Univers fétiche : euuuh aventure, fantastique, city, histo, steampunk...
Préférence de jeu : Homme
Mandrin
Mer 13 Déc - 1:58
Sheridan Roje
Je suis citoyen américain ans et je vis à La Nouvelle-Orléans, USA. Dans la vie, je suis conducteur de calèche et je m'en sors pas mal du tout. Sinon, grâce à ma chance, je suis fou amoureux et je le vis plutôt bien. On m'a donné tous les surnoms possibles sur la base de mon nom existant, alors n'hésitez pas, créez votre propre sauce ! Vous gagnerez peut-être un prix si vous arrivez à me faire rire ! Je suis notamment reconnaissable à ma cicatrice au visage, souvenir d'une époque où j'ai tenté ma chance comme cascadeur et très vite regretté. J'étais ado, on fait tous des erreurs. J'ai laissé tombé la comédie et l'escrime à ce moment-là, pour me consacrer au ranch de ma mère et à un apprentissage d'artisan, mais en arrivant en Louisiane, en construisant ma propre famille, j'ai renoué avec ces vieilles ambitions.
Oh, je ne cherche plus à faire carrière sur vos écrans. Quoique j'ai déjà fait un peu de figuration pour un petit clip de métal que vous n'avez sans doute pas vu. Non, surtout, je transporte les touristes en calèche dans la vieille ville pendant que le guide raconte l'Histoire ancienne, et à force de tout entendre encore et encore, je commence déjà à connaître tout ça par coeur.
Si ça vous convient, vous me direz si vous avez besoin que je développe mieux que ça j'ai mis longtemps mais je l'ai fait !
De retour après une longue journée de boulot, Dan a toujours cette petite boule au ventre. Il est heureux de rentrer, il est fier d'avoir gagné sa part de loyer même s'il est gracieusement invité chez Camille, son ami originaire de Louisiane qui leur a fait découvrir la région, à Siggy et à lui. Il est surtout radieux de retrouver ces deux hommes qu'il aime plus que tout au monde, et qui l'ont relevé d'un passage particulièrement dramatique de sa vie. Il leur doit tout et il ferait n'importe quoi pour eux. Sa famille est unie et aimante, mais il n'aurait jamais imaginé pouvoir compter à ce point sur des personnes adultes, au-delà des amitiés candides de l'enfance, scellées à l'âge où les limites de la vie adulte sont encore inconnues.
Lui qui n'était qu'un beau gosse Californien bodybuildé comme tant d'autres sur les plages paradisiaques, et même pas conscient de l'être, à vrai dire, est tombé au fond d'un gouffre inattendu quand sa voie a croisé celle d'un ex qui avait des dettes de jeu. Au lieu de simplement demander à Dan de l'aider, ce qu'il était prêt à faire, l'homme l'a vendu à un gang de trafiquants humains pour tenter de regagner les bonnes grâces de ses débiteurs, comme il avait déjà vendu sa petite amie. Enfermé en sa compagnie, Dan l'a même assistée dans son accouchement et disons que ce n'était pas le moment le plus brillant de sa vie. Au terme d'une évasion sanglante, et d'une littérale traversée du désert, ils ont retrouvé la liberté, mais Dan n'était plus lui-même. Il n'était plus qu'un fantôme.
Sa famille, choquée par ce départ soudain et tout ce à quoi il avait tourné le dos sans hésiter, avait du mal à admettre qu'il avait été retenu contre son gré, alors qu'il réapparaissait avec une belle jeune femme et deux enfants nouveaux-nés dans ses bras, et une valise de billets verts. Sa mère a tout de même accepté d'abriter la demoiselle et les enfants dans son ranch, le temps d'assurer leur sécurité et sans doute beaucoup plus longtemps que ça, car elle va s'y attacher, il la connaît... Mais lui, il aurait besoin de se racheter. Et après avoir été forcé de donner la mort, il n'en avait simplement pas envie.
Camille lui a ouvert sa porte et lui a remonté le moral. C'est ainsi que Dan a osé reprendre contact avec Siggy, à qui il venait de déclarer ses sentiments juste avant de disparaître... et il a appris qu'en son absence, Siggy avait été sérieusement maltraité. Il l'a vengé. Il a tué, à nouveau. Son compagnon s'en doute-t-il ? Rien n'est certain, ils n'en ont pas parlé. Camille allait mal, ils sont partis tous les trois, découvrir sa demeure natale, chercher ce trésor qui leur échappait sans cesse entre les doigts, le bonheur qui semblait si simple pour trois beaux jeunes gens en pleine santé et des rêves plein la tête.
C'est ce qu'il craint chaque soir quand il rentre, Dan. Que le gouffre se soit brusquement rouvert, sous les pieds de l'un ou de l'autre. Lui, tant qu'il a de l'activité, des horaires fixes, ces beaux chevaux de trait à soigner et à peigner et à conduire, et à présenter aux enfants curieux qui demandent ce que signifient leurs noms... ça va aller. Il ne se laisse pas le temps de réfléchir, pas l'espace de solitude pour décrocher son sourire. Il reçoit un feedback positif constant.
Mais eux ? Leurs blessures lui semblent tellement plus profondes. Et il n'y connaît rien, c'est ça le pire. Il n'est pas médecin, et aucun médecin ne s'occupe d'eux, ils sont dans le vide, dans cette grande maison bordée d'arbres. C'est très joli mais... Il y a bien une amie qui passe, elle a l'air de bien connaître Camille (et le petit côté jaloux de Siggy en est fort satisfait) mais est-ce que c'est vraiment suffisant ? Est-ce qu'il ne devrait pas faire davantage, ériger des remparts plus solides ? C'est sa responsabilité. Il a fortement insisté pour qu'ils tentent leur chance ici, même s'ils n'avaient rien de particulier à y faire.
Alors il leur ramène de la ville des petits cadeaux, des friandises, des gadgets, des objets de déco qui ne servent à rien. Aujourd'hui, c'est un panier surprise du sexshop "Romance et plus si affinités" (en français dans le texte) pour Siggy ; et c'est un kit de maquillage à thème steampunk, toutes sortes de teintes métalliques nuancées et d'effets de transparence, pour Camille, qui est un artiste incroyable dans ce domaine si particulier. Ce serait drôle qu'il y ait aussi du maquillage dans le panier du sex shop, tiens. Et pour lui-même, des fusées, il y a longtemps qu'il n'en a pas lancé.
En arrivant, de loin au bout de l'allée, il guette les lumières aux fenêtres et klaxonne pour signaler sa présence. C'est grand ici, c'est trop grand. Il manque quelque chose ; il ne saurait pas dire quoi.
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Val
Lun 25 Déc - 17:02
Le contexte du RP
Mise en situation
La situation
En bref:
A San Diego, Sigmar est livreur de pizzas pour le Lorenzo's. Il flashe sur un client qu'il juge magnifique... ça ne se fait pas ? Peu importe ! Sheridan est trop beau, grand, fort, doté d'une puissante musculature entretenue -peut-être en salle- et puis le contraste avec la peau pâle du blond est fabuleux. Dommage que pour l'aborder il s'évanouisse, il a sauté un repas ? deux ? A vrai dire il n'en sait rien... Mais trop semble-t-il. Ce n'est pourtant pas faute d'être poussé à prendre soin de lui-même par Larry, son boss encore au boulot à 82 ans. Cela, c'est le départ, leur rencontre. Siggy qui avait toujours juré ne pas s'attacher se voyait malgré cela en couple pour la vie quand Dan a disparu, plus aucune nouvelle, pas de sms, rien. Un vide accru par la mort de Chronos, le chien qu'il a élevé au biberon, assassiné par un débile malfaisant. La vie a continué, les regrets, les doutes, qu'aurait-il dû faire pour sauver Chronos et garder Sheridan ? Où a-t-il foiré ? Lui reste le boulot, le patron qui est presque un père... et les souvenirs. Trop de souvenirs qui remontent de trop loin... et redonnent vie à une enfance qu'il avait gommée. Puis... Dan réapparaît, donnant des informations folles : enlèvement, séquestration, une femme, des jumelles nées en captivité ? Puis il parle de partir en Louisiane, pour qu'ils s'y marient ! Ils sont invités par un ami à passer leur lune de miel dans une plantation centenaire. Un ami... Camille. Qu'est-ce qui lie Camille à Dan ?
Contexte provenant d'une série de Rps ailleurs...
Sigmar Hensen dit « Siggy »
J'ai 27 ans et je vis pour l'instant à côté de Bâton Rouge , en Louisiane, aux USA. Dans la vie, j'ai étudié l’ethnologie sociale, puis contre toute attente j'ai quitté les miens et mon avenir tracé pour me transporter jusqu'à San Diego, en Californie. Là, après une période difficile où j'ai tenté de vivre en vendant mes dessins, portraits et caricatures (et ai fini par offrir mon corps), j'ai intégré l'équipe du Lorenzo's, une pizzeria minuscule tenue par Larry, un phénomène de 82 ans paternel et volubile. Je suis devenu livreur de pizzas en rollers et je m'en sortais pas trop mal. Sinon, grâce à ma chance, je suis désormais fiancé et je le vis bien. A ajouter ? Je suis l'aîné de quatre enfants, né dans le Nevada dans une petite ville du nom de Sweet Home, la mal nommée. Mon père était -et est sans doute toujours- chirurgien, chef du secteur orthopédie de l'hôpital local, et ma mère femme au foyer. Nous avons été élevés d'une main de fer dans la plus stricte observance des commandements de Dieu ! Jusqu'au jour où j'ai avoué que je suis... homosexuel.
- 18:
Mon père n'aurait pas dû être choqué, puisque toute mon enfance il m'a rendu visite, chaque nuit ou presque ? C'est une calamité qu'il doit connaître aussi puisque c'est le plus âgé de ses fils et non une de ses filles qu'il avait élu comme « préféré » ? Ce secret là, je le cache, je n'ai jamais rien dit, ni à mes frères et sœurs, ni à ma mère qui n'a semble-t-il rien vu, ni à Dan, surtout pas !
Quand on est arrivés ici, Sheridan allait mal, très mal. Ce qu'il avait vraiment vécu, je ne saurai jamais, même s'il raconte encore et encore, pour savoir, il faut avoir été là aussi et moi, je n'y étais pas ? Parfois, je me dis que j'aurais dû, si je ne l'avais pas quitté ce matin là, si nous étions restés ensemble... etc. Avec des si, on refait le monde, mais comment savoir ? Je me suis dis pareil avec Chronos, oui, je sais, Chronos est un chien, et Dan un homme, et alors ? Aimer,c'est aimer, ça ne s'embarrasse pas de savoir si l'un est jugé supérieur à l'autre.
