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LE TEMPS D'UN RP

Des cendres jaillit la tourmente [ft. Sebi]

Asma
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Mer 17 Jan - 15:06
Le contexte du RP
Mise en situation

La situation

Des cendres jaillit la tourmente [ft. Sebi] Castle

Une quinzaine d'années s'est écoulée depuis l'arrivée de Sauraï à Envel, pour son union avec le roi Mareck. Quinze belles années qu'elle a vécu à ses côtés, à la tête du royaume. Jusqu'à ce funeste jour...

@Sebi210

Sujet faisant suite à ce RP
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Mer 17 Jan - 17:08

Sauraï
J'ai 34 ans et je vis à Envel. Dans la vie, je suis reine et je m'en sors très bien. Sinon, je suis veuve et je le vis plutôt très mal.
J'ai quitté mon royaume de Zeyn Ed Dîn il y a maintenant quinze ans pour rejoindre celui de mon époux, le roi Mareck, qui vient récemment de mourir.
En savoir plus.



Les Sages m’ont quittée. Les mots tournent, encore et encore, en boucle, inlassablement, tandis que mon regard se perd dans les flammes du brasier. Mes dieux m’ont quittée. Au milieu de toute cette foule, épaisse, compacte, comprimée entre les épaisses murailles qui entourent la grande cour intérieure du palais, sur le dais qui surplombe le bûcher, je suis seule. Désespérément seule. Je vis son absence dans chaque atome de ma chair.

Loin du crépitement des flammes, le bruissement des feuilles poussées par une brise légère et le doux clapotement de l’eau où se reflètent les colonnes de marbre m’appelle. C’est le génie de l’architecte de ce palais d’avoir su créer des espaces extérieurs ainsi abrités des regards. J’ai toujours aimé ces jardins. Mes jardins. Nos jardins. Un espace de beauté. Un espace de liberté absolue. Un chef d’œuvre. Une mince ligne de lumière traverse le feuillage et se pose sur son doux visage. A l’ombre des statures, nos corps se trouvent et s’emmêlent.

L’odeur de chair brûlée chasse celle du jasmin et du chèvrefeuille. Mon amour est mort. Parti en fumée. Réduit en cendres. Retourné au néant. Lui qui brillait, flamme d’or, sur le monde et sur mon âme. Il ne reste plus que le silence.

Sauraï vida sa coupe d’un trait. Elle quitta le dais et disparut dans le labyrinthe de couloirs du palais. Loin de cette fumée. Loin de l’ivresse de cette foule avide de malheur. Loin de la misère humaine. Les bruits qui couraient dans les couloirs du palais ne lui avaient pas échappé. Aurait-elle la dignité d’une reine ? Saurait-elle garder son sang-froid et ne pas s’effondrer ? Était-elle seulement capable de faire ce qui était attendu d’elle ? Parce qu’il n’avait pas appartenu qu’à elle. Parce qu’il ne s’était pas même appartenu à lui-même. Parce qu’il était son peuple tout entier.

Les pas de Sauraï résonnèrent tandis qu’elle pénétrait dans la salle du trône. Elle n’arrêta net en constatant que son siège avait disparu. Balthazar apparut aussitôt à ses côtés. D’un regard, la brune lui indiqua le dais.

- Ma Reine, nous vous en avions avisée, la période de deuil est désormais terminée. Nous ne pouvions laisser le fauteuil du roi vacant à vos côtés. Jusqu’à ce que le prince Roshan soit en âge, vous êtes la Régente.

Sans un mot, elle s’installa sur le siège, s’efforçant de ne pas montrer son hésitation avant d’y prendre place. Sa douleur, plutôt. Occuper la place de feu son mari lui fit l’effet d’un nouveau coup de poignard. A ses pieds, Balthazar ajusta le tombé de la longue traîne de sa robe de brocard. Une coupe de vin aux épices lui fut servie. Un signe de tête. Les gardes ouvrirent les portes pour laisser entrer les premiers pétitionnaires.

