Écosse - 2020 La Nature a toujours su comment garder ses secrets et ses mystères, comment surprendre les hommes, leur faire croire qu'ils avaient le contrôle pour leur prouver que ce n'était pas le cas. Elle donne, gâche et reprend la vie. Elle est imprévisible, indomptable.
Alors comment réagir lorsque celle-ci défit les lois de la science, celles qui régissent notre monde ? Que faire lorsqu'elle fait apparaître ce qu'on ne voyait que dans les films ou les romans ?
Lorsque l'esprit ne parvient plus à faire des liens entre ce qu'il se passe et la logique, c'est le cœur qui prend le dessus : la peur, l'inquiétude, l'incompréhension,.. des émotions qui ne mènent qu'à la haine et au rejet. Ces nouvelles personnes, ces maudits comme on les nomme, deviennent alors les victimes de la société qui les a vus naître.
Comment une simple différence génétique peut impacter à ce point nos vies ? Ou comment la stupidité de certains peut transformer une bénédiction en un véritable calvaire.
Alors, ces âmes errantes en arrivent à un point où elles laissent des rumeurs et des légendes guider leurs pas à travers les contrées parce que, après tout, l'imagination, sous les habits du mensonge, nous offre la vérité.
Mais existe-t-il vraiment un refuge pour ces personnes ?
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Nellyos
Dim 20 Déc - 16:05
Héloïse
« On me répète sans cesse que c’est pour mon bien ; mais comment pourraient-ils savoir mieux que moi-même ce qui me convient ? »
J'ai 17 ans, et je suis portée disparue depuis deux ans, je crois. Deux ans que je me suis lancée à la poursuite de légendes, de rumeurs. Mais, finalement, cette lueur d'espoir que ces histoires, m'offrent, c'est toujours mieux que rien.
On adore raconter les histoires des personnes aux capacités extraordinaires, pourtant, moi, maudite, on n'a fait que me rejeter pour cela. Pourquoi ? Parce qu'on fait peur autant qu'on fascine.
Mon père, lui, son truc c'était de me cacher : la réputation avant tout. Il était comme les enfants qui pensaient que les choses disparaissaient si on les ignorait, mais ça ne marche pas comme ça, hein ? Surtout pas avec les malédictions.
Et puis, il y avait ma mère qui ne disait rien. Je crois que c'était mieux comme ça. Je sais qu'elle m'aime encore, ça n'a rien changé, mais ça compliquerait trop les choses avec mon père qu'elle me le dise.
C'est pour ça que je suis partie, pour la protéger, pour me protéger parce qu'il prenait une pente dangereuse. Et peut-être aussi parce que j'en avais marre.
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On dit beaucoup de choses, et on disait que la souffrance permettait de se sentir vivant, de se sentir exister. Mais c'est faux parce que, en cet instant, tout ce qu'elle sentait c'était du vide. Le vide et la pluie qui, reflet de son propre désespoir, s'abattait sur sa tête. Elle avait froid, sommeil, et peut-être même faim, mais rien de tout ça n'avait d'importance. Et Dame Nature semblait comprendre, accordant sa météo aux remords de la manante. En fait, il ne lui semblait pas que la nature comprenne, elle en était certaine parce que, tout ça, c'était de sa faute.
Vraiment ? De sa faute ?
Le début de cette histoire, c'était certain : une poignée d'enfants sur des millions, et il fallait qu'elle fasse partie qui traîneront ce poids toute leur vie. Une erreur, insignifiante, mais qui a pris des proportions inimaginables.
Mais pouvait-elle encore blâmer la terre pour la situation dans laquelle elle se trouvait ?
Elle n'en savait rien, mais elle en voulait à tout le monde et à personne en même temps parce qu'il y avait des choses qui arrivaient sans qu'on ne les veuille, des décisions que l'on prenait sur un coup de tête, sans trop savoir sur quels sentiers glissants et étroits on s'engageait.
Et, son sentier à elle, c'était comme un sentier de forêt en pleine nuit : il était effrayant, excitant et, si elle s'y engageait avec la boule au ventre, elle y avançait sans hésitation. Seulement, elle ne savait même pas où il était en train de la mener. En deux ans, pas très loin, et elle avait l'impression de s'être lancée dans un voyage sans fin. Déjà deux années qu'elle parcourait les terres écossaises en quête de ce qui n'était peut-être qu'un mirage, une utopie. Et si elle s'était trompée ? Peut-être que, finalement, les légendes ne sont rien de plus que des histoires comme les autres, dénuées de vérité.
Pourtant, même en ayant conscience de cela, elle continuait d'avancer. Même sous la pluie, même alors qu'elle n'y croyait plus vraiment. Mais ça, c'était parce qu'elle ne voulait pas rentrer, parce qu'elle n'avait aucun autre endroit où aller. Qu'est-ce qu'elle dirait à ses parents si elle rentrait ? Rien, parce que tous les mots qu'elle pourrait employer seraient ridicules : les derniers liens qui les unissaient s'étaient brisés lors de son départ. Et puis, ils avaient sûrement refait leur vies, ils devaient être heureux maintenant.
« C'est pour ton bien, pour notre bien.. », les mots de son père lui revinrent en tête et elle la secoua pour les chasser, faisant s'envoler quelques gouttes d'eau posées sur ses cheveux.
Ses pas étaient mécaniques, ils n'attendaient même plus les ordres de son esprit pour effectuer leur tâche : un pied devant l'autre, encore et encore. Elle n'était qu'un corps qui avançait en dépit de ses chaussures qui, gorgées d'eau, commençaient à glisser sur le bitume, en dépit de ses vêtements trempés. Sa fidèle parka jaune n'aura pas été efficace longtemps contre la pluie battante.
Presque une demi-heure déjà qu'elle avait laissé derrière elle la ville et qu'elle marchait entre les arbres et les champs. Qu'est-ce qu'on lui avait répondu lorsqu'elle avait demandé son chemin ? Ah oui, des rires, des regards mauvais ou effrayés, mais c'était tout. Pas un mot, et ça l'avait agacé. Elle avait même cru, à un moment, qu'elle allait les frapper, tous ces gens qui savaient, mais qui n'avaient pas daigné répondre à ses questions.
