" Lorsque j'aurai fini de regarder ces chemins menant plus loin que la vie et que sous le ciel vous m'aurez couchée, gardez captive l'aile qui frémit pour que mes yeux consentent à se fermer. " Rina Lasnier
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Dreamcatcher
Dim 30 Oct - 17:14
Mary Gaberlie
À l'Ombre des ténèbres, rien ne s'efface, ni les eaux cendreuses, ni les lambeaux des jours.
J'ai 33 ans et je vis sur une île près d'Helsinki, en Finlande. Dans la vie, je suis sellière harnacheuse et je m'en sors en broyant du noir. Grâce à mes démons, je suis célibataire et je le vis implacablement.
Mourir à deux, vivre pour deux? Où es tu? Que fais tu? Il neige. La glace me mord.
Nous sommes infectés!
Mars
Ô ma fidèle solitude, ma bien-aimée; l'amour de ma paix, la tendresse de mes nuits, les épaules de mes jours...mon amie chérie, tu as disparu comme l'Autre. Comme LUI, arrachée de mes sangs. Je te pleure. Reviens! Remplis moi de tes silences! De tes labyrinthes!
Blessures vampires
3h33 Suis je en train de mourir?
4h44 Je suis MAUDITE
Le miel du manque, l'acide du VIDE
Déchirure du Néant
L'échancrure de LUI
Anguta, emmène moi...
***
Un crépuscule, elle n'y tint plus. La panthère galopa jusqu'à la caravane puis l'humaine ouvrit la porte -qui n'était pas fermée évidemment- et pénétra chez lui. Elle demeura longtemps sans rien faire, restant là, simplement. Et puis, elle eut envie de lui parler, de lui dire...Un feutre qui traînait, un bout de papier...
(HRP: la lettre, confidentielle, est sous hide ^^)
Elle comprit qu'elle reviendrait. Souvent.
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Val
Dim 30 Oct - 17:35
Les corbeaux sont des animaux fidèles.. Regarde, regarde Esprit du Valravn... L'oiseau lâcha une feuille...
et le chamane s'éveilla... Le rêve est dit-on le domaine des druides ? Qu'est-ce qu'un druide ? sinon un change-peau qui croit en un Tout... donc un chamane ?
De feuille tombée du ciel, il n'y a pas, mais un appel oui, un appel étrange et douloureux...
À l'Ombre des ténèbres, rien ne s'efface, ni les eaux cendreuses, ni les lambeaux des jours.
J'ai 33 ans et je vis sur une île près d'Helsinki, en Finlande. Dans la vie, je suis sellière harnacheuse et je m'en sors en broyant du noir. Grâce à mes démons, je suis célibataire et je le vis implacablement.
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« À la haine victorieuse, j'irai curer vos âmes démoniaques et à la fin, ô mielleuse Fin, le glaive des anges dépècera vos os sataniques... » Le vieux carnet crachait ses souvenirs crasseux. Elle l'avait retrouvé par hasard. Des pages mal écrites, cornées, des ratures, des bouts déchirés, sales. Elle était plus jeune...si jeune...Les mots couchés lui faisaient l'effet de sortilèges empoisonnés, empoisonneurs. Elle avait donc été si mal ? L'horreur séchée sur le papier la dégoûta. Quelles noirceurs ! Quels malheurs ! L'équation était simple pourtant, inspirée et expirée par les cauchemars d'une ado battue. Un fait divers parmi d'autres, une banalité de quotidien. Elle referma tout ça d'un coup sec et ...ça se produisit de nouveau ! Son âme accro au manque de cette autre...« moitié » la fit suffoquer, et la morsure la déchiqueta toute entière. Encore ! Elle cria, tentant d'expectorer les pensées envahissantes. En vain. Insupportable ! Comprenez-vous bien cela ? C'était in-sup-por-ta-ble. Le tiroir de la cuisine. Un bleu. Sa couleur préférée.
Et danse danse et vole. Légèreté de l'être trompé. Tout va bien, tout ira bien. Sourire factice. Le doux fantomatique câline et recouvre. Rire pour de faux, en vérité. Se sentir forte et indifférente, délivrée de cette glue infecte qu'on lui a imposée. -Je ne t'aime pas.
Pupilles dilatées, elle éclata de rire. Elle soufflait, ne traînait plus ce poids immonde qui la harcelait.
-Anguta de merde, je te déteste...
Elle lui vouait une colère noire et froide de l'avoir virée de là-bas, discutait souvent à haute voix depuis cette histoire qui n'en était pas une.
-Connard.
Ça ne lui suffisait pas alors elle s'enivrait comme avant mais le cœur n'y était plus.
Now And Forever
Ne te perds pas dans la chasse, les chevaux, les chiens et les hurlements ... apprends à l'aimer et laisse-le durer. ... Permets-toi de voir ton maître en toi. Dans la solitude... dépourvus d'autres humains, tu trouveras le vrai toi. le vrai nous. et un jour tu te souviendras tu maudiras la chasse, et en silence tu entendras mon hurlement lointain...
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Val
Lun 31 Oct - 10:23
Amka Wraith, dit « Valravn ou Crow »
J'ai 33 ans et je vis pour le moment à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis .. . que dire ? J'ai fait à peu près tous les métiers qui ne demandent que de la bonne volonté et du muscle, pas que je sois idiot, mais je n'ai pas en tête de « faire carrière » dans aucun. En fait, je suis chamane en quête du Savoir qui fera de moi un sage porteur de sagesse auprès de tous. Je suis célibataire, mon rôle ici bas n'est pas de procréer, mais de transmettre autrement l'humanité et la paix. Je dois être libre, attaché à tous et non à l'un(e), pour aller au bout de ma quête,.
Sur mes papiers, il est écrit Amka Wraith... Avant ce que je continue à appeler la colonisation avec une rancoeur qui m'honore peu, nous nous appelions Uyarak, Je suis Amka Uyarak, et répond aux surnoms de Valravn que j'utilise souvent comme prénom, et de Crow...
En dire encore plus ?:
A quatorze ans, j'ai accueilli lors d'un rituel initiatique, l'esprit du loup. A seize, le Corbeau m'a été donné, le « Valravn » que certains disent "Crow", celui qui accompagne les âmes aux mortes de l'Autre côté, au delà des brumes sur la glace...
