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LE TEMPS D'UN RP

“Le cheval court, le cavalier se vante.”

Jen
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Jen
Dim 27 Nov - 21:12

Jenny
Harewood

J'ai 22 ans et je vis à San Francisco, Etats Unis. Dans la vie, je suis cavalière de voltige et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Fiche perso détaillée juste ici
7h30 ?! Quel genre de masochiste donnait rendez-vous à 7h30 du matin à ses élèves pour faire de la gym ? Non mais parce qu'il faut bien se rendre compte que 7h30 au gymnase, cela veut dire partir à 7h15 donc être habillée, coiffée et maquillée pour 7h10, c'est-à-dire sortir de la douche à 6h30 donc mettre son réveil pour 6h. C'était tout bonnement indécent. Et encore, heureusement que Jenny ne prenait pas de petit déjeuner depuis que son influenceuse préférée avait vanté les mérites du jeune intermittent dans sa story Instagram. Une taille de guêpe ET une économie de 15 minutes le matin ? Sign me up.

Tout en rouspétant contre l'incroyable culot de sa professeur de voltige, Jenny se brûlait à moitié les cheveux sur son lisseur. Elle n'était pas encore tout à fait réveillée, mais hors de question de mettre un orteil en dehors de sa chambre sans des cheveux impeccablement coiffés. Ignorant la suspicieuse odeur de brûlé qui émanait de ses boucles blondes, elle révisa mentalement le contenu de sa garde robe pour choisir quelle tenue porter pour sa première séance d'entrainement officielle. Et si elle essayait ce nouvel ensemble crème tout à fait adorable que sa mère lui avait envoyé ? Ou peut être qu'elle devrait porter du rose, après tout les magasines disent que c'est la couleur de la saison... Incapable de se décider, la jeune fille finit par essayer une dizaine de tenues une par une pour jeter son dévolu sur un magnifique deux pièces de sport d'un brun très sombre qui mettait son corps parfaitement en valeur. Jenny soupira face à son reflet dans le miroir. Etait-ce même légal d'être aussi jolie de si bon matin ?

7h30. Oups, la voilà déjà en retard. La blondinette quitta sa chambre un peu précipitamment mais sans pour autant courir, cela risquerait de la faire suer et ses cheveux si bien coiffés en prendraient un coup, sans parler de son mascara qui risquait de couler avant même qu'elle n'atteigne le gymnase. Ses écouteurs dans les oreilles hurlant un air populaire de Major Lazer, elle franchit les portes du gymnase et pénétra dans la salle où ses camarades avaient déjà commencé à s'échauffer sous l'oeil vigilant de Lisa. Celle-ci couvrit Jenny d'un regard désapprobateur lorsqu'elle entra et lui fit un signe en tapotant son poignet, pour lui faire remarquer qu'elle était en retard. La blondinette n'y prêta pas attention et s'installa dans le seul espace encore disponible dans la salle - bien évidemment aux côtés du vilain petit canard. Aujourd'hui, il avait décidé d'être détestable en Artic Monkey. Jenny ne put retenir un rire moqueur. Ok mec on a bien compris que t'étais trop cool pour nous.

A son tour, elle prit soin de s'échauffer rapidement et observa du coin de l'oeil les mouvements de chacun de ses camarades. Son instinct compétiteur avait toujours le dessus, et elle ne pouvait s'empêcher de voir en chacun d'entre eux un concurrent à éliminer. Tiens, cette garce brune a une superbe souplesse de mouvement. Jenny travaillerait sans relâche jusqu'à la battre sur ce point. Oh, l'exercice d'échauffement de la grande rouquine est plutôt intéressant. Elle l'essayerait la prochaine fois. Tandis que chacun s'affairait à sa tâche, Lisa les coupa en tapant des mains.

"- Bien, maintenant que nous sommes au complet et que vous êtes tous correctement échauffés, nous allons pouvoir rentrer dans le vif du sujet."

Jenny trépigna d'impatience. Comme à son habitude, elle avait hâte d'en mettre plein les yeux à tous ceux qui n'avaient rien demandé autour d'elle. Elle caressa nerveusement le doux tissu de mélange de cachemire qui composait son bas, et remit une mèche rebelle derrière son oreille.

"- Aujourd'hui, je veux que vous travailliez l'amplitude de vos mouvements, enchaîna l'entraineuse. C'est l'un des critères principaux sur lesquels les amateurs perdent des points, car c'est très difficile d'avoir conscience de sa propre amplitude surtout sans aucun miroir pour aider. Alors je veux que vous appreniez à le sentir par vous-même, d'abord au sol, puis à cheval. Mettez-vous par deux."

Le sourire de Jenny s'effaça d'un seul coup. Par deux ? Alarmée, elle jeta un rapide coup d'oeil autour d'elle mais les filles semblaient déjà avoir formé naturellement des duos. En arrivant en retard, elle ne s'était pas donné l'occasion de discuter et de former quelques relations superficielles qui aident dans ce type de situation. Elle maudit son lisseur intérieurement.

"- Vous allez chacun à votre tour effectuer une série de mouvement, et pendant que l'un fera les mouvements, l'autre fera office d'observateur et devra commenter et corriger votre amplitude si besoin. Je passerai pour voir comment vous vous en sortez. Tout est clair pour tout le monde ?"

Un brouhaha qui semblait globalement approuver lui répondit. Sans plus tarder, les élèves s'activèrent comme des petites fourmis, se regroupant par paires et commençant l'exercice. Dépitée, Jenny tourna la tête vers la dernière personne avec qui elle avait envie d'interagir ce matin, le fils Andrews. Elle lui adressa un sourire faussement aimable.

"- Je t'en prie, à toi l'honneur."
Stormy Dream
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Tournesol
Stormy Dream
Sam 3 Déc - 10:12

David Andrews
J'ai 23 ans et je vis à San Francisco, États Unis. Dans la vie, je suis Cavalier de voltige et je m'en sors Bien par moi-même, et je n’ai pas besoin de mon père. Sinon, grâce à ma chance, je suis Célibataire et je le vis plutôt Très bien.

Blond décoloré suite à un manque de pigmentation du cuir chevelu. Ses sourcils sont d’un noir de jais, contrastant fortement avec sa peau d’albâtre et ses yeux bleu gris.
1m85, silhouette svelte et athlétique, sculptée pour faire des figures de voltige.

Loup solitaire, préférant la compagnie des animaux à celle de ses congénères, David s’est longtemps considéré comme le vilain petit canard de la famille. Jusque dans ses particularités physiques, héritées de sa défunte mère, il se démarque des autres.
Très, très loin de la diplomatie et la manipulation propre à la famille Andrews, et ce de génération en génération, il est direct. Sa franchise, loin d’être qualifiée comme qualité chez le jeune homme, lui attire de nombreux ennuis.
L’homme se cache derrière un sarcasme saupoudré d’une légère touche d’humour noir pour repousser les autres. On est jamais assez bien servis que par soi-même ! Et puis, l’expérience lui a appris que les autres agissent toujours de manière intéressée… lui le premier. Pourquoi leur ferait-il confiance ?
De par son passé, et ses origines, David a développé une aversion évidente pour tout ce touche de près ou de loin à la richesse. Étonnant, vous direz-vous, quand on sait qu’il a posé sa valise dans un prestigieux centre de formation équestre. Pas tout le fait le genre d’endroit où on arrive à l’improviste… deux conditions sont à valider impérativement : une recommandation par un ancien élève et une somme considérable sortie du compte en banque. Il n’avait pas eu le choix.
David aurait préféré rester dans les montagnes au contact des mustangs, seul endroit où il se sentit vivant.
Là où David est attendu… il ne s’y rend pas. En tout cas, pas s’il n’en a pas envie, ou s’il n’y est pas contraint par la force. Pas de beaux vêtements, pas de réseaux sociaux pour se pavaner sur la richesse de son père. Pas non plus d’équipements de luxe pour sa jument, alors qu’il pourrait se permettre de lui offrir absolument toutes les fioritures de la terre. Lui ne s’embarrasse pas de futilités. Dans l’écurie, son casier est vide. Les quelques affaires nécessaires n’y sont pas spécialement rangés non plus. Mais c’est son style ! Épuré, comme il aime le dire avec sarcasme.
David n’est pas matérialiste : il préfère troquer ses affaires ou les acheter d’occasion. Il se promène sur un vieux vélo plutôt qu’en limousine comme la plupart de ses connaissances.
Sa seule véritable amie est sa jument Shadow, une mustang appaloosa qu’il a dressé depuis sa capture dans le ranch de celui qui lui fit aimer les chevaux. John.
Derrière l’arrogance avec laquelle il traite son père, et une fois le masque tombé, il est possible d’apercevoir la passion dévorante de David pour l’art. Toute forme d’art, autant visuel  que sonore. Une note de musique, une photographie, et sa créativité s’exprime. Cependant, l’entrapercevoir a un prix : il faut gagner sa confiance avec du sang et des larmes.
Très fidèles à ses mentors, David sait tirer partie des qualités des autres pour s’améliorer : il ne fait que prendre ce qui l’intéresse. Il faudra bien du courage à la personne qui tentera de lui arracher quelques informations.

En voyant le monde arriver juste après lui, David se questionna… Il avait pourtant compris que les cours du matin seraient réservés aux entraînement du duo que Lisa souhaitait former. S’il n'était pas particulièrement enjoué à l’idée de commencer les entraînements avec sa détestable partenaire, le jeune homme s’était préparé mentalement à affronter le dédain dont elle était capable.

Finalement, voir arriver la troupe complète de voltige ne le soulagea pas : il n’aimait pas travailler en groupe, il était plutôt le fond du problème.

Heureusement pour lui, il lui restait sa performance individuelle. Ca, personne ne pourrait la lui prendre. C’est donc avec cet objectif en tête qu’il s’échauffa et s’étira pendant que les derniers retardataires émergeaient encore. Et c’est à lui qu’on reprochait le manque de professionnalisme avec ses vêtements usés… Il masqua un rictus moqueur en allant écraser son visage contre ses genoux dans une fermeture dont il était plutôt fier : un an auparavant, un bâton aurait été plus souple que lui. Il se détendit encore pour que la fermeture soit la plus complète possible, prenant de longues respirations qui tranquillisèrent son esprit.

