L'honneur des jures-guerre (feat. Cheval de Troie)
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Houmous
Jeu 5 Nov - 14:35
Eliwood
J'ai 19 ans et je vis à Fort-Davokar, en Erebor. Dans la vie, je suis un jeune Jure-Guerre et je m'en sors à peu près. Sinon, de part mes voeux, je suis célibataire et je n'ai pas le choix. Jeune Jure-Guerre, je ne connais pas mes origines. J'ai toujours vécu dans Fort-Davokar et j'attends de trouver ma véritable cause...
Kingdom come deliverance
Par les longues nuits d’hiver, le vent et la Lune ourdissent de sombres complots contre les bonnes gens d’Erebor. Ils chuchotent jusque dans nos oreilles les secrets indicibles d’Urus et portent la rumeur de violences passées et à venir. Cet âge n’est pas celui des Hommes ; c’est celui des monstres, des fratricides et de la folie. Mon histoire commence par une de ces nuits, une nuit qui vit à la fois ma première véritable bataille et mon premier serment.
Cela faisait déjà quelques heures que nous bravions le froid mordant, en silence. Nous avions su écouter les signes que la nature nous montrait pour nous orienter dans notre tâche. Si les longues lacérations dont les reflets lunaires se reflétaient dans la neige ne pouvaient être que le signe du passage d’une charrette, les branches brisées de certains arbres qui bordaient la route ensevelie signifiaient son importance. Pareil chariot n’aurait certainement pas été celui d’un marchand. Par ces temps dans la région, cette engeance se terrait et laissait hiberner son négoce. Non, nous savions tous que la proie que nous traquions était d’un tout autre ordre et que c’était en toute certitude sa trace que nous avions trouvé.
Il nous fallut encore un moment qui semblât une éternité avant de pouvoir apercevoir ce qui parut être une lueur perçant entre les pins blafards. Les réminiscences de légendes autour des feux follets et de leurs enlèvements d’enfants désobéissants me revinrent. Secouant la tête, je fus surpris par un guerrier de la compagnie qui dirigeait la chasse, le bien nommé Baudry l’Impitoyable. Il ajusta son allure pour se ramener à mon niveau et me parler.
- Ne te laisse pas déconcentrer. Nous avons à faire et nous ne pouvons nous permettre d’échouer. Par Imir, soit digne de ton serment ! m’aboya-t-il à peine au-dessus du vacarme du blizzard.
Remarquant que la lueur qui m’effrayait peu avant avait disparu, je ne pus qu’honteusement redresser légèrement ma capuche pour mieux m’abriter du souffle glacé de l’hiver. Cela parut lui suffire puisqu’il ne m’adressa pas plus la parole. En mon statut de recrue, j’avais encore à conquérir le respect pour pouvoir être considéré comme un frère par les autres membres du groupe. Je brûlais d’une impatience dévorante de pouvoir leur montrer que mes années d’entrainement n’avaient pas été en vain et que je saurai faire bon usage de cette hache attachée à la selle.
Bientôt, nous vîmes les arbres se clairsemer et la forêt laisser place à une large plaine vallonnée. Comme saupoudrée d’argent, la Lune se matérialisait dans la glace qui en occupait tout l’espace. Les traces que nous suivions jusqu’ici étaient désormais battues par les flocons et absolument invisibles mais nous n’avions plus besoin de les suivre car nous pouvions voir que la charrette avait succombé à sa fuite formidable.
Baudry, le premier, tira une lance de sa selle et partit rapidement à l’assaut de la maigre garde restante qui s’afférait à décoincer la roue de la charrette. Les autres cavaliers se lancèrent à brides abattues au-devant du combat. Tout sembla étrange dans mon regard. J’avais maintes fois pratiqué le maniement de ma hache mais il me parut que plus rien n’était naturel. Le temps se dilatait dans les deux sens, rendant les agonies des uns interminables mais la bataille des autres éternelle. Les cris semblaient stridents, le claquement du fer contre le fer raisonnait à des lieux à la ronde. J’avais à la fois chaud et froid et même si tout mon corps était léger, le moindre mouvement m’était douloureux au possible. Lorsque tout se calma parce que Suli avait arraché le feu du cœur d’un des deux camps, le silence n’avait plus rien d’apaisant. Comme lorsqu’on regarde le soleil trop longtemps et qu’il laisse son empreinte sur l’œil, les cris s’étaient insinués dans mes oreilles. J’eus un simple soupir en regardant autour de moi et remarquait que plusieurs des frères de bataille étaient tombé de cheval pour ne jamais se relever.
Baudry mit pied à terre et avança avec détermination dans la neige, s’enfonçant jusqu’aux genoux. Frappant à la porte de la charrette, il avait son épée à la main, paré à faire face à toutes sortes d’imprévus. Un simple hurlement se fit entendre de l’intérieur, hurlement que je ne pus saisir. Je le vis simplement fracasser de sa main gantée la fenêtre de l’habitacle et arracher la porte qui faisait obstacle. On le vit se pencher à l’intérieur à la lueur des lanternes qui le bordait et tirer sans ménagement une jeune femme blonde pour la projeter au sol. Une religieuse tenta de l’empêcher de l’emmener mais il n’en avait que faire. Il lui mit un violent revers de la main qui la fit tomber à la renverse. Tous les hommes s’avançaient en direction des deux occupantes de la charrette et l’un des guerriers prit une fourrure qu’il lança à la plus jeune des deux sans le moindre mot. Baudry, pour sa part, souleva la nonne et la posa lourdement sur l’arrière train de son cheval.
La jeune femme me lança un regard horrifié ou furieux, je ne pouvais le dire… Toujours était-il qu’elle ressemblait aux descriptions que l’on faisait d’elle. C’était elle, la fameuse Dame Reinhart, l’une des filles du Roi Urus, celle qu’ils traquaient depuis des jours. Baudry revint à elle peu après en lui donnant les rennes du cheval d’un des gardes.
- Montez et suivez-nous. N’ayez pas la mauvaise idée de vous enfuir ou cette histoire pourrait bien mal tourner pour vous, la menaça-t-il avec un regard inflexible. Toi, Eliwood, surveille-la. Si elle cherche à fuir, tue-la, m’ordonna-t-il sans ménagement.
C’est ainsi que notre voyage a commencé : par une nuit glaciale de pleine Lune où le sang était versé pour l’une des premières fois de la guerre de succession qui verrait tant de destins brisés…
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Cheval de Troie
Jeu 19 Nov - 13:18
Althéa C. Reinhart
J'ai 17 ans et je vis à Erebor. Dans la vie, je suis une princesse royale et je m'en sortais plutôt bien. Sinon, je suis célibataire et je n'ai pas le temps ni l'envie de penser à l'amour. Je m'appelle Althéa Cassiopée Reinhart, je suis la fille du roi Urus et de la reine Safia d'Erebor. Je suis la dernière de ma fratrie, j'ai deux frères et deux sœurs ainées. Vivre dans une fratrie de cinq n'est pas facile tous les jours. Mes parents n'ont pas beaucoup de temps à me consacrer puisque je n'accèderai jamais à un poste important. Je ne serais qu'une simple princesse toute ma vie sauf si je fais un bon mariage. À l'inverse, mon frère ainé est promis à devenir roi un jour, mon second frère à l'épauler, mes sœurs à le conseiller et à lui trouver une épouse. Chacun a son rôle à jouer dans le bon fonctionnement de notre royaume. Tout le monde, sauf moi. Enfin, ça, c'est ce que je croyais.
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"Votre altesse, il faut partir !"
"Qu...Quoi ?! Mais qu'est-ce que tu racontes Rheya ?!"
Alors que je suis confortablement allongée dans mon lit, loin de me douter de tout ce qui était en train de se passer sans que je le sache, ma domestique ne prend pas le temps de me répondre et commence à faire mes bagages. Elle ne prend que le strict nécessaire, une seule valise suffit. Elle y met quelques vêtements, quelques livres, de l'argent et des souvenirs de famille.
"Rheya, qu'est-ce qu'il se passe ?!"
Elle daigne enfin me regarder et je lis une profonde tristesse et déception dans son regard, ainsi que de la peur et de l'incertitude.
"Votre altesse, depuis la mort de votre père, notre seigneur le Roi, la semaine dernière, vos frères et sœurs ne cessent de se quereller pour la succession...."
Naïve, je prends ses propos à la rigolade. C'est ridicule, mes frères et sœurs n'ont pas à se disputer la succession, des lois ont été faites pour ça.
"M'enfin Rheya, il n'y a aucune raison de se quereller, c'est Ugo qui doit succéder à père, c'est lui l'ainé."
Des bruits sourds se font entendre plus loin dans le couloir. Rheya ferme vivement la porte de la chambre tout en continuant de s'affoler autour de ma valise.
"Je n'ai pas le temps de vous expliquer, il faut partir !"
J'entends des pas qui se rapprochent et la voix de mes frères et sœurs :
"Qu'est-ce que tu vas faire d'elle ?"
"Vous ne voyez pas qu'elle est également un obstacle sur le trône !"
"Tu exagères, Althéa ne sait rien faire de ses dix doigts..."
"Peut-être mais elle n'en reste pas moins une héritière royale..."
Elle ne me laisse pas le temps de faire quoi que ce soit, qu'elle me tire par le bras pour me conduire dans un passage secret situé derrière ma coiffeuse. Jamais de ma vie je n'ai remarqué ce chemin qui mène directement dans la cour extérieure.
"Rheya, tu me fais peur..."
Dis-je comme une enfant. Elle se contente de me serrer la main plus fort et m'obliger à courir plus vite.
"Je suis désolée votre altesse, je vous expliquerai tout quand nous serons en sécurité."
Encore sonnée de ce que je venais de vivre et d'entendre, je commence à paniquer. Qu'est-ce qui se passe à la fin ? Pourquoi est-ce que j'ai été tirée du lit en pleine nuit et obligée de fuir ma maison comme une voleuse avec autant d'affaire qu'une paysanne. Je ne comprends rien ! Je me contente de suivre Rheya qui elle a l'air de savoir exactement ce qu'il se passe. On se cache près des écuries militaires et ma bonne se met à siffler, mais le genre de sifflement qui ressemble plus au cri d'un oiseau et le plus ridicule et surprenant c'est que quelqu'un lui a répondu et même pas quelques secondes après, un homme se mit à sortir de l'ombre.
"Tu as réussi Rheya, tu as sauvé la princesse !"
"Pas le temps pour les félicitations, Jaylon, ils sont à sa recherche et ne pas mettre beaucoup de temps à comprendre qu'elle s'est enfuit."
L'homme me tend la main pour me conduire au carrosse qu'il avait préparé pour notre fuite. Je connais cet homme, c'est un soldat de mon père. Jaylon doit avoir l'âge de l'ainé de mes sœurs, donc peut être 26 ou 27 ans. Je ne sais pas. En tout cas, il a toujours été un des favoris de mon père, courageux, loyal, fort, il est l'homme de la situation parait-il.
"Est-ce que quelqu'un va enfin m'expliquer pourquoi je suis traitée comme une fugitive ?!"
"Tu ne lui as rien dit ?"
S'étonna Jaylon.
"Je n'en ai pas vraiment eu le temps figure-toi, il fallait partir sur le champ ! D'ailleurs nous n'avons pas une minute à perdre ! En voiture, princesse, nous devons y aller !"
Pareil, comme si je n'étais qu'une simple paysanne, alors que je suis leur princesse royale, ils m'aident à monter dans le carrosse et nous voilà partis, dans la forêt, camouflés par la nuit et ses secrets. Ce que je ne savais pas, c'est que Jaylon avait tout prévu, se doutant que l'on serait poursuivis, il avait mobilisé ses hommes les plus combatifs et les plus valeureux pour fermer la marche discrètement derrière nous et protéger nos arrières.
***
"Bien, j'exige de savoir ce qu'il se passe maintenant !"
Les limites du château de mon enfance ne sont plus visible maintenant. Je pose mes mains jointes sur mes genoux. C'est ridicule, je porte ma robe de chambre et une cape pour me tenir chaud. J'ai dû quitter ma maison précipitamment, mes frères parlent de se débarrasser de moi, ma servante est de mèche avec un soldat mais enfin !! Qu'est-ce que tout cela veut dire !
Rheya et Jaylon se regardent un instant puis le soldat décida de commencer les explications.
"Tout d'abord, veuillez accepter mes plus plates excuses votre altesse, jamais je n'aurais pensé devoir traiter un enfant du roi Urus de cette façon.... Ensuite, il faut que vous sachiez que vos frères et sœurs sont en train d'établir une guerre sans précédant !"
"Je ne comprends pas.... Pourquoi ?"
"Le pouvoir, votre altesse, il est toujours question de pouvoir. Erebor peut se vanter d'être un royaume prospère avec une frappe militaire conséquente. Nous ne craignons pas grand-chose de l'extérieur, mais notre véritable fléau vient de l'intérieur. Une semaine que notre roi est mort et le dauphin Ugo n'est toujours pas monté sur le trône, ne trouvez-vous pas cela étrange ? Un roi est tout de suite proclamé après la mort de son prédécesseur et la cérémonie de succession se déroule quelques jours après la mort."
Je réfléchis à tout ça.
"Ugo a dit ne pas se sentir prêt à porter la couronne tout de suite, il voulait d'abord faire le deuil de notre père...."
"Oui et cela a marqué le début de la fin, beaucoup de personnes, dont votre second frère, ont vu ce choix comme une marque de faiblesse. Et pour Baal la faiblesse ne mérite pas d'être au pouvoir."
"Mon frère Baal est....spécial."
"Il est diabolique, votre altesse !"
"Rheya !"
"Pardon...."
