de ce que je suis. Je suis fiancée à un autre chasseur et j'ai l'espoir que cette union parvienne à m'aider à me canaliser pour mener à bien mes missions. Car ce qui anime aujourd'hui ma quête est le désir de sauver l'humanité de la race dont je fais partie malgré moi, et la vengeance.

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Sortie du bâtiment, elle ne rêve que d'une chose, prendre sa mère et partir. Mais elle sait qu'elle doit rester, elle sait qu'elle doit faire bonne figure. Elle sait surtout qu'il serait très mal vu qu'elle disparaisse sans justifier son départ. Alicia Lockwood est la chasseuse dont tous parlent pour une bonne raison. La désertion n'en fait pas partie. Et bien qu'elle n'ait pas volontairement abandonné son poste de combat, elle ne peut nier avoir été soulagée de ne pas devoir continuer à frapper ces ... sorciers. Alec sort à son tour, comme d'autres chasseurs. Blessé, il a la mine rembrunie. On dirait que ceux qui sont tous morts sont les nôtres et non pas les ennemis. Elle accuse le coup de ce qu'ils ressentent tous les deux sans savoir exactement pourquoi ils sont unis dans cette tragédie. "En effet." Elle n'est plus d'humeur à faire de l'humour ou à le contredire. Désormais lessivée par les événements qui ont eu lieu en à peine quelques minutes, elle ressent juste le besoin de s'éclipser. Cependant les mots d'Alec lui tournent dans la tête. Les festivités. Sous-entend-il que cela était prémédité? Que c'était destiné à faire du spectacle? De la part de qui? Perplexe à l'idée de ce complot qu'elle n'avait pas même imaginé, elle demeure immobile, le regard figé sur le bâtiment où elle ne remettra pas de si tôt les pieds. Happée à ses réflexions intérieures, le futur mari l'interroge sur son état. Mais Alicia ne l'entend pas vraiment. C'est sa mère, soutenue sur son épaule, qui force pour rester debout qui la secoue "Al." La chasseuse revient à elle-même et les regarde sans comprendre ce qu'on lui veut. "Non, c'est gentil. On va rentrer." L'unité médicale n'aura pas pour priorité de les aider elles. Si elle reste, elle en aura pour toute la nuit. Chasseuse d'élite ou pas, sa mère ne fait pas le poids. Les membres de l'Union sont bien plus importants à sauver. Elle sourit d'un sourire fade, vague, inutile avant d'incliner son visage en guise d'au revoir. Je dois m'en aller d'ici avant d'y retourner et tous les étriper. Je ressens une rage qui ne m'appartient pas me posséder. Je ne comprends pas d'où elle vient et comment elle fait pour me contrôler. Mais elle m'accapare et chaque seconde passée à traîner dans les parages met à mal ma détermination à rentrer. Elle tourne les talons sans dire un mot de plus, sans esquisser un adieu verbal. Ils se reverront de toute façon. A moins que ces événements ne remettent en question les volontés du conseil. La mère Lockwood s'agrippe à sa fille et ses préoccupations s'envolent. Elles ne comptent plus désormais. Il lui faut juste rentrer chez elle en sécurité.
Sparka
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J'ai 33 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis chasseuse de sorciers et sorcières. Pourtant, je suis moi-même un être de lumière, une sorcière aux pouvoirs en expansion. Mais je me suis ôtée la mémoire il y a des années, alors que je n'avais que 15 ans pour obulier les tourments de mon coeur et pour ne pas déchaîner les fureurs de ma destinée. L'oubli nous a peut-être sauvés mais il m'a aussi enchaînée à un nouveau sort : celui de vouloir me venger de la race des sorciers, seule responsable de ce qui nous était arrivés. Sans le savoir, je suis donc une invocatrice de lumière Mon pouvoir se manifeste grâce à la manipulation des ondes lumineuses et s'étend dans un vaste champ. Je peux modifier l'apparence de ce qui m'entoure via quelques inflexions, je peux aveugler le regard ou lui redonner la vue, je peux insérer la lumière dans une mémoire ou l'y forcer au point qu'elle vous tue. Mais de toutes ces choses, j'ai à peine conscience. J'ai réalisé récemment que j'étais dotée de pouvoirs mais je refuse de les exploiter et je vis dans le secret de ce que je suis. Je suis fiancée à un autre chasseur et j'ai l'espoir que cette union parvienne à m'aider à me canaliser pour mener à bien mes missions. Car ce qui anime aujourd'hui ma quête est le désir de sauver l'humanité de la race dont je fais partie malgré moi, et la vengeance.

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Another Light.
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La pluie a enfin cessé et Alicia peste devant ce mauvais sort. Sa mère l'a poussée dans un taxi qui la conduit directement sur les lieux. Un salon de thé. Est-ce que j'ai le profil pour aller me préparer dans un salon de thé? Faisant passer son pouce sur l'écran tactile du téléphone, elle lève les yeux au ciel devant ce programme ridicule qu'on veut lui imposer pour la journée. Et l'idée de revoir le chevalier noir, son goût amer et son rejet demi teinté ne l'enthousiasment pas. Telle une enfant qu'on force à finir son repas, elle se sent contrainte à une chose qu'elle ne désire pas. Mais la chasseuse n'est pas bonne écolière. Et de ses cours d'antan, elle n'a retenu qu'une chose qu'elle savait faire à la perfection : l'école buissonnière. Pour ça, tous les moyens sont bons. Un sourire timide sur les lèvres, elle se penche par dessus le siège avant pour attirer l'attention du pauvre gars qui a été engagé pour la conduire d'un point A à un point B. Elle sait que si elle veut pouvoir le manipuler, il faudra user d'astuce, de manipulation et surtout d'une pointe d'agilité. Ses charmes ne suffiront pas à le convaincre de la laisser s'évader. Il faut plus. Malicieuse, elle baisse les yeux quand il regarde dans sa direction et soupire en feignant le malaise. "Je ne sais pas comment vous demander ça..." Déjà sur la réserve en l'entendant parler de demande, le chauffeur se raidit. Il a reçu pour instruction de ne te laisser sortir que devant le salon de thé, évidemment. Prisonnière alors qu'elle est supposée représenter leur plus grand espoir pour la liberté, elle force une larme dans sa pupille pour exagérer le trait de son angoisse. "J'ai juste besoin d'un détour à la pharmacie." L'homme la regarde dans son rétroviseur, visiblement étonné par sa confession. Alicia se pince les lèvres et secoue ensuite la tête. "Je suis désolée, je suis affreusement gênée mais ... c'est arrivé plus tôt que prévu et je n'ai rien pour me protéger." Le gars ne comprend pas bien ce qu'elle veut dire et demande une précision "Pardon?". Intérieurement, elle se demande pourquoi elle a dû tomber sur le plus benêt des commis dans la faction des serviteurs. Alors, pour ne plus perdre de temps car la voiture se rapproche de plus en plus de sa destination, elle souffle en prenant soin de ne pas le regarder pour feindre la gêne à son maximum "Je suis réglée. J'ai besoin qu'on s'arrête pour aller acheter de quoi éviter un drame en plein essayage." Un hoquet prend l'homme. Surpris, il opine du chef, mal à l'aise de l'avoir poussée à devoir parler aussi ouvertement. Quelques minutes plus tard, alors qu'ils cherchent un endroit pour se stationner, Alicia voit une silhouette pénétrer dans un pub. Qu'est-ce qu'il fait là? Pas totalement convaincue qu'il s'agisse bien de son fiancé, elle sait qu'il lui faut arrêter le véhicule pour aller s'en assurer. "Au pire, arrêtez-vous ici, sur le trottoir. Sinon, on va vraiment être en retard." Sa fausse bonne volonté rassure le chauffeur qui gare sa voiture près d'une devanture et elle sort en courant. Mais elle n'entre pas dans la pharmacie. Pour le plus grand désarroi du gamin, elle s'évade dans une ruelle et court sans trop savoir si elle est suivie ou non. Cependant, elle ne sait plus où exactement se trouvait ce café où elle a cru voir Alec entrer. Alors qu'elle regarde par-dessus son épaule pour s'assurer que personne ne l'a prise en chasse, elle butte contre... Alec lui-même. Vacillant, elle s'agrippe instinctivement à l'obstacle et ressent directement cette chaleur dans ses mains qui la prévient de qui il s'agit avant même que leurs regards ne se croisent.

