L'honneur des jures-guerre (feat. Cheval de Troie)
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Houmous
Lun 20 Sep - 15:32
Eliwood
J'ai 19 ans et je vis à Fort-Davokar, en Erebor. Dans la vie, je suis un jeune Jure-Guerre et je m'en sors à peu près. Sinon, de part mes voeux, je suis célibataire et je n'ai pas le choix. Jeune Jure-Guerre, je ne connais pas mes origines. J'ai toujours vécu dans Fort-Davokar et j'attends de trouver ma véritable cause...
Kingdom come deliverance
Musique:
La garde sembla s’agiter rapidement dans tous les sens. Plus encore que toute la population qui avait fui, ils semblaient frappés d’une peur intense. L’échec de cette exécution publique semblait être de très mauvais augure pour ces hommes et femmes qui se battaient pour protéger la capitale. De la manière la plus erratique, ils couraient en tous sens pour examiner les blessés et essayer de capturer des insurgés pour leur faire avouer toute la teneur de leurs plans. La situation continua de chuter hors de tout contrôle alors que la tour du temple de Sol s’illumina sur son sommet. Les prêtres avaient commencé à sacrifier leur énergie vitale pour accumuler l’énergie dans l’œil du Divin, une relique ancienne et surpuissante qui assurait la survie du royaume. La brillance et les flammes qui s’y accumulaient avaient tout de cataclysmique et je ne pus m’empêcher de relever le regard dans sa direction en m’arrêtant de fuir lorsque je vis le phénomène auquel la ville devait son nom se produire. Un arc lumineux s’abattit instantanément sur le bâtiment sur le toit duquel l’archer avait protégé la princesse de son exécution. Lorsque le souffle et les débris retombèrent, brûlant nos poumons de ses poussières, nous pûmes constater que l’emplacement de cette guilde de marchands avait cédé sa place à un cratère fumant dont ne restait rien de son ancienne identité.
Quelques soldats royaux nous remarquèrent et commencèrent à nous hurler de rester là où nous étions. Prenant mon courage à deux mains, je me saisis de la princesse par le bras aussitôt et commençait à fuir avec elle pour rejoindre notre mystérieux bienfaiteur tout en évitant de nous faire capturer, indistinctement. La folie de ce moment était au-delà de tout soupçon et de toute idée. Les protecteurs les plus puissants de la couronne avaient rasé une portion de la ville… Comme beaucoup, je n’aurais jamais imaginé cela possible. Naïvement, on m’avait enseigné que l’ordre du temple de Sol était là pour protéger le peuple avec leur immense pouvoir mystique mais cela donnait à voir un autre aspect de la situation politique qui était en place, un aspect bien plus difficile à justifier mais aussi inquiétant.
Coin de rue après coin de rue, nous perdions nos poursuivants mais ne manquions pas d’entendre des explosions retentir au loin. Cette démonstration de violence et de puissance ne pouvait avoir qu’une seule cause et un seul rôle : l’ordre avait rejoint le giron de Claudia et lui servait de force de frappe implacable pour démontrer l’étendue de sa puissance. Le fait d’avoir perdu le contrôle de sa sœur devait l’avoir mis dans une colère folle pour qu’elle ordonne qu’une partie de la cité soit rasée. Les perspectives s’avéraient bien plus sombres quant à l’avenir des autres membres de la fratrie, la folie s’insinuant lentement dans l’esprit des plus ambitieux. Althéa, en premier lieu, mais aussi Léna étaient toutes deux à une proximité bien trop grande de ce danger impressionnant. L’une des premières choses à faire serait de fuir dès que possible pour monter à nouveau une rébellion et des forces militaires permettant de prendre enfin le dessus. Mais avec l’ensemble de cette situation désespérée, il y avait fort à parier que nous nous étions trop approchés du danger dans le but de le maitriser. Ce n’était certainement pas avec ma petite troupe ou même sous les ordres d’une faction infiltrée de jures-guerre que nous allions pouvoir mener l’assaut sur le temple de Sol. La réalisation que j’étais en train de faillir à ma mission en l’accomplissant me troubla profondément et me fis remettre en question les termes de nos serments et de nos entrainements philosophiques…
Alors que nous paraissions sur une place qui avait été balayé par l’un des arcs de puissance divine, nous continuions à nous hâter au milieu des restes calcinés d’habitants et d’étals. Notre but était de rejoindre notre nouveau meilleur ami à l’entrée d’une cave, qui nous faisait de grands signes. Nous parvinrent à nous jeter rapidement à l’intérieur avant que d’autres bâtiments proches ne soient à leur tour rasés de la carte de la ville. Le sol, au-dessus de nous, trembla et fit tomber sur nos cheveux et nos épaules du calcaire.
- Il est encore trop tôt pour nous arrêter ! Courez jeunes gens jusqu’à rejoindre le maitre Io. Il se trouve plus loin dans les tunnels, ordonna-t-il en arrachant du mur un rangement de barils qui dissimulait un tunnel.
Je m’engouffrai en premier à l’intérieur pour ouvrir la voie à la princesse, par pure précaution. Jamais je ne ralentis, l’encourageant également à faire de même. A chaque nouveau tir, le plafond menaçait de nous écraser à son tour. Les montants de bois soutenant la structure de l’édifice précaire que nous empruntions craquelait régulièrement et parfois, céda sa place à un goulot d’étranglement dont il n’était pas aisé de se tirer. Alors que nous arrivions enfin à destination, au milieu de toute une microsociété souterraine, nous sortions à la hâte chacun à notre tour. Malheureusement, notre guide n’en réchappa pas. Alors qu’il tendait la main à l’extérieur, le tunnel s’écrasa sur ses jambes, l’empêchant de sortir. Peu après, d’autres pierres le réduirent en bouillis sous les regards horrifiés de la foule qui était là, attendant en panique la fin de l’assaut écrasant. Je dérobai cette image à la vue d’Althéa en la faisant se retourner avec moi vers les dizaines de jures-guerre qui vivaient ici cachés.
Cherchant du regard un visage amical auquel je pourrais me raccrocher, je ne vis personne dans un premier temps. La manière dont ces gens nous toisaient avait de quoi faire froid dans le dos. L’ambiance était certainement différente ici, en lieu de mission, qu’elle ne pouvait l’être à Fort Davokar. Nul ne me reconnaissait et je craignais d’imaginer le sort qu’ils pouvaient bien s’imaginer nous réserver… La foule fut finalement fendue par une personne qui n’avait rien d’imposant. L’homme, un vieillard au chignon de neige et à la longue barbiche s’approcha avec un air songeur. Il nous toisa un long moment et il me fallut du temps pour reconnaitre dans ses traits l’homme qui m’avait formé il y avait de cela quelques années.
- Hum… Le jeune singe a fini par retrouver la voie vers son arbre, s’amusa-t-il en me regardant. Je vois à ta stature que le sabre continue à affluer dans ton esprit et abonder dans tes mains, jeune Eliwood.
Il tourna les talons devant les membres de la cellule, à la grande incompréhension de tous puis se tourna vers nous pour nous faire signe de venir le suivre. Les lieux étaient incroyables, malgré leur rusticité, tous les tunnels menaient à ce lieu unique, une vaste caverne creusée et adaptée à recevoir un grand nombre de réfugiés. Ici, on trouvait des couchettes pour permettre à plusieurs dizaines de personnes de se reposer dans un confort spartiate. Là, on voyait des lieux où se sustenter, quérir de l’eau ou encore recevoir des soins de qualité variable. Continuant à avancer à la suite du maitre Io, nous arrivions dans une sorte de petite salle qu’il avait dû faire construire en marge du reste de la structure qui lui était destinée. Illuminée de pierres de soleil sous des tentures, la pièce baignait dans une douce lumière tamisée. Affublée de coussins et d’autres meubles simples, il y avait malgré tout de quoi mettre à l’aise quelques invités pour le grand seigneur des lames. Nous n’étions pas seuls à être ses invités car la dénommée Lena avait aussi trouvée son chemin jusqu’ici, peut-être grâce à l’aide d’autres invités, tels que Torke et Blake. La surprise et le soulagement me relaxèrent alors de constater qu’ils avaient réussis eux aussi à survivre.
