Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

Labyrinthe (Oskar vs Aiko)

Oskar
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Région : France, Ile de France
Crédits : Targui himself

Univers fétiche : Pas de préférence, avatars réels par contre
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Oskar
Sam 22 Juin - 12:25
Le contexte du RP
Mise en situation

La situation
Où ? Quand ? Qui ?

Ce sont de très bonnes questions !

Dans un passé plus ou moins proche, l'Oligarque a pris le pouvoir et mis en place un régime basé sur la foi et le patriotisme. La société se doit d'être unie, une sorte d'immense fourmilière dont il serait le souverain, représentant du dieu unique sur la planète et maître des pensées et des actes de chacun.

Le principe en est simple, et la hiérarchie plus encore... Au sommet l'Oligarque, ensuite le Cercle composé des sept sages, la Garde rapprochée et la Cour qui protègent et isolent du bas peuple le représentant de Dieu, les Élus, les Médians, les Humbles et les Parias.

La richesse et les libertés vont diminuant au fur et à mesure que l'on s'éloigne du sommet, enfin, les « libertés »... c'est un fait établi qu'il vaut mieux ne rien remettre en question, pas même mentalement...

Les oreilles et les yeux peuvent être dangereux, parmi chaque classe sociale sont disséminés des espions qui grattent quelques avantages en dénonçant des crimes, plus ou moins imaginaires... J'ai peur que certains n'aient le pouvoir de « lire dans les pensées et les rêves. »

Mais... l'Oligarque l'a fait graver sur chaque mur de la ville, et de tout rassemblement humain :

« La liberté est relative et illusoire, l'esclave ne s'affranchit que dans la foi et l'obéissance. Croire et suivre la voie, là est le salut ! »


Contexte provenant de cette recherche : Texte 3


Samuel Young
J'ai 23 ans et je vis à Eden , Capitale de l'Oligarchie. Dans la vie, je suis étudiant en Chimie, en Chimie Organique plus exactement et je m'en sortais plutôt bien jusqu' encore récemment. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis fort bien.
FC : Jeno Lee, crédits : i don't know...


Informations supplémentaires ici : Mes parents j'en ai peur ont des aspirations qui ne sont pas les miennes... Depuis mon enfance mon dossier scolaire mentionne chaque année que mon rêve est de rejoindre la Garde rapprochée de l'Oligarque. Dans notre monde, c'est le meilleur gage de sécurité aussi bien financière que personnelle.
Le Hic ? C'est que je crains bien de n'être en rien attiré par un Corps où la discipline, l'obéissance, le fanatisme religieux sont parmi les plus grandes qualités d'un homme...
Je n'ai pas connu « l'avant » comme le murmurent certains vieillards, mais il me semble que la vie -même si elle peut être très dure- ne requière pas la soumission d'un peuple entier et l'anéantissement de toutes les différences, l'uniformité physique comme de pensée me paraissent même une abomination !
Bien entendu, je tais mon opinion, connue... elle ferait de moi un rebelle, et les rebelles ne vivent pas vieux c'est de notoriété publique.
@Aiko

Labyrinthe
Labyrinthe (Oskar vs Aiko) Sans_t19

Un couloir qui aboutit à un mur et formant un T offre deux autres directions... J'ai essayé de griffer  les murs pour laisser une trace de mon passage, ai systématiquement tourné  à droite à chaque fois que c'était possible... mais je serais bien incapable de dire où j'en suis de ma progression d'autant que je n'ai pas la moindre idée du dessin de ce truc ! Je regarde le plafond, m'attendant à y voir un miroir sans tain qui permettrait à des scientifiques de suivre le chemin de la souris de laboratoire que je suis ! Mais il paraît en béton, gris, sans la moindre imperfection qui serait un repère, sans marque d'aucune sorte, d'indication des points cardinaux ou du temps qui passe !