Alors, elle avait emprunté ce petit chemin. Celui-là, qui serpentait le long d'une colline et il lui semblait avoir vu, en son sommet, une église. Ou tout du moins un bâtiment. Peut-être était-ce là son objectif ? Mais elle préférait ne pas se féliciter trop vite : elle ne comptait plus le nombre d'églises abandonnées qu'elle avait visitées, en vain. Peut-être qu'elle n'y trouverait que des âmes errantes, comme elle et, avec un peu de chance, elle pourrait y passer la nuit.
Mais, à peine avait-elle franchi le portail, qu'elle avait senti qu'il y avait quelque chose de différent. En bien ou en mal, elle n'aurait su le dire. Elle se sentait épiée, mais elle avait beau chercher quelque chose à travers l'épais rideau de la pluie, doublé par celui de la nuit, elle n'y voyait rien. Elle fit alors un pas supplémentaire, puis d'autres jusqu'à se retrouver, malgré sa sensation d'oppression, devant les portes de l'église.
Celles-ci étaient grandes, imposantes, et elle toqua. Un geste qui, à peine effectué, lui sembla bien ridicule alors, n'attendant de réponse, elle poussa la porte avec peine. Le bois craquait, grinçait, faisant un bruit qui semblait venir d'outre-tombe.
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Dim 20 Déc - 19:53
morgan hill
J'ai 18 ans et je vis en Ecosse, quelque part où tu ne veux aller. Dans la vie, je suis maudit et je m'en sors comme je peux.. Je suis hanté.
Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l’ennemi ; et rien ne pourra vous nuire. - Luc 10, 19.
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Il glande, Mo. Pour ne pas changer. Il ne sait plus depuis combien de temps il a fait autre chose que glander. Ou prier. Ce qui s’y apparente plutôt pas mal, en réalité. Enfin pour lui. De toute façon, il ne voit pas bien pourquoi il aurait foi en ce en quoi ces personnes ont foi. Ces personnes qui le regardent constamment de travers. Non. Ce n’est pas le terme. Plutôt qui …
S’attendent à ce que tu pètes un câble.
Ouais. Il y a de ça. Une pointe de méfiance et un soupçon de peur. Nappés sous une couche de mépris et une bonne grosse meringue de sourire et de bonnes pensées. Beurk. Il a toujours eu horreur de la pâtisserie.
Il ne sait plus ce qu’il doit faire pour les convaincre du contraire. Il a abandonné. Des mois bientôt transformée en une année à se déglinguer les ischions et les rotules sur des bancs mal taillés et des pierres froides. A être poli, mesuré. A tenter de prouver qu’il ne sera un danger ni pour lui-même ni pour les autres. Qu’il n’en sera plus un. Ni un danger, ni un problème. Mais la lueur reste au fond des yeux. Celle qu’on a pour les clebs exfiltrés des combats canins, à leur gratter derrière les oreilles, en faisant gaffe de pas se faire bouffer un doigt. Il les déteste. Il les déteste plus que tout le reste. Plus que tout ce qu’il aurait imaginé détester un jour. Plus que son père. Plus que sa mère. Plus que lui-même. Alors il glande. Il a laissé tomber. Oh non, il ne va pas se rebiffer et mordre la main qui le nourrit.
Peut-être pas très clair, mais pas complètement idiot non plus.
Il préfère encore les fausses caresses, le ton mielleux et les croquettes sans saveurs ni vertues, à une claque sur le museau et une chaîne au fond du jardin. Surtout qu’il flotte tout le temps dans ce con de pays.
Maintenant encore. Il regarde la cigarette danser entre ses doigts dans le contre-jour. Ou le peu de lumière qui filtre à travers le rideau de pluie. Pas encore décidé à l’allumer. Faut économiser. Ce n’est pas comme s’il croulait sous l’or. Comme si maman lui versait une pension alimentaire. Comme s’il avait reçu une bourse d’étude pour le super institut Xavier. Ou comme s’ils tenaient à ce qu’ils puissent être à peu près indépendants. C’est une théorie qui a vite germé au fond de son cerveau. Assez de thunes pour pouvoir se vicier une fois par mois dans la nicotine ou l’alcool au bled le plus proche. Mais surtout pas assez pour repartir de là. Une illusion de liberté pour garder un contrôle donné presque de bonne grâce. Une théorie. Mais il s’en fout. C’est pas comme s’il avait quelque chose à faire. Quelque part où aller. Quelqu’un qui l’attendait.
Un éclair jaune, et il baisse sa main, sa clope, porte son regard plus loin à travers l’eau qui ne se lasse pas de tomber. Ça ne lui dit rien. Cette parka jaune. Bien que son intérêt pour la garde robe de ses petits camarades soit des plus limité. Les godasses crottées et gorgées d’eau, de boue et de peine, c’est une autre histoire qu’elles racontent. Alors il soupire. Rompt l’immobilisme de ses muscles, les articulations qui craquent quand il se relève. Clope disparaît au fond d’une poche.
Ce n’est que partie remise, ma petite.
Il traverse la pluie en quelques grandes enjambées. La tête rentrée dans ses épaules. La porte de l’église est ouverte, ouais, il l’a entendue grincer. Bruit de l’enfer. Faudrait coller une burette d’huile sur ces foutus gonds un de ces jours. Il rentre sans faire de bruit Mo. Observe la silhouette jaune et boue qui lui tourne le dos. Puis le cœur, à première vue vide. A première vue. Sont jamais loin.
_ T’es perdue ?
Il juge à la carrure que c’est une fille. Même s’il n’était pas bien différent avant de prendre onze centimètres dans les dents en une année. Les jeans retroussés pour dissimuler qu’ils soient juste trop courts. Du coup, il a froid aux mollets.
On s’en cogne…
_ Si c’est les voix du seigneur que tu es venue chercher ici, tu t’es plantée d’adresse. Y a juste du porridge pâteux et des couvertures qui grattent. Honnêtement .... à peine une étoile et demi sur tripadvisor.
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Dim 20 Déc - 21:00
Héloïse
« On me répète sans cesse que c’est pour mon bien ; mais comment pourraient-ils savoir mieux que moi-même ce qui me convient ? »
J'ai 17 ans, et je suis portée disparue depuis deux ans, je crois. Deux ans que je me suis lancée à la poursuite de légendes, de rumeurs. Mais, finalement, cette lueur d'espoir que ces histoires m'offrent, c'est toujours mieux que rien.
On adore raconter les histoires des personnes aux capacités extraordinaires, pourtant, moi, maudite, on n'a fait que me rejeter pour cela. Pourquoi ? Parce qu'on fait peur autant qu'on fascine.