Chronos, c'était mon enfant, je l'avais recueilli, adopté, nourri au biberon, éduqué... oui, c'était un chien, mais il m'aimait et lui ne m'a pas laissé tomber alors que moi, je l'ai livré à son bourreau parce que j'ai été trop flemmard pour prendre un quart d'heure de plus un matin. Avec Dan j'ai fait pareil, et pareillement je ne pouvais pas savoir. Je l'ai laissé partir, il est rentré chez lui, chacun de notre côté nous sommes partis bosser, et il a disparu. J'ai souffert, souffert comme jamais, j'ai pensé à moi, pas à lui ! Je me suis dit qu'il s'était barré, fichu de moi, qu'il m'avait menti. A aucun moment je n'ai songé qu'il pouvait avoir des ennuis ?
Est-ce lui que je croyais trop fort ou moi trop nul pour retenir un homme ?
Je ne sais pas.
Et puis il est revenu, et a parlé de Camille ! Et là... là j'ai vu ce blond, ce grand type musclé et extraverti, qui se maquillait, qui n'avait aucune gêne à porter une tignasse de cheveux blonds longs dans le dos, jusqu'à la taille presque... Un danseur, nu à ce que j'ai compris, enfin... vêtu de ses « peintures » sur peau ? Honnêtement ma réaction ne me fait pas honneur, et c'était bien la peine d'étudier l'ethnologie pour tomber dans tous les pièges de non dits et de sous entendus ! Ce mec là était un voleur de Dan ! Comment pouvait-il être hétéro avec sa dégaine ? Et puis, il était riche, il suffit de regarder cette propriété.
J'avoue, j'ai haï Camille...
Le fait que Sheridan soit allé le voir lui et pas moi en premier, le fait qu'il l'ait écouté quand il la renvoyé à ma recherche, le fait que ce soit ici qu'on est venu se ressourcer, chez LUI et pas dans un hôtel !
Jusqu'à ce soir où je l'ai vu avec cette fille...
Je n'avais rien écouté, ni Dan qui me jurait que le danseur était asexuel, ni Camille qui nous laissait au maximum seuls tous les deux, s'écartant volontairement pour ne pas nous gêner dans notre intimité...
C'est drôle, moi, jaloux ? Moi qui ai professé des années que je ne gardais personne par goût, que je me voulais indépendant et solitaire, que je consommais le sexe comme d'autres avalent des cookies...
Jaloux ! Ça me fait sourire aujourd'hui, mais si Diane-Mary ne s'était pas montrée, je crois que j'aurais fini par refaire le portrait de Cam' malgré l'évidence qui sautait aux yeux de tous, il était plus costaud que moi et avait reconnu s'être entraîné à une période de sa vie à la self defense.
Je suis là, à tourner en rond des jours entiers... Dan s'est trouvé un emploi, au moins pour la saison. Moi, j'ai peur que Larry ne profite de mon absence pour décider de prendre sa retraite, j'ai la nostalgie d'une ville que j'avais fait mienne, en fait, soyons honnête...
J'ai juste peur de m'engager ?
Je pourrais me trouver un job, ou une occupation ici, dans cet immense domaine où subsistent encore un quartier des esclaves ! La grand-mère du blond a quand même eu le bon goût de faire construire une maison neuve loin de l'historique propriété qui me colle un malaise monstrueux... Dans ce parc aux allures de repaire de fantômes, dans les couloirs et les pièces immenses, que ce soit de la demeure du planteur sombre et pleine de recoins, ou de celle de Lianne Auffray artiste de théâtre couverte d'honneurs et d'argent, pourtant claire aux murs blancs -trop ?- je me sens mal... Un quelque chose me trouble, qui n'est peut-être que le propre malaise de notre hôte.
Je ne sais pas pourquoi il est revenu, je crois qu'il s'est ouvert à Dan de choses qu'à moi personne n'a dites... Camille sous ses dehors avenant reste un mystère.
J'en suis là, sombres pensées pour couloirs sombres et Camille distant malgré la volonté qu'il affiche d'avoir l'air bien et accueillant...
Et puis Sheridan arrive. Romance et plus si affinités ? J'ai les yeux brillants en ouvrant... prêt à tout...
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Oskar
Mer 10 Jan - 16:34
Camille Grant
J'ai 22 ans et aprés un déracinement volontaire de deux ans, je suis revenu dans la demeure familiale à côté de Bâton Rouge , en Louisiane, aux USA. Dans la vie, depuis ma plus tendre enfance, je vis entouré d'artistes. Ma mère était danseuse classique et a interrompu sa carrière à ma naissance, ma grand-mère était une célèbre tragédienne de théâtre et mon « grand-père » son second époux, de quinze ans son cadet a connu un succès fulgurant au cinéma en tant que jeune premier. Seul mon père, trader et fils d'un riche banquier dénotait dans ce milieu, ça n'a pas eu d'importance bien longtemps puisque après leur divorce mes parents sont partis, chacun de leur côté, laissant à qui en voudrait l'enfant pourtant chéri et comblé pendant ses deux premières années d'existence... A mon tour je suis monté sur les planches, après avoir étudié la danse, le cinéma, les effets spéciaux. Actuellement, je suis danseur peint dans un cabaret luxueux de Californie. Enfin... j'étais, je me suis mis en congés, d'une durée indéterminée, s'ils me virent je suis suffisamment à l'aise financièrement pour voir venir et attendre. Je m'en sors pas trop mal. Sinon, grâce à ma très grande chance, je suis célibataire et je le vis à merveille, espérant le rester jusqu'à la fin de ma vie !
FC : Nils Verberne - à découvrir sur @Lithunium.snow
A ajouter :
Je suis fils unique, enfin je dois avoir des demi-frères et sœurs, que je n'ai jamais vu et dont je ne connais pas plus le nom que le visage... Subjugués l'un par l'autre mes parents se sont mariés en quelques mois, puis ont découvert que non seulement ils n'avaient rien en commun mais qu'ils étaient incapables d'intégrer la personnalité et l'éducation de l'autre. Amants, déçus, méprisants, haineux... Leur divorce leur a fait tout rejeter des deux années passées ensemble, tout, jusqu'à l'enfant né de l'union. Sans Lianne Auffray et Humphrey Grant mes grands-parents, j'aurais été proposé à l'adoption. Humphrey a péri dans un accident l'année de mes treize ans. Lianne l'a suivi sept ans après, terrassée par ce qu'on appelle « une longue maladie » qu'elle a combattu avec fureur et courage. Leur disparition m'a fait fuir la Louisiane, cette terre où ma famille -celle de Lianne- avait accosté dans les premières années de l'émigration française. L'histoire ne m'intéresse pas, moi, petit blanc abandonné élevé par des gouvernantes souvent noires, j'ai baigné dans une atmosphère surréaliste, solitude, mystère, légende, religion... et cette grande maison, ces maisons, la vieille, demeure de maîtres à l'époque de l'esclavage, celle dite « du gardien » grande bâtisse qui servaient de logement non seulement au gardien mais aux domestiques blancs, et la dernière, celle que Lianne a fait construire à l'aube des 70's, lorsqu'elle a connu ses premiers succès. Particularité ? La maison de mon enfance jouxte une plantation « hantée » par une quinzaine de fantômes que j'ai en vain cherché dés mes six ans...
Après, celle d'à côté qui a tant compté pour le développement de mon imagination tient le sien d'un arbuste qu'on trouve fréquemment dans la région et que visiblement -au vu de l'âge de ceux qui ornent les jardins- son constructeur -dans les années 1870- affectionnait...
Si j'avais dû la baptiser, comment l'aurais-je appelée ? Les gens du coin la désigne comme « la maison de l'actrice » ou tout bonnement « la maison Auffray », jamais « Grant », pourtant à la ville Lianne était madame Grant mais Humphrey était né dans le Colorado, il perdait donc ses droits à exister en Louisiane. Bien que né ici, je suis comme lui, dans la région, je suis « le jeune Auffray », de mon père pourtant légalement épousé ne subiste rien.
Cela me va parfaitement, ce nom excuse toutes les excentricités et Dieu sait que je suis perçu, depuis l'adolescence, comme un phénomène ? Appartenir à cette famille permet de justifier toutes les folies, une longue série de Auffray ont été d'abord contrebandiers, de ceux qui depuis le bayou faisaient la nique à toutes les polices, française, anglaise, américaine... Puis est venu un illusionniste suivi d'un montreur de monstres propriétaire d'une salle de spectacle -perdue lors de la crise de 1929 comme tant d'autres choses-, ensuite des comédiens, des danseurs, des saltimbanques de tous bords. De la méfiance puis la moquerie, la curiosité a fait place au respect : les Auffray n'étaient que des bateleurs de foire, parfois putains probablement voleurs et menteurs, mais... ils avaient amassé une belle fortune. Sans doute pas de manière honnête encore que... mais ne dit-on pas que l'argent n'a pas d'odeur ?
Depuis que je suis revenu, je me sens à la fois à ma place et … inconvenant, une sorte de bonimenteur qui veut donner à croire qu'il est bien là où il doit être mais qui pourtant n'est qu'un faux-semblant, une apparence... Et puis surtout, les souvenirs me reviennent et me hantent.
Des souvenirs heureux : l'exploration nocturne de cette Plantation Myrtle voisine par exemple, de l'autre côté d'une haie haute qu'avec Diane-Mary, son frère et quelques autres nous appelions la forêt des zombies, ceux des retours de tournée de Lianne surtout mais de mon grand-père aussi, des sorties en famille, toutes simples, des pique-niques, souvent dans le parc, le carnaval tenu d'une main par Lianne et de l'autre par Humphrey... et puis d'autres, certains si lointains que les psys consultés disent qu'ils doivent être faux, que mon esprit les a « refabriqués » à partir de mots entendus, de situations contées...
Cette maison est pour moi le théâtre des trahisons, des abandons... mes parents d'abord, puis des nurses, des serviteurs que je m'imagine lassés d'avoir à garder un gamin dont personne ne veut, des « ami(e)s » surtout intéressés par l'argent des Auffray. Jusqu'à mes grands-parents emportés trop tôt et qui m'ont laissé seul au monde, insuffisamment préparé à prendre ma vie en main. Je sais parfaitement que tout cela est une construction et que ces blessures comme leurs effets ont été multipliés par les événements récents, mais la sensation demeure.
Si je devais nommer cette maison, elle deviendrait : la maison des mensonges, la maison des brisés...