Ce ne fut que tard dans l’après-midi que la reine put enfin rejoindre ses quartiers privés. Elle rejoignit aussitôt les jardins pour profiter des derniers rayons du soleil avant qu’ils ne soient plongés dans les ténèbres. Elle s’alanguit sur une méridienne et laissa son regard détailler la végétation environnante. Des herbes folles étaient apparues dans les massifs désormais désordonnés. Le jasmin avait tellement foisonné qu’il commençait à masquer l’ouverture de l’arche qui conduisait à la fontaine, un peu plus loin. Elle n’avait plus laissé quiconque pénétrer dans cet endroit depuis… Elle soupira.

- Depuis que Mareck est mort, lâcha-t-elle d’une voix égale, les yeux dans le vide.
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Lun 29 Jan - 2:05

Valil
Luggia

J'ai 39 ans et je vis aux lointaines frontières d'Envel. Dans la vie, je suis un ancien soldat et je m'en sors très mal. Sinon, je suis célibataire.

Malgrés l'âge et la négligence, Valil reste un homme grand au corps athlétique, possèdant encore de beaux restes de son passé de guerrier au service du roi Mareck. Ayant troqué ses armures d'acier pour des vêtements de trappeur en ces contrées glacée, il est devenu absolument méconnaissable. Rien chez cet individu ne laisserai présager d'un passé de capitaine de la garde royale. Seules ses cicatrices recouvrant son corps laisse présager une ancienne existence mouvementée. Mais sa plus grande cicatrice, elle est en son cœur.
Le vent glacial de ces terres à peine civilisées soufflait avec insistance sur la misérable petite cabane de bois qui semblait défier la forêt de pins noirs se dressant fièrement aux alentours et l'enserrant d'un air menaçant.Le vent s'engouffrait par les interstices des pauvres murs sans pour autant sembler gêner un instant l'occupant. C'est une tasse de fer blanc a la main que le guerrier d'hier devenu trappeur aujourd'hui était assis a la massive table usée trônant au milieu de l'unique pièce.

Au fond a gauche, une misérable couche, composé d'une botte de paille et de peaux de bête était piètrement installée. Dans la cheminée crépitait une grande buche, autour de laquelle semblaient danser des flammes réconfortantes, de temps a autre attisées par un courant d'air insolent. Au sol gisait deux ou trois cadavres de bouteilles. Il buva une grande gorgée de ce mystérieux breuvage reposant dans sa main. Ce liquide utilisé aussi bien comme boisson que comme allume feu en ces régions abandonnées des hommes d'Envel.

Soudainement un bruit vint briser la monotonie lorsque l'on toqua a la porte de sa modeste demeure. Sans même lever le regard, il prononça d'une vois lasse où résonnait l'ivresse, quelques mots.

"C'est toi Brenk ? Entre imbécile !"

La lourde porte de bois s'ouvrit et un jeune homme frêle qui faisait tâche au milieu de cet endroit sauvage entra, la neige plein les vêtements. Sur son visage l'on pouvait lire une gravité solennelle qui interpella l'hôte.

"Messire Luggia ! C'est terrible !"

Valil termina son verre avant de s'en resservir un aussitôt. Décidément, il buvait cela comme de l'eau, malgrés le fait qu'il n'était qu'a peine 10 heures du matin.

"Je t'écoute abruti. Mais ça a intérêt a être très important..."

Prononça t'il d'une voix où résonnait une pointe de colère qu'il ne prit même pas la peine de dissimuler.

"C'est Sa Majesté le Roi ! Il est mort !"

Ce fut pour lui comme un électrochoc. Le trappeur se leva d'un bond, manquant de renverser table et chaise.

"Comment ?! Depuis quand ?"

Évidemment, la nouvelle de la mort du roi avait mis du temps a parvenir jusqu'au confins du royaume où se trouvait Valil. Plusieurs mois avaient dû s'être écoulés avant que l'ancien capitaine n'ai été mis au courant de cette terrible nouvelle.

D'un sens, c'était normal. Si il avait décidé d'élire domicile ici c'était bien pour cela. Pour se couper du royaume. Se couper de toute l'agitation y régnant et qu'il ne supportait plus. Pour s'éloigner par dessus tout de la désormais reine Sauraï...Depuis cette dernière soirée passée ensemble au clair d'un feu de camp jamais ils ne s'étaient revus. A peine 3 mois après le mariage, le jeune guerrier avait démissionné et était partit dans ces froides terres du nord.