"Non....Non Rheya, tu as raison..... Baal est diabolique. Depuis que je suis petite je ne l'ai jamais vu faire quelque chose de bien.... Une fois, mère m'avait offert un chaton, il était magnifique ! Mais j'appris plus tard qu'il avait une mal formation qui l'empêcher de marcher normalement. Quand Baal l'a appris il lui a coupé la tête ! Il disait que le laisser en vie dans cet état était encore plus cruel !"
Je me mets tout de suite à pleurer et Rheya a tout de suite le réflexe de me prendre dans ses bras et de me bercer tendrement.
"Jaylon, ça suffit."
"Non Rheya, elle doit savoir ce qu'il se passe."
Je tente de sécher mes larmes.
"S...Savoir quoi ?"
"Votre altesse, il est dit dans les textes que si l'héritier de le couronne n'a toujours pas pris place sur le trône au bout de huit jours succédant la mort du dernier monarque, ses frères et sœurs seraient en droit de réclamer leur place sur le trône. Malheureusement, cette loi est mal faite. Le prochain successeur devraient être choisi en fonction du sexe ou de son âge. Là, ça sous-entend que vous devez tous vous mettre d'accord pour savoir lequel de vous prendra la place d'Ugo.... et..."
"Attend, Jaylon, je ne comprends pas, tu me dis tout ça comme si Ugo n'allait pas devenir roi...."
Encore une fois, les deux se regardèrent comme s'ils en savaient bien plus que moi.
"Votre altesse, comprenez bien ceci : Ugo n'est plus le dauphin officiel du royaume, votre frère Baal ne le laissera jamais prendre la couronne et il s'est entouré d'une armée prête à exterminer votre frère s'il le faut. Et votre sœur Claudia prend son parti. Quant à votre sœur Léna, elle a disparu.... Craignant qu'il ne vous arrive le même sort, nous avons décidé de vous cacher. On espère que..."
"On espère pouvoir revenir dans de meilleures circonstances...."
Le coupa Rheya.
"Je vois..."
Dis-je totalement abattue par tout ce que je viens d'entendre.
"Votre altesse, vous devez juste comprendre que nous faisons tout ça pour votre sécurité. Nous nous rendons dans le royaume voisin en espérant y trouver de l'aide. La guerre n'est plus un secret pour personne et déjà des villageois ont entendu la nouvelle. Ils doivent tous en train de se faire tourner le mot et de préparer des vilénies. Il faut qu'un monarque stable se pose sur le trône, c'est la seule façon d'éviter au royaume d'imploser."
"Et qui sera ce monarque ?"
Nouvel échange de regard.
"Et bien.... L'idéal, princesse... serait que vous puissiez passer un accord avec le royaume voisin pour qu'on puisse bénéficier de son armée et tenter d'avoir l'avantage sur vos frères et sœurs."
"Quel genre d'accord ?"
"Et bien.... pour ne rien vous cacher.... il sera surement question de mariage pour unir les deux royaumes."
Je n'en reviens pas ! Même mon père n'a jamais osé abordé la question du mariage arrangé ! Baaah en même temps, je n'en avais jamais eu besoin. Si y'a bien une personne sur les cinq héritiers que je pensais susceptible de se marier par amour, c'est bien moi ! Et voilà que je vais être la seule à me marier par devoir ! C'est un comble....
"Quoi ?! Mais....Mais je ne veux pas me marier !"
"Votre altesse, si je peux me permettre, il n'est plus question de ce que vous voulez ou non, il en va de l'avenir d'Erebor."
Nous continuâmes à papoter jusqu'à ce qu'un des cochers fasse arrêter notre véhicule.
"Que se passe-t-il ?"
Demande Jaylon par la fenêtre, nous sommes en plein dans une clairière enneigée et le décor est magnifique ! J'en profite pour regarder par la fenêtre pendant que tout le monde s'occupe du problème du carrosse.
"Ne vous inquiétez pas, mon seigneur, c'est la roue du carrosse qui s'est enfoncée. Sans doute un trou causé par des taupes ! Ça va me prendre quelques minutes pour nous dégager."
Les deux chauffeurs tentent de retirer la roue tandis qu'un garde assure leur sécurité. Très vite, des cris se font entendre plus loin entre les arbres.
***
"Monsieur..."
"J'ai entendu."
Dit Jaylon à son soldat avant de descendre du carrosse.
"Rheya, protège la princesse au péril de ta vie et si vous pouvez vous enfuir, faites le !"
"Qu'est-ce qui se passe Jaylon ?"
"J'ai entendu du bruit, je vais aller voir."
Il sortit du carrosse et tout se passa très vite. Les cavaliers, les cris, le sang.... Moi qui hurle, qui me bouche les oreilles ! Une main gigantesque qui arrache la porte de mon carrosse ! Je me sens projeté au sol !
"Nooon laissez la tranquille !"
"Jaylon !"
Mon cerveau se brouille et je commence à pleurer, j'ai peur, tellement peur...
Ce fut ses dernières paroles avant qu'il ne soit exécuté sous mes yeux.
"Nooooon !!!!!"
Un cri déchirant retentit dans toute la prairie, c'était le mien. Mes larmes ne cessèrent de couler. Mon corps trembler comme une feuille et Rheya prit tout son courage pour me faire une carrière de son corps. Pendant ce temps, je priais dans ma tête, je priai pour ne pas voir Rheya se faire tuer devant moi, je venais déjà d'assister à la mort pour la première fois de ma vie, une seconde aurait été insupportable, je n'aurais pas pu.
Des hommes s'approchèrent de nous et nous eûmes un mouvement de recul par réflexe. Deux femmes entourées de temps de brigands, heureusement que nous étions sur nos gardes. L'un d'entre eux amena un cheval et nous demanda de monter dessus. Il chargea un de ses sbire à nous surveiller et de nous tuer si nous tentions de nous enfuir. Je regarde le soldat en question, il est bien plus jeune que certains d'entre eux, il parait presque avoir mon âge mais ça se voit qu'il est plus vieux. Je lui lance un regard noir, comme quelqu'un de si jeune pouvait déjà faire couler le sang ?!
Je monte à cheval grâce à l'aide de Rheya, cette fuite m'aura au moins appris quelque chose : sans domestique, je ne sais absolument rien faire. Si je devais perdre Rheya, je ne sais pas ce que je deviendrai.
"Courage votre altesse, tout va bien se passer."
Je ne sais pas comment elle fait pour rester si confiante, moi j'ai envie de pleurer toutes les larmes de mon corps, ou de me laisser mourir dans cette neige immaculée. Je ne sais pas ce qu'il va m'arriver, en une nuit j'ai dû dire adieu à ma maison, ma famille, mes habitudes, je viens d'apprendre que diverses personnes veulent ma mort et que pour me sortir de tout ce merdier je vais sans doute devoir épouser un parfait inconnu, si je ne meurs pas dans d'atroces souffrances d'ici là. Seigneur...
"J'ai peur Rheya...Je...Qu'est-ce qu'ils vont faire de nous ?"
"Je n'en sais rien votre altesse."
Vous imaginez bien que ça ne m'a pas du tout rassurée.... Aussi, je décide de les observer. Tous armés de la têtes aux pieds, ils sont nés pour se battre il n'y a aucun doute. Ils ont l'air plus entraînés que la garde de mon père et ne sont pas tous si vieux, je dirais que leur moyenne d'âge doit être de 27 ou 28 ans. Donc je suis la prisonnière de jeunes hommes sur entrainée ?! Je n'ai aucune chance de m'en tirer et je pense qu'il vaut mieux que j'accepte ma mort dès maintenant car si ça se trouve, je ne passerai pas la nuit.... Un rapide coup d'œil vers ce Eliwood, il a l'air pensif, je le scrute de mes pupilles dorées puis quand il lève les yeux vers moi, je tourne la tête vivement en faisant comme si de rien était. Va-t-il vraiment me tuer si je tente de m'enfuir ? Je voudrai essayer mais je n'ai pas envie de risquer la vie de Rheya, aussi, je préfère rester tranquille pour le moment.
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Houmous
Ven 20 Nov - 21:07
Eliwood
J'ai 19 ans et je vis à Fort-Davokar, en Erebor. Dans la vie, je suis un jeune Jure-Guerre et je m'en sors à peu près. Sinon, de part mes voeux, je suis célibataire et je n'ai pas le choix. Jeune Jure-Guerre, je ne connais pas mes origines. J'ai toujours vécu dans Fort-Davokar et j'attends de trouver ma véritable cause...
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J’observai toute la scène qui se dessinait sous mes yeux. La jeune princesse qui devait faire face à son destin maintenant qu’elle avait pris des risques probablement inconsidérés, le guerrier qui fulminait de la réussite de son plan aussi simple que brutal, feignant avoir de la tristesse pour ses camarades tombés durant la bataille, et le décor catastrophique de cette dernière qui n’avait duré que quelques longs instants. La charrette était éventrée, tous comme certains des membres de la garde rapprochée de la captive. Baudry chargea les corps des nôtres sur l’un des chevaux qui restait seul après que la princesse et sa domestique furent montées en selle. Ils seraient ramenés pour bénéficier des dernières cérémonies de leur existence avant de pouvoir retourner à l’éther. Il ne fallait pas plus trainer, ainsi nous partions bien vite pour prendre la route de Fort-Davokar en sens inverse et achever la mission dont le maitre-archiviste lui-même nous avait chargé et, par la même, notre serment. Le groupe dans son ensemble disparut des lieux en à peine quelques instants, me laissant le soin de ma surveillance sans grande confiance…
Nous étions déjà en train de retrouver le couvert béni des fourrés et des arbustes que je me retournai pour voir une grande troupe avancer dans la plaine, torche en main, en direction des restes du combat, encore chauds, que nous avions disputé. Prenant le temps de regarder plus que surveiller les deux femmes que j’avais bien à l’œil, je ne pus m’empêcher de sourire du fait que nous les avions probablement sauvées d’un destin fatal malgré tout. Malgré la mission, j’avais quand même plaisir à voir que le rythme auquel nous avions agi était le bon. Il fallut tout de même que je me sorte de mes rêveries et de mes pensées, me souvenant que j’avais donné ma parole. En bon Jure-Guerre, je n’avais plus d’autre choix que de la respecter. Il en allait de mon honneur et de celui de mes maitres à penser. Je m’en acquittais donc sans faillir pendant les longues heures de notre trajet dans le froid d’une nuit hivernale sans penser même à quoi que ce soit d’autre. Je ne pus malgré tout m’empêcher de remarquer des regards d’autres hommes de la troupe qui semblaient vérifier par moments que je travaillais correctement… Ç’avait quelque chose d’humiliant, me rappelant encore une fois que malgré ma formation, je n’étais pas encore un des frères de bataille.
Aux premières lueurs du Soleil, nous sortions enfin de la route que nous avions arpentée jusqu’alors. Nous pouvions enfin profiter de la douceur d’un levant en arrivant en vue du fort et de l’impénétrable Davokar qui lui avait offert son nom. La vallée qui s’offrait à nous avait tout d’une composition artistique. Bien sûr, les gens de la terre qui l’ornaient pendant le reste de l’année restaient à leurs chaumières, pareilles à de petits champignons dans la lande, mais d’autres beautés s’offraient à l’œil de l’observateur attentif. Les reliefs dépeignaient de subtiles différences de teintes jusqu’au pied du pont-levis. Les douves glacées et enneigées qui ceinturaient le petit bourg et la cour brillaient fortement de leurs eaux vives et argentées. Les premiers feux des artisans qui grouillaient dans leurs ateliers s’allumaient à ces heures, les uns après les autres. Au-delà de cette mare humaine, bien protégée derrière les remparts de granit noir, le bastion de notre clan trônait fièrement. Les trois tours qui entouraient la grande salle commune laissaient entrapercevoir les vigies à leur œuvre ô combien routinière. Je comprenais un peu mieux leurs soucis et leurs plaintes après avoir passé une nuit à chasser du regard en tout instant un canasson. J’avais plaisir à me dire que je pourrais bientôt me délester de mes couvertures de peaux humides et me réchauffer au coin du feu dans nos quartiers avec les autres recrues. Le récit de mon aventure ferait certainement l’animation des soirées à venir.
Néanmoins, malgré mon état d’esprit jovial de voir la mission finir bientôt, mon regard porta sur l’océan insaisissable de ces arbres millénaires. J’avais toujours éprouvé une fascination pour le grand manteau vert, contrairement à la majorité des autres qui préféraient lui tourner le dos. Les légendes à son sujet ne se comptaient plus aux alentours. Certains diraient que les aventuriers n’en reviennent jamais, d’autres qu’elle est peuplée de peuples anciens qui n’ont plus rien d’humain. Dans mon enfance, on m’avait éduqué à la respecter et la craindre comme l’incarnation même de tout ce qu’il y avait de plus sacré. Jamais les Jure-Guerres ou les Seigneurs plus anciens n’avaient consentis à y envoyer des expéditions… mais cet état de fait n’avait pas empêché les plus fous de s’y essayer. Cela fut l’un des rares moments où je détournai un peu mon attention de nos prisonnières. Heureusement, même sans la puissance évocatrice de notre folklore, il y avait fort à parier qu’elles se laissent également gagner par la contemplation dans un silence interloqué. Ces lieux n’avaient réellement rien de pareil à aucun autre, ils étaient à nos yeux une puissance maudite et magique mais naturelle.