Qui l’aurait cru ? Se détendre en tirant ses muscles... Si on lui avait expliqué ce qui la vie lui réserverait après toutes ces années d’Elise… il ne l’aurait jamais cru. Mais il chassa cette désagréable pensé de son esprit avant que le visage de celle qu’il avait tant aimée ne lui saute aux yeux. Au lieu de cela, il se redressa pour écouter les premières consignes de son enseignante. Travailler un enchaînement de mouvements en axant l’amplitude… Voilà qui restait très vague comme consigne. Et en duo qui plus est.

Sans surprise, sa peste de partenaire se résigna à se placer à côté lui. Faute de mieux, certainement, mais à en croire le regard satisfait de Lisa, ce n’était pas une si mauvaise idée. Intérieurement, il grommela : ce n’était pas elle qui devrait la supporter. D’ailleurs, lorsqu’elle lui signifia qu’il aurait l’honneur de commencer, David ne répondit pas.

Lisa avait dit qu’ils travailleraient en duo. Elle n’avait pas précisé qu’il serait obligé d’être aimable avec elle. Sans un mot, donc, il se dirigea vers un cheval d’arçon qui lui servirait à travailler sa montée. Il travaillait particulièrement cette figure imposée car sa souplesse lui avait longtemps fait défaut.

Il positionna ses mains sur chacun des arceaux en bois, redressa son menton et son buste, puis se hissa sur ses pointes de pieds dans une première inspiration. Serrant ses prises, il poussa dans ses jambes et utilisa la force de ses bras pour entamer la montée. La difficulté de l’exercice résidait dans la position intermédiaire : celle où la jambe extérieure devait être à la verticale, vers le ciel avant de se glisser le long du flanc extérieur du cheval. La jambe intérieure, elle, devait rester verticale vers le sol.

Si l’amplitude du mouvement était suffisante, le voltigeur se trouverait pendant toute la phase intermédiaire au-dessus de la ligne de dos de l’équidé. Pour cela, il devait tendre ses bras au-dessus du surfaix. Le mouvement général était plutôt bien exécuté chez le jeune homme, mais il manquait de verticalité : à la fois dans l’angle de ses bras et de sa jambe qu’il appelait « de ciel ».

Il en avait conscience, il travaillait d’arrache pied pour corriger ce problème. De mémoire, très peu de voltigeurs, hommes et femmes confondus, réalisaient ce mouvement à la perfection. Son objectif était d’avoir la montée la plus spectaculaire possible… Une bonne technique compenserait un manque artistique.

Lorsqu’il arriva au bout de sa phase intermédiaire, il redescendit son dos et laissa glisser en douceur ses jambes de chaque côté du cheval d’arçon. Cette phase de contrôle, elle, était plutôt bien exécuté.

Tout naturellement, son deuxième mouvement fut l’Amazone : pour sa même problématique de verticalité. Le jeune homme reprit son élan sur les arceaux, puis envoya ses jambes vers le ciel. L’appui tendu renversé manquait encore d’entrain dès qu’il partait d’une position assise. C'était comme si son esprit refusait de monter plus haut, de peur de basculer. Cette constatation faisait enrager David qui maîtrisait le mouvement à la perfection dès qu'il était réalisé au sol.

Une fois que ses deux malléoles se collèrent, David contrôla la descente de ses deux jambes à l’intérieur, le long de ses bras et de l'arceau interne. La fermeture fut beaucoup plus simple grâce aux assouplissements réalisés en début de séance : il n'aurait jamais imaginé qu'elle constituerait la partie la plus simple de l'exercice à présent. Il remonta en ATR, beaucoup plus maladroit cette fois avec la fatigue de l'enchaînement, puis repoussa dans ses bras pour entamer la sortie vers l’extérieur.

Reprenant son souffle, le jeune homme tourna ses poignets qui avaient bien été sollicités. Il s’apprêta à changer d’exercice lorsqu’il se souvint qu’ils étaient censés être en binôme.

Las, mais contrôlant l’expression de son visage qui resta particulièrement neutre, David croisa le regard de sa partenaire. Pas un mot, il attendit simplement le commentaire désagréable qui viendrait. Oui, il n’avait pas eu de professeurs et avait travaillé seul en se filmant. Il y aurait forcément des axes d’amélioration. Il s’attendait à être dénigré d’office par Miss Parfaite.

Soit, il avait les nerfs solides, un missile serait envoyé en défense.
Jen
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Jen
Sam 3 Déc - 22:27

Jenny
Harewood

J'ai 22 ans et je vis à San Francisco, Etats Unis. Dans la vie, je suis cavalière de voltige et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

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Jenny grimaça. C'était franchement pas mal, et cela lui arrachait la langue de l'avouer, mais Monsieur Rock and Roll était un voltigeur plutôt doué. Cela confirmait déjà ce qu'elle avait aperçu lors du premier entraînement à cheval. D'un oeil noir, elle suivi l'ensemble de ses mouvements, à la recherche de la moindre faille à noter, du moindre reproche à lui faire. Mais à son grand damn, ils se comptaient sur les doigts d'une main.

Les points positifs : il était souple, élégant et ce malgré cet horrifiant t-shirt qu'il portait, précis, puissant, et avait le parfait contrôle de ses mouvements. Pas un seul tremblement, son gainage était remarquable.

Les points négatifs : dans ses deux mouvements, il avait manqué d'alignement lors des phases verticales. Et puis sa prise d'élan lors de la montée en ATR avait manqué d'assurance. Et puis... et puis pas grand-chose d'autre en réalité. Ha si, son t-shirt qui lui avait crevé les yeux durant ces longues minutes. Et sa tête insupportable de Monsieur-je-suis-mieux-que-tout-le-monde-parce-que-je-suis-dark-t'as-vu.

Alors qu'il lui planta un regard blasé, Jenny s'activa à lui faire part de ses observations. Seulement les négatives, évidemment.

"- Puisqu'on parle d'amplitude, t'en gagnerais beaucoup si tu arrêtais de te tordre comme un lombric en montant ton ATR, ricana t-elle. Et pareil quand t'es en appui sur tes mains, t'es tellement pas aligné qu'on dirait que c'est une autre figure. Je n'ai même pas reconnu ton Amazone au début."

Elle le fixa un instant, savourant l'effet de ses mots. Mais son regard la dérangeait plus tout. Alors elle enchaîna.

"- Ha oui, et t'as le droit d'avoir l'air heureux aussi, Jack Frost."

Sans plus attendre, Jenny s'avança à son tour vers le cheval d'arçon et entama sa montée, dont elle était fière de sa maîtrise. Eric, son entraineur, lui avait fait répété la figure des centaines de fois. La première impression est la clé, alors ton entrée en selle doit être absolument impeccable, lui avait-il toujours dit. Les conseils du coach résonnant dans ses oreilles, la blondinette s'exécuta. L'avantage d'être légère, c'est qu'on a pas beaucoup de poids à porter pour s'élancer, ni pour se maintenir en l'air. Elle prit son temps pour amplifier le mouvement de jambes avant d'atterrir lestement sur le dos du cheval d'arçon. Elle vérifia le positionnement de ses doigts. Nickel. Eric serait fier d'elle.

Inspirée par les ATR effectués par son coéquipier d'infortune, la jeune fille décida de s'attaquer à la figure du ciseau. Prenant son élan, elle s'éleva dans un ATR maîtrisé, puis écarta ses deux jambes parfaitement tendues pour obtenir un maximum d'amplitude tout en entamant sa descente en torsadant son corps pour se retrouver assise face à la croupe. Dans ce mouvement elle le savait, elle ne prenait pas assez son temps sur la descente et généralement, son mouvement se rompait trop vite. La faute à ses bras, qui n'étaient pas encore assez forts pour la retenir tout au long de la descente. Elle atterrit sur la croupe, échangea rapidement ses mains de position, puis élança de nouveau ses jambes pour remonter en ATR et entamer sa sortie. Ce mouvement aussi, elle l'avait travaillé des centaines de fois. La sortie compte tout autant que l'entrée, c'est la dernière impression que tu laisses.

Satisfaite, Jenny atterrit souplement au sol et lança un regard fier au blond taciturne. Le dos droit et un sourire en coin, elle attendit le verdict. S'il était positif, ce gars avait peut être finalement le goût des bonnes choses. S'il était négatif, alors c'est qu'il était tout simplement jaloux, comment pouvait-il en être autrement ?
Stormy Dream
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Stormy Dream
Dim 11 Déc - 13:15
@Jen

David Andrews
J'ai 23 ans et je vis à San Francisco, États Unis. Dans la vie, je suis Cavalier de voltige et je m'en sors Bien par moi-même, et je n’ai pas besoin de mon père. Sinon, grâce à ma chance, je suis Célibataire et je le vis plutôt Très bien.

Blond décoloré suite à un manque de pigmentation du cuir chevelu. Ses sourcils sont d’un noir de jais, contrastant fortement avec sa peau d’albâtre et ses yeux bleu gris.
1m85, silhouette svelte et athlétique, sculptée pour faire des figures de voltige.

Loup solitaire, préférant la compagnie des animaux à celle de ses congénères, David s’est longtemps considéré comme le vilain petit canard de la famille. Jusque dans ses particularités physiques, héritées de sa défunte mère, il se démarque des autres.
Très, très loin de la diplomatie et la manipulation propre à la famille Andrews, et ce de génération en génération, il est direct. Sa franchise, loin d’être qualifiée comme qualité chez le jeune homme, lui attire de nombreux ennuis.
L’homme se cache derrière un sarcasme saupoudré d’une légère touche d’humour noir pour repousser les autres. On est jamais assez bien servis que par soi-même ! Et puis, l’expérience lui a appris que les autres agissent toujours de manière intéressée… lui le premier. Pourquoi leur ferait-il confiance ?
De par son passé, et ses origines, David a développé une aversion évidente pour tout ce touche de près ou de loin à la richesse. Étonnant, vous direz-vous, quand on sait qu’il a posé sa valise dans un prestigieux centre de formation équestre. Pas tout le fait le genre d’endroit où on arrive à l’improviste… deux conditions sont à valider impérativement : une recommandation par un ancien élève et une somme considérable sortie du compte en banque. Il n’avait pas eu le choix.
David aurait préféré rester dans les montagnes au contact des mustangs, seul endroit où il se sentit vivant.
Là où David est attendu… il ne s’y rend pas. En tout cas, pas s’il n’en a pas envie, ou s’il n’y est pas contraint par la force. Pas de beaux vêtements, pas de réseaux sociaux pour se pavaner sur la richesse de son père. Pas non plus d’équipements de luxe pour sa jument, alors qu’il pourrait se permettre de lui offrir absolument toutes les fioritures de la terre. Lui ne s’embarrasse pas de futilités. Dans l’écurie, son casier est vide. Les quelques affaires nécessaires n’y sont pas spécialement rangés non plus. Mais c’est son style ! Épuré, comme il aime le dire avec sarcasme.
David n’est pas matérialiste : il préfère troquer ses affaires ou les acheter d’occasion. Il se promène sur un vieux vélo plutôt qu’en limousine comme la plupart de ses connaissances.
Sa seule véritable amie est sa jument Shadow, une mustang appaloosa qu’il a dressé depuis sa capture dans le ranch de celui qui lui fit aimer les chevaux. John.
Derrière l’arrogance avec laquelle il traite son père, et une fois le masque tombé, il est possible d’apercevoir la passion dévorante de David pour l’art. Toute forme d’art, autant visuel  que sonore. Une note de musique, une photographie, et sa créativité s’exprime. Cependant, l’entrapercevoir a un prix : il faut gagner sa confiance avec du sang et des larmes.
Très fidèles à ses mentors, David sait tirer partie des qualités des autres pour s’améliorer : il ne fait que prendre ce qui l’intéresse. Il faudra bien du courage à la personne qui tentera de lui arracher quelques informations.