Le roi n'avait pas compris, pas plus que ses officiers mais il en était ainsi. Valil Luggia avait décidé de tout quitter et l'on savait désormais a la capitale qu'il était quelques part dans le nord du pays, sûrement en train de chasser des rennes ou des loups...Pour beaucoup cela ressemblait a une carrière militaire prometteuse brisée, mais pour lui c'était la seule façon de ne plus souffrir. De passer a autre chose. Évidemment cela n'avait pas fonctionné comme il l'avait espéré et il passait son temps libre, lorsqu'il ne chassait pas ou ne coupait pas de bois, a se saouler, pour oublier tout cela.

Cependant, cette nouvelle venait de le frapper de plein fouet. Le projetant 15 ans en arrière en l'espace de quelques secondes.

"Gamin ! Prépare les chevaux..."

"Pourquoi faire messire ?"

"On va aller visiter la capitale. Ne m'a tu pas toujours dit que tu rêvais de la découvrir ?"

"Oh si bien sûr !"

"Alors dépêche toi idiot !"

Sans répondre un mot Brenk courut en direction de la petite grange où demeuraient deux chevaux. Bien éloignés des chevaux élancés de l'armée, ces deux là étaient de la race du coin. Des animaux trapus, plus de traits que de trot. Mais au moins, ils étaient insensible au froid de cette région.

Tandis que Valil se préparait au voyage en s'équipant d'un vieux couteau et prenant quelques provisions, le jeune garçon prépara avec entrain leurs montures. Ce jeune homme qui devait avoir entre 18 ou 20 ans étaient un vrai natif de ces coins désolés. Jamais il ne s'en était éloigné de plus d'un kilomètre. Alors l'éventualité de découvrir la capitale, un rêve de gosse, avait largement de quoi motiver le petit blondinet aux tâches de rousseurs.

Depuis plusieurs années maintenant il logeait chez l'ex-capitaine, depuis qu'il fut sauvé par ce dernier d'une meute de loups qui souhaitaient en faire leur casse-croûte. Valil le considérai un peu idiot. Mais en réalité, il savait qu'il lui devait beaucoup. En effet, c'était par égard a la responsabilité qu'il en avait qu'il n'avait pas entièrement sombré dans l'autodestruction et était resté a peu près a flots. D'un sens, il était un peu comme le fils qu'il n'avait jamais eu.

"Les chevaux sont prêts  ! On y va ? On y va ?"

Cria le jeune garçon a l'extérieur tenant en ses mains les guides des chevaux alors que la neige redoublait de violence.

Valil sortit de la cabane, non sans terminer une bouteille a moitié entamée avant de la jeter au loin. Puis, d'un geste assuré, il monta sur son cheval tandis que son compagnon l'imita d'un geste bien maladroit.

"On y va gamin ! Direction la capitale !"

Les bêtes se mirent en marche. La modeste demeure de ces 15 dernières années s'éloignait dans leurs dos tandis que le duo rejoignit un petit chemin de terre.

La capitale ! Mais qu'y trouveraient-ils ?


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Dim 18 Fév - 17:22

Sauraï
J'ai 34 ans et je vis à Envel. Dans la vie, je suis reine et je m'en sors très bien. Sinon, je suis veuve et je le vis plutôt très mal.
J'ai quitté mon royaume de Zeyn Ed Dîn il y a maintenant quinze ans pour rejoindre celui de mon époux, le roi Mareck, qui vient récemment de mourir.
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Saurai laissa son regard balayer l’assemblée réunie dans la salle du trône. Elle avait toujours admiré la façon dont Mareck inspirait immédiatement le respect dès qu’il rentrait dans une pièce. Le silence admiratif qui se faisait autour de lui, la façon dont on se pliait à ses ordres. Sans terreur, sans crainte. Par la confiance aveugle qu’il inspirait à ceux qui l’entouraient. Certes, tout n’avait pas toujours été rose dans l’histoire du royaume. L’histoire même de leur rencontre en avait été la preuve, s’il en avait fallu une. La purge qui s’en était ensuivie resterait marquée dans les annales du royaume, de ça, la reine était certaine.