Au pied du pont-levis, une vigie tendit sa lanterne dans notre direction, nous intimant de nous identifier immédiatement. Ce fut encore une fois un glorieux Baudry qui cria que nous étions l’escouade partie en battue la veille au soir. Le ressac des chaines lourdes qui se heurtaient au mécanisme se firent entendre et bientôt, nous avions moyen d’atteindre la ville. Alors que nous avancions vers les portes de la ville, elles-mêmes faites du bois résistant d’un orme cuiracier sculté avec soin par d’antiques orfèvres, je me rendis compte de l’heure qu’il devait être au calme des rues fort enneigées. La clameur joyeuse des sabots de nos montures sur le pavé amenèrent tout de même quelques curieux à leur fenêtre. Il y eut quelques applaudissements pour l’arrivée nocturne de notre petite équipe, ce qui acheva de faire naitre un sourire rassuré sur mon visage. Nous étions de retour à la maison et cela scellait la réussite de mon premier serment, et ma gloire en prime. Je levai donc un poing ganté d’acier d’un air déterminé, ce qui semblât amuser quelques-uns de mes compagnons, désormais convaincus par ma surveillance sérieuse.
Après avoir passé le même type de contrôle à l’entrée du château, nous pouvions avoir accès au cœur de l’enceinte. Ici, le maitre archiviste Arandus se tenait avec le premier frère, Séverin, figures courbée pour l’une et droite comme un piquet pour l’autre, dans la brume du matin. Rapidement, tout se referma derrière nous et nous pûmes descendre de cheval. Je tendis une main aux deux prisonnières pour les aider à descendre si elles le souhaitaient mais ce fut un Arandus pressé qui approcha avec son officier et le capitaine de l’expédition. Je me mis de suite genou à terre, la main posée fermement sur l’autre. Un geste de mon lige m’intima de me relever et j’eus l’occasion d’écouter la direction qui s’ensuivit.
- Jeune fille, je vous salue. Moi, Arandus, suis le seigneur élu de ces terres. Mes pairs ont misé sur ma sagesse pour interpréter nos traditions et dicter notre attitude face aux puissants de ce monde. J’espère que mon invitation à venir vous joindre à nous ne vous a pas importunée. Je dois vous avouer qu’il s’est avéré complexe de faire en sorte de pouvoir vous parler enfin face à face… mais je suis ravi d’avoir pu compter sur l’aide de mes plus fidèles éléments. Enfin, je m’égare et vous gelez, venez donc vous détendre avec moi dans la grande salle de ces lieux, au chaud.
Je voulus partir alors, ayant achevé le contrat qui me liait à la jeune femme mais Séverin me fit signe de venir me joindre à eux. Surpris, je ne rechignai certes pas et fus donc dans une étrange position où je ne sus quel sort on me réservait également. Néanmoins, j’avançais comme tous dans la direction du bâtiment principal, un imposant édifice tout construit de la même pierre sombre que les remparts. Son air sinistre n’allait certainement pas aider la pauvre jeune femme à se détendre après la nuit, pour le moins lunaire, qu’elle avait vécu.
L’intérieur était déjà chauffé de cheminées bouillantes et le maitre archiviste, que l’on pouvait alors mieux distinguer, retira sa capuche, révélant une tête rougeâtre et échevelée. Sa longue barbe couleur de saison et ses traits abimés par les combats marquaient presque autant son visage que le cache-œil qu’il avait bien en place. Il claqua des doigts pour appeler plusieurs frères-intendants qui nous dépossédèrent de nos pelisses gelées. Nous passions également devant la saisissante tapisserie murale d’un Hildilau qui écrase de sa lance un chevalier en armure, son arme tendant au vent la devise de notre ordre. Rapidement, nous fûmes installés dans une salle dont le seul luxe était la chaleur du bois qui crépitait dans un coin de la pièce.
- Dame Reinhardt, comme je vous le disais, je suis abattu de devoir vous convoquer de la sorte à vous joindre à nous mais je n’ai guère eu le choix. Je n’irai pas par quatre chemins : vos frères et sœurs sont en train de mettre en place leurs jeux d’alliance et de dilapider leurs ressources personnelles pour préparer leurs propres forces militaires. Votre frère Ugo a été contraint de fuir dans le Nord du Royaume chez votre cousin Ulfric de Gerland. De même, Baal reste pour consolider son emprise sur la capitale et Claudia est partie rallier la seconde ville du pays, Oxenfurt, pour y recruter les Chevaliers Pégases. Si vous avez choisi de ne pas prendre part à la guerre qui s’ensuivra sous peu, vous n’êtes pas la seule. Votre sœur Léna a également cherché à trouver asile auprès de l’empereur Clasara du Wisland. Je n’ai pas besoin de vous préciser quelle catastrophe se serait que Baal ou Clasara parvienne à prendre le titre de Roi d’Erebor… ni que votre frère Ugo n’a aucune chance de reprendre le contrôle de la situation avec le soutien de la maigre garnison de votre cousin. Non, je pense que vous le comprendrez de vous-même, il faut faire quelque chose pour éviter que le chaos ne referme ses griffes sur ce royaume. Pour cela, j’ai décidé d’agir. Nous ne nous connaissons pas et vous n’avez certainement jamais entendu parler des morceaux de bravoures des Jures-Guerres, que je représente, mais je peux vous certifier que lorsque nous donnons notre serment dans une cause, rien ne peut nous empêcher d’en venir à bout. Je voudrais donc vous faire le serment que vous accéderez au trône d’Erebor et serez sa première Reine régente. Avant que vous ne me posiez des questions, je pense qu’il convient que vous vous reposiez. Je vais faire apprêter des appartements pour votre majesté et vous affecter un garde personnel qui répondra de votre survie ici. Jeune Eliwood, tu prêteras serment de donner ta vie pour la sienne, n’est-ce pas ?
- Si tel est le souhait de ce seigneur, j’offrirai ma vie maintenant, dis-je en m’agenouillant respectueusement comme auparavant.
- Merveilleux dans ce cas ! Eh bien, je vais vous laisser vous installer et nous reprendrons cette discussion plus tardivement. D’autres affaires réclament mon attention…
Rapidement, Séverin nous mène à sortir de la pièce alors qu’on apporte de nombreux parchemins à Arandus. Il nous accompagne jusqu’à un bâtiment réservé aux frères honorés et m’explique durant le chemin les tenants et les aboutissants de ce serment.
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Cheval de Troie
Sam 21 Nov - 13:24
Althéa C. Reinhart
J'ai 17 ans et je vis à Erebor. Dans la vie, je suis une princesse royale et je m'en sortais plutôt bien. Sinon, je suis célibataire et je n'ai pas le temps ni l'envie de penser à l'amour. Je m'appelle Althéa Cassiopée Reinhart, je suis la fille du roi Urus et de la reine Safia d'Erebor. Je suis la dernière de ma fratrie, j'ai deux frères et deux sœurs ainées. Vivre dans une fratrie de cinq n'est pas facile tous les jours. Mes parents n'ont pas beaucoup de temps à me consacrer puisque je n'accèderai jamais à un poste important. Je ne serais qu'une simple princesse toute ma vie sauf si je fais un bon mariage. À l'inverse, mon frère ainé est promis à devenir roi un jour, mon second frère à l'épauler, mes sœurs à le conseiller et à lui trouver une épouse. Chacun a son rôle à jouer dans le bon fonctionnement de notre royaume. Tout le monde, sauf moi. Enfin, ça, c'est ce que je croyais.
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La nuit a été affreusement longue et froide. Assise derrière Rheya, je posais ma tête sur son épaule par moment pour me tenir chaud ou parce que la fatigue me gagnait. Pour ne pas m'écrouler, je continuais d'observer nos ravisseurs. Nul doute que ce sont des soldats sur entrainés. À quoi, je ne sais pas, mais ils le sont c'est sûr. Rien dans leur attitude ne démontre pas leur sérieux, leur engagement mais aussi leur détermination à ne jamais faillir à leur mission. Mais qui sont ces gens ? Et pourquoi le plus jeune est-il en retrait ? Je ne parle pas du fait qu'il soit à nos côtés et non pas avec le reste de son équipe mais plutôt parce que personne ne lui parle ou ne le regarde. Le peu de fois où les regards se tournent vers lui, ils sont généralement mauvais et servent juste à surveiller s'il ne nous a pas laissé filer dans un moment d'égarement. Nulle crainte, je ne suis pas aussi téméraire. Fuir pour aller où ? Je n'ai jamais quitté l'enceinte de mon palais, tout ici m'est totalement inconnu. Je suis perdue dans mon propre royaume.... C'est aussi pathétique que déprimant. Pour ma défense, je ne pensais pas que je sortirais un jour de mon palais.... Je pensais y vivre quasiment toute ma vie et le quitter une fois que je me serais mariée pour rejoindre un autre palais que je ne quitterai plus jusqu'à la fin de ma vie. En tant que cinquième héritière, c'est la seule vie dont j'aurai pu rêver. Cela dit, j'ai beau ne pas être importante dans l'ordre de succession, je reste une princesse royale et de ce fait je n'avais pas le droit de sortir de la propriété, je n'avais pas le droit de me mêler au peuple et y penser m'aurait valu des rires méprisables de la part de mes frères et sœurs. Baal aurait pu même me dire :
"Pourquoi diable veux-tu sortir du palais et te mêler à la plèbe ?! Tout ce que tu vas y trouver ce sont des puces. Comment te rendre encore plus inutile ? En infestant le palais de parasites."
Inutile de préciser que c'est celui qui me manquera le moins. Quand mon esprit s'embrume, je regarde le soldat en charge de notre surveillance et je suis admirative de ne le voir jamais flancher. Je veux dire, à aucun moment je ne l'ai vu bailler ou montrer un signe de mal être, de fatigue, de faim ou de soif. Comment fait-il ? Personnellement j'ai mal partout, j'ai froid, j'ai faim, je ne pense même pas à ma vessie car j'en deviendrai rouge de honte à l'idée qu'on me dise d'aller faire ça dans les bois, Seigneur tout mais pas ça... Je soupire.
"Quelque chose ne va pas votre altesse ?"
Douce Rheya qui s'inquiète sans cesse de mon égoïste petite personne.
"Tout va bien Rheya, je suis fatiguée c'est tout. Et j'ai froid."
"Je suis tellement navrée de vous voir subir ce traitement, princesse, tâchez de dormir un peu, le soleil va bientôt se lever."
J'hoche la tête mollement avant de m'appuyer sur elle, comme je l'ai toujours fait, pour tenter de m'endormir. Je regarde la lune et les étoiles, choses qui m'ont toujours fascinées, jusqu'à ce que mes yeux se ferment tout seuls.
C'est le doux chatouillement des premiers rayons du soleil qui me réveillent alors qu'au loin se dessine les contours d'une immense bâtisse. Les chevaux s'arrêtent devant le pont-levis et je dois lever la tête à m'en tordre le cou pour voir le sommet des immenses tours.
"O...où sommes-nous Rheya ?"
Lui demandais-je tout bas comme si elle pouvait en savoir plus que moi.
"Je n'en sais rien votre altesse."
Mon regard se perd sur une forêt non loin qui est aussi verdoyante qu'intrigante ! On dirait qu'elle m'appelle, mes yeux ne peuvent s'en détourner, c'est hypnotique ! On dirait le genre de forêt mystique dans lesquelles se cachent des êtres merveilleux ou terrifiants. J'ai grandi bercés par ce genre de folklore. Quand on est élevée par des domestiques, c'est finalement eux qui nous enseignent tout ce qu'on a savoir. Rheya m'a souvent raconté des histoires que lui avaient racontées les grands enfants du village qui eux même tenaient leur histoire de Dieu sait où. Personne ne sait si ces histoires sont vraies et pourtant elles ne cessent d'émerveiller ou d'effrayer les enfants de tout Erebor. Et pas que les enfants. Une fois le pont baissé, la marche reprend et nous entrons dans ce fort où je fus surprise de voir déjà des gens réveillés prêt à commencer leur journée de travail. J'avais envie de le signaler à Rheya mais je me suis ravisée en me disant qu'elle aussi, au palais, elle avait pour habitude d'être réveillée avant moi puisque c'est elle qui m'apportait mon petit déjeuner.... Ils ne sont pas nombreux à être des lèves tôt et pour la plupart ils ne nous adressent même pas un regard, leur tâche est plus importante qu'une troupe de soldats revenant de mission. La ville est donc silencieuse et tout ce qu'on entend ce sont les pas des chevaux ou les outils de ces artisans levés au chant du coq. Je regarde tout autour de moi avec beaucoup d'admiration. Tout est nouveau pour moi, de leur mode de vie, à leur métier, même certains de leur vêtement m'est complètement inconnu. Je n'avais pas le droit d'assister aux entrainements de mes frères, mère disait que ce n'était pas l'endroit pour une jeune femme et que je ferais mieux de m'exercer à la musique. À un moment, nous traversons une rue et je fus surprise de constater des villageois à leur fenêtre applaudissant ces guerriers de retour de leur mission. L'espace d'un instant je me suis souvenue que je ne suis pas là pour admirer l'architecture de la ville mais en tant que prisonnière. Je ne sais pas où je suis ni à qui j'ai à faire, personne n'a daigné m'expliquer quoi que ce soit ou ne serait ce que m'adresser la parole. Alors au lieu de m'extasier sur tout ce qui m'entoure, je devrais repenser à tous ceux que j'aime et à la vie que j'ai mené car si ça se trouve j'irai rejoindre mon père avant que le soleil n'ait atteint son zénith.
"Tu ne trouves pas ça étrange que personne ne nous parle."
"Hum."
Me dit simplement ma domestique. Ce n'est pas son genre de ne pas me donner de réponse, mais je n'insiste pas, je pense qu'elle doit se dire la même chose que moi. Rheya est plus courageuse que moi. En même temps, elle est plus âgée, elle a trente ans. Sa mère était domestique et Rheya l'est devenue assez jeune. À treize ans, elle s'occupait déjà de moi, elle lavait mes linges et me veillait la nuit. Elle est ce qui se rapproche le plus d'une mère et d'une amie pour moi. J'aime ma mère, qu'elle repose en paix, mais quand on est une reine on a autre chose à faire que de s'occuper de la petite dernière à priori.
