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Et puis t'as dansé avec moi (ft Clionestra)

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Clionestra
Lun 18 Sep - 0:20

Sand
Smith

J'ai 20 ans et je vis pour le moment à  Aspen Creek, USA. Dans la vie, je suis étudiant et je m'en sors. Sinon, grâce à ma timidité, je suis célibataire et de toute façon, je vois pas bien qui pourrait avoir envie d'être avec moi.

→ Joue en tant que gardien
→ A une petite soeur, River, de 10 ans
→ Sa mère travaille en tant que boulangère
→ Son père est un ivrogne qui a perdu son travail
→ Il est timide, à la limite de la maladie
→ Il est gentil, doux, serviable, aimable.
→ Il aimerait devenir assistant social
Il aimerait bien un coach comme elle. Elle a l’air naturel, le genre de personne qui motive… qui ne juge pas les autres sur leur poids, leur couleur ou leur taille. Elle serait le genre de personne qui booste les petits à faire du basket si c’était ce que leur cœur dicte. Elle était ce genre personne. Après, Sand n’était pas le genre de personne à voir « mal » une personne. Bien au contraire. Il voit tout le monde comme une personne pure, gentille, voir même adorable. Il part du principe que tout le monde est une bonne personne jusqu’à preuve du contraire. C’était pour ça que sa mère, lui et sa sœur, pardonnaient toujours leur père… Gordon (// :p) Smith avait des problèmes, et il pouvait se battre. Ils leur laissent la possibilité de changer. Même si, pour le moment, ni Sand ni sa mère ne savent la vérité que River leur cache bien précieusement au fond de sa tête.

Ce n’était, de toute façon, pas le temps de penser au sport, ou à l’âme de la jeune femme, ni même à sa sœur. Il était l’heure de la danse. C’était gênant … mais si elle le voulait, qui était-il pour refuser ? Elle ne demandait pas de danse serrée, ni même sensuelle. Elle ne demandait pas de break danse ou une chorégraphie qu’il aurait dû apprendre sur le tas. Elle demandait qu’à danser, et ça il pouvait lui offrir, et il allait lui offrir. Et ils dansent un peu. Sand avait un peu honte de pas pouvoir faire pire, mais il mit son cœur à l’ouvrage pour lui donner sa meilleure performance. Il sourit doucement quand elle parlait de River. River et Sand. Il avait envie de lui raconter l’histoire de l’heure prénom… Ce qui était stupide. Parce qu’elle s’en fiche, déjà, elle ne lui avait rien demandé … et en plus parce que tout le monde trouvait ça un peu pathétique … bien que l’histoire du choix de leur prénom expliquait en réalité absolument tout de leur caractère … et du genre de femme qu’est leur mère, aussi. Sand et River étaient fier de leur prénom, même si beaucoup s’en moque, même si beaucoup médise. Ils étaient timides, doux et calme, mais ils avaient aussi une capacité…. Quand il ne s’agissait pas de son père, ils pouvaient ignorer les commentaires narquois et les critiques non justifiés. Il ne savait pas quoi dire, il n’allait donc rien dire. Mais cette information ne pourrait pas être su par la jeune femme puisqu’un homme vient les déranger.

Il la suivit sans bruit, sans poser de question non plus. Il pouvait reconnaître le regard de quelqu’un qui veut fuir. Et tout comme il pouvait danser pour l’aider, il ne voyait pas d’inconvénient à courir pour l’aider à fuir quelqu’un. Il était plus intelligent que ce qu’on dirait. Il fit un signe de tête. Il savait qu’elle ne l’avait pas fait « à cause de lui », Sand… mais il se demandait pourtant pourquoi elle avait voulu qui la rejoigne.

- J’aurais pu le ralentir.

Cela ne l’aurait pas déranger du tout, de se retrouver entre un homme et la jeune femme. Mais il l’aurait fait. Cela ne serait pas la première fois qu’il se mettrait entre une personne violente et une femme… Pour ce qui était du Dale, il n’avait malheureusement pas de solution pour elle. Il faudrait prévenir les autorités compétentes, soit les organisateurs du camp, mais il doute que ça change quelque chose. Peut-être simplement demander à son copain de venir pour lui dire ? Même s’il venait de danser avec elle, est-ce que ça ne faisait pas de lui un meilleur adversaire que le dénommé « Dale » ? Il se demande et penche la tête dans une réflexion intense. Il penche la tête.

- Si je n’avais pas été là, tu aurais eu plus de latitude pour partir vite et n’aurait pas eu le moment d’hésitation que tu as eu…, fit-il remarquer en rougissant un peu.

Il avait bien vue qu’elle avait pris le temps de prendre son téléphone et d’éteindre la musique, puis se poser des questions sur le bien fondé d’une fuite « avec lui »… Donc. Il la regarde un instant, pour voir si elle était sérieuse dans la question qu’elle venait de poser, ou si c’était de la taquinerie. Sand, bien qu’il ne prenait pas mal les commentaires fait à son encontre, avait aussi beaucoup de mal à différencier la taquiner, de la mesquinerie, de la véritable question. Il la regarde une seconde de plus pour bien analyser son expression. C’était pour ça qu’il était bon en tant que gardien. Il arrivait à comprendre les expressions des joueurs, il pouvait définir celui qui allait faire un passe, de celui qui allait faire une feinte, de celui qui allait faire une attaque frontale. Il lui fallait simplement plus de temps quand la question se faisait pour une inconnue avec une question personnelle.

- Ma sœur m’attend. Je ne voulais pas venir, et rester avec elles. Mais ma mère a tenu à me payer ce camp parce qu’elle sait que j’aime jouer au foot.

Mais il aurait préféré être avec elles. Entre sa mère et son père. Ou entre sa sœur et son père. Il avait un peu, beaucoup l’impression d’avoir été lâche en acceptant de venir. Il lève la tête vers la lune, sent le sable le toucher à travers son jean. River et Sand. Il pouvait pardonner à son père. Mais il le faisait parce que sa sœur et sa mère le faisaient. C’était ce qu’il se disait parfois. Si elles n’étaient pas là, à vouloir le soigner et l’aider et le remettre sur le droit chemin … alors certainement qu’il l’aurait laissé simplement à l’abandon dans un caniveau dans l’espoir qu’une inondation langloustisse… et certainement qu’il se laisse mourir avec. Mourir par la noyade. Il paraît que c’était impossible. Que son cerveau obligeait le corps à revenir si on n’était pas tenu par un poids. Sand doute. Il pense qu’il pourrait clairement mourir. Aller dans l’eau, maintenant, se noyer en buvant la tasse, arriver au fond. Et là, encore, il ne pourrait pas lâcher le hurlement de haine qu’il ressent au fond de lui. Comme une maladie, sa colère gronde mais n’explose pas. Parce qu’il ne doit pas laisser la colère faire de lui une personne comme son père. Jamais.

- Je pense qu’on peut considérer que River est un pot-de-colle, finit-il par murmurer vers la lune.

C’était une belle nuit. Trop belle pour être ici, avec de parfaits inconnues dont les soucis allaient augmenter ses pressions. Il n’était pas contre aider les autres … mais il savait qu’il était une éponge impossible à essorer … et qu’il allait exploser s’il faisait trop attention aux autres. C’était aussi une raison de sa timidité. La peur d’avoir la personne de trop. Celle qu’il ne peut pas aider. Celle qui lui donnera le dernier petit coup de pouce mental pour se noyer.


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Senara
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Région : J'habite en théorie, parce qu'en théorie tout se passe bien
Crédits : avatar (senara) signature (crackintime) texte (Palaye Royale)

Univers fétiche : Réel, urban fantasy, fantastique (Superhero, Harry Potter), jeu vidéo (Dragon Age, Greedfall, DBH), crossover, switch gender, histoire alternative
Préférence de jeu : Les deux
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Senara
Lun 18 Sep - 15:38

Annabeth
Monroe

J'ai 20 ans et je vis à Portland, en Oregon. Dans la vie, je suis étudiante et serveuse dans un café et je m'en sors bien. Sinon, pour contrer les attentes sociales de mon entourage, je suis officiellement en couple mais officieusement célibataire et je le vis plutôt bien puisque ça me permet d'être tranquille.