Elle était seule, désormais, sur ce dais. Oh, certes, Roshan était là. Près d’elle. Pour apprendre. Serait-elle seulement capable de lui enseigner aussi bien que son père l’aurait fait ? Elle était certaine que non. Pourtant, elle était la mère d’un futur roi et elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour s’assurer qu’il devienne le digne successeur de son père. Elle devait le protéger. Elle devait protéger le royaume qu’il était destiné à gouverner.

Autour d’eux, les courtisans murmuraient entre eux, certains hochant la tête en signe d’approbation, d’autres échangeant des regards méfiants. Saurai savait sa position précaire. Elle était une femme dans un monde dominé par les hommes, une veuve dans un monde où le pouvoir était souvent synonyme de force brutale, une étrangère dans ce royaume qui n’était que sa demeure d’adoption. Pendant combien de temps encore tolèreraient-ils sa présence ? Quels propos pouvaient-ils donc bien, ces intrigants et ces opportunistes ? Devait-elle s’inquiéter de sa vie, de celle de son fils ?

Saurai prit une profonde inspiration. Elle savait ce que cela signifiait d’être régente. Elle sentait le poids de la lourde charge qui lui pesait désormais sur les épaules. Elle n’était pas Mareck. Elle ne serait jamais Mareck. Mais elle pouvait être forte. Pour son fils. Pour le royaume.

Lorsque la reine se leva, le silence se fit immédiatement sur l’assemblée. Elle ne put réprimer un sourire intérieur. Elle n’était pas Mareck, mais elle était Saurai. Le port altier, l’ombre d’un sourire sur ses lèvres, la reine tendit un bras à son fils qui s’empressa de la rejoindre et, tel un chevalier servant, lui offrit le sien en support pour l’accompagner hors de la pièce. S’ils n’avaient été au milieu d’une foule de gens qui épiaient leurs moindres faits et gestes pour s’empresser de les juger, elle aurait posé un baiser sur le front de son aîné. Elle s’abstint. L’ombre d’un sourire sur les lèvres, elle le laissa l’entraîner hors de la salle du trône et à travers les couloirs. Il ne pipait pas mot. Tout comme elle, il savait. Les murs avaient des oreilles.

Ce ne fut que quand ils atteignirent les écuries pour rejoindre leurs montures que le jeune homme sembla enfin redevenir ce qu’il était. Un garçon. Un franc sourire s’étira sur son visage. Un sourire qui lui serra le cœur. Les traits de son père. Saurai monta en selle et ajusta sa tenue tandis qu’à ses côtés, Roshan en faisait autant. Mère et fils avaient gentiment chassé le palefrenier pour pouvoir prendre leurs aises en paix.

- Le premier à l’étang ! s’exclama le garçon, ponctuant son propos d’une grimace effrontée, avant de filer dans un grand éclat de rire.

Un enfant. Un enfant qui avait perdu son père bien trop tôt. Une nouvelle fois, son cœur se serra brièvement. Puis, d’un « yaaa » exalté, Saurai lança à son tour sa monture au galop à la poursuite de son fils.
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Jeu 29 Fév - 20:56

Valil
Luggia

J'ai 39 ans et je vis aux lointaines frontières d'Envel. Dans la vie, je suis un ancien soldat et je m'en sors très mal. Sinon, je suis célibataire.

Malgrés l'âge et la négligence, Valil reste un homme grand au corps athlétique, possèdant encore de beaux restes de son passé de guerrier au service du roi Mareck. Ayant troqué ses armures d'acier pour des vêtements de trappeur en ces contrées glacée, il est devenu absolument méconnaissable. Rien chez cet individu ne laisserai présager d'un passé de capitaine de la garde royale. Seules ses cicatrices recouvrant son corps laisse présager une ancienne existence mouvementée. Mais sa plus grande cicatrice, elle est en son cœur.
Le trajet avait duré une éternité, tout en suivant un rythme effréné. Il n'était pas question de perdre la moindre minute. Les terres glacées laissèrent place a des terres plus accueillantes, les grandes forêts sauvages a la civilisation et les meutes de loups aux paisibles troupeaux. Ce fut finalement avec un grand soulagement que le duo parvint enfin a la capitale. Tout au long de leur voyage, Brenk avait parut émerveillé par tout ce qu'il avait rencontré, tout lui paraissait absolument sublime et merveilleux a ses yeux, Valil pouvait le lire sur son visage. Mais rien n'eut plus d'effet sur le jeune homme que la vue de cette capitale.