Nous arrivons enfin au cœur du fort. Là, il y a un vieux monsieur qui a l'air de nous attendre. Les portes de la ville se referment derrière nous et cette fois je compris que mon destin était sellé. Je n'avais plus aucune chance de m'échapper ou qu'on vienne me chercher. Je regarde distraitement autour de moi, les soldats descendent de cheval et le plus jeune s'approche de nous pour nous aider à descendre. Rheya accepte sa proposition, quant à moi je tourne vigoureusement la tête avec toute la dignité d'une princesse. Je préfère encore tomber de cheval que de me faire aider par ces sauvages qui ont assassinés Jaylon.
Rheya m'aide à descendre de cheval et j'atterris à côté du jeune soldat qui est déjà agenouillé devant ce vieil homme. J'observe attentivement la scène puis quand le soldat finit par se relever, le vieux monsieur s'approche de nous et commence à parler. Mes pupilles dorées se plantent dans celles de mon interlocuteur. À la fin de son discours, ma domestique et moi échangeons un regard entendu avant qu'elle ne se mette à parler en mon nom.
"Vous êtes en présence de la princesse Althéa Cassiopée Reinhart d'Erebor, la traiter comme une vulgaire paysanne est indigne de so..."
Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase.
"Ça suffit Rheya. Je pense que pour l'heure, il y a des choses plus importantes à régler."
Elle fronce les sourcils mais garde le silence. Lui tenant tout de même la main pour me sentir rassurée, je suis le dénommé Arandus tout en regardant autour de moi. Les soldats n'avaient pas l'air de respirer la joie de vivre, ils sont tous très intimidant et pas du tout rassurant. Je ne sais pas pourquoi mais quand le jeune soldat fut convié à nous suivre, je me sens légèrement rassurée. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai le sentiment que mon sort sera moins tragique s'il est à mes côtés. Je sais que ça semble ridicule mais pourtant c'est ce que je ressens.
Rien dans ce qui m'entoure n'est réjouissant, de la couleur des murs à leur architecture, tout est tellement lugubre... Heureusement, ce fut de courte durée. Au bout du couloir se trouvait une grande pièce chauffée grâce au feu qui crépitait dans la cheminée. À peine avais-je passé le pas de la porte que je sentais déjà une douce chaleur me réchauffer les os. J'en avais presque oublié le froid et mes douleurs tant tout ce qui m'arrive à chaque instant est incroyable. Il y a seulement quelques heures je pensais me réveiller dans mes draps de soie, au chaud avec un bon petit déjeuner qui n'attendrait que moi. Au lieu de ça, j'ai passé la nuit courbée sur un cheval à greloter jusqu'à ce que mes os ne ressentent plus le froid. Au vu du physique du vieil homme, je comprends pourquoi il a été choisi par ses pairs, il ressemble à un vieux sage qui aurait des tonnes d'histoires à raconter. Cela dit, rien que son visage raconte une histoire avec toutes ces cicatrices et son cache-œil.
Il s'adresse à moi et bien que je suis morte de peur, je ne peux le montrer, il faut que je reste forte et que je garde la tête haute, pour l'honneur de mon sang bleu mais aussi en la mémoire de Jaylon. Aussi, c'est courageusement que je fais un pas vers Arandus.
"Détruire mon carrosse et assassiner un de mes hommes était-ce vraiment nécessaire ? J'ai vécu la pire nuit de ma vie car je ne savais pas si je verrais de nouveau le soleil se lever ou non !"
J'avoue que c'est assez égoïste mais c'est la vérité. Je n'ai jamais été traitée de la sorte et cette nuit restera à jamais gravé dans ma mémoire. Je veux qu'il le sache même si j'imagine que ça ne bouleversera pas sa vie. Je l'écoute attentivement quand il parle de mes frères et sœurs, déjà parce que je suis surprise qu'il en sache autant sur eux mais aussi parce que je n'arrive pas à en croire mes oreilles. Ma fratrie est en train de s'entredéchirer pour avoir la couronne ! C'est tellement ridicule et stupide ! La couronne revient à Ugo, point à la ligne.
"Vous avez retrouvé Léna ! Me voilà rassurée ! Personne ne savait où est-ce qu'elle était passée et je craignais que le pire ne lui soit arrivé...."
Encore une fois, je l'écoute attentivement.
"Vous ? Vous pensez que vous et vos soldats vous allez réussir à tenir tête à mon frère Baal ? Vous avez perdu l'esprit ! Je ne sais pas ce qui cloche chez mon frère mais il est horrible ! Il est dangereux et diabolique ! Il n'aime personne si ce n'est lui-même et le pouvoir, il est cruel et sadique et n'hésitera pas à sacrifier chaque habitant de ce royaume dans une guerre sanglante si ça lui permettra de s'asseoir sur le trône ! Claudia est tout aussi folle !"
Je passe une main dans mes cheveux nerveusement, je n'étais pas prête à devoir parler avenir de mon pays...
"Ugo est le seul qui pourrait avoir les épaules assez solides pour être roi."
Je reste bouche-bée pendant quelques secondes.
"Votre altesse..."
Me chuchote Rheya tout en bousculant légèrement pour que je reprenne mes esprits.
"Moi ?! Moi ? Reine d'Erebor ?"
Je regarde autour de moi pour voir si on ne me fait pas une mauvaise blague.
"Vous avez perdu l'esprit ?! Jamais une femme ne s'est assise sur le trône. L'histoire nous enseigne qu'Erebor est née de la force et de la bravoure des hommes. Y mettre une femme serait inconcevable. Vous croyez que le peuple suivra une personne qu'ils jugeront faible et sans connaissance de sur comment diriger un royaume ?! Léna serait une bien meilleure reine que moi ! Je n'y connais rien à tout ça ! Je....Je suis la cinquième, vous croyez vraiment qu'un jour on m'a préparé à avoir la moindre responsabilité ?!"
Arandus nous dit qu'il ne sert à rien d'en discuter maintenant. Tout le monde est fatigué et encore sous la pression de la nuit sanglante que nous venons de passer. Un peu de repos ne me ferait pas de mal. Je soupire et garde les lèvres pincées en réfléchissant à tout ce que je viens d'apprendre. Mon visage se détend un instant quand le jeune Eliwood est chargé de ma sécurité. Bhein tiens, avec tous les soldats qui auraient pu se voir confier cette mission, il faut que ce soit celui qui m'intrigue le plus. Un rapide coup d'œil vers mon garde du corps avant de tourner la tête de l'autre côté rapidement, ne voulant absolument pas qu'il me voit en train de l'observer.
Alors que nous nous rendons vers nos appartements, Eliwood et un de ses compagnons marchent devant nous en discutant doucement. J'en fais de même avec ma domestique à vrai dire.
"Rheya, tout ça est complètement dingue ! On fonde beaucoup trop d'espoir en moi ! C'est une cause perdue d'avance ! Ugo est celui qui doit régner sur Erebor !"
"Du calme votre majesté, je comprends que vous soyez effrayée mais je suis sûre que vous ferez une reine parfaite."
"Non mais tu as perdu l'esprit ! Rheya ce n'est pas un jeu, on parle de l'avenir de tout un pays ! Tout ces villageois n'ont rien demandé à personne et vous voulez mettre leur vie entre mes mains, non mais ça ne va pas !"
Ma domestique reste silencieuse.
"Jaylon avait raison, si je me mariais avec un prince d'un autre royaume, peut-être que notre alliance renverserait celles de mes frères et sœurs et qui sait, peut être que mon époux fera un bon monarque..."
"Non mais vous vous entendez, princesse Althéa !"
Pas le temps de finir cette conversation, Eliwood s'arrête devant ce qui va être mes appartements. Je les remercie et Rheya et moi entrons, un rapide coup d'œil nous fait nous sentir à l'aise. Tout est très rudimentaire et masculin mais ça fera l'affaire.
"Reposez-vous un peu, je vais vous faire couler un bain."
Rheya est formidable, encore une fois je remercie le ciel de l'avoir mise sur mon chemin. Elle fait couler mon bain, m'aide à me déshabiller, elle me brosse les cheveux, me savonne le dos. Elle prépare mon lit et installe même un linge près de la cheminée pour qu'il soit chaud quand je sortirais de l'eau. Elle pense à tout.
"Je vous laisse barboter votre altesse, je reviens."
J'hoche la tête et la laisse partir même si je n'aime pas l'idée de me retrouver seule ici.
"Excusez-moi ! Ma maitresse est en train de faire sa toilette et j'aimerais savoir où est ce que je pourrais trouver des vêtements convenables qui pourraient l'habiller ? Vous comprenez bien qu'elle ne peut pas rester avec sa chemise de nuit, c'est totalement incongru."
J'admire encore une fois le courage de ma domestique qui n'a pas hésité à aller à la rencontre de ces machines à tuer dans l'unique but de me trouver une tenue convenable. Elle doit faire ma taille et est assez corpulente mais elle s'en fiche complètement, il en faut plus pour la faire trembler et son tempérament en impressionnera plus d'un, j'en suis sûre ! En tout cas, elle n'a pas hésité à arrêter deux soldats dans le couloir.
Pendant ce temps, je profite du fait d'être seule pour repenser à tout ça, je me remets en question, je remets toute ma vie en question ! Et je l'avoue.... je pleure un peu. Je suis toute seule, je n'ai pas à avoir honte.... Alors je pleure... encore et encore je pleure, je pleure la mort de mes parents, la perte de mon château et mon train de vie, je pleure la dislocation de ma fratrie et le destin qui m'attends. Je pleure jusqu'à ce que Rheya finisse par revenir.
Elle m'aida ensuite à me changer et me mit au lit. Comme à son habitude, elle me chante une berceuse et me borde jusqu'à ce que je m'endorme. Une fois fait, elle prend un siège et s'installe dans le couloir, devant ma porte comme pour monter la garde. Munie de son chapelet qu'elle presse entre ses doigts, elle prie. Oui, elle prie en veillant sur moi.
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Houmous
Sam 21 Nov - 16:08
Eliwood
J'ai 19 ans et je vis à Fort-Davokar, en Erebor. Dans la vie, je suis un jeune Jure-Guerre et je m'en sors à peu près. Sinon, de part mes voeux, je suis célibataire et je n'ai pas le choix. Jeune Jure-Guerre, je ne connais pas mes origines. J'ai toujours vécu dans Fort-Davokar et j'attends de trouver ma véritable cause...
Kingdom come deliverance
- La jeune princesse d’Erebor doit toujours être en sécurité, tu as compris Eliwood ? Si tu as besoin de repos ou de manger, ne la laisse pas seule et choisis avec soin un autre de tes frères pour te relayer. Il vaudra toujours mieux partager les honneurs d’avoir accompli ce serment que de devenir parjure et devoir te racheter par la suite. Sa situation est particulièrement dangereuse comme tu dois le savoir et on n’est jamais à l’abri qu’un frère honoré qui nous a récemment rejoints ne soit animé de mauvaises intentions à son encontre… Toutefois, je tenais à te féliciter pour avoir tenu ton premier serment. Tu es maintenant véritablement des nôtres ! Je suis sûr qu’il ne faudra pas bien longtemps pour que Baudry t’appelle « frère de bataille » comme tu m’as déjà confié le souhaiter…
- Merci, premier frère. Vous m’honorez par vos mots… Je ferai en sorte de ne pas décevoir vos attentes et de tenir parole. Si vous voulez bien m’excuser…
Après cela, il me laissa rentrer dans le bâtiment des frères honorés. Je dus supporter quelques regards surpris, brimades et froncements de sourcils. Les jeunes frères tels que moi n’étaient pas supposés pouvoir rentrer dans ces quartiers mais personne ne m’empêcha de déambuler, se doutant que cela avait à voir de près ou de loin avec l’installation récente de la jeune femme dans l’une des chambres de l’étage. Etant pour la première fois en ces lieux, je ne pus m’empêcher de découvrir avec stupéfaction la différence de traitement dont jouissaient les frères honorés. Les murs étaient ornés de nombreux oripeaux pris à des compagnies vaincues en bataille ou ramenés par de nouveaux frères honorés. Le sol et les murs comportaient des gravures diverses, effectuées par les nombreux guerriers qui avaient rejoint ce quart particulier des Jures-Guerres. Je fus même surpris de voir qu’ils avaient leurs propres chambres individuelles dans lesquelles ils avaient droit de conserver divers objets qui leur appartenaient. Même les frères de bataille, les intendants ou les archivistes ne vivaient pas dans un confort pareil, dans leurs quartiers attenants la grande salle. En comparaison, les baraquements des recrues n’étaient guère plus qu’un vaste dortoir qui suivait les variations du temps extérieur : humide et froid en hiver, sec à étouffant en été. Notre seul luxe était un accès direct à une salle d’eau collective taillée à même la roche des soubassements. Le contraste me fit comprendre à quel point leur mode de vie était marqué d’opulences dont je ne soupçonnai l’existence. Je vins à voir la domestique Rheya attendre, assise devant une porte de chambre et me figurai que ce devait être là qu’elles avaient été installées.
- Page, n’entre pas. Ma maitresse procède à ses ablutions, m’opposa-t-elle de suite, remarquant que j’allais entrer. Vous auriez pu vous montrer plus courtois lors de sa prise… Elle va être chamboulée et ne vous sera d’aucune utilité si jamais vous la malmenez encore de la sorte. Prenez garde à votre tenue et vos manières en sa présence, elle a grand besoin de visages amis en cette terre inconnue, me chuchota-t-elle également.