Au début, j'avais peur de tomber nez à nez avec je ne sais quel monstre, ou individu malveillant, je me suis rassuré peu à peu, il n'y a que moi ! Avant de céder de nouveau à l'angoisse... Seul, dans un endroit inconnu, qui à ce que j'en vois semble un labyrinthe, sans savoir ce que j'y fais, combien de temps je vais devoir y rester ? Pourquoi j'y suis ?

Mes jambes se dérobent, j'ai déjà cédé à la fatigue trois ? Quatre fois ? Plus ? Je ne sais plus !

Je m'allonge, respire fort, soupire... puis me laisse aller ! « Les hommes ne pleurent pas ! » aurait dit mon père. Pourquoi ? Et puis... où est-il ? Le reverrais-je un jour ? Je ne me suis jamais porté volontaire pour ce type d'expérience ? En fait je n'ai aucun souvenir, pas de mission « secrète » donnée par un supérieur, pas de capture ou d'enlèvement, ma mémoire refuse d'expliquer !

Je sens le sommeil m'éteindre... Autour, les murs gris sont toujours éclairés de cet étrange contre-jour, il ne fait ni sombre ni clair, juste assez de luminosité pour permettre d'avancer et de scruter la pierre en y cherchant d'improbables indices...

Mes rêves me submergent, je vis dans mon sommeil lourd bien qu'agité la journée, la dernière dont je me souvienne, qui se répète en boucle. Rien d'inhabituel, ma mère me réveille le premier, avant mes deux frères plus jeunes qui me gêneraient pour me préparer rapidement, mon père finit son petit déjeuner quand j'arrive dans la cuisine, embrasse sa femme et me fait un signe en quittant la maison... J'ai pris ma douche, descendu mon sac et ma veste, je vérifie que le badge de l'Université est bien en place, passe devant le testeur pour contrôler que ma puce d'identification fonctionne toujours -pourquoi le faire ? je n'ai jamais entendu dire qu'un seul de ces mouchards ait jamais dysfonctionné ? peut-être pour nous rappeler que nous sommes marqués comme du bétail dés la naissance ?- J'ai chaussé mes bottes, j'avale mon café, sors -la barre vitaminée encore en bouche-, j'attrape le car, descend devant la fac, fait un signe trop discret à Claire, un plus amical aux deux garçons qui m'attendaient... Cette fille nous est présentée, une nouvelle, je serais son mentor et guide ? Ce qui est généralement ressenti comme un honneur me fait étrangement chier. Elle est là, silencieuse, souriante, attentive... Son uniforme de bonne facture indique qu'elle est issue d'une famille d'Élus, pourquoi lui donner comme référant un Médian ? Elle m'a suivi toute la journée, légèrement en retrait, muette, comme une ombre supplémentaire pour doubler la mienne ?
Je me vois lui désigner une table au réfectoire tandis que la litanie des prières couvre les conversations.

Ensuite ? Rien.

Je me retrouve... ici.

Seul.




Prendre son envol
et tout oublier

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Aiko
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Tournesol
Aiko
Dim 30 Juin - 11:32

Charlie
Klein

J'ai 28 ans et je vis à Eden. Dans la vie, j'enchaîne les petits boulots, en fonction de ce que je trouve et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibatairel et je le vis plutôt bien.

Un père envolé avant ma naissance, une mère qui a fait comme elle a pu jusqu'à ce que la maladie la rattrape. On ne va pas dire que je suis partie gagnante dans cette vie. Il a fallu faire avec, se créer son réseau pour espérer survivre dans ce monde de folie. Aujourd'hui, je vis avec deux amies au parcours tortueux comme le mien. On fait comme on peut, on se débrouille avec les moyens du bord. Un peu outsider mais sans le dire trop fort, un peu hors de la boîte mais sans le montrer. On sait que tout s'entend, tout se répète. Alors chacune garde ses opinions. Mais parfois, en se regardant dans les yeux, on comprend. Ce monde n'est pas fait pour nous.