Ici, j'ai préparé mon âme à recevoir des coups, et j'ai aidé mon corps à les ignorer... Il s'agit bien entendu de coups virtuels, de blessures morales, je n'ai jamais été battu, je pourrais presque dire « malheureusement » puisque au moins dans mon esprit malade cela aurait été un contact charnel ! Non, personne ne m'a jamais haï ou aimé au point de me frapper, personne ne s'est jamais rendu compte de mon existence assez pour me toucher. Je mens. J'ai eu comme la plupart des garçons de mon âge des aventures, avec des filles de notre groupe de jeunes à la fois à la dérive et trop friqués. Mais moi ou un autre ? Nous n'étions pour elles -comme elles n'étaient pour nous- que des expériences sans lendemain, des « essais » pour le grand jour où l'un de nous demanderait leur main, nous, ou un autre clone venu d'ailleurs, beau, riche, promis à un avenir exaltant dans l'entreprise familiale pour beaucoup.
Il a fallu que je me trouve la cible d'un trio de folles de vingt ans plus âgées que moi pour sombrer... J'ai pris conscience tout à coup de ce que signifiait être la proie, alors que mon mal-être déjà faisait que je refusais les femmes de mon âge, les hommes tout autant. J'ai résisté à la mort des miens, à l'effondrement de mes espoirs de « vraie carrière » -que mettais-je derrière ces mots ? Tant d'artistes ont commencé par le cabaret ou le music-hall sans rougir-, mais face à un jeu cruel de femmes riches en but à un ennui sans limite, le burn out s'est installé, faisant de moi l'ombre de moi-même !
Là encore je mens... J'arrange la vérité. « pris conscience de ce que signifiait être la proie » ? Depuis que je sais penser, voir et entendre, je suis cette proie. J'ai commencé ma vie en étant l'enjeu dans la relation concurrentielle de mes parents : il m'aime plus qu'il ne t'aime ! J'étais comblé, enseveli sous les cadeaux, sans une once d'amour vrai... puis, eux séparés, leurs avocats se battaient pour me récupérer... La maison, la voiture et l'enfant ! Jusqu'à ce que l'un et l'autre comprenne que gagnant ou perdant, iel n'aurait pas l'avantage en me possédant puisque l'ex ne me désirait que pour s'affirmer. S'en est suivi une période où le but n'était plus de m'avoir mais au contraire de m'oublier, j'ai alors été dans l'imagination de domestiques zélés la créature à soigner pour faire une carrière prometteuse... Eux aussi ont compris que je n'avais pas la moindre importance et que mes parents ne me laissaient pas seul parce que -légitimement- un enfant de trois ans se doit d'être accompagné, fusse par une nounou plus ou moins négligente... Je suis devenu le petit blond que plusieurs familles adoptives se disputaient : un blanc, blond, sans défaut apparent, correctement éduqué ! Lianne m'a sauvé à ce moment là, pour me livrer à des amis du même milieu social, des enfants puis adolescents auxquels très jeunes on avait inculqué l'art de deviner la fortune et de peser l'importance des gens en fonction de leur poids en or ! C'est là que je me suis trouvé courtisé, envahi, entraîné dans des orgies et beuveries sans fin.
Tout cela remonte, déborde, sort des murs suintants de désespoir et de solitude ! Orphelin, mon chagrin chassa tout ce beau monde... Même l'argent hérité n'a pas suffi à leur faire supporter mes pleurs et ma détresse ! Dieu est miséricordieux pourrait-on dire.
Aujourd'hui, je suis ici, avec Sheridan et Siggy, invités je ne sais comment ni pourquoi à passer leur lune de miel chez moi ? Comment l'être égoïste et solitaire que je suis en est-il arrivé à proposer cela ? Avais-je si peur de revenir seul ? Je ne pense pas, il m'arrive de vouloir le mieux pour les autres et leur idylle naissante me touchait. Ils sont là, à la fois très présents et lointains, il le faut, je ne peux dans l'état d'esprit où je suis leur imposer ma compagnie. Si Sigmar n'était pas là, aurais-je succombé au charme de Dan ? J'en doute. L'amour est pour moi un repoussoir, les relations que j'ai pu avoir se sont toutes terminées en drame, suis-je comme on me l'a tellement dit incapable de sentiments véritables ?
L'histoire vécue par le grand black m'a ému, plus qu'ému, horrifié devrais-je avouer ! Enfant riche d'artistes connus, la séquestration après un enlèvement me parle profondément ! Il m'a touché en cherchant une occupation, ne voulant pas dépendre de moi ? Ou a-t-il eu besoin de se sentir utile ? Je ne sais pas, Siggy lui est posé ici les pensées restées en Californie, je ne sais si son amant le sent, le voit ?
C'est ce même Siggy, rosissant merveilleusement comme savent le faire les vrais blonds qui amène ce soir un sourire sur mes lèvres, un panier surprise du sexshop "Romance et plus si affinités" en mains, comme gêné d'avoir reçu ce cadeau en ma présence. Le kit de maquillage que je reçois me fait passer du sourire au rire...
- Mais tu n'as pas besoin de me couvrir de cadeaux ! Lui si !
Et je montre Sigmar désormais plus rouge que rose d'embarras.
S'ils restent, s'ils s'installent, que vais-je faire de ma vie ? La scène m'est aussi nécessaire que l'air à respirer, il me faudra produire mon propre spectacle si je veux m'épanouir et m'imposer à la Nouvelle-Orleans ! Je crois avoir acquis assez d'assurance pour cela ?
Chassant les pensées je leur indique la terrasse et le bar, c'est peut-être ce côté "club de vacances de luxe" qui m'a toujours dérangé ? Ce contraste entre l'apparence de la propriété et ce que j'y ai vécu ?
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Préférence de jeu : Homme
Mandrin
Ven 12 Jan - 19:00
Sheridan Roje
Je suis citoyen américain ans et je vis à La Nouvelle-Orléans, USA. Dans la vie, je suis conducteur de calèche et je m'en sors pas mal du tout. Sinon, grâce à ma chance, je suis fou amoureux et je le vis plutôt bien. On m'a donné tous les surnoms possibles sur la base de mon nom existant, alors n'hésitez pas, créez votre propre sauce ! Vous gagnerez peut-être un prix si vous arrivez à me faire rire ! Je suis notamment reconnaissable à ma cicatrice au visage, souvenir d'une époque où j'ai tenté ma chance comme cascadeur et très vite regretté. J'étais ado, on fait tous des erreurs. J'ai laissé tombé la comédie et l'escrime à ce moment-là, pour me consacrer au ranch de ma mère et à un apprentissage d'artisan, mais en arrivant en Louisiane, en construisant ma propre famille, j'ai renoué avec ces vieilles ambitions.
Oh, je ne cherche plus à faire carrière sur vos écrans. Quoique j'ai déjà fait un peu de figuration pour un petit clip de métal que vous n'avez sans doute pas vu. Non, surtout, je transporte les touristes en calèche dans la vieille ville pendant que le guide raconte l'Histoire ancienne, et à force de tout entendre encore et encore, je commence déjà à connaître tout ça par coeur.
Pourquoi Sheridan s'était-il arrêté devant cette vitrine ? Lui qui ne se maquillait pas et n'avait pas de femme dans sa vie. Il ne savait pas. Peut-être parce qu'il venait de marcher un moment au soleil, et avait envie d'ombre pour une minute. Parce qu'un mendiant jouait "Bring back my bonnie to me" sur son orgue de barbarie au coin de la rue. Parce que le mot Steampunk avait retenu son attention, étonnante rencontre dans une vitrine de maquillage ? Parce qu'à les laisser tous deux à la maison, il en a fini par considérer Siggy et leur hôte comme une même entité, une sorte de fratrie, malgré toutes leurs différences.
Il a un frère et une soeur en Californie, après tout, assez pour savoir que les différences ne sont un obstacle à rien. Mais quand il les retrouve, à chaque fois il redécouvre cette distance étrange qu'ils installent entre eux, et qui l'étonne à chaque fois. Oh, ils s'entendent bien mais... ils ne sont sûrs de rien. Ils évoluent en terrain instable quand ils doivent se côtoyer. Ils ont pourtant beaucoup en commun : Dan, c'est beaucoup. Il est grand, il est flamboyant, il parle beaucoup, il prend de la place dans les espaces et dans les conversations. Sa voix porte et son sourire resplendit, et il ne se gêne pas pour attraper ses amis dans ses bras. Il teste des recettes incongrues, il tente des pas de danse du bout du monde, et ce soir, il va lancer des fusées au-dessus du manoir. Dan, c'est un sacré morceau, comme on dit.
"J'aime voir vos têtes," déclare-t-il en prenant une photo sournoise de Siggy, avant de la lui montrer. "Regarde tes petites joues là, c'est trop mignon !"
Et un bisou pour la joue rosie, qui semble attirer son attention. Mais ce genre de chose ne se simule pas, et Siggy ne fait certainement pas semblant. Dan exhibe alors son "cadeau à soi-même" et tourne vers le propriétaire des lieux un sourire à convaincre les anges.
"Y a pas de règlement qui interdit ça, ici ? La nuit va être claire, je me disais qu'on pourrait s'amuser un peu. Tu vas bien nous trouver quelque chose à fêter."
Quoique, les fêtes locales et les événements de la vie de Camille ne sont pas forcément le genre de dates que les trois amis auraient envi de célébrer. Ici le passé est aussi trouble et ténébreux que les mystères de l'avenir. Mais quoi ! Raison de plus pour jeter une fusée. Eclairer un peu tout ça ! La terrasse ferait une parfaite plate-forme de lancement. Il y a une de ces balustrades sculptées où l'on peut s'asseoir confortablement, les pieds dans le vide au-dessus du chaos des fleurs grimpantes, pour peu qu'on ne craigne pas le vide en question. Non, ce n'est pas ce vide-là qui a le pouvoir de faire peur à Sheridan.
"C'est génial, cette ville," ajoute-t-il en venant s'y percher, un verre à la main. "C'est très vivant. Soirée à thème tous les soirs. Mais il manque, je sais pas, il manque quelque chose, vous avez pas cette impression, vous ? Quelque chose à accomplir !"
Une sorte de lien. Une solidité sous leurs pieds. Pourquoi pas cette dynamique d'équipe qu'ils n'ont pas encore vraiment construite, qui reste flottante... Ou est-ce qu'il est le seul à traîner ce stupide stigmate et à le leur imposer ? L'impression du sable, qui se dérobe, qui ne soutiendra rien bien longtemps. Dan y a trop marché, dans ce sable. Ses yeux pleins de questions, brillants d'énergie pour résoudre le problème dès qu'on aura mis la main dessus, courent de l'un à l'autre, en quête d'il ne sait quoi. Juste de quoi allumer la mèche. Aucun des trois n'est du genre à jouer les leaders, c'est pourquoi ils avancent à leur rythme, et pas plus vite. C'est peut-être mieux comme ça.