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Cheval de Troie
Mar 12 Oct - 17:13
Althéa C. Reinhart
J'ai 17 ans et je vis à Erebor. Dans la vie, je suis une princesse royale et je m'en sortais plutôt bien. Sinon, je suis célibataire et je n'ai pas le temps ni l'envie de penser à l'amour. Je m'appelle Althéa Cassiopée Reinhart, je suis la fille du roi Urus et de la reine Safia d'Erebor. Je suis la dernière de ma fratrie, j'ai deux frères et deux sœurs ainées. Vivre dans une fratrie de cinq n'est pas facile tous les jours. Mes parents n'ont pas beaucoup de temps à me consacrer puisque je n'accèderai jamais à un poste important. Je ne serais qu'une simple princesse toute ma vie sauf si je fais un bon mariage. À l'inverse, mon frère ainé est promis à devenir roi un jour, mon second frère à l'épauler, mes sœurs à le conseiller et à lui trouver une épouse. Chacun a son rôle à jouer dans le bon fonctionnement de notre royaume. Tout le monde, sauf moi. Enfin, ça, c'est ce que je croyais.
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Après la disparition de Léna et la fuite de Claudia, toute la population était en panique. Les villageois tentaient de s'échapper de la cohue, mais tout ce qu’ils réussissaient à faire c'était se marcher les uns sur les autres. La poussière se soulevait et je dus me rapprocher d'Eliwood pour ne pas le perdre dans la foule. Les gardes aussi étaient en alerte, ils couraient dans tous les sens pour essayer de calmer la population afin de mieux la filtrer. Ils doivent sans doute être à la recherche des gens qui ont orchestrée la fuite de Léna. Même si nous n'y sommes pour rien, il n’est pas prudent pour nous de rester ici dans toute cette agitation.
C'est là que la tour du temple de Sol s’est mise à briller de mille feux. Ce rouge éclatant que je n'avais vu qu’une seule fois dans ma vie.... Sortant de ma contemplation, je regarde mon sceptre qui lui aussi brille du même rouge éclatant et hypnotisant.... Alors que nous reprîmes notre course, la boule de lumière envoyant un arc s’écraser sur la guilde des marchands en face de nous. Tout est allé si vite que mon cerveau n'a pas pu tout assimiler. Mes yeux voyaient encore cette bâtisse se tenir là, son enseigne flottant au gré du vent et en l'espace de quelques secondes, elle n'était plus qu’un amas de pierre et de bois calcinés. La fumée et la poussière qui s'en dégage est si épaisse que je suis obligée de me cacher la bouche et le nez dans ma cape pour pouvoir respirer.
Quand je réussis enfin à ouvrir les yeux, je n'ai pas eu le temps de ressentir de la peine ou de l'effroi devant ce que je venais de voir, car je dus tout de suite me mettre à courir pour échapper aux gardes qui nous courent après. Eliwood, lui, n’a l'air de jamais perdre son sang froid.... Alors que je cours derrière lui, trainée par le bras, je le regarde. Il a le visage si sérieux, comme s'il sait exactement ce qu’il fait. Est-ce vraiment le cas ? Si c’est le cas alors je l'admire. En comparaison, j'ai encore tellement de chose à apprendre. Je me sens encore secouée par ce qu’il vient de se passer. Non je suis carrément choquée, j'ai besoin de réponses !
"Que se passe-t-il ? Vous.....vous avez vu le temple.... Comment peuvent ils faire une chose pareille !"
Le Temple ne peut pas se soulever contre le peuple, c’est lui qui lui confère sa seule raison d'exister ! Sans le peuple, qui resterait-il pour croire en eux ? Erebor n’a jamais été un royaume de tyran et toute cette violence et cette injustice à l'égard du peuple qui n'a peut-être même pas conscience de tout ce qu’il se passe, me révolte ! Baal et Claudia vont payer pour avoir souillé le nom et l'histoire de nos ancêtres. Plus je cours au milieu de tous ces débris que je vois à chaque croisement de rues et plus ma haine et mon envie de vengeance grandit en moi. Ils doivent payer. Oui, ils doivent payer de leur vie toutes les horreurs qu’ils font subir au royaume... À ce royaume que nos ancêtres ont batti pour en faire une terre prospère et où la paix pourrait régner.
Au moment où nous arrivâmes sur les restes d’une place, nous passâmes devant les restes d'habitants et de bâtiments. J'en ai eu les larmes aux yeux et mon cœur se serra. Quelle horreur, quelle tragédie.... Comment a-t-on pu en arriver là ? Il y a encore quelques mois, il me paraissait qu’il faisait bon vivre à Erebor, que tout le monde pouvait y vivre tranquillement et en toute sécurité.... Et maintenant.... Tous ces gens qui perdent la vie ou tout ce qu’ils ont sans aucune raison.... Ne pouvant plus supporter de regarder ce qu’il se passe autour de moi, je me laisse guider jusqu’à l'entrée de la cave en fermant les yeux, puis une fois à l'intérieur, je reste derrière Eliwood et presse le pas pour essayer de tenir la même cadence que lui. Ce qui n’est pas bien difficile, j’ai tellement soif de vengeance que je ne ressens pas la fatigue et j'ignore mes poumons enflammés par le manque d'exercice physique.
Mais ce que m'aura appris cette marche difficile et étroite à travers la grotte, c'est que je n'arriverais à rien avec mon maigre corps de froussarde. Si je veux vraiment aider mon peuple et les Jure-Guerre, je dois devenir plus forte ! Et ça commence, maintenant !
Respirant de plus en plus bruyamment pour tenter de gonfler mes poumons d'air, je ne ralentis pas pour autant, bien au contraire, je suis même juste derrière Eliwood. Les sourcils froncés, je suis déterminée, je vais devenir plus forte pour pouvoir me battre pour ma propre survie et pour celle de tous les habitants d'Erebor. Et si j’échoue, j'aurais au moins la fierté de me dire que j'ai tout essayé, mais je n’échouerais pas, car tous ces habitants comptent sur moi. Ou en tout cas, sur quelqu’un pour venir les aider.
"Aaaaah !"
C'était plus un cri de victoire qu’autre chose ! J'ai réussi ! Mes cheveux sont couverts de calcaires, mes poumons sont en feu d’avoir courus depuis les rues, mes jambes tremblent, mais j'ai réussi ! Et ce n'est que le début, bientôt je serais capable d'accomplir des prouesses j'en suis sûre !
"Non, ne vous approchez pas ! Inutile, on ne peut plus rien faire pour lui..."
C’est un homme qui a dit ça, mais n’y prêtant pas attention, je ne pus savoir lequel des individus qui nous observait avaient pu dire ça. Mon enthousiasme fut de courte durée, car seulement quelques secondes après avoir poussé mon cri de joie, notre guide se retrouva coincé sous des rochers et c'est au moment où mon regard se pose sur lui qu'un rocher l'écrase, faisant gicler du sang partout. Eliwood me protégea de cette vu abominable, mais je n'oublierais jamais le regard de l'homme sur le point de se faire écraser et tout ce sang.... Je dus vite effacer mon visage de princesse choquée, car en face de moi se tenait une foule d’inconnus qui nous dévisageait de façon pas vraiment rassurante. Pourtant, ils me faisaient penser aux Jure-Guerre du Fort. Il y en avait qui avait l'air d'être des érudits et d’autres des soldats, il y avait des sages et de jeunes recrues. Pourtant, tout le monde s'écarta pour laisser passer le vieil homme qui s'adressa à Eliwood.
