Crédits : "Have you seen the Yellow Sign ?" Chambers
Univers fétiche : Fantastique, SF
Préférence de jeu : Homme
Houmous
Ven 7 Oct - 13:58
Sae Matsumori
J'ai 23 ans et je vis au château Matsumori, au nord du Rokugan. Dans la vie, je suis bushi du clan du Dragon et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis autorisée à voyager pour découvrir le monde et je le vis plutôt formidablement bien. Informations supplémentaires ici.
Sae resta un long moment à contempler les tombes et la ruine de la demeure qu’elle avait visité auparavant. La mélancolie s’empara lentement de son cœur, la laissant faire face à la réalité de ce qui était et de ce qui n’était plus. Elle avait plaisir à se rappeler d’avoir rencontré ces jeunes enfants même s’ils n’étaient plus là pour en témoigner. Elle espéra secrètement que leur départ fut paisible et que leur grand-père s’occupa avec amour d’eux jusqu’au dernier moment. Et puis, elle repensa à la créature monstrueuse qui vivait au sein des montagnes. Elle devait avouer ne pas trop comprendre tout ce qu’elle avait vu et vécu et pourtant, tout semblait sensé à son esprit. Enfin, tout n’était pas sensé mais le sens se créait en elle comme s’il avait toujours été présent.
Elle avait un léger sourire et une certaine sérénité jusqu’à ce que Oyun arrive pour l’enlacer. Là encore, elle se perdait dans une contradiction qui ne l’effleurait pourtant qu’à peine. Pourquoi avait-elle l’air si heureuse et amicale alors qu’elle avait voulu fixer des limites à son affection quelques jours auparavant à peine ? Elle avait l’impression que Oyun s’était découvert une fibre maternelle qu’elle ne se connaissait pas et qu’elle voulait la protéger, prendre soin d’elle. Elle passa donc ses bras un peu gauchement pour lui tapoter le dos gentiment jusqu’à ce qu’elle finisse par la relâcher.
- Je suis ravie de vous revoir, Oyunchimeg-sama ! commença-t-elle, un grand sourire aux lèvres avant de la saluer respectueusement. Mais ne deviez-vous pas partir vers les côtes du Phénix ?
Elle la regarda en penchant un peu la tête, toujours aussi joyeuse. C’est à ce moment qu’elle réalisa l’immoralité de sa tenue et qu’elle se tourna un peu pour s’ajuster et s’épousseter. Elle ne se rappelait plus d’avoir autant abimé son kimono. Etait-ce dans les grottes qu’elle s’était accrochée sans s’en rendre compte ? Il est vrai que l’atmosphère y était froide et humide, propice aux sursauts et faux gestes. Cela dit, elle n’avait pas la sensation que cela s’était passé à ce moment-là. En plus de cela, lorsqu’elle essayait de se rappeler son errance au sein de la montagne, elle ne parvenait qu’à se souvenir d’un œil unique qui l’observait. Cela ne l’avait pourtant pas gênée sur l’instant mais maintenant que ces pensées lui revenaient, elle avait un peu froid dans le dos. Elle réalisa enfin qu’elle avait été silencieuse un long moment et que son expression s’était perdue alors elle redoubla de bonne humeur pour ne pas inquiéter son illustre interlocutrice.
- Oyunchimeg-sama ! Je sais que vous m’avez dit que vous ne vouliez pas vous encombrer d’une apprentie à vos côtés la dernière fois mais pourriez-vous reconsidérer votre résolution ? Je suis une excellente enquêtrice et j’ai été formée aux arts spirituels dans mon clan et auprès de mon Seigneur ! Je pourrais vous présenter une lettre de recommandation qu’il avait écrit pour moi, d’ailleurs, acheva-t-elle toujours avec autant d’enthousiasme.