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Date d'inscription : 27/02/2022
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Val
Sam 20 Jan - 16:20
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La situation
En bref:
A San Diego, Sigmar est livreur de pizzas pour le Lorenzo's. Il flashe sur un client qu'il juge magnifique... ça ne se fait pas ? Peu importe ! Sheridan est trop beau, grand, fort, doté d'une puissante musculature entretenue -peut-être en salle- et puis le contraste avec la peau pâle du blond est fabuleux. Dommage que pour l'aborder il s'évanouisse, il a sauté un repas ? deux ? A vrai dire il n'en sait rien... Mais trop semble-t-il. Ce n'est pourtant pas faute d'être poussé à prendre soin de lui-même par Larry, son boss encore au boulot à 82 ans. Cela, c'est le départ, leur rencontre. Siggy qui avait toujours juré ne pas s'attacher se voyait malgré cela en couple pour la vie quand Dan a disparu, plus aucune nouvelle, pas de sms, rien. Un vide accru par la mort de Chronos, le chien qu'il a élevé au biberon, assassiné par un débile malfaisant. La vie a continué, les regrets, les doutes, qu'aurait-il dû faire pour sauver Chronos et garder Sheridan ? Où a-t-il foiré ? Lui reste le boulot, le patron qui est presque un père... et les souvenirs. Trop de souvenirs qui remontent de trop loin... et redonnent vie à une enfance qu'il avait gommée. Puis... Dan réapparaît, donnant des informations folles : enlèvement, séquestration, une femme, des jumelles nées en captivité ? Puis il parle de partir en Louisiane, pour qu'ils s'y marient ! Ils sont invités par un ami à passer leur lune de miel dans une plantation centenaire. Un ami... Camille. Qu'est-ce qui lie Camille à Dan ?
Contexte provenant d'une série de Rps ailleurs...
Sigmar Hensen dit « Siggy »
J'ai 27 ans et je vis pour l'instant à côté deBâton Rouge , en Louisiane, aux USA. Dans la vie, j'ai étudié l’ethnologie sociale, puis contre toute attente j'ai quitté les miens et mon avenir tracé pour me transporter jusqu'à San Diego, en Californie. Là, après une période difficile où j'ai tenté de vivre en vendant mes dessins, portraits et caricatures (et ai fini par offrir mon corps), j'ai intégré l'équipe du Lorenzo's, une pizzeria minuscule tenue par Larry, un phénomène de 82 ans paternel et volubile. Je suis devenu livreur de pizzas en rollers et je m'en sortais pas trop mal. Sinon, grâce à ma chance, je suis désormais fiancé et je le vis bien. A ajouter ? Je suis l'aîné de quatre enfants, né dans le Nevada dans une petite ville du nom de Sweet Home, la mal nommée. Mon père était -et est sans doute toujours- chirurgien, chef du secteur orthopédie de l'hôpital local, et ma mère femme au foyer. Nous avons été élevés d'une main de fer dans la plus stricte observance des commandements de Dieu ! Jusqu'au jour où j'ai avoué que je suis... homosexuel.
- 18:
Mon père n'aurait pas dû être choqué, puisque toute mon enfance il m'a rendu visite, chaque nuit ou presque ? C'est une calamité qu'il doit connaître aussi puisque c'est le plus âgé de ses fils et non une de ses filles qu'il avait élu comme « préféré » ? Ce secret là, je le cache, je n'ai jamais rien dit, ni à mes frères et sœurs, ni à ma mère qui n'a semble-t-il rien vu, ni à Dan, surtout pas !
En voyant Dan ce soir j'ai peine à croire que nous sommes arrivés ici parce qu'il fallait absolument lui faire prendre l'air « d'ailleurs » pour lui permettre de se remettre d'aplomb. Je revois les quelques jours qui ont précédé notre départ, un Sheridan devenu l'ombre de lui-même, nerveux, à cran, auquel il n'aurait pas coûté grand chose de se perdre dans l'alcool ou la drogue pour occulter ce qu'il venait de vivre... J'avais d'autant plus mal que moi, je l'avais vu fort, « vaillant » aurait dit ma mère en usant comme toujours d'un vocable suranné... pas insubmersible mais capable de prendre sur lui en toute circonstance et de donner le change en s'érigeant en rempart entre les méchants et ceux qu'il aimait. M'étais-je trompé sur lui ? Sa force n'était-elle pas si grande et la part de spectacle outrepassait-elle de beaucoup ce que j'imaginais ? Je refusais d'y croire. Dan était mon pilier, la personne sûre et solide dont j'avais besoin et que j'aimais, le découvrir traumatisé, détruit par une absence de quelques mois m'a -par ricochet- anéanti. Cela pour dire que Camille dans le rôle du sauveur, je l'ai accepté, même si -j'en ai peur- ça me déplaisait déjà.
Ce soir, je retrouve le Dan que j'aime, même si je fais les frais de ses plaisanteries, c'est vrai que je rougis comme une pucelle de vieux film !
- J'aime voir vos têtes, Regarde tes petites joues là, c'est trop mignon !
Je grogne vaguement, juste ce qu'il faut, mais en fait j'en rirais s'il ne me fallait pas avoir l'air offusqué ! Je souris et regarde Camille ? C'est un hôte attentionné, à la fois serviable, discret et présent. Il ne s'impose pas, nous renvoie l'un à l'autre comme pour nous rappeler que c'est sensé être un voyage de noces et qu'il n'y a donc pas de place pour un troisième entre nous... Mais. Avec Camille, il y a toujours ce « mais ». J'aimerais comprendre de quoi il retourne ?
Moi, il devient nécessaire qu'on discute Dan et moi. Plus les choses avancent et plus il semble s'installer ici ? Il a trouvé de quoi s'occuper la journée, s'est forgé un rituel de l'homme qui rentre à la maison, organise sa soirée avec les siens... Rien de mal, à ceci près que je suis venu moi pour passer des vacances puis rentrer ? J'ai eu du mal à m'acclimater à San Diego, mes débuts ont été laborieux et douloureux, mais à tendre ma volonté pour m'y faire un trou j'en ai fait mon chez moi. J'ai laissé derrière moi une de mes sœurs, mon boss qui est un père pour moi, un nombre édifiant de plans culs et quelques véritables amis... Si je dois quitter la Californie, je vais avoir besoin d'y retourner d'abord pour annoncer que je ne rentrerai pas, le dire de visu et non prendre les gens en traître. Je pourrais me dire que je me referai des relations, que je n'étais pas plus chez moi là-bas qu'ici, et c'est vrai, je ne suis pas si timide... et puis, si nous restons, nous resterons à deux.
- Y a pas de règlement qui interdit ça, ici ? La nuit va être claire, je me disais qu'on pourrait s'amuser un peu. Tu vas bien nous trouver quelque chose à fêter.
Je considère qu'il s'adresse au danseur et me dis que « fêter » n'est pas un terme dont il doit connaître le sens ? Je me demande encore une fois comment ils ont pu faire connaissance ? Pour moi, Camille est un jeune type distant, snob, hautain. Il me paraissait renfermé et faux, j'ai revu un peu ma copie en me disant qu'il est juste effroyablement mal à l'aise en société ? Dan semble le confirmer, Camille serait un type sympa ? Lorsque je suis arrivé, j'ai commencé par le jalouser épouvantablement : pourquoi mon mec était-il allé chez cet homme avant de venir me voir moi ? Qu'y avait-il entre eux ? Comment pouvait-on avoir avec un « ami » des liens assez fort pour lui donner la primeur d'un retour au pays après un enlèvement et une séquestration ?! J'ai découvert que moi qui me disais cool et calme, envers Camille je ressentais une hargne indescriptible. Et puis ça c'est passé, bien sûr, je n'ai jamais été un violent, comme beaucoup de « calmes » mes colères sont aussi rares que dévastatrices parce que je n'ai jamais eu l'occasion de les contrôler.
Tandis que le blond fait un geste vague qui peut signifier aussi bien « Non ce n'est pas interdit » ou « ça l'est mais on s'en tape », moi je parcours le parc des yeux...
- Si tu tires au dessus de la pièce d'eau ça ne risque pas de foutre le feu... Par contre, tu vas peut-être déranger les fantômes de Myrtle Plantation.
Sheridan a continué sur sa lancée, sans voir le visage du blond qui a reculé dans l'ombre, comme piqué par une guêpe à l'évocation des revenants...
- C'est génial, cette ville. C'est très vivant. Soirée à thème tous les soirs. Mais il manque, je sais pas, il manque quelque chose, vous avez pas cette impression, vous ? Quelque chose à accomplir !
Quelque chose à accomplir ? Je quitte des yeux le maître des lieux pour regarder Dan.
- Ici ? Je veux dire à Bâton Rouge ou dans cette propriété ? Qu'est-ce que tu voudrais accomplir ?
Je reporte mes yeux sur le soleil en chemin vers sa chambre à coucher à l'horizon... Le parc est baigné d'orangé flamboyant comme souvent.
- Tondre les pelouses ? Défricher les fourrés ? Mais ça n'aurait plus ce charme de parc sauvage et à l'abandon... Je trouve que c'est beaucoup plus joli comme ça ? C'est romantique.
Je jette un coup d'oeil méfiant au grand black, j'ai dit ça avec une emphase qui mérite la moquerie, l'a-t-il capté ? Probablement ! L'ambiance va bien avec des fantômes pour voisins, avec les histoires horrifiques de zombies, d'esclaves en fuite réincarnés, de tribus des premières nations exterminées par des blancs avides de leur voler leurs terres... Et puis il y a eu des guerres, et dans la plantation voisine des assassinats, des captations d'héritage, des mariages forcés... En fait, ce qui était « normal » à une époque désormais incompréhensible pour nous qui sommes habitués à renier l'autorité du père, le poids des traditions...
- On pourrait faire le mur non ? Et aller chasser le passé de l'autre côté ? Il y a du monde à cette saison dans la plantation Myrtle ?
La voix de monsieur Grant est glacée « C'est un hôtel, donc il peut y avoir du monde. » Il marque une pause et continue « et puis... il n'y a jamais eu de fantômes. La propriétaire qui en a vu était ou folle ou excellente commerçante, dés la rumeur lancée il s'est trouvé des curieux pour les chercher ses fantômes ! »
Il n'aime pas les chasses au fantôme ?