Et puis t'as dansé avec moi (ft Clionestra) - Page 2 1152
est la seconde fille d'une fratrie de trois enfants.
ses parents sont aisés mais lui ont appris la valeur de l'argent et du travail.
elle aimerait devenir coach sportif, mais hésite avec un métier plus prestigieux comme médecin ou avocat.
souffre de trouble bipolaire non diagnostiqué.
Quoi qu’il se passe, la réalité venait toujours rattraper les rêves. On avait beau regarder les étoiles, le soleil finissait invariablement par venir nous éblouir, et nous forcer à regarder ailleurs. C’était exactement la sensation qui étreignait Annabeth à cet instant précis. Cette danse improvisée et la douceur qui se dégageait de son cavalier lui donnait le sentiment qu’elle venait de quitter ce monde superficiel de souffrances pour toucher d’un peu plus près la sérénité ultime de son existence. Elle pourrait être en train de danser au milieu des comètes qu’elle n’en serait pas étonnée. Après tout, n’était-ce pas sa place ? Annabeth n’appartenait pas à ce monde. Elle venait d’ailleurs, elle en était certaine. Elle venait d’un endroit où tout ce qui faisait mal n’existait pas, et où la gentillesse et la bienveillance étaient la norme. Fermant les yeux, elle rejoignit un autre univers, le sien. Entourée par ce sentiment de bien-être, plus rien d’horrible ne pouvait l’atteindre. Jusqu’à ce que... tout vole en éclat à la simple entente de son prénom. Fini la quiétude, terminé les rêves d’un monde meilleur, Annabeth perdait ses ailes pour retomber sur cette terre de chagrin. Cet instant arraché à la réalité resterait précieux dans sa mémoire et dans son cœur fêlé, mais il n’était plus question de bonheur. Non, il était désormais l’heure de quitter les lieux et le plus vite possible. Et dans son urgence, elle hésita à emmener cet ange qui l’avait aidée à rejoindre les couleurs du ciel.

Les conduisant finalement jusqu’à la plage, Annabeth lui expliqua les raisons de son départ précipité. Après tout, elle l’avait entrainé avec lui dans cette galère donc c’était bien normal qu’elle lui donne des éclaircissements sur ce qui venait de se passer. Sand avança alors l’hypothèse qu’il aurait pu le ralentir, plutôt qu’ils fuient ensemble. Annabeth l’observa d’abord un instant avant d’hocher la tête. Peut-être aurait-il pu, oui. Mais il aurait surtout pu se faire agresser par ce dingue. La brune n’était pas encore complètement stupide et, sans être parano, elle se doutait du pourquoi Dale était venu là, dans les bois. Il devait être en train de la chercher et, en se renseignant auprès de tous les vacanciers qu’il croisait, on avait dû lui dire qu’on l’avait aperçue en train de partir avec un garçon. Inutile de sortir d’Harvard, de Stanford ou de Yale pour comprendre qu’il était certainement animé par la jalousie. Autant dire que si d’ordinaire il frappait déjà avant de parler, lorsqu’il était énervé, il devait vraiment faire mal quand il cognait sur quelqu’un. Alors non, elle n’avait pas voulu infliger ça à Sand qui ne demandait rien à personne, sauf à faire plaisir.

Elle le remercia d’ailleurs de l’avoir amenée à l’orée de la forêt, loin des regards curieux, ce qui leur avait permis de l’esquiver sans dommage. C’est alors que Sand fit remarquer qu’elle avait hésité à lui demander de la suivre. Ça sonna comme un reproche à ses oreilles, et ce revirement la laissa interdite. Qu’était-elle sensée lui répondre ? Que son hésitation provenait de sa peur de Dale ? Qu’elle avait d’abord songé à le laisser dans les bois pour qu’il puisse retourner à la fête, histoire de ne pas le mêler à ses problèmes, avant de réaliser que Dale s’en prendrait à lui si par malheur il tombait dessus ? Ne trouvant aucune réponse satisfaisante et blessée parce ce qu’il laissait entendre, Annabeth détourna le regard. Son cerveau se mit à tourner à cent à l’heure. Qu’avait-elle raté ? Peut-être que la douceur et la bienveillance de Sand avaient des limites, en fin de compte. Ou peut-être qu’elle avait oublié que lui-aussi possédait des sentiments et qu’il était loin d’être bête. Tentant de changer de sujet, elle lui demanda alors s’il avait quelqu’un dans sa vie, tout en se doutant que c’était loin d’être le meilleur thème à aborder. Il lui parla alors de sa sœur, de sa mère, et des raisons de sa présence ici. Annabeth remarqua qu’une fois de plus il ne parla pas de son père, et une fois de plus, elle décida de ne pas relever. Elle ne trouva pas non quoi dire d’autre. Le charme était rompu et elle commençait à se sentir mal à l’aise.

Posant son regard sur l’onde sombre qui leur faisait face, Annabeth laissa son esprit partir à la dérive. Elle aimerait s’allonger, là, faire la planche tandis que la moitié de son visage serait immergé et qu’un silence infini la laisserait en face-à-face avec elle-même. Le bruit assourdissant de l’humanité disparaitrait et, peu à peu, elle disparaitrait aussi, elle se laisserait effacer. Cette simple pensée lui fit du bien. Savoir que tout n’était pas éternel était une consolation. Parce que ça signifiait que la douleur non plus ne serait pas permanente. Après un moment de long silence, Annabeth reporta son attention sur Sand.

« Au fait, faudrait peut-être que je te rende ton portable. » fit-elle en le sortant de sa poche et en lui tendant.

Elle prit soin de ne pas croiser son regard cette fois-ci, perdue en elle-même, car consciente qu’elle l’avait blessé en hésitant de l’emmener avec elle tout à l’heure, tout autant qu’il l’avait blessée par ses propos.

« Désolée pour tout ça. Tu demandais rien à personne, et je suis arrivée avec... »

Avec quoi au juste ? L’envie de l’aider à s’intégrer et à ne pas passer la soirée seul ? Annabeth avait l’impression que cette version d’elle datait d’il y a un millénaire. L’arrivée de Dale puis les paroles de Sand venaient de la propulser de plein fouet dans cette part sombre et mélancolique qu’elle tentait vainement de distancer. La brune décida donc de se lever et s’essuya les fesses pour en faire partir le sable.

« Merci pour la soirée. Je pense que je vais aller me coucher maintenant... Et je suis à peu près sûre que la fête n’est pas finie si tu veux y retourner. »

Annabeth se sentait coupable de l’en avoir arraché et espérait qu’il oublie rapidement ce qui s’était passé. Mais elle était plutôt confiante sur ce dernier point. Après tout, ce n’était qu’un camp de vacances et ils reprendraient bien assez vite leur vie chacun de leur côté.

« A plus ! Bonne nuit ! » lança-t-elle avec un petit signe de la main.

Puis elle tourna les talons et effaça tout sourire de son visage, le remplaçant par la tristesse et l’affliction que son cœur ressentait. Après plusieurs mètres, elle attrapa son téléphone et chercha Mike dans ses contacts. Elle avait besoin d’un soutient pour ne pas sombrer. Elle avait besoin de son confident pour laisser échapper ses larmes et retrouver une certaine stabilité émotionnelle. Pourtant... elle décida de le ranger et disparut dans la nuit.

***

Quelques jours après cette horrible soirée, Annabeth se sentait toujours comme anesthésiée. Ses pensées avaient quitté le navire, sa motivation et son courage s’étaient noyés et elle n’avait de cesse de rechercher la solitude pour se protéger des autres. A vrai dire, elle ne savait même pas comment elle faisait pour assister aux entrainements, à sourire et à agir normalement alors qu’elle avait juste envie de s’enfuir, de courir sans jamais s’arrêter et de simplement s’éteindre. Et ce soir fut comme les précédents. Annabeth esquiva la fin d’après-midi et la soirée entre amis en affirmant qu’elle était fatiguée et qu’elle devait appeler son petit-ami qui lui manquait énormément. Dans les faits, elle se laissait mourir dans son lit avant de ramper jusqu’à un coin de la plage où personne n’allait jamais, histoire de faire croire qu’elle bougeait, qu’elle allait bien. Il lui était même arrivé de s’endormir là, seule et l’âme en vrac, avant d’être réveillée par la fraîcheur de la nuit. Mais même là, elle ne trouvait pas le courage de rentrer dans son bungalow. A la place, c’était plus facile de mentir et de jouer les cachottières en prétendant s’être baladée avec un garçon. Apparemment, les amours de vacances excusaient sa « tromperie » parce que ce n’était qu’une erreur de jeunesse et qu’après tout, elle avait bien le droit de s’amuser, d’autant que son mec devait faire la même chose. Charmant, vraiment. Mais Annabeth ne comptait pas aller contre des affirmations qui l’arrangeaient.