Mon père, lui, son truc c'était de me cacher : la réputation avant tout. Il était comme les enfants qui pensaient que les choses disparaissaient si on les ignorait, mais ça ne marche pas comme ça, hein ? Surtout pas avec les malédictions.
Et puis, il y avait ma mère qui ne disait rien. Je crois que c'était mieux comme ça. Je sais qu'elle m'aime encore, ça n'a rien changé, mais ça compliquerait trop les choses avec mon père qu'elle me le dise.
C'est pour ça que je suis partie, pour la protéger, pour me protéger parce qu'il prenait une pente dangereuse. Et peut-être aussi parce que j'en avais marre.
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L'église est belle, de l'intérieur.
C'était la première pensée qui s'est imposée à son esprit alors qu'elle y était entrée, mais peut-être n'était-ce que le résultat de sa surprise, celle de trouver les lieux aussi propres. Est-ce qu'un groupe s'y était installé ? Pourtant, pour l'instant, elle ne voyait personne. Sûrement aussi que sa fascination venait du fait qu'elle avait perdu l'habitude de mettre les pieds dans ce genre de lieux, même les églises ne l'acceptait pas, alors, en dehors de auberges de jeunesses miteuses, elle n'avait pas vu grands nombres de bâtiments depuis sa fugue.
Elle savait que c'était à cause de son allure, tous ces regards à mi-chemin entre le dégoût et la pitié qui s'accompagnaient de refus. Mais elle s'y était fait, même si, au début, ça faisait mal : les gens préféraient les mots aux actes. Elle comprenait, elle était pareil, avant, et elle n'était pas certaine que ça ait changé parce qu'au fond ils étaient tous les mêmes, tous des humains. Elle baissa les yeux vers ses mains : noires, humides. Elles devaient être à l'image du reste ; à quoi ressemblait-elle ? Elle n'en savait rien. Depuis qu'elle s'était lancée en quête de sa nouvelle vie, elle s'était rarement observée dans autre chose que les flaques d'eau, et ces dernières ne faisaient pas de bons miroirs, il fallait se l'avouer.
Mais, à quoi bon accorder de l'importance maintenant qu'elle n'avait plus personne pour s'en soucier, pour le lui reprocher ? Et elle aimait ça, ce sentiment de liberté qui parvenait à percer, même dans le désespoir.
Et, ce qu'elle aimait aussi, c'était cette sensation qui s'était emparée d'elle à l'instant même où elle avait posé les pieds dans l'église, posée ses yeux sur son intérieur : celle d'être revenue sept ans en arrière. D'être de retour à une époque où elle était normale, où elle ne connaissait même pas l'existence de cette malédiction, où elle avait une famille. Les doutes et les peurs n'existaient pas. Seulement, se bercer d'illusion n'était jamais bon, elle le savait, et cette sensation n'était qu'un mirage, un poison parce qu'elle n'était pas sept ans en arrière, elle était juste coincée dans le présent.
Et, dans son présent, elle était seule et maudite.
Alors qu'elle peinait à se sortir des vestiges de son passé que les kilomètres parcourus ne semblaient pas suffirent à semer, elle entendit des bruits de pas.
Étouffée par l'ambiance dès son arrivée, prise au piège par ses souvenirs dès son entrée, elle en avait oublié ses pressentiments, et même où elle était. Dans ce genre de lieu, on était jamais tout à fait seul, elle le savait. Mais, elle savait aussi que, dans ce genre d'endroit, on ne faisait pas seulement des bonnes rencontres. Après tout, les bons samaritains viennent rarement se perdre dans les bâtiments abandonnés. Et puis, passée la surprise, il y avait la peur : qui était-il ?
Pourtant, au-delà de cette peur de ce qu'il pourrait se passer, de l'inconnu, il y avait une sensation bien plus forte qui s'emparait de son cœur : la déception. Et elle fait mauvais mélange avec le désespoir. Elle balaya les alentours du regard, mais les lieux ne semblaient pas plus animés que lorsqu'elle y avait mis les pieds - en dehors du jeune homme -, se pourrait-il alors, qu'elle se soit une nouvelle fois trompée ? Qu'il ne soit qu'un solitaire ?
Elle se contenta de pincer ses lèvres, contrariée, mais habituée. Ce n'était qu'une église de plus, une déception de plus : un échec qui venait s'ajouter à une liste déjà bien trop longue à son goût.
Alors, lentement, comme si elle craignait de déclencher quelque réaction indésirée avec des mouvements trop brusques, elle se retourna pour faire face à la voix qui s'était élevée. Et, sans aucune gêne, elle l'avait détaillé avec un regard qui trahissait sa méfiance.
—Perdue ? répéta-t-elle, visiblement prise de court par la question. Non, je cherchais.. enfin, c'est sans importance, avait-elle poursuivit tandis qu'elle laissait son regard dériver, une nouvelle fois, sur les décoration qui ornaient l'église.
Un rictus déforma ses lèvres aux autres mots du jeune homme : si seulement il savait. Toutes ces journées qu'elle avait passées sans manger, se contentant de n'importe quel aliment comestible. Toutes ces nuits qu'elle avait passées avec pour seule couverture cette de la nuit. Alors non, ce n'était pas un couverture qui grattait et du porridge pâteux qui allaient l'effrayer, en soit témoin son rictus.
— Je sais, commença-t-elle en insistant bien sur le " sais ", que c'est abandonné, et puis je suis pas croyante de toutes manières. Mais il y a un toit, et c'est déjà pas mal, non ? Sauf si tu cherches à me faire fuir pour garder les lieux pour toi ?
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Dim 20 Déc - 21:43
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J'ai 18 ans et je vis en Ecosse, quelque part où tu ne veux aller. Dans la vie, je suis maudit et je m'en sors comme je peux.. Je suis hanté.
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Il incline la tête, attend. Cherche vaguement entre deux souvenirs s’il est bien sûr de ne pas avoir déjà croisé cette fille. C’est pas comme s’il s’intéressait franchement à ses camarades. Alors que l’une d’elle soit passée à la trappe de son attention ne l’étonnerait guère. Mais nan, nan, il l’a jamais vu, et réciproquement. Pourtant elle a les mêmes yeux.
Me regarde pas comme ça.