Je fus rassurée de voir que nous avions enfin trouvé le maitre que l'on cherchait. J'espérais secrètement qu’il soit à l'origine de la survie de Léna mais... je savais que ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour poser la question. Aussi, quand le maitre Io nous fit signe de le suivre, nous nous exécutons sans sourciller. Toujours derrière Eliwood, je ne le lâche pas d'une semelle tout en prenant soin d’observer autour de moi les conditions de vie de cette caverne. Tout ce dont ils avaient besoin pour survivre étaient ici. C’était certes rudimentaire, mais au moins ils ne manquaient de rien. Le maitre nous conduisit dans une pièce parsemée de pierre soleil qui rendait l'ambiance plus chaleureuse. Quand je mis un pied à l’intérieur, je ne me pus contenir ma joie !
"Léna !"
L'espace qui nous séparait fut franchi en quelques secondes. Je me suis jetée sur elle en pleurant, la serrant fort contre moi. Je prends un instant pour la regarder, l'examiner, voir si ces monstres l'avaient torturés, mais a priori elle ne semblait pas avoir de grosses blessures.
"Est-ce que tu vas bien ? Que t’ont-ils fait ? Où étais-tu ?"
Elle pleurait, elle aussi,, me caressant les joues comme pour s’assurer que je n’étais pas un mirage.
"Oh ma chère Althéa, c'est donc vraiment toi ? Je ne croyais pas te revoir un jour...."
Je la serre de nouveau contre moi, profitant d'enfin pouvoir sentir son cœur battre contre le mien. J'ai cru l'avoir perdu pour toujours et voilà qu'elle, au moins, elle m'était rendue.
"Je vais bien, ne t'inquiète pas, mais toi alors, où étais-tu ?"
Je secoue la tête avant de lui répondre.
"Nous parlerons de tout ça plus tard, d'accord ?"
Elle hoche la tête. Je me tourne vers Torke et Blake et leur prend à chacun une main que je presse dans les miennes.
"Je suis heureuse de vous revoir, vraiment."
J'ai une certaine préférence pour Torke mais je suis heureuse que Blake s'en soit sorti indemne aussi, je ne voudrais pas qu'Eliwood connaisse si vite la perte d'un de ces compagnons alors que notre quête vient seulement de commencer.
"Vous vous êtes inquiétée pour moi, princesse ?! C'est vraiment trop adorable ! T'entends ça, Eliwood, je crois que tu as du souci à te faire."
Je rougis comme une tomate, surprise de sa répartie, je ne sais plus où me mettre tant ça m'a déstabilisée. Je tourne rapidement le regard vers ma sœur pour y trouver du soutien, mais au contraire, elle pouffe de rire derrière sa main, apparemment amusée de me voir aussi embarrassée.
Rapidement, notre petit moment de détente fut stoppé par le maitre Io qui mit fin à nos retrouvailles pour nous rappeler que des choses bien plus urgentes nous attendent.
"J'ai informé le maitre de tout ce que je sais. Quand j'ai tenté de fuir à l’est pour rejoindre le royaume le plus proche, je me suis faite capturer. Visiblement Baal avait réussi à enrôler le royaume à sa cause. Et d'après les gardes qui me surveillaient, il tente d'enrôler tous les royaumes des alentours à sa cause. J'ai entendu dire que des villageois ont abandonnés des villages entiers avant que les soldats de Baal n'arrivent. Certains ont réussi à quitter les frontières du royaume, mais pour la plupart, ils se sont fait capturer et s'ils opposaient de la résistance envers le régime de Baal ils étaient exécutés sur le champ."
De nouveau, une haine brulante m'envahit et je dus serrer les poings pour ne pas lâcher des propos indignes d'une princesse.
"Quelle ordure, comment peut-il être aussi répugnant..."
Léna soupira.
"Cette guerre va causer un nombre incalculable de pertes.... Notre seule chance repose sur le Jure-Guerre. Je sais que certains soldats ne sont pas d'accord sur le fait de devoir tuer des innocents. Nous pourrions nous en servir à notre avantage, mais je vous avoue que j'ignore comment. Je ne souhaite moi-même ne pas prendre part à cette guerre. Devoir me battre contre mes frères et sœurs..... Je ne suis pas assez forte pour ça."
Puis Léna se mit à pleurer, sans doute encore choquée de tout ce qu'elle avait du vivre et subir ces derniers jours. Je la réconforte du mieux que je peux tout en laissant le maitre Io réfléchir aux paroles de Léna et s'entretenir avec les Jures-Guerre.
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Mar 19 Oct - 14:56
Eliwood
J'ai 19 ans et je vis à Fort-Davokar, en Erebor. Dans la vie, je suis un jeune Jure-Guerre et je m'en sors à peu près. Sinon, de part mes voeux, je suis célibataire et je n'ai pas le choix. Jeune Jure-Guerre, je ne connais pas mes origines. J'ai toujours vécu dans Fort-Davokar et j'attends de trouver ma véritable cause...
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Le maitre Io prit le temps de la réflexion concernant la suite des opérations auxquelles il présiderait. Il passa lentement une de ses mains dans sa barbiche pour y recueillir la sagesse qu’il avait mis bien des ans à développer. Je ne pus m’empêcher de le regarder fixement, comme un spectre perdu de mon passé. Le vieux bretteur avait sacrifié toutes ces années à construire la résistance future de la capitale. Peut-être existait-elle auparavant mais il était impossible qu’elle ait toujours été aussi développée. Des gens de la ville auraient forcément fini par tomber sur les souterrains si la ville avait toujours été le gruyère qu’elle était devenue. Il était fort probable également que le pouvoir en place et le Temple de Sol aient eu vent de cet opposant insidieux qui dormait sous terre vu la violence de la réprimande durant la tentative d’exécution. L’attaque par surprise de plusieurs hommes bien entrainés avait dû les déstabiliser mais maintenant, ils seraient certainement aux aguets pour le moindre Jure-Guerre qui sortirait de sa cachette, s’attendant à d’autres assauts localisées. Les entrées des tunnels resteraient probablement enfouies et dissimulées pour quelques jours du fait de la violence de l’attaque de la tour du Temple mais ils finiraient bien par retrouver les rebelles en déblayant la ville et ils feraient appel aux forces d’élite du Royaume : la cavalerie royale.
- Hum… Dans un duel, il convient de ne pas attaquer ni trop tôt, ni trop tard. La frappe parfaite n’a pas besoin de prendre par surprise ou de vitesse, elle tombe exactement là et quand elle le doit, récita lentement le vieillard avant de prendre son sabre, posé sur un présentoir de la pièce et de le tirer pour en admirer le fil. La subtilité repose sur frapper « avant avant ».
Mes jeunes frères restèrent de marbre face à ce morceau de sagesse difficilement compréhensible et prirent le temps de déchiffrer où le vieux maitre voulait en venir. Blake crut comprendre qu’il disait par là qu’il s’agissait de les attaquer frontalement pour réussir à prendre la fuite, ce que Io réfuta avec un sourire calme et doux. A son tour, Torke proposa qu’il fût temps de mettre Claudia hors d’état de nuire vu que l’opportunité était trop belle. Encore une fois, le commandant secoua la tête d’un air amusé, arguant que cela n’était pas son idée avant de planter son regard dans son ancien disciple, dans l’attente de ma propre réponse.
- S’il faut les frapper « avant-avant », il faut prendre d’assaut la tour du Temple pour détruire le Soleil Doré, leur emblème suprême, proposai-je avec hésitation.
- Et pourquoi cela, Eliwood ? m’encouragea-t-il simplement, souriant.