Elle porta sa main dans sa veste pour pouvoir y piocher la fameuse lettre sans y parvenir. Elle était pourtant persuadée que celle-ci devait s’y trouver. Peut-être s’était-elle perdue dans son hakama et était-elle tombée durant sa traversée troglodyte ? Ou bien l’avait-elle peut-être perdue dans ses voyages jusqu’ici ? Elle n’en savait rien et pourtant, cela lui semblât assez important pour qu’elle y prenne un long moment sous le regard inquiet de l’autre bushi. Sae ne réalisait pas l’étrangeté de ses actions ni le trouble dans lequel elle se trouvait. Certaines choses focalisaient son attention toute entière et d’autres ne parvenaient plus à l’accrocher. C’était une impression qui se confirmait de plus en plus à mesure qu’on l’écoutait et qu’on la regardait faire. Elle divaguait et passait du coq à l’âne très régulièrement.
- Je suis vraiment navrée, Oyunchimeg-sama, mais il semblerait que j’aie égaré ma lettre d’introduction. C’est un véritable déshonneur pour moi mais je dois vous conjurer, fit-elle en s’agenouillant pour saluer, de bien vouloir me croire. Je ne suis pas une rônin qui fuirait la justice de l’Empereur ! Je n’ai pris la route que pour aiguiser mes talents et mes connaissances… Veuillez excuser mes manières ineptes !
Elle resta penchée ainsi un long moment dans un silence pesant. Elle ne savait comment réagirait son homologue mais cela n’entamait pas sa détermination à convier ses sentiments les plus sincères dans sa posture et ses mots. Elle baissa un peu les yeux, presque un instant, puis se redressa pour la regarder toujours en position assise. Oyun avait l’air horrifiée à mesure qu’elle parlait, et pourtant chaque fois que Sae clignait des yeux, elle la voyait avec un air de fierté altière. Les deux expressions se mêlant en une, elle baissa à nouveau le regard. Elle avait le sentiment de l’importuner au point de l’en amuser. Ces moqueries étaient une véritable honte pour sa part… S’était-elle montrée trop insistante avec ses demandes de devenir son apprentie et de la suivre pour le moment ? Elle soupira un peu, visiblement démoralisée et incapable d’entendre ce qu’on lui disait tant ses pensées étaient envahissantes et bruyantes.
J'ai 26 ans et je vis à RokuganDans la vie, je suis un samuraï de l’école des vierges de batailles. Je servait un seigneur depuis 3 ans. Sinon, grâce à mon courage je suis maudite. Maintenant je suis sur la route.
la légende des 5 anneaux
Évidemment, elle ne comprend pas. Elle ne comprend pas les mots de celles de parme, mais au-delà de ça, elle semble simplement ne même pas avoir vraiment entendu qu’elle lui parlait. Sa réaction semblant gênée interloque un peu Oyunchimeg qui se reculant pour lui laisser de l’espace, constate de plus près son affreux état similaire à celui de L’onne ona qu’elle avait vaincu… Détournant un peu le regard pour lui laisser l’intimité de se rhabiller un peu, son état tant physique que psychique fendait son cœur de bois… A chacun de ses mots, chacun de ses gestes elle semblait démunie de sanité. Cela faisait ainsi rompre comme une poutre sèche sous les flammes son émotivité, elle qui restait toujours si fermés aux émotions. Elle n’osait même pas lui dire qu’elles se trouvaient justement non loin des côtes du phénix… Soupirant un peu son bras la lance dans une douleur infernal mais qu’importe la culpabilité est tellement plus forte devant ce tragique spectacle de sénilité… Elle serre le poing, elle se déteste de l’avoir laissée, de ne pas l’avoir cherché parmi les décombres de la vieille maison. Aki bizarrement ne s’approche pas trop de Sae. Relevant un œil sur lui, elle distingue sans mal qu’il à peur et qu’il est mal a l’aise. Sa bride n’est pas dans les mains de la licorne mais il ne s’enfuit pas, pour autant, il n’est pas à l’aise. Quel preuve de loyauté… Cela ému la bushi de parme.