Le jeune homme resta de marbre en écoutant les critiques de son binôme : elle avait au moins le mérite d’avoir le même avis que lui, bien que cette pensée ne lui plaise pas énormément. L’originalité, en revanche, n’était pas son fort... Si son regard semblait espérer une once d’agacement dans celui de David, il ne lui donna pas cette satisfaction. D’ailleurs, sa comparaison à Jack Frost sonna plutôt comme un compliment à ses oreilles. Après tous, ils avaient plusieurs points communs. Il ne pouvait pas le nier. C’est donc sans sourire -bien sûr- qu’il répliqua d’une voix neutre. « Heureux d’entendre ce que je suis capable de voir seul sur mes vidéos ? Merci pour ta précieuse intervention. » En accompagnant ses paroles, son regard givré aurait glacé quiconque passait par là.

Il se plaça sur le côté, gardant ses doigts et ses poignets en mouvement, pour laisser l’accès à la jeune femme. Il avait à peine regardé ses enchaînements lors du dernier entraînement, mais s’était attendu à un niveau à la hauteur de son estime d’elle-même. Jenny ne laissait pas place à la surprise : tout ce qu’elle entreprenait était maîtrisé, répété, avec un soupçon de facilité même. Il pouvait ressentir, même à quelques mètres, l’envie terrible qui la prenait de l’écraser se son talent. Elle avait probablement un meilleur niveau, un meilleur enseignement… Et de l’expérience dans le domaine. C’était même sûr.

Par contre, il avait mis le doigt sur quelque chose qui lui donnait l’avantage. A lui.

Il patienta le temps qu’elle descende, rayonnante, de son dernier mouvement. Elle était fière d’elle. Comme la mauvaise foi n’était pas un trait de caractère propre à David, il n’eut aucun mal à admettre qu’elle était douée. Vraiment douée. « Dommage qu’une telle technique soit gâchée par le fait que tu te reposes sur tes facilités. » Lâcha-t’il nonchalamment, sans aucune mauvaise intention ou regard assassin. Il s’exprimait avec franchise. « L’entraîneur que tu payes une fortune ne t’a jamais dit que tu n’iras pas aux Jeux Equestres Mondiaux avec des ailes de poulet à la place des bras ? »

Quand il avait dit « dommage », David avait vraiment pensé à un potentiel gâché. Lui n’avait pas une technique impeccable, et encore moins des entraîneurs mondialement reconnus. Il travaillait sa condition physique avant tout, et s’assurait qu’il en soit de même pour Shadow. Cette dernière était la clé de son entraînement, car elle lui pardonnait ses erreurs… lui permettant de recommencer le mouvement jusqu’à ce qu’il en soit satisfait. La raison de la progression rapide du jeune homme résidait dans sa ténacité. Peut-être mettrait-il des années à faire ce que la jeune femme faisait en un claquement de doigts… mais quand il maîtriserait le mouvement, ce serait ancré à tout jamais dans sa mémoire musculaire.

Leur échange fut coupé par l’arrivée de leur nouvelle entraîneuse. « J’ai vu de très bonne choses, j’espère que votre collaboration vous aidera à les transformer en excellentes choses ! » Dit-elle avec enthousiasme avant de glisser des conseils individuels à l’un, puis l’autre.

Du côté de David, elle conseilla une liste d’enchaînements au sol qui lui permettrait s’assimiler le concept de la rétroversion du bassin. Elle n’eut pas le temps de la lui faire exécuter, mais il se promit de retenir le terme et de faire des recherches à la fin du cours. « Vos autre camardes prennent du retard dans la partie au sol mais Jérémy doit avoir terminé de préparer Atlas. Vous pouvez le rejoindre pour vous essayer sur ces mouvements à cheval. »

David n’était pas un élève studieux à l’école, loin de là. D’ailleurs, certains de ses professeurs n’avaient jamais aperçu son visage. En revanche, lorsqu’on lui donnait des pistes pour s’améliorer sur son art, il changeait du tout au tout. Peut-être pouvait-on alors parler d’entêtement ?

Le gymnase communiquait avec le manège via un long couloir qui aurait très bien pu faire hôpital. Muni de ses chaussons de voltige, sans prendre le temps de remettre une veste -elle entraverait ses mouvements-, David prit la tête du binôme pour se rendre vers la suite de l’exercice.

Un magnifique hongre gris évoluait sur un large cercle, dans un galop souple, parfaitement cadencé par son longeur. Le jeune homme prit le temps d’observer cette oreille tournée vers l’homme au centre du cercle, témoin d’une belle connexion entre l’animal et son repère humain. Lorsqu’ils réalisèrent qu’ils n’étaient plus seuls, l’homme fit repasser le cheval au pas, puis ils s’arrêtèrent flanc contre flanc pour observer les nouveaux venus.

« Bonjour. Jenny, David, c’est ça ? Je suis Jérémy. Lisa m’a parlé de votre future collaboration avec tellement d’enthousiasme que je me suis porté volontaire pour compléter le trio. » David serra la main que l’homme lui tendait avec entrain, surpris par les paroles de leur coach. « Mais bon, ce matin c’est individuel avec toute la promo ne nous emballons pas… » Lisa s’était montrée motivée, en effet… simplement, il n’avait pas réalisé à quel point elle pouvait être enthousiaste. « Lequel de vous se lance le premier ? »

Naturellement, David prit la première place comme Jenny était la dernière à s’être élancée. La difficulté dans le fait de reproduire le mouvement à cheval était la constance : si l’enchaînement était parfait sur le cheval d’arçon, il y avait de grosses probabilités pour qu’il soit moins bon à cheval. C'était lié à la locomotion de l’animal, ses éventuelles irrégularités. Travailler avec du vivant laissait un facteur « surprise » non négligeable.

Chez David, la constance n’état pas un problème : il passait tellement de temps à répéter ses mouvements sur Shadow -qui n’avait pas la régularité d’Atlas, loin de là- que l’exercice lui sembla aussi évident que sur le cheval d’arçon. La ligne de dos du hongre ne bougeait pas d’un pouce dans son galop, ce qui lui permit de réaliser l’enchaînement avec les mêmes qualités… mais aussi les mêmes défauts que quelques minutes plus tôt. C’était une réussite, tout de même. Il travaillerait ses ATR pour que sa prochaine intervention soit une réussite tout court.

Un léger sourire s’étira sur ses lèvres, furtivement, avant qu’il ne reprenne son air neutre. Ses yeux de glace se plongèrent dans le regard de Jenny. C’était parti pour le missile numéro deux.
Jen
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Jen
Ven 23 Déc - 16:28

Jenny
Harewood

J'ai 22 ans et je vis à San Francisco, Etats Unis. Dans la vie, je suis cavalière de voltige et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Fiche perso détaillée juste ici
Des ailes de poulet ?! Jenny lança un regard outré au grand blond face à elle : comment osait-il ? Elle allait répliquer vertement mais on l’interrompit. Apparemment, Atlas était prêt, et ils allaient pouvoir passer à la pratique à cheval. Bien, alors elle prendrait son mal en patience et se vengerait en temps voulu. En attendant, elle lança un dernier regard courroucé à son binôme qui l’ignora royalement, puis lui emboita le pas en direction du manège.

Là, le dénommé Jérémy les accueillit, apparemment troisième pièce de cette chaotique équipe de choc. La blondinette se para de son sourire le plus aimable et salua le jeune homme, qui semblait déjà bien plus sympathique que la porte de prison à ses côtés. L’enthousiasme du longeur renforça de nouveau son envie de briller. Ce n’était pas les remarques acerbes de Monsieur déprime qui allaient l’en empêcher. Ce dernier ne se fit d’ailleurs pas prier pour grimper le premier sur le dos d’Atlas. Impassible, Jenny l’observa enchainer les figures avec la même souplesse et précision que sur le cheval d’arçon, bien qu’il lui en coûtât de l’admettre. Inconsciemment, elle détailla les muscles de ses bras, et ceux de ses épaules. Il était certain qu’il s’entraînait pour les maintenir saillants et puissants. Néanmoins, si cela était esthétique chez un homme, elle ne pouvait pas s’imaginer moins gracieux chez une femme. Elle fronça du nez et détourna le regard. Ses ailes de poulet lui convenaient très bien.

Une sortie en élégance et Jack Frost se tenait devant elle, son regard de glace planté dans le sien. La jeune fille sentit son désir de vengeance atteindre des sommets stellaires et s’empressa de monter à son tour sur le dos du grand hongre, que Jérémy s’appliquait à maintenir dans un galop stable et régulier. Concentrée, elle reproduisit l’enchaînement précédent en prenant soin de se gainer et d’alléger ses bras autant que possible. Elle ne ferait pas le plaisir à cet énergumène de lui faire remarquer que ses bras tremblaient sous l’effort. Elle se focalisa tant sur ce détail qu’elle faillit manquer la foulée de sortie, et atterrit pieds joints mais avec une expression de justesse rattrapée sur le visage. Jérémy lui sourit et elle lui adressa un sourire radieux en retour puis se contenta de fusiller l’autre jeune homme du regard. Elle ne voulait pas entendre ses commentaires dédaigneux.