Il serre les dents, soupire. Essaye de ne pas le prendre personnellement. Ou de se dire comme c’est normal, comme d’hab.
Passe à autre chose.
A la suite des événements, au sourire tout moche de la gosse et à ses paroles. Ça sonne presque comme des compliments, ses accusations. on avait rarement fait aussi soft le concernant. Il cligne des yeux avec paresse, d’un air de lui pardonner son regard de chienne acculée, et secoue doucement la tête. _ Oh non, non … si je voulais te faire fuir je serais rentré distéos, à quatre pattes pour faire bouger les bancs. Et faire des “hoouuuhouu” sinistres.T’aurais peut-être eu peur… En tout cas, moi, j’aurais eu l’air d’un con.
Il hausse les épaules, un sourire à peine retenu aux coins des lèvres. Il note l’idée pour la prochaine fois. C’est nul, mais au moins, il se marrera cinq minutes. Pour changer un peu. Et ce petit manège fera peut-être vraiment fuir le prochain désespéré à se pointer ici. Ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose.
_ Mais nan, j’veux rien garder pour moi du tout. Surtout pas ça. Et c’est pas abandonné. Enfin tout est relatif au référent. Abandonné par l’ordre qui vivait ici, oui. De toute vie communautaire, non.
Il plonge ses mains dans ses poches. Plisse les yeux pour la sonder dans l’obscurité de l’église. Pas assez de bougies ni de soleil pour y voir franchement clair. Mais il distingue ce qu’il y a à distinguer. Jeune, paumée, et dans un sale état. Pourcentage de chance qu’elle soit ici par le hasard ou la grâce du seigneur ? Deux pourcent. Il n’avait encore vu personne s’égarer ici. Littéralement. Tous ceux qui avaient poussé ses portes, de gré ou de force, l’avaient fait pour la même raison. Sans exception jusqu’ici. Ça l'étonnerait franchement que la gamine déroge à la règle. Il soupire et désigne l’extérieur d’un signe de tête.
_ C’est juste que c’est bientôt l’heure de bouffer et que les autres sont en train de préparer la soupe.
Il hésite encore. Il n’a pas qu’une théorie sur cet endroit. Mais il ne sait rien, au final. Il n’a pas adhéré à cette religion dont ils les bassinent à longueur de journée. Mais il en a tiré quelques leçons, et ses propres conclusions. Il se dit qu’elle ferait sans doute mieux de repartir d’où elle vient. Mais il se dit qu’il ferait surtout mieux de la fermer.
C’est pas tes oignons.
Finalement il se décide. Soupire lourdement en baissant la tête. Ses iris qui se heurtent aux dalles grises, ricochent sur les vitraux avant de revenir sur le visage de la jeune fille.
_ J’peux te présenter au père Cullen si tu veux rester ici. Tu pourras te débarbouiller avant de manger et ils te trouveront des fringues secs …
Il serre encore les dents. Il n'aime pas ça. Il n’avait jamais encore accueilli de nouveau de lui-même. Il n’aime pas cette impression. Sensation de trahison alors qu'il ne la connaît pas. Qu’il n’a aucune preuve qui étaye ses théories. Et superposent à ce malaise interne le souvenir de sa propre arrivée. Le brouillard, le coton, l’impossibilité de se révolter, de protester ou juste de dire non. La bagnole qui s’en va. Une putain de trahison qui corose encore le coeur, les intestins et les os. Il pince les lèvres, ouvre à nouveau la bouche.
_ C’est quoi ton truc ?
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Lun 21 Déc - 9:09
Héloïse
« On me répète sans cesse que c’est pour mon bien ; mais comment pourraient-ils savoir mieux que moi-même ce qui me convient ? »
J'ai 17 ans, et je suis portée disparue depuis deux ans, je crois. Deux ans que je me suis lancée à la poursuite de légendes, de rumeurs. Mais, finalement, cette lueur d'espoir que ces histoires m'offrent, c'est toujours mieux que rien.
On adore raconter les histoires des personnes aux capacités extraordinaires, pourtant, moi, maudite, on n'a fait que me rejeter pour cela. Pourquoi ? Parce qu'on fait peur autant qu'on fascine.
Mon père, lui, son truc c'était de me cacher : la réputation avant tout. Il était comme les enfants qui pensaient que les choses disparaissaient si on les ignorait, mais ça ne marche pas comme ça, hein ? Surtout pas avec les malédictions.
Et puis, il y avait ma mère qui ne disait rien. Je crois que c'était mieux comme ça. Je sais qu'elle m'aime encore, ça n'a rien changé, mais ça compliquerait trop les choses avec mon père qu'elle me le dise.
C'est pour ça que je suis partie, pour la protéger, pour me protéger parce qu'il prenait une pente dangereuse. Et peut-être aussi parce que j'en avais marre.
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Ses yeux se plissèrent : est-ce qu'il se foutait de sa gueule ? Ou est-ce qu'il était sérieux ? Elle ne posera pas la question, cherchant la réponse dans ses yeux. Mais elle n'y parvint pas, à lire dans ses yeux, et resta dans le doute.
La scène aurait été ridicule, et elle n'avait pas même besoin de se l'imaginer pour être en mesure d'affirmer cela. Après tout, comme quelque chose d'aussi grossier pouvait effrayer autre chose que les enfants et les idiots ? Ce qu'elle ne comprenait pas, c'était que, lui, qui devait avoir à peu près le même âge, semblait presque amusé par l'idée. N'avait-il pas grandi ? N'était-il donc pas passé à autre chose ? Le temps des blagues et des jeux enfantins était bien loin pour elle. Et le temps où ça la faisait rire aussi.
Ce n'était plus qu'ennuie et perte de temps à ses yeux, et elle remercia intérieurement celui-ci ne pas l'avoir fait : elle était fatiguée et elle n'avait pas fait toute cette route pour être victime de mauvaises blagues.
— T'aurais juste eu l'air ridicule, crois-moi, ces bêtises n'effraient personne, lui répondit-elle en accompagnant ses mots un long soupir.
« Pas abandonnée », deux mots qui raisonnèrent en elle, qui trouvèrent leur écho dans l'entièreté de son être, ravivant cette lueur d'espoir qu'elle ne pensait jamais revoir un jour. Elle était abandonnée, en effet, mais seulement de l'extérieur où tout poussait à croire cela, où tout poussait les téméraires à fuir. Mais pouvait-elle continuer à affirmer que l'église l'était en voyant l'intérieur ? Il était clair qu'il était entretenu, et pourquoi s'évertuer à garder en bon état un bâtiment déserté si ce n'était pour y vivre ?