Marchant sur le bord de la plage déserte, les vagues venant lui lécher les pieds, la brune ne prêtait plus attention au monde qui l’entourait. A défaut d’être, elle se contentait de ressentir. Elle avait le vague-à-l ’âme, la fuite dans les idées, et un océan de désolation érodait chaque seconde un peu plus son cœur.


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Lun 18 Sep - 16:54

Sand
Smith

J'ai 20 ans et je vis pour le moment à  Aspen Creek, USA. Dans la vie, je suis étudiant et je m'en sors. Sinon, grâce à ma timidité, je suis célibataire et de toute façon, je vois pas bien qui pourrait avoir envie d'être avec moi.

→ Joue en tant que gardien
→ A une petite soeur, River, de 10 ans
→ Sa mère travaille en tant que boulangère
→ Son père est un ivrogne qui a perdu son travail
→ Il est timide, à la limite de la maladie
→ Il est gentil, doux, serviable, aimable.
→ Il aimerait devenir assistant social
Il n’avait pas remarqué, Sand, qu’il l’avait blessé par ses paroles. Parce qu’il n’avait qu’énoncé une vérité vraie. Elle avait pris plus de temps pour lui. Sans lui au milieu, elle aurait pu partir plus simplement. S’il y avait un reproche à faire, c’était à lui-même qu’il se le ferait. Parce qu’il aurait été au milieu. Entre elle et sa libération. Mais il ne le remarque pas. Pour lui, ce n’était pas grave d’hésiter, de ne pas tout savoir tout de suite. Rien n’était grave. Il prit son portable et fit un petit sourire de gratitude. Il la remercie doucement il n’était pas blessé lui. Il comprenait qu’on hésite à le prendre. Et c’était parce qu’il comprenait que la jeune femme hésite qu’il ne comprenait pas. Il la regarde.

- Ne t’en fais. Je suis simplement désolé d’avoir été un frein.

C’était ça, le problème du quiproquo. Il se voyait comme un frein. Il s’était vue comme un frein, donc… si elle l’avait simplement laissé, ce qui aurait été logique, alors la jeune femme aurait même pu rentrer dans sa chambre. Il la regarde se relever.

- Bonne nuit Annabeth, et merci à toi.

Il fit un nouveau sourire avant de la laisser partir. Il ne comptait pas repartir à la fête. A la place de quoi, il attendit de la voir disparaître dans la nuit avant de se déshabiller. Sur son dos, des marques de coups, beaucoup trop, des bleus. Il frissonne et cache ses habits pour rejoindre l’eau. Il nagea de longues minutes, allant loin… Plus loin que ce qu’il n’aurait dû. Il avait oublié de lui demander son numéro de téléphone … mais … pourquoi voudrait-elle donner son numéro à un homme comme lui. Il enleva l’air de ses poumons et disparu dans la mer. Il était si fatigué.

**

Des jours plus tard, la vie de Sand n’avait pas été très différente de tout le temps. Il n’était pas réellement intégré dans son équipe. Pour cause, comme il l’avait prévu, ils avaient l’habitude de leur gardien de but. Ils ne voulaient pas de Sand. Il n’osait pas leur parler. Il n’osait pas leur dire mais il faisait, comme toujours, son maximum pour être une bonne personne. Il ne parlait pas trop aux gens. Ils les évitaient mais étaient connus pour être l’homme serviable. Tout le monde savait que, si on avait besoin, Sand aidait. Il était d’ailleurs le seul qui range le matériel à la fin. Il le fait aussi pour les cheerleader.

Et parfois … il la voit. Il se demande pourquoi elle est venu la voir. Ou si c’était lui qui avait mal compris. Il n’avait jamais eu trop d’amis … mais il ne semblait pas qu’elle soit son amie. Elle ne lui souriait pas. Il ne sait même pas si elle le voyait. Peut-être que c’était ça. Il était resté éloigné de tout, il ne parlait à personne, mais il nettoyait toujours. Les poubelles de son bungalow, qu’il partageait avec trois personnes, étaient toujours propre. Il faisait le ménage. Et ça ne le dérangeait pas de faire le ménage pour les autres.

On pourrait croire qu’il se faisait marcher sur les pieds, qu’il se laissait faire … mais non. Il préférait réellement nettoyer les cheveux dans les bombes de douches que d’aller à une fête dont il se sentirait, de toute façon, exclus. Il avait parlé à sa sœur récemment. Elle l’appelait souvent, sa mère aussi… et son père lui avait envoyé quelques dizaines de messages en lui rappelant qu’il serait mieux mort. Il n’avait rien dit. Alors qu’il était en train de passer le balai, une fille se mit à parler.

- Merde, j’ai oublié de rendre son élastique à Annabeth. Elle me l’a prêté pendant l’entrainement.

Un type de son équipe lui dit que ce n’était pas grave, qu’elle lui rendrait plus tard, ce à quoi la fille répondu avec passion que sinon, elle allait oublier… Et qu’elle n’aimait pas oublié de rendre ce qu’on lui prête. L’homme attrapa l’élastique et l’envoya sur Sand.

- Tu sais qui est Annabeth ? Tu pourrais la chercher pour Ali et lui rendre ?
- Mais ! On ne demande pas les choses comme ça. sauf qu'elle ne demande pas du tout, elle.

Claude, un con qui était étrangement pote avec Dale, haussa les épaules avant de mettre son bras sur celles de la jeune femme. Il explique que de toute façon, Sand le fera. Sand regarda l’élastique dans sa main. Il savait qui l’avait emprunté, mais il se demande vraiment s’il ne devrait pas éviter. La jeune femme était parti pour téléphoner, non ? Pour être avec son petit copain ? Il ne sait pas, il avait entendu des rumeurs, mais il ne croyait que ce qu’il voyait… Alors il finit de passer le balais et sorti. Il chercha la jeune femme, elle n’était pas à la fête mais elle pouvait être ailleurs. Il revient là où ils avaient dansé ensemble. Peut-être que c’était ça ? Ce qui l’avait empêché de revenir vers lui ? Il avait dansé terriblement mal et elle avait honte de revenir vers lui ? Et lui ? Il ne pouvait décemment pas s’approcher d’elle, puisqu’il savait n’être qu’une merde. Il regarde son téléphone qui sonne d’un message de son père. Tiens, bizarrement il avait le droit à ce message-là. « Tu n’es qu’une merde, ne t’étonne pas si ta mère et ta sœur ne veuillent plus de toi, non plus ». C’était quelque chose qu’il faisait souvent. Il essayait de faire croire que sa mère et sa sœur pensaient comme lui. Mais il savait la vérité. Parfois il doutait. Mais il savait. Sa sœur et sa mère ne pensaient pas du tout comme son père. Rangeant à nouveau son téléphone, il se dirigea vers la plage. Ils s’étaient séparés ici…

Et il la trouve. Il s’approche mais ne parle pas tout de suite. Dans ses yeux, il voit quelque chose qui ressemble à de la détresse et de la souffrance. Il n’aime pas le voir dans les yeux de la jeune femme. Il ne sait pas quoi faire pour l’aider. Il devait l’aider. Même s’il devait se blesser. Il se plante devant elle en la regardant clairement dans les yeux.

- Tu vas bien ?

Il était conscient aussi que c’était de sa faute, à lui, d’avoir été si nul des jours auparavant, qu’elle n’était pas resté son ami. Mais il ne pouvait pas pleurer. Sand ne pleurait plus depuis des années. Depuis la naissance de sa sœur quand il avait dix ans, en réalité. Il s’était dit, quand sa sœur était apparue dans ce monde, qu’il se laisserait écartelé pour elle. Et qu’il ferait un monde meilleur pour elle. Et pour faire un monde meilleur, il fallait accepter d’étouffer ses propres sentiments pour ne laisser que l’aide et la tranquillité. Il cherche l’élastique dans sa poche et lui tend.

- Ta coéquipière avait peur d’oublier de te le rendre, alors je suis venu. J’aurais peut-être dû lui dire que tu ne voulais pas être mon amie …

Bien que personne n’aurait compris en quoi ça importe. Personne ne voulait être son ami. Il le savait. Son téléphone sonna à nouveau d’un SMS, et il savait qu’il en lirait un nouveau message blessant de la part de son père… Mais il n’avait pas envie de s’occuper de son père. Pour faire un monde meilleur, il fallait surtout s’occuper des bonnes personnes. Et même si Annabeth ne le voulait pas en tant qu’ami … il voulait l’aider.