Depuis, je suis fidèle à ma double mission, aider de mon mieux les vivants et les morts... Et à ma double nature, homme, et loup... J'ai longtemps souhaité appeler l'oiseau, voler dans les airs, mais aux dires des Anciens, un seul esprit de bête entre en toi, et le loup m'a choisi. Qui sait ? Les anciens voient et savent, mais pas tout parfois ?
Cela m'a été donné très récemment, à la suite d'une aventure dont mon âme est encore meurtrie... Si ma grand-mère a parlé de « Valravn » ce n'est pas parce qu'elle peinait de trouver un mot dans notre langue pour définir ce que j'étais... Ma première expérience de vol l'a été grâce à une créature mythique, loup hybridé de corbeau, le fameux mythe nordique ? Je suis la preuve que ma nature est bien liée à la magie et non comme certains l'ont avancé dans le monde occidental à des manipulations génétiques...
Mais si le Valravn s'est révélé, c'est surtout parce qu'il m'a fallu ramener d'entre les morts l'incarnation d'une autre légende : la femme qui serait mon âme sœur ! J'avoue que ni l'un ni l'autre n'étions prêts à cette révélation. J'ai joué mon rôle, puis, remis de nos blessures mutuelles, nous n'avons eu de cesse de nous fuir. Mais on ne quitte pas son double, les récits, qu'ils soient grecs ou d'autres origines disent bien qu'elle est la partie de moi qui à l'origine du monde a été arrachée à mon être, et que je suis -moi- celui qui la complète ! Refuser est notre droit, mais la douleur du rejet ne nous quitte pas, c'est une amputation, comme le serait la perte de ma partie animale...
Oh... En passant... J'ai un passeport américain, mais je suis inuit, quand je ne parle pas le Yupik sibérien, assez peu usité dans le reste du monde, j'ai une préférence pour le Russe, appris avec les marins sur les bateaux de pêche puis les cargos où j'ai commencé ma carrière professionnelle. Pourquoi ? Parce que disons que les USA et moi sommes un peu en froid, c'est une longue histoire, depuis la mort de mon père ! Mais bien sûr, je peux vous répondre en Anglais, et même en Français, une autre histoire... Un jour, je conterais peut-être tout cela.
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" Lorsque j'aurai fini de regarder ces chemins..."
Mary & Valravn (Amka)
Mars 2022
Amka \"Valravn" a écrit:
Je n'invoque pas le Corbeau mais lui m'invoque... Mes yeux fermés, en veille comme en sommeil, appellent des nuées de ses semblables !
Valravn ! Je suis le Valravn ! Le guide des guerriers et guerrières, pas uniquement ceux auxquels le Valhalla est promis mais tous... Parce que chaque souffle qui compose le Tout et parcourt la surface de cette terre est partie d'un combat de chaque instant pour retrouver et préserver l'équilibre...
Le royaume d'en dessous résonne en moi, moi qui n'était que vie et joie ? Pourtant la mort dans nos croyances n'est qu'un Au revoir... Pourquoi suis-je sans cesse appelé sur la rive de glace d'un cratère qui sous la neige m'attire dans des souterrains sans fin ?!
En rêve mes ailes se déploient... Je prends mon envol... Dans le ciel de ténèbres, tel un phénix, j'illumine cette noirceur de la clarté de mon âme !
Je ne veux pas !
Je ne veux pas être toi !
N'entends-tu pas le cri de mon âme ! Elle revendique son unicité !
Et pourtant en moi l'oiseau comme le loup se meurent de cette douleur lancinante et constante...
Je suis loin...
Si loin de chez moi...:
I'm sending a raven J'envoie un corbeau Black bird in the sky Un oiseau noir dans le ciel Sending a signal that I'm here J'envoie un signal pour dire que je suis là Some sign of life Un signe de vie
I'm sending a message J'envoie un message Of feathers and bone De plumes et d'os Just let me know I'm not forgotten Dîtes-moi que je ne suis pas oublié Out here alone Dehors, tout seul
The air is cold L'air est froid The night is long La nuit est longue I feel like I might fade into the dawn J'ai l'impression de m'être effacé dans l'aube Fade until I'm gone Effacé jusqu'à disparaitre
Oh Oh I'm so far from home Je suis si loin de chez moi So far from home Si loin de chez moi Oh Oh Not where I belong Ce n'est pas ma place Not where I belong Ce n'est pas ma place Oh Oh I'm so far from home Je suis si loin de chez moi So far from home Si loin de chez moi
I'm sending a raven J'envoie un corbeau With blood on its wings Avec du sang sur ses ailes Hoping it reaches you in time J'espère qu'il arrivera à temps And you know what it means Et que vous saurez ce que ça veut dire
Cause out here in the darkness Parce que dehors, dans l'obscurité And out of the light Hors de la lumière If you get to me too late Si vous arrivez trop tard Just know that I tried Sachez que j'ai essayé
Oh Oh I'm so far from home Je suis si loin de chez moi So far from home Si loin de chez moi Oh Oh Not where I belong Ce n'est pas ma place Not where I belong Ce n'est pas ma place Oh Oh I'm so far from home Je suis si loin de chez moi So far from home Si loin de chez moi
So far Si loin
The air is cold L'air est froid The night is long La nuit est longue I feel like I might fade into the dawn J'ai l'impression de m'effacer dans l'aube Fade until I'm gone M'effacer jusqu'à disparaitre
Oh Oh I'm so far from home Je suis si loin de chez moi So far from home Si loin de chez moi Oh Oh Not where I belong Ce n'est pas ma place Not where I belong Ce n'est pas ma place Oh Oh I'm so far from home Je suis si loin de chez moi So far from home Si loin de chez moi
Oh Oh Not where I belong Ce n'est pas ma place Not where I belong Ce n'est pas ma place
So far from home Si loin de chez moi Not where I belong Ce n'est pas ma place I'm so far from home Je suis si loin de chez moi
Moi qui étais nomade par choix je suis jeté sur les routes de la douleur malgré moi !
Ecoute, Femme qui n'est pas moi, écoute ! Et regarde à ta fenêtre... Ton ciel va s'obscurcir, non pas parce que ton âme est noire, mais pour te cacher ce maudit soleil factice que tu vois encore...