Souvent imaginée, cette cité royale qui faisait tant parler dans les lointaines contrées du royaume se révélait plus grandiose encore que tout ce que le petit protégé de sire Luggia eut pu imaginé.

"Tu admire le spectacle Brenk. Tu imaginais ça comme ça ?"

Oh non messire ! Même avec tout ce que vous m'en aviez raconté, j'étais bien en dessous de la réalité ! C'est absolument magnifique ! Ces bâtiments immenses, ces rues pavées ! Ces fontaines mêmes ! Comment ils ont fait tout ça ?"

Valil lui adressa un grand sourire, cet idiot s'emerveillait vraiment de tout et de rien. Et en un sens, il l'enviait. C'est que, lui, ne ressentait plus rien face a toutes ces merveilles architecturales. Tous ces sommets de la civilisation n'étaient que pure ordure.

Il était de ces hommes qui avait trop vécu, trop enduré une vie impitoyable pour trouver intéressante une pierre, aussi bien taillée soit-elle.

Ils arrivèrent devant une auberge où le trappeur avait jadis ses habitudes. Mettant le pied a terre, il ordonna a son jeune compagnon d'apporter les chevaux au palefrenier et d'ensuite le rejoindre a l'auberge. Pendant qu'il s'exécutait, Valil entra et salua le tenancier.

"Bonjour vieille carne ! Une cervoise et un verre d'eau je te prie."

Tandis qu'il déposa sur le comptoir deux pièces d'argent, le tenancier l'observa un long instant, avec de grand yeux, avant qu'un déclic ne se fasse et qu'un sourire s'empare de son visage.

"Valil ! Ça alors ! C'est incroyable ! Qu'est-ce qui t'amène ici ?"

"J'ai appris pour la mort du roi... J'ai si longtemps servi sous ses ordres que je voulais allait lui rendre un dernier hommage."

Brenk entra dans la salle, mais comme intimidé, se contenta de rester a l'entrée. Valil le désigna de la tête au tenancier qui vint poser les commandes sur le comptoir.

"Et puis, Entre autre chose je fais visiter la capitale a ce jeune imbécile !"

"Lui ? Non ! C'est ton fils ?"

"Parle pas de malheur ! C'est juste un gamin rencontré il y'a quelques années. Je l'ai pris sous mon aile."

S'adressant a Brenk qui restait a l'entrée de l'auberge Valil reprit.

"Et bien ne reste pas là ! Entre !"

Aussitôt dit, aussitôt fait, le jeune garçon rejoignit le capitaine au comptoir, mais fut déçu de voir qu'il ne lui était réservé qu'un verre d'eau et pas une cervoise comme son maître. Ses remontrances n'y changèrent rien, Valil restait absolument inflexible, pas d'alcool pour lui. Ce poison n'était pas a prendre a la légère.

"Comme si tu avais des conseils a lui donner... A son âge tu ne buvait pas que de l'eau je te signale..."

Il reprit un air plus sérieux.

"La mort de Sa Majesté est une bien triste affaire. C'est honorable que tu sois venu lui rendre ton hommage."

"Je lui dois bien ça. C'était mon roi, mais aussi comme un père pour moi... Comment les gens se sentent ? Le deuil d'un roi n'est jamais facile."

"Et bien... Le royaume est désormais entre les mains de son épouse. Remercions le ciel qu'il ai un héritier ! Mais, les choses grondent néanmoins..."

"C'est a dire ?"

Le tenancier se pencha en avant pour n'être entendu de personne d'autre que de l'ancien capitaine de la garde.

[/b]"Comme toujours, des ragots. Certains parlent d'un assassinat orchestré par la reine... D'autres que la reine et son fils sont illégitimes a gouverner ce pays... Et a ce que j'ai entendu dire, même dans les plus hautes sphères, cette idée fait son chemin."[/b]

Valil ne put s'empêcher de frapper du poing sur le comptoir, faisant renverser son verre d'eau au pauvre garçon. Les souvenirs lui revenaient. Cette lutte extrême pour escorter la princesse a travers vents et marées. Et maintenant que son époux et protecteur était mort, qui pouvait dire si elle ne serait pas victime d'un coup d'état un jour ou l'autre ?