Callian
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Callian
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Aleksander Morozova
J'ai 38 ans et je vis à Londres, en Angleterre. Dans la vie, je suis le général des hérétiques, les sorciers dissidents qui refusent de se plier aux lois oppressives du gouvernement. Après un attentat particulièrement sanglant, on me croit mort et je me suis infiltré dans les rangs des chasseurs afin de faire tomber leur famille la plus influente. Je suis promis à leur fille aînée et je compte l'utiliser dans ma soif de vengeance. Je manie le seul pouvoir de niveau 5, et je suis invocateur de ténèbres. Une prophétie prédit mon arrivée à la tête du pays et mon ambition me porte à chercher le meilleur moyen de l'accomplir. J'ignore encore que celle à qui je dois m'unir est ma destinée et que je la connais depuis l'enfance : elle est l'invocatrice de lumière qui a fui autrefois loin de moi à cause de la prophétie dont j'ignore les pans les plus sombres. Elle m'a alors ôté tous les souvenirs de notre enfance et de nos amours.

Invocation de ténèbres : matérialisation et lames acérées.
Illusions et absorption de souvenirs. Amplification des pouvoirs des sorciers par simple toucher. Profanation des âmes pour s'en servir et relever des êtres des ombres soumis à sa volonté (coût en force vitale important). Contamination des pouvoirs positifs s'il est trop longtemps en contact avec la peau d'un sorcier, risque de mort.

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Au moins deux notifications et un message plus formel de la conseillère Innuedo lui rappellent ses devoirs du jour. N’être qu’un pantin fantoche dans ce mariage arrangé dont il peine grandement à vouloir depuis qu’il a ressenti chez Alicia l’aube d’un pouvoir. Tout son intérêt s’est resserré sur la jeune femme pour virer désormais à une véritable obsession. Et cette obsession, il la craint autant qu’il s’en défend. Il a relu trois fois l’adresse mentionnée, un salon de thé dans le quartier de Fitzrovia, un endroit sans doute rose bonbon où on lui parlera taffetas pendant au moins deux heures, il s’est habillé, sans faire d’effort cette fois-ci, choisissant un jean et une chemise, toujours noirs. Il s’est observé longuement dans le miroir, à interroger les abysses pour savoir ce qu’il foutait. Pour comprendre ce qu’il ressentait, mais il a préféré ne pas s’étendre dans cette conversation stérile avec lui-même. Le bandage, sur sa blessure à l’épaule le démange, il a renoncé à le faire soigner par un heartrender, il a renoncé à rencontrer Electra le jour convenu. Il a renoncé à croiser son regard bleu nuit pour lui expliquer ce que la soirée lui avait apporté comme souffrance. La souffrance, il l’a soigneusement gardée tout contre lui, dans son appartement niché dans le West End, où la modernité semble s’être enfuie. Les sorciers préfèrent souvent des environnements propices à leurs pouvoirs, et l’environnement très numérique d’aujourd’hui ne leur convient pas. Il souffre depuis le fameux soir de tragédie de la puce qui désormais le fait souffrir. Une raison de plus pour retrouver Helen, mais il préfère sans doute se confronter à cette douleur là.

Un peu avant l’heure convenue, il a enfourché sa moto mais au dernier moment, a bifurqué dans une autre partie de Fitzrovia, pour se garer plus loin et marcher un peu. Songer. A elle, à lui, à ce qu’il faudrait faire pour échapper à tout cela. Il a sérieusement songé à fausser compagnie au salon de thé rose bonbon et aussi à sa promise, qui vu son caractère s’en remettra forcément. Il dira qu’il avait un rendez-vous plus urgent à honorer. Et qu’il n’a pas prévenu à cause… A cause de quoi au final ? Rien ne lui vient comme excuse suffisante face à ce mariage politique. Il pousse la porte d’un pub et choisit de traîner au comptoir le temps de se décider. Il a remis ses gants de cuir noir qu’il ne quitte plus, et une tasse de thé entre les mains, il commence à taper un message sur son téléphone, mais ne parvient pas à se décider à l’envoyer. Il n’a même pas le contact d’Alicia et il se voit mal dire directement à la conseillère qu’il a mieux à faire de son temps que de suivre les recommandations du conseil. Il soupire, décide de couper plutôt son téléphone et de faire semblant quelques minutes de ne pas choisir. Il finit par sortir de l’atmosphère trop saturée et passe la porte de service pour aller fumer tranquillement. Une demie-heure de retard, c’est encore envisageable non ? Il exhale, remonte la fermeture éclair de son cuir et réceptionne avec violence un petit corps en mouvement, qui définitivement lui est connu. Les gants atténuent la sensation et il en est particulièrement soulagé. Vous alliez quelque part peut-être ? Il se moque ouvertement, car ils n’ont strictement rien à faire ici, dans cette ruelle, loin des conversations passionnantes sur leurs tenues coordonnées pour le mariage. De nous deux, ne devriez-vous pas être l’élève modèle, Alicia ? Je suis déçu. Ni virginale, ni soucieuse de son devoir. Vous avez décidément beaucoup de secrets. Et c'est lui qui dit cela, en lui souriant, un sourire aiguisé, tandis qu'il fait un pas de côté pour cesser de la tenir ainsi. Il se détache, et inspire une nouvelle bouffée de nicotine, piètre drogue qui vient un peu atténuer le haut de coeur que lui donne le traitement dévolu aux chasseurs, et qu'avec sa condition de menteur, il supporte très mal.



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Sparka
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J'ai 33 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis chasseuse de sorciers et sorcières. Pourtant, je suis moi-même un être de lumière, une sorcière aux pouvoirs en expansion. Mais je me suis ôtée la mémoire il y a des années, alors que je n'avais que 15 ans pour obulier les tourments de mon coeur et pour ne pas déchaîner les fureurs de ma destinée. L'oubli nous a peut-être sauvés mais il m'a aussi enchaînée à un nouveau sort : celui de vouloir me venger de la race des sorciers, seule responsable de ce qui nous était arrivés. Sans le savoir, je suis donc une invocatrice de lumière Mon pouvoir se manifeste grâce à la manipulation des ondes lumineuses et s'étend dans un vaste champ. Je peux modifier l'apparence de ce qui m'entoure via quelques inflexions, je peux aveugler le regard ou lui redonner la vue, je peux insérer la lumière dans une mémoire ou l'y forcer au point qu'elle vous tue. Mais de toutes ces choses, j'ai à peine conscience. J'ai réalisé récemment que j'étais dotée de pouvoirs mais je refuse de les exploiter et je vis dans le secret de ce que je suis. Je suis fiancée à un autre chasseur et j'ai l'espoir que cette union parvienne à m'aider à me canaliser pour mener à bien mes missions. Car ce qui anime aujourd'hui ma quête est le désir de sauver l'humanité de la race dont je fais partie malgré moi, et la vengeance.