Le Tout est Vie ! Le tout n'est QUE Vie... Mary...
Ouvre les yeux et tes fenêtres, et vois...
Le ciel est noir de corbeaux et dans le lointain le loup hurle...
Crois !
Crois que tu as un futur, avec ou sans moi...
Les yeux dans le vague, je me surprends à murmurer : Sans, ce serait encore mieux !
Mais c'est indigne... Indigne de qui je suis... Indigne de qui ELLE est.
À l'Ombre des ténèbres, rien ne s'efface, ni les eaux cendreuses, ni les lambeaux des jours.
J'ai 33 ans et je vis sur une île près d'Helsinki, en Finlande. Dans la vie, je suis sellière harnacheuse et je m'en sors en broyant du noir. Grâce à mes démons, je suis célibataire et je le vis implacablement.
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Up
J'ai besoin de toi comme d'un couteau dans le dos:
Il y a quelque chose en moi Se répandant comme un feu de forêt
Le sang envahit mes os Noyant les battements de mon cœur La température monte Et j'ai de la fièvre
Et je m'enflamme, je m'enflamme, je m'enflamme Mon cœur est en surrégime Et je ne peux pas m'arrêter
Nous pouvons aller, aller, aller jusqu'à ce que les lumières s'éteignent. Nous ne nous arrêterons pas, nous ne nous arrêterons pas. Nous allons vers le haut, vers le haut, vers le haut, sans l'ombre d'un doute. Le temps passe et vous ne suivez pas. Le temps passe et tu ne tiens pas le coup.
Je dois guérir le syndrome C'est de pire en pire Que quelqu'un appelle au cessez-le-feu !
Le sang envahit mes os Noyant les battements de mon cœur La température monte Et j'ai de la fièvre
Et je m'enflamme, je m'enflamme, je m'enflamme
Nous pouvons aller, aller, aller jusqu'à ce que les lumières s'éteignent. Nous ne nous arrêterons pas, nous ne nous arrêterons pas Nous allons monter, monter, monter, sans l'ombre d'un doute. Le temps passe et tu ne suis pas.
Mon cœur est en surrégime Et je ne peux pas m'arrêter Il me fait me sentir vivante Ouais, ça me fait me sentir vivante
J'ai besoin de toi comme d'un pistolet sur la tempe Mais je serai morte avant de te demander de l'aide. J'ai besoin de toi comme d'un couteau dans le dos Il est temps de retirer tout ce que tu as dit
J'ai besoin de toi comme d'un pistolet sur la tempe Mais je serai morte avant de te demander de l'aide. J'ai besoin de toi comme d'un couteau dans le dos Il est temps de revenir en arrière Parce que le temps passe et que tu ne suis pas le rythme.
Mon cœur est en surrégime Et je ne peux pas m'arrêter
Nous pouvons aller, aller, aller jusqu'à ce que les lumières s'éteignent. Nous ne nous arrêterons pas, nous ne nous arrêterons pas Nous allons monter, monter, monter, sans l'ombre d'un doute. Le temps passe et tu ne suis pas. J'ai besoin de toi comme d'un pistolet sur la tempe J'ai besoin de toi comme d'un couteau dans le dos
La journée avait été plutôt douce, de cette douceur éphémère de fin d'hiver où le grand jaune léchait la neige durcie. Les cristaux craquaient sous les pas et une brise légère quoique froide frémissait dans l'air tendre.
Fin d'après midi
À cheval, Mary trottinait vers l'ouest. L'errance des couchers de soleil -ou muter en panthère, ce qu'elle faisait de plus en plus souvent- lui offraient des miettes de répit. L'heure tardive à laquelle elle partait lui assurait de ne rencontrer personne. Hormis une poignée de randonneurs passionnés, peu de gens venait se perdre dans l'immensité blanche lorsque le crépuscule rampait vers la nuit.
Silence ouaté
Au bout d'un moment, elle ordonna le galop, lâchant les rênes. A bride abattue, l'osmose entre l'entier et l'humaine avalait la distance qui s'étalait face à l'horizon assombri. Les naseaux dilatés, l'animal finit par ralentir. Bientôt, la brune tomberait. Tout à coup, brutalement, une idée saugrenue s’immisça. Elle avait beau la chasser de toutes ses forces, rien n'y faisait. Pourquoi penser à un truc pareil !!! Hallucinant !
-Tu veux jouer, c'est ça Anguta ?
Les yeux levés vers le ciel, elle pesta mais aussi étrange et ahurissant que cela puisse paraître, elle finit par...s'habituer ou bien apprivoiser la Répugnance ? En tous cas, quelque chose se déséquilibra en elle comme un chaos pulvérisateur dont la bruine éclaboussait sa raison.
Et là...Là, ici, précisément à ce point de rupture invisible mais bien réel, -ce qui, à sa conscience, se résumait à une défaite- muta irrémédiablement.
La grâce du Tout se penchait sur Mary, l'ondoyant de sa Source.
Un miracle. Un mystère.
Se sentant subitement anesthésiée du refus idolâtré depuis sa rencontre avec Valravn, le vertige de la séparation la fit gémir. Pire encore, il lui sembla que ses démons avaient subitement disparu! Qu'est-ce que... ?! La terrible sensation, effroyable de somptuosité, lui coupa le souffle. Atterrée, elle arrêta Jaguar et s'effondra sur son encolure.
Des bas-fonds de la vallée de l'Absence, l'Univers lui donnait de s'échapper de son enfer, juste un peu. Tout devenait simple. « M'entends-tu ?... Me vois-tu ?... M'as-tu oubliée ?... Le jeûne de l' infernale carence ne l'affamait plus. Était-ce cela un bout de " bonne heure " ? Une...chose toute douce, d'une simplicité désarmante ?
Sans armes...
« On » la fit descendre de cheval puis s'avancer vers un arbre à la cime infiniment élevée. Le canif dans une main, elle grava dans l'écorce un « V » mêlé à un « M ». L'arabesque jolie semblait danser sous les ombres lumineuses du demi-jour.
Sans guerre...
Elle repéra les alentours pour sans doute ne jamais y pauser son cœur ou bien, peut-être, parfois, revenir s'y recueillir...Ses doigts redessinèrent les contours avec...Non, c'est impossible! Atroce!