"Je te remercie pour la boisson. Il faut qu'on y aille. Brenk, finit ton verre on y va !"

"Bha, mon verre de toute façon il est renversé... On vas où ?"

"Au palais. Il me faut une audience avec la reine."

"Quoi ? Juste comme ça ? Tu n'arrivera jamais a entrer
! Tu veux pas manger un repas d'abord ? Je te l'offre !"


S'étrangla le tavernier.

"Merci bien mais ce sera pour une autre fois ! Et ne t'en fais pas, je sais comment m'y prendre avec la garde !"

C'est avec fracas qu'il sortit de la taverne. Alors que son compagnon souhaitait chercher leurs chevaux, Valil lui déclara qu'il valait mieux marcher. Et c'est dans un silence tendu que les deux voyageurs arrivèrent a l'entrée du palais dont deux gardes surveillaient la porte.

"Salutations mes braves. Je me nomme Valil Luggia. Je désirerai une entrevue avec la reine je vous prie."

Bien évidemment, les nouvelles générations de gardes désormais en fonction ne connaissaient pas ce nom. Et c'est très logiquement qu'il se fit refuser le droit d'entrer. Et puis, leurs vêtements, leurs physiques, rien n'inspirai le moindre respect.

"Je vous préviens, je ne bouge pas de là tant que je ne l'ai pas vue ! Bougez vous !"

Le ton se mit a monter devant la porte, tant et si bien que les cris s'élevèrent de part et d'autres.


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Sam 30 Mar - 21:14

Sauraï
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J'ai quitté mon royaume de Zeyn Ed Dîn il y a maintenant quinze ans pour rejoindre celui de mon époux, le roi Mareck, qui vient récemment de mourir.
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Sauraï ne se rappelait pas s’être sentie aussi libre et heureuse depuis la disparition de Mareck. L’espace d’une après-midi, elle laissait derrière les tracas du pouvoir, même si, elle en était bien consciente, ils ne restaient jamais bien loin. L’espace d’une après-midi, elle pouvait profiter de son fils. Pas l’héritier du trône, rien que son fils. Un garçon qui avait perdu son père bien trop tôt. Son rayon de soleil quand l’astre majeur qui dominait le firmament de leurs vies s’était éteint bien avant l’heure.

Plus d’une fois, le cœur de Sauraï avait manqué de s’arrêter en le voyant faire une embardée pour esquiver une soudaine branche basse ou prendre un virage abrupt, mais Roshan était un adroit cavalier. Comme son père avant lui. Il avait avec les chevaux une facilité naturelle depuis la naissance. Après tout, il était aussi du côté de sa mère issue d’une ancienne lignée de chevaucheurs du désert. Coulait dans ses veines le sang de générations de cavaliers ancrés de part et d’autre de son arbre généalogique.

Elle sent le sable dur et sec sous ses sabots. Montée sur un hongre vif et impétueux, elle ressent la symbiose qui l’unit à sa monture. Elle n’a pas besoin d’un mot. L’ombre d’une pression à peine. Il sait et s’élance à bride abattue. Elle se revoit, comme si elle y était encore. Elle riant aux éclats et An’ur peinant à la suivre tandis qu’elle navigue entre les dunes pour se maintenir sur un terrain propice à la course effrénée de sa monture. L’impression grisante de voler au-dessus du sol est encore accentuée par l’énergie qu’elle perçoit déjà, pulsant dans les veines de ses bras. Le frottement de l’air semble s’atténuer légèrement à son approche et son contact.

Alors qu’elle regardait la chair de sa chair filer à travers la forêt, sa terre natale lui manqua. La pureté des sensations, du bonheur qu’elle avait pu ressentir… et qu’elle retrouvait désormais dans les traits de son fils. Le contempler la ramenait en d’autres temps, en d’autres lieux.