Je sursaute ! Je jurerais que j'ai vu bouger l'ombre d'une femme ?! Habillée fin XIXe ? Je me rapproche de Dan, je n'aime pas ça, vais-je en plus me découvrir superstitieux ?
Univers fétiche : Pas de préférence, avatars réels par contre
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Oskar
Mer 31 Jan - 3:06
Camille Grant
J'ai 22 ans et aprés un déracinement volontaire de deux ans, je suis revenu dans la demeure familiale à côté de Bâton Rouge , en Louisiane, aux USA. Dans la vie, depuis ma plus tendre enfance, je vis entouré d'artistes. Ma mère était danseuse classique et a interrompu sa carrière à ma naissance, ma grand-mère était une célèbre tragédienne de théâtre et mon « grand-père » son second époux, de quinze ans son cadet a connu un succès fulgurant au cinéma en tant que jeune premier. Seul mon père, trader et fils d'un riche banquier dénotait dans ce milieu, ça n'a pas eu d'importance bien longtemps puisque après leur divorce mes parents sont partis, chacun de leur côté, laissant à qui en voudrait l'enfant pourtant chéri et comblé pendant ses deux premières années d'existence...
A mon tour je suis monté sur les planches, après avoir étudié la danse, le cinéma, les effets spéciaux. Actuellement, je suis danseur peint dans un cabaret luxueux de Californie. Enfin... j'étais, je me suis mis en congés, d'une durée indéterminée, s'ils me virent je suis suffisamment à l'aise financièrement pour voir venir et attendre. Je m'en sors pas trop mal. Sinon, grâce à ma très grande chance, je suis célibataire et je le vis à merveille, espérant le rester jusqu'à la fin de ma vie !
FC : Nils Verberne - à découvrir sur @Lithunium.snow
A ajouter :
Je suis fils unique, enfin je dois avoir des demi-frères et sœurs, que je n'ai jamais vu et dont je ne connais pas plus le nom que le visage... Subjugués l'un par l'autre mes parents se sont mariés en quelques mois, puis ont découvert que non seulement ils n'avaient rien en commun mais qu'ils étaient incapables d'intégrer la personnalité et l'éducation de l'autre. Amants, déçus, méprisants, haineux... Leur divorce leur a fait tout rejeter des deux années passées ensemble, tout, jusqu'à l'enfant né de l'union. Sans Lianne Auffray et Humphrey Grant mes grands-parents, j'aurais été proposé à l'adoption. Humphrey a péri dans un accident l'année de mes treize ans. Lianne l'a suivi sept ans après, terrassée par ce qu'on appelle « une longue maladie » qu'elle a combattu avec fureur et courage. Leur disparition m'a fait fuir la Louisiane, cette terre où ma famille -celle de Lianne- avait accosté dans les premières années de l'émigration française. L'histoire ne m'intéresse pas, moi, petit blanc abandonné élevé par des gouvernantes souvent noires, j'ai baigné dans une atmosphère surréaliste, solitude, mystère, légende, religion... et cette grande maison, ces maisons, la vieille, demeure de maîtres à l'époque de l'esclavage, celle dite « du gardien » grande bâtisse qui servaient de logement non seulement au gardien mais aux domestiques blancs, et la dernière, celle que Lianne a fait construire à l'aube des 70's, lorsqu'elle a connu ses premiers succès. Particularité ? La maison de mon enfance jouxte une plantation « hantée » par une quinzaine de fantômes que j'ai en vain cherché dés mes six ans...
Mon ton a dû être cassant, sec. J'en suis désolé, Sigmar ne sait pas, c'est tout. En fait, Sheridan non plus ne sait pas, personne ne sait ici -peut-être le gardien, celui qui a pris sa retraite il devait être au courant, et Lianne malheureusement- mais pour ce qui est des autres... Et puis, quels autres ? Les imbéciles qui m'ont lessivé, attirés par l'argent familial comme des mouches par une flaque de sang ! Puis abandonné à mon chagrin ? Ils auraient été capables de rester, soudainement passionnés ! Ou bien eux qui venaient mendier auprès de ma grand-mère un autographe, une photo. Un couple lui avait même dit en face qu'avec sa maladie ils se pressaient « des fois qu'elle ne serait plus là l'année prochaine ! » ! Ceux-là, je les avais rageusement jetés dehors et Lianne m'avait attiré à elle à mon retour dans la pièce, enfonçant le clou « Ils ont raison Camille, prends des photos toi aussi... »
Je ferme les yeux à cette évocation. Je n'en ai pas pris, pas plus que d'habitude en fait et elle avait raison, je le regrette... Cela dit, ce n'est pas à elle que je voulais penser mais à celle qui m'attend. Qu'a-t-il dit déjà ? Aller chasser les fantômes dans la résidence myrtle ? Il y a des cars de touristes qui ne viennent que pour ça et je ne pense pas que la majorité des visiteurs ait eu plus de succès que moi enfant. Les fantômes seraient apparus dans les années 50 après un changement de propriétaire de la plantation, une dame sans doute trop seule et craintive de l'avenir ? Quoi de mieux pour augmenter le taux de fréquentation que des fantômes ? Vous pouviez désormais dormir dans la chambre hantée par l'enfant de douze ans empoisonnée par une domestique punie, ou celle de sa mère décédée le même jour, tuée par un gâteau d'anniversaire ! Ou bien louer le bungalow placé à proximité de l'endroit où une tribu entière d'amérindiens avait été assassinée ! Ou encore voir ladite esclave se promener dans les couloirs ou sous le patio... Foutaises ! Il y a probablement des fantômes... comme ici, mais pour les voir il faudrait sonder son esprit et laisser errer ses souvenirs ! Puis-je dire à Siggy que s'il veut en voir il lui suffit de parcourir le parc et de traîner dans les couloirs, surtout ceux de « la maison neuve », celle où j'ai grandi ?
« L'accès à la Plantation Myrtle est libre mais pas la nuit sans avoir réservé. Si vous le voulez, aller y manger demain, ils ont un restaurant, demandez une visite ensuite, même de jour il paraît qu'on voit ou entend « des choses » Personnellement j'ai fait le mur une partie de mon enfance avec des amis. En pure perte... la seule chose que j'ai entendu et vu c'est le concierge de l'hôtel qui venait voir ma grand-mère pour se plaindre qu'on perturbait les clients...»...»
Je souris, je dois donner l'impression d'être épuisé, j'en tituberais presque...
« Je vais vous laisser, je pense aller dormir plutôt, mais ne vous gênez pas pour tirer des fusées. Quand je connais l'origine d'un bruit rien ne m'empêche de pioncer.»
Dans l'ombre, pas loin de la « maison des maîtres » Mary me fait signe. Sa robe blanche et ses cheveux cachés sous un fichu font d'elle une silhouette spectrale qui m'effraierait presque si je ne savais qu'elle doit venir... Il est temps de remettre mes idées dans l'ordre ! J'ignore de qui je suis victime, elle le saura peut-être, mais je dois me débarrasser de l'emprise qui m'attire de plus en plus du mauvais côté ! Je suis envoûté, elle l'a confirmé comme je l'ai compris en donnant mon congé à la responsable du personnel de ce cabaret californien. J'ai à cette fin revêtu un costume sombre, plus habillé que ce que je porte habituellement, j'ignore s'ils l'ont remarqué.
Siggy veut des fantômes ? Moi je vais invoquer les esprits, ceux qui peuvent nuire... et te défaire d'une malédiction ! Toujours souriant, je quitte la terrasse après avoir pris un verre avec eux et me dirige vers la vieille maison... Quel merveilleux cadre pour ce que nous voulons faire...
Non, le vaudou n'est pas une invention de charlatans ! Ils ne peuvent pas comprendre, Dan peut-être ? Encore que... il est tellement américain que ses racines doivent avoir blanchi ! C'est moi, le blanc de ce pays qui vait me laisser charmer par une danseuse qui psalmodiera en demandant ma délivrance ! J'en ai les pensées qui chavirent, je sais que c'est principalement parce que j'ai préparé la cérémonie en m'intoxiquant -aurait dit Lianne-...
Elle savait ma grand-mère, et elle désapprouvait ! C'est à cause de son opposition que nous n'avons pas réussi à la sauver ! Pas parce que ça « ne marche pas » comme elle me le serinait. Quand nous avons maudit ce type qui nous harcelait... ça a marché... Je divague, il faut que nous commencions ou je vais tomber inconscient... Mary aussi sourit ! Dieu que ça me fait du bien de la retrouver...
C'est pour elle que je suis revenu, pour qu'elle m'assiste et me guérisse...
J'espère qu'ils n'ont pas vu que je prends un curieux chemin pour aller dans ma chambre ? Il me faut de toute manière contourner la maison neuve pour m'enfuir, aller prendre une bouffée de passé dans l'autre ! Et revenir libre... Combien de temps faudra-t-il, et quel sera le prix à payer, ça... je vais le découvrir bientôt... Même Mary ne peut le dire.
Univers fétiche : euuuh aventure, fantastique, city, histo, steampunk...
Préférence de jeu : Homme
Mandrin
Mer 31 Jan - 17:13
Sheridan Roje
Je suis citoyen américain ans et je vis à La Nouvelle-Orléans, USA. Dans la vie, je suis conducteur de calèche et je m'en sors pas mal du tout. Sinon, grâce à ma chance, je suis fou amoureux et je le vis plutôt bien. On m'a donné tous les surnoms possibles sur la base de mon nom existant, alors n'hésitez pas, créez votre propre sauce ! Vous gagnerez peut-être un prix si vous arrivez à me faire rire ! Je suis notamment reconnaissable à ma cicatrice au visage, souvenir d'une époque où j'ai tenté ma chance comme cascadeur et très vite regretté. J'étais ado, on fait tous des erreurs. J'ai laissé tombé la comédie et l'escrime à ce moment-là, pour me consacrer au ranch de ma mère et à un apprentissage d'artisan, mais en arrivant en Louisiane, en construisant ma propre famille, j'ai renoué avec ces vieilles ambitions.
Oh, je ne cherche plus à faire carrière sur vos écrans. Quoique j'ai déjà fait un peu de figuration pour un petit clip de métal que vous n'avez sans doute pas vu. Non, surtout, je transporte les touristes en calèche dans la vieille ville pendant que le guide raconte l'Histoire ancienne, et à force de tout entendre encore et encore, je commence déjà à connaître tout ça par coeur.