- Si nous attendons pour sortir des souterrains, nous perdrons l’avantage. Ils ne savent pas combien nous sommes… Ils pensent que nous sommes un petit groupe et ne s’attendent pas à voir une phalange de guerriers bien entrainés venir les attaquer.
- Certes, nous sommes bien entrainés mais pourquoi les attaquer et ne pas nous contenter de fuir pour rallier nos troupes emprisonnées ? Pourquoi vouloir les frapper en plein cœur, maintenant ? insista-t-il alors.
- Si nous fuyons maintenant, nous allons perdre l’avantage et risquer de nous faire prendre en tenaille par la cavalerie royale. Si nous restons en ville, nous aurons l’avantage de connaitre le terrain et de pouvoir créer une situation de menace importante avec un nombre minimum d’hommes… De plus, ils ne s’attendront pas à nous voir prendre d’assaut la plus sainte organisation du royaume, proposai-je en comprenant au fur à mesure ce qu’il voulait dire.
- Ton cœur s’est endurci, mon disciple. Je suis ravi de voir que tu comprends désormais comment frapper « avant avant », s’égaya-t-il avec naturel avant de ranger son sabre. Vous qui n’avez pas compris, mieux vaut-il étouffer le dragon dans l’œuf ou fuir l’adulte qu’il est en devenir ?
Le groupe hocha lentement de la tête, saisissant l’idée graduellement. L’ordre commença à passer parmi les hommes de desceller la coursive menant au centre-ville, au plus près du Temple, dans le plus grand silence. Avec diligence et zèle, les frères se mirent à l’œuvre calmement et sans le moindre bruit, les discussions se faisant entre les différents résistants par le regard. J’eus le temps de constater qu’il n’y avait pas que des hommes dans les troupes mais qu’il y avait également des femmes et des enfants qui avaient été sauvés. Peut-être que des groupes de résistants s’étaient formés également au contact des Jure-Guerres et que du petit groupe qu’avait emmené avec lui le frère honoraire, il avait réussi à développer cette opération de grande envergure. Je frissonnais en réalisant la terreur que cela devait représenter de faire face à un personnage de son calibre, anticipant le cours de la guerre en permanence.
En quelques heures, le tunnel fut vidé et renforcé pour préparer le départ des troupes. Tous s’équipaient en récitant des mantras pour la concentration et en faisant leurs prières. Je profitai de ce temps pour aller à la rencontre des deux princesses qui avaient eu le temps de profiter de se retrouver seules. Je me présentai à Léna respectueusement et elle me remercia pour avoir protégé sa petite sœur tout ce temps sans faillir. Elle me sembla avoir une idée en tête, nous regardant tous les deux avec un air fortement appuyé. Peut-être avait-elle compris quelque chose de notre relation… Cela dit, je lui proposai de partir avec l’arrière garde et Blake comme garde du corps en attendant que l’assaut soit terminé. Il ne serait pas évident de les protéger pendant ce temps-là et le maitre Io me voulait à ses côtés pour vaincre le commandement ennemi avec un petit groupe de ses hommes de confiance pendant que le reste de la troupe s’occupait de combattre dans les rues. Elle sembla partagée. Elle voulait rester avec sa sœur pendant l’assaut, se disant que c’était probablement l’un de ses derniers moments avec elle. Je lui promis qu’elles survivraient toutes deux à cette bataille et même à cette guerre, le regard planté dans le sien avec assurance.
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Cheval de Troie
Jeu 4 Nov - 13:09
[size=36]Althéa C. Reinhart[/size]
J'ai 17 ans et je vis à Erebor. Dans la vie, je suis une princesse royale et je m'en sortais plutôt bien. Sinon, je suis célibataire et je n'ai pas le temps ni l'envie de penser à l'amour. Je m'appelle Althéa Cassiopée Reinhart, je suis la fille du roi Urus et de la reine Safia d'Erebor. Je suis la dernière de ma fratrie, j'ai deux frères et deux sœurs ainées. Vivre dans une fratrie de cinq n'est pas facile tous les jours. Mes parents n'ont pas beaucoup de temps à me consacrer puisque je n'accèderai jamais à un poste important. Je ne serais qu'une simple princesse toute ma vie sauf si je fais un bon mariage. À l'inverse, mon frère ainé est promis à devenir roi un jour, mon second frère à l'épauler, mes sœurs à le conseiller et à lui trouver une épouse. Chacun a son rôle à jouer dans le bon fonctionnement de notre royaume. Tout le monde, sauf moi. Enfin, ça, c'est ce que je croyais.
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Je reste silencieuse pendant l'échange entre Eliwood et son maitre. Je les écoute attentivement pour essayer, moi aussi, de me nourrir de la sagesse du vieux sage. Au bout d'un moment, des instructions ont été données et tout le monde commence à s'activer. Je reste près de Lena et de mon équipe de Jure-Guerre, mais assez rapidement, je vois les tunnels se vider et tout le monde s'équiper. Je cherche Eliwood dans la foule, je le vois aux côtés de Torke, ils s'équipent, eux aussi, et à en croire l'expression du visage de mon garde du corps, la mission dans laquelle ils s'engagent, risque d'être périlleuse.
Je fronce les sourcils au moment où Eliwood vient à notre rencontre. Il se présente à Lena qui nous jette un regard appuyer. Elle me jette un regard de grande sœur accompagné d'un petit sourire complice. Je rougis instantanément avant de tourner la tête de l'autre côté, faisant mine de rien. Comme je m'y attendais, Eliwood me demanda de rester avec l'arrière-garde pour pouvoir rester près de ma sœur. Mais.... Je ne peux m'empêcher de faire la moue et de froncer les sourcils en le regardant. Je n'ai aucune envie de me séparer de lui et il le sait très bien. Nous échangeons un dernier regard puis je le vois s'éloigner de moi pour rejoindre les soldats de son maitre Io et sans doute pouvoir parler de la meilleure stratégie à mettre en œuvre. Sauf que ça ne va pas se passer comme ça, je refuse de le laisser foncer vers une mort certaine sans être là pour le protéger. Je....Je ne sais que je ne serais pas très utile, mais au moins je serais là et je ne le laisserai pas mourir !
C'est donc déterminée que je commence à avancer vers le petit groupe d'Eliwood quand tout à coup, quelqu'un me barre la route.
"Il sait ce qu'il fait."
Me dit Torke calmement, je le regarde en fulminant, évacuant ma frustration sur lui.
"Ça m'est bien égale, je dois rester près de lui !"
Il croise les bras, me faisant comprendre qu'il ne me laissera pas passer aussi facilement.
"Votre Altesse, vous ne ferez que nous ralentir ou pire, vous risquerez de le mettre en danger s'il doit sans cesse penser à votre sécurité."
Ses mots me font mal, mais en tout cas, ils fonctionnent. Mes épaules retombent et toute la détermination que j'avais il y a encore quelques minutes viennent de s'envoler devant la dure réalité. Je ne serais qu'un boulet.... Mon visage s'attriste et je reste silencieuse. Torke soupire avant de me dire de sa bonne humeur naturelle.
"Ne vous en faites pas, princesse, vous savez bien qu'avec moi à ses côtés, Eliwood ne risque rien !"
Il m'offre un sourire qui se veut convainquant et il me contamine. J'offre un tout petit sourire à Torke avant de hocher la tête.
"Je compte sur vous pour me le ramener.... Revenez tous les deux."
Je me hisse sur la pointe des pieds, pose tendrement une main sur la joue droite du Jure-Guerre et dépose un chaste, mais affectueux baiser sur sa joue gauche pour le remercier et lui porter chance. Je me recule ensuite, pour maintenir une distance respectable entre nous.
"Ayez confiance, tout se passera bien ! Je ne suis pas votre maitre pour rien ! C'est moi qui ai tout appris à Eliwood alors s'il y a bien quelqu'un qui peut vous ramener votre bien aimé, c'est moi !"