Les autres élèves les rejoignirent dans le manège et tandis que la blondinette détaillait et jugeait attentivement la technique de chacun, une petite brune avec qui elle avait échangé quelques sourires s’approcha.

« - On s’est dit avec les filles qu’on allait prendre un café ensemble après le cours, ça te dit de nous rejoindre ?

Le visage de Jenny s’illumina. Bien sûr, l’occasion parfaite d’apprendre qui elle devait fréquenter, et qui elle devait éliminer.

-  Avec plaisir ! lui répondit-elle avec entrain. A tout à l’heure ma belle. »

La blondinette s’éclipsa rapidement à la fin de l’heure afin de se préparer pour leur café entre filles. C’était une étape cruciale dans sa vie sociale ici, et l’impression qu’elle ferait à ces filles – ainsi que l’impression que ces filles lui feraient à elle – serait déterminante pour la suite. Alors pour l’occasion, elle sortit sa robe tea time préférée de chez Gucci, qu’elle assortit à une paire de bottes à talons crème. Elle détacha ses cheveux, s’assura que ses boucles de la matinée étaient toujours impeccables, puis se passa un coup de gloss sur les lèvres avant de ressortir, prête à conquérir le monde.

« - Jenny ! »

La petite brune de tout à l’heure lui fit signe depuis une table un peu plus loin dans le café. La jeune fille lui répondit d’un geste de la main et s’attabla avec les trois autres filles déjà présentes. Elles firent les présentations rapidement, avec un copieux échange de sourires faussement aimables.

« - Alors c’est toi la grande chanceuse hein ?» commença la prénommée Amanda d’un ton entendu.

Jenny haussa un sourcil curieux. Que voulait-elle dire ?

- Allons ne fais pas semblant, on sait que tu vas former un binôme avec le blond canon là», continua Anna, la petite brune qui l’avait invitée. On veut que tu nous en dises plus sur lui, ce ne serait pas juste que tu sois la seule à en profiter, n’est-ce pas ? Je veux dire, il se donne un air tellement inaccessible mais je suis persuadée que ce n’est qu’une façade.

La blondinette écarquilla les yeux de surprise, puis éclata de rire.

- Vous n’êtes pas sérieuses les filles, railla-t-elle. Ce type se balade en pyjama du matin au soir, a l’amabilité d’une porte de prison et le charisme d’une cuillère à café… Il n’a que ses muscles pour lui et encore, je suis généreuse. Elle leva les yeux au ciel. Visez plus haut mes belles, franchement vous le pouvez toutes. »

Sauf Amanda, qui était clairement la moins jolie des trois, mais ça Jenny se garda bien de le lui dire. De leur côté, les trois amies secouèrent la tête de concert avant de répliquer que son côté mystérieux ne faisait que renforcer son charme. La blondinette roula des yeux et changea de sujet. Elle allait imploser si elle entendait parler de ce type une seule minute de plus.

Le reste de la discussion fut frivole, chacune occupée à détailler ses exploits passés pour impressionner les autres. Jenny en apprit donc un peu plus sur ses camarades et décida que ces trois filles seraient bonnes à avoir dans la poche. Elles semblaient toujours à jour sur les potins, et seraient très certainement utiles pour propager des rumeurs également.

Tandis qu’elles se quittaient, la blondinette se rendit compte que l’heure avait tourné. Il était temps qu’elle lâche Kélios au paddock afin qu’il soit défoulé avant sa séance de ce soir. En prenant soin de ne pas abîmer ses bottes, la jeune fille se rendit au box de l’étalon, lui passa un licol puis eut toute la peine du monde à contenir son énergie débordante jusqu’à l’entrée des paddocks. Là, elle le lâcha pour qu’il puisse donner libre cours à sa folie et elle soupira en l’observant s’éloigner la queue en panache. Il avait certes fière allure, mais il était épuisant au quotidien. Heureusement, l’amour de ses followers sur Instagram la poussaient à continuer.

Soudain, son regard se porta sur le pré à côté, où une jument à l’apparence rustique tournait nerveusement en rond, anormalement agitée. Elle crut d’abord à une jument en chaleur dont la présence de Kélios rendait nerveuse, mais très vite ses sens s’alarmèrent. L’attitude de la jument n’était pas normale. Elle lui rappelait celle de son tout premier cheval, qu’elle avait perdu subitement des suites d’une colique détectée trop tardivement. Ce souvenir douloureux déclencha une vague de panique qui se propagea dans tout son corps. Affolée, Jenny se rapprocha davantage et se souvint avoir vu David sur le dos de cette jument. Etait-ce la sienne? Peu importait, il lui fallait le prévenir immédiatement que quelque chose clochait.

Par réflexe, elle dégaina son téléphone puis se figea. Elle n’avait évidemment pas son numéro. Alors elle composa celui de leur entraineuse à la place. Par chance, celle-ci décrocha immédiatement. Paniquée, la blondinette lui expliqua la situation par bribes décousues. Lisa lui assura qu’elle allait la rejoindre sur place au plus vite, et qu’elle préviendrait David par la même occasion. Elle chargea Jenny d’appeler un vétérinaire, ce qu’elle fit les mains tremblantes. De l’autre bout du fil, le vétérinaire commença à la rassurer. Selon ses descriptions, cela ne ressemblait pas nécessairement à une colique. Il l’informa néanmoins qu’il serait sur place dans le prochain quart d’heure. Angoissée, Jenny raccrocha et attendit nerveusement l’arrivée de Lisa.

Le regard désespéré de son cheval juste avant de rendre l’âme la hantait encore, tandis qu’elle scrutait le comportement toujours aussi étrange de la jument face à elle.  Peu importe ce qu’elle pensait David, personne ne méritait de vivre une douleur pareille.
Stormy Dream
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Tournesol
Stormy Dream
Sam 14 Jan - 19:20
@Jen

David Andrews
J'ai 23 ans et je vis à San Francisco, États Unis. Dans la vie, je suis Cavalier de voltige et je m'en sors Bien par moi-même, et je n’ai pas besoin de mon père. Sinon, grâce à ma chance, je suis Célibataire et je le vis plutôt Très bien.

Blond décoloré suite à un manque de pigmentation du cuir chevelu. Ses sourcils sont d’un noir de jais, contrastant fortement avec sa peau d’albâtre et ses yeux bleu gris.
1m85, silhouette svelte et athlétique, sculptée pour faire des figures de voltige.

Loup solitaire, préférant la compagnie des animaux à celle de ses congénères, David s’est longtemps considéré comme le vilain petit canard de la famille. Jusque dans ses particularités physiques, héritées de sa défunte mère, il se démarque des autres.
Très, très loin de la diplomatie et la manipulation propre à la famille Andrews, et ce de génération en génération, il est direct. Sa franchise, loin d’être qualifiée comme qualité chez le jeune homme, lui attire de nombreux ennuis.
L’homme se cache derrière un sarcasme saupoudré d’une légère touche d’humour noir pour repousser les autres. On est jamais assez bien servis que par soi-même ! Et puis, l’expérience lui a appris que les autres agissent toujours de manière intéressée… lui le premier. Pourquoi leur ferait-il confiance ?
De par son passé, et ses origines, David a développé une aversion évidente pour tout ce touche de près ou de loin à la richesse. Étonnant, vous direz-vous, quand on sait qu’il a posé sa valise dans un prestigieux centre de formation équestre. Pas tout le fait le genre d’endroit où on arrive à l’improviste… deux conditions sont à valider impérativement : une recommandation par un ancien élève et une somme considérable sortie du compte en banque. Il n’avait pas eu le choix.
David aurait préféré rester dans les montagnes au contact des mustangs, seul endroit où il se sentit vivant.
Là où David est attendu… il ne s’y rend pas. En tout cas, pas s’il n’en a pas envie, ou s’il n’y est pas contraint par la force. Pas de beaux vêtements, pas de réseaux sociaux pour se pavaner sur la richesse de son père. Pas non plus d’équipements de luxe pour sa jument, alors qu’il pourrait se permettre de lui offrir absolument toutes les fioritures de la terre. Lui ne s’embarrasse pas de futilités. Dans l’écurie, son casier est vide. Les quelques affaires nécessaires n’y sont pas spécialement rangés non plus. Mais c’est son style ! Épuré, comme il aime le dire avec sarcasme.
David n’est pas matérialiste : il préfère troquer ses affaires ou les acheter d’occasion. Il se promène sur un vieux vélo plutôt qu’en limousine comme la plupart de ses connaissances.
Sa seule véritable amie est sa jument Shadow, une mustang appaloosa qu’il a dressé depuis sa capture dans le ranch de celui qui lui fit aimer les chevaux. John.
Derrière l’arrogance avec laquelle il traite son père, et une fois le masque tombé, il est possible d’apercevoir la passion dévorante de David pour l’art. Toute forme d’art, autant visuel  que sonore. Une note de musique, une photographie, et sa créativité s’exprime. Cependant, l’entrapercevoir a un prix : il faut gagner sa confiance avec du sang et des larmes.
Très fidèles à ses mentors, David sait tirer partie des qualités des autres pour s’améliorer : il ne fait que prendre ce qui l’intéresse. Il faudra bien du courage à la personne qui tentera de lui arracher quelques informations.

La suite de l’entraînement passa, contre toute attente, bien plus rapidement qu'il n'avait commencé. Etait-ce lié au fait que le regard de David soit attiré par les prestations de ses autres camarades de promotion ? Ou au fait que ses quelques critiques aient été intégrées dans le passage à cheval de celle qui devrait faire la deuxième partie de son binôme ? Finalement, les ailes de poulet à la place des bras étaient parlantes. Le jeune voltigeur n’avait aucunement l’intention de vexer sa camarade : il s’était contenté de dire ce qu’il avait pensé, en toute objectivité, de ses figures proposées.

Certes, il pouvait manquer de tact. Certes, il n’avait pas toujours envie de lisser ses propos, surtout quand il donnait son avis. Mais n’oublions pas qu’elle n’avait pas été tendre avec lui depuis son arrivée.

Lorsque tous les passages furent terminés, il s’éclipsa vers sa chambre pour aller prendre une douche et lire quelques pages tandis que des groupes se formaient en bordure de manège. Pour l’aspect sociabilisation, il faudrait patienter un peu. Pour l’instant, les quelques rayons de soleil sur la vitre de sa chambre lui suffisaient à reposer son esprit en ébullition : il ne digérait toujours pas la manoeuvre de son géniteur à le forcer à intégrer cette formation. Un internat, comme un vulgaire adolescent… alors que les Rocheuses lui manquaient tant.