Lisa Vicari
Sensation de fraîcheur et d'humidité.
C'est étrange.
Mon nez se fronce, mes sourcils frémissent, ma gorge me gratte. Je me sens engourdie et il fait noir.
Ah. C'est peut-être parce que j'ai les yeux fermés qu'il fait si sombre, non ? Je fais un effort, mes paupière clignent, au début, j'ai du mal à voir la différence, j'ai du mal à distinguer les formes. Finalement, mes pupilles s'habituent à la faible luminosité et je constate rapidement que je suis dans un endroit que je ne connais absolument pas. Allongée sur le sol froid, légèrement humide.
Je me redresse lentement, grimace en sentant mon corps ankylosé se mettre en mouvement.
Où suis-je ?
Je reste assise par terre un long moment. Mes pensées vont et viennent, tournent en boucle, j'ai du mal à les organiser.
Où suis-je ?
Seule question qui revient, lancinante.
Où suis-je ?
Mes pensées s'organisent peu à peu et je dois me rendre à l'évidence : je n'en sais rien. Autour de moi, tout est gris béton. Même au dessus. Dans mon dos, un mur. Face à moi, un chemin qui s'enfonce dans l'obscurité. C'est quoi ce bordel ?!

Après avoir longuement réfléchi, j'ai le sentiment que rester ici ne m'avancera à rien. Je n'ai aucune réponse autour de moi et il est hors de question de les attendre. Je ne peux plus rester immobile à ne rien faire. Sinon l'angoisse risque de me submerger et m'emporter dans son courant.
Je me mets debout et me décide à avancer à pas prudents. Tous mes sens aux aguets.
Il n'y a pas un son, pas un bruit.
C'est rassurant, non ?
Ce gris béton tout autour de moi me rend claustrophobe. J'ai l'impression d'être enfermée dans un boîte géante.
Pourquoi j'ai atterri là ?
Alors que je continue d'avancer, me heurtant parfois à un chemin qui diverge -gauche ou droite, c'est au hasard- j'essaie de me remémorer ce que je peux.
Il y a une semaine, j'ai trouvé un emploi dans une usine de barres énergétiques. Sale boulot, peu de respect de la part de la hiérarchie, salaire de misère mais au moins, ça aide un peu à payer les factures. Pas sûr que j'y fasse long feu. En attendant, on fait avec ce qu'on trouve. Je suis partie à l'aurore ce matin pour arriver à l'heure. Arabella et Betty dormaient encore. Et après... je sais que je suis arrivée à l'usine. Je me revois revêtir mon uniforme sacré-méga-moche. Peu de mots, peu de contacts avec les autres. Personne n'est là pour sociabiliser. Tout le monde est là pour gagner sa croûte.
Empaqueter, emballer, envoyer... mouvements répétitifs, que le temps est long.
Pause déjeuner. Il faut reconnaître une chose à l'usine : sa bouffe de réfectoire est mangeable. Mais... qu'est-ce qu'on a mangé ce midi ? Je ne parviens pas à visualiser un seul aliment. Y avait-il de la viande synthétique ? Ou encore un de ces brocolis dont le goût fade est relevé par un sauce aux ingrédients mystérieux ? Je n'en ai aucune idée. Ai-je seulement mis les pieds dans le réfectoire aujourd'hui ? Enorme trou de mémoire.
Je me sens vaciller.
Impossible de me rappeler la suite, encore moins comment j'en suis arrivée là.
Je me force à respirer lentement pour calmer les battements de mon coeur.
Ne pas céder à l'angoisse ne pas céder à l'angoisse ne pas céder...

Poings serrés, je continue d'avancer. J'essaie de me dire que j'ai déjà vécu pire mais en fait...
Non.
Je n'ai jamais vécu pire.
Pire que l'inconnu et l'incompréhension totale.