Brusquement, elle se tourna vers lui. Cette méfiance dans son regard, elle semblait s'être en volée au profit d'autre chose : l'espoir. Et elle espérait que ce soit la dernière fois parce que son cœur ne supporterait pas un nouveau tour de montagnes russes, bien trop fragile, bien trop faible.
— Pas abandonné ? répéta-t-elle après lui, sûrement pour être certaine d'avoir bien entendu, que ce n'était pas qu'un mirage.
Il y avait une vie ici et, de ce qu'elle en comprenait, pas seulement quelques âmes isolées qui venaient trouver refuge. Il y avait une vie communautaire, pas seulement eux. Est-ce qu'elle y était ? Certainement. Elle était arrivée et elle n'était plus seule : ils étaient pareils.
Mais ce n'était pas comme elle se l'imaginait. Non, parce que, derrière cette joie, se cachait autre chose qui venait ternir le tableau de ses mauvaises couleurs. Pourquoi est-ce qu'elle ressentait encore ce vide ? Cette tristesse et ce désespoir ? Pourquoi est-ce que ça ne la quittait pas alors qu'elle y était ? Elle ne comprenait pas. Pendant deux années, elle ne vivait plus que pour ça, ne faisant qu'avancer, mais, maintenant qu'elle s'y trouvait, ça n'était pas suffisant. Face à ce constat, elle se retrouva partagée entre l'envie d'exprimer sa joie, et celle de pleurer, mais cette seconde prenait vraisemblablement le pas : elle était déçue.
Mais c'était toujours comme ça que ça se passait, que ça se finissait, non ? Les choses étaient bien mieux dans nos esprits parce que la réalité était toujours source de déception ; comment avait-elle pu croire, ne serait-ce qu'une seconde, que, cette fois, les choses seraient différentes ? Idiote.
— Alors c'était vrai.., murmura-t-elle, bien plus pour elle-même que pour son interlocuteur dont elle semblait presque avoir oublié la présence. Je veux. Je veux rester ici, amène-moi à lui, s'il te plaît, lui avait-elle finalement dit, plantant son regard dans le sien.
Même s'il y avait toujours ce vide, elle se devait d'essayer. Essayer de se refaire une vie, et elle n'avait pas le choix : cette église était la seule place pour les personnes comme elle. Et elle ne pourrait pas marcher toute sa vie, surtout maintenant qu'elle n'avait plus de but. Mais, trop obnubilée par le fait qu'elle était arrivée, elle avait à peine prêté attention aux termes qu'avait employés le jeune homme : père Cullen. Sinon, sans nuls doutes qu'elle aurait trouvé ça un peu étrange.
— Métamorphe, lui répondit-elle rapidement. C'était comme si ce mot lui brulait la langue et les lèvres, l'entièreté de sa bouche en réalité, rien que par le fait d'être prononcé. Et toi ? C'est quoi ton.. truc ?
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Lun 21 Déc - 20:31
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J'ai 18 ans et je vis en Ecosse, quelque part où tu ne veux aller. Dans la vie, je suis maudit et je m'en sors comme je peux.. Je suis hanté.
Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l’ennemi ; et rien ne pourra vous nuire. - Luc 10, 19.
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Elle veut rester.
Bien sûr qu’elle veut rester, crétin. Tu aussi tu restes, pour rappel.
Il n’y a qu’un “Mh” qui résonne au fond de sa gorge et entre les murs de l’église pendant que ses iris iceberg retournent sur les pierres grises.
Fais chier. Pourquoi y a fallut que j’vienne la voir ?
Il s’en serait passé, Mo. De la sensation de trahison. De la sensation de responsabilité qui vient aussi se nouer autour de ses poignées et de ses chevilles. Il va la lui présenter, ouais. Et puis une fois qu’elle sera ici, installée,... ce sera de sa faute. Quoi ? Il sait pas. Il en sait rien mais il a toujours la sensation que ça va mal finir quand un nouveau débarque. Des preuves ? Aucune. Uniquement cette sensation. Peut-être que c’est juste les cachetons. Ah bah non… Il ne les prend plus. Enfin le fait est que ce sera de sa faute, à partir de maintenant, s’il l’amène à Cullen, au lieu de balancer un banc et de crier “houuhou”.
Mais le banc reste par-terre et c’est une question sur les habiletés de la jeune fille qui franchit ses lèvres. La gamine répond, il fronce le nez. Elle lui renvoie la question, il enfonce plus loin ses poings dans ses poches.
_ Mauvaise réponse.
Ce ne sont pas ses oignons, non. Ni son choix. Ni sa responsabilité même s’il se débarrasse pas de l’idée. Peut-être demain. En tout cas, maintenant, il se permet un conseil de dernière minute.
_ “C’est pas tes oignons” ou toute autre variante. A n’importe quelle question. Ça vaudra mieux, crois-moi.
C’est mieux. Plutôt qu’ils sachent absolument tout. Ça évite les regards méfiants, ça évite les œillades entendues pendant les prêches, ça évite les murmures dans les couloirs, ça évite les cachetons.
_ Me concernant …
Il regarde les bancs, les crucifix, les vitraux, les poutres, les cierges, les dalles, partout sauf elle. Les recoins sombres, la porte qui mène à la sacristie, derrière lui, pour voir si personne n’écoute. Même si tout le monde sait. Ouais. Il n'a aucune envie de lui dire. Mais il préfère encore que ça vienne de lui. Plutôt que de la bouche de ceux qui lui ont gravé “démon” sur le front. Ou “monstre”. Ou “paria” dans le meilleur des cas. Sa langue glisse entre ses lèvres et il tourne ses pupilles vers celles de la gamine.
_ Possession.
Il lui fait signe de la suivre et quitte l’église sans rien ajouter, sans rien attendre, surtout pas le reflet du dégoût ou de la peur sur sa cornée. Il sort, lève la tête vers le ciel pour dissimuler la peine dans la pluie et prend à gauche vers le cloître où il tuait le temps cinq minutes plus tôt. Où il aurait mieux fait de griller sa clope au lieu de s’occuper des affaires des autres. Il lève une main pour désigner l'église puis les autres bâtiments aux fenêtres calfeutrées.