Perdu dans la lecture d’un roman policier des plus classiques, David oublia le temps qui passait.

Mais fut ramené à la réalité par le bruit de l’interphone : surpris par la violence de la sonnerie -pourquoi paramétrer le volume aussi haut ?- il sursauta. L’ouvrage qu'il tenait entre les mains effectua son premier vol plané avant de s’écrouler sur le parquet de la chambre. L’homme remonta son jogging noir qui tombait, puis se pressa vers la porte d’entrée où l’on toquait cette fois.

« Lisa ? » Etait-il plus étonné par la présence de son entraîneuse devant sa porte, ou par son air inquiet ? « David, ta jument ne va pas bien. Jenny a appelé le vétérinaire, tu devrais venir. » Il n’en fallait pas plus. Le jeune homme laissa la porte ouverte, sauta dans une paire de baskets qu’ils n’avait pas pris la peine de délasser -et qu’il ne prit pas le temps de relasser- puis jeta un vieux sweat sur ses épaules.

Shadow était la prunelle de ses yeux : s’il lui arrivait quelque chose, il ne se le pardonnerait jamais.

L’inquiétude qui le submergea presque instantanément l’empêcha de réfléchir. Son corps fonctionna en mode automatique pour le conduire jusqu’à l’écurie. Derrière lui, Lisa peinait à lui emboîter le pas. Les quelques dernières foulées qui les séparaient du paddock de Shadow parurent une formalité à parcourir pour le sportif qu’il était… mais avec ses jambes plus courtes, elles avaient distancé Lisa. Elle les rattrapa au pas de course.

Les iris translucides de David cherchèrent Shadow qui se tenait avec un des palefreniers et un homme qui lui était inconnu. Probablement le vétérinaire, à en croire son attitude concernée.

Sans porter attention aux autres personnes qui entouraient la jument, le jeune homme se fraya un passage jusqu’à sa protégée. « Voici son propriétaire. » Indiqua le palefrenier en lui tendant la longe de Shadow. Il hocha la tête d’un signe entendu, déposant une main douce sur le chanfrein de la mustang pour l’apaiser. Sa présence parut détendre légèrement l’animal.

Les quelques minutes qui suivirent furent rythmée par le batterie de test réalisés par le vétérinaire. « Elle est totalement déshydratée. Je vais lui injecter des électrolytes. » Il envoya le palefrenier vérifier l’abreuvoir de son pré tandis qu’il retournait vers sa camionnette pour y chercher une seringue.

L’ébahissement de chaque personne présente aux côtés de la jument était notable : comment était-il possible qu’elle soit déshydratée ? Les températures encore élevées de cette fin d’été pouvaient en être responsables, mais les chevaux disposaient d’un accès à l’eau à volonté par le biais d’abreuvoirs automatiques. Chacun des paddocks en était équipé.

Le vétérinaire injecta le produit à Shadow qui se laissa faire sans broncher. « Il va falloir l’hydrater en petite quantité d’eau à température ambiante. Surtout pas d’eau froide, elle risquerait de faire une colique. » Précisa l’homme à David qui caressait sa jument du bout des doigts, complètement dépassé par les évènements. « Si vous avez de grandes pipettes, ce sera parfait pour qu’elle ne se rue pas sur le premier abreuvoir plein ». Et alors que le jeune homme s’apprêtait à dire quelque chose, le palefrenier revint en courant vers l’assemblée. « L’abreuvoir est en panne ! Je ne comprends pas… Tous les autres fonctionnent pourtant ! »

David ne douta pas une seconde de la bonne foi de l’homme d’écurie, mais ne put s’empêcher de penser qu’un accès plus naturel à l’eau aurait pu éviter tout cela. « Nous avons la cause. Maintenant, il va falloir veiller sur elle et l’hydrater toutes les trente minutes. Pour le moment il vaut mieux mettre un panier et la rentrer au frais dans un box pour qu’elle se repose. » Indiqua le vétérinaire qui ne présentait pas la moindre inquiétude. Cela n'aida pourtant pas le propriétaire à se relaxer.

Le blond cendré ne voyait toujours pas le monde rassemblé autour de lui. Encore trop choqué par la situation, il plongea son visage dans la crinière tricolore de sa jument. « Ca va aller mieux ma Shadow. » Chuchota-t-il. La première pipette d’eau fut proposée à l’animal par le palefrenier confus, puis chacun se pressa à pailler un box pour qu’elle puisse être rentrée.

Le jeune homme guida la jument vers l’allée, se calant sur son rythme à elle. Il lui installa le panier restrictif sur la tête, puis prépara un seau d’eau à côté du box où il s’installa avec la pipette et un premier minuteur. La journée serait longue, mais il ne pouvait pas se résoudre à laisser quelqu’un d’autre veiller sur Shadow.

La journée ne fut d'ailleurs pas la seule à être longue. Bien que sortie d’affaire, la jument montrait toujours des signes de fatigue en fin de journée. Ils avaient donc pris la décision de veiller sur elle encore quelques heures. Les palefreniers avaient proposé de prendre le relai pour que David s’alimente ou se repose quelques heures… bien sûr leurs efforts étaient vains. Il n’avait besoin de personne.

entrecoupés par les vérifications de son état, David lui déposa un seau d’eau, une petite quantité de foin, puis s’assit dans la paille à ses côtés pour profiter de cet instant paisible. Le premier depuis des heures.

Pourtant, la fatigue eut raison de lui… ses paupières tombèrent, et il s’assoupit aux pieds de la jument

Cette fois, c’était à son tour de veiller sur lui.  
Jen
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Jeu 26 Jan - 0:25

Jenny
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J'ai 22 ans et je vis à San Francisco, Etats Unis. Dans la vie, je suis cavalière de voltige et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

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"- Elle est entre de bonnes mains Jen, tu peux y aller si tu veux. Merci de nous avoir prévenus."

La voix de Lisa à ses côtés la ramena à la réalité. Le fantôme de son premier cheval s'évapora. Elle posa un regard absent sur la scène qui se déroulait sous ses yeux. David tenait la jument en longe, tandis que le vétérinaire expliquait quelque chose à propos de déshydratation et d'électrolytes. Jenny souffla imperceptiblement. Apparemment, rien d'alarmant à signaler. Elle fit signe de la tête à son entraîneuse puis tout en reprenant ses esprits, se dirigea machinalement vers le paddock où elle avait lâché Kélios plus tôt. L'étalon noir s'était rapproché de la barrière, commère qu'il était, les oreilles en avant et détaillait d'un oeil curieux le remue-ménage qui se déroulait à quelques mètres de la barrière.

"- Viens là toi, le spectacle est fini," grommela-t-elle en lui passant son licol sur la tête.

Il était grand temps d'entamer la séance de plat qu'elle avait prévu pour la journée. Programme du jour : tenter de canaliser l'énergie infinie du beau KWPN. L'illusion aura duré dix minutes, le temps qu'elle ramène sa monture aux écuries.

Non seulement Kélios était une bombe nucléaire au travail, mais en plus il était incapable de rester à l'attache plus de cinq minutes. Alors que sa cavalière finissait de le seller et vérifiait la pose des bandes, il se mit à gigoter dans tous les sens, faisant des petits pas incessants de droite à gauche et secouant la tête.

"- On va y aller, attends deux secondes !" s'énerva Jenny.

Elle recula, comme à son habitude une fois avoir préparé un cheval, pour reluquer l'allure qu'il avait. Bien évidemment, son étalon était splendide. Pour cette séance, la jeune cavalière avait misé sur le chic n' sobre, et avait mis un tapis bleu nuit liseré d'or, qui s'assortissait avec les bandes de travail. Cela ne contrastait pas avec la robe noire de Kélios mais les détails dorés ressortaient avec élégance sans pour autant faire "too much". Pour le rappel de brillance, la blondinette avait mis un frontal serti de pierreries dorées sur sa bride. Satisfaite de son travail, elle fila se changer aux vestiaires, revêtissant au passage une veste assortie au tapis.

Kélios renâcla un coup comme pour presser sa cavalière. Pas étonnant qu'avec toutes les petites attentions fashion, l'étalon perde patience encore plus que d'habitude. Jenny se pressa de le détacher puis son stick en main, l'emmena d'un pas fier au manège.

Une fois dans le spacieux manège de dressage, Jenny se hissa en selle à l'aide d'un montoir puis, remontant sur ses rênes, mit directement l'étalon au trot. Que ce soit à cause de la bride ou du fait d'avoir été lâché avant, Kélios ne se fit pas prier pour venir s'arrondir et améliorer son port de dos. Sans trop se durcir dans sa main pour le moment, la cavalière le laissa trotter à son rythme pour le mettre dans le bain et galopa rapidement aux deux mains histoire de vérifier le bon fonctionnement du cheval. Celui-ci se braqua un peu au premier départ puis, forcé à se replacer correctement, continua dans un galop certes rapide mais régulier. Jenny de son côté, ne cessait de s'admirer elle et sa magnifique monture dans les miroirs, plus que satisfaite de la fière allure qu'ils avaient ensemble. L'étalon faisait des ravages en saut mais avait tout autant d'allure en dressage. Dommage qu'il soit si compliqué à détendre.

Alors qu'elle le mettait sur un cercle au galop, la jeune fille remarqua qu'elle avait du mal à le plier correctement. Bien équilibré mais un peu trop raide, Kélios avançait d'une allure trop saccadée sur le cercle. Décidant de commencer au pas, elle ralentit l'étalon et après avoir calmé tant bien que mal son petit trottinement, elle le mit à main gauche sur un grand cercle de vingt mètres et lentement, le fit venir s'arrondir autour de sa jambe intérieure, ce qu'il fit sans rechigner. Encore heureux, au pas, c'est la moindre des choses. Rassurée, elle reprit la piste au trot et changea de cercle pour redemander un pli interne, toujours à main gauche. Cette fois, Kélios secoua légèrement la tête et tenta de s'échapper dans ses hanches vers l'extérieur du cercle. D'un petit coup du stick hors de prix, Jenny le ramena sur la trajectoire et s'obligea à garder sa jambe extérieure active par petites pressions. Si l'étalon avait un point fort, c'était l'équilibre, et sa cavalière comptait bien en tirer profit. Se redressant davantage, elle cadença le trot pour l'obtenir plus rebondi et joua dans ses mains pour tenter de plier sa monture encore plus. Dans le but de se fixer, elle s'enfonça dans sa selle et souffla par longues bouffées pour décrisper ses épaules. Avec un ébrouement, Kélios accepta de jouer le jeu et s'incurva franchement.