- Si tu veux frapper, tu peux me frapper, proposa-t-il doucement conscient que la tristesse allait souvent de paire avec la colère.

Et que c’était exactement comme ça que son père diminue sa colère et sa tristesse sur lui. C’était comme ça… Et il se sentait à nouveau médiocre de n’être qu’un sac de frappe pour son géniteur. Mais il valait mieux lui que River, qui n’avait été « que » gifler pour le moment. Ou sa mère, qui avait eu plus mais Sand l’ignorait totalement. Mais ça ne le dérangeait pas de l’être pour d’autres personnes. Tant qu’à souffrir, il pouvait se laisser frapper par qui en avait le besoin.


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Lun 18 Sep - 19:17

Annabeth
Monroe

J'ai 20 ans et je vis à Portland, en Oregon. Dans la vie, je suis étudiante et serveuse dans un café et je m'en sors bien. Sinon, pour contrer les attentes sociales de mon entourage, je suis officiellement en couple mais officieusement célibataire et je le vis plutôt bien puisque ça me permet d'être tranquille.

Et puis t'as dansé avec moi (ft Clionestra) - Page 2 1152
est la seconde fille d'une fratrie de trois enfants.
ses parents sont aisés mais lui ont appris la valeur de l'argent et du travail.
elle aimerait devenir coach sportif, mais hésite avec un métier plus prestigieux comme médecin ou avocat.
souffre de trouble bipolaire non diagnostiqué.
Inventer des excuses, ça n’avait jamais été son truc. Annabeth se caractérisait d’ordinaire par son honnêteté mais... depuis qu’un mal-être s’était invité dans sa tête, ça aussi, ça avait changé. Dans les bons jours, elle retrouvait celle qu’elle avait toujours été : avenante, amicale, taquine et empathique. Et puis dans les autres jours... eh bien, elle mentait. Aux autres bien sûr, mais à elle aussi. Elle plaquait un sourire sur ses lèvres, s’obligeait à rire et à s’intéresser à la vie de son entourage, miroir parfait de ce qu’elle devait être, de ce qu’on attendait d’elle. Annabeth donnait ainsi le change avec une incroyablement facilité, ce qui la déstabilisait elle-même quand elle y pensait. Comment parvenait-elle à agir aussi normalement alors qu’elle avait envie de fondre en larmes ? A parler avec les autres de tout et de rien, alors qu’elle avait envie de les frapper et de s’enfuir loin pour ne jamais revenir ? Annabeth n’était plus la gentille petite brune souriante toujours à l’écoute de ses camarades. Non, elle était devenue défectueuse. Quelque chose n’allait pas, et personne ne le remarquait. Mais comment leur en vouloir, alors que c’était arrivé comme ça, du jour au lendemain et qu’elle-même avait mis du temps à s’en apercevoir ? Néanmoins le problème était bien là maintenant. Elle était fausse, défaillante. Elle avait été brisée, et les morceaux, même recollés, n’étaient plus à leur place d’origine. Annabeth se sentait comme une mosaïque dont les fragments auraient été mis sens dessus dessous, sans aucune logique et sans aucun but, pour un résultat des plus lamentables. Non, définitivement il n’y avait plus rien à garder. Il valait mieux tout effacer et tout recommencer. Elle ne pourrait plus jamais être comme avant.

Alors qu’elle était toujours disponible pour les autres, la brune était devenue experte pour esquiver les gens et les situations, tout en faisait passer cela pour une simple méprise. D’étranges coïncidences ou de drôles de hasard, c’était selon. Elle était, de fait, devenue douée pour raconter des histoires et son aplomb ainsi que son naturel lui permettaient de faire avaler les pires couleuvres aux gens qui l’écoutaient. Et en même temps... à dire aux autres ce qu’ils voulaient entendre, elle n’avait pas vraiment de mérite. Ce qui l’attristait, c’était qu’on ne remarque pas qu’elle ait changé, alors que paradoxalement, elle se félicitait de parvenir à les duper. Mais sa vie entière était devenue une contradiction. Annabeth voulait rire, aimer, connaître un bonheur sans fin, avant de préférer pleurer, hurler, être en colère et laisser la folie s’emparer de tout son être. Elle voulait se débarrasser des abysses qui habitaient son cœur, tout en désirant les laisser l’anéantir. Elle voulait être sauvée, mais aussi qu’on la laisse périr. Au final, elle voulait tout et son contraire. Vide et perdue, elle avait espéré connaître un répit en venant ici, mais la culpabilité et les blessures de la dernière soirée qu’elle avait faite l’avaient poussé dans le précipice. Personne n’était fautif bien sûr, c’était juste elle, parce qu’elle était défaillante.

Perdue dans ses pensées, s’interrogeant sur ses émotions tout en ne sachant si elle devait les repousser ou les embrasser complètement, Annabeth ne s’aperçut pas qu’on la rejoignait sur le rivage. Personne ne venait jamais ici, car il existait une autre plage moins abrupte plus loin, dont le sable était aussi plus fin. De toute façon, son esprit était indisponible pour le moment. C’est pourquoi lorsque Sand se planta devant elle, la brune s’arrêta et l’observa sans le voir. Elle était ailleurs et ne voyait qu’à travers les gens et les objets. Son corps physique tendait à rejoindre l’éther, le lieu où s’était déjà rendu son esprit. Même ses premières paroles mirent du temps à l’atteindre. Et lorsqu’il lui tendit un élastique, la scène lui parut irréelle. Ce qui se déroulait sous ses yeux étaient abstraits, tout comme les paroles qui sortaient de sa bouche. Un bras autour de sa taille et l’autre tendu vers son visage dans un geste de réflexion, Annabeth fixait ce qu’il lui présentait sans bouger. Elle releva ses iris azur vers Sand et l’écouta expliquer pourquoi il était venu, avant de froncer les sourcils à sa dernière phrase. De quoi parlait-il ? Annabeth eut besoin d’un peu de temps avant de revenir à ce monde, et surtout avant d’y retrouver un quelconque intérêt. Elle ne réagit à nouveau que lorsqu’il lui proposa de le frapper.

« Pardon ? » demanda-t-elle en affichant sa surprise. « Mais pourquoi je voudrais te frapper ? »

Cette proposition était tellement stellaire que la brune n’arrivait même pas à en comprendre le sens. Son visage affichait sa perplexité, tandis qu’elle retrouvait peu à peu la réalité et ses contraintes.

« Pourquoi je ne voudrais pas être ton amie ? » reprit-elle une fois qu’elle fut complètement revenue dans le monde des vivants et que les mots parvinrent à nouveau à son cerveau.

Annabeth avait quitté son état de réflexion et se tenait maintenant droite face à son interlocuteur. Pour autant, elle ne reprit toujours pas son élastique, bien trop occupée à être interloquée par les paroles de Sand. C’était comme si elle avait raté un wagon et qu’il lui manquait des informations. C’est vrai qu’elle s’était sentie blessée, mais elle savait aussi qu’il ne l’avait pas fait exprès. C’était elle le problème, pas lui. Et sa douleur intérieure provenait de bien plus loin que cette soirée où elle avait tout gâché. Mais avec du recul, elle comprenait que ça pouvait effectivement donner cette impression puisque, depuis, elle n’avait pas cherché à le revoir ou à lui reparler. Au contraire, elle l’avait évité, lui comme les autres. Après l’avoir vue sous son meilleur jour, il la découvrait déjà sous le pire. Défectueuse, défaillante, il fallait remplacer ce qui était cassé...


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Lun 18 Sep - 20:12

Sand
Smith

J'ai 20 ans et je vis pour le moment à  Aspen Creek, USA. Dans la vie, je suis étudiant et je m'en sors. Sinon, grâce à ma timidité, je suis célibataire et de toute façon, je vois pas bien qui pourrait avoir envie d'être avec moi.