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Le hasard, le destin, tant de concepts qui s'emmêlent les uns aux autres depuis qu'elle a fait sa connaissance. Et elle ne s'imagine même pas à quel point. Alicia butte contre le corps robuste de celui dont elle n'honorera pas le rendez-vous. Mais alors qu'elle fuyait leur point de rendez-vous, elle cherchait l'endroit où il se cachait. Paradoxe ambulant, elle sourit devant l'ironie dont il fait preuve. Mais au lieu de répondre à la question posée, elle attrape sa main et l'attire avec elle plus loin, le forçant à courir au même pas pour qu'ils ne soient pas retrouvés par le chauffeur qu'elle a effrontément berné. "Ne vous arrêtez pas." La situation en est presque comique. Quelques jours plus tôt, en proie à un véritable danger, ils auraient dû courir avec ce stress de se faire rattraper par des forces sombres et puissantes. Et à ce moment-là, ils n'en ont rien fait. Mais là, alors qu'un simple chauffeur est - ou n'est pas - à ses trousses pour la traîner dans un salon où l'on fait la dînette, la voilà qui s'esquive comme une enfant gâtée. Elle rit tout en continuant son chemin. "Oh épargnez-moi vos remontrances. Que je sache, vous n'êtes pas non plus en train de siroter un thé avec le chat fou et ses dames servantes!" Arrivés au bout de la rue, elle le pousse sur le côté, pour l'entraîner dans une ruelle déserte. Au niveau de la cage d'escalier, elle le pousse dessus et puis, comme à son habitude, le dépasse avant de se retourner. "Tu ne viens pas?" Sa voix est séductrice à souhaits. Elle emploie un ton destiné à charmer pour la première fois avec lui. Alicia ne sait pas comment elle s'est retrouvée à être aussi à l'aise en sa compagnie, en aussi peu de temps.

Il y a un véritable tumulte dans sa tête. Elle meurt d'envie de le contraindre à la suivre et d'un autre côté, elle se demande s'il ne serait pas préférable qu'il rebrousse chemin. Tous les deux, si loin de tout, elle se rappelle des menaces voilées qu'il lui a faites lors de leur première entrevue. Mais elle continue de monter les escaliers jusqu'au toit de l'immeuble londonien. Arrivée tout en haut, elle s'assied sur le rebord, se moquant du vertige et du vide. "Moi je sais pourquoi je n'étais pas au rendez-vous. Mais vous, quelle est votre excuse?" Elle lève les yeux vers lui, sortant son téléphone de son sac pour ôter le mode vibrateur qui ne cesse de faire le téléphone bouger dans son sac.
Callian
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J'ai 38 ans et je vis à Londres, en Angleterre. Dans la vie, je suis le général des hérétiques, les sorciers dissidents qui refusent de se plier aux lois oppressives du gouvernement. Après un attentat particulièrement sanglant, on me croit mort et je me suis infiltré dans les rangs des chasseurs afin de faire tomber leur famille la plus influente. Je suis promis à leur fille aînée et je compte l'utiliser dans ma soif de vengeance. Je manie le seul pouvoir de niveau 5, et je suis invocateur de ténèbres. Une prophétie prédit mon arrivée à la tête du pays et mon ambition me porte à chercher le meilleur moyen de l'accomplir. J'ignore encore que celle à qui je dois m'unir est ma destinée et que je la connais depuis l'enfance : elle est l'invocatrice de lumière qui a fui autrefois loin de moi à cause de la prophétie dont j'ignore les pans les plus sombres. Elle m'a alors ôté tous les souvenirs de notre enfance et de nos amours.

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Il fallait qu’elle le rencontre par hasard, il fallait qu’elle le retrouve ici. Il n’en croit pas ses yeux et quelque part caché dans son esprit, un murmure ravi s’élève, de la recouvrer par l’entremise d’un capricieux destin qui semble continuer de les lier. Le sourire, son sourire l’accroche, et il y répond, comme un con. Il devrait se souvenir de ce qu’il a ressenti en la touchant plus que de raison, il devrait songer à leur dernière entrevue et mettre immédiatement un terme à celle-ci, qui ne les borne nullement. Pas de cadre protocolaire, plus d’agenda ouvert face à eux, bien au contraire, c’est l’instinct de fuite qui les guide. Elle se saisit de sa main, il ne se dérobe pas, il continue de marcher et presque de courir à ses côtés, entraîné par leur très anormale intimité, qui semble s’être renforcée malgré lui. Malgré ses silences et sa froideur, il ressent une once de joie à imaginer qu’elle tente d’échapper, de la même façon que lui, à leurs obligations du moment. Ne me dites pas que la princesse a dû se déplacer avec un chauffeur. Cela vibre dans sa voix, cette gentillesse bien qu’un peu moqueuse qui ourle chaque mot. Petite fille riche, qui a peut-être tout eu, quand lui n’avait strictement plus rien, quand il a perdu le souvenir de ses propres parents, et que retrouvant péniblement la cohérence du chemin, il découvrit une maison vide, avec des souvenirs brisés au sol, qui ne résonnaient plus en lui. Alors non, il ne s’arrête pas, peut-être que tout simplement des souvenirs, il en tisse de nouveaux, sa main dans la sienne. Mais ça n’est pas la question, miss Lockwood, peut-être que je déteste le thé, tout simplement, ou bien les conversations sur le décorum. Pire. Imaginez que je déteste les deux. Il fait un geste, tout en continuant de marcher avec elle d’un pas très cadencé. Il jette même un regard par dessus son épaule pour voir si on les poursuit, mais il n’y a personne à l’horizon, uniquement leurs imaginaires. Il se laisse faire, emmener, pousser même, et il rit à son tour, un rire délié, de l’adolescent qu’il fut, mais ce rire s’éteint lorsqu’elle emploie plus de familiarité avec lui, et cette séduction notable qui le happe, le fascine, et en même temps, le peine aussi, sans qu’il ne sache pourquoi. Une sorte de mélancolie l’étreint. Non. Mais ça n’est pas ce qu’il répond, il ne répond rien, et il lui emboîte le pas, ses yeux traînant sur sa silhouette, sans déguiser son attirance. Il ne devrait pas, mais il en a l’envie. Il devrait la planter là, mais le petit jeu se poursuit. Quelques volées de marches plus loin, le vide s’ouvre devant eux, et il prend place à ses côtés, sans que les hauteurs ne l’effraient, au contraire, elles le fascinent, tout comme Alicia. Mais j’allais venir ! Prétend-t-il sans même y croire vraiment, alors il fait la moue et ajoute : Enfin disons que j’essayais de m’en persuader. Pourquoi ? Vous aurais-je manqué, si vous ne m’aviez pas lâchement abandonné ? La séduction, coup pour coup, dans ses yeux l’ombre, dans sa voix ce ton doux et grave, maîtrisé, tout comme sa personne. Il jette un oeil à son sac à main, de loin. Vous souvenez-vous que vous êtes la personnalité la plus en vue d’Angleterre ? Ils vont bientôt envoyer la phalange Alpha pour vous retrouver. Alpha, les plus brutaux et les plus imposants de leurs unités. Il hausse un sourcil et pince sans rire, continue. Je vous préviens, je leur dirai que je n’ai pas eu le choix, et que vous m’avez menacé.