- Bien ! l'encouragea Jenny sans relâcher ses aides.

Maintenant certaine d'avoir un cheval attentif et disponible, Jenny le repassa au pas, et laissa les rênes longues quelques minutes pour qu'il puisse se détendre avant de galoper. Kélios en profita pour allonger l'encolure et mâcher son mors tandis que la jeune fille soufflait un peu en s'admirant dans la glace. Dommage qu'elle ait laissé son téléphone dans son casier, elle aurait bien pris une photo pour vanter le beauté de son cheval à ses amies ! Lui flattant distraitement l'encolure, elle le fit avancer jusqu'au pare-botte et prit appui sur ses étriers pour s'approcher du miroir et vérifier que son maquillage n'avait pas coulé. Avec l'effort fourni, elle avait commencé à sentir quelques gouttes de transpiration... Pas très sexy. Mais rien n'avait bougé sur son visage et, souriant d'un air satisfait à son reflet, elle remonta sur ses rênes et remit Kélios dans une attitude de travail.

Sur la piste, l'étalon bondit lorsque sa cavalière plaça ses aides pour le galop et, les sabots frappant le sol avec un roulement sonore, il dessina un cercle sur l'ordre de la jeune fille. Celle-ci le ralentit un peu en serrant et relâchant les doigts sur les rênes puis une fois le rythme souhaité atteint, elle s'appliqua à demander un pli interne. Cela était plus facile au galop qu'au trot finalement, grâce au balancement régulier de l'allure. Sa monture semblait du même avis qu'elle et son corps épousa la forme du cercle, encadré par les jambes et les mains de la jeune fille. Jenny leva alors les yeux et admira leur reflet, décréta qu'ils avaient vraiment fière allure ainsi et se grandit encore pour se donner de la contenance. Kélios soufflait à chaque foulée, ponctuant l'exercice d'un rythme régulier. Sur son dos, sa cavalière jubilait d'avoir réussi à l'obtenir bien souple.

Voyant cependant qu'il commençait à fatiguer, elle le repassa au trot et le fit trotter rênes détendues pour étirer son dos, ce que l'étalon fit avec grand plaisir. Puis elle demanda le pas, souffla à son tour quelques minutes, et mit pied à terre avec précaution pour ne pas accrocher son pantalon ou sa veste. Un grand sourire illuminait son visage, et en l'espace d'une heure, l'angoisse que lui avait procuré l'état de la jument de David n'était plus qu'un mauvais souvenir.

- C'était très bien toi ! le félicita t-elle avec une sincérité rare.

L'étalon lui donna un petit coup de nez pour montrer qu'il voulait rentrer puis la suivit d'un pas vif jusqu'à son box. Jenny le dessella rapidement et bouchonna les parties où il avait transpiré, mais pas avec de la paille car c'était un manque indiscutable de propreté. Elle retira sa Rolex et la posa sur le rebord du box, le temps de terminer les soins car celle-ci la gênait dans ses mouvements. Le cadran était un peu grand, mais elle n'avait pas su résister à l'appel rose gold. Délestée de sa montre, elle ôta les bandes de travail, et laissa Kélios manger la ration de granulés qui avait été servie dans sa mangeoire en son absence. La selle sur le bras et la bride à l'épaule, elle rentra dans la sellerie et remit la housse sur la selle, rangea la bride ainsi que les bandes. Une fois l'équipement remit dans son casier, la jeune fille saisit son téléphone, répondit aux messages reçus pendant l'heure et alla prendre un selfie avec Kélios, qu'elle s'empressa de poster sur Instagram.

Puis le coeur léger et rempli de fierté, elle retourna dans sa chambre avec un sourire franc qu'elle était incapable de dissimuler. En guise de récompense, elle s'accorda un marathon Gossip Girl sur Netflix, et ne vit pas l'après-midi défiler. Elle ne se remit en activité qu'à la tombée de la nuit. Après un dîner léger, elle enfila son nouvel ensemble loungewear en soie, composé d'un mini short et d'un débardeur rose poudré. La noblesse du tissu la faisait sentir comme une princesse. Par réflexe, elle voulut ranger sa Rolex dans sa boîte à bijoux. Elle se figea.

La Rolex. Merde.

Le coeur de Jenny manqua toute une série de battement. Comment avait-elle pu avoir la tête en l'air au point de laisser sa précieuse Rolex dans le box de Kélios ? Affolée, elle enfila une paire de sneakers, attrapa la première veste venue, et se précipita aux écuries. A cette heure tardive, le lieu était étrangement silencieux. Seuls le bruit des pas effrénés de la jeune fille brisait le calme ambiant. Elle n'avait jamais couru aussi vite de sa vie. A bout de souffle, elle parvint jusqu'au box de l'étalon noir, où l'attendait sagement sa montre, toujours miraculeusement posée sur le même rebord où elle l'avait laissée cet après-midi.

"- Merci d'avoir veillé sur elle mon grand," souffla Jenny entre deux respirations tout en grattant le garrot de sa monture.

Il posa un regard interrogateur sur la blondinette qui avait viré rouge pivoine puis retourna nonchalamment à son foin. Jenny profita de ces quelques minutes hors du temps dans des écuries parfaitement désertes pour reprendre son souffle. Puis elle commença à ressentir la fraîcheur de l'air nocturne, et sortit du box en frissonnant, avec grande hâte de retrouver son lit douillet. Mais alors qu'elle allait franchir les portes de l'écurie, la tête d'un cheval garnie d'un panier attira son oeil. Elle prit quelques secondes à faire le rapprochement. Il s'agissait de la jument de tout à l'heure. Celle qui allait mal. Celle de David. Par réflexe ou par curiosité, la jeune fille s'approcha de la jument, se demandant si elle allait mieux. Visiblement, la pie avait l'oeil calme et semblait en bien meilleure forme que ce matin. Jenny prit un instant pour détailler la monture. Quelle curieuse...

"- Oh !..."

Elle eut un hoquet de surprise et recula d'un pas. Aux pieds de la jument se trouvait une silhouette roulée en boule qui semblait assoupie. Les sdf venaient-ils se réfugier dans les écuries pour y passer la nuit ? Quelle scandale, elle devait prévenir immédiatement un palefrenier ! Le sdf ouvrit brusquement les yeux et Jenny retint un deuxième hoquet de surprise. Ce n'était pas un sdf mais bien David qui dormait à même la paille du box. La surprise lui fit momentanément perdre les mots, et elle allait balbutier des excuses mais se reprit de justesse. Elle n'aurait dû croiser personne avec la dégaine qu'elle avait. Quelle erreur de sortir sans se changer, sa Rolex aurait bien attendu cinq minutes de plus... Elle devait attaquer la première avant de se prendre une remarque. Elle l'entendait déjà claironner à qui voulait l'entendre que la Barbie se baladait en pyjama - hors de prix - dans les écuries. Alors elle débita la première chose qui lui vint à l'esprit.

"- T'as pas de lit dans lequel dormir Andrews ?"
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Tournesol
Stormy Dream
Mer 22 Fév - 15:56
@Jen

David Andrews
J'ai 23 ans et je vis à San Francisco, États Unis. Dans la vie, je suis Cavalier de voltige et je m'en sors Bien par moi-même, et je n’ai pas besoin de mon père. Sinon, grâce à ma chance, je suis Célibataire et je le vis plutôt Très bien.

Blond décoloré suite à un manque de pigmentation du cuir chevelu. Ses sourcils sont d’un noir de jais, contrastant fortement avec sa peau d’albâtre et ses yeux bleu gris.
1m85, silhouette svelte et athlétique, sculptée pour faire des figures de voltige.

Loup solitaire, préférant la compagnie des animaux à celle de ses congénères, David s’est longtemps considéré comme le vilain petit canard de la famille. Jusque dans ses particularités physiques, héritées de sa défunte mère, il se démarque des autres.
Très, très loin de la diplomatie et la manipulation propre à la famille Andrews, et ce de génération en génération, il est direct. Sa franchise, loin d’être qualifiée comme qualité chez le jeune homme, lui attire de nombreux ennuis.
L’homme se cache derrière un sarcasme saupoudré d’une légère touche d’humour noir pour repousser les autres. On est jamais assez bien servis que par soi-même ! Et puis, l’expérience lui a appris que les autres agissent toujours de manière intéressée… lui le premier. Pourquoi leur ferait-il confiance ?
De par son passé, et ses origines, David a développé une aversion évidente pour tout ce touche de près ou de loin à la richesse. Étonnant, vous direz-vous, quand on sait qu’il a posé sa valise dans un prestigieux centre de formation équestre. Pas tout le fait le genre d’endroit où on arrive à l’improviste… deux conditions sont à valider impérativement : une recommandation par un ancien élève et une somme considérable sortie du compte en banque. Il n’avait pas eu le choix.
David aurait préféré rester dans les montagnes au contact des mustangs, seul endroit où il se sentit vivant.
Là où David est attendu… il ne s’y rend pas. En tout cas, pas s’il n’en a pas envie, ou s’il n’y est pas contraint par la force. Pas de beaux vêtements, pas de réseaux sociaux pour se pavaner sur la richesse de son père. Pas non plus d’équipements de luxe pour sa jument, alors qu’il pourrait se permettre de lui offrir absolument toutes les fioritures de la terre. Lui ne s’embarrasse pas de futilités. Dans l’écurie, son casier est vide. Les quelques affaires nécessaires n’y sont pas spécialement rangés non plus. Mais c’est son style ! Épuré, comme il aime le dire avec sarcasme.
David n’est pas matérialiste : il préfère troquer ses affaires ou les acheter d’occasion. Il se promène sur un vieux vélo plutôt qu’en limousine comme la plupart de ses connaissances.
Sa seule véritable amie est sa jument Shadow, une mustang appaloosa qu’il a dressé depuis sa capture dans le ranch de celui qui lui fit aimer les chevaux. John.
Derrière l’arrogance avec laquelle il traite son père, et une fois le masque tombé, il est possible d’apercevoir la passion dévorante de David pour l’art. Toute forme d’art, autant visuel  que sonore. Une note de musique, une photographie, et sa créativité s’exprime. Cependant, l’entrapercevoir a un prix : il faut gagner sa confiance avec du sang et des larmes.
Très fidèles à ses mentors, David sait tirer partie des qualités des autres pour s’améliorer : il ne fait que prendre ce qui l’intéresse. Il faudra bien du courage à la personne qui tentera de lui arracher quelques informations.