J’hochai simplement de la tête alors qu’elle déclamait ses conseils. J’avais été bluffé par sa performance. Comment se faisait-il qu’elle était si capable à cacher la vérité à la jeune princesse ? On m’avait mis au courant qu’une domestique avait été recrutée comme espionne pour faciliter sa récupération. Toute cette situation, elle la connaissait avant même qu’elle n’ait lieu… Cela donnait froid dans le dos et me faisait comprendre mieux l’un de nos préceptes : « Pour accomplir un serment, fais flèche de tous bois ». Les archivistes avaient du longtemps travailler ce qui s’était passé cette nuit… Elle se leva et entra dans la chambre après qu’un des frères de bataille qui l’avaient accompagnée jusqu’ici lui ait ramené une robe qui ne brillait ni par sa complexité, ni par ses couleurs chatoyantes, ni pas ses matières. Rheya soupira en secouant la tête en prenant l’habit entre ses mains. Ce n’était certainement qu’une pièce faite d’étoffe de laine simple, teintée faiblement de cochenille pour la majorité et de baies noires pour les fils. Ce genre de tenue n’était absolument pas à la hauteur d’une jeune femme de son rang mais il allait falloir faire avec… J’étais rassuré de deviner au travers de la toile du paravent la chevelure de la jeune femme. Tant qu’elle restait ainsi dans sa chambre, un frère de bataille à la porte, elle ne risquait rien alors je me décidai à partir pour également trouver quelqu’un qui pourrait m’assister dans mon devoir.
Le dortoir des « jeunes loups » comme certains l’appelaient, était déjà en pleine effervescence à mon arrivée. L’ombre du soleil avait déjà passé la cinquième heure sur le cadran et il était désormais temps pour tous de se nettoyer à la hâte sous la surveillance attentive du frère Severus. Comme à l’accoutumée, les plus avancés sur la voie avaient à se nettoyer en premier et à se préparer pour les premiers exercices de la journée, laissant leur couche nette. Toute la journée suivait une routine exigeante pour ceux qui grandissaient parmi les Jures-Guerres. Ils auraient à commencer par un entrainement physique de fond, construisant la musculature pour accompagner son développement. Il y avait ensuite le déjeuner dans la grande salle commune préparé par les frères intendants et une méditation de groupe autour d’un précepte fondateur de notre ordre écoutée et suivie attentivement par un frère archiviste. Alors que le soleil était déjà plus levé, d’autres exercices plus spécialisés, notamment à l’équitation, la tactique, la médecine, la cuisine, la chasse ou la philosophie occupaient le temps, entrecoupés d’un repas, de temps de pause et d’entretien des dortoirs. Seul l’entrainement aux armes s’imposait à tous, en début de soirée, dans la grande cour du bastion, même sous la pluie ou la neige. Nous devions tous rester bien en rang, répétant à la lettre des mouvements donnés par les maitres d’armes. C’était d’ailleurs une image saisissante de voir plusieurs centaines de personnes frapper dans le vent répétitivement de leur épée ou de leur lance, enfants comme vieillards. Le soir arrivait cependant bien vite et avec lui le repos des justes, l’un des rares temps libres pour les recrues. Ce quotidien rythmé et exigeant nous formait tous sans exception à devenir des éléments productifs des Jures-Guerres. De par son fonctionnement très global, personne n’avait vraiment à quitter l’ordre même s’il ne parvenait pas à atteindre le niveau requis pour pouvoir être frère de bataille. D’autres vies étaient possibles parmi nous et il n’était pas rare que des petits groupes de bons amis soient appelés à des vies très différentes. Pour ma part, j’avais toujours rêvé d’avoir le droit de porter les armes en tous temps et de partir dans de grandes aventures en tant que frère de bataille et visiblement, j’avais de bonnes raisons de croire que j’y parviendrais sous peu.
J’eus l’occasion de rejoindre mes amis qui se levaient en toute hâte pour aller se nettoyer et me joins à eux. J’allais avoir la permission très rare de couper les premières activités de la journée pour profiter d’un repos de juste. Minus, le premier, me demanda comment ça s’était passé. Je commençai mon petit récit sous des yeux admiratifs de Blake, Corin et Torke, mes amis de toujours.
- Et donc, nous avons fondu sur la plaine enneigée, sans la moindre peur ! La charrette était coincée et les gardes à pied n’avaient aucune chance. Arne mourut en se prenant une lance et grâce à Ymir, je pus éviter d’en prendre une dans la gorge par un mouvement rapide de ma hache… Je ne crois pas avoir répandu le sang moi-même, je n’en ai pas eu le temps, mais je me suis montré courageux ! Je l’ai été suffisamment pour qu’on me demande de m’occuper de la garde de la damoiselle. D’ailleurs, il me faudrait quelqu’un d’autre pour me relayer et partager les honneurs de ce serment. Je pense demander à Ivan, c’est lui que les maitres d’armes prennent le plus souvent en exemple pour nous et s’il ne s’était pas blessé le mois dernier, c’est à lui que serait revenu le droit de partir en expédition comme je l’ai fait…
- J’espère que tu n’y penses pas sérieusement, Eliwood, me répondit Blake. Il s’est blessé parce qu’il a glissé sur la neige ! Il est trop maladroit pour un travail si crucial… Mais si tu me demandes gentiment, j’accepterai peut-être de t’aider.
- Ah ah ah ! Mais écoutez-le se vanter celui-ci[/color], le railla Corin. Non, Eliwood, tu sais très bien qui tu dois privilégier… C’est même l’évidence !
- C’est bon de voir que je n’ai pas besoin d’appuyer ma candidature outre mesure, Corin, plaisanta Torke. Merci beaucoup !
Nous passions un petit temps à discuter sous le regard patient de Séverin qui connaissait le contenu de nos paroles sans avoir à les écouter. Il fut finalement adopté à la majorité que Torke s’occuperait de la garde lorsque je n’en serais pas capable. Cela sous-entendait pendant certaines périodes de la nuit et pendant que je prenais des repas ou m’entrainais. Après cela, je pris le temps de me coucher, à contre-courant de tout le monde qui s’en allait dans la cour. Je ne pus m’empêcher de me sentir particulièrement fier. Avais-je brillé dans cette mission ? Avais-je été un véritable Jure-Guerre pendant toute la nuit ? Je peinais à y croire et pourtant, il semblât que c’était enfin le cas. C’était un véritable couronnement qui faisait suite à des années d’entrainement acharné. Lorsque je fus réveillé, le soleil était déjà à son zénith. Je me préparai rapidement pour aller relever Torke à la porte de ma protégée, la jeune Althéa. Je sentis le sol se dérober sous mes pieds et mon cœur descendre dans mon abdomen en voyant qu’il n’y avait personne dans la chambre et devant… Il me fallut un long moment pour me rendre compte de mon erreur et qu’elle devait simplement être à table ou ailleurs dans le bâtiment commun. Je fus surpris d’entendre des hurlements que j’attribuai à la noble alors que j’arrivai dans le hall d’Hildilau.
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Cheval de Troie
Dim 22 Nov - 14:44
Althéa C. Reinhart
J'ai 17 ans et je vis à Erebor. Dans la vie, je suis une princesse royale et je m'en sortais plutôt bien. Sinon, je suis célibataire et je n'ai pas le temps ni l'envie de penser à l'amour. Je m'appelle Althéa Cassiopée Reinhart, je suis la fille du roi Urus et de la reine Safia d'Erebor. Je suis la dernière de ma fratrie, j'ai deux frères et deux sœurs ainées. Vivre dans une fratrie de cinq n'est pas facile tous les jours. Mes parents n'ont pas beaucoup de temps à me consacrer puisque je n'accèderai jamais à un poste important. Je ne serais qu'une simple princesse toute ma vie sauf si je fais un bon mariage. À l'inverse, mon frère ainé est promis à devenir roi un jour, mon second frère à l'épauler, mes sœurs à le conseiller et à lui trouver une épouse. Chacun a son rôle à jouer dans le bon fonctionnement de notre royaume. Tout le monde, sauf moi. Enfin, ça, c'est ce que je croyais.
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Je me suis réveillée peu de temps après midi. J'en suis la première surprise, mais j'ai bien dormi. Je veux dire, mes rêves étaient agités mais mon lit était confortable et chaud ce qui m'aura permis de ne pas passer une nuit trop mouvementée. Rheya essaye de faire au mieux pour me faire sentir comme chez moi. Elle tente de préserver nos habitudes c'est pourquoi je ne suis pas étonnée de voir qu'une bassine d'eau m'attend pour que je fasse un brin de toilette, ainsi qu'un petit plateau sur une petite table avec quelques fruits que l'on trouve par ici pour que je puisse manger un peu. Personnellement, je n'ai pas faim, je ne pense pas être capable de manger quoi que ce soit pour l'instant. Une fois prête pour la journée, ma fidèle domestique finit par taper à la porte et entrer.
"Avez-vous bien dormi votre altesse ?"
Je lui offre un petit sourire ainsi qu'un hochement de tête. Elle me regarde de haut en bas en soupirant.
"Cette robe n'est pas faite pour une princesse mais j'ai bien peur de ne pas trouver mieux hélas."
Je regarde le bout de tissus qui peut à peine être qualifié de robe.
"C'est vrai que ce n'est pas l'idéal mais de toute façon regarde autour de toi, j'aurai fait encore plus tache si je portais une robe élégante faite en fil d'or... Et toi, Rheya ? Est-ce que tout va bien ?"
Elle s'approcha doucement pour m'aider à me coiffer. De son naturel maternel et rassurant elle me dit calmement.
"Ne vous inquiétez pas pour moi, tout va bien et j'ai passé une nuit confortable, c'est déjà ça."
"Oui, ça m'aura presque fait oublier ma nuit sur ce cheval."
"Vous imaginez, vous, dormir sur un cheval !"
"Oui...."
"Je vous ai trouvé très courageuse, votre altesse."
"Ce n'était en rien du courage Rheya, j'étais si tétanisée par la peur et bouleversée par tout ce qui était en train d'arriver que je n'ai pas pensé une seule seconde à ma peur des chevaux..."
Bien sûr, elle ne trouva rien à dire là-dessus. Je soupire, me disant qu'attendre toujours d'elle qu'elle ait les bonnes paroles est peut-être trop lui en demander. De ma fratrie, je suis bien la seule à ne pas savoir monter à cheval. J'ai une peur bleue de ces animaux depuis que petite j'ai faillit me faire piétiner. Etant la cinquième, mon père n'a pas insisté pour me voir monter. Il n'aurait jamais permis à Ugo à Baal ou à Claudia d'avoir ce genre de peur. Comme quoi, il y a des avantages à ce que personne ne s'intéresse à vous.
"Vous n'avez pas touché à votre assiette ?"
Le visage tourné vers la fenêtre, je lui dis avec nonchalance :
"Je n'ai pas très faim."
"Et si nous essayions vous trouver une activité qui puisse vous occuper l'esprit ?"
Je souris faiblement.
"Je ne pense pas qu'ils aient une harpe quelque part ici..."
"Je ne pense pas non plus, mais ils ont d'innombrables ouvrages, vous pourrez peut-être trouver votre bonheur."
Des livres sur la guerre et comment devenir un bon soldat ?! Non merci. Soupire. Je juge trop rapidement et c'est indigne de moi.
"Bien. Pourquoi pas. Je serai ravie de voir de quels merveilleux ouvrages est remplie leur bibliothèque."
C'est donc dans un état d'esprit plus positif que j'accepte de sortir de ce qui est maintenant ma chambre.
"La princesse Althéa désire se rendre dans votre bibliothèque afin de se divertir quelque temps, peux-tu nous y conduire ?"
Le jeune soldat s'incline poliment en me voyant avant d'accepter de nous servir de guide jusqu'à la bibliothèque. Pendant que nous déambulons dans les couloirs, je croise parfois des Jures-Guerre, c'est bien comme ça qu'ils s'appellent ? Certains me regardent en souriant, d'autres me regardent avec méfiance mais je décide de ne pas y prêter attention, préférant regarder droit devant moi. Parfois, je m'autorise à admirer leur architecture qui est bien différente de celle de notre palais. Je me demande pourquoi, je me demande qui a construit cette bâtisse ? Ma curiosité revient, ainsi que ma soif d'apprendre, cette fois, j'ai vraiment envie d'aller voir ce qui se cache dans leur bibliothèque.
Nous devons traverser un hall pour nous rendre à destination mais très vite notre guide fut interpellé par l'un de ses compagnons. Il nous laissa planté là en s'excusant puis alla voir ce qu'on lui voulait.
"Je dois admettre, Rheya, que j'étais plutôt mitigée à l'idée de me rendre dans leur bibliothèque, mais en traversant un bout de leur fort, j'ai déjà envie d'en apprendre bien plus ! Ils doivent avoir des tonnes d'histoires passionnantes à raconter !"
"Et bien je suis ravie que vous ayez retrouvé votre enthousiasme, votre altesse et.... attention !"
"AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !"
Tous les hommes présents à ce moment là ont réveillé leur instinct de soldat et se sont tous mis au garde à vous, tout les sens en éveille prêt à bondir sur le premier ennemi en vu.
"Tout va bien ! Excusez-nous, la princesse Althéa a aperçu un rongeur."
Seigneur....Je me sens tellement honteuse et ridicule ! Tous ces hommes regardent la mort droit dans les yeux chaque jour et moi je bondis en hurlant à la vue d'un rongeur ! C'est moi qui ai envie de me cacher dans un trou maintenant.
"Je....Je suis désolée...."