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Sparka
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Alicia
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J'ai 33 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis chasseuse de sorciers et sorcières. Pourtant, je suis moi-même un être de lumière, une sorcière aux pouvoirs en expansion. Mais je me suis ôtée la mémoire il y a des années, alors que je n'avais que 15 ans pour obulier les tourments de mon coeur et pour ne pas déchaîner les fureurs de ma destinée. L'oubli nous a peut-être sauvés mais il m'a aussi enchaînée à un nouveau sort : celui de vouloir me venger de la race des sorciers, seule responsable de ce qui nous était arrivés. Sans le savoir, je suis donc une invocatrice de lumière Mon pouvoir se manifeste grâce à la manipulation des ondes lumineuses et s'étend dans un vaste champ. Je peux modifier l'apparence de ce qui m'entoure via quelques inflexions, je peux aveugler le regard ou lui redonner la vue, je peux insérer la lumière dans une mémoire ou l'y forcer au point qu'elle vous tue. Mais de toutes ces choses, j'ai à peine conscience. J'ai réalisé récemment que j'étais dotée de pouvoirs mais je refuse de les exploiter et je vis dans le secret de ce que je suis. Je suis fiancée à un autre chasseur et j'ai l'espoir que cette union parvienne à m'aider à me canaliser pour mener à bien mes missions. Car ce qui anime aujourd'hui ma quête est le désir de sauver l'humanité de la race dont je fais partie malgré moi, et la vengeance.

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Bien qu'elle soit en train de courir pour échapper à son chauffeur, bien qu'ils soient en train de se faufiler dans Londres pour ne pas assurer leurs obligations, le ton demeure léger. Ils sont tous les deux liés par bien plus que cette main qu'elle insère dans celle gantée. Il n'y a pas que ce contact qui les unit : il y a leurs envies et leur désintérêt pour le superflu qu'on veut leur imposer. C'est donc tout naturellement qu'il se moque d'elle en comprenant qu'elle était escortée jusqu'au rendez-vous. "Ne m'appelez pas Princesse!" siffle-t-elle tout en continuant sa course. Depuis toujours, elle a le sentiment que ce surnom est péjoratif. Cependant, Alicia est consciente qu'ici Alec cherche juste à profiter de la situation et mettre en exergue qu'elle n'a déjà plus aucune liberté. "Pourquoi on n'est pas venu vous chercher vous?" Vexée d'être traitée comme une enfant, elle ne s'arrête pas pour autant. Elle râlera plus tard si elle en a le temps.

Levant les yeux au ciel devant les explications de son fiancé, la demoiselle évite de répondre. Qu'il déteste le thé ou le décorum ou bien même les deux, cela ne justifie pas qu'il manque un rendez-vous considéré officiel par l'Union. Le conseil verra d'un très mauvais oeil qu'il ne s'y soit pas rendu. Mais en même temps, elle sera tout aussi mal vue étant donné qu'elle non plus n'y est pas. Impatiente de les voir loin du danger de se faire rattraper, Alicia le pousse à aller plus vite, force sur le contact entre leurs mains et ne peut s'empêcher de ressentir toute l'appréhension que cette fuite fait naître en elle. Avec n'importe quel autre homme, elle se dirait que c'est une bonne chose de l'avoir à ses côtés. Les réprimandes seraient moins graves du fait qu'ils ont tous deux déserté. Mais avec le général Kirigan, elle a le sentiment qu'il est encore pire de savoir qu'il était avec elle. Comme si le conseil le jugeait d'un mauvais oeil. Ou alors, peut-être, est-ce moi qui me fais des films? Un rapide coup d'oeil en sa direction pour s'assurer qu'il suit toujours avant de le sentir se plaindre de son côté pressant. Il prétend qu'il allait venir au rendez-vous quand il arrive sur le toit et elle émet un léger rire qui se situe toujours dans la séduction. "Vraiment? Avec autant de retard que ça, à quoi bon encore venir?" Elle balaie les cheveux qui retombent devant son épaule et sourit en le regardant droit dans les yeux. Il y a quelque chose de puissant dans ces pupilles sombres. Dilatées malgré qu'il fasse encore jour, Alicia ne peut s'empêcher de le comparer à un prédateur qui se retrouve seul avec sa proie. Peut-être que je ne suis que ça à tes yeux. Un animal qu'il faut capturer. Un animal que tu t'imagines sans défense, prêt à tomber dans le piège de ton charme et de ta puissance. Car elle se souvient de l'effet que l'homme a eu sur elle et sur son pouvoir. Elle se souvient même de la question qu'il a osée lui poser. Et avec du recul, elle sait qu'il était étrange qu'il interroge ainsi l'héritière des chasseurs. "Tout divertissement manque quand l'on est cloîtré dans ce qui ressemble à une prison, même colorée." Elle sourit et se décale sur le côté pour l'inviter à venir s'asseoir à ses côtés. Mais il ne vient pas, il la regarde éteindre son téléphone et souligne que leur prison dorée n'est pas loin de refaire surface. La puce émet sans aucun doute. Alicia remet son téléphone dans son sac et replonge ses yeux dans ceux de son compagnon. "Venez vous asseoir près de moi et je vous confierai un secret." Elle sait qu'elle joue à un jeu très dangereux mais c'est plus fort qu'elle. Ce qu'elle s'apprête à faire est totalement interdit. Pourtant, jouer avec le feu, elle aime ça. Et là, prise dans l'adrénaline de ce petit moment qu'ils ont volé au temps, elle lui propose sans détour un sortilège sans magie. Lorsqu'il s'assied près d'elle, elle prend une seconde avant de se pencher vers lui et de frôler sa peau en cherchant son oreille. "Il y a moyen de désactiver la puce." Suave, elle est instigatrice de péchés condamnables. Mais en ce moment, elle ne craint pas tant la colère des chasseurs que le danger d'être seule avec lui et sans aucun moyen de la tracer. Cependant, Alicia connaît une chose que personne d'autre ne sait : elle n'est pas sans défense.
Callian
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Aleksander Morozova
J'ai 38 ans et je vis à Londres, en Angleterre. Dans la vie, je suis le général des hérétiques, les sorciers dissidents qui refusent de se plier aux lois oppressives du gouvernement. Après un attentat particulièrement sanglant, on me croit mort et je me suis infiltré dans les rangs des chasseurs afin de faire tomber leur famille la plus influente. Je suis promis à leur fille aînée et je compte l'utiliser dans ma soif de vengeance. Je manie le seul pouvoir de niveau 5, et je suis invocateur de ténèbres. Une prophétie prédit mon arrivée à la tête du pays et mon ambition me porte à chercher le meilleur moyen de l'accomplir. J'ignore encore que celle à qui je dois m'unir est ma destinée et que je la connais depuis l'enfance : elle est l'invocatrice de lumière qui a fui autrefois loin de moi à cause de la prophétie dont j'ignore les pans les plus sombres. Elle m'a alors ôté tous les souvenirs de notre enfance et de nos amours.

Invocation de ténèbres : matérialisation et lames acérées.
Illusions et absorption de souvenirs. Amplification des pouvoirs des sorciers par simple toucher. Profanation des âmes pour s'en servir et relever des êtres des ombres soumis à sa volonté (coût en force vitale important). Contamination des pouvoirs positifs s'il est trop longtemps en contact avec la peau d'un sorcier, risque de mort.