→ Joue en tant que gardien
→ A une petite soeur, River, de 10 ans
→ Sa mère travaille en tant que boulangère
→ Son père est un ivrogne qui a perdu son travail
→ Il est timide, à la limite de la maladie
→ Il est gentil, doux, serviable, aimable.
→ Il aimerait devenir assistant social
Il la regarde, simplement, essayant de comprendre ce qu’il ne peut pas. Parfois, il essaie de comprendre les autres alors qu’il n’en avait pas les codes. La jeune femme était parfaitement étrange. Il n’arriverait pas à savoir son prochain mouvement dans un match, il le sait. Il le remarque à la lueur qui flamboie loiiiin dans son esprit. Et il se demande si elle avait été comme ça, à leur rencontre. Non. Elle ne l’était pas. Quand il l’avait vue, elle avait été flambante, elle voulait montrer son sport, aider son prochain, elle était curieuse et rieuse. Elle n’était pas celle qui était devant elle, en l’instant… et cela lui fait bizarre de le remarquer. Il penche la tête.

- Tu es triste.

C’était un état de fait. Elle était triste. Cela pouvait se voir dans sa solitude. Il était triste. Il était seul. Il était assez facile de faire un parallèle, pour lui. Et comme elle était triste, elle devait aussi être en colère. Contre qui ? Il n’ose croire que c’était simplement parce qu’il ne savait pas danser qu’elle était ainsi. Il y avait plus. Mais il ne disait rien de plus. Elle l’était et il avait envie de lui enlever cette tristesse. Il servait à ça, Sand. En réalité, il ne servait qu’à ça. Il enlevait la tristesse des autres, le poids sur les épaules des autres, la colère des autres. Il en avait besoin. Et tout comme la première question, Sand répondu à la seconde.

- Tu n’es jamais revenu me parler.

Ce qui était donc là, encore, pas un reproche mais un fait. Lui, il n’oserait jamais s’approcher d’une personne… mais elle avait dit qu’elle était son ami. Il n’avait pas forcément attendu. Il comprenait qu’elle ne veuille pas de lui. Vue sa danse. Et qui il était … mais… donc, il ne savait pas réellement comment lui répondre autrement que par cette simple phrase. Il la regarde et baisse son bras.

- Si tu veux continuer à être mon amie, je peux m’inquiéter pour toi ?

Parce qu’il pouvait se permettre de « mieux l’aider » si la jeune femme lui permettait d’être son ami. Il pouvait lui permettre de plus la taper, aussi. Parce qu’il n’arrive pas à se défaire de l’idée que le frapper pourrait l’aider … et ça ne le dérange vraiment pas … alors, elle devrait en profiter, non ? Pourquoi se brider quand on pouvait se défouler ? Sand ne comprenait pas, lui, mais parce qu’il n’y avait jamais rien eu de violent en lui. Il n’y avait jamais eu de brusque. Sauf quand il était au foot. Dans les cages, il était rapide, fort, intense, il passait d’un côté et de l’autre avec un férocité qui n’était plus à démontrait. Mais il ne l’était que là. Le reste du temps, il avait peur d’être violent, trop brusque.

- Je me suis dis que tu avais dû me trouver stupide, ma danse. Ou simplement que je n’ai pas été assez rapide pour t’aider à fuir, ou … Que c’était juste moi, comme d'habitude. Je peux m’améliorer tu sais … et je peux me laisser frapper pour diminuer ta peine.

Ou faire un câlin… mais ça l’étonnerait qu’elle désire un câlin comme sa sœur aimait le faire. Ouais. Sa sœur et lui, c’était des calinours, et Sand ferait facilement des câlins aux gens qu’il aime et qui l’aiment, lui, en retour. Ce qui n’était pas le cas de la jeune femme.

- Ou alors faire un câlin, proposa-t-il sans rougir.

Parce que pour lui, il n’y avait absolument aucune arrière pensé à ça. Juste un câlin, pour détendre le monde qui devient flou. Quand son monde devient flou, sous le filtre des larmes qui le poussent vers le fond, un câlin avait toujours de quoi l’éclairer. Comme un nuage devant le soleil qui serait poussé par le vent. Exactement comme ça.


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Mar 19 Sep - 0:32

Annabeth
Monroe

J'ai 20 ans et je vis à Portland, en Oregon. Dans la vie, je suis étudiante et serveuse dans un café et je m'en sors bien. Sinon, pour contrer les attentes sociales de mon entourage, je suis officiellement en couple mais officieusement célibataire et je le vis plutôt bien puisque ça me permet d'être tranquille.

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est la seconde fille d'une fratrie de trois enfants.
ses parents sont aisés mais lui ont appris la valeur de l'argent et du travail.
elle aimerait devenir coach sportif, mais hésite avec un métier plus prestigieux comme médecin ou avocat.
souffre de trouble bipolaire non diagnostiqué.
Ce n’était pas une question, c’était une affirmation. Elle était triste. Annabeth avait la sensation que c’était beaucoup plus intense qu’une simple mélancolie mais, oui, il avait raison. Et ça aurait été stupide de prétendre le contraire. Elle ne savait juste pas quoi répondre. En temps normal elle aurait souri, affirmé que ce n’était rien ou déclaré qu’elle n’avait qu’une poussière dans l’œil. Elle aurait inventé une histoire et, qu’on la croie ou non, l’incident aurait été mis de côté pour qu’aucun des deux parties ne soit mal à l’aise. Mais voilà, Sand n’était pas comme les autres et Annabeth ne savait pas comment agir avec lui. Il l’intriguait et la déconcertait tout à la fois. Avec lui, impossible d’anticiper ce qu’il allait dire ou faire car il semblait vivre en marge des conventions sociales. Sand était direct et paraissait évoquer ce qu’il pensait sans aucun filtre. Et pourtant, même de cela la brune n’en était pas certaine. Se perdant dans son regard, elle devait avouer qu’elle était curieuse de comprendre le fonctionnement de son cerveau. Tout avait l’air plus simple dans son monde. Peut-être plus manichéen. En tout cas, elle se sentait moins compliquée quand il la regardait.

Restant muette sur sa remarque concernant son état émotionnel puisque ce n’était de toute façon pas une question, Annabeth lui demanda pourquoi, selon lui, elle voudrait le frapper et pourquoi elle ne voudrait pas être son amie. Et avec sa franchise désarmante, il lui répondit tout simplement qu’elle ne lui avait plus reparlé depuis la soirée karaoké. La brune sentit le stress la gagner et détourna le regard. C’est vrai que c’était horrible... Elle ne voulait pas le blesser, pourtant. Mais effectivement, depuis ce moment-là, elle s’était sentie si mal... et donner le change au quotidien l’épuisait considérablement. Alors elle limitait ses échanges au maximum, fuyait ses amis, ses profs et lui. Lui qui n’avait rien demandé et devait se poser mille questions sur cette fille qui était venue le sortir de ses retranchements pour finalement l’abandonner sur place et disparaître. Pour qui passait-elle, si ce n’était pour une horrible personne qui jouait avec les autres selon son bon vouloir ? Annabeth retint un soupir. Elle ne voulait pas qu’il croie que sa présence et ses remarques l’embêtaient, alors que ce n’était pas le cas. Malheureusement, elle ne se voyait pas lui expliquer les causes de son revirement de comportement.

« Oui... désolée... » murmura-t-elle, la tête baissée.

Toujours surprenant dans ses réactions, Sand lui demanda s’il pouvait s’inquiéter pour elle, si tant est qu’elle acceptait toujours d’être son amie. Relevant la tête et croisant son regard, elle l’observa sans savoir quoi répondre. Une amitié, ça demandait des efforts. Ça demandait des concessions. Or Annabeth craignait de ne pas avoir cette force en ce moment. Elle aimerait l’avoir, pourtant. Alors à défaut de savoir quoi dire, elle réfléchit à ce que son autre elle ferait. Elle afficherait probablement un sourire rassurant en affirmant qu’évidemment, elle voulait qu’ils deviennent amis. Puis elle balaierait ses soucis d’un revers de main, et ferait comme si rien ne s’était passé. Annabeth tenta alors un sourire mais il sonnait si faux qu’elle l’effaça. Elle n’arrivait plus à faire semblant, elle était trop fatiguée pour ça.

« Je... je ne sais pas quoi te répondre... Ça me plairait toujours d’être ton amie mais... je ne veux pas que tu t’inquiètes pour moi. Et je ne sais pas non plus si j’arriverais à être une amie digne de ce nom... »

La vérité était la seule chose qu’elle pouvait lui donner pour le moment. Mais c’était plus que ce que donnait la majorité des gens donc... c’était probablement déjà bien. Quant à ses doutes concernant son amitié, Annabeth était certaine qu’il comprenait où elle voulait en venir. Entre la Annabeth d’il y a quelques jours et celle de ce soir, il y avait un fossé. Comment savoir sur quel pied danser avec une girouette pareille ?