Ca fait je ne sais combien de temps que j'avance. Comme une automate. A prendre des chemins au hasard.
Au début, j'ai essayé de retenir le parcours emprunté. De visualiser à quoi pouvait ressembler cette énorme boîte labyrinthique.
Maintenant, mes pensées grésillent, brouillées, abattues.
Je ne tente plus rien. A part marcher.
Peut-être que je tourne en rond. Je ne le saurais même pas.
J'ai soif. Et faim.
Je vais quand même pas crever ici ?

Tout à coup, une forme se découpe au loin.
Je me fige.
C'est vivant ? C'est mort ? C'est dangereux ?
Je ne bouge plus. Retiens mon souffle. Mais ça ne me saute pas dessus.
Poussée par la curiosité, je finis par reprendre mon chemin à pas prudents. Poings toujours serrés, prête à me défendre si besoin.
Lorsque je suis assez près, je constate que ça est humain et a l'air vivant.
Des traits jeunes et masculins. Allongé au sol. Je ne serais donc pas seule dans cette boîte géante ?
Je déglutis, me racle la gorge et prononce, d'une voix enrouée de ne plus avoir parlé depuis un moment :

-Eh, tu fais quoi ?
Oskar
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Oskar
Lun 1 Juil - 17:59

Samuel Young
J'ai 23 ans et je vis à Eden , Capitale de l'Oligarchie. Dans la vie, je suis étudiant en Chimie, en Chimie Organique plus exactement et je m'en sortais plutôt bien jusqu' encore récemment. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis fort bien.
FC : Jeno Lee, crédits : i don't know...


Informations supplémentaires ici : Mes parents j'en ai peur ont des aspirations qui ne sont pas les miennes... Depuis mon enfance mon dossier scolaire mentionne chaque année que mon rêve est de rejoindre la Garde rapprochée de l'Oligarque. Dans notre monde, c'est le meilleur gage de sécurité aussi bien financière que personnelle.
Le Hic ? C'est que je crains bien de n'être en rien attiré par un Corps où la discipline, l'obéissance, le fanatisme religieux sont parmi les plus grandes qualités d'un homme...
Je n'ai pas connu « l'avant » comme le murmurent certains vieillards, mais il me semble que la vie -même si elle peut être très dure- ne requière pas la soumission d'un peuple entier et l'anéantissement de toutes les différences, l'uniformité physique comme de pensée me paraissent même une abomination !
Bien entendu, je tais mon opinion, connue... elle ferait de moi un rebelle, et les rebelles ne vivent pas vieux c'est de notoriété publique.



@Aiko

Labyrinthe
Labyrinthe (Oskar vs Aiko) Sans_t19

Ici...

La journée se termine, celle du rêve... Enfin se termine ? Non. Elle recommence comme un film qui passerait en boucle... Je me relève, je reprends mon petit déjeuner après le départ de mon père, j'entends mes deux frères là-haut à l'étage, se disputer pour une serviette de bain, ma mère jette un coup d'oeil à la porte qui s'est refermée, mon père voudrait qu'on se passe de ce linge à laver et donc coûteux en eau, produits lessiviels et matériel à réparer... Les panneaux solaires dont chaque maison dispose permettent de faire souffler un vent presque naturel qui sèche bien mieux qu'une serviette mais le premier émerveillement de ma mère face à cette nouvelle technologie n'a pas remplacé la douceur de l'éponge sur le corps... Par sa profession -elle dirige un hôtel de luxe- elle sait que les Élus non plus n'ont pas abandonné ce plaisir de s'enfouir dans un tissu doux, doux et de plus en plus cher pour nous autres Medians.

C'est curieux, même mes rêves dévient. J'admets que ce monde nous préserve de bien des choses, nous avons une énergie gratuite, des écoles, un service de santé, l'ordre règne, pas l'égalité mais la classe à laquelle appartiennent mes parents nous permet beaucoup de choses que des Humbles et à plus forte raison des Parias n'auraient pas. Si j'avais accepté d'intégrer la Garde, cela aurait en plus représenté un bond social, et entrant parmi les Élus j'y aurais traîné ma famille... Je le sais. D'ailleurs officiellement je n'ai pas refusé, j'ai juste différé ma demande au grand déplaisir de mon père et à la surprise de mes professeurs...