_ Chapelle, déambulatoire qui sert de pièce commune, salle à manger et cuisines, cellules... C’est comme ça qu’on appelle les chambres de moines.
Ça le fait sourire et il pousse la porte désignée comme “salle à manger et cuisine”. C’est pas aussi miteux que l’extérieur, loin de là. Pas luxueux, mais tout à fait correct. Et sec. Et chaud. Les yeux se tournent vers eux. Mo ignore la baisse d’ambiance inhérente à son arrivée et longe le mur en direction de la cheminée qui gronde au fond. Et puis les petits visages des autres paumés s’illuminent quand ils aperçoivent la nouvelle. Soudain nettement plus sympathiques. Ca aussi il l’ignore Mo, en discussion avec un homme en habit de pasteur. Le père Cullen se tourne vers la gamine qui s’approche pour l’accueillir avec un grand sourire. Mo se renfrogne, s’adosse au mur, observe. Les lianes toujours ficelées autour des chevilles, qui l’empêche d’aller bouder dans son coin, tout seul, en paix. Ou en tout cas, un simulacre.
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Nellyos
Mar 22 Déc - 17:07
Héloïse
« On me répète sans cesse que c’est pour mon bien ; mais comment pourraient-ils savoir mieux que moi-même ce qui me convient ? »
J'ai 17 ans, et je suis portée disparue depuis deux ans, je crois. Deux ans que je me suis lancée à la poursuite de légendes, de rumeurs. Mais, finalement, cette lueur d'espoir que ces histoires m'offrent, c'est toujours mieux que rien.
On adore raconter les histoires des personnes aux capacités extraordinaires, pourtant, moi, maudite, on n'a fait que me rejeter pour cela. Pourquoi ? Parce qu'on fait peur autant qu'on fascine.
Mon père, lui, son truc c'était de me cacher : la réputation avant tout. Il était comme les enfants qui pensaient que les choses disparaissaient si on les ignorait, mais ça ne marche pas comme ça, hein ? Surtout pas avec les malédictions.
Et puis, il y avait ma mère qui ne disait rien. Je crois que c'était mieux comme ça. Je sais qu'elle m'aime encore, ça n'a rien changé, mais ça compliquerait trop les choses avec mon père qu'elle me le dise.
C'est pour ça que je suis partie, pour la protéger, pour me protéger parce qu'il prenait une pente dangereuse. Et peut-être aussi parce que j'en avais marre.
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« Mauvaise réponse » ? Mauvaise.. réponse.. ?
Elle cligna des yeux, comment cela était-il possible ? Une nouvelle fois, il lui avait coupé l'herbe sous le pied, une nouvelle fois, il l'avait prise de court. Et elle ne comprenait pas, à moins que ce ne soit à cause de la fatigue ? Dans sa tête, tournaient en boucle la question de son interlocuteur et la réponse qu'elle lui avait donnée pourtant, elle n'y voyait aucune erreur. Non, elle en était certaine, sa réponse n'était pas fausse et elle le savait mieux que quiconque. Mieux que lui. Alors pourquoi ? Son incompréhension se mua en colère.
Une vague de colère qui alla rapidement s'échouer, se heurtant aux mots du jeune homme. Elle, elle referma la bouche, ravalant ces mots qu'elle s'apprêtait à lui dire, mais qui n'avaient plus d'intérêts et qui, désormais, lui paraissaient idiots, puérils. Et elle détourna les yeux : il avait raison. Après tout, ne pas se fier aux inconnus, ne pas leur raconter notre vie lorsqu'ils nous le demandaient, n'était-il pas la première des règles de sécurité ? La première chose que les parents apprenaient à leurs enfants ? Et elle, à peine arrivée, qu'elle avait déjà oublié toutes ces règles. Il y avait cette sensation de honte, celle qu'il ait dû lui dire parce qu'elle aurait dû le savoir d'elle-même, ne pas se faire avoir par cette question piège grossièrement tendue, et celle d'avoir faillit s'emporter contre celui qui n'essayer que de l'aider.
Dans sa tête, ce conseil il résonne, il tourne et il va se ranger dans un coin parce qu'il est certain que, maintenant qu'il lui a été donné, elle ne l'oubliera pas. C'était lui qui connaissait cette communauté, qui y vivait déjà, pas elle. Alors ce n'était pas le moment de faire des siennes, surtout que ce conseil semblait sincère. Et les questions trottaient dans sa tête à la suite de ce mantra, mais, elles aussi, elle les rangea parce que ce n'était pas le moment et, à la place des mots, elle lui offrit comme seule réponse un hochement de tête qu'elle accompagna d'un regard qui disait merci.
Ce regard, celui qu'il avait alors qu'il s'apprêtait à parler de sa malédiction, elle le connaissait. C'était celui qui fuyait, celui qui avait honte de ce fardeau, de la personne qu'il était. Et, si elle le connaissait bien, c'est parce qu'elle l'avait, encore maintenant : on s'en débarrasse rarement. Alors, comme elle comprenait, elle évitait de croiser son regard, après tout, à quoi cela aurait-il servit ? Elle savait d'avance qu'elle n'aurait rien vu de plus que de la peine dans ses pupilles. Et la brune attend. Parce que, même si ce ne sont ni ses oignons, ni ses affaires, elle sait qu'il va répondre à sa question comme elle l'a fait quelques instants plus tôt.
Le mot tombe, et il fait l'effet d'une sentence, d'une pierre dans l'estomac. Elle sent qu'il lui brûle la langue aussi, peut-être même plus que son mot à elle, pourtant, même si elle comprend, elle ne peut empêcher l'appréhension de s'immiscer en elle. La possession ? Oui, ça lui fait peur, elle l'admet. Oui, c'est impressionnant. Elle pinça ses lèvres, parce qu'elle savait que rien de ce qu'elle ressentait n'était justifié, qu'elle ne peut pouvait le juger sur un mot juste parce que son imagination avait s'effrayait de ce que sa malédiction pouvait peut-être faire. Non, elle ne pouvait pas, pas alors qu'elle avait conscience qu'il ne l'avait pas choisis.
Pour l'instant, elle devait passer au-delà de ça : et elle allait le faire parce que c'était la seule solution.
— Je croyais que c'était pas mes oignons ? lui répondit-elle avec un discret sourire aux lèvres alors qu'elle pressait le pas pour rattraper celui qui s'était déjà lancé dans une visite guidée. Pourquoi ? ajouta-t-elle alors qu'il lui désignait les chambres de moines. C'est un drôle de nom..