Une entaille de cimetière. Elle EST une autre durant un millier de secondes.
Et la nuit dansait sans bruit
Mary ne guida plus Jaguar, il connaissait le chemin du retour où qu'il soit. Elle essayait de ne penser à rien, surtout pas à Ça. Par intermittence, elle y parvenait mais le poids ombreux du paysage s'imposait, enténébrant ses introspections. Et puis soudain, le ciel s'illumina : une aurore boréale ! Ce n'était guère la première qu'elle voyait mais à chaque fois, c'était une même fascination. Contemplative, elle se gava du chef d’œuvre céleste. Leva la main, s'amusant à effleurer les contours inaccessibles. Une telle magnificence...
À la pression des mollets, le frison reprit son pas tandis que les yeux de sa maîtresse demeuraient plongés dans le scintillement. Un bain de ciel.
Les sabots, bâillonnés par la neige, martelaient le sol à un rythme régulier. Leur plop s'entendait à peine. C'était bon cette nature feutrée, presque timide. -Mais qu'est-ce que tu as foutu ?
Au loin, entre les silhouettes élancées des sapins, elle avait reconnu la caravane.
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Val
Mer 2 Nov - 10:46
Amka Wraith, dit « Valravn ou Crow »
J'ai 33 ans et je vis pour le moment à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis .. . que dire ? J'ai fait à peu près tous les métiers qui ne demandent que de la bonne volonté et du muscle, pas que je sois idiot, mais je n'ai pas en tête de « faire carrière » dans aucun. En fait, je suis chamane en quête du Savoir qui fera de moi un sage porteur de sagesse auprès de tous. Je suis célibataire, mon rôle ici bas n'est pas de procréer, mais de transmettre autrement l'humanité et la paix. Je dois être libre, attaché à tous et non à l'un(e), pour aller au bout de ma quête,.
Sur mes papiers, il est écrit Amka Wraith... Avant ce que je continue à appeler la colonisation avec une rancoeur qui m'honore peu, nous nous appelions Uyarak, Je suis Amka Uyarak, et répond aux surnoms de Valravn que j'utilise souvent comme prénom, et de Crow...
En dire encore plus ?:
A quatorze ans, j'ai accueilli lors d'un rituel initiatique, l'esprit du loup. A seize, le Corbeau m'a été donné, le « Valravn » que certains disent "Crow", celui qui accompagne les âmes aux mortes de l'Autre côté, au delà des brumes sur la glace...
Depuis, je suis fidèle à ma double mission, aider de mon mieux les vivants et les morts... Et à ma double nature, homme, et loup... J'ai longtemps souhaité appeler l'oiseau, voler dans les airs, mais aux dires des Anciens, un seul esprit de bête entre en toi, et le loup m'a choisi. Qui sait ? Les anciens voient et savent, mais pas tout parfois ?
Cela m'a été donné très récemment, à la suite d'une aventure dont mon âme est encore meurtrie... Si ma grand-mère a parlé de « Valravn » ce n'est pas parce qu'elle peinait de trouver un mot dans notre langue pour définir ce que j'étais... Ma première expérience de vol l'a été grâce à une créature mythique, loup hybridé de corbeau, le fameux mythe nordique ? Je suis la preuve que ma nature est bien liée à la magie et non comme certains l'ont avancé dans le monde occidental à des manipulations génétiques...
Mais si le Valravn s'est révélé, c'est surtout parce qu'il m'a fallu ramener d'entre les morts l'incarnation d'une autre légende : la femme qui serait mon âme sœur ! J'avoue que ni l'un ni l'autre n'étions prêts à cette révélation. J'ai joué mon rôle, puis, remis de nos blessures mutuelles, nous n'avons eu de cesse de nous fuir. Mais on ne quitte pas son double, les récits, qu'ils soient grecs ou d'autres origines disent bien qu'elle est la partie de moi qui à l'origine du monde a été arrachée à mon être, et que je suis -moi- celui qui la complète ! Refuser est notre droit, mais la douleur du rejet ne nous quitte pas, c'est une amputation, comme le serait la perte de ma partie animale...
Oh... En passant... J'ai un passeport américain, mais je suis inuit, quand je ne parle pas le Yupik sibérien, assez peu usité dans le reste du monde, j'ai une préférence pour le Russe, appris avec les marins sur les bateaux de pêche puis les cargos où j'ai commencé ma carrière professionnelle. Pourquoi ? Parce que disons que les USA et moi sommes un peu en froid, c'est une longue histoire, depuis la mort de mon père ! Mais bien sûr, je peux vous répondre en Anglais, et même en Français, une autre histoire... Un jour, je conterais peut-être tout cela.
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Mary & Valravn (Amka)
Mars 2022
Amka-Valravn a écrit:
Lorsqu'à l'âge d'homme ma grand-mère m'a pris par la main et emporté comme une vague chaude sur une mer glacée jusqu'à la demeure de notre doyenne, j'ai espéré. Espéré, comme une goutte d'eau, perdue au milieu de l'océan, j'avais le don, je n'étais pas un vulgaire humain, j'avais reçu ce don précieux de communier plus et mieux avec le Tout, en dépassant ma nature primaire pour devenir le Loup.
J'en tirais orgueil comme l'enfant que j'étais, j'en étais fier, démesurément. La vieille chamane m' apprit que fier, tu peux l'être de tout, donc de rien. Avec elle, j'ai non seulement appris à dompter ma nature particulière, à écouter les éléments, à -non pas les asservir- mais les servir, à me fondre dans le Tout... mais à devenir humble. Car dans chaque once de savoir résident des milliers de particules d'ignorance, et le chemin qui mène à l'omniscience est infini, tu peux le parcourir, y glaner de nouvelles connaissances, de nouveaux pouvoirs, jamais, jamais il ne s'arrête.
Pourquoi penser à cela ? Parce que quelques jours avant sa mort, cette femme vénérable entre toutes m'a annoncé le Corbeau, et l'Amour. Je n'ai pas compris sa vision, j'ai cru, dans l'état de grande immaturité qui était le mien que je serai en plus du loup un oiseau, et que j'avais la capacité de distribuer, en plus d'un peu de savoir, ce baume qu'est l'amour universel... Cela, je l'ai toujours en tête, même aujourd'hui. Pour moi, je suis un homme qui doit guérir les plaies du monde à coup d'amour, comme tant de prophètes de tant de peuples l'ont fait, distribuant en retour de la haine et de la peur une vision différente, où chacun peut être appelé frère, sans qu'on s'arrête à sa couleur de peau, son genre, l'endroit de sa naissance ou la foi -et l'absence de foi affichée- qui sont siennes.