Cet indice reste en suspend dans sa tête, elle est incapable de relier tout ce qu’il se produit pour l’instant tant elle est contente de sembler être arrivée à temps... A chaque fois que sa bouche aurait aimé s’ouvrir pour clamer des mots, elle ne le faisait pas, prostrée par le comportement étrange de la verte. Regardant un instant le sol, ses paroles lui rappelle la dureté dont elle avait fait preuve à l’occasion de leur première rencontre, néanmoins elle ne se souvenais pas avoir repoussé une demande de mentorat de sa part. Elle était si confuse qu’elle n’osait l’assommer de la vérité. Reprenant son souffle et son calme, elle la regardait à nouveau avec une certaine tendresse ; mais surtout avec ce calme paisible semblables aux vents qui balayent lentement les pelouses des plaines d’été qui la caractérise si justement. Doucement elle s’approcha d’elle et devant son visage blême de gêne de n’avoir trouver ce qu’elle semblait être sûre de posséder, elle posa sa main sur son épaule. Il était intéressant de noter que la licorne était un peu plus grande que le dragon.
-Ne vous en faites pas Sae-san, je suis certaine de la qualité de votre maître quand je vois avec quel ardeur vous avez combattu.
Elle faisait référence à leur autre conquête mais aussi à l’état de sa tenue pour ainsi la revitaliser et l’empêcher de ressentir plus de gêne. A vrai dire Oyunchimg n’était pas dupe, quelque chose ne tournait pas rond mais plutôt que de culpabiliser et d’engager une discussion de sourd, elle préférait pour l’heure s’assurer de la sécurité de sa consœur. Ensuite et seulement ensuite elle tenterait de démêler le vrai du faux. Il serait mensonge que de dire que les paroles de Sae ne l’avait pas bouleversée de doute d’avoir perdu pied a cause de sa propre blessure. D’ailleurs celle-ci s’enflammait comme un brasier de milliards de brindilles sèches. C’était infâme, oui. Mais quel utilité de l’exprimer ? Aucune.
-Venez avec moi Matsumori. Le village voisin est tout proche, nous serons plus à notre aise là-bas pour discuter de cet éventuel mentorat...
Son petit sourire criait oui tandis que son bras hurlait non. La douleur n’aurait pas raison, jamais. Commençant à marcher elle ne se tourna même pas pour vérifier qu’elle la suivait, mais quelques instants plus tard elle se tourna. La verte n’avait pas bougé, prostrée comme gênée de ses propres pensées.
-Vous venez ?
Hurla plus fort Oyun qui regardait en sa direction, dans un semblant de sursaut elle semblait l’avoir entendue. Peut-être que s’éloigner, et parler d’avantage l’aiderait à comprendre ce qui lui arrivait, ce qui était maintenant sûr c’est qu’elle ne l’abandonnerais plus jamais. Tout ces événements avait débloqué quelque chose dans le cœur de celle de parme. Les choses bougent et rien ne dure pourtant, la malédiction frappe de toutes ses brûlures.
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Date d'inscription : 06/01/2019
Région : Grand Est
Crédits : "Have you seen the Yellow Sign ?" Chambers
Univers fétiche : Fantastique, SF
Préférence de jeu : Homme
Houmous
Ven 23 Déc - 18:08
Sae Matsumori
J'ai 23 ans et je vis au château Matsumori, au nord du Rokugan. Dans la vie, je suis bushi du clan du Dragon et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis autorisée à voyager pour découvrir le monde et je le vis plutôt formidablement bien. Informations supplémentaires ici.
Sae s’était plongée dans ses pensées comme dans un étang aux eaux calmes et profondes. Elle s’enfonçait dans des détails qui faisaient souffrir son crâne. Comment était-il possible qu’une chose ou une autre ait eu lieu et dans quel ordre tout s’était-il déroulé. Elle était toujours aussi déroutée mais au moins elle avait une voie vers l’avant. Quand Oyunchimeg la héla pour qu’elle se presse de suivre le mouvement, elle sortit aussitôt de ses rêveries et lui emboita le pas joyeusement. Elle ne se souvenait même plus avoir ces pensées si intrusives. L’amertume avait été chassé et à la place ne subsistait que la douceur de ses paroles.
Le trajet se fit dans un calme surprenant. Sae sentait plusieurs fois des regards inquiets de la part de Aki ou de sa monteuse. Elle ne comprenait pas réellement pourquoi on s’inquiétait pour elle mais elle était heureuse de voir que les liens qui les avaient unies sur le champ de bataille ne s’étaient pas estompés. Elle lui sourit largement avec son visage encore tâché de terre. L’image était affreusement en décalage avec les qualités qu’elle aurait voulu démontrer pour faire honneur à son maitre mais elle ne s’en rendait guère compte.