Elle n'avait mis qu'un seul pied dans le réfectoire, pourtant, elle se sentait déjà agressée par l'ambiance. Les lumières, le bruit, et toutes ces personnes. Elle en avait perdu l'habitude, c'était certain. Et tout ça ne lui plaisait pas : elle avait envie de faire demi-tour. Cette solitude et ce silence qu'elle avait fuis ces deux dernières années semblèrent l'appeler soudainement. Mais elle ne pouvait pas. Pas alors qu'elle n'était qu'à quelques pas de celui qui semblait être le chef, pas alors qu'elle touchait son but du bout des doigts. Alors, elle serra les dents, parce que c'était la seule à faire, n'est-ce pas ? Et elle baissa les yeux, évitant les sourires.
Elle s'y habituerait vite, elle en était certaine et elle n'avait pas le choix. Ce n'était, de toutes manières, qu'une question de temps avant que les habitudes ne reviennent.
Mais c'était bien plus simple à dire qu'à faire surtout lorsque, en relevant la tête, elle se rendit compte que son guide, et son seul repère, l'avait abandonnée. Avant que ses yeux ne le retrouvent, elle avait sentit une certaine panique s'emparer d'elle. Et celle-ci ne la quitta pas lorsqu'elle prit conscience qu'il la laissait se débrouiller seule avec cet homme qu'elle ne connaissait pas. Son regard allait de l'un à l'autre, comme si elle pourrait trouver dans le sourire de l'un et la mine renfrognée de l'autre ce qu'elle devait dire. En vain.
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HATAKE
Mar 22 Déc - 23:13
morgan hill
J'ai 18 ans et je vis en Ecosse, quelque part où tu ne veux aller. Dans la vie, je suis maudit et je m'en sors comme je peux.. Je suis hanté.
Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l’ennemi ; et rien ne pourra vous nuire. - Luc 10, 19.
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T’aurais vraiment mieux fait de te casser une jambe ce matin, mon vieux. Comment ? J’sais pas. Genre en sautant du clocher.
Il ne quitte pas son air de celui qui voudrait être autre part, Mo. Parce que c’est le cas sans aucune doute. Mais il reste là, à scruter le père et la gamine. Croisant les billes claires qui cherchent son propre regard. Il comprend, mais il ne bouge pas. Il sait qu’elle a besoin d’aide, mais n’en fait rien. C’est pas contre elle, non, au contraire. Le mieux qu’il puisse faire pour l’instant, c’est rester en retrait. Alors devant le mutisme soudain des deux jeunes, c’est Cullen qui prend la parole. Son sourire de cul bénit remontant le coin de ses lèvres et creusant ses fossettes. Il a vraiment la tronche de l’emploi Cullen. La quarantaine, la petite brioche, la coupe au bol brune, les yeux pétillants et malins. Vraiment le look du type à qui on a envie de faire confiance et de confesser ses petits secrets.
“C’est pas tes oignons”, gamine. “C’est pas tes oignons.”
_ Bien bien bien... Morgan m’a dit que tu souhaitais nous rejoindre. C’est une bonne chose, une bonne chose. Pourquoi tu répètes vieux, t’as peur qu’elle comprenne pas ? _ Sois la bienvenue parmi nous à l'Église. Nous t’accueillons tout le temps que tu souhaiteras passer parmi nous, et nous pourrons aussi t’aider à contrôler ta bénédiction. Hé, ouais ! Ici on est béni par le père, le fils, et le saint esprit. T’as vu ça gamine, ça a l’air tellement bien ici que tu jurerais pouvoir commander une licorne pour Noël. _ Tu pourras te présenter à tes nouveaux camarades plus tard. Nous allons bientôt manger. Mais pour l’heure, tu dois vouloir prendre une douche et retrouver des vêtements secs, je vais voir si quelqu’un … _ C’est bon, j’l’emmène.
Morgan se décolle du mur et décolle ses lèvres en même temps. Cullen se fige un instant une hésitation dans le sourire. Et cette saloperie de regard. Morgan passe sa langue entre ses lèvres, elles disparaissent dans un trait fin, serrées l’une contre l’autre. Ils s’observent une fraction de seconde et Cullen retrouve son son entrain, tourne la tête vers la gamine.
_ On peut peut-être demander à une fille de te montrer où sont les… _ Je peux. L’emmener.
M’ignore pas comme ça !
Le pasteur bugue encore, les pupilles qui reviennent vers Morgan qui a fait un pas vers eux. Qui a les poings serrés sortis des poches. Il se prend, sourit à nouveau, à la gamine, au gamin. Lève les mains dans un signe de conciliation.
_ Très bien, très bien. Si cela convient à mademoiselle…
Il n’a pas attendu la fin de la phrase pour se mettre en marche, Mo. Passe devant le pasteur, fait signe à la gamine pour qu’elle le suive vers une porte en bois à peine plus loin. Le moyen de passer d’une pièce à une autre sans se peler à l’extérieur. Mais le pasteur n’en a pas tout à fait terminé. Il élève à nouveau la voix dans leur dos. Pour demander le prénom de la gosse. La réponse peut l’intéresser, Mo. Son prénom d’une part ouais, mais … autre chose aussi. Il s'arrête et tourne un regard sombre vers elle. Attend la fameuse réponse. Et puis il ouvre la porte, croise à nouveau le regard du pasteur qui tire une dernière cartouche.
_ Tu n’oublieras pas de prendre tes cachets, Morgan. _ Ouais …
Et dire que les autres sont encore persuadés que t’es un type gentil.
Morgan referme la porte en bois derrière eux. Peut-être un peu plus fort que nécessaire. Coupe le son des discussions, des rumeurs et de la vie communautaire qu’il exècre chaque jour un peu plus. Il s’adosse contre le battant une seconde, ferme les yeux. Constat qu’il aurait mieux fait de se casser l’autre jambe que d’intervenir. Pourquoi il a fait ça, hein ? Pourquoi n' est pas resté sagement contre son mur à laisser la môme se dépatouiller avec le pasteur et une autre gamine plus aimable, et fréquentable ?
Et dire que t’es persuadé d’être un type qui ne s’occupe que de sa petite personne.