Mais ce n'est pas ce qu'avait vu la Vieille !
Elle avait vu mon cœur fleurir, mes sens se tendre, ne suis-je pas un homme encore jeune ?
Elle avait vu, combien cet oiseau qui n'en est pas vraiment un, pourrait être utile...
Elle avait vu, le triomphe de la Vie sur la Mort.
Tant et tant de choses que je refuse encore d'intérioriser...
Je ne suis pas abstinent. Jamais je n'ai fait vœu de garder ma semence loin de tout autre être, j'ai simplement considéré qu'elle n'avait pas à perpétuer le cycle... C'est difficile à expliquer, moi qui aime tant mes semblables quels qu'ils soient et quelles que soient leurs choix de vie remplis d'erreurs pour la plupart. Une nouvelle vie appelle la sédentarité de celui qui la génère, et j'ai choisi -moi- de ne pas arrêter mes pas. Je ne peux être figé, ce n'est pas mon rôle... J'avais donc substitué à l'Amour des romans le désir. J'ai « aimé » parfois intensément, et à ma façon je suis fidèle aux objets de mes amours... Mais fonder une famille, me réserver pour une seule ?
En y songeant, j'ai dans le ventre une douleur vive de rejet et de dégoût. Pourquoi ? Cette doyenne de mon village avait eu un époux et de nombreux enfants ? Elle avait des petits-enfants, et même je crois des arrières-petits-enfants ? Et elle n'en dispensait pas moins savoir, amour, et soins aux siens, et à d'autres venus de loin pour la voir et recevoir d'elle un enseignement ou une réponse ?
Je suis debout, dans une petite chambre presque monastique. L'autre vieille, celle qui m'héberge ici a fait du dénuement une grandeur, comme nombre d'entre nous. Au mur, un petit miroir renvoit à la fois le jour, et l'image d'un homme encore jeune, perplexe, fatigué par de nombreuses nuits houleuses...
Comme les jours d'avant, mon sommeil n'a pas été réparateur... Plus que dormir, j'ai songé, rêvé, vu ? Comme toutes les autres fois, dès l'oeil fermé, je me suis trouvé animal, courant dans la neige, rodant à la recherche d'une proie que le Tout me refuse, et pourtant m'assène comme un coup de bâton. Une image de cavalière a traversé mon monde, je la suis intrépide et fougueux comme l'est son cheval... mes pattes de loup saignent, les plumes du corbeau apparaissent et je prends mon envol, je me multiplie pour ne pas la perdre !
Vois-tu ? Vois-tu Femme dont je ne veux pas, le ciel se couvrir d'oiseaux ? Malgré moi je râle quand elle se dissout dans une aurore boréale et que je chute, privé de la volonté de voler !
Derrière moi, une voix cassée par les années sourit en parlant « La femme fait à l'homme bien des choses Amka Uyarak... » Elle marque une pause avant de continuer « N'est-ce pas ? »
Elle est derrière moi, enfin devant désormais, tendant un plateau avec un énorme bol de café fumant, du lait dans un pot prêt à être versé si je le souhaite, et ces curieuses brioches que j'ai appris à aimer en arrivant ici.
« Non ! Je n'aime pas ! Je suis ensorcelé, tu te trompes »
Elle sourit, et le sourire met sur ses rides un rayon de soleil. Elle opine du chef, et ajoute juste.
À l'Ombre des ténèbres, rien ne s'efface, ni les eaux cendreuses, ni les lambeaux des jours.
J'ai 33 ans et je vis sur une île près d'Helsinki, en Finlande. Dans la vie, je suis sellière harnacheuse et je m'en sors en broyant du noir. Grâce à mes démons, je suis célibataire et je le vis implacablement.
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Astronomical
Cette attraction...:
L'infini des ténèbres plane Le son du silence est assourdissant Dix milliards de décibels qui se brisent
Les forces de gravité me prennent, me prennent L'apesanteur m'abandonne
Ooh cette attraction est astronomique Ooh cette attraction est astronomique
Je suis attiré par l'inconnu, où les ombres se cachent Un esclave des pouvoirs qui magnétisent Il y a quelque chose en moi, que je ne peux combattre
Les forces de la gravité me prennent, me prennent L'apesanteur m'abandonne
Ooh cette attraction est astronomique Ooh cette attraction est astronomique
Est-ce que n'importe qui, n'importe qui N'importe qui, n'importe qui N'importe qui, n'importe qui Quelqu'un peut m'arrêter ? Est-ce que quelqu'un, n'importe qui ? N'importe qui, n'importe qui N'importe qui. Est-ce que quelqu'un peut m'arrêter ? N'importe qui m'arrête
Ooh cette attraction est astronomique Ooh cette attraction...
Elle hésita. Pourquoi re-venir ici ?! Comme si l'univers se liguait à la pousser toujours vers cette...CHOSE. Elle se sentait harcelée, la volonté piétinée. Les forces malfaisantes s'emballaient ! L'épinglaient comme un papillon assassiné sur un tableau de chasse, repues de son cadavre. Ces entités, scellées dans sa mémoire : Amour, Bienveillance, Pardon...Qu'ils aillent se faire foutre !
-Vous ne m'aurez pas.
Les syllabes claquèrent dans la nuit. Indécise, perdue, dévastée, en colère, démunie, impuissante, elle resta là, immobile, perchée sur Jaguar, perchée entre Terre et Ciel.
Son cœur haletant, battu à tout rompre, se mit à lui cogner dans les oreilles, affamé d'en finir. Mais comment faire ?!
Un Temps, écrasé.
Enfin, un sursaut de maîtrise : son pouvoir à elle sur elle ! Il lui restait au moins ça, non ?! Ne pas avoir peur ! Mâchoires serrées, phalanges blanchies, elle descendit de cheval, attacha les rênes.