Le jeune homme avait sombré dans un profond sommeil. De cette même facilité qu’un enfant qui s'endort dans les bras de sa mère en pleine foule, David s’était lové dans la paille et profitait de cet instant de répit pour se détendre.

Aux côtés de sa jument il se sentait invincible : d’une certaine façon, la complicité avec sa jument remplaçait celle d’un parent. Cela faisait hurler bien des gens, mais il considérait Shadow comme un membre à part entière de sa famille… et l’estimait plus que son méprisable –et méprisant- géniteur.

Sa respiration jusque-là calme et profonde s’accéléra lorsqu’il entendit un hoquet de surprise. Réveillé en sursaut avec comme unique souvenir de ses rêves la tête de son père, il ne risquait pas être la meilleure des compagnies.

Le blond cendré se redressa brusquement, et sa jument s’écarta brusquement pour lui laisser la place de s’asseoir à ses côtés. Pris de court, et pas tout à fait réveillé, le jeune homme se frotta les yeux, puis dévisagea la personne qui l’interrompait dans ses maigres minutes de repos.

Evidemment…

Ses yeux avaient encore du mal à faire la mise au point, mais cette voix il commençait à l’intégrer. Elle était tout aussi agréable que la figure paternelle qui flottait dans ses souvenirs. L’envie de ronchonner quelques insultes fut maîtrisée de justesse alors qu’il se relevait doucement. Il aurait pu lui lancer de la paille souillée au visage, c’était tout aussi tentant que de lui demander d’aller se faire voir… Mais ça, c’était avant qu’il ne la dévisage.

Il n'aurait jamais pensé pouvoir se dire ça, mais... Jenny était sortie en pyjama.

David haussa les sourcils, entre l’exaspération et la surprise. Comment était-il possible qu’une jeune fille aussi précieuse que Jenny ne passe pas une heure entière à se pouponner pour ne croiser personne dans l’écurie ? Avait-elle eu seulement la flemme de se rendre présentable ? Il allait pleuvoir des grenouilles !

Rapidement, l’humeur massacrante du blond se transforma en cynisme : la situation tournait largement à son avantage. Il détourna les yeux pour observer la silhouette de la jument qui commençait à approcher son nez du jeune homme. « Le sommeil a été plus fort que moi, ma Shadow… » Il caressa tendrement son encolure, puis se pencha pour écouter les gargouillements de son ventre. « Cela dit, il semblerait que je ne sois pas le seul à avoir été sorti de ma torpeur pour des affaires à l’écurie... » Pensa-t-il à voix haute, sans désigner mais assez clairement pour qu’elle se sente bien concernée. « … Mais toi, tu as l’air en forme. » Il desserra son licol pour lui retirer le panier restrictif, puis ouvrit la porte du box pour le déposer aux pieds de Jenny.

« Tu t’inquiètes pour mon confort maintenant… Je savais bien qu’au fond de ce cœur de pierre se cachait une paillette d'humanité. » Il la toisa de haut en bas, un sourire sarcastique accroché au coin des lèvres. « C’est pas mardi gras, non ? J’ai perdu le fil du temps. T’es déguisée en fraise tagada ou c'est moi ? ... Mouais, c’est pas très réussi, il te manque quelques kilos pour être crédible. » Pas très réveillé, certes, mais David n’avait pas perdu sa meilleure arme : son humour tranchant.

« Ah ! Ou alors tu as été tellement subjuguée par ma condition physique à l’entraînement que tu essaies de reproduire mes… hum… Conditions de vie ? Je te préviens, c’est un peu rude. Mais c’est vrai que ça forge les caractères… » Il la contourna, profitant des quelques secondes de béatitude de la jeune femme pour secouer ses vêtements pleins de paille.

Précautionneusement, David attrapa une seringue d’eau et retourna dans le box pour l’administrer à la jument. Celle-ci, plus vigoureuse que la veille, ne se laissa pas faire avec la plus grandes des docilités… mais devant l’insistance de son maître, elle finit par obtempérer. « Voilà ma belle, on va s’en sortir. » Il lui caressa affectueusement le chanfrein, reportant son attention sur le bonbon de l’écurie. « Tiens, au lieu de m’admirer, rends-toi utile et remplis-moi la seringue. » Dit-il en lui lançant l’objet depuis l’intérieur du box. Si elle comptait le chahuter sans contre-attaque, elle avait sonné à la mauvaise porte.
Jen
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Jen
Ven 3 Mar - 22:59

Jenny
Harewood

J'ai 22 ans et je vis à San Francisco, Etats Unis. Dans la vie, je suis cavalière de voltige et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Fiche perso détaillée juste ici
Oh, elle l'aurait bien giflé là. A voir l'hilarité dans son regard, à l'entendre débiter des piques de son air nonchalant si caractéristique. Elle le haïssait de tout son être. Elle le haïssait de se comporter ainsi, et de l'avoir vue dans une situation pareille. Et qu'il n'y soit pour rien ne diminuait absolument pas la colère vive qu'elle ressentait à son égard. Il était le dernier des misérables, un bon à rien qui dormait à même la paille souillée tel un moins que rien. S'il aimait tant se complaire dans l'immondice, qu'il le fasse. Mais imaginer qu'il devrait poser ne serait-ce qu'un petit doigt sur elle durant leurs entraînements lui donnait la nausée. C'était décidé, demain à la première heure elle irait incendier les bureaux de Lisa jusqu'à ce qu'elle revienne sur sa décision insensée. Il était tout bonnement impossible qu'elle fasse équipe avec cette chose.

Mais en attendant, les mots furieux qu'elle voulait lui cracher à la figure restaient bloqués en travers de sa gorge. Peut-être le choc de la situation improbable, ou plus certainement, la honte de se retrouver dans une situation embarrassante au possible face au seul être de l'univers qu'elle ne pouvait plus voir même en peinture.

Il avait le culot de l'ignorer royalement entre deux piques, parlant avec sa jument comme s'ils étaient seuls au monde. Il était d'une arrogance monstrueuse. Elle le détesta encore plus. Puis il eut l'audace de venir épousseter ses ignobles haillons remplis de crasse juste à côté d'elle. La blondinette ne put retenir un haut le coeur. Encore un peu et elle lui rendait l'intégralité de son dîner healthy au visage.

L'immonde personnage eut enfin la décence de s'éloigner, mais le répit fut de courte durée. Elle allait l'insulter de tous les noms avant de tourner les talons une bonne fois pour toute, lorsqu'elle reçut une seringue en pleine face. Ce qui fit exploser toute la rage qu'elle avait emmagasiné jusqu'ici.

"- Tu dégaines très fort pour un type qui dort littéralement dans la merde, cracha t-elle en pointant le bout de la seringue en direction du box. Tu crois que les autres élèves réagiront comment quand ils apprendront que tu t'as un mode de vie plus proche du singe que d'un être humain ?"

La blondinette regretta immédiatement ses mots. C'était évident : Monsieur Misère n'en aurait absolument rien à faire. Ce type était un cinglé qui aimait l'inconfort, et qui cherchait à se faire détester. Il devait aimer être persécuté. Et au contraire, il pourrait ensuite la menacer de raconter son excursion pyjama aux autres élèves et ça, il en était hors de question. Alors elle changea promptement de sujet.

"- Tu crois sincèrement que j'en ai quoique ce soit à faire de ton confort ou de tes exploits à l'entrainement ? Tu te crois beaucoup trop important pour ce que t'es Caliméro, j'ai bien compris que t'es bon qu'à te lamenter et à te morfondre sur ton sort. Bouhou la vie c'est trop méchant pas vrai ? T'es beaucoup trop bien et beaucoup trop sombre pour interagir avec des êtres humains pas traumatisés par la vie, c'est ça ?"

Un sourire odieux, et elle claqua bruyamment la seringue sur sur le rebord de la porte du box.

"- Démerde-toi avec ta seringue, et la prochaine fois que je vois ta jument en détresse je la laisserai crever."

A force de chercher un moyen de l'atteindre, Jenny avait finit par le comprendre : le seul point faible de David, c'était sa jument.
Stormy Dream
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Univers fétiche : Fantastique, fantasy, historique (1900 et après), inspiration séries
Préférence de jeu : Les deux
Tournesol
Stormy Dream
Lun 20 Mar - 21:51
@Jen

David Andrews
J'ai 23 ans et je vis à San Francisco, États Unis. Dans la vie, je suis Cavalier de voltige et je m'en sors Bien par moi-même, et je n’ai pas besoin de mon père. Sinon, grâce à ma chance, je suis Célibataire et je le vis plutôt Très bien.

Blond décoloré suite à un manque de pigmentation du cuir chevelu. Ses sourcils sont d’un noir de jais, contrastant fortement avec sa peau d’albâtre et ses yeux bleu gris.
1m85, silhouette svelte et athlétique, sculptée pour faire des figures de voltige.