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Son ton est léger, presque caressant, alors qu’il semble grimper les escaliers sans essoufflement aucun. S’il traîne un peu en arrière, c’est pour la faire enrager, et aussi pour la vue. Et il ne songe guère au paysage. Il se raccroche à cette parenthèse que le destin leur a offerte, avant que d’autres contrariétés ne viennent les assiéger. Et comment devrais-je vous appeler alors ? Ma douce ? Mon canari ? Chérie ? Il se moque sans honte, mais dans son esprit, bien que la séduction soit de mise aujourd’hui, il n’oublie pas ce qu’elle représente, ni qui elle est véritablement. Arme létale que l’on a ornée d’un fourreau de soie, elle n’en est pas moins dangereuse. Et il ne sait toujours que faire de cette sensation violente qui l’a étreint quand il s’est égaré à la toucher ce soir-là. Il laisse traîner un silence sous la cadence de ses pas, et ça n’est qu’une fois arrivé en haut qu’il daigne formuler une réponse, pourtant pleine de sens. Parce que j’ai demandé votre main, Alicia. Ils partent donc du principe que je souhaite ce mariage. Il laisse planer une ombre sur son front et dans la profondeur du regard qu’il ébauche sur elle, sous entend presque qu’elle est plus contrainte que lui dans la manoeuvre du pouvoir. Et c’est sans doute le cas, car bien que tous ces procédés l’ennuient au plus haut point, c’est là le chemin périlleux qu’il a choisi. Sa cote auprès de certains conseillers n’est cependant pas bien élevée, et les ombres qu’il charrie, qui n’ont rien à voir avec celles que feulent sa magie, renferment des horreurs qui font frémir les moins manipulateurs d’entre eux. Est-ce donc sage de confier l’enfant chérie de tout une nation à un personnage aussi sanguinaire ? Mais Stevenson gagne trop dans ce mariage arrangé, et si les prétendants furent nombreux quand madame Lockwood choisit de proposer sa fille comme gage d’unité au pays, il demeure le plus approprié d’entre eux. Du moins… dans les illusions qu’il insinua longuement dans l'esprit des membres de l’union les plus malléables.

Il demeure debout, au bord du vide, à le sonder de toute sa hauteur, puis choisit de s’intéresser de nouveau à elle. Dès qu’il cherche à échapper au tableau charmant qu’elle offre, le voilà de nouveau captivé. Croyez-le ou non, j’ai songé que vous auriez pu être vexée que je ne vienne pas du tout. Que vous auriez pu le prendre comme un rejet. Il appuie le mot et ses prunelles sont de nouveau dans les siennes, longuement, à peser les mensonges et la vérité. Car elle sait forcément que sa froideur et l’aplomb de sa question le soir du bal étaient conjuguées à un malaise notable. Quel chasseur n’aurait pas demandé à annuler immédiatement le projet à cause d’un soupçon pareil ? D’un soupçon de pouvoir niché dans la chair soit disant pure. Il aurait fallu cependant justifier l’avoir ressenti, et cela… Cela Aleksander ne peut le faire. Alors le mot demeure entre eux, comme une preuve inavouable. Ce rejet, il ne lui fera pas l’honneur de le lui consacrer. Il finit par consentir à s’asseoir près d’elle, interrogeant quelques instants les horizons qui se dessinent sur les toits de Londres, au loin il est possible de distinguer un parc arboré, et la pelouse où certains sont allongés. Moins nombreux qu’à leur habitude cependant, l’attentat au manoir a renforcé les patrouilles de chasseurs, et elles opèrent leurs rondes avec constance. Il est un peu trop près, mais tout son corps aspire à cette proximité. Les pieds dans le vide, il lui répond doucement. Ce ne sera pas uniquement du divertissement. C’est une autre prison qu’il lui offrira et une pointe d’aigreur traverse sa respiration, alors qu’il demeure rivé sur l’horizon, interpellé par la promesse presque lascive qu’elle délivre, sa silhouette s’est légèrement tendue. Il demeure mutique, et attend, puis ressent le frôlement de ses lèvres tout près de son oreille, cette même façon qu’elle a eu de fourvoyer la distance et de creuser l’intime au milieu des convives quand ils s’enfuyaient vers le balcon. Les mots apportent la stupeur, mais aussi l’intérêt acéré d’Aleksander. Car il se demande ce qu’elle entend par là. Ses hérétiques ont trouvé uniquement le moyen de brouiller le dispositif à chaque fois qu’il s’en va les rencontrer dans les souterrains, afin qu’on le croit à un autre endroit. Ils n’ont jamais pris le risque de désactiver entièrement sa puce, et depuis, un jeu dangereux d’équilibriste s’est établi entre sa soigneuse et la technologie qui le musèle. Elle la maintient à un niveau très faible, car son pouvoir s’insurge dès lors que la puce se recalibre automatiquement, et que ses ténèbres se recalibre automatiquement, et que ses ténèbres menacent de la griller. La désactiver entièrement aurait attiré immédiatement la suspicion sur lui mais… cela pourrait être utile s'il s'agit d'échapper aux chasseurs à un moment donné, sans qu'il ne puisse recourir à ses pouvoirs. Il fait mine d'être surpris et finit par étirer un sourire magnétique. Je ne sais que dire, miss Lockwood. Dois-je en déduire que vous désactivez votre puce dès que l'envie vous prend de vous encanailler ? Malgré les consignes de l'Union ? Il se retourne alors et penche légèrement la tête pour la regarder, leurs visages presque embrassés. Vous vous avérez chaque jour de plus en plus intéressante. Alors il joue aussi, sur le bord de l'abîme, tous deux reliés par cet appétit face au danger. Et si nous disparaissions soudain du réseau ? Que se passerait-il ? Une question qui ne concerne guère les représailles auxquelles ils s'exposent, non, mais bien ce qui pourrait s'ensuivre s'ils goûtaient à quelques infinies minutes de vraie liberté. Que saurais-tu oser, si nous échappions au contrôle dis-moi ? Il la regarde, une pulsation qui bat au fond de ses iris sombres. Il connaît le prix de cette liberté là pour lui… C'est risquer que son pouvoir d'amplification ne déraille, car une fois brutalement libéré, il sera pour lui bien plus délicat à maîtriser.



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Alicia
Lockwood

J'ai 33 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis chasseuse de sorciers et sorcières. Pourtant, je suis moi-même un être de lumière, une sorcière aux pouvoirs en expansion. Mais je me suis ôtée la mémoire il y a des années, alors que je n'avais que 15 ans pour obulier les tourments de mon coeur et pour ne pas déchaîner les fureurs de ma destinée. L'oubli nous a peut-être sauvés mais il m'a aussi enchaînée à un nouveau sort : celui de vouloir me venger de la race des sorciers, seule responsable de ce qui nous était arrivés. Sans le savoir, je suis donc une invocatrice de lumière Mon pouvoir se manifeste grâce à la manipulation des ondes lumineuses et s'étend dans un vaste champ. Je peux modifier l'apparence de ce qui m'entoure via quelques inflexions, je peux aveugler le regard ou lui redonner la vue, je peux insérer la lumière dans une mémoire ou l'y forcer au point qu'elle vous tue. Mais de toutes ces choses, j'ai à peine conscience. J'ai réalisé récemment que j'étais dotée de pouvoirs mais je refuse de les exploiter et je vis dans le secret de ce que je suis. Je suis fiancée à un autre chasseur et j'ai l'espoir que cette union parvienne à m'aider à me canaliser pour mener à bien mes missions. Car ce qui anime aujourd'hui ma quête est le désir de sauver l'humanité de la race dont je fais partie malgré moi, et la vengeance.