Une fois à l'intérieur du maigre abri, on devinait les ombres du petit mobilier, le poêle, le lit où elle avait souffert de bien des manières. Cette putain de lettre qui traînait sur la table...Elle faillit la déchirer puis vint coller son front à la vitre. Le cheval s'était couché dans la neige.
Le silence... Ô Silence bien-aimé. Tic Tac...
Elle s'affala sur le lit, les bras en croix.
Solitaire. En apnée.
Peut-être sommeilla t-elle, ou bien fut ce un rêve éveillé ? Elle se sentit petit à petit enveloppée dans une suavité qui n'était pas de ce monde. Son corps ne pesa plus et son âme...Oh il n'y avait pas de mots pour décrire ce qui se passa.
Mary baignait dans la présence invisible du chamane. Une grâce suprême, presque volée.
Alors, elle pleura.
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Val
Ven 4 Nov - 11:39
Amka Wraith, dit « Valravn ou Crow »
J'ai 33 ans et je vis pour le moment à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis .. . que dire ? J'ai fait à peu près tous les métiers qui ne demandent que de la bonne volonté et du muscle, pas que je sois idiot, mais je n'ai pas en tête de « faire carrière » dans aucun. En fait, je suis chamane en quête du Savoir qui fera de moi un sage porteur de sagesse auprès de tous. Je suis célibataire, mon rôle ici bas n'est pas de procréer, mais de transmettre autrement l'humanité et la paix. Je dois être libre, attaché à tous et non à l'un(e), pour aller au bout de ma quête,.
Sur mes papiers, il est écrit Amka Wraith... Avant ce que je continue à appeler la colonisation avec une rancoeur qui m'honore peu, nous nous appelions Uyarak, Je suis Amka Uyarak, et répond aux surnoms de Valravn que j'utilise souvent comme prénom, et de Crow...
En dire encore plus ?:
A quatorze ans, j'ai accueilli lors d'un rituel initiatique, l'esprit du loup. A seize, le Corbeau m'a été donné, le « Valravn » que certains disent "Crow", celui qui accompagne les âmes aux mortes de l'Autre côté, au delà des brumes sur la glace...
Depuis, je suis fidèle à ma double mission, aider de mon mieux les vivants et les morts... Et à ma double nature, homme, et loup... J'ai longtemps souhaité appeler l'oiseau, voler dans les airs, mais aux dires des Anciens, un seul esprit de bête entre en toi, et le loup m'a choisi. Qui sait ? Les anciens voient et savent, mais pas tout parfois ?
Cela m'a été donné très récemment, à la suite d'une aventure dont mon âme est encore meurtrie... Si ma grand-mère a parlé de « Valravn » ce n'est pas parce qu'elle peinait de trouver un mot dans notre langue pour définir ce que j'étais... Ma première expérience de vol l'a été grâce à une créature mythique, loup hybridé de corbeau, le fameux mythe nordique ? Je suis la preuve que ma nature est bien liée à la magie et non comme certains l'ont avancé dans le monde occidental à des manipulations génétiques...
Mais si le Valravn s'est révélé, c'est surtout parce qu'il m'a fallu ramener d'entre les morts l'incarnation d'une autre légende : la femme qui serait mon âme sœur ! J'avoue que ni l'un ni l'autre n'étions prêts à cette révélation. J'ai joué mon rôle, puis, remis de nos blessures mutuelles, nous n'avons eu de cesse de nous fuir. Mais on ne quitte pas son double, les récits, qu'ils soient grecs ou d'autres origines disent bien qu'elle est la partie de moi qui à l'origine du monde a été arrachée à mon être, et que je suis -moi- celui qui la complète ! Refuser est notre droit, mais la douleur du rejet ne nous quitte pas, c'est une amputation, comme le serait la perte de ma partie animale...
Oh... En passant... J'ai un passeport américain, mais je suis inuit, quand je ne parle pas le Yupik sibérien, assez peu usité dans le reste du monde, j'ai une préférence pour le Russe, appris avec les marins sur les bateaux de pêche puis les cargos où j'ai commencé ma carrière professionnelle. Pourquoi ? Parce que disons que les USA et moi sommes un peu en froid, c'est une longue histoire, depuis la mort de mon père ! Mais bien sûr, je peux vous répondre en Anglais, et même en Français, une autre histoire... Un jour, je conterais peut-être tout cela.
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" Lorsque j'aurai fini de regarder ces chemins..."
Mary & Valravn (Amka)
Mars 2022
Amka-Valravn a écrit:
« Oui »
« Oui » quoi ? Oui, je suis ensorcelé ? Ou « oui », comme je l'ai ressenti à mon « Je n'aime pas » : Oui, bien sûr, crois-le si tu le souhaites, les choses n'en sont pas moins ce qu'elles sont ?
Je n'aime pas !
Enfin entendons-nous... J'aime, beaucoup, tous, toutes, mais pas ainsi ! Je ne suis pas AMOUREUX ! Je ne peux l'être, je n'ai pas de place dans ma tête et dans ma vie pour cela ! Je ne le dis pas, elle me répondrait « Et dans ton cœur Amka Uyarak ? Y a-t-il de la place dans ton cœur ? » Le souci avec la sagesse, c'est qu'elle est souvent dérangeante. Les gens comme elle, chargés d'ans, ont tant vécu, que leurs vérités pèsent plus que n'importe quelle autre.
« Oui »
J'en appelle à tous les esprits qui m'entourent ! Par pitié qu'elle ait tort ! A son âge aussi on doit pouvoir se tromper ?
Je ne veux pas !
Comme si elle lisait chacune de mes pensées, elle s'approche, pose devant moi sur la petite table de la chambre le plateau sur lequel le café et le lait fument, et les brioches m'attirent de leur odeur de cannelle... Elle pose tout cela donc, et prend mes mains dans les siennes, ridées et parcheminées.
« La raison sert à l'homme, Amka, elle sert... mais en rien elle ne doit t'asservir. Ecoute ton cœur, c'est vrai, c'est sorcellerie ce qu'un cœur ressent, mais une fois tu auras la chance de tenir ce que tu tiens aujourd'hui... Une fois... Dans ce monde, à cette époque, une seule détient le pouvoir d'appeler comme elle le fait... Si tu la laisses passer, il te faudra la chercher encore et encore à travers les cycles que connaîtra ton Souffle après celui-là... »
Je la regarde, éperdu ! Je sais, je sens qu'elle dit vrai... Mais
Je ne veux pas !