Camille avait l'air un peu fermé, mais c'est qu'il avait un rendez-vous avec une dame et il avait peut-être hâte d'être tranquille auprès d'elle. Dan supposait que son hostilité aux relations sexuelles ne l'empêchait pas d'être amoureux, mais il était étonné que son ami ne lui en ait jamais parlé ; enfin, il n'était pas là durant toute la journée et le soir, il traînait toujours avec Siggy. Peut-être Camille avait-il renoué avec une ancienne amie et n'avait-il pas eu l'occasion de lui parler de ça. Ou peut-être qu'il n'avait plus autant besoin de se confier. Quelque part, c'était bon signe.
"On pourrait ouvrir un club tous les trois. Une sorte de café-théâtre. Je pourrais composer des vitraux pour les fenêtres et des beaux carrelages et des décors avec des jeux de lumière... et même créer des verres et des bouteilles et des dessous de verres, tu sais, bref toute la décoration."
Dan avait des étoiles dans les yeux, à la pensée de toute la créativité et la technique qu'il pourrait déployer dans un tel lieu. Et pour une fois, ce serait pour lui. Il pourrait tout garder. Personne ne viendrait acheter son travail ou lui demander de changer quelque chose, tout resterait sur place et embellirait son lieu d'activité de façon durable. Ce serait une toute nouvelle expérience et il avait le sentiment qu'une telle ambition n'était pas déplacée, ici, au commencement d'une nouvelle vie. Il s'empara des mains de son amoureux et le fit tournoyer sur place : il pouvait déjà entendre la musique.
"Toi et moi on peut servir des repas et des boissons, et Camille peut faire son spectacle. Et Lorenzo pourrait nous rejoindre et nous donner des conseils. Il n'aura pas besoin de travailler, on veillera sur lui, c'est bien son tour."
Il s'arrêta là, mais il imaginait avec prudence qu'un jour, sa mère viendrait leur rendre visite, et la fierté qu'il éprouverait à lui montrer qu'il avait une vie, une vraie vie, solide et brillante comme une pierre précieuse aux multiples facettes. Ce serait bon pour Siggy, qui ne risquerait plus de croiser ces mecs avec qui il avait couché par le passé et qu'il n'était pas à l'aise de rencontrer par hasard (et honnêtement, la partie restauration de ce projet lui appartiendrait surtout, c'était lui le spécialiste.) Et ce serait bon pour Camille parce qu'il pourrait enfin pratiquer son art dans une ambiance correcte. Dan y mettrait bon ordre, au besoin.
Il espérait que cette nana avec qui Camille avait rendez-vous n'allait pas lui faire du pied. Il ne pouvait pas le défendre en ce moment, il lui laissait de l'espace. Pourvu qu'ils aient une petite conversation à ce sujet, ce week-end peut-être. Mais pour le moment, il était avec son compagnon. Et ils avaient une boîte à mystères à ouvrir et son contenu à explorer. Il ne savait pas non plus ce qu'il y avait dans ce coffret surprise, mais il faisait confiance à la boutique pour avoir réuni un assortiment de jolis objets. Ils n'utiliseraient peut-être pas tout, mais si c'était assez mignon, ça ferait toujours une déco originale pour leur chambre.
Mais avant ça, il venait de dire quelque chose d'un peu extrême. C'était peut-être le charme de cette nuit et la magie dans l'air, ou simplement cette énergie qui renaissait en lui et qui le faisait parler plus vite qu'il ne pensait. Il se sentait en sécurité avec Siggy et ne faisait pas attention à ce qu'il faisait ou disait, et cette insouciance semblait le charmer... mais là, il était peut-être allé un peu loin.
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Date d'inscription : 27/02/2022
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Univers fétiche : Avatars réels, mais tous types
Préférence de jeu : Homme
Val
Mer 7 Fév - 20:21
Le contexte du RP
Mise en situation
La situation
En bref:
A San Diego, Sigmar est livreur de pizzas pour le Lorenzo's. Il flashe sur un client qu'il juge magnifique... ça ne se fait pas ? Peu importe ! Sheridan est trop beau, grand, fort, doté d'une puissante musculature entretenue -peut-être en salle- et puis le contraste avec la peau pâle du blond est fabuleux. Dommage que pour l'aborder il s'évanouisse, il a sauté un repas ? deux ? A vrai dire il n'en sait rien... Mais trop semble-t-il. Ce n'est pourtant pas faute d'être poussé à prendre soin de lui-même par Larry, son boss encore au boulot à 82 ans. Cela, c'est le départ, leur rencontre. Siggy qui avait toujours juré ne pas s'attacher se voyait malgré cela en couple pour la vie quand Dan a disparu, plus aucune nouvelle, pas de sms, rien. Un vide accru par la mort de Chronos, le chien qu'il a élevé au biberon, assassiné par un débile malfaisant. La vie a continué, les regrets, les doutes, qu'aurait-il dû faire pour sauver Chronos et garder Sheridan ? Où a-t-il foiré ? Lui reste le boulot, le patron qui est presque un père... et les souvenirs. Trop de souvenirs qui remontent de trop loin... et redonnent vie à une enfance qu'il avait gommée. Puis... Dan réapparaît, donnant des informations folles : enlèvement, séquestration, une femme, des jumelles nées en captivité ? Puis il parle de partir en Louisiane, pour qu'ils s'y marient ! Ils sont invités par un ami à passer leur lune de miel dans une plantation centenaire. Un ami... Camille. Qu'est-ce qui lie Camille à Dan ?
Contexte provenant d'une série de Rps ailleurs...
Sigmar Hensen dit « Siggy »
J'ai 27 ans et je vis pour l'instant à côté deBâton Rouge , en Louisiane, aux USA. Dans la vie, j'ai étudié l’ethnologie sociale, puis contre toute attente j'ai quitté les miens et mon avenir tracé pour me transporter jusqu'à San Diego, en Californie. Là, après une période difficile où j'ai tenté de vivre en vendant mes dessins, portraits et caricatures (et ai fini par offrir mon corps), j'ai intégré l'équipe du Lorenzo's, une pizzeria minuscule tenue par Larry, un phénomène de 82 ans paternel et volubile. Je suis devenu livreur de pizzas en rollers et je m'en sortais pas trop mal. Sinon, grâce à ma chance, je suis désormais fiancé et je le vis bien. A ajouter ? Je suis l'aîné de quatre enfants, né dans le Nevada dans une petite ville du nom de Sweet Home, la mal nommée. Mon père était -et est sans doute toujours- chirurgien, chef du secteur orthopédie de l'hôpital local, et ma mère femme au foyer. Nous avons été élevés d'une main de fer dans la plus stricte observance des commandements de Dieu ! Jusqu'au jour où j'ai avoué que je suis... homosexuel.
- 18:
Mon père n'aurait pas dû être choqué, puisque toute mon enfance il m'a rendu visite, chaque nuit ou presque ? C'est une calamité qu'il doit connaître aussi puisque c'est le plus âgé de ses fils et non une de ses filles qu'il avait élu comme « préféré » ? Ce secret là, je le cache, je n'ai jamais rien dit, ni à mes frères et sœurs, ni à ma mère qui n'a semble-t-il rien vu, ni à Dan, surtout pas !
Je l'écoute, et je souris. Ouvrir un restaurant, il dit « Club », moi un simple resto m'irait, même une pizzeria comme celle de Larry où les clients ne peuvent être plus d'une dizaine parce qu'il n'y a que trois tables plutôt petites à l'intérieur, des tables « pour amoureux » disait-il et autant dehors... Je m'y verrais bien, peu de monde, des contacts plus chaleureux, des habitués... Enfin, je devrais savoir que les contacts peuvent être fréquents et rester distants, le client et le serveur, pas du même monde... mais ce n'est qu'une proportion infime des humains rencontrés, sans être des amis tes clients te saluent, demandent des nouvelles... pour la plupart. Je me laisse aller un instant... et puis, je laisserais Dan en cuisine et prendrais mes rollers pour livrer ! J'apprendrais la géographie d'une nouvelle ville, me ferais des itinéraires... Mais c'est un rêve, je n'ai pas le moindre sou pour investir dans ce type d'établissement, pas de diplôme de cuisine ou d'une école d'hôtellerie pour tranquilliser un banquier.
Un court instant je me vois aller demander une aumône à mon père ! Moi ton fils préféré, je veux bien oublier le passé, si tu me finance un Club privé comprenant restauration et danseur nu, tenu par un couple d'hommes -dont moi- ? Je veux mourir jeune ? Jamais le vieux Hensen n'accepterait de voir son fils avec un homme, aux yeux de tous, fusse en Louisiane qu'il prend probablement pour un lieu de fornication et de diabolisation extrême... Pensez, un des rares états des USA où les noirs sont plus nombreux que les blancs, le carnaval, toute cette commercialisation autour du vaudou, des sorciers etc. Et puis... étudier cinq années pour devenir un observateur du genre humain, un théoricien des sociétés et finir livreur de pizza ou serveur dans un club gay ? Là aussi j'abandonne, revoir mon père reviendrait à se suicider, ou le tuer... Je l'ai dit, je ne suis pas violent, j'ai pourtant appris de l'une de mes sœurs des choses horribles comme le départ de notre petit frère tout juste papa d'un enfant... métis dont en plus il voulait épouser la mère ! Je me remémore la voix de mon père, rageuse, presque ivre de rancœur et de haine et l'entends comme si j'avais été présent « Les négresses, on les tringle ! On n'épouse pas ! » C'est ce qui aurait poussé Markus vers la sortie, tout à coup au fait de ce qu'était réellement son grand chirurgien de père ! Moi j'ai su avant, mais je suis fautif, je n'ai rien dit, rien fait, à part prendre la fuite. J'ai presque ressenti de la fierté, le gosse qui promettait d'être un petit con aussi facho que son père a viré sa cuti ! A quel prix ? Je ne sais plus rien du dernier de la fratrie, il faut dire que je suis parti sans laisser d'adresse et sans dire pourquoi, moi. Je me prends à rêver encore, et si Markus nous rejoignait ? Avec femme et enfant dans un état où personne n'irait à y redire ? Mais à nouveau qu'en sais-je ? Peut-être mon neveu (ou ma nièce) serait-il ici en but au racisme aussi, ni blanc ni noir ? J'ignore de toute façon comment joindre mon frère... Cela clôt la parenthèse.