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Le regard fulgurant, elle lui jette un oeil par-dessus l'épaule avec vivacité avant de lui répondre sur un ton cassant. "Pourquoi? Vous avez encore oublié mon prénom?" Rire intérieur qu'elle ne laisse pas s'envoler tandis qu'elle s'envole plus haut vers les derniers escaliers. Entre eux, c'est le jeu du chat et de la souris, du chasseur et de la sorcière. Se pourrait-il qu'il sache? Comment? Tu es paranoïaque. Mais les doutes ne peuvent se dissiper car depuis leurs premiers échanges, il y a quelque chose de suspect dans leur façon de dialoguer. Alicia ne peut se sortir de l'idée que l'homme a quelque chose de différent. Et elle ne sait si cela est positif ou angoissant. Tout comme lorsqu'il insiste sur le fait que c'est lui qui a fait sa demande et qu'elle, elle n'est que soumise. Comme si elle n'avait pas eu son mot à dire. Cela la révolte qu'il assume aussi facilement qu'on l'a vendue au plus offrant. Elle meurt d'envie de remettre les pendules à l'heure mais la belle ravale sa fierté. En ce moment, son désir premier est surtout d'arriver à échapper au chauffeur naïf et se confiner sur les hauteurs avec son fiancé... incisif.

Rejet. Ce mot sur lequel il insiste sans détour. C'est une allusion aux piques de la dernière fois, elle ne voit rien d'autre. Elle a tellement souligné qu'il avait pris la poudre d'escampette comme un malotru lors de leur premier rendez-vous qu'il s'amuse désormais à le lui jeter en pleine face. C'est ce qui arrive quand une femme baisse la garde. L'indifférence est reine dans ce genre de jeu, tu le sais pourtant. Elle entend la voix de sa mère l'éduquer sur les principes premiers de la séduction. Cependant, rien ne lui sert en ce moment car la sorcière est dotée d'un sens particulier en ce qui concerne le flirt. C'est naturel quand elle est à ce point attirée par l'objet de la tentation. Mais à chaque pas qu'ils font en avant, Alec en fait un en direction de la menace. Le corps tout entier d'Alicia pulse sous la contrainte de ses avertissements. L'énergie qui s'est dégagée d'elle lors des attentats n'était pas unique, elle était ... provoquée. Et toi Alec Kirigan, qui es-tu? Il cligne des yeux et elle se souvient soudain de sa propre voix voilée dans un souvenir volé. Alicia qui murmurait "je suis désolée" à ces yeux qui se ferment. Terrifiée par ce souvenir dont elle ne se rappelle pas, elle l'entend qui assène son constat sur leur union future. "Vous êtes bien sombre mon Général. Qu'entendez-vous par là? Vous comptez m'enchaîner?" A moitié sérieuse, à moitié taquine, elle ne peut s'empêcher de le provoquer sur le chemin du léger. S'ils sont tous les deux sur un toit, à des mètres et des mètres du sol, à des kilomètres de leurs devoirs, ce n'est pas pour parler de ce qui les attend s'ils s'écrasent.

Parler de la puce est une astuce comme une autre. Mais c'est surtout un danger. Lockwood remarque sans difficulté l'étincelle de curiosité qui s'allume dans les pupilles de son partenaire. A moitié ravie de l'exciter, à moitié effrayée à l'idée de provoquer de graves dangers, elle le laisse s'émerveiller de son toupet et de son caractère indépendant. "Je pensais pourtant que nous avions convenu que vous étiez au courant du fait que je n'étais pas sage Monsieur Kirigan." Elle rappelle ainsi leur danse au bal et la confession réciproque faite sur leurs aventures précédentes. Mais ce n'est évidemment pas le propos. L'homme cherche à savoir plus en avant comment elle se débarrasse de ce traceur qui peut parfois s'avérer très contraignant. Il a cette même soif de liberté que toi. "Je sais." dit-elle en arquant un sourire taquin sur ses lèvres. Elle ne lui rendra pas son compliment, ce n'est pas comme cela que ça fonctionne entre eux. Quand il se fait doux, elle se fait lionne. Et quand elle se radoucit, il devient loup. "Tant de choses pourraient se passer alors..." Sur un ton interdit, elle tourne son visage vers lui et plonge dans ses yeux, à la recherche de cette force immense qui l'a déstabilisée l'autre soir. Il y a quelque chose qui vibre en toi et qui résonne en moi. Je ne sais pas quoi mais je le découvrirai. Son sourire ne se fend pas, ne faiblit pas. Elle murmure tout en soutenant ce regard d'acier. "Peut-être vous ai-je dit cela uniquement pour vous convaincre de venir vous asseoir près de moi." Sa bouche s'étire de plus belle mais cette fois les commissures sont assassines. Ironique, elle dissimule ses propres craintes. Parle et tu te mets en danger. Car pour avoir découvert une faille dans le système, il faut être anti-système. Ou alors il faut avoir quelque pouvoir qui ne se mentionne pas entre chasseurs. C'est la force de la lumière, son inflitration dans ce corps étranger qu'on lui a imposé dans la peau, qui a permis qu'elle en comprenne les rouage et qui lui a servi à déceler comment l'arrêter. Certes, son pouvoir suffit à la faire exploser cette ridicule puce. Mais il y a autre chose, quelque chose qui peut marcher pour n'importe quel quidam qui est dépourvu de la force d'Alicia. "Vous ne trouvez pas cela bizarre qu'on nous confie le sort de l'humanité mais qu'on nous trace comme des bêtes de foire? Le système manque de confiance en nous." Son ton est amer. Mais elle a le désir effronté de se libérer de ses chaînes ce soir et de profiter de cette délivrance avec lui. "Je n'ai pas confiance en vous non plus Alec." murmure-t-elle en se penchant vers lui. Sa main se glisse dans la nuque du chasseur, et caresse l'épiderme à l'endroit sensible. La puce grésille sous le contact, chose assez rare car elle est supposée rester discrète. Alicia suppose que c'est elle qui provoque ce court-circuit et retire doucement sa main, mais pas son visage qui est désormais à quelques centimètres de lui. On devra se contenter de cela comme alchimie. Elle grince des dents en ressentant son besoin de venir se consumer contre lui. Aucun homme ne lui a jamais fait pareil effet. Et c'est malgré l'avertissement de la puce qu'elle décide de reposer la main sur sa peau, de caresser son cou d'un index qui semblerait presque menaçant vu de loin. Il descend dans son cou et s'accroche au vêtement qu'Alicia suit des yeux. Elle remonte ses mires sur lui et dans un élan franchement dangereux lui propose "Souhaitez-vous que je vous débarrasse de cet élément superflu?" La proposition est ambigüe et c'est volontaire. Elle joue. La demoiselle qui a refusé la dînette s'amuse bien plus ici qu'avec des robes à essayer des des conseillers qui vont de toute façon prétendre que chacune d'entre elles est magnifique sur l'élue.
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Aleksander Morozova
J'ai 38 ans et je vis à Londres, en Angleterre. Dans la vie, je suis le général des hérétiques, les sorciers dissidents qui refusent de se plier aux lois oppressives du gouvernement. Après un attentat particulièrement sanglant, on me croit mort et je me suis infiltré dans les rangs des chasseurs afin de faire tomber leur famille la plus influente. Je suis promis à leur fille aînée et je compte l'utiliser dans ma soif de vengeance. Je manie le seul pouvoir de niveau 5, et je suis invocateur de ténèbres. Une prophétie prédit mon arrivée à la tête du pays et mon ambition me porte à chercher le meilleur moyen de l'accomplir. J'ignore encore que celle à qui je dois m'unir est ma destinée et que je la connais depuis l'enfance : elle est l'invocatrice de lumière qui a fui autrefois loin de moi à cause de la prophétie dont j'ignore les pans les plus sombres. Elle m'a alors ôté tous les souvenirs de notre enfance et de nos amours.