Depuis le début de ma scolarité, chaque paraphe parental attestant qu'ils ont -mère et rarement père- pris connaissance de mes bons résultats rappelle -après les remerciements aux notateurs- que ce travail exemplaire est dû à ma volonté d'être dans les meilleurs, pour servir l'Oligarque et assurer Sa sécurité ! Il aurait donc été normal que dès l'année dernière je prenne rang dans les listes de pré-sentis et officialise ma candidature ? La Garde est accessible à chaque citoyen dès ses vingt et un ans, homme ou femme, à la condition qu'il soit en possession de tous ses moyens, physiques et mentaux, et puisse présenter un casier judiciaire vierge...

Je ne l'ai pas fait, ni il y a un an, ni cette année ? À la question posée j'ai répondu que je voulais être « parfait » avant de me proposer donc diplômé et ai reçu comme réponse que trop de perfectionnisme à force pouvait être néfaste...

Pourquoi j'y pense ? Pourquoi ce maudit souhait qui n'est pas le mien vient-il parasiter mon sommeil ?

À cause de la fille.

S'il est courant qu'un étudiant de dernière année chapeaute un débutant, c'est en général fait par un égal, ou un supérieur. Or socialement je suis son inférieur... C'est certainement parce que mon profil bien que non encore proposé à cette funeste institution qui ne peut qu'être ma carrière -un refus de ma part serait une rébellion affichée- est considéré comme acceptable, voire intéressant ?

Dans les brumes du sommeil cette évidence se fait de plus en plus pesante.

Ma volonté de me préparer « mieux » a déplu, EUX me veulent maintenant, pour EUX je suis prêt ! Ils m'ont envoyé un message clair et pressant en me nommant mentor d'une Élue, je n'ai pas eu le temps de l'annoncer à ma famille mais j'imagine ma mère me serrant contre elle à m'étouffer, à la fois fière et émue aux larmes, mon père si gonflé de son importance future et des promotions qui ne pourront que fondre sur le géniteur d'un Garde de l'Oligarque, mes frères envieux et admiratifs, poussés à travailler, à apprendre, à se surpasser...

Oui, mon monde onirique est grandiose, j'ai fait ce qu'un aîné doit faire -fils ou fille d'ailleurs- j'ai honoré mes parents, mes professeurs, mon clan, la société tout entière et ce faisant notre dirigeant si précieux : l'Oligarque lui-même !


J'ignore si c'est une conclusion judicieuse, je me torture les méninges depuis que je suis coincé dans ce trou ! L'entrée dans la Garde est autant un honneur qu'une épreuve, si ce que je vis est un test pour s'assurer de ma valeur, de ma capacité à gérer une situation anxiogène, à faire face à des événements déroutants, alors c'est réussi ! Je sais que si je suis intégré, ni Claire ni mes amis hommes n'existeront plus, la première chose qu'ILS feront sera de me détacher de tout ce que j'ai pu aimer, pour que je ne puisse pas faillir à cause de souvenirs, que je sois un instrument de l'ordre et de ce qu'ILS appellent la justice...

Un test ?


Depuis ma plus tendre enfance, je n'ai pas pu jouer comme les autres, on m'a appris à me méfier, à être sur mes gardes, à donner une apparence appréciable et attachante tout en surveillant chaque geste, chaque parole, aussi bien les miennes que celles de mes « amis »...

Je suis avachi, à moitié réveillé, somnolent, je me surprends à remarquer que l'uniforme de l'école a disparu et que je ne porte plus de chemise ? Quand est-ce arrivé ? Pourquoi ? Je n'ai pas eu conscience de me déshabiller ? Autour de moi, il fait sombre, encore...