- Oyunchimeg-sama, comment vous portez-vous depuis notre dernière rencontre ? Avez-vous continué à sillonner le pays en quête de gloire et de corruption à pourfendre ? s’enquit-elle sans réellement attendre de réponse. Je dois avouer que j’avais été impressionné par la qualité et la quantité de vos connaissances en la matière ! Autrefois, on m’avait raconté que seuls les bushis du Crabe connaissaient bien les forces de l’Outremonde mais je dois avoir fait erreur.
Elle sifflota joyeusement, bien moins aux aguets qu’elle n’aurait dû l’être. Les routes de la région n’étaient pas forcément toutes entretenues au même titre. Certaines étaient laissées un peu plus à l’abandon pour financer l’entretien d’axes de plus grande importance. On attendait des villageois qu’ils s’occupent des chemins entre les villages plutôt que de voir des impôts être dépensés dans de tels projets. Sae en savait quelque chose car le seigneur pour lequel elle s’entretenait avait été chargé par ses pairs de l’entretien du réseau routier des terres du Dragon. Elle connaissait donc tous les chemins et tous les autels les plus reculés qui entouraient son village d’origine et la ville dans laquelle elle avait grandi. Par chez elle, c’était d’ailleurs le meilleur moyen de s’y retrouver tant les bonnes gens y vivaient au rythme du calendrier religieux. Les moines avaient remplacé la majorité des guerriers du clan et les shugenjas avaient plus de duels idéologiques et théologiques que pratiques. Il faisait bon vivre par chez elle. Elle regrettait un peu d’être partie et cela se vit quelques instants à son expression.
Elle réalisa enfin qu’elle n’avait pas écouté sa compagne de route parler malgré ses sollicitations et s’en sentit honteuse. Elle se tourna alors vers elle avec le même léger sourire qu’elle pouvait avoir eu quelques temps auparavant.
- Je ne me rappelais plus des détails de la complexion de votre visage, Oyunchimeg-sama. Et je dois bien avouer que vous êtes encore plus resplendissante que dans mes souvenirs ! J’ai de la chance d’accompagner une femme qui excelle dans tous les domaines !
Elle continua à avancer en sifflotant jusqu’à se laisser captiver par une grenouille qui se prélassait dans la boue du chemin. Encore une fois, elle se ferma de l’extérieur et se concentra autant qu’elle le pouvait sur la nouvelle chose qui prenait toute son attention. Si elle avait fait quelque commentaire déplacé, elle ne s’en souvenait déjà plus. Plus encore qu’auparavant, elle disait les choses qui lui passaient par la tête avec un naturel assez déroutant. Sa proche rencontre avec la mort et la corruption l’avait rendue absurdement directe et inattentive. Mais à la fois, elle arborait plus qu’auparavant un sourire plein et désarmant. Elle était devenue charmante à sa manière.
- Oyunchimeg-sama ! Le village que vous souhaitez que l’on rallie… S’agirait-il du village de Nanmoku ? suggéra-t-elle en mentionnant un village à des dizaines de lieux de là où elles se trouvaient, comme si elle était encore aux alentours de Okamiyama dans son esprit. J’ai entendu beaucoup de bien du riz qu’ils font pousser dans les côteaux d’altitude de ce village. Il est floconneux et léger dans l’estomac… J’en ai déjà l’eau à la bouche !
Elle devança encore la bushi et son cheval avec une impatience enfantine. Quand sa silhouette se dessinait dans le soleil au couchant, elle n’avait rien perdu de son charme. Elle avait de jolies formes qu’on lisait sous son kimono abimé et une posture gracieuse et légère. Pourtant, chaque fois qu’elle prenait la parole, c’était pour confirmer l’évidence. Quelque chose n’allait plus chez elle. Quelque chose s’était brisé dans son esprit et il était difficile de deviner où elle en était et jusqu’où elle pourrait continuer à avancer ainsi. Si elle s’en rendait compte, c’était sans que cela ne soit visible de l’extérieur malgré tout.