Je rougis comme une tomate avant de pouffer de rire. Lui alors, je ne sais pas comment il fait pour garder le sourire même dans ce genre de circonstance. Il est agréable à vivre, courageux, amusant, c'est un ami loyal. Je ne les connais pas encore tous très bien, mais je peux affirmer que j'ai une parfaite confiance en Torke. Il me ramènera Eliwood.
Une main posée sur mon cœur, je regarde le Jure-Guerre rejoindre le petit groupe dont mon garde du corps fait partie. Je les regarde jusqu'à ce que Blake m'informa que tout était prêt pour notre départ. Un dernier regard pour Eliwood, son air sérieux, ses sourcils froncés... Je lui envoie toutes mes bénédictions avant de rentrer dans le rang des escortes.
***
Nous avons réussi à nous faufiler jusqu'à la sortie de la ville. Ce qu'il y a de bien dans tout ce carnage, c'est que la ville est tellement sans dessus dessous qu'on ne s'attarde pas vraiment sur nous. Quand on le fait, les Jure-Guerre parviennent à régler le problème facilement. J'ai souvent du cacher ma sœur dans mes bras pour qu'elle n'assiste pas à d'effusion de sang. Quelle ironie, il y a encore quelques mois, je me serais évanouie devant la vision de la moindre goutte de sang, mais maintenant, j'ai pris l'habitude d'en voir. Je ne dis pas que ça ne me fait plus rien, je dis juste que je suis visiblement plus résistante que je ne le croyais... En revanche, bien que Léna soit ma grande sœur, si je peux la protéger de ce genre de vision, si je peux l'empêcher d'avoir l'habitude de voir couler le sang.... alors je le ferais.
Une fois à l'extérieur des murs de la ville, on fit une petite halte pour que Blake nous informe de la suite des évènements.
"Bien, notre priorité est d'escorter les princesses jusqu'au camp de réfugier dans les montages. Le maitre Io nous a dit qu'une poignée de soldats et d'insurgés s'y cachent et nous y attendent. Nous serons les premiers arrivés, mais si la mission d'Eliwood se passe bien, ils nous rejoindront là-bas également."
Mon visage s'assombrit tout de suite. Je refuse de croire en la possibilité qu'il ne revienne pas. Aucun son ne sort de ma bouche, je me contente d'obéir et de marcher.
"Tu t'inquiètes pour ce jeune Jure-Guerre, n'est-ce pas ?"
Me demande ma sœur une fois arrivés au pied de la montagne. Derrière nous, la cité encore fumante se dessine en contre bas. Je soupire en fronçant les sourcils.
"Oui."
Ma sœur me sourit, attendrie.
"Et bien... C'est donc lui que tu as choisi ?"
Je rougis comme une tomate avant de secouer la tête.
"Je....Quoi ?!... Non !"
Elle pouffe de rire avant de se rapprocher de moi pour que notre conversation soit un peu plus personnelle bien que nous sommes entourées d'oreilles de tout les côtés.
"Aller quoi, tu peux bien me le dire à moi. Je t'ai toujours raconté mes histoires de conquêtes !"
"Eliwood n'est pas une simple conquête !"
Elle me regarde avec intensité après l'impulsivité de ma réponse.
"Donc il est important pour toi."
Fichtre.... Je pince les lèvres en tournant la tête, elle m'agace. Puis finalement, je lui réponds en haussant les épaules comme si ça m'était totalement égale....
"De toute façon, il ne fait que son devoir, ça s'arrête là."
Léna parut désolée pour moi pendant quelques secondes avant de sourire tendrement. Elle passe un bras réconfortant autour du mien et me dis avec douceur.
"Allons, j'ai vu la façon dont il te regarde et je peux t'assurer que je n'y lis pas que du devoir. Crois en mon expérience."
Je ne sais pas si elle me dit cela uniquement pour me consoler ou non. En tout cas ça marche, même si je sais qu'il ne vaut mieux pas que je me berce d'illusions. Moins je me créerais de l'espoir et moins la déception sera douloureuse.
La conversation s'arrête là. Blake décréta que nous fîmes une dernière pause avant de marcher sans relâche jusqu'au camp. C'est le moment de se détendre un peu les jambes, boire ou manger pour certains. Les besoins du corps également. Après une petite demi-heure, on se remet en route et cette fois plus question de s'arrêter. C'est à la tombée de la nuit que nous arrivâmes devant l'entrée du camp.
Nous avons été très bien accueillis. Encore une fois, il y avait de tout sur ce camp. Des hommes, des femmes, des vieillards et des enfants qui s'entrainaient à la bagarre. C'était un camp de fortune, mais qui disposait de tout le nécessaire. En bon chef d'équipe, Blake fit en sorte que nous soyons placés, ma sœur et moi, dans un endroit stratégique du camp afin que les Jure-Guerre puissent assurer notre sécurité en permanence.
Notre première soirée se passa très rapidement, nous étions tous épuisés et nous n'avons pas tardé à nous endormir. Mon sommeil fut court et turbulent. J'ai fait d'affreux cauchemar et chaque fois que je me réveillais, je ne pensais qu'à Eliwood.
Au petit matin, j'étais déjà levée et pris le petit déjeuner en silence avec les soldats qui avaient fini leur tour de garde du soir. Soupire. Le temps me parait être une éternité dans cette attente... Être là, sans nouvelle, sans savoir, c'est une torture.... Je sais bien qu'il faut que je m'occupe l'esprit... Soupire. Je décide de visiter le camp, dans l'espoir de trouver de quoi m'occuper.
Je passe entre les petites huttes, certaines ressemblent presque à des maisons, mais cela n'en reste pas moins des abris de fortune. De toute façon, je suppose que personne n'envisage de passer sa vie ici. Je tourne et vire, en constatant qu'il n'y a pas grand monde de réveillés à cette heure ci. Jusqu'à ce qu'au loin, j'aperçois une femme plus vieille que moi, s'entrainer à l'épée toute seule. Je m'approche d'elle lentement tout en restant à une certaine distance de sécurité si je venais à lui faire peur.
"Bonjour."
Lui dis-je pour essayer d'établir le contact. Comme je m'y attendais, elle sursaute et me pointe de son épée avant de se raviser.
"Oh votre Altesse, je suis désolée !"
Elle s'agenouille et incline respectueusement la tête en signe d'allégeance.
"Relevez-vous, je voulais simplement vous saluer. C'est ma faute si je vous ai effrayé. Je vous en prie, ne faites pas tant de formalité."
Elle se relève rapidement et reprends un peu plus confiance en elle.
"Que me vaut l'honneur de votre venue ?"
"Je me suis réveillée très tôt et je commençais à m'ennuyer jusqu'à ce que je vous voie vous entrainer. J'aimerais pouvoir m'entrainer également, mais.... je ne suis douée que pour le maniement de l'arc et.... je n'en ai pas. Mon arc d'entrainement s'est brisé."
Elle penche la tête, surement surprise d'apprendre que je m'entraine au tir à l'arc. Encore plus surprise de savoir que j'avais un arc d'entrainement comme pour les enfants. Ma foi, je n'en ai pas honte, si je dois passer par là pour devenir plus forte alors soit. Et c'est Torke mon maitre alors s'il juge que je dois me servir de ce genre d'arme pour le moment alors je lui obéirais sans discuter.
"Heu... Je pense que l'on peut vous trouver de quoi... poursuivre votre entrainement, princesse."
Elle ne me prend pas au sérieux, je l'entends dans sa voix, mais elle se reprend rapidement, de peur de paraitre trop impertinente. Elle passe devant moi et je la suis en silence puis finalement elle se retourne.
"Pardonnez mon impertinence..." Bhein tiens... "...Mais...Ne devriez-vous pas porter une tenue plus appropriée pour le tir à l'arc ?"
