Combattre ne me fait pas peur en tant que tel. J'ai appris à me battre depuis des années, que ce soit au corps à corps ou avec tous types d'armes, mais mon grand avantage réside dans mes pouvoirs, le contrôle mental et d'autres psychismes encore.
Maisy elle, possède une meilleure force physique, une grande agilité, et sans mon magnétisme, je ne suis pas certaine que j'aurai le dessus aisément.

Ceci dit, quand nous avons commencé le programme des mutants, nous n'avons pas été idiots au point de les faire si forts qu'ils seraient impossibles à contrôler...
Ils sont particulièrement forts quand ils sont manipulés mentalement par une tierce personne, les connaissances de combat se mêlant. Bien sûr, au corps à corps sans aide, ils déchiquetent un humain sans soucis.

Je comprends en ce moment, que me retrouver face à Maisy dans les mois à venir me terrifie. Ce n'est pas simplement une peur sourde, c'est un vrai sentiment de terreur pure. Retenir ses coups est une chose mais...

Qui sait dans quel état d'esprit nous seront à ce moment-là ? Prêtes à tout pour atteindre nos objectifs ?

Je ne peux même pas imaginer prendre le contrôle de son corps, de son esprit, encore moins lui asséner des coups mortels. Elle est probablement la seule mutante que je n'ai jamais utilisé par magnétisme, et je n'ai pas l'intention que ça change, même si notre lien me donne parfois l'impression d'avoir accès à ses pensées.
L'idée qu'on puisse se tuer après s'être tant aimer me paraît insupportable.

"Ne dis pas ça.", je lâche après une profonde inspiration, quand elle me dit préférer sa mort à la mienne. Quelle charmante conversation. "Tu sais très bien que l'issue ne me sera guère favorable si ceux que tu veux rejoindre sortent victorieux de cette histoire.", en tant que deuxième membre politique la plus importante de la Lune, je me verrai mal échapper à une belle exécution publique si Cinder reprenait ce qui lui revient de droit. Dans le cas où l'on gagnerait, je souhaiterai à Maisy de déguerpir de la planète pour vivre ailleurs..."Je me défendrai et surveillerai mes arrières, cela je peux te le promettre.", je concède finalement en caressant toujours tendrement sa joue. Je n'ai aucune envie de perdre la vie. "Mais ne crois pas que je serai capable de t'ôter la vie, même dans ces circonstances.", les choses vont drastiquement changer entre nous, mon comportement aussi, alors peut-être qu'elle doutera bientôt de mes paroles, mais je sais ce qu'il en est au fond de moi.

Je lui demande de rester parce que je me sens incapable de la lâcher présentement, et ma requête d'avoir un dernier moment de plaisir ne doit guère la surprendre. Je préfère que notre dernier souvenir ensemble soit celui d'un amour partagé, d'un plaisir non feint, que des pleurs de chagrin.

Je veux m'ennivrer de son affection une dernière fois, avant de retourner dans mes ténèbres. C'est un désir egoïste peut-être non partagé, auquel cas, je ne me permettrais jamais de le lui imposer.
Elle accepte, et sa simple voix me procure déjà des frissons inavouables.
Son baiser, le goût de ses lèvres me faisant tout simplement fondre
Le rappel que ce sera notre dernière étreinte me brise encore davantage, mais je dois l'accepter.

"Je te laisserai t'en aller sans dire un mot.", je confirme la voix rauque, laissant mes mains se faire plus balladeuses pour trouver le contact direct de sa peau, sous le tissu de son haut. "Dis-moi que tu ne douteras jamais de mon amour pour toi. Peu importe ce qui arrivera.", si nos différences détruisent notre futur, soit. Mais qu'elles ne brisent pas ce que l'on a vécu de beau ici, qu'elles ne brûlent pas ces souvenirs.

Je perds totalement le fil de cette discussion, de comment je pourrais convaincre Maisy de ne pas s'engager dans un combat perdu d'avance.
Soyons honnêtes, même si j'ai évoqué leur éventuelle victoire, j'y crois autant qu'une possible explosion du soleil dans les minutes à venir...Je ne doute pas de notre force de frappe, de la manière dont nous pourrons les écraser. Avec des pertes certes, mais sûrement pas dans la défaite.