Cette fois encore, c’est elle qui mène la course. Mareck est sur ses talons. Elle l’entend se rapprocher derrière elle. Elle peut percevoir la respiration courte et le souffle puissant de sa monture qui n’est plus qu’à quelques toises derrière elle. Pourtant, elle ne se laisse pas décontenancer. Elle ne tourne pas la tête pour ne pas risquer de se déséquilibrer et de perdre ne serait-ce que l’once d’une précieuse fraction de temps. Elle ne ralentit même pas lorsque le miroir de la surface du lac apparaît sous ses yeux. A l’inverse, elle presse légèrement sa propre jument pour une ultime pointe d’accélération. Cette dernière, désormais familière de l’exercice, ne faillit pas devant l’obstacle et plonge sans faiblir dans l’eau vivifiante. Sauraï s’apprête à crier victoire lorsque soudain, elle est désarçonnée et plonge dans l’eau aux côtés de sa jument.

- Je crains qu’il n’y ait eu triche, ma reine, la fustige-t-il non sans un large sourire qui le dédit.  
- Messire, vous êtes un mauvais perdant, lui rétorque-t-elle sur le même ton.

Alors, tandis qu’elle fait mine de s’offusquer de sa tenue entièrement détrempée, il passe un bras autour de sa taille et l’attire à lui. Elle enroule à son tour ses mains autour de sa nuque, plongeant son regard dans celui de l’homme qu’elle n’aurait jamais cru tant aimer un jour.

- Tu n’as aucune pareille parmi des milliers, assène-t-il, ayant perdu toute trace d’espièglerie.
- Nulle joie pour moi là où tu n’es pas, souffle-t-elle en retour.

- Mère ?

La voix de son fils la rappela tristement à la réalité.

- Rentrons, Shan. Je suis fourbue, lui répondit-il, la voix rauque de la soudaine bouffée d’émotion qu’avait attisé le cuisant souvenir.

Mère et fils reprirent plus sagement le chemin de retour. Autant ils avaient été pressés de quitter le palais, autant ni l’un ni l’autre ne ressentait de quelconque empressement à retrouver l’oppressante gangue de ce château et de tout ce qu’il exigeait d’eux. De Roshan qu’il se presse de grandir. De Sauraï, qu’elle occupe les si grandes chaussures de son auguste prédécesseur et amant jusqu’à temps que son fils soit en âge de gouverner par lui-même. Qu’il profite de ses derniers instants d’insouciance et de répit. Elle le préparerait au mieux de ce qu’elle pourrait, mais elle comptait pour autant ne pas le priver trop tôt de la légèreté de l’enfance.

Ils firent le grand tour du parc intérieur du palais, qui les faisait passer devant la porte principale pour rejoindre les écuries. L’agitation qui régnait à l’entrée ne manqua pas d’attirer l’attention de son fils et, par suite, la sienne.

- Que se passe-t-il, Messire Gylbart ?
- Rien de plus qu’un manant probablement aviné, Votre Majesté.
- Un manant ? Vous voulez dire qu’un seul homme alcoolisé aurait mis trois de vos gardes dans cet état, messire, s’exclama-t-elle en désignant trois gardes visiblement mal en point dont un quatrième était occupé à panser les plaies.
- Que veut-il donc votre « manant » ?
- Il exige de vous voir, Madame.
- Exige, rien que ça.
- Nous lui comptons bien laver votre nom de sa bouche et lui faire payer son outrecuidance, Votre Majesté.

Une nouvelle série d’éclats de voix fusa de l’autre côté de la porte. Sauraï se figea. L’une d’entre elles lui était curieusement familière. Si lointaine, pourtant.

- Ouvrez la porte, exigea-t-elle d’une voix qui ne laissait nulle place à la discussion.

Les deux gardes postés devant la herse se regardèrent mutuellement et cherchèrent silencieusement des yeux une forme de soutien de leur chef, qui les gratifia d’un :

- Vous avez entendu Sa Majesté, bande d’ahuris. Ouvrez cette porte !

La herse se leva dans un grincement de bois et de métal, rapidement suivie par les doubles battants de bois ouvragés qui s’ouvrirent sur la plus curieuse scène qu’il lui avait été donnée de voir depuis longtemps. La reine descendit de sa monture et, flanquée des deux gardes et de leur capitaine, elle s’avança jusqu’à la mêlée humaine qui s’était soudain figée à son apparition. Ses serviteurs s’empressèrent de plier le genou, ne laissant qu’une unique silhouette encore redressée.

- Messire Valil ? Hoqueta alors Sauraï de surprise.
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Des cendres jaillit la tourmente [ft. Sebi]
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