Que dire de plus, j'ai été ridicule... et pour ceux qui ne me portaient déjà pas dans leur cœur, je ne pense pas avoir marqué des points. Je sens leur regard plein de jugement et je les vois bien chuchoter en retour à leur tâche...
"Plus de peur que de mal, votre altesse, vous en verrez d'autres et vous verrez qu'à force ça ne vous choquera plus !"
Me dit mon guide pour plaisanter, mais mes joues s'empourprent tellement je ne sais plus où me mettre, je pose mes mains sur mes bras comme pour essayer de me rassurer mais je suis un peu décourager de ma propre inutilité.
"J'ai été bête et ridicule d'alarmer tout le monde en hurlant de la sorte ! Je suis désolée..."
"Inutile de vous excuser, ce sont des choses qui arrivent, et j'imagine que vous ne deviez pas côtoyer beaucoup de rongeurs avant aujourd'hui."
Je regarde ailleurs honteusement et c'est là que je vois arriver Eliwood et à en croire son regard, il a l'air plutôt affolé mais subitement rassuré en nous voyant. Son compagnon suit mon regard et l'accueille avec enthousiasme.
"Aaah tu es enfin réveillé ! La princesse avait besoin de distraction et comme toujours je me suis occupé de tout ! Maintenant si tu veux bien, je vais aller vérifier que personne n'est toujours à ma part de déjeuner."
Et il s'en va, ce qui fait que c'est moi qui dois lui raconter ce qui vient de se passer ! Je commence à rougir honteusement, ma bouche s'assèche et mon cœur commence à s'emballer à l'idée d'être encore une fois ridicule.
"Je....Je..."
Commençais-je à bredouiller.
"Nous nous rendions dans votre bibliothèque quand Dame Reinhart a fait la rencontre d'un rongeur. Plus de peur que de mal et nous sommes désolées de la gêne occasionnée."
Rheya dit ça avec tellement d'aisance. En même temps ce n'est pas elle qui s'est mise à hurler à s'en décoller un poumon. Je soupire en restant piteusement derrière ma domestique. Dans ce genre de moment, je ne pense qu'à mes frères et sœurs qui se seraient fait une joie de m'enfoncer un peu plus dans ma gêne.
***
Eliwood est donc notre nouveau guide jusqu'à la bibliothèque et enfin je peux commencer à consulter leurs ouvrages. D'abord je commence par faire le tour de leur rayons pour en lire les titres sur les couvertures et je fus surprise de voir qu'ils étudiaient toutes sortes de matières et pas seulement l'art de la guerre.
"Je suis impressionnée par la quantité d'ouvrages que vous possédez. Il y en a sur quasiment tous les sujets c'est incroyable !"
Rheya profita de ce moment d'euphorie pour me prévenir qu'elle se retire quelques instants, le temps d'aller se ravitailler. Je lui dis de prendre le temps qu'il lui faut. Le jeune soldat est avec moi donc je présume que je ne risque rien. Il m'observe aller et venir entre les rayons, le sourire aux lèvres comme une enfant avec des jouets. Je rassemble quelques livres que je pose sur une table et je commence à les feuilleter, tous racontent l'Histoire, à différents moments, de différents royaumes. J'adore l'histoire, pour moi c'est en connaissant bien son passé que l'on peut éviter de faire les mêmes erreurs dans l'avenir. Ugo est de mon avis mais Baal dit que personne ne se souviendra de tous ces croulants mort de vieillesse. Son manque de respect reflète bien la noirceur de son âme.
Au bout d'un moment, je tombe sur un ouvrage qui raconte l'histoire des Jures-Guerre, je lève un regard gêné vers le jeune homme avant de vite le baisser sur les pages jaunies du livre. Finalement, prenant mon courage à deux mains, je me munis du livre et vais à la rencontre d'Eliwood.
"Je....Je suis tombée sur cet ouvrage mais, je crains de ne pas tout comprendre. Je me suis dit que vous, vous pourriez peut-être m'éclairer ?"
Le cœur de Rheya aurait lâché si elle m'avait vu parler directement à un soldat avec autant de proximité. C'est contre les règles d'usage d'une princesse. Seulement, nous sommes que tout les deux, inutiles de faire tant de cérémonial, sans compter qu'en ces heures sombres, j'ai beau ne l'avoir dit à personne, je me sens plus comme une réfugiée que comme une princesse.
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Houmous
Lun 23 Nov - 19:03
Eliwood
J'ai 19 ans et je vis à Fort-Davokar, en Erebor. Dans la vie, je suis un jeune Jure-Guerre et je m'en sors à peu près. Sinon, de part mes voeux, je suis célibataire et je n'ai pas le choix. Jeune Jure-Guerre, je ne connais pas mes origines. J'ai toujours vécu dans Fort-Davokar et j'attends de trouver ma véritable cause...
Kingdom come deliverance
J’étais rassuré de voir que tout allait bien. Je me doutais bien que Torke n’aurait pas laissé une situation dégénérer et n’aurait pas failli à son serment lui non plus… Entre amis, on l’appelait aussi le Corbeau du fait de sa chevelure noire de jais, de ses yeux bleus et de ses qualités évidentes d’observateur. De tous ceux qui arrivaient au terme de leur entrainement, c’était de loin celui qui avait la meilleure vue et qui savait se montrer le plus attentif, en faisant un archer particulièrement talentueux. C’était ces qualités qui m’avaient donné envie de le joindre à ma mission. Je me disais de plus que son naturel plus nonchalant saurait au moins un peu détendre la jeune femme, comme avait pu le suggérer sa servante. Malheureusement, c’était sans compter le fait que le changement s’avérait certainement trop fondamental pour elle. Aucun autre mode de vie n’était adapté pour quelqu’un qui avait été élevé dans et par le luxe.
Je l’accompagnai dans la grande bibliothèque des archivistes avec un certain malaise. Sans le moindre d’entre eux aux alentours, ça s’avérait être une grande responsabilité de fouler le sol de cette pièce grandiose. S’il y avait une religion dans notre ordre, c’était celle-ci car l’un des préceptes fondateurs des Jure-Guerres était de ne pas entrainer que son corps afin que la voie apparaisse plus clairement. Ainsi, la connaissance était l’un des buts de tout bon frère et certains des plus honorés dans ce domaine avaient la chance de pouvoir devenir archiviste de la grande bibliothèque. Ainsi, les vastes rayonnages, remplis d’éditions augmentées, commentées et recopiées régulièrement, m’apparaissaient comme un lieu sacré. La voir se promener et prendre des livres nombreux dans ses bras selon ses envies me mettait somme toute mal à l’aise. Néanmoins, je me voyais mal pouvoir lui interdire quoi que ce soit. De la réussite de cette mission dépendait certainement mon accession à des fonctions plus glorieuses et si jamais nous arrivions bien à nous entendre, elle pourrait probablement vanter mon exercice et faciliter ce genre de transition. De même, si elle venait à comprendre mieux auprès de qui elle se trouvait, elle aurait plus de faciliter à se comporter de la manière attendue par le maitre Arandus.
Lorsqu’elle vint me parler, ayant posé tous les livres qu’elle avait sélectionné sur une table à côté d’un pupitre, j’étais déjà un peu rassuré. Elle ne s’était pas montrée indélicate avec nos volumes et m’avait même semblé réellement intéressée par ce qu’elle pouvait trouver dans les étagères. Je pris le temps de venir m’asseoir avec elle pour répondre à sa demande. J’avais un peu étudié l’histoire de notre ordre alors j’étais en mesure de lui répondre.
- Ce livre que vous avez choisi, c’est un de nos livres les plus importants. Il n’en existe que quelques exemplaires et il est en constante évolution… Il relate l’exercice de chacun des maitres archivistes qui se sont succédé depuis notre fondation, il y a quatre siècles. Celui qui fonda notre ordre était le page d’un grand chevalier, expliquai-je en pointant un bas-relief représenté au premier chapitre. Hildilau était un seigneur de la lointaine Cornelia. C’était un homme influent dans son pays d’origine malgré son jeune âge mais c’était également un fameux guerrier qui savait se montrer impitoyable sur le champ de bataille. Selon la légende, les généraux qui lui faisaient face commençaient à sonner la retraite dès qu’ils voyaient son armure de l’ours. Il dut quitter son duché pour des raisons peu évidentes du point de vue des sources mais il est souvent évoqué une possible conspiration ou une invasion ayant mené à la disparition du royaume de son lige. Toujours est-il qu’il arpenta le monde jusqu’à arriver dans votre royaume d’Erebor et qu’il passa un accord avec l’un de vos ancêtres pour fonder le fort dans lequel vous vous trouvez. Votre ancêtre avait à l’esprit d’utiliser ce lieu comme un avant-poste qui lui permettrait d’exploiter les ressources naturelles de Davokar, la mer d’arbre qui s’étend à perte de vue de ce côté, expliquai-je en pointant dans la direction de l’un des murs de la pièce. Gaius, un jeune noble d’une famille mineure eut la chance de devenir son page puis son écuyer. Il apprit beaucoup à son contact et fonda l’ordre bien des années après que son sire soit reparti pour mourir sur la terre de ses ancêtres. Il nous nomma les Jures-guerres en l’honneur des dernières paroles d’Hildilau : « Que je meurs si je ne puis tenir mon serment ! ». Par la suite, le Roi annula ses prétentions sur Davokar à la suite de nombreux accidents coûteux et les Jures-Guerres devinrent un groupe mercenaire. La rupture entre la période où nous étions une garnison dépendant directement du pouvoir royal et ce que nous sommes désormais fut marqué d’un serment de Gaius que les Jures-Guerres ne mettraient jamais en péril la dynastie Reinhartienne et qu’elle servirait le jour où le Royaume en aurait le plus besoin. Voulez-vous que je vous explique d’autres choses ?
Je réfléchis à savoir si j’avais oublié de mentionner une part importante de notre histoire et me sentis satisfait du récit que j’avais fait. Les archivistes seraient certainement satisfaits s’ils m’entendaient faire ce genre de résumé. Nos traditions orientaient toujours mes pensées et mes agissements. On m’avait élevé depuis toujours dans ces idées et ces modes de pensée alors pour moi, ç’avait tout de naturel. Réfléchir d’une autre manière n’était plus pour moi chose aisée et c’était peut-être ma plus grande faille. Nombre des membres du royaume ne vivaient pas avec nos idéaux de justice et d’honneur strict. Connaitre les Jures-Guerres leur permettrait certainement de prendre avantage de nos codes moraux… J’y avais souvent pensé mais que ferai-je si j’étais mis dans une position où je n’avais d’autre choix que de briser une promesse ? Peu importait, je ne serais certainement jamais dans cette situation.
Arrivait bientôt la fin du temps du déjeuner et avec lui le début des enseignements spécialisés. Nous pouvions entendre de là où nous nous trouvions les flots de frères qui retournaient à leurs activités. En particulier, les frères archivistes arrivèrent bien vite et prirent les choses en main. Ils n’allaient certainement pas laisser une jeune femme, aussi noble soit-elle, avoir accès si facilement à la prunelle de leurs yeux. Arandus, lui-même, passa faire un tour dans la bibliothèque à la recherche d’un volume particulier de philosophie. Il fut surpris de voir que la princesse était ici en train de recevoir un cours particulier sur notre histoire. Néanmoins, il ne passa pas plus de temps et s’en alla avec un épais grimoire appelé « Le choix dans l’Ordre » signé par Gaius lui-même.
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Cheval de Troie
Dim 13 Déc - 11:52
Althéa C. Reinhart
J'ai 17 ans et je vis à Erebor. Dans la vie, je suis une princesse royale et je m'en sortais plutôt bien. Sinon, je suis célibataire et je n'ai pas le temps ni l'envie de penser à l'amour. Je m'appelle Althéa Cassiopée Reinhart, je suis la fille du roi Urus et de la reine Safia d'Erebor. Je suis la dernière de ma fratrie, j'ai deux frères et deux sœurs ainées. Vivre dans une fratrie de cinq n'est pas facile tous les jours. Mes parents n'ont pas beaucoup de temps à me consacrer puisque je n'accèderai jamais à un poste important. Je ne serais qu'une simple princesse toute ma vie sauf si je fais un bon mariage. À l'inverse, mon frère ainé est promis à devenir roi un jour, mon second frère à l'épauler, mes sœurs à le conseiller et à lui trouver une épouse. Chacun a son rôle à jouer dans le bon fonctionnement de notre royaume. Tout le monde, sauf moi. Enfin, ça, c'est ce que je croyais.
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En bonne princesse qui croit que tout lui est dû, je n'ai pas pensé une seule seconde que la bibliothèque puisse être un endroit sacré dans lequel je n'aurais normalement pas le droit de me trouver en toute liberté. Non, moi je me suis simplement dit que j'avais envie de lire donc pourquoi ne pas visiter leur bibliothèque. Soupire, c'est vrai que je suis une enfant gâtée et non seulement je ne le fais pas exprès mais en plus, ça n'a pas vraiment l'air de me déranger puisque je suis déjà en train de sélectionner des ouvrages qui m'intéressent. J'adore sentir le cuir de leur couverture. L'odeur du vieux papier et de la poussière, tout ça est quelque chose d'unique pour moi. Il n'y a rien de plus précieux qu'un vieil ouvrage qui contient la connaissance de nos ancêtres. Pour certains, genre mon frère, l'histoire n'est qu'une perte de temps, des leçons déjà passées dont il ne sert à rien d'en reparler. Pfffff. Idiot. Baal ne comprendra jamais l'importance des erreurs du passé. C'est grâce et à cause de ces leçons du passé que nous pouvons éviter de les reproduire dans l'avenir. Mais il n'y a pas que des mises en garde, il y a aussi tellement de sagesse dans un ouvrage, savoir comment vivaient et évoluaient nos ancêtres est une connaissance unique.