"Je n'aime pas l'idée de mourir.", je réplique avec un petit rire à sa proposition somme toute désespérée je suppose. Et je ressens un brin d'agacement à sa nouvelle demande de rejoindre les terriens.

Est-ce si dur de comprendre que je hais ces gens de toute mon âme ? Ne pas les combattre, c'est une chose.
Mais se battre pour eux ?
Plutôt crever. Et, je pèse mes mots.

Ce n'est pas un point de discorde nouveau. Dès nos premiers échanges de confiance, j'ai compris que contrairement à beaucoup de mutants que nous avons matrixé, Maisy ne nous était pas fidèle en pensées. C'est une chose de ne pas soutenir les siens, mais rejoindre ses ennemis...
J'ai longtemps choisi d'ignorer cet état de fait. Parce que je me sentais tomber amoureuse, devenir dépendante de nos moments privilégiés où je pouvais laisser tomber ma carapace, au moins en partie. Maisy sait apaiser mes tensions, les mauvais souvenirs qui ressurgissent parfois, même si elle n'en a absolument pas conscience.

Bien sûr, je sais que je n'ai pas forcément montrer mes sentiments à la brune comme elle pouvait le faire. Je ne suis pas du genre à faire de grandes décarations, à avoir des étoiles plein les yeux.
Et, je m'en rends un peu plus compte quand elle me confirme déjà douter de mes sentiments.

"Je n'ai pas franchement le coeur d'analyser là.", je réponds un peu séchement, sans le vouloir. "Le désintérêt que je te porte ? Tu es sérieuse ? Tu voulais quoi, que je te supplie à genoux peut-être ?"

Je suis plutôt désabusée pour le coup.
Je la retiens non ?
Si je m'en foutais, je l'aurai laissé partir ?
Putain, je ne lui aurais même pas laissé libre accès à ma propriété en premier lieu !
Je ne suis pas vraiment surprise quand elle se détache de moi, même si ça fait mal. Non pour une histoire de sexe, c'est secondaire et c'était davantage une tentative de la retenir, qu'un désir palpable. Ses larmes me brisent le coeur, véritablement.

"Donc, tu penses vraiment que je ne t'aime pas."

Ou en tout cas, pas autant qu'elle, elle m'aime. Je soupire profondément, sachant que si je l'a laisse partir maintenant, je l'a perdrais à tout jamais.

"Je suis désolée.", je souffle avec sincérité, me rapprochant doucement d'elle. "Je ne sais pas comment te montrer que je t'aime, Maisy. Sincèrement.", j'hésite avant de poursuivre. Il y a des mots que je n'ai jamais prononcé à voix haute, pas même à mon ami de longue date. "Tu es la première personne qui me fait ressentir ça. Qui me fait me sentir aimé. Mes parents...", je ferme les yeux brièvement, sentant toujours l'émotion me gagner quand je pense à eux. "Je ne me souviens pas. Je ne sais pas pourquoi parce que j'étais plus âgée que Orion, mais je n'arrive pas à me souvenir d'eux.", c'est une honte que je ressens. Comment on peut oublier ces propres parents ? Même face à une scène violente ? C'est comme si toute mon enfance, certainement heureuse avait été éffacée de ma mémoire. Mais cela, Maisy le sait plus ou moins. C'est ce qui suit que je n'ai jamais réellement évoqué. "Là où j'ai vécu ensuite, il ne valait mieux pas montrer ce qu'on ressentais, sinon on finissait battue et humilié. Voir...Battue d'une manière plus intime si tu vois ce que je veux dire...Par les gosses plus âgés. Pas de larmes. Pas d'effusion non plus. J'ai grandi comme ça, Maisy, en cachant ce que j'éprouvais pour ne pas finir six pieds sous terre. Et à terme...J'ai fini par ne plus rien ressentir du tout. Tout ce que je voulais, c'est avoir une bonne place pour qu'on me foute la paix, et dégager ceux qui se mettraient en travers de cet objectif.", j'ose caresser doucement sa joue pour y essuyer quelques larmes. "J'ai eu des amants, mais je ne peux pas dire que nos relations allaient au delà d'un désir purement physique. Toi, c'est différent. Et...", je me sens pleurer à nouveau et je déteste cette sensation. "Tu es la seule personne avec qui je me sens un peu plus moi-même, plus humaine. Tu m'as fait découvrir l'amour, et je ne te parle pas du sexe. Tu m'as montré ce que c'était de pouvoir se laisser aller avec quelqu'un, sans se demander si cette personne va nous détruire le lendemain. Tu m'as rappellé que notre monde ne se limite pas à la violence et au sang, mais qu'il pouvait nous faire découvrir des moments paisibles, simples et heureux.", je l'a prend finalement avec douceur et tendresse dans mes bras. "Je suis vraiment vraiment désolée de ne pas savoir comment te manifester la même chose. Je n'arrive pas à me libérer complètement de cette retenue qui m'habite depuis des années. Mais je t'aime. Putain, je t'aime plus que ma propre vie. T'es la meilleure chose qui me soit arrivée.", je la serre un peu plus fort contre moi, respirant son odeur familière et agréable, apaisante. "Je ne veux pas que tu t'en ailles, n'en doute pas.",...Mais je ne peux pas la suivre vers le peuple qui m'a pris mon enfance. Pas vers le peuple dirigée par celle dont j'ai aidé à tuer la mère. Ne peut-elle pas le comprendre ? Que ça n'a rien à voir avec mes sentiments ?