De son côté, Sand avait cru qu’elle l’ignorait à cause de la danse et parce qu’elle avait dû le prendre en considération dans sa fuite. Surprise par ces révélations et se sentant désolée au plus profond de son âme car elle n’avait pas imaginé une seule seconde qu’il puisse s’être mis en tête des idées pareilles, son côté protecteur et bienveillant se réveilla.

« Mais pas du tout ! Je suis vraiment désolée que tu ais cru ça ! Mais ce n’est pas toi le problème, ça ne l’a jamais été ! C’est juste que j'ai... j’ai quelques petits problèmes de gestion émotionnelles ces derniers temps. Ça n’a rien à voir avec toi... Au contraire, j’ai adoré cette danse et j’espère qu’il y en aura d’autres ! Ce moment passé ensemble est clairement un de mes plus beaux souvenirs de vacances. » fit-elle sur un ton plus doux. « Et non, tu ne m’as pas ralentie quand j’ai voulu éviter Dale. J’ai simplement hésiter parce que... je ne voulais pas t’imposer mes problèmes. Et après ça... disons... disons que j’ai un peu perdu pied... Mais ça ira vite mieux. » promit-elle, tout en doutant de ces dernières paroles. « Donc non, je ne te frapperai pas. Ni aujourd’hui, ni demain, ni jamais. »

Annabeth avait utilisé un ton ferme en prononçant cette dernière phrase pour appuyer le fait que le sujet était clos et qu’il était inutile de revenir dessus. Elle ne lèverait jamais la main sur lui, point barre. Elle tentait au maximum de rester maîtresse de ses émotions et si, pour une raison ou pour une autre, elle devait faire éclater sa colère, Sand ne serait même pas sur sa liste des dommages collatéraux. Il n’empêche que la brune se demandait sérieusement d’où lui venait ce besoin de servir de punching-ball. Elle se mit à avoir certains soupçons mais les oublia bien vite face à la proposition qu’il lui fit. Se faire un câlin ? Annabeth ne s’était pas attendue à ça. D’un autre côté, elle ne voyait jamais rien arriver lorsqu’il s’agissait de Sand. Il allait toujours à contrecourant du reste du monde et pourtant, même en partant de ce postulat, elle n’arrivait toujours pas à le cerner. De là à savoir si c’était une bonne ou une mauvaise chose... En tout cas, son camarade était sérieux et l’invitation n’avait rien d’ambigüe. Elle pouvait le lire sur son visage. Néanmoins, Annabeth ne bougea pas et se contenta de le regarder avec perplexité. Depuis sa douloureuse rupture, elle s’était promis juré de ne plus jamais se retrouver dans ce genre de traquenard. Le cœur avait ses raisons que la raison ignore, et un simple geste pouvait tout changer.

« Je ne me sens pas vraiment d’humeur tactile, désolée... sauf si c’est pour une autre danse... »

Annabeth afficha un sourire à mi-chemin entre la douceur et l’espièglerie. Une façon de ne pas le rejeter, tout en évitant de se retrouver à pleurer à chaudes larmes dans ses bras. Parce qu’elle refusait qu’on voie cette facette-là. Annabeth n’était pas faible, pas plus qu’elle n’était une victime. Non, c’était une battante avec un côté très solaire. Il y avait simplement des éclipses qui s’invitaient parfois dans son ciel lumineux. Rien que parfois, promis.


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Mar 19 Sep - 22:42

Sand
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J'ai 20 ans et je vis pour le moment à  Aspen Creek, USA. Dans la vie, je suis étudiant et je m'en sors. Sinon, grâce à ma timidité, je suis célibataire et de toute façon, je vois pas bien qui pourrait avoir envie d'être avec moi.

→ Joue en tant que gardien
→ A une petite soeur, River, de 10 ans
→ Sa mère travaille en tant que boulangère
→ Son père est un ivrogne qui a perdu son travail
→ Il est timide, à la limite de la maladie
→ Il est gentil, doux, serviable, aimable.
→ Il aimerait devenir assistant social
- Il n’y a rien à faire pardonné, ne t’excuse pas, fit-il doucement en secouant la tête et faisant un petit sourire à la fois timide et sage.

Elle n’avait pas besoin de s’excuser. Il commençait à comprendre qu’elle était parti parce qu’elle était triste, et qu’elle l’avait simplement oublié dans ses pensées. Ce n’était pas grave. Loin de là d’ailleurs. C’était plutôt une manière de pensée très saine. Elle l’avait rencontré qu’une fois, une nuit, et encore ce n’était même pas plus d’une heure. Alors, il n’y avait pas de raison de s’excuser. Il s’approche d’un pas, rejoint la jeune femme qui avait les pieds dans l’eau, sans s’en faire pour ses chaussures.

- Je m’inquièterais. Que l’on soit ami ou non, d’ailleurs. Et je n’ai pas besoin d’une amie digne.

Il ne savait pas ce qu’elle voulait entendre par là, mais il était sûr que ça ne lui ferait rien. Il n’avait pas d’amis, mais on pouvait lui marcher dessus sans soucis. Sand aimait à se voir comme la personne qui sert, qu’on oublie, mais qui reste tout de même dans les pensées sans s’en rendre compte. Et puis … Elle semblait toujours si triste, si seule, qu’il ne pouvait même pas penser à l’abandonner là. Si elle avait été la fille de la soirée, celle qui parle et demande à se servir elle-même, ou qui demande à danser, il n’aurait rien dit. Il aurait simplement donné l’élastique poliment, aurait eu une autre conversation polie avant de se séparer … mais ce n’était plus le cas. Quelque chose avait changé ? Sand fit alors ce qu’il savait le mieux faire, il s’adapta. Il considéra simplement que la fille devant lui avait besoin d’un peu de la douceur du sable chaud en fin d’après-midi.

- Ne t’excuse pas, répéta-t-il avec ce même sourire rassurant et timide à la fois, et comme tu veux alors.

C’était elle la cheffe, après tout. Si elle ne voulait pas le frapper, pas de câlin, mais une danse. Elle était la reine de leur échange, la personne qui gouverne et dirige. Sand n’était qu’un pion oubliable sur le jeu d’échec pendant qu’elle était la pièce maitresse. Alors il ferait comme elle le disait. Il s’approche et sort son téléphone pendant que l’eau trempé son pantalon et ses chaussures sans aucun espoir. Il vire rapidement les messages de son père du milieu et retourne sur la compilation de musique pour sa sœur avant de trouver une musique.

- Si cela peut te rendre heureuse, alors dansons.

Comme la dernière fois, il jeta son téléphone à plat sur le sol pour que la musique vienne se rajouter au son des vagues et à quelques bruits nocturnes. La fête était vraiment plus loin. Il n’y avait aucun risque de se faire remarquer. Il tendit la main vers elle, et il attendait qu’elle la prenne. Il évita cependant de dire que, pour lui, c’était bien plus tactile de danser, même si ce n’était qu’un slow les pieds dans l’eau … il trouvait cela bien plus tactile qu’un câlin. Et d’ailleurs … L’un comme l’autre, la danse ou un câlin, il ne l’avait fait qu’avec sa sœur et sa mère. C’était la première fois qu’une personne extérieure accepte de le toucher, le désire, le demande même. Et ça lui faisait plaisir. Il décida de lui dire.

- Cela me rend heureux de danser avec toi.


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Mer 20 Sep - 20:49

Annabeth
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J'ai 20 ans et je vis à Portland, en Oregon. Dans la vie, je suis étudiante et serveuse dans un café et je m'en sors bien. Sinon, pour contrer les attentes sociales de mon entourage, je suis officiellement en couple mais officieusement célibataire et je le vis plutôt bien puisque ça me permet d'être tranquille.