Elle me dévisage de haut en bas. Je ne lui en tiens pas rigueur.... J'avoue ne pas être habituée à ce que l'on me parle avec insolence... mais la vérité reste la vérité. Je ne peux pas la punir pour cela, ni lui en vouloir.
"C'est vrai. Malheureusement, je n'ai que ça."
Dis-je avec fierté. Je n'ai pas honte de ne pas encore être à la hauteur de mes espérances ou de celles de qui que ce soit. Je sais que j'y arriverai un jour, il me suffit de ne pas me laisser abattre par ce genre de réflexion. L'attitude de la femme change en voyant mon expression du visage et elle se détend, j'ai même droit à un rictus.
"Alors première étape : vous trouver des vêtements adéquats."
De nouveau, je la suis jusqu'à une petite hutte à laquelle elle frappe sans ménagement.
"Marcie, debout !"
Rien. Elle tape de nouveau.
"Aller, lève-toi, j'ai du travail pour toi !"
Une voix s'élève du fond de la hutte.
"Fiche-moi la paix, Guilha, il est encore trop tôt !"
J'entends un bruit de tissus, elle doit sûrement s'être emmitouflée sous sa couverture.
"Marcie, je t'offre l'occasion unique de pouvoir habiller une princesse ! Tu ne peux pas refuser ça !"
J'arque un sourcil puis quelques minutes après, une jeune femme de mon âge sort de la hutte, toute excitée.
"C'est vrai ? Une princesse ? J'espère que ce n'est pas une blague sinon tu me le paieras cher, Guilha !"
La dénommée Marcie me regarde et saute d'excitation.
"La princesse Althéa ! C'est un grand honneur, votre Altesse !"
Elle tente une danse qui se veut être une révérence que je lui rends poliment.
"Alors tu étais sérieuse, je vais vraiment habiller la princesse ?!"
Guilha hoche la tête.
"La princesse s'entraine au tir à l'arc, sa robe toute déchirée n'est pas la meilleure tenue qui soit."
Marcie m'examine sous tous les angles.
"Oui, je te l'accorde. Votre Altesse, avez-vous une idée de la tenue qui vous siéra le mieux ?"
Je secoue la tête.
"Heu...Je...Non. Je veux juste une tenue qui soit pratique. Il faut que je puisse me déplacer aisément, que rien ne bloque mes mouvements. Je dois être agile. Elle doit pouvoir me tenir chaud et froid. Je dois pouvoir être à l'aise pour marcher dedans durant des jours et bien sûr, elle doit supporter les intempéries."
Marcie me regarde avec les yeux exorbités.
"Vou...Vous pensez en être capable ?"
Puis elle parut indignée.
"Si j'en suis capable ?! Je suis la meilleure couturière de tout le royaume !" "N'exagère pas, Marcie..." "Bhein quoi, c'est vrai ! Je vous garantis, princesse, que vous aurez la meilleure tenue qui soit."
Je hoche la tête, satisfaite de cette réponse.
"Parfait. Et...Quand pourrais-je l'avoir ?"
Elle réfléchit sérieusement.
"La plupart des tissus je les ai. Il me faudrait de la fourrure de lapin également. Disons que si je m'y mets tout de suite et que je ne prends aucune pause de la journée. J'aurais fini en milieu de soirée."
Je suis choquée de la rapidité. Toute une tenue en un jour. Elle n'a peut-être pas usurpée sa réputation.
"Très bien, j'irais vous chercher de la fourrure de lapin."
Les deux femmes eurent l'air choquées.
"Votre Altesse, vous ne pouvez pas quitter le camp sans escorte."
Ça m'agace. Je soupire.
"Très bien, alors venez avec moi dans ce cas. Les Jure-Guerres dorment encore et je n'ai pas envie de les priver de ce sommeil bien mérité pour des histoires de vêtements."
Guilha est un soldat, elle sait donc ce que c'est que de profiter du maigre sommeil qu'on nous accorde par ci par là.
"Une heure. J'assurerais votre sécurité pendant une heure. Si nous n'avons pas capturées de lapin, nous y retournerons avec votre escorte."
Je hausse les épaules. J'espère qu'à deux on arrivera à capturer deux misérables lapins.
"Soit. Allons-y."
Guilha a emprunté l'arc d'un de ses amis pour que je puisse poursuivre mon entrainement durant notre chasse au lapin. Protégée par la cape de Blake, je me fonds dans le décor et écoute attentivement les instructions de la soldat.
"Restez toujours près de moi sinon on annule tout."
Me dit elle en chuchotant avant de poser un piège entre deux arbres et un autre à l'entré d'un terrier. Un lapin fut pris au piège à l'entrée de son terrier, mais celui des arbres nous échappe.
"Allez y, votre Altesse, décochez une flèche avant qu'il ne s'échappe !"
Surprise, je tente de regagner mes esprits. Je tends l'arc, la flèche bien en position. Je prends le temps de bien orienter ma trajectoire et je lâche ! Mince ! Trop à droite. Je le rate de justesse. Frustrée, je m'élance à sa poursuite !
"Princesse !"
Trop tard, je suis déjà entre les arbres. Guilha me poursuit, mais me perd rapidement de vue.
"Princesse ! Princesse !"
Elle panique de plus en plus, je l'entends dans le son de sa voix. Je reviens quelques minutes après, le lapin dans une main et l'arc de l'autre.
"Guilha, j'ai réussi !"
Son visage exprime clairement le soulagement.
"Vous aviez promis de rester près de moi !"
"Excuse-moi.... Je....Je ne voulais pas rentrer bredouille..."
Elle soupire, mais me consola.
"C'est tout de même une jolie prise. Une flèche en plein dans le flanc, vous ne l'avez pas raté !"
Je bondis de joie et d'excitation, non pas d'avoir tué un pauvre animal sans défense, mais l'excitation d'avoir enfin réussi quelque chose. Je m'améliore, je le sens, je le vois et c'est tellement grisant de se sentir moins... inutile.
Nous retournons au camp comme des conquérantes ! Enfin, moi surtout. J'ai un sourire qui me barre le visage. Arrivées à l'intérieur, je vois de l'agitation, les Jure-Guerre sont réveillés. Je me précipite vers eux, Eliwood est sûrement revenu !
"Eliwood !"
Je joue des coudes pour essayer de me frayer un chemin dans la foule, mais ce n'est qu'un rassemblement de soldat qui parlent stratégie. Je soupire de déception et quelqu'un me tire à part.
"Votre Altesse, où étiez-vous passée ?!"
Je rougis de honte, pensant que mon absence ne serait pas démasquée. Blake me parle doucement pour ne pas que tout le monde nous entende.
"Je suis navrée, je suis partie à la chasse au lapin, j'en avais besoin pour sa fourrure et.... je voulais aussi m'exercer au tir à l'arc."
Il soupire, tentant d'être compréhensif et patient bien que toute évidence, c'est une rude épreuve pour lui.
"Je suis chargé de votre surveillance et de votre sécurité. S'il vous était arrivé malheur, j'aurais failli à ma mission."
Je fronce les sourcils.
"Je le sais parfaitement ! Mais... je n'étais pas seule, j'étais entre de bonnes mains ! Et.... Plus je m'entraine, moins vous aurez besoin de fournir autant d'effort dans ma protection !"
Il parut choqué.
"Et qui est donc ce fameux garde du corps ?!"
"C'est moi."
Dit Guilha en rejoignant notre conversation. En position de garde à vous, elle a les bras croisés derrière son dos, elle se tient droite comme un piquet et ne détourne pas les yeux quand Blake la dévisage.
"Et on peut savoir qui vous êtes ?"
"Guilha Stein, je fais partie de la garde royale déployée dans le comté de Catariss. Enfin...faisais partie..."