Loup solitaire, préférant la compagnie des animaux à celle de ses congénères, David s’est longtemps considéré comme le vilain petit canard de la famille. Jusque dans ses particularités physiques, héritées de sa défunte mère, il se démarque des autres.
Très, très loin de la diplomatie et la manipulation propre à la famille Andrews, et ce de génération en génération, il est direct. Sa franchise, loin d’être qualifiée comme qualité chez le jeune homme, lui attire de nombreux ennuis.
L’homme se cache derrière un sarcasme saupoudré d’une légère touche d’humour noir pour repousser les autres. On est jamais assez bien servis que par soi-même ! Et puis, l’expérience lui a appris que les autres agissent toujours de manière intéressée… lui le premier. Pourquoi leur ferait-il confiance ?
De par son passé, et ses origines, David a développé une aversion évidente pour tout ce touche de près ou de loin à la richesse. Étonnant, vous direz-vous, quand on sait qu’il a posé sa valise dans un prestigieux centre de formation équestre. Pas tout le fait le genre d’endroit où on arrive à l’improviste… deux conditions sont à valider impérativement : une recommandation par un ancien élève et une somme considérable sortie du compte en banque. Il n’avait pas eu le choix.
David aurait préféré rester dans les montagnes au contact des mustangs, seul endroit où il se sentit vivant.
Là où David est attendu… il ne s’y rend pas. En tout cas, pas s’il n’en a pas envie, ou s’il n’y est pas contraint par la force. Pas de beaux vêtements, pas de réseaux sociaux pour se pavaner sur la richesse de son père. Pas non plus d’équipements de luxe pour sa jument, alors qu’il pourrait se permettre de lui offrir absolument toutes les fioritures de la terre. Lui ne s’embarrasse pas de futilités. Dans l’écurie, son casier est vide. Les quelques affaires nécessaires n’y sont pas spécialement rangés non plus. Mais c’est son style ! Épuré, comme il aime le dire avec sarcasme.
David n’est pas matérialiste : il préfère troquer ses affaires ou les acheter d’occasion. Il se promène sur un vieux vélo plutôt qu’en limousine comme la plupart de ses connaissances.
Sa seule véritable amie est sa jument Shadow, une mustang appaloosa qu’il a dressé depuis sa capture dans le ranch de celui qui lui fit aimer les chevaux. John.
Derrière l’arrogance avec laquelle il traite son père, et une fois le masque tombé, il est possible d’apercevoir la passion dévorante de David pour l’art. Toute forme d’art, autant visuel  que sonore. Une note de musique, une photographie, et sa créativité s’exprime. Cependant, l’entrapercevoir a un prix : il faut gagner sa confiance avec du sang et des larmes.
Très fidèles à ses mentors, David sait tirer partie des qualités des autres pour s’améliorer : il ne fait que prendre ce qui l’intéresse. Il faudra bien du courage à la personne qui tentera de lui arracher quelques informations.

Certes… en parlant d’admiration, David avait sous-entendu avec humour qu’il n’était pas si repoussant. Mais c’était sans compter les mimiques écoeurées de son interlocutrice qui, sans aucun doute, en faisait des caisses.

N’avait-elle jamais vu un vrai cavalier ? Une personne au contact des chevaux, et pas juste un gosse de riche à qui on époussette la selle avant qu’il n’arrive. Et encore, il aurait juré que certains se faisait laver la selle à la lingette pour avoir une odeur de propre en montant. Il l’imaginait bien dans cette catégorie qui ne force pas le respect. Mais ça… c’était une autre histoire.

David, lui, avait appris à monter à cheval après ses premières séances de voltige. Pllutôt par nécessité qu’envie d’ailleurs. Dans les montagnes il était difficile de trouver un longeur : il fallait donc s’occuper de l’entretien physique du cheval soi-même, et ce avec des infrastructures inadaptées aux grands cercles au galop. Quoi de mieux, donc, que de longs trottings à l’extérieur ? Utiliser le dénivelé, se servir de la nature pour le mental du cavalier et du cheval… Voilà comment tout avait commencé pour le jeune homme.

Les soins du cheval, l’alimentation, l’entretien des clôtures… toutes ces étapes importantes avaient ensuite suivi. Régulièrement, il se demandait ce qu’il pouvait bien faire dans cette académie équestre alors qu’il savait s’occuper seul de son cheval. Il n’avait pas besoin de savoir sauter un obstacle, ni réaliser une épaule en dedans pour être un bon gardien de chevaux. Et, à ce sujet… il n’était pas certain de connaître les aides pour l’épaule en dedans. Peut-être qu’il s’y intéresserait un jour.

Un jour. Mais pas aujourd’hui. Parce qu’aujourd’hui… c’était l’heure de prendre les foudres d’une gamine aussi gâtée qu’impitoyable. Existait-il une trace d’humour à l’intérieur de cette âme superficielle ? Probablement pas.

« Oh, tu crois ? » Il prit un air faussement choqué. Comme si l’avis des autres avait une importance pour lui. Elle était drôle… Cependant, il se retint de répliquer que les singes avaient sûrement un QI supérieur au sien, des fois qu’il ait envie de piquer un fou rire devant sa fureur. Pas la meilleure idée, se dit-il alors qu’elle enchaînait sur une tirade dignes des plus célèbres séries pour adolescentes.

Si la haine était un loisir, aucun doute sur le fait qu’elle serait championne du monde.

« Rectification. Je préfère ne pas trop m’approcher des âmes en plastique. Des fois que ça déteigne de trop sur moi. » Il s’écarta d’un pas alors qu’elle lançait la seringue vide sur la porte de box. Shadow sursauta puis ronfla de panique. « J’aimerais éviter de me sentir pousser des ailes au point de sortir en petite tenue au milieu d’une écurie. L’excès de confiance c’est jamais bon. » Sa lame s’affutait au fil des secondes, proportionnellement à l’aversion qui grandissait dans le regard de son interlocutrice. Elle était cinglée en plus.

Les paroles sur sa jument en revanche, ne l’encouragèrent pas à contrôler son sarcasme. « T’as raison Barbie ! Tu vas me faire croire que t’as pas saisi l’occasion de fayoter devant les profs ? Tu pouvais pas t’empêcher de passer pour une héroïne. Être au centre de l’attention, tu connais que ça. » Il passa une main délicate sur l’encolure de l’animal qui montait en pression sous les paroles meurtrières des deux humains. Il décida de ne pas lui en infliger plus et se dirigea vers la porte du box où le surplus de parfum de la vaniteuse blondinette lui piqua le nez. Il le fronça sans aucune exagération, en levant les yeux au ciel par la même occasion. Sincèrement, qui venait avec une tonne de parfum dans une écurie ?

Le jeune homme ouvrit la porte, contraignant la femme à reculer. « Rappelle-moi qui est venu se mêler de ce qui la regarde pas déjà ? » répliqua-t’il en ouvrant en grand la porte du box de la jument, l’invitant à sortir sans licol. Terrée dans un coin, la mustang observait d’un oeil suspect la poupée en pyjama. « Viens Shadow, l’air n’est pas respirable par ici. » Il fit plusieurs pas, et la mustang finit par suivre, passant à toute vitesse devant la silhouette de la jeune femme. Peu importait ce qu’elle pensait de lui, ou ce qu’elle allait raconter. Il était mieux loin de ses jugements futiles, et se dégourdir les jambes leur ferait le plus grand bien.

Après de longues minutes à marcher en bordure des prés, il réalisa que la jument fatiguait. Après tout, elle n’avait rien avalé depuis longtemps, et elle avait sûrement encore besoin de d’hydrater. L’homme la ramena donc vers son box, ravi de ne pas retrouver barbyprocrite devant la porte. Peut-être avait-elle compris qu’elle n’était pas la bienvenue ? Très bien !

* * *

Un peu plus tard dans la journée, après avoir pris une douche fraîche pour se réveiller, le blond cendré se dirigea vers la salle de sport de l’académie. Sa jument était sortie d’affaire, il pouvait retourner s’entraîner -au moins pour relâcher ses nerfs à vif.

Alors qu’il poussait la porte du gymnase, il entendit des éclats de voix dans la petite pièce à l’entrée qui faisait office de bureau pour Lisa. Ignorant le bruit -la curiosité n’était pas son fort-, le jeune homme se chaussa, puis entreprit quelques tours de salle pour s’échauffer.

Au moment où il se mit à faire quelques sauts pour remonter le cardio, son regard fut attiré par la sortie d’une élève. Pas n’importe quelle élève, bien sûr. La seule qu’il n’avait surtout pas envie de voir trop proche de lui. Les souvenirs de son assommant parfum étaient trop proches. Trop douloureux même.

Il chassa l’envie de lui balancer une phrase assassine, préférant sa tranquillité à un conflit sans intérêt. Et alors qu’il entamait une série de pompes, Lisa apparut dans l’encadrement de la porte. « J’ai presque failli croire que tu l’avais jetée dans la mare… » Il releva la tête, excédé. Il avait sa petite idée sur ce qui avait pu se dire dans cette salle, et pour autant la surprise le gagnait. « Laisse-moi deviner, elle est venue te dire qu’elle ne voltigera pas avec un singe répugnant comme moi ? » Le petit sourire crispé au bord de ses lèvres trahissait son envie de poser des mots sur le comportement de garce de sa camarade… mais il n’en fit rien, au risque de lui donner raison. « Disons que ce duo était peut-être un peu ambitieux. » Soupira-t’il. « C’est dommage, je suis sûre qu’il y en a qui tueraient pour avoir sa place. » Bah, ça, il en était moins sûr. Mais si ça pouvait la rassurer, alors il ne la contredirait pas.

L’homme reprit sa course, laissant la coach perplexe au coin de la salle. Ils pourraient essayer avec quelqu’un d’autre. Un peu de concurrence pourrait faire ressortir de meilleur du diamant brut qu’était Jenny. Qui sait, elle changerait peut-être d’avis en voyant le potentiel du voltigeur hors norme avec une de ses rivales. A son âge, ça aurait forcément fonctionné avec elle.

C’était diabolique. D’ordinaire Lisa était plutôt bienveillante… mais ce plan lui plaisait bien.

* * *

Quelques jours s’étaient écoulés depuis l’altercation avec la blonde dans l’écurie. Davd ne l’avait pas re-croisée depuis, pour son grand bonheur. En cette matinée d’automne, le voltigeur avait enfilé une tenue plus proche du corps sur demande de sa coach. Demande... le mot était un peu faible… Pour tout dire, elle avait fait déposer un paquet de leggings de voltige sur son lit, et fait passer quelques messages subliminaux sur le fait de porter des vêtements adaptés à sa pratique. Heureusement, elle avait joué la sobriété sur les couleurs -du gris, du noir, et du bleu marine pour qu'il ait une chance de les porter un jour.

Pas le moins du monde ravi d’être serré dans un collant et un t-shirt marine trop, beaucoup trop, proches du corps, il se présenta à la première séance de groupe de la semaine. Comme à son habitude, le voltigeur ignora royalement ses camardes pendant tout l’échauffement : ils étaient autorisés à garder leurs écouteurs pendant le warm up, et il ne s’en privait pas.

« Emily, tu t’échauffes avec David ce matin. » Quelques hoquets de surprise se firent entendre, et le voltigeur retira ses écouteurs sans avoir compris ce qu’il venait de se passer. « Très bien, les autres on s’étire et on travaille son enchaînement au sol. » L’homme salua d’un geste de la tête la brune aux yeux verts qui s’approchait de lui avec un large sourire. Voilà qui changeait…

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