Invocation de ténèbres : matérialisation et lames acérées.
Illusions et absorption de souvenirs. Amplification des pouvoirs des sorciers par simple toucher. Profanation des âmes pour s'en servir et relever des êtres des ombres soumis à sa volonté (coût en force vitale important). Contamination des pouvoirs positifs s'il est trop longtemps en contact avec la peau d'un sorcier, risque de mort.

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La morsure est notable, et quoiqu’il en pense réellement, presque délectable. La demoiselle a une fierté sans doute aussi haute que la sienne, et se savoir renvoyée à l’état d’objet la désincarne véritablement, et cela lui donne l’envie de serrer un peu plus fort, sur cette emprise que la politique et les intérêts de l’Union lui octroient sur elle. Mais par ailleurs, il connaît le poids de ces entraves-là, le poids de tous les siens qui doivent mourir au combat, ou disparaître dans des camps misérables pour gagner le droit de survivre. Il connaît le prix de la désincarnation pour l’avoir lui-même observée et vécue, dans l’un des camps justement, où l’on croyait savoir le retenir. Où l’on croyait lui infliger bien pire. De cela également il a des souvenirs changeants, mais il conserve certaines nuits la pulsation de la peur, tout contre son coeur qui saccade ses cauchemars. Je ne saurais oublier ton prénom, je ne saurais oublier la sensation de ton prénom sur ma langue. Je me souviens de l’avoir prononcé par le passé, et je suis incapable de savoir s’il s’agissait de toi ou d’une autre. Il demeure stoïque, continue de monter, de la suivre, peut-être même de la poursuivre, mais ne lui fait pas l’égard de la rassurer. Alicia. Ce prénom qu’il se plaît tant à prononcer, c’est une preuve suffisante à son goût. Une preuve de faiblesse, se répète-t-il depuis qu’il l’a rencontrée, car il la veut, il voudrait même lui avouer parfois pourquoi il est là, pourquoi il a demandé sa main, s’est présenté comme un candidat, avec un dossier presque entièrement falsifié. L’illusion a un coût, un coût qu’il paye en se perdant lui-même dans les méandres des souvenirs, il ne sait plus distinguer parfois le vrai du faux, Kirigan de Morozova. Mais malgré tous les faux semblants, il se sait incapable de lui opposer le rejet qu’il devrait pourtant dessiner, s’il était parfaitement dans son rôle de chasseur. Au contraire, ce qu’il commence à distinguer à travers elle le rend de plus en plus téméraire. La tentation est là, elle gît entre eux, à chacun de leurs regards plus brûlants que le précédent. Il ricane légèrement, un rire un peu morose en effet, et il finit par retourner ce qu’elle a choisi de lui dire à la fin de leur première entrevue. Peut-être que l’ombre et le pessimisme me siéent bien plus que vous ne le prétendiez. Et sombre il l’est, à la regarder, tel un animal tapis dans les ténèbres voraces qui s’agitent dans ses veines. Vous enchaîner ? Cessez de me donner des idées. Sa bouche s’ourle d’une certaine sensualité, mais dans ses yeux continuent de s’agiter les menaces qu’il cherche à achopper. Et c’est à cet instant-là que la conversation les entraîne sur des chemins dangereux, et le général ne sonne pas le repli, non, il préfère bien au contraire s’exposer à la dévoration des flammes. Savoir n’est pas forcément constater la réalité. De la même façon qu’elle sait sa dangerosité sans l’avoir réellement vue à l’oeuvre, sans l’avoir vécue dans sa chair. Madame continue d’attiser son intérêt sans d’ailleurs masquer le contentement qu’elle y puise, et il la laisse profiter de cette captation. Il lui avait bien dit qu’il voulait être l’objet de ses morsures, alors il prête le flanc. Le timbre est tumultueux, le ton est celui du secret. Ne vous avais-je pas dit que je me rattraperai plus tard ? Alors oui, il pourrait se passer entre eux bien des choses. Et la puce commence à brûler sous son épiderme, à balancer cette pulsation électrique et désagréable dans ses nerfs, tandis que son pouvoir est au bord de s’exprimer, convoqué par l’intensité logée dans les prunelles de la belle. La première fois il a su reculer, mais cette fois-ci il demeure stoïque, inébranlable, tourné vers elle, presque confronté à elle et il ajoute sans ciller : Vous n’aviez qu’à demander. La séduction se déploie entièrement et ils ne jouent plus tout à fait, ou peut-être que bien au contraire, ils jouent bien trop sur cette attirance naissante, fugace et fragile parfois, tempétueuse et vorace comme en ce moment. Il ne la touche pas et ses mains se contractent comme pour empêcher la certitude d’un geste qui saurait de nouveau les relier. Pourquoi joues-tu seulement alors que tu as une mission. Une mission qui t’indique de la traiter non pas comme une égale, mais bien comme un objet. Elle ne devrait être que cela, un objet qui satisferait ta soif de pouvoir. Ou alors nous manquons de confiance en ce système et ils le savent. N’en avez-vous pas assez de n’être qu’une marionnette, Alicia ? Ce prénom, prénom gravé, qui glisse entre ses lèvres comme un appel ou un hommage. Un appel au crime ou à la dissidence et lorsqu’elle ajoute son peu de confiance en lui, il n'en semble ni attristé ni ébranlé. Un petit sourire dangereux flotte sur ses lèvres. Alors j’imagine que nous sommes encore très loin de cette fidélité que vous me demandiez, n’est-ce pas ? Cette fidélité aveugle, cette confiance aveugle, qui se tisse au travers des épreuves. Aleksander n’a confiance en quasiment personne, si ce n’est en lui, même dans les rangs des hérétiques. Et l’électricité se répand, alors qu’elle le frôle, la douleur creuse ses joues, mais il n’échappe pas à sa tentative, c’est elle qui recule. Les ténèbres viennent de tenter de la happer, et la puce est tellement mal calibrée désormais qu’elle n’a que peu d’emprise sur son don. Il ferme les yeux et puis les rouvre aussitôt, alors qu’elle reprend la danse de ses tentations tout contre sa peau, et l’amplification étire sa brûlure, tout contre sa main, sans jamais se libérer tout à fait tant il la contient. Il lui faut se concentrer, et sa respiration est plus délicate, tant le désir le saisit aux tripes. Et sa dernière question est une lame enfoncée dans toutes ses résolutions. Tout son esprit lui indique de reculer, de cesser là le jeu dangereux qui s’est instauré, de ne pas chercher à creuser l’ambiguïté de la proposition. Et pourtant, il s’entend dire : Qu’est-ce qui vous en empêche ? Ça n’est pas moi, je ne te stopperai pas dans l’élan sulfureux que je vois s’épanouir dans le creux de tes yeux. Mais si tu as peur, si tu as peur, et je le pressens, alors recule maintenant. Si elle n’a rien à se reprocher, alors que craint-elle à se confronter à lui, et à sa nature ? Que craint-elle à se confronter à l’appel, qui continue de pulser tout contre son index, pour le moment frémissement léger, atténué, qu’il pourrait délivrer tout contre elle pour qu’elle apparaisse dans la tonalité brutale de tous ce qu’elle dissimule. Sa main gantée de cuir vient se poser sur l’avant-bas d’Alicia, comme pour l’encourager, et il répète, tel un serpent. Qu’est-ce qui vous arrête, miss Lockwood ?