Revenons à son Club... Déjà, il veut s'installer ICI et il inclut Camille dans le plan ? Quand vais-je comprendre ce que Camille vient faire entre nous ? Ce n'est pas qu'il soit déplaisant, enfin ce soir il était clairement ailleurs et presque … presque quoi ? Oh ! Ce type m'agace, après tout je devrais comprendre non ? J'ai un diplôme ronflant d'ethnologue dans la poche, doublé d'un autre en éthologie humaine. Camille est un mystère, entouré d'ombres qu'il entretient comme si apparaître en lumière allait le faire fondre, se dissoudre, comme les vampires dans les films qui partent en flamme à l'aube, dés le premier rayon du soleil ! Donc Dan en serveur-videur, moi en cuisine -Larry rapatrié, on voit qu'il n'a pas beaucoup fréquenté Larry,- j'ai des tas de réflexions qui me viennent à son « sans travailler », comme instructeur ? Professeur de cuisine ? Larry si on arrivait à l'intéresser courrait d'un bout à l'autre de la boîte et en deviendrait le symbole incontesté en deux mois... La première chose sensée qui me vient est que livrer des pizzas ce n'est pas cuisiner, je n'y connais strictement rien en cuisine, même italienne, malgré des années désormais à côtoyer mon boss. Cela doit pouvoir s'apprendre, surtout si effectivement on attirait Larry, mais le Lorenzo's est toute sa vie, le fermer, rouvrir ici quelque chose de totalement différent ? Qui sait, c'est peut-être une piste ? La seconde serait le financement, Camille a de quoi, mais je ne me vois pas être le débiteur de Camille toute ma vie... Ensuite, un rêve c'est beau, mais pour qu'il devienne réalité il faut qu'il devienne aussi celui des futurs clients... Il y a déjà à la Nouvelle-Orléans des tas de clubs, et ici à Bâton-Rouge ? J'avoue n'avoir pas prêté attention à ça. J'ai peur d'être timoré en affaires comme en tout, si le projet est beau il m'effraie.
Pour me donner une contenance et chasser toutes ces pensées stériles, j'ouvre le paquet. J'ai bien vu qu'il y a jeté plusieurs coups d’œil, le « alors tu l'ouvres » est dans chacun de ces gestes... avant tout de même, je porte un regard circulaire autour de nous, Camille est parti « se coucher » a-t-il dit ? Je jurerais qu'il a continué sa route jusqu'à la « vieille maison » comme il dit, ou alors la perspective d'une chasse aux fantômes en a réveillé un, tout de blanc vêtu, dont la silhouette hormis qu'elle est féminine garde ses secrets. Pourquoi chercher où il est ? Parce qu'il s'est fichu de moi en me voyant rougir comme une pucelle effarouchée ! Je le sais, je rougis, facilement... Il paraît d'après certains hommes que j'ai mis dans mon lit une nuit que ça participe de mon charme.... J'ai la main qui hésite, est-ce moi ce type qui se faisait un plan cul chaque soir ? Et jurait de ne jamais les revoir ? Allez j'ouvre ! Dans ma vie désormais plus si courte, j'ai fait bien pire que les plans culs, ça aussi je peine à y croire. Moi, je suis de l'Oregon, d'un bled mal nommé Sweet Home... entouré de forêt, au ciel sombre à mi hauteur des montagnes... Le sud, le désert, ça m'a surpris... comme m'a surpris la Louisiane, en fait je n'étais jamais sorti de mon état et n'en serais jamais sorti probablement s'il n'y avait eu cette funeste prédestination à préférer … les hommes ! Si je dis cela, c'est que j'ai été élevé parmi des puritains, des gens qui préféraient porter des œillères gigantesques plutôt que d'accepter le monde, et qu'enfin heureux avec Sheridan j'ai tendance à revenir au naturel et à me parer d'idées conservatrices j'en ai peur... Je ne souhaite qu'une chose, vivre avec lui, dans le calme et l'anonymat, profiter l'un de l'autre... Est-ce qu'il finira par me trouver pénible ? Le suis-je ? Je n'en sais rien, mais le contenu du paquet me renvoie à mon arrivée à San Diego, à ces hommes auxquels je faisais du gringue jusqu'au moment où il fallait annoncer que non, ils n'étaient pas irrésistibles, mais que moi contre un billet j'étais prêt à tout ou presque...
- Tu veux vraiment jouer à ça ?
Bon, elle est soft cette cagoule, comme le sont le collier de chien clouté et la laisse... mais avec lui ? Non, avec lui j'ai peur de ne pas pouvoir. J'ai un vague sourire en plus en me disant que si ça peut passer pour moi qui suis plutôt filiforme, lui, que ce soit en maître ou esclave ne pourra pas l'enfiler ! Ils n'ont pas prévu d'XXL dans leurs paquets cadeaux. Je pose la boîte enrubannée sur la table basse et me rapproche, je m'assois sur ses genoux, ce n'est pas mon poids qui le fera plier, et je commence à me frotter contre son torse, à ouvrir sa chemise... Mes mains pour l'instant se cantonnent sagement au « haut » avides de descendre.
- Avec toi je crois que je ne pourrais pas. Mais avons-nous besoin de ça ?
Une autre inspection pour vérifier que Camille n'est pas revenu, il doit faire pareil plus loin, avec cette fille sculpturale que j'ai vu une fois ou deux filer en douce, sortant de la maison neuve. Je continue mon effeuillage, un sourire coquin aux lèvres... Non, pas besoin de cagoule, de fouet et de collier... La nuit est belle, on fêtera ça en tirant les fusées... En a-t-il qui forment des cœurs ? Je crois que ça existe ? Dans le lointain on entend une musique...
Univers fétiche : Pas de préférence, avatars réels par contre
Préférence de jeu : Homme
Oskar
Mar 13 Fév - 19:41
Camille Grant
J'ai 22 ans et aprés un déracinement volontaire de deux ans, je suis revenu dans la demeure familiale à côté de Bâton Rouge , en Louisiane, aux USA. Dans la vie, depuis ma plus tendre enfance, je vis entouré d'artistes. Ma mère était danseuse classique et a interrompu sa carrière à ma naissance, ma grand-mère était une célèbre tragédienne de théâtre et mon « grand-père » son second époux, de quinze ans son cadet a connu un succès fulgurant au cinéma en tant que jeune premier. Seul mon père, trader et fils d'un riche banquier dénotait dans ce milieu, ça n'a pas eu d'importance bien longtemps puisque après leur divorce mes parents sont partis, chacun de leur côté, laissant à qui en voudrait l'enfant pourtant chéri et comblé pendant ses deux premières années d'existence...
A mon tour je suis monté sur les planches, après avoir étudié la danse, le cinéma, les effets spéciaux. Actuellement, je suis danseur peint dans un cabaret luxueux de Californie. Enfin... j'étais, je me suis mis en congés, d'une durée indéterminée, s'ils me virent je suis suffisamment à l'aise financièrement pour voir venir et attendre. Je m'en sors pas trop mal. Sinon, grâce à ma très grande chance, je suis célibataire et je le vis à merveille, espérant le rester jusqu'à la fin de ma vie !
FC : Nils Verberne - à découvrir sur @Lithunium.snow
A ajouter :
Je suis fils unique, enfin je dois avoir des demi-frères et sœurs, que je n'ai jamais vu et dont je ne connais pas plus le nom que le visage... Subjugués l'un par l'autre mes parents se sont mariés en quelques mois, puis ont découvert que non seulement ils n'avaient rien en commun mais qu'ils étaient incapables d'intégrer la personnalité et l'éducation de l'autre. Amants, déçus, méprisants, haineux... Leur divorce leur a fait tout rejeter des deux années passées ensemble, tout, jusqu'à l'enfant né de l'union. Sans Lianne Auffray et Humphrey Grant mes grands-parents, j'aurais été proposé à l'adoption. Humphrey a péri dans un accident l'année de mes treize ans. Lianne l'a suivi sept ans après, terrassée par ce qu'on appelle « une longue maladie » qu'elle a combattu avec fureur et courage. Leur disparition m'a fait fuir la Louisiane, cette terre où ma famille -celle de Lianne- avait accosté dans les premières années de l'émigration française. L'histoire ne m'intéresse pas, moi, petit blanc abandonné élevé par des gouvernantes souvent noires, j'ai baigné dans une atmosphère surréaliste, solitude, mystère, légende, religion... et cette grande maison, ces maisons, la vieille, demeure de maîtres à l'époque de l'esclavage, celle dite « du gardien » grande bâtisse qui servaient de logement non seulement au gardien mais aux domestiques blancs, et la dernière, celle que Lianne a fait construire à l'aube des 70's, lorsqu'elle a connu ses premiers succès. Particularité ? La maison de mon enfance jouxte une plantation « hantée » par une quinzaine de fantômes que j'ai en vain cherché dés mes six ans...
- Dis-moi ce que tu ressens exactement, tous les détails, n'en oublie aucun.
Mon exaspération me dicte un geste peu urbain, nous parlons français, enfin... le français d'ici, tantôt pur français, tantôt créole passant de l'un à l'autre sans même y prêter attention.
- Je t'ai déjà tout décrit des dizaines de fois ! Tu as dit toi même que j'étais maléficié !
- Je cherche par qui Camille ! Il me faut tout savoir.
Elle a dit « Kamiï » et non « Kamill » comme beaucoup, cela suffit à me faire soupirer comme un éléphant enrhumé... Je veux sortir de cet enfer, je veux pouvoir danser, vivre, parler, rire et même baiser ! Comme n'importe quel homme de mon âge, sans me sentir mal à en pleurer de rage et de peur, sans lutter contre la si tentante idée d'en finir et de suivre mes ancêtres de l'autre côté !
- Mary ! Je te l'ai dit, j'en suis à avoir peur de mon ombre ! Je n'ose plus lier le moindre contact, je vis enfermé chez moi fuyant les vivants comme les morts ! Il n'y a que les chats qui m'inspirent confiance...
C'est à son tour de souffler, elle a cette mine que je lui ai toujours connue -Diane ou Mary- ce visage réprobateur, sceptique en diable, comme si ses traits portaient le jugement que ses lèvres n'articulent pas : tu esquives, tu dissimules, tu affabules, tu ne réponds à rien ! Je sais. Je ne peux pas, devant elle là, la « Diane » amie d'enfance comme la « Mary » prêtresse le stress me stone à nouveau, je suis fébrile, craintif, mon espoir a tendance à s'enfuir devant la certitude que même son art et son talent ne pourront rien pour moi. Toute ma vie je vais rester ainsi, incapable d'aller de l'avant ! L'horreur me défigure...
- Ne doute pas, détends-toi, et dis-moi. Quand as-tu senti pour la première fois que tu dérapais ? Comment cela s'est-il manifesté ? Tu dis que tu te renfermes mais ILS sont là. C'est un point qui a son importance et que tu dois considérer Cam' : tu as invité des amis, donc tout n'est pas entièrement fermé dans ton esprit, c'est une première victoire.
Je me retiens de lui répondre que si c'est pour me faire une séance de psychologie de pacotille elle aurait pu rester chez elle, je suis décidément déplaisant ce soir -plus encore que d'habitude- avec elle, avec Dan et Siggy... Pourquoi ?