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Elle n’avait rien à se faire pardonner, disait-il, et il n’avait pas totalement tort. A aucun moment on ne lui avait demandé son avis sur sa santé mentale. Comme tout le monde, Annabeth aurait aimé être normale et ne pas se débattre avec un mal invisible et inconnu mais, la vie en avait décidé autrement. C’était là, et elle n’avait d’autre choix que de faire avec... Tout comme son entourage, bien qu’elle n’en ait jamais parlé à personne et qu’elle fasse tout son possible pour donner le change. Chose qu’elle faisait parfaitement bien, d’ailleurs. Son mal-être avait commencé après sa rupture. Bien sûr, tout le monde l’avait consolée. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne s’en remette et, d’ici peu, elle rirait en y repensant. Le problème, c’est que ça n’était jamais arrivé. Du moins, pas comme les autres l’avaient promis. Aujourd’hui, c’est vrai, Annabeth se sentait le cœur plus léger en repensant à son premier amour. La plupart du temps en tout cas, signe que le processus de deuil s’était effectivement enclenché. Par contre, à d’autres moments, elle oscillait entre besoin de revanche ou profonde indifférence. Impossible de savoir si c’était une bonne ou une mauvaise chose, encore moins si c’était normal. Cela étant, Annabeth refusait d’évoquer ses sentiments avec qui que ce soit. Elle sentait qu’elle avait changé mais refusait de voir la réalité en face. Il était bien plus confortable de vivre dans le déni, même lorsque les jours sombres n’étaient guère aisés à gérer. Et puis surtout, son entourage comptait sur elle. La brune avait toujours été une personne stable et fiable, et rien ne devait venir entacher cette vision. D’ailleurs, elle-aussi se raccrochait à cette image pour ne pas se noyer totalement. Même si ça ne fonctionnait pas toujours...

Alors non, sans doute n’avait-elle pas à s’excuser. Pourtant, si elle n’avait pas choisi de subir ses émotions, les autres non plus n’avaient pas choisi à ce qu’elle vive ainsi. Elle trouvait donc cruel qu’ils subissent les effets de sa folie montante. Et elle en était d’autant plus désolée que ça tombe sur Sand, un garçon adorable qui ne demandait rien à personne, et qui se retrouvait pourtant au milieu de ses histoires. Hochant la tête, Annabeth lui rendit un sourire fragile avant de lui avouer qu’elle ne serait sans doute jamais une amie suffisamment fiable. Ça n’arrêta pas Sand. Qu’elle soit ou non son amie, il s’inquièterait pour elle. Cette simple affirmation la fit esquisser un sourire, bien qu’elle ne sache comment comprendre la suite. Pourquoi n’aurait-il pas besoin d’une amie digne de ce nom ? Ça lui semblait pourtant être la moindre des choses lorsqu’on nouait une amitié avec quelqu’un. Sinon, à quoi bon ?

Lorsque le gardien lui expliqua finalement ce qu’il avait cru après qu’elle se mette à l’ignorer les jours suivants, Annabeth lui avoua ses petits soucis de gestion de l’humeur. Et à bien y réfléchir, c’était sans doute la première fois qu’elle se laissait à reconnaître ce genre de chose devant quelqu’un. Même à Mike, elle n’en avait jamais parlé ouvertement. Elle le considérait pourtant comme son meilleur ami et confident. Sauf que ça... elle ne pouvait pas. Elle craignait de perdre celui qu’elle estimait être son seul véritable ami dans ce panier de crabes. Pas qu’elle déteste ses autres camarades, au contraire, elle était attachée à la plupart, néanmoins cette différence née au fond de ses tripes bâtissait comme un mur infranchissable entre elle et le monde extérieur.

Préférant une danse plutôt qu’une étreinte, Sand attrapa son portable pour chercher une musique, exactement comme il l’avait fait la première fois. Ce ne fut qu’à ce moment-là qu’elle s’aperçut qu’il avait encore ses chaussures aux pieds, et que les vagues mourantes venaient les mouiller. D’ailleurs, il en était de même avec le bas de son pantalon.

« Euh... tu n’enlèves pas tes baskets ? » demanda-t-elle même s’il était déjà trop tard.

Plus étonnant encore, ça ne semblait pas le déranger. De son côté, Annabeth aimait marcher pieds-nus sur le sable et surtout au bord de la plage où elle pouvait tremper ses orteils. Observer la mer et s’y plonger étaient également excellent pour son moral. Elle y trouvait la paix et le silence si chers à son cœur quand elle allait mal. Puis finalement, Sand lui tendit une main qu’elle attrapa et ils se mirent à danser, comme l’autre soir. Un moment hors du temps, n’appartenant qu’à eux, les parias de cette société. Et finalement, lorsqu’il lui dit que danser avec elle le rendait heureux, Annabeth afficha un sourire radieux. Ce n’était que la seconde fois qu’il exprimait ses sentiments.

« J’aime bien quand tu me parles de toi et de ce que tu ressens. Généralement je suis plutôt douée pour cerner les gens mais toi... toi, tu es différent. »

Et c’était sans doute exactement pour cette raison qu’elle sentait bien en sa compagnie. Pas de jugements, pas de faux-semblants, elle pouvait être elle, librement et simplement. Elle espérait qu’il ressente la même chose quand il était à ses côtés. Terminant la danse à la fin de la musique, Annabeth le remercia avant de s’asseoir.

« Pourquoi tu es toujours si gentil ? » demanda-t-elle, le regard posé sur l’horizon. « Tu ne parles presque jamais et tu ne demandes rien à personne mais tu fais les corvées des autres, juste comme ça, pour rendre service et sans jamais demander d’aide ou de contrepartie. Au contraire, c’est encore toi qui files des coups de main comme si tu étais l’homme à tout faire de tout le monde. Comme si tu étais leur esclave... » fit-elle sur un ton plus doux.

Parce que même si elle n’avait rien dit, même si elle n’était pas venue vers lui, Annabeth avait bien remarqué que c’était toujours lui qui rangeait les ballons, les dossards et qui passait même derrière les cheerleadeuses après la fin de leur entraînement pour ramasser ce qui trainait. Et elle se doutait bien que s’il passait autant de temps dans les vestiaires, ce n’était pas pour profiter des douches mais bien pour passer le balai et faire le ménage. La question c’était : pourquoi ? Pourquoi se sentit-il obligé de faire tout ça ?


« Be Here»
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Clionestra
Mar 26 Sep - 16:38

Sand
Smith

J'ai 20 ans et je vis pour le moment à  Aspen Creek, USA. Dans la vie, je suis étudiant et je m'en sors. Sinon, grâce à ma timidité, je suis célibataire et de toute façon, je vois pas bien qui pourrait avoir envie d'être avec moi.

→ Joue en tant que gardien
→ A une petite soeur, River, de 10 ans
→ Sa mère travaille en tant que boulangère
→ Son père est un ivrogne qui a perdu son travail
→ Il est timide, à la limite de la maladie
→ Il est gentil, doux, serviable, aimable.
→ Il aimerait devenir assistant social
- Il est trop tard, ça ne changera rien, avait-il simplement dit pour ses chaussures.

Et il avait autre chose à penser… Il devait d’abord s’occuper que la jeune femme se sente mieux, plus en forme, et qu’elle se livre un peu à travers la danse. Il se fiche d’être trempé. Il séchera. Ou il fera le cliché de l’homme qui prend froid à force de rester dans un habit mouillé. Le futur lui dira, mais il ne compte pas s’empêcher d’aider la jeune femme pour un peut-être risque. Il danse avec elle. Il est heureux de pouvoir le faire. Pas qu’il aime danser, mais il sent que ça fait du bien. A elle, déjà. Mais aussi à lui. Il aime bien ce moment calme, doux, simple. Il aime ce genre de moment. Il n’était pas une pile électrique, lui, il était simplement un passif pour la plupart des choses. Danser était simple alors qu’il la fit tourner une fois pour le plaisir de la voir sourire. S’il fallait la faire danser pour qu’elle oublie toutes ses souffrances, il danserait jusqu’à ce que ses pieds saignent. Quand elle lui parle de ses sentiments, à lui, il se demande s’il étouffe réellement tout. C’était peut-être le cas. Il ne disait rien, mais le dire à qui. Et pourquoi ? Il ne sait même pas pourquoi il avait voulu lui dire.

- Tu vois Simplet, dans les sept nains ? C’est moi.