Malgré moi je le crie presque. Et sa réponse tombe, d'une voix toujours aussi basse et monocorde, une voix qui a vu et su tant de choses, et qui elle se prépare à ce changement de cycle dont elle parle. A-t-elle vu Anguta elle aussi ? Et est-elle revenue, elle-aussi ?
« Vouloir n'est pas pouvoir, Amka »
Elle est là, souriante, les yeux presque rieurs...
« Ceux qui énoncent le contraire sont des sots ? Tu le sais ? »
Je sais oui, je sais que « Vouloir c'est pouvoir » est une niaiserie sans nom... Je respire, j'appelle en moi autant d'air que je le peux, et la regarde, intensément.
Ai-je une hallucination ? Dans la pénombre de la chambre aux rideaux encore tirés pour garder un semblant de nuit, son visage semble s'être orné d'un bec et ses cheveux tirés en arrière sont plumes... Le châle de laine posé sur ses épaules s'ornent de longues rémiges et forme des ailes... Je souris, touché au plus profond de moi... J'ai enfin rencontré le Corbeau dont je porte le nom...
Un croassement dehors attire mon attention... Le temps que je tourne la tête pour voir, mon hôtesse, humaine, est là, me montrant de la main le café qui refroidit. Elle sort de la chambre avec un sourire mutin qui n'a pas son âge.
Là-bas, loin, très loin, un loup hurle dans la neige... Entends-tu Femme que je ne veux aimer ? Amour est sorcellerie a dit la Vieille chargée de savoir. Sais-tu lutter contre la sorcellerie ?
À l'Ombre des ténèbres, rien ne s'efface, ni les eaux cendreuses, ni les lambeaux des jours.
J'ai 33 ans et je vis sur une île près d'Helsinki, en Finlande. Dans la vie, je suis sellière harnacheuse et je m'en sors en broyant du noir. Grâce à mes démons, je suis célibataire et je le vis implacablement.
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Le Tout murmurait dans son rêve...
« Mary, Mary...je t'ordonne de fracasser cette malfaisance de rejet qui te détruit à petit feu. Tu te crois libre mais tu t'aliènes à répudier ton âme sœur. Tes larmes ne font que commencer. N'agis pas à l'encontre de ton Souffle, je t'en empêcherai... »
Sur le grand lit de soie, le corps se débattait, agité par un mauvais naufrage.
« Mary, Mary...lâche prise. Abandonne toi enfin, quitte ces oripeaux qui t'engluent depuis trop longtemps. Tu mérites mieux mon enfant, n'as-tu jamais songer à cela ? Je te défie de prendre le risque d'être unifiée... »
***
S'enfuir au delà du chagrin incommensurable !
L'animal galopait dans les plaines à en perdre haleine et le gel ambiant s'accordait bien avec celui tout aussi froid de son cœur meurtri.
Mais une brèche suintait...
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Val
Jeu 10 Nov - 11:15
Amka Wraith, dit « Valravn ou Crow »
J'ai 33 ans et je vis pour le moment à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis .. . que dire ? J'ai fait à peu près tous les métiers qui ne demandent que de la bonne volonté et du muscle, pas que je sois idiot, mais je n'ai pas en tête de « faire carrière » dans aucun. En fait, je suis chamane en quête du Savoir qui fera de moi un sage porteur de sagesse auprès de tous. Je suis célibataire, mon rôle ici bas n'est pas de procréer, mais de transmettre autrement l'humanité et la paix. Je dois être libre, attaché à tous et non à l'un(e), pour aller au bout de ma quête,.
Sur mes papiers, il est écrit Amka Wraith... Avant ce que je continue à appeler la colonisation avec une rancoeur qui m'honore peu, nous nous appelions Uyarak, Je suis Amka Uyarak, et répond aux surnoms de Valravn que j'utilise souvent comme prénom, et de Crow...
En dire encore plus ?:
A quatorze ans, j'ai accueilli lors d'un rituel initiatique, l'esprit du loup. A seize, le Corbeau m'a été donné, le « Valravn » que certains disent "Crow", celui qui accompagne les âmes aux mortes de l'Autre côté, au delà des brumes sur la glace...
Depuis, je suis fidèle à ma double mission, aider de mon mieux les vivants et les morts... Et à ma double nature, homme, et loup... J'ai longtemps souhaité appeler l'oiseau, voler dans les airs, mais aux dires des Anciens, un seul esprit de bête entre en toi, et le loup m'a choisi. Qui sait ? Les anciens voient et savent, mais pas tout parfois ?
Cela m'a été donné très récemment, à la suite d'une aventure dont mon âme est encore meurtrie... Si ma grand-mère a parlé de « Valravn » ce n'est pas parce qu'elle peinait de trouver un mot dans notre langue pour définir ce que j'étais... Ma première expérience de vol l'a été grâce à une créature mythique, loup hybridé de corbeau, le fameux mythe nordique ? Je suis la preuve que ma nature est bien liée à la magie et non comme certains l'ont avancé dans le monde occidental à des manipulations génétiques...
Mais si le Valravn s'est révélé, c'est surtout parce qu'il m'a fallu ramener d'entre les morts l'incarnation d'une autre légende : la femme qui serait mon âme sœur ! J'avoue que ni l'un ni l'autre n'étions prêts à cette révélation. J'ai joué mon rôle, puis, remis de nos blessures mutuelles, nous n'avons eu de cesse de nous fuir. Mais on ne quitte pas son double, les récits, qu'ils soient grecs ou d'autres origines disent bien qu'elle est la partie de moi qui à l'origine du monde a été arrachée à mon être, et que je suis -moi- celui qui la complète ! Refuser est notre droit, mais la douleur du rejet ne nous quitte pas, c'est une amputation, comme le serait la perte de ma partie animale...
Oh... En passant... J'ai un passeport américain, mais je suis inuit, quand je ne parle pas le Yupik sibérien, assez peu usité dans le reste du monde, j'ai une préférence pour le Russe, appris avec les marins sur les bateaux de pêche puis les cargos où j'ai commencé ma carrière professionnelle. Pourquoi ? Parce que disons que les USA et moi sommes un peu en froid, c'est une longue histoire, depuis la mort de mon père ! Mais bien sûr, je peux vous répondre en Anglais, et même en Français, une autre histoire... Un jour, je conterais peut-être tout cela.