- C'est arrivé graduellement Mary, d'abord j'ai cru que j'avais le cafard, que la mort de Lianne me pesait trop et puis il y a eu des accès de déprime de plus en plus fréquents jusqu'à ce que ces femmes se mettent en tête de m'avoir par n'importe quel moyen... Là, je me suis soudain rendu compte que je ne pourrais plus, tu comprends ? Que toucher une femme -ou un homme- était devenu impossible, que même effleurer un autre humain était une épreuve, qu'ils me faisaient tous horreur !
Et pourtant, elle a raison, Sheridan et Sigmar sont là, quand j'ai rencontré Dan il me semble bien qu'il m'a pris par l'épaule comme on serre contre soi un ami ou un jeune frère éprouvé, il continue et ça ne me fait rien ou presque, j'y trouverais même un réconfort ? Même son blond compagnon ne me semble pas hostile alors que par moment -surtout au début- j'avais bien l'impression qu'il m'aurait volontiers gommé de la vue de son mec ? Qu'est-ce qui fait que ces deux-là non seulement ne m'effraient pas mais au contraire me semblent un rempart contre le reste de l'humanité. J'essaie d'expliquer mieux...
- Je ne dors plus, je me sens enfermé dans une bulle qui m'isole des autres, j'ai une peur panique et grandissante d'être touché, regardé, « intrusé » ! Mary... Je suis en train de mourir, recroquevillé sur moi-même en proie à des fantômes toujours plus nombreux ! Je quitte le monde des vivants pour l'autre !
Je marque un arrêt, la terreur m'assaille à nouveau et s'entend dans ma voix, mon débit est trop rapide, elle a bien analysé : je demande trop en expliquant trop peu... Je me mords les lèvres et la regarde, ses yeux sont sérieux mais elle sourit... Mary ! Mambo … S'il te plaît ! Sauve-moi ! Elle m'attire contre elle, me serre contre son cœur, embrasse mon cou sous mes cheveux... Comment faire carrière en perdant tous ses moyens dès qu'on croise un regard !
- Tu crois que je suis fou ? Je te jure que c'est vrai ! Il faut que tu me sauve ! Tu es la seule à pouvoir le faire... Je n'en peux plus, je deviens dingue...
Elle fait un geste qui signifie clairement que j'ai déjà dit tout ça, elle est là pour ça, elle s'en occupe et je le sais.
- Il faut que je les rencontre. Elle m'attire contre elle, ma tête est presque sur ses seins et mon oreille perçoit très nettement les battements calmes de son cœur. - Tes deux amis. Et non, tu n'es pas fou mais qui peut t'en vouloir autant ? À qui as-tu nui ou pourrais-tu nuire ?
Je hausse les épaules, ici tout est possible... Ai-je blessé quelqu'un ? Une personne me jalouse-t-elle au point d'avoir transpercé le coeur d'une poupée d'une pique vengeresse ? Lianne me dirait que si je ne croyais pas ces fadaises je serais intouchable... mais j'y crois, c'est ce qui me rapproche de Mary, ce qui me rapprochais de son frère et attire le respect de bien des gens ici en Louisiane... Tandis que je me redresse et m'apprête à l'entraîner sur la terrasse avec les autres, elle semble me palper à distance tendant les mains, puis me tourne autour, lentement, comme dansant... Plutôt que d'ouvrir la porte de la chambre « verte » je prends le tambour et commence à battre en cadence. Mambo Mary danse réellement cette fois-ci, et rythmant de son corps des mouvements envoûtant elle psalmodie d'une voix grave comme des incantations, elle m'enveloppe de sa présence, les ombres la suivent ou la précèdent... Mes cauchemars, mes craintes, mes souvenirs malheureux.
Soudainement je hurle !
Inconscient de ma voix qui perce la nuit... Le plat de mes paumes frappe la peau du tambour plus rapidement, je crois que Mary est en transe aussi, il me semble qu'elle crie également.
Illustration du milieu : Danseuse vaudou - pastel - Marie Croquant / Diane-Mary : FC Sira Kanté
Univers fétiche : euuuh aventure, fantastique, city, histo, steampunk...
Préférence de jeu : Homme
Mandrin
Dim 7 Avr - 14:04
Sheridan Roje
Je suis citoyen américain ans et je vis à La Nouvelle-Orléans, USA. Dans la vie, je suis conducteur de calèche et je m'en sors pas mal du tout. Sinon, grâce à ma chance, je suis fou amoureux et je le vis plutôt bien. On m'a donné tous les surnoms possibles sur la base de mon nom existant, alors n'hésitez pas, créez votre propre sauce ! Vous gagnerez peut-être un prix si vous arrivez à me faire rire ! Je suis notamment reconnaissable à ma cicatrice au visage, souvenir d'une époque où j'ai tenté ma chance comme cascadeur et très vite regretté. J'étais ado, on fait tous des erreurs. J'ai laissé tombé la comédie et l'escrime à ce moment-là, pour me consacrer au ranch de ma mère et à un apprentissage d'artisan, mais en arrivant en Louisiane, en construisant ma propre famille, j'ai renoué avec ces vieilles ambitions.
Oh, je ne cherche plus à faire carrière sur vos écrans. Quoique j'ai déjà fait un peu de figuration pour un petit clip de métal que vous n'avez sans doute pas vu. Non, surtout, je transporte les touristes en calèche dans la vieille ville pendant que le guide raconte l'Histoire ancienne, et à force de tout entendre encore et encore, je commence déjà à connaître tout ça par coeur.
Les réticences de Siggy étaient toujours ce que son compagnon trouvait le plus distrayant. Tout avait paru si facile dans les premières minutes de leur rencontre ! Il n'était jamais fâché de découvrir des nuances un peu plus tranchées. Et puis, cela lui semblait sain. Il avait l'impression de voir fleurir la personnalité que le blond aurait pu avoir s'il avait grandi dans un tout autre entourage, protégé et doux, où il aurait pu attendre à son aise le moment de devenir adulte et d'affronter les perturbations du monde extérieur. Il était curieux de connaître cette autre facette de sa personnalité, de la chérir et de lui permettre de s'exprimer, car quelque chose lui disait qu'après s'y être un peu habitué, Siggy serait plus à l'aise avec celle-là. C'était ce qui s'appelait rattraper le temps perdu. Et même leur vie intime s'en trouverait diversifiée, ce qui avait de quoi séduire un épicurien tel que Dan.
"Avec moi, parce que tu m'aimes trop ? Je suis déjà parfait, pas besoin de m'accessoiriser ?"
Un sourire complice aux lèvres, il le taquine mais il essaie sincèrement de décoder son fonctionnement. Cet homme entre ses bras est la plus douce des énigmes et il passerait sa nuit à l'explorer, de ses mots comme de ses lèvres. Le contenu du cadeau l'a déstabilisé un peu, mais ils vont l'apprivoiser, un article ou un autre, juste un petit délai ludique pour se toucher par l'intermédiaire d'une surface aux textures plaisantes... Il ne faut pas prendre tout ça trop au sérieux. Lui-même n'a pas de fétichisme particulier, ou les développera plus tard, actuellement trop attiré par la chair pour vraiment s'attacher à ce qui la recouvre ; ce qu'il aime en revanche, c'est la fantaisie, les lieux insolites, les moments inattendus... et tous ces petits accessoires pourraient s'y ajouter.
"C'est juste des jouets. Comme le décor. Comme un lit confortable. Comme un verre d'alcool. Bien sûr on peut se passer de tout, mais je serais d'avis qu'on ne se prive pas non plus."
Alors que leurs vêtements glissent doucement à leurs pieds, et vont se perdre et s'accrocher aux branches et aux fleurs, il dresse l'oreille tout à coup, et revient chuchoter à l'oreille de son amant :
"Comme la musique, tiens... Notre ami s'en occupe."
Elle est étrange cette musique... Evocatrice, indéfinissable. Il ne saurait pas la décrire, mais au fond, quelle importance ? Elle était magique, comme eux, comme cet endroit, comme leur amour. Et entre ces concepts il n'y avait pas de réelle séparation. Un long baiser les réunit, affirmant ce que Dan aurait ensuite envie d'annoncer à voix haute, les yeux dans les yeux :
"Il ne faut pas que tu sois jaloux de lui. Ni de Camille, ni de personne. Tu vois ce corps sous tes doigts ? C'est ton royaume. Tu en es le prince."
Enfin nus, enlacés, baignés de lune, prêts à s'unir encore et encore dans le secret de ces arbres centenaires. Leurs vœux enfin exaucés, leurs envies enfin satisfaites. La nuit avait le goût d'un cocktail qui fait tourner la tête, et les rumeurs des frondaisons feutrées, le doux chuchotement du public d'un mariage à l'instant où s'échangent les serments. Et soudain...
"Qu'est-ce que c'est ?"
Deux voix humaines ont déchiré le silence dans un appel désespéré, terrifiant. Humaines ? Oui, mais emmêlées au point qu'elles ne sont plus distinctes. Pour un peu, ces histoires de fantômes prendraient presque du sens. Mais c'était Camille. Camille et quelqu'un d'autre. Il le ressent avec une acuité poignante. Il l'a vu pleurer, a vu son visage se déformer sous la pression de ses propres poings et a entendu sa voix se briser ainsi et il reconnaît cette note qui le ramène à une autre vie, alors que lui-même croyait encore à l'espoir. Et aujourd'hui, cette note a pris un sens trop clair. Aujourd'hui, le massacre auquel il a pris part réapparaît dans sa mémoire, à la fois cauchemardesque et affreusement réel.
"Oh mon Dieu." Une image horrible s'impose tout à coup à son esprit. Les crocodiles ? Alligators, caïmans - peu importe, dans son esprit ce sont des crocodiles, ils n'ont rien à envier aux monstres qui errent sur les rives des points d'eau marécageux d'Afrique ou des mangroves du Pacifique. Ils peuvent faire disparaître un corps et sont connus pour ça, comme tout ce qui vit sous ces eaux vertes. Son coeur lui faisait si mal qu'il croit un instant que son battement s'est arrêté en entendant ce cri.
"J'ai déjà tué pour toi," dit-il mécaniquement, dans un état second. "S'il le faut, je recommencerai." Il s'empare du pistolet d'alarme, destiné à tirer les fusées ; ça peut faire peur, et éviter d'aller au corps à corps. En ce moment, il ressemble plus que jamais à cette terre où il a repris vie. Ce n'est pas qu'une terre de romance... et ce soir, elle semble destinée à le démontrer.