Je ne sais pas ce que je pourrais dire de plus. Ni même si il y a quelque chose de plus à dire, en réalité.
Je ne suis pas quelqu'un de bien, ça on le sait toutes les deux, je ne suis pas démonstrative, mais ça ne change rien au fait que je l'aime véritablement. Si Maisy n'était qu'une distraction, qu'une vulgaire maîtresse...
Soyons honnêtes, je me contenterai de la baiser de temps à autres dans le quartier de l'armée. Je l'inviterai pas chez moi. J'ordonnerai pas mes subbordonés de ne pas contrôler son esprit quand je suis là, d'éviter certains châtiments...Que ça semble des avantages pour alléger ma conscience, je m'en rends bien compte. Je ne sais juste pas quoi faire de plus. J'essaie de vivre ma vie au jour le jour, de trouver une solution pour notre Lune, tout en élevant un gosse, dans un monde violent où la loi du plus fort règne.

C'est comme ça, ça va pas changer du jour au lendemain. Et, tout le monde n'est pas à jeter dans le coin...Il reste des gens biens, et c'est pour eux que je ne veux pas qu'on finisse sans endroit où vivre, ou pire à réclamer la pitié des terriens.

Peut-être qu'elle a raison au fond. Mon amour n'est pas assez fort pour tout risquer, pour accpeter de rejoindre un camps que je déteste. Mais n'est-ce pas la même chose de son côté ? Même si je lui offrais une vie confortable, elle ne resterait pas. Alors, quest-ce qui me dit qu'elle m'aime autant qu'elle le prétend ? Ca va dans les deux sens, merde. C'est juste pas viable. Elle l'a dit elle-même, je ne la mène nulle part.
Pourtant, elle s'accroche. Moi aussi. Je n'ai pas l'intention de la lâcher aussi facilement. Je sais que je peux la retenir jusqu'à l'aube, au moins.

"Dans l'optique où trouver un endroit sûr serait réalisable...et qu'on ne nous poursuive pas...", je souffle en réponse doucement, ayant un bref regard vers la maison, consciente que je n'abandonnerai pas Orion ici. Mais, le projet de ma compagne, bien que tentant, est juste impossible. J'aurai bien dû mal à fuir ma Reine. Mes pouvoirs lui sont bien trop utiles. "Il y a une chose que je ne comprends pas ma belle... Pourquoi me proposer de fuir seulement maintenant et pas au début ? C'est bien que ce n'est pas ton envie première. Tu as dit que tu voulais partir pour te concentrer sur tes propres combats ,non ?", avec douceur je caresse son dos.