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Mary & Valravn (Amka)
Mars 2022
Amka-Valravn a écrit:
« Oui »
Oui, je sais que contrairement à l'adage communément accepté et même, tellement mis en exergue par une société qui se résume à l'homme, « vouloir n'est pas pouvoir », vouloir, c'est tendre sa volonté, pouvoir, c'est parvenir à aligner les éléments dans la direction où tu souhaites porter tes pas, physiques ou mentaux. Et quand bien même tu y parviendrais, marcher vers un but ne signifie pas l'atteindre, sinon, à quoi serviraient les efforts, et cette « volonté » que l'époque place partout ?
Moi, je ne veux pas être attaché à l'une plus qu'aux autres, je ne veux pas croire à cette stupide légende d'être brisé en deux à la naissance et dont l'épreuve ultime serait de recoller les morceaux afin d'atteindre la complétude. Et pourtant ? En y songeant plus avant ?
La croyance déjà est presque universelle... Quand une légende se retrouve dans chaque peuple, avec des variantes, elle vient en général du fond des temps, quand il n'y avait qu'un Tout, mouvant et en errance, en « construction » dirait-on. Un Tout, ou, comme le disent les chants -chez nous ou ailleurs- tout était possible, parce que rien n'était figé.
Ensuite, quel est mon objectif à moi, sinon atteindre l'équilibre ? L'équilibre du Tout ! Face au Tout, placer chaque particule de monde là où elle doit être ! Mon hôtesse, femme-corbeau, du haut de ses années rirait « Et si, Amka, la particule que tu es doit être accolée à cette « moitié » dont tu ne veux pas ? » Si... Oui, que ferais-je si c'est là -vraiment- le but ultime ? Si elle comme moi, nous devons d'abord nous connaître pour avancer ? Renonçant à cette liberté que nous avons -en bons sujets de notre contemporanéité- érigé en statue ? Si, dans son désir d'unité et d'humilité, le Tout ne voulait pas d'unicité mais au contraire des agrégats ?
Bref, la tête me tourne, la journée passe, dénuée de saveur et de couleur, aussi uniformément blanche que les paysages de mon lointain pays. Je viens d'une île, d'un île toute plate entourée d'eau froide sur laquelle parfois flottent des blocs de glace. Je viens d'un endroit où, quand le ciel est clair l'été, tu vois dans le lointain la terre se porter à la rencontre du ciel, et l'eau surveiller cette union. Ici, la neige et les aurores boréales font que le paysage ressemble vaguement au lieu de ma naissance, mais me manque... l'immensité de l'eau ! Je pense que tous les îliens ont cette impression, d'être perdus, déjà noyés, au milieu d'un univers puissant et sans limite...
Muette, la « Noaidekalcko » sourit. Elle a attendu mon retour, et guette sur mes traits la satisfaction d'avoir enfin trouvé un emploi qui me permettrait de ne plus être à sa charge... Non, je n'en ai pas, et cela m'ennuie, pour elle, moi... je peux toujours chasser, à cette saison, la nature et la ville se rejoignent pour ne faire qu'un dans un brouillard de givre sur fond de neige glacée... Un grand loup noir n'effraierait pas grand monde, les humains se regroupent autour de la lumière et de la chaleur. Chez moi, là-bas, dans mon île, il fait plus froid, mais il semble que pour un Européen type, le passage sous le zéro °C suffit à lui ôter sa résistance et cette volonté dont je parlais plus haut.
La vieille me sourit, et j'en arrive à aimer ce visage ridé et parcheminé... Ses yeux d'un bleu de glacier expriment compassion et soutien, elle m'entraîne, me retire presque de force ma parka trempée de cette bruine gelée qui tombe et envahit tout, et m'assoit dans sa cuisine devant un bol fumant d'une soupe odorante... Entre elle et moi, il n'y a que peu de paroles, et tant de communication. Comme si, change-peau l'un et l'autre, nous n'avions pas besoin de dire pour exprimer ?
Je suis assis, là, à une table qui a dû voir la naissance et le départ de ses enfants et petits-enfants... A-t-elle encore autour d'elle des proches, ou comme ma grand-mère et ma mère voit elle son cycle se terminer dans la solitude ? Elle n'a pas de tristesse, pas de regrets, et je dois prendre exemple. Laisser derrière soi ce qui ne sert à rien, laisser cette « humanité » exacerbée par l'époque...
Son esprit se tend et entraîne le mien...
Je suis le loup et je cours dans la neige... Loin, loin d'ici... Le ciel colore la neige de sa splendeur... Le silence est partout, non pas de mort, mais de lente renaissance... D'aucuns diraient que c'est ici le royaume de l'au-delà, et c'est vrai, ici, tu vas au-delà des apparences et des désirs humains... Ici, tu oublies, tu communies, tu te désagrèges pour être, plus et mieux...
Le grand loup marche dans une neige dans laquelle ses pattes s'enfoncent, mais il ne peine en rien... Il va de l'avant, il connaît sa route, là-haut, il sait que le corbeau suit sa progression, un corbeau au plumage presque blanc d'avoir grisé, au bec édenté et aux serres usées par le temps, un petit corbeau grand en sagesse qui se ratatine pour bientôt n'être plus rien d'autre qu'un sujet d'Anguta...
La-bas, enfin, les yeux du loup voient le félin !
Mary... Je ne veux pas, mais je ne peux plus refuser, sens-tu ? Sens-tu comme tu es moi et je suis toi ? Peut-être n'avons nous pas compris ?
Le Tout n'est qu'un, aucune individualité ne subsiste, seule l'universalité survit...
Le gros chat noir regarde, à l'arrêt comme je le suis.
Le veut-elle ? J'ai un sourire intérieur, « vouloir » est un terme à proscrire,
Rien n'est voulu, tout est reçu.
Dans le ciel, le corbeau n'est plus, là, ma destinée me fait face.
" Lorsque j'aurai fini de regarder ces chemins menant plus loin que la vie et que sous le ciel vous m'aurez couchée, gardez captive l'aile qui frémit pour que mes yeux consentent à se fermer. " Rina Lasnier