Assise à un pupitre, je pose tous les ouvrages en face de moi et commence par la lecture d'un en particulier. Il y a des passages que je ne comprends pas toujours et sur la marge, se trouve aussi quelques symboles qui me sont totalement inconnu. Aussi, j'ai beau me creuser la cervelle, je n'arrive pas à déchiffrer tout ce que ce livre essaye de me dire. Je me tourne donc vers le jeune Eliwood en espérant qu'il puisse m'aider à savoir plus sur les Jure-Guerre et sur le lieu où je me trouve.
Bhein tiens, forcément, je ne pouvais pas me contenter de prendre leur livre de cuisine, il fallait que je choisisse un des ouvrages les plus importants pour eux.... J'espère que ça ne les dérange pas que je le feuillette. Eliwood en tout cas, ne laisse rien paraitre de si j'ai fait une erreur ou non. Poliment, il commence même à me raconter l'histoire du premier archiviste de leur ordre. Je bois ses paroles tout en regardant les bas-reliefs qu'il me montre afin d'en savoir toujours plus.
"Aucun de mes précepteurs n'a fait mention de cet arrangement durant de mes leçons, j'en suis certaine !"
Jamais je n'aurais pu penser que des bouts d'Histoire ait pu nous être dissimulés.... Dans quel but ? Pourquoi est-ce que ces évènements ne figurent pas dans mes manuels ? J'espère trouver les réponses à mes questions en passant plus de temps parmi eux. J'écoute encore son discours en hochant la tête comprenant certaines choses.
"Alors vous avez tous prêtés serment de protéger ma famille ? Mais pourquoi ? Je veux dire, qu'a fait la couronne pour vous ? "
Les Jure-Guerre existent depuis tellement longtemps.... alors que je ne viens à peine d'en connaitre l'existence. C'est un comble ! Dire que je me vantais d'être celle qui avait le plus de connaissance dans ma fratrie, je me sens bien ridicule face à toute l'étendue du savoir qui m'est encore inconnu. Entre les quatre murs de ma chambre, je me sentais moins.... plus..... Soupire. Peu importe, je ne suis plus ni dans ma chambre, ni dans mon palais. Il faut que je commence à familiariser avec le monde et les gens qui m'entourent. J'ai l'impression d'être un poussin qui sort de l'œuf. Dire que tous ces hommes sont prêt à risquer leur vie pour moi qui serais capable de me blesser en glissant sur une feuille de chêne. Soupire. Je n'ose même pas regarder le jeune Eliwood d'y peur de lire dans son regard qu'il pense exactement la même chose sur ma condition. Le pauvre, quelle tâche ingrate que de devoir être mon garde du corps.
Je n'ai pas vraiment le temps de me lamenter sur mon sort, j'entends que le déjeuner est fini et que tout le monde s'apprête à retourner à leur occupation. Moi, je me contente de feuilleter encore le livre qui est sous mes yeux puis je me tourne vers le jeune homme.
"Pouvez-vous me dire comment est-ce qu'on devient un Jure-Guerre ? Racontez-moi comment vous en êtes arrivé là."
Dis-je en lui souriant poliment. Son expérience me permettra peut-être de mieux comprendre leur processeur d'intégration. Je me demande s'ils sont enrôlés depuis l'enfance ou non, est-ce qu'ils doivent avoir des prédispositions ou bien est-ce que n'importe qui peut y prétendre ? L'archiviste Arandus passe près de nous et je lui offre un petit sourire pour lui indiquer que tout va bien et que je prends plaisir à être ici, dans ce temple de nouveauté et de connaissance. Je ne sais pas combien de temps j'ai accaparé le jeune Jure-Guerre. En tout cas, suffisamment longtemps pour que Rheya paraisse surprise de me trouver encore ici. Elle me demande si j'ai besoin d'elle et face à ma réponse négative, me demande si elle peut se retirer. Elle ne me dit pas pourquoi et j'avoue ne pas avoir pensé à lui demander. Rheya ne m'a jamais rien caché, aussi, je n'ai pas l'habitude de la questionner. Elle me remercie puis s'en va.
***
Je finis par soupirer et par refermer le gros livre poussiéreux en face de moi. Cette fois ma tête est suffisamment pleine, j'ai besoin de penser à autre chose sinon je vais exploser.
"Pouvez-vous me conduire aux cuisines ?"
J'avoue que j'ai un petit creux et je serais prête à me mettre n'importe quoi sous la dent. Mais j'ai surtout envie de sucrée, même si je ne ferais pas la difficile, je veux essayer de tout faire pour vivre comme eux. Je me suis promise de ne pas être un boulet pour eux. Je ne serais pas aussi inutile que je l'ai été au palais. Je ne sais pas encore comment je pourrais me rendre utile mais je le ferais, c'est juré ! Mon royaume va imploser, mes frères et sœurs vont s'entretuer et la mémoire de nos parents sera bafouée. Tout ce pour quoi mon père s'est battu en tant que Roi, sera balayé d'un revers de main par la soif de pouvoir de mon frère Baal et par la cupidité et la perfidie de ma sœur Claudia.
Alors que nous marchons dans les grands couloirs, je regarde le sol en réfléchissant à tout ça. J'ai encore un peu de mal à y croire. Mais surtout, je me dis que chaque jour compte et que je ne devrais pas être ici et me cacher comme une lâche. Je ne sais pas ce que je devrai faire mais me cacher et envoyer des gens risquer leur vie pour moi, ce n'est pas ce que je veux.
Un sifflement me fait relever la tête et sortir de mes pensées. Alors que nous passons près d'une fenêtre, j'entends que plus bas, un entrainement se déroule. Par curiosité, je m'approche et contemple les prouesses des Jure-Guerre pour le tire à l'arc. Plus loin, certains s'entrainent au corps à corps. Mais le tire à l'arc est ce qui capte toute mon attention.
"Eliwood, êtes-vous bon tireur ?"
Mon visage est illuminé d'une excitation nouvelle. Je lui offre mon plus fabuleux sourire à l'idée de ce que j'allais lui demander.
"Est-ce que vous pourriez m'apprendre ? Mère disait qu'une princesse n'a pas à savoir tirer à l'arc. Que ça ne lui sera jamais utile..... Je commence à croire que Mère avait tout faut depuis le début...."
Mon visage se referme un peu au souvenir de tout ce que j'avais le droit ou non de faire simplement parce que je suis une fille ou une princesse. Mais je me rassure en me disant que tout cela est du passé. Maintenant, je ne laisserai personne me dire ce que je dois faire ou non. Et j'ai envie d'apprendre à tirer à l'arc ! L'idée que je puisse peut-être me rendre utile est le moteur qui me pousse à vouloir apprendre ! Je m'approche donc tout près de mon garde du corps en attendant sa réponse.
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Houmous
Mar 15 Déc - 23:06
Eliwood
J'ai 19 ans et je vis à Fort-Davokar, en Erebor. Dans la vie, je suis un jeune Jure-Guerre et je m'en sors à peu près. Sinon, de part mes voeux, je suis célibataire et je n'ai pas le choix. Jeune Jure-Guerre, je ne connais pas mes origines. J'ai toujours vécu dans Fort-Davokar et j'attends de trouver ma véritable cause...
Kingdom come deliverance
Après avoir pris le temps de l’assommer avec mes explications sur les origines de notre clan de mercenaires de haut standing, elle me demanda plus d’informations sur certains aspects de notre société. Cela fut bien à ma surprise dans la mesure où n’ayant connu que ce monde dans ma vie, je ne pouvais concevoir qu’on puisse être intéressé par les Jures Guerres. Cependant, on m’avait demandé de servir et de faire en sorte qu’elle ne passe pas un trop mauvais moment et je n’étais pas homme à questionner les ordres. Ainsi, je me lançai dans un autre laïus avec patience pour qu’elle comprenne qui nous sommes.
- Le lien entre le pouvoir royal et les Jures-Guerres n’est pas une chose très connue mais nous en parlons sans mal entre nous. Cela reste entre vous et moi mais c’est le type d’informations que vous recevriez grâce au testament de votre père si vous accédiez au trône… enfin, quand vous y accéderez plutôt… Toujours est-il que nous avons déjà agi plusieurs fois durant quasiment tous les règnes de votre lignée, et ce dans le plus grand secret. Nous sommes une force secrète du pouvoir et probablement qu’une partie du prestige de ce Royaume a été protégée par nous par le passé. Nous savons tous pourquoi nous allons nous battre pour vous et cela tient juste au fait de tenir un serment fait par Hildilau à votre glorieux ancêtre. Et nous mourrons s’il le faut dans la tâche mais nous offrirons la chance aux futurs membres de notre ordre de pouvoir perpétuer la tradition. Cela tient uniquement à ces mots prononcés il y a des siècles et nous n’avons besoin de rien de plus.
Je lui offris un sourire pour lui montrer ma bonne foi. Elle devait effectivement être perdue par le fait que personne ne soit au courant de notre existence à l’extérieur de ces murs. De mon propre jugement, je n’avais aucune raison de lui cacher car nous aurons à recevoir quelques-uns de ses ordres à l’avenir. J’étais tout à fait persuadé que maintenant qu’elle était notre partie elle monterait sur le trône un jour ou l’autre, un Jure-Guerre n’étant pas élevé avec la moindre notion que l’Ordre puisse être défait un jour. Partir au combat, c’était pour nous soit revenir avec la victoire, soit mourir pour permettre aux autres de le faire. Le doute étant absent et la peur inexistante, il n’y avait aucune raison pour que tout ne se déroule pas d’une manière souhaitable.
- Nous autres, les Jures-Guerres, nous sommes les enfants abandonnés aux quatre coins du Royaume et recueillis. Des frères sont présents dans chaque ville et sont chargés de sélectionner les enfants mâles bien portants pour les ramener à nous. Les enfants sont élevés par des frères gouvernants pendant les toutes premières années et dès qu’ils sont suffisamment âgés pour parler et marcher, ils se joignent à nous dans le dortoir des novices, lui expliquais-je en lui montrant le bâtiment par la fenêtre. La vie y est rude mais elle nous aide à devenir quelque chose de « différent ». On y apprend à lire, écrire et compter bien sûr mais notre apprentissage ne s’arrête pas là. Oui, nous sommes poussés à suivre un entrainement physique ardu pour pouvoir devenir des guerriers mais ce qui fait de nous des Jures-Guerres, c’est l’apprentissage de la philosophie et de la camaraderie, c’est la compréhension des énergies du monde et du cœur des hommes, celui de l’histoire également, la nôtre et celle du monde qui nous entoure. Notre enfance est pleine d’opportunités car nous sommes constamment observés par l’œil bienveillant du second frère. Il apprend à nous connaitre mieux que nous ne serons jamais capable de le faire et décèle nos forces et nos faiblesses en nous attribuant des charges en vue de devenir des membres productifs de notre société. Si un enfant se montre sociable et attentif aux besoins de ses camarades, il pourra devenir un gouvernant et s’occuper de maintenir en état notre petit monde. S’il se montre plus capable à la réflexion et dans les sciences, il aura la chance de peut-être pouvoir nous faire évoluer en développant nos futures tactiques, équipements et baraquements et de devenir un archiviste qui gardera à cœur nos traditions. Mais je dois avouer que ce dont j’ai toujours rêvé pour mon propre avenir, c’est que ma sagesse dans le maniement des armes et ma férocité dans les tactiques que j’emploie soit reconnu et que j’aie l’honneur de pouvoir devenir un frère de bataille. Lorsque vous m’avez vu pour la première fois, hier, et que je portais la hache, c’est que le second frère a fait confiance en ces qualités et qu’il a voulu me mettre à l’épreuve. Je pense avoir réussi à le satisfaire mais je n’en suis pas certain encore…
Je préférais ne pas parler spécialement de ma propre vie. L’individu passe après le groupe quand on vit dans ce genre de groupe. C’était du moins ma propre manière de voir les choses. La voyant commencer à bailler et à refermer les livres, je pris le temps d’aller les remettre à leur place précise. J’avais à cœur de ne pas m’attirer les foudres d’un archiviste en omettant de le faire… M’étant dépêché, je revins assez rapidement pour la suivre dans les couloirs, acquiesçant calmement à sa demande de la mener aux cuisines. Cette princesse commençait à avoir de plus en plus de demandes à avancer et se comportait comme si elle pouvait disposer de tout ici-bas… Je soupirais un peu en marchant dans les couloirs. Au bout d’un temps, je me rendis compte qu’elle n’était plus à côté de moi et qu’elle s’était arrêtée à une fenêtre, attirée par le son d’une flèche… Je commençais à croire qu’elle avait de piètres capacités de concentration et qu’elle se laissait déconcentrer par n’importe quoi.
- Vous ne souhaitez plus vous rendre aux cuisines pour vous sustenter ? Si vous voulez, je peux vous mener au champ de tir pour que vous appreniez à manier l’arc. Vous me pardonnerez certainement mon impudence en vous laissant entre les mains expertes de Torke. Je peux vous assurer qu’il est bien plus compétent que moi en la matière et qu’il saura faire de vous une redoutable archère !