C'est pas faux cela dit. C’est pour ça qu’il a insisté. Pas pour elle et ses yeux de biche coincée entre les phares d’une voiture. Parce qu'il n'a pas supporté comment l’autre a ignoré sa présence comme celle d’un simple nuisible pas trop embarrassant. Mais reste qu’il est intervenu avant ça. Il ne sait toujours pas bien pourquoi. Mais maintenant que c’est fait …
_ Douche ? J’vais te trouver des fringues sèches pendant qu’tu te décrasses…
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Nellyos
Mer 23 Déc - 10:20
Héloïse
« On me répète sans cesse que c’est pour mon bien ; mais comment pourraient-ils savoir mieux que moi-même ce qui me convient ? »
J'ai 17 ans, et je suis portée disparue depuis deux ans, je crois. Deux ans que je me suis lancée à la poursuite de légendes, de rumeurs. Mais, finalement, cette lueur d'espoir que ces histoires m'offrent, c'est toujours mieux que rien.
On adore raconter les histoires des personnes aux capacités extraordinaires, pourtant, moi, maudite, on n'a fait que me rejeter pour cela. Pourquoi ? Parce qu'on fait peur autant qu'on fascine.
Mon père, lui, son truc c'était de me cacher : la réputation avant tout. Il était comme les enfants qui pensaient que les choses disparaissaient si on les ignorait, mais ça ne marche pas comme ça, hein ? Surtout pas avec les malédictions.
Et puis, il y avait ma mère qui ne disait rien. Je crois que c'était mieux comme ça. Je sais qu'elle m'aime encore, ça n'a rien changé, mais ça compliquerait trop les choses avec mon père qu'elle me le dise.
C'est pour ça que je suis partie, pour la protéger, pour me protéger parce qu'il prenait une pente dangereuse. Et peut-être aussi parce que j'en avais marre.
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Elle allait lui répondre, vraiment, et sans réfléchir.
À l'instant même où la question avait fusée à travers la salle, ses lèvres s'étaient écartées, mimant la première syllabe de ce qui était son prénom. Après tout, ce n'était qu'un mot. Un mot pas très important, un assemblage de quelques lettres qui formaient quelques sons, alors qu'est-ce que ça changerait si elle le lui disait ? Pas grand chose, certainement. Et puis, il n'avait pas l'air méchant, le père Cullen, avec son grand sourire, ses gentilles paroles et ses quelques kilos en trop. Elle comprenait pourquoi les membres de cette communauté lui faisaient confiance pour les diriger ou, en tous cas, elle avait l'impression de comprendre.
Mais, avant que ne serait-ce qu'un son n'ait le temps de franchir la barrière de ses lèvres, elle croisa les yeux de son accompagnant. Des yeux sombres qui s'accordaient en un regard noir qui la figea sur place ; qu'avait-elle fait de mal ? « C'est pas tes oignons », ces quelques mots se remirent à tourner en boucle dans sa tête pourtant, cette fois-ci, elle ne les avait pas oubliés. Mais elle ne pouvait se résoudre à répondre de cette manière à celui qui lui offrait un toit et des couverts, à celui qui l'avait accueillit avec un sourire. Un seul sourire et elle s'apprêtait déjà à aller à l'encontre de ce conseil pourtant précieux et, ce regard sombre, semblait le savoir.
Elle bougea ses lèvres sans qu'aucun son ne sorte, ni prénom, ni remarque, juste le silence de celle qui ne savait quoi dire, prise entre sa conscience et sa logique.
Fuir. Oui, fuir, voilà où était sa solution : repousser la question, repousser le problème qui l'accompagnait. Après tout, elle était passée maître dans cet art, non ? C'était ce qu'elle faisait sans cesse : fuir. Mais ça n'avait pas été très efficace jusqu'à présent, bien au contraire. Alors, elle passa devant Morgan, parce que c'était bien ça son nom, à lui, non ? Elle l'avait entendu de la bouche du père Cullen. Elle passa la porte, tête baissée : elle n'avait pas entendu la question, c'est ce qu'elle dirait si on lui reprochait son absence de réponse.
— Quoi ? lui murmura-t-elle sèchement lorsqu'elle passa devant lui, de manière à ce qu'il soit le seul à l'entendre clairement.
C'était-là sa réponse à ce regard, à celui qui l'insupportait parce qu'elle n'arrivait à le comprendre ; pourquoi il la regardait de cette manière ? Elle n'avait rien fait. Elle n'avait même pas répondu à la question posée. Oh, qu'est-ce qu'elle aurait voulu le lui rendre ce regard méchant, mais elle savait que ses yeux n'étaient pas assez sombres, pas assez méchants, pas assez énervés pour que ça soit autre chose que ridicule. Alors, elle s'était contentée d'un mot, d'une question.
Elle aussi, elle le ressent ce soulagement lorsque la porte se ferme, faisant se taire les bruits des conversations, faisant disparaître les gens. Elle s'y habituera, oui, mais pour l'instant ça lui donne mal à la tête, ça lui donne envie de s'isoler. Et lui aussi. Il fallait pas être très perspicace pour se rendre compte que ça le soulageait de sortir du réfectoire. Elle n'avait rien dit, mais elle avait bien vu, le bug dans le sourire si parfait du père Cullen, son hésitation, sa réticence, à le laisser l'accompagner : pourquoi ? Était-ce seulement à cause de sa malédiction ? Pardon, de sa bénédiction.
Un rire nerveux lui échappa sur cette pensée. Elle l'avait imaginée cette église, tout le temps, dans ses rêves et lors de ses longues journées marches, pourtant elle était si loin de la réalité. Jamais elle ne l'avait imaginée comme ça. Le père, les sourires, et cette.. bénédiction, sérieusement ? Elle trouvait presque ça ridicule, mais peut-être était-ce parce qu'elle ne comprenait pas, pas encore. Oh oui, elle était à des années lumières de comprendre comment on pouvait voir ça comme quelque chose de bien.
Elle ne releva la tête qu'à l'énonciation d'une douche, visiblement pas tout à fait remise du regard qu'il lui avait lancé. Combien de temps cela faisait-il qu'elle n'avait pas pris une vraie douche ? Qu'elle n'avait pas porté de vêtements propres et secs ? Bien trop longtemps si elle s'en fiait à l'état de ceux qu'elle portait.
— C'est tout ce que je demande en cet instant ! lui répondit-elle, visiblement soulagée qu'on lui donne la possibilité de se débarrasser de cette crasse.