Le comté de Catariss est le comté le plus proche du château d'Erebor. Il doit être parmi les premiers territoires à avoir été touché par la guerre de succession.
"Je suis désolée..."
Lui dis-je comme si ça pouvait soulager toutes les horreurs qu'elle a dû voir... Guilha me fait un signe de tête en remerciement de ma compassion mais ne montre pas signe de faiblesse pour autant.
"Mon village a été détruit et notre armée décimée... J'ai aidé quelques habitants à fuir et à rejoindre le comté d'à côté. Je me suis réfugiée ici en apprenant qu'un groupe de résistant allait essayer de mettre fin à cette guerre."
Autrement dit, on peut lui faire confiance. Blake la dévisage, mais ne se prononce pas puis il est appelé par un autre soldat.
"Et bhein, il n'a pas l'air commode."
Me dit Guilha. Je hausse les épaules.
"Il doit être inquiet pour ses compagnons, comme moi... Et maintenant, il a deux princesses à protéger, ça doit être une très grosse responsabilité. Ne lui en voulez pas, car c'est un très bon soldat."
La soldat m'examine comme s'il lui paraissait surréaliste que j'ai autant de compassion pour ces hommes que je ne connais pas. Sans compter qu'en tant que princesse, les soldats ne devraient être pour moi que des pions qui font leur devoir mais... Il n'y a que Baal qui peut prendre autant à la légère la vie d'être humain. Pour moi, les soldats sont des hommes et des femmes valeureux qui font passer les besoins de leur royaume avant les leur avant peut être même ceux de leur propre famille. Il n'y a pas de façon plus honorable de vivre sa vie, selon moi. Je soupire, mon moral retombe, car je ne cesse de penser aux Jures-Guerre que l'on a laissé derrière nous. Je ne supporterais pas d'en perdre un seul. Je me suis habituée et attachée à eux.... Je serais vraiment bouleversée.
"Princesse, nous devrions apporter la fourrure à Marcie."
Encore une fois, Guilha se montre compatissante envers mes états d'âme. Je hoche la tête lentement avant de la suivre vers l'habitacle de son amie.
***
Deux jours.... Ça fait maintenant deux jours qu'Eliwood et Torke ne sont pas revenus. Je fais le guet, chaque matin et chaque soir, mais je ne vois personne. Toute la journée, je m'entraine au tir à l'arc jusqu'à ce que mes exercices soient tout bonnement parfait. Je ne suis satisfaite que lorsque je touche une cible les yeux fermés. Pour l'instant, je m'exerce sur des cibles immobiles et parfois Blake autorise Guilha à m'amener chasser si nous restons près du camp. Les cibles mobiles rendent le maniement de l'arc bien plus complexe, car il faut anticiper les mouvements de la cible si on veut avoir une chance de l'atteindre. Sur ça, j'ai encore des progrès à faire.
Je soupire.
"Que se passe-t-il votre Altesse ?"
Je hausse les épaules.
"Je m'inquiète pour les Jure-Guerre... Et mon maitre Torke est le meilleur archer que j'ai rencontré. Je sais que je progresserais bien plus vite s'il était là."
Guilha fait la moue et je comprends que je l'ai vexé.
"Tu es très douée aussi ! Mais toi et moi savons que tu maîtrises bien mieux l'épée ! Tu es la femme la plus douée au maniement de l'épée que j'ai jamais vu !"
Elle reprend du poil de la bête et je souris, contente d'avoir réussi à rectifier le tir.
"Je suis sûre qu'ils reviendront votre Altesse, cela ne fait que deux jours."
Je hoche la tête en me remettant en position.
"Oui....Et pourtant j'ai l'impression que c'était il y a une éternité."
Je relâche la corde et la flèche file droit dans le mille. Je soupire. Guilha et moi avons passé toute la journée à nous entrainer, Marcie avait fait un travail formidable avec ma tenue ! Elle avait réussi à exaucer toutes mes exigences. Le pantalon est fait dans un tissu souple, il ne me colle pas trop la peau, mais n'est pas trop lâche non plus. Il est léger bien qu'il me protège du froid et de la pluie. Dans un marron foncé, il peut également se fondre dans le décor. Au-dessus, un chemisier blanc que je rentre dans mon pantalon. Là encore, ni trop lâche ni trop serré et il ne me donnera ni trop chaud ni trop froid. Par-dessus, des lanières en cuir pour que je puisse y accrocher toute sorte de chose. J'ai un étui qui peut contenir une épée et une attache pour y accrocher une bourse.
"Vous avez véritablement pensé à tout !"
"Attendez, regardez ça !"
M'avait elle dit avec entrain. Elle m'avait trouvé une bonne paire de bottes.
"Avec ça, vous n'aurez plus mal aux pieds et vous pourrez marcher jusqu'au bout du monde !"
"Je ne vous remercierais jamais assez ! Vous avez été au delà de mes espérances ! Cela dit, je ne manie pas l'épée, juste l'arc."
Elle me sourit.
"Oh je suis sûre que vous aurez plusieurs cordes à votre arc."
Et elle se mit à pouffer de rire devant sa propre plaisanterie. Je ris légèrement pour l'accompagner avant de m'admirer devant une vitre. Je suis venue pour récupérer ma cape qu'elle a finit de doubler avec la fourrure de lapin.
"Elle vous tiendra bien chaud durant les nuits trop rudes, sans être trop lourde à porter."
"Vous êtes une vraie magicienne !"
"Je vous avais dis que j'étais la meilleure."
Oui, c'est vrai, je lui accorde. La fin de la deuxième journée arriva plus vite que prévu. Comme à mon habitude, je me place en hauteur du camp pour y observer l'horizon en soupirant. Et c'est là que je vois du mouvement au loin entre les arbres. Quelqu'un ou quelque chose s'approche du camp ! Je redescends rapidement pour en alerter Blake qui prend tout de suite les choses en main pour envoyer une équipe en reconnaissance. Guilha m'emmène près de Léna et reste près de nous pour nous protéger, accompagnée d'autre soldat qui nous font barrière de leur corps. Mon arc bien en main (enfin, celui qu'on a bien accepté de me prêter), je suis également prête à me défendre si besoin.
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Date d'inscription : 06/01/2019
Région : Grand Est
Crédits : "Have you seen the Yellow Sign ?" Chambers
Univers fétiche : Fantastique, SF
Préférence de jeu : Homme
Houmous
Jeu 11 Nov - 15:38
Eliwood
J'ai 19 ans et je vis à Fort-Davokar, en Erebor. Dans la vie, je suis un jeune Jure-Guerre et je m'en sors à peu près. Sinon, de part mes voeux, je suis célibataire et je n'ai pas le choix. Jeune Jure-Guerre, je ne connais pas mes origines. J'ai toujours vécu dans Fort-Davokar et j'attends de trouver ma véritable cause...
Kingdom come deliverance
Musique:
La petite escouade avança dans les débris rapidement en direction de la tour du temple de Sol. Toute l’opération reposait sur la vitesse et l’organisation impeccable de son exécution. Des groupes plus nombreux que le nôtre se mirent à aller combattre les quelques gardes de la ville qui patrouillaient partout à notre recherche. Bientôt, ce fut toute l’organisation de la garde qui fut remise en question. Ils ne devaient guère s’attendre à devoir faire face à autant de soldats bien entrainés à la fois. Ceux qui avaient pour objectif de rester à l’extérieur en d’empêcher l’ennemi de fuir furent bien obligés de venir prêter main forte dans les batailles qui éclatèrent. Le groupe d’arrière garde put profiter de la situation pour fuir sans grande difficulté alors que le nôtre s’avança sans rencontrer de résistance vers la tour gigantesque et entra. L’intérieur était similaire à ce qui se racontait : tout de marbre, le parvis donnait sur une grande salle où de nombreux moines guerriers étaient en position pour protéger leur lieu le plus saint au péril de leurs vies.