Je commençai à tendre le bras pour l’inviter à me suivre jusqu’à la cour. Durant tout le trajet, je comptais sur le fait de lui raconter une anecdote sur les talents de tir de Torke pour la divertir et éviter qu’elle soit encore intéressée par une vue aléatoire qu’elle avait. L’histoire tournée autour d’un pari qui avait été fait sur une capacité vantée de longue date par Torke autour du fait qu’il soit capable de transpercer une pomme en plein vol. Lorsque nous arrivions dans la cour et que nous pouvions voir que la posture du principal intéressé et la concentration dans son regard, je me doutais qu’elle comprendrait que je n’avais pas menti. En effet, il avait cette étrange manière de ne pas tirer la corde de l’arc mais plutôt de pincer du bout des doigts, tout en tenant la flèche. De même, la flèche ne reposait pas sur son index mais sur son pouce. Enfin, lorsqu’il lâchait la corde et qu’elle venait revenir sur son avant-bras, il laissait littéralement la flèche couler le long de son pouce et son arc danser dans ses doigts. Malgré toute l’étrangeté de sa technique, la flèche parvenait au centre de la cible, quelques 30 mètres plus loin. Alors seulement, il soufflait pour la première fois en un long moment et prenait conscience de notre présence à ses côtés.
- Oh ! Vous vous ennuyiez déjà de moi, Princesse ?
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Univers fétiche : Réel - Disney - Fantasy - Surnaturel - Mythologie
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Cheval de Troie
Dim 17 Jan - 11:13
Althéa C. Reinhart
J'ai 17 ans et je vis à Erebor. Dans la vie, je suis une princesse royale et je m'en sortais plutôt bien. Sinon, je suis célibataire et je n'ai pas le temps ni l'envie de penser à l'amour. Je m'appelle Althéa Cassiopée Reinhart, je suis la fille du roi Urus et de la reine Safia d'Erebor. Je suis la dernière de ma fratrie, j'ai deux frères et deux sœurs ainées. Vivre dans une fratrie de cinq n'est pas facile tous les jours. Mes parents n'ont pas beaucoup de temps à me consacrer puisque je n'accèderai jamais à un poste important. Je ne serais qu'une simple princesse toute ma vie sauf si je fais un bon mariage. À l'inverse, mon frère ainé est promis à devenir roi un jour, mon second frère à l'épauler, mes sœurs à le conseiller et à lui trouver une épouse. Chacun a son rôle à jouer dans le bon fonctionnement de notre royaume. Tout le monde, sauf moi. Enfin, ça, c'est ce que je croyais.
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Je ne cesse de le questionner sur sa confrérie pour en apprendre un peu plus. Ma nature curieuse me pousse à m'intéresser à tout ce qui m'entoure, c'est vrai que cela a tendance à me rendre soit trop fouineuse soit trop distraite. Je n'aime pas faire la même chose pendant trop de temps, je me lasse. Oui, voilà, c'est ça, je me lasse rapidement des choses une fois que j'ai eu ma dose. Par exemple, j'ai beau être intéressée par tout ce que me raconte Eliwood, au bout d'un moment je ressens le besoin d'aérer mon esprit d'autre chose. Je le laisse donc terminer les explications que je lui avais demandées, je le regarde attentivement pour ne pas me laisser déconcentrer par autre chose. Je fronce les sourcils quand il parle de mon accès au trône. Personnellement, je continue de croire qu'Ugo occupera la place qu'occupait mon père et mon grand-père jadis. Qui pourrait croire que la dernière descendante du roi Urus montera un jour sur le trône ?! C'est ridicule ! Déjà parce que je n'ai reçu aucune formation pour être reine, ensuite, parce que je n'en ai pas envie et pour finir, parce que je crains de ne pas être à la hauteur, c'est du grand délire ! Je sens l'angoisse me perforer l'estomac à chaque fois que j'y pense. C'est du grand n'importe quoi, je ne serais jamais reine car je ne serais jamais utile à ce royaume qui a grand besoin d'ordre et de protection. Chaque habitant a besoin de savoir qu'il peut vivre en paix car on s'occupe de lui et le protège, vous pensez vraiment que je peux dégager ce genre de sentiment ? De confiance et de protection ?! Allons bon. Je ne partage pas mes pensées avec mon garde du corps, déjà parce que je les considère bien trop personnelle, mais surtout car j'ai peur qu'il ne me trouve encore plus inutile qu'il ne doit déjà le penser.
"Et bien.... Ma famille et tout le royaume avons de la chance de vous compter parmi nous. Je me sens encore plus honorée de connaitre votre existence et de pouvoir vous côtoyer de si près. C'est une chance inouïe et je vous en remercie. Je vous remercie pour tout ce que les Jure-Guerres ont apportés au royaume et à ma famille."
Je ne pense pas avoir pris le temps de les remercier une seule fois pour quoi que ce soit. Je me mordille la lèvre à cette idée, ai-je vraiment été si égocentrique pour ne pas avoir pris le temps de remercier ceux qui depuis des générations se battent pour ma famille ?! Je crois bien que oui. À ça, pour leur reprocher la mort de Jaylon, je n'ai pas perdu de temps ! Mais pour les remercier de ne pas m'avoir laissé entre les mains cruelles de mon frère, il n'y a plus personne ! Il m'offre un sourire rassurant et je tente de le lui rendre, un peu plus hésitant, mon sourire est tout de même délicat.
"Je comprends mieux pourquoi je n'ai jamais entendu parler de vous..."
Des orphelins... Tout s'explique. Je comprends mieux maintenant pourquoi personne n'entend parler d'eux. Ils sont recrutés depuis le plus jeune âge et élevés directement au sein des Jure-Guerres. Personne ne viendra les chercher ou les réclamer, ils grandissent dans leur nouvelle famille, dans le plus grand secret de tous. Je regarde le bâtiment par la fenêtre en hochant la tête.
"Vous êtes plus intelligents et instruits que tous les gardes réunis de mon château ! Vous pouvez en être fier, vos... gouvernants peuvent être fiers de vous. De vous tous !"
Je commence doucement mais surement à me familiariser avec leur vocabulaire. Les archivistes, les gouvernants, les frères de batailles, tout ça c'est nouveau pour moi mais terriblement passionnant à la fois. Quand il me parle de son rêve, je penche la tête sur le côté en le regardant, à chaque fois qu'il me parle de ce qu'il voudrait être plus tard, ses yeux se mettent à pétiller. Je pense qu'il n'en a même pas conscience, mais c'est mignon, ça prouve qu'il aime vraiment ce qu'il fait. Cependant, je finis par froncer les sourcils et à m'écarter de lui d'un pas quand il finit de parler. Je le fusille du regard.
"C'est donc vous qui avez tué Jaylon ? Pourquoi ? Il ne faisait que m'accompagner tout comme Rheya ! Vous l'avez tué sans hésiter !"
Je pose mes mains sur mes bras pour y trouver du réconfort. Cette nuit-la était horrible, la pire de toute ma vie et je pense que pour longtemps elle restera gravée dans ma mémoire. L'odeur du sang, le gout de la peur dans ma bouche, mon cœur qui palpitait à chaque fois que je me demandais si nous allions vivre ou mourir, la nuit passée sur le cheval.... Oui, cette nuit était horrible.... Jaylon n'aura même pas eu un enterrement digne de ce nom..... Je sais que c'est ridicule de penser à cela en temps de guerre mais c'est justement tout le problème de l'histoire, je ne suis pas faite pour penser à la guerre, ou à la stratégie ! Je ne suis pas faite pour penser à comment écraser mes ennemies ou à asseoir ma volonté ! Non moi je suis faite pour planter des fleurs, monter à cheval, soigner les ailes des oiseaux blessés..... Seigneur, tous ces hommes sont prêts à mourir pour moi et je ne leur suis d'aucune utilité.... Ils auraient sans doute mieux fait de me laisser dans la forêt... Soupire.
***
Quelques minutes plus tard, las de parler de tout ça, je lui demande s'il peut me conduire aux cuisines. Manger me fera peut-être oublier tout ce que je viens de vivre, d'apprendre et tout ce qu'on attend de moi. Je referme les épais ouvrages qui renferment les traditions d'Eliwood et de ses compagnons, je regarde le jeune homme remettre les livres à leur place avant de me diriger vers les couloirs. Il finit par me rattraper sans grande peine. Je reste silencieuse à ses côtés, me contentant d'avancer. En réalité, je me rends compte que mes journées risques d'être exactement les mêmes que celles au château.... Ennuyeuses, sans vie, sans intérêt... Si je ne fais rien, je vais sans doute devenir folle. Je commençais déjà à ne plus supporter ma vie routinière du château, mais si c'est pour vivre la même chose ici... Impossible ! C'est là que je l'entends, le bruit très significatif d'un arc et de flèches qui déchirent l'air avant de s'abattre plus loin sur une cible. Un sourire d'espoir nait sur mes lèvres alors que je me dirige vers ce magnifique bruit. Et c'est là que je les vois, les frères d'Eliwood qui s'entraine de différentes façons mais celui qui m'intéresse, c'est celui qui tire à l'arc et qui a l'air d'exceller dans ce domaine.
Je secoue la tête avec un grand sourire en le regardant.
"Non, merci. Plus tard. Pour l'instant je veux avoir ma première leçon de tir à l'arc !"
Eliwood m'annonça qu'il ne sera pas mon précepteur et je ne cache pas ma déception. J'ai commencé à prendre l'habitude à ce qu'il m'accompagne partout et je n'aime pas l'idée d'être laissée à un inconnu.
"Serez-vous au moins présent pour me voir m'entrainer ?"
Je ne pourrais lui en vouloir s'il voulait profiter de ce temps de sérénité, sans moi, pour vaquer à ses occupations, mais.... je ne pourrais jamais le lui avoue, j'ai envie qu'il reste près de moi. Dans cette vie totalement chaotique qui s'ouvre devant moi, Rheya et lui sont les deux choses les plus constantes qui m'entourent et les plus fiables... Mais je ne peux pas lui dire ça... Il ne pourrait pas comprendre, lui qui n'a peur de rien. Je fus surprise de le voir me tendre son bras et c'est en rougissant légèrement que j'accepte de me laisser conduire bras dessus bras dessous jusqu'à l'extérieur. J'écoute attentivement les histoires sur le fameux Torke.
"Rien que ça, une pomme en plein vol ? Essayez-vous de vous jouer de ma naïveté ? Car si c'est le cas, ça ne prend pas !"
Dis-je en plaisantant avant d'arriver devant Torke, nous tentons de ne pas le perturber pendant qu'il dégaine sa flèche comme s'il comprenait la parfaite harmonie entre l'air, la flèche et son arc. Et pour ne pas faire passer Eliwood pour un menteur, la flèche s'écrasa en plein cœur de la cible sous mon regard ébahit et admiratif ! J'en lâche le bras de mon garde du corps pour applaudir l'exploit. Il se retourne vers moi et me sourit, je lui offre mon plus sourire avant de m'avancer d'un pas.
"Il parait que vous êtes le meilleur archer, Eliwood lui-même m'a dit qu'il préférait me laisser entre vos mains. Alors je vous le demande, pourriez-vous m'apprendre à tirer à l'arc même si je n'en ai jamais touché un seul de ma vie ?"
J'ai terriblement envie d'apprendre mais je ne veux pas qu'il se sente obligé parce que je suis une princesse. S'il considère que je suis bien trop nulle pour apprendre quoi que ce soit, alors j'accepterai sa décision. J'apprendrais toute seule s'il ne veut pas m'enseigner. Tête haute, regard déterminé et sourire confiant, j'espère qu'il dira oui.
"Votre altesse, que faites-vous ?! Vous n'avez rien mangé de la journée et n'avez pas révisé vos leçons !"
Bhein tiens, je me demandais quand est-ce qu'elle allait finir par pointer le bout de son nez et par m'empêcher de m'amuser.
"Je le sais Rheya mais tout cela peut attendre, je vais avoir ma première leçon d'archère, tu te rends compte !"
Les mains sur ses hanches dodues, elle fronce les sourcils.
"Allons bon, à quoi cela vous servira de tirer à l'arc. Vous êtes une princesse ! Vous imaginez ce que votre mère aurait dit en vous voyant de la sorte..."
Exaspérée par le fait qu'elle veuille toujours me rappeler la place qui est la mienne, celle de la petite princesse dernière qui doit être irréprochable à défaut d'être inutile, mais j'en ai assez. J'en ai assez que l'on me dicte mes journées, ce que je dois dire, lire, porter, manger.
"Mère est morte. Père est mort également. Le royaume est à la limite de l'implosion et tu me demandes d'aller réviser mes poèmes et ma musique ?! C'est que toi aussi tu crois que je suis inutile...."
L'idée qu'elle puisse véritablement penser de moi que je ne suis bonne à rien, me fait vraiment mal au cœur...
"... Si c'est le cas, vas t'en, trouve-toi une occupation et laisse-moi tranquille."
Je me tourne vers Torke, bien décidée à ne pas bouger d'ici et à commencer ma leçon. Une vague de confiance vient de naitre en moi, c'est comme si tout mon corps me disait "Wouah, tu as enfin réussi à lui dire d'aller voir ailleurs si j'y suis ! Bravo ! Prochaine étape, prouver que je ne suis pas si incompétente qu'on veut bien le croire.... Et je vais commencer apprenant à être une archère redoutable !" Un sourire de confiance et de satisfaction se dessine sur mes lèvres alors que mon précepteur me tend un arc pour m'entrainer. Rheya n'en revient toujours pas de la façon dont je lui ai parlé mais au lieu d'être vexée, elle ressent une pointe de fierté à l'idée de me voir m'intéresser à des choses moins futiles qu'auparavant. Elle me regarde et se dit "Votre Altesse, je sais que vous feriez une reine exceptionnellement forte si vous vous mettez à croire plus souvent en vous.". Ma dame de compagnie reste à l'écart de notre entrainement mais non loin tout de même au cas où il m'arriverait quelques accidents.
"Bien, je suis toute ouïe, Monsieur Torke, pour ma première leçon."
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L'honneur des jures-guerre (feat. Cheval de Troie)