Un peu d’autodérision pour la faire sourire, mais il le pense. Qu’il est simplet. Son père le pense aussi. Heureusement, il avait enlevé la vibration des messages, sans quoi leur danse aurait été gâchée par l’excrément verbal de son géniteur. Il s’assoit et reprends son téléphone pour le mettre dans sa poche et ne pas l’oublier. La question tombe et il essaie de trouver une réponse. La bonne réponse ? Non. Pas forcément la bonne réponse. La jeune femme avait été honnête avec lui, et elle avait dit vouloir être son ami. Il se devait de lui donné une réponse honnête… mais la réponse qu’il avait envie de dire était « parce que je le fais ». Il n’y pensait pas. Il le faisait. Ramasser un détritus sur le sol quand il marche, ranger un livre dans une armoire, plier des habits qui traine, tout ça, il le faisait parce que ça lui venait naturellement. Sa mère était pareille. Et elle le faisait pour garder la maison propre de peur que son géniteur ne se met en colère, mais aussi parce qu’elle ne voulait pas que ses enfants se blessent. Cela lui venait naturellement. Naturellement, il faisait. Ils ne cherchaient pas la considération ou la gratitude de leur père … Donc, à force c’était devenu un instinct. Sauf que lui, il ne le voyait pas comme ça. Il ne le ressentait pas comme ça… Et quand il pose la tête sur ses genoux repliés pour regarder vers Annabeth, se fut une tout autre réponse qu’il donna.

- Parce que je le peux. Je ne me vois pas comme quelqu’un de gentil. Je peux le faire, ça ne me dérange pas et ça rends heureux les autres personnes autour de moi. Je ne me vois pas non plus comme un esclave. Je pourrais arrêter, dire non et ne pas le faire. Si je fais quelque chose, c’est que ça ne me dérange pas.

Il sourit doucement, de cette manière posée et simple qu’elle connaissait bien. Son père lui avait peut-être pris sa confiance en lui, et beaucoup d’autres choses dans son caractère, mais … Sand était fondamentalement gentil, et la moindre chose qu’il pouvait faire pour arranger les autres, il le faisait. Il prit l’élastique dans sa poche et lui tendit.

- Cela ne me dérangeait pas de venir te le rendre, en rendant service à deux personnes en même temps. Je le pouvais comme je ne comptais pas me préparer pour la fête.

Il évitera de dire qu’il était en train de faire du ménage … aussi… parce que.


I'm born again.
I'm on the mend
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Senara
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Senara
Jeu 28 Sep - 10:40

Annabeth
Monroe

J'ai 20 ans et je vis à Portland, en Oregon. Dans la vie, je suis étudiante et serveuse dans un café et je m'en sors bien. Sinon, pour contrer les attentes sociales de mon entourage, je suis officiellement en couple mais officieusement célibataire et je le vis plutôt bien puisque ça me permet d'être tranquille.

Et puis t'as dansé avec moi (ft Clionestra) - Page 2 1152
est la seconde fille d'une fratrie de trois enfants.
ses parents sont aisés mais lui ont appris la valeur de l'argent et du travail.
elle aimerait devenir coach sportif, mais hésite avec un métier plus prestigieux comme médecin ou avocat.
souffre de trouble bipolaire non diagnostiqué.
Se rendant compte que Sand avait marché jusqu’à elle sans enlever ses chaussures, elle finit par le lui faire remarquer, mais comme à son habitude, le jeune homme se contenta d’énoncer l’évidence. En effet, il était trop tard et il ne chercha donc pas à les enlever pour les faire sécher plus loin. Non, il resta là, à laisser les vagues mourantes continuer de se déverser sur elles. D’abord un peu perplexe, Annabeth finit par sourire. Ce garçon n’était vraiment pas comme les autres, et ça revêtait un côté amusant et touchant tout à la fois. Alors oubliant qu’il prenait l’eau, ils dansèrent sous un ciel devenant rougeoyant tandis que le soleil poursuivait sa course vers l’horizon, là où il disparaitrait bientôt pour laisser place à la nuit. Se laissant guider par Sand sur la musique, la brune tournoyait et virevoltait avec légèreté. Et quand il lui avoua aimer danser avec elle, la cheerleadeuse admit de son côté qu’il l’intriguait. Les autres, elle parvenait sans peine à les comprendre. Mais lui, il agissait à contre-courant au point qu’elle ne savait jamais à quoi s’attendre. Sans le vouloir, il possédait un côté mystérieux que la brune avait bien envie d’élucider.

« Hé ! J’aime bien Simplet, moi ! Il est adorable. » s’exclama-t-elle lorsqu’il se compara à ce personnage de Disney, preuve qu’il n’avait aucune confiance en lui pour se dévaluer de la sorte.

De son côté, Annabeth se définirait comme un mélange de Prof, de Grincheux, de Joyeux et de Dormeur. Un medley étrange qu’elle n’appréciait que modérément, et qu’elle détestait purement et simplement lorsque ses émotions étaient si fortes qu’elle en perdait la tête. Dans ces moments-là, elle se disait qu’elle aimerait avoir des personnalités multiples parce qu’au moins, ce serait plus facile à gérer. Elle aurait une personnalité toujours heureuse, une toujours en colère, et une toujours en dépression. Ainsi divisée, peut-être pourrait-elle enfin retrouver celle qu’elle était, avant que tout ne dérape. Hélas, la vie en avait décidé autrement, et Annabeth avait ainsi la sensation de n’être jamais vraiment elle et de jouer constamment un rôle. D’être une marionnette faussement heureuse d’une existence qui lui échappait. Alors oui, elle aimait le personnage de Simplet, parce que tout semblait plus facile et plus simple avec lui.

Puis finalement, lorsque les notes allèrent decrescendo et s’arrêtèrent, Annabeth en fit autant avant de s’asseoir sur le sable. Regardant droit devant elle, la cheerleadeuse attendit que son ami en face autant, puis elle lui posa une question qui lui brûlait les lèvres. Elle voulait comprendre pourquoi il était toujours autant serviable, pourquoi il restait en retrait et acceptait d’aider les autres, même pour de petites choses sans importance ou, au contraire, dans des circonstances plus graves comme lors de sa fuite après l’arrivée de Dale le jour de leur rencontre. Ça lui donnait la sensation d’avoir quelque chose en commun avec lui, tout en planant à des années lumières de son univers. Et cette impression la laissait perplexe, avec l’envie de savoir ce qui se cachait derrière ces silences et sa bonhomie.

« Tu parles encore du bonheur des autres, mais et toi ? Ne me dis pas que tu ne cherches pas le bonheur toi-aussi. »

Parce que c’était impossible de ne pas le faire. N’était-ce pas la quête principale de tout être humain normalement constitué ? Que ce soit à travers l’amour, l’amitié, la famille, l’épanouissement personnel et professionnel, tout le monde recherchait cette sensation de bien-être ultime et durable. Parce que sans ça, la vie n’aurait aucun sens et ne vaudrait pas la peine d’être vécue.

« Alors, ça serait quoi ta limite ? Jusqu’où irais-tu avant de sentir que tu arrives au bout de tes convictions ? »

Jusque-là, il ne lui avait jamais rien refusé. Pourtant, comme tout le monde, il avait nécessairement des barrières qu’il devait refuser de franchir, des valeurs qui lui tenaient à cœur et qu’il défendrait. A ceci près que son curseur semblait ne pas avoir de limite. Mais Annabeth n’y croyait pas. Elle se disait plutôt que c’était parce que tout le monde le mettait de côté et qu’il se préoccupait de choses basiques. Il arriverait pourtant bien un jour où Sand serait confronté à un obstacle qui l’empêcherait de se soucier du bonheur des autres et l’obligerait à se soucier de lui, non ? C’est alors qu’il lui tendit à nouveau son élastique, faisant sourire la brune.

« Merci. Mais arrête d’être aussi gentil, sinon je risque de tomber amoureuse. » fit-elle pour le taquiner, avant d’enfiler l’élastique autour de son poignet.

Elle reposa son attention sur l’horizon avant de se laisser subjuguer par le bruit des vagues et cette magnifique étendue bleue qui s’offrait à son regard. Elle aimait nager, et surtout se perdre dans les eaux. Le monde du silence... c’était comme ça que les personnes nommaient le monde marin, et Annabeth adorait ce qualificatif. Elle adorait encore plus se jeter tête la première dans l’onde rafraichissante, pour oublier ce monde dans lequel elle ne se reconnaissait plus.

« Tu n’as jamais eu envie de partir sans jamais te retourner ? De partir le plus loin possible pour ne jamais revenir ? »

Parce qu’elle, elle y songeait souvent. Sans doute trop. Et la solitude qu’elle s’imposait n’arrangeait rien. Depuis plusieurs jours qu’elle évitait tout le monde, son besoin d’aller se perdre au fond de l’océan se faisait de plus en plus pressant. Si seulement les sirènes existaient... peut-être aurait-elle pu trouver sa place parmi elles...


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