Bien sûr, il y eut là aussi bataille : des flèches volèrent sur les gardes des lieux auxquels ils répondirent avec force volées et autres armes à distance. Les deux camps étant déterminés à mourir s’il le fallait pour protéger leurs intérêts, la mêlée, en particulier, fut extrêmement âpre. Je vis des hommes ayant perdu un bras ou une main continuer à frapper furieusement jusqu’à ce qu’ils se vident de leur sang. Les pertes furent nombreuses dans les deux foules, notamment aux mains du maitre Io. Mes jeunes frères ne firent pas pâle figure à vrai dire car eux aussi se battaient comme des lions. Torke, le premier, mettait flèche sur flèche sur des guerriers et des mages ennemis d’importance, permettant de limiter considérablement la perte de moral de nos troupes. Ivan, lui aussi n’était pas en reste, en première ligne à mes côtés. Il se battait avec une épée longue et sa dague reliquaire de l’ancêtre fondateur de notre clan.
Nous pûmes graduellement gagner du terrain sur nos ennemis et avancer dans les étages. Chaque fois que nous montions, d’autres guerriers plus forts que les précédents nous attendaient. Des maitres de diverses armes nous barrèrent la route, usant d’objets dont je n’avais encore jamais entendu parler. L’un de ceux avec lesquels je croisai le fer était un combattant usant de ce qui s’appelait des chakrams, des cerceaux bardés de lames qu’il lançait et faisait tournoyer avec une aisance folle. Heureusement pour moi, Clarice, la chevalière implacable de ma lame me rappelait à l’ordre et guida mes frappes sans se laisser surprendre pour me débarrasser rapidement de ce maudit combattant. Le maitre Io le remarqua et félicita l’intention féroce que je laissais transparaitre dans mon épée.
Nous arrivions finalement au sommet face au maitre de l’ordre. Le vieillard en grande robe blanche qui n’avait d’yeux que pour ses livres et nous parla d’une voix éraillée et lasse. Visiblement, il ne prenait pas conscience de ce qui se passait dans les rues et ne voulait de toute façon pas en entendre parler. C’était un homme qui n’avait plus rien en commun avec n’importe quel homme du peuple, il avait par trop longtemps pris l’habitude de toiser la populace du haut de sa tour d’ivoire.
- Comment êtes-vous venus jusqu’ici ? Les gardes du temple et les différents guerriers sont devenus trop lâches et faibles pour accomplir leur devoir… soupira-t-il finalement. Peu importe, vous aurez l’insigne honneur de mourir de la main du très vénérable Decard, maitre de l’Ordre de Sol.
Il commença à entonner divers sortilège laissant léviter tous les objets de la pièce et toutes les personnes qui s’y trouvaient également. Sur son siège de travaille, il agita lentement d’une baguette en commençant à réciter des sortilèges divers qui tuaient certains d’entre nous sans que nous ne puissions même avoir la moindre idée de ce qui pouvait bien en être la cause. La panique s’empara lentement de nous car nous n’étions plus si nombreux que lorsque nos pas nous portèrent jusque dans cette maudite tour. Clarice sortit alors de la lame et regarda dans sa direction en serrant des dents d’un air mauvais.
- Eliwood ! Laisse-moi prendre le contrôle, je dois vaincre ce maudit serpent pour venger mon peuple !! beugla-t-elle d’une colère folle.
- Tu le connais ?! demandai-je, la tête à l’envers, esquivant de peu une boule de feu qui virevoltait dans ma direction.
- C’est à cause de lui que les faes sont venues dans l’antique royaume dont j’avais la charge ! Je n’aurais jamais cru qu’il pactiserait avec elles pour acquérir la vie éternelle… Il doit se délecter de ce qui se déroule en ce moment même ! Je dois l’abattre moi-même, personne n’en sera capable ici !
Alors elle se tourna vers moi et pénétra ma poitrine, la tête la première. Nos voix et nos âmes se superposèrent alors qu’elle tenait à deux mains la lame de lumière dans laquelle elle était piégée depuis si longtemps. Nous ne fûmes alors plus sujets à sa magie et pûmes retrouver le sol pour nous jeter contre lui. Levant haut l’épée dans le faisceau de lumière qui alimentait la pierre arcanique majeure de sol qui alimentait le dispositif de combat de la tour, elle se chargea tout à coup et sembla largement grandir. Le maudit mage daigna enfin retourner le regard dans notre direction. Au même moment qu’il mettait en place son sortilège protecteur, le briseur de cieux s’abattit sur lui, générant une grande explosion qui fissura la réalité.
Lorsque je rouvris les yeux, la capitale et la tour n’étaient plus nulle part autour de nous. J’étais seul dans un monde vide et sombre, accompagné seulement de l’ancienne chevalière. Elle me semblait plus réelle et tangible qu’à l’accoutumée… ou bien était-ce moi qui l’était moins désormais ? Je me relevai lentement, les membres largement engourdis.
- Eliwood, réveillez-vous… Nous n’avons guère de temps devant nous alors vous devez être concentré sur ce que je vais vous raconter. J’étais une chevalière de l’arbre des Origines et j’avais juré de protéger le monde, comme mes frères et sœurs de mon ordre. Nous devions combattre plusieurs êtres surpuissants, des dieux si vous voulez, qui projetaient de dominer le monde. Leur règne aurait poussé notre race à sa perte si nous n’avions rien fait… Je pensé avoir fini de les sceller en dehors de notre monde mais il semble qu’ils ont réussi à trouver une faille en s’implantant durablement dans le corps d’un mortel. Decard, le maitre de l’Ordre de Sol était là de mon vivant et il s’est laissé corrompre pour avoir accès aux grands pouvoirs de Malator, le dieu de la magie. Je ne voulais pas t’en parler auparavant mais je pense que le grand frère de ta protégée est lui aussi possédé par l’un de ces anciens dieux. Il faut que tu le combattes car j’ai trop usé ce qu’il restait de mon existence dans le combat contre Decard. Je t’en supplie : jure de protéger l’humanité et de la mener à la victoire pour rétablir l’ordre et bannir ces anciens démons !
Je prononçai le serment de me battre contre Baal et de le défaire pour protéger l’Erebor de son influence néfaste. Après tout, il était pour moi tout naturel de le faire déjà auparavant. Cependant avec ce nouveau développement, ma motivation s’en voyait décuplée !
Il me fallut un long temps pour réussir à sortir de ce demi-plan dans lequel m’avait projeté l’explosion arcanique. A vrai dire, je n’avais aucune idée du temps qui s’était passé depuis la bataille de Lancieu et à vrai dire, il y avait fort à parier que si à l’époque on m’avait expliqué qu’un an et demi s’étaient passés, je n’y aurais pas cru. J’émergeai lentement des débris de la tour dans laquelle j’étais peut-être resté tout ce temps, mon esprit ailleurs. Personne n’était en vue et ne pas voir les cadavres de mes amis était déjà un bon début à vrai dire. Je me remis lentement sur pied et me saisis de mon épée rapidement. Elle n’avait pas changé d’un poil en le temps que j’avais passé dans cet ailleurs mystique. Dans le reflet, je découvrais que mon visage n’avait pas non plus changé… Je n’avais pas maigri et mes cheveux n’avaient pas non plus poussé. Un regard autour me fit comprendre que Lancieu n’était plus. Quelques personnes en guenilles se baladaient dans les décombres en recherche de matériaux et de biens à récupérer et revendre. J’allais à leur rencontre et appris que des rebelles se cachaient dans les montagnes avoisinantes.
Ma route me mena tout naturellement à la rencontre de ces gens que je soupçonnais bien entendu d’être mes camarades de lutte…
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L'honneur des jures-guerre (feat. Cheval de Troie)