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J'ai 33 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis chasseuse de sorciers et sorcières. Pourtant, je suis moi-même un être de lumière, une sorcière aux pouvoirs en expansion. Mais je me suis ôtée la mémoire il y a des années, alors que je n'avais que 15 ans pour obulier les tourments de mon coeur et pour ne pas déchaîner les fureurs de ma destinée. L'oubli nous a peut-être sauvés mais il m'a aussi enchaînée à un nouveau sort : celui de vouloir me venger de la race des sorciers, seule responsable de ce qui nous était arrivés. Sans le savoir, je suis donc une invocatrice de lumière Mon pouvoir se manifeste grâce à la manipulation des ondes lumineuses et s'étend dans un vaste champ. Je peux modifier l'apparence de ce qui m'entoure via quelques inflexions, je peux aveugler le regard ou lui redonner la vue, je peux insérer la lumière dans une mémoire ou l'y forcer au point qu'elle vous tue. Mais de toutes ces choses, j'ai à peine conscience. J'ai réalisé récemment que j'étais dotée de pouvoirs mais je refuse de les exploiter et je vis dans le secret de ce que je suis. Je suis fiancée à un autre chasseur et j'ai l'espoir que cette union parvienne à m'aider à me canaliser pour mener à bien mes missions. Car ce qui anime aujourd'hui ma quête est le désir de sauver l'humanité de la race dont je fais partie malgré moi, et la vengeance.

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Tout entre eux n'est que message subliminal et attaque indirecte. Ils se cherchent, se toisent et se rencontrent de face pour des coups à la jugulaire qui sont portés via sourires interposés. Si l'amour devait avoir une couleur, il y a fort à parier qu'Alicia lui donnerait celle de l'air en ce moment. Cet air furieux et transparent qui les sépare et les oppose comme autant de tourments, comme autant de préliminaires à l'ôde de leur union. Mais dans la beauté d'une relation, il y a l'horreur de la réalité. Et s'il se permet quelque pique bien dissimulée, Alicia ne peut s'empêcher de les considérer comme des avertissements déguisés. De qui cherches-tu à me protéger ? De toi ? De moi? D'eux? Elle est fascinée par ce qui les rapproche et les sépare en même temps. Leur désir commun est à la fois leur pire ennemi et leur plus bel atout. La chasseuse sourit sans rien rajouter. Tu ne m'as pas l'air pessimiste du tout pourtant, au contraire... tu es bien trop confiant. Tellement qu'il relève son sous-entendu sans difficulté dans un ourlet de lèvres trop sensuel pour qu'elle lui soit totalement indifférente. Les sourires se combattent l'un l'autre, cherchant le trépas de celui qui cédera en premier.

"Qui a dit que vous vous étiez rattrapé?" Le sourcil arqué, elle provoque sans relâcher son morceau. Alec est devenu le met interdit alors pourtant qu'il est celui qu'on lui a promis. Mais leur danse lascive, leur façon de se défier leur indique à tous deux qu'ils n'ont encore rien gagné tant qu'ils n'auront pas officiellement scellé leur union par un "oui" cérémonial. Et dans ce combat à corps et âme, elle continue d'attiser la flamme qui brûle dans cet homme qu'elle devine sans réel scrupule. Elle n'a jamais aimé les mâles qu'elle devinait froids. Mais lui, c'est différent. C'est comme s'il était glacial mais aux milieu des âtres de l'enfer. Comme s'il émanait de lui une puissance démoniaque qui pouvait aussi raviver le feu déjà consumé depuis longtemps en elle. Le feu qu'elle a perdu en perdant celui qu'autrefois elle avait sincèrement aimé. Et il ne s'agit pas de John, elle le sait. C'est un autre, un dont elle a gardé la blessure du vide ancrée au plus profond d'elle-même. "Je ferais une piètre épouse de Général si je m'abaissais à demander. Je préfère commander." Incisive, elle laisse sa voix tonitruer entre eux avec cette détermination qui lui est propre. Ils savent tous les deux qu'il y a une guerre d'égo qui est en train d'être livrée. Mais il est trop bon de s'y adonner. Tellement jouissif même que la belle est prête à commettre sciemment une erreur pour pouvoir continuer.

Alicia. Toujours ce même effet quand il l'appelle par son prénom. Douce mélodie qui fait se contracter ses poumons. Elle entend le chant du passé et désire encore plus ardemment se coller tout contre lui pour raviver les souvenirs dont il est pourtant absent. Du moins, le croit-elle. "Si. Mais il faut savoir peser ses intérêts et les mettre en balance. Qui manipule qui, telle est la vraie question. Là est le véritable enjeu." Sincère, elle avoue qu'être à la merci de l'ordre est un moyen comme un autre d'atteindre ses propres buts. Alicia ne veut que vengeance pour son père, pour sa mère et pour elle. Elle veut punir la caste responsable de malheurs aussi atroces que ceux infligés à de simples humains innocents. "Fidélité et confiance ne se conjuguent pas forcément. Je peux vous être fidèle tout en me méfiant de vous." Cruelle affirmation. Mais réelle. Oserais-tu affirmer que tu me fais confiance? Ses yeux le sondent sans cligner. Elle sent en lui cette rage de vaincre qui lui ôte le droit à l'erreur. Et cette rage l'empêche à coup sûr de se permettre de croire qu'elle est digne de confiance. En temps de guerre, même l'ami est dangereux. Car il est le plus proche de vous, le plus à même de vous poignarder. Alors l'épouse, celle qui couche dans votre lit et qui veille sur votre sommeil... Celle-là... Celle-là pourrait aller jusqu'à vous écorcher la peau en vous souriant. Alec ne sait pas comment on retire la puce, il n'a pas demandé si c'était douloureux. Il n'a pas même envisagé que le procédé consistait à prendre une lame et à tout simplement trancher dans l'épiderme pour l'enlever. Non. Il lui demande, à sa façon manipulatrice, d'aller plus loin dans ses retranchements et de lui montrer. Devant le silence d'Alicia, tandis qu'elle caresse sa peau sans gêne, il insiste. "Rien." Elle penche plus en avant son visage et capture ses lèvres entre les siennes. Son index retourne se loger sur la puce qui continue de pulser sous ce contact interdit. Des milliers de pensées se bousculent pour la rappeler à la raison mais, sa langue perdue contre celle d'Alec, la raison n'est plus là. Le baiser s'accélère et elle se rapproche de lui, collant son buste au sien et sentant l'électricité réelle qui les unit. Ce n'est pas un frisson, c'est leurs pouvoirs qui se défient dans le silence de cette étreinte tumultueuse. Alicia qui avait saisi un aimant dans son sac le fait tourner entre ses doigts et parvenu derrière la nuque d'Alec, elle s'écarte de son visage pour planter ses yeux dans les siens. A quelques millimètres les uns des autres, les mires se dévorent et elle se mord la lèvre en lui affirmant "Ca va faire mal." Elle ne sait pas elle-même si elle parle de l'extraction ou de ce qui les attend dans cette relation. Les dents carnassières qui mordaient sa propre lèvre attaquent celle inférieure de son fiancé au moment même où elle laisse l'aimant venir s'attacher à la puce. Instinctivement, elle suit les vibrations émises par la puce qui s'agace plus que de raison. En tournant de droite à gauche et en soulevant l'aimant quand elle le sent qui a capturé l'élément indésirable, elle tire d'un coup brusque, consciente qu'elle aura quelques gouttes de sang sur les doigts. Ramenant la puce délivrée de manière assez brutale, trop même, entre eux, elle l'analyse avec admiration. "Rien de bien sorcier." affirme Alicia en s'essuyant la main sur l'asphalte du toit. L'aimant et la puce sont toujours collés. L'aimant dont la couleur s'apparente aux couleurs roses est cuivré. C'est une matière rare mais pas trop compliquée à dénicher quand on sait où chercher.
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