De cette « sombreur » lumineuse qui rend l'endroit surnaturel et inquiètant. Le silence ajoute à cette pesanteur de l'air, l'absence de perspective, la largeur des couloirs trop étroits pour donner une illusion d'espace mais trop larges pour qu'on puisse toucher les deux murs bras étendus ?

Malgré moi je suis tendu, dans ma torpeur il m'a semblé entendre des pas ? Comme ouatés, camouflés ? Comment les bruits peuvent-ils être absorbés dans  cet espace vide ?

La silhouette approche, plus elle se profile et plus je suis sur mes gardes, ma puce devrait réagir ? Me l'ont-ils retirée ? Est-elle endommagée ? Dans notre société elles nous permettent d'être immédiatement avertis de la présence d'un autre humain, de déceler les signaux principaux comme son Clan : Elu, Médian, Humble ? Sa note sociale ? Si cette femme était une criminelle -de pensées ou d'actes- je le saurais ? Pourquoi ne puis-je la situer ? Dans ma vie de tous les jours, ce marqueur que je maudis comme indiscret et imposé m'évite les impairs, je me comporte selon les principes édictés, je salue comme il faut, me met en retrait face à un Élu tandis qu'au contraire un travailleur m'accorde une supériorité sociale et un respect dû.

- Eh, tu fais quoi ?


Les habitudes ont la peau dure, je pense que je la toise plus que je ne la regarde, son langage, les vêtements qu'elle porte ? D'où sort-elle ? Avec cette fichue puce défectueuse, je ne peux pas la situer, je me rends tout à coup compte que j'ai beau m'afficher rebelle j'ai toujours adhéré au dogme de l'Oligarque, chacun a sa place et ne peut en changer, sauf s'il est appelé à d'autres tâches par le pouvoir en place ! Ne pas savoir  qui elle est fait bien plus que me rendre méfiant, ça me déstabilise totalement ! Et si elle était déguisée en prolétaire pour me prendre en traître ? C'est incroyable comme l'absence d'information peut rendre vulnérable...

Nous ne savons pas réfléchir par nous mêmes, sentir, écouter notre cœur ou nos sentiments... Le module incrusté sous notre peau, à un endroit variable pour ne pas pouvoir être retiré, indétectable, dirige nos pas et nos pensées... Sans lui... Je suis perdu.

Est-ce un test ?


Qu'est-ce que ça pourrait être d'autre ?

Bêtement je réponds, un peu agressif peut-être, mais ne l'est-elle pas aussi ?

- Et toi ?




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Tournesol
Aiko
Sam 13 Juil - 23:38

Charlie
Klein

J'ai 28 ans et je vis à Eden. Dans la vie, j'enchaîne les petits boulots, en fonction de ce que je trouve et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibatairel et je le vis plutôt bien.

Un père envolé avant ma naissance, une mère qui a fait comme elle a pu jusqu'à ce que la maladie la rattrape. On ne va pas dire que je suis partie gagnante dans cette vie. Il a fallu faire avec, se créer son réseau pour espérer survivre dans ce monde de folie. Aujourd'hui, je vis avec deux amies au parcours tortueux comme le mien. On fait comme on peut, on se débrouille avec les moyens du bord. Un peu outsider mais sans le dire trop fort, un peu hors de la boîte mais sans le montrer. On sait que tout s'entend, tout se répète. Alors chacune garde ses opinions. Mais parfois, en se regardant dans les yeux, on comprend. Ce monde n'est pas fait pour nous.


Lisa Vicari
Un temps en suspend.
Il me regarde.
Me toise.
Méfiance.
Silence.
C'est bien un être humain. Vivant.
Cette constatation me fait réaliser que je n'ai reçu aucune donnée à son propos. Avec les années, j'ai appris à être de moins en moins attentive aux informations envoyées par la puce dont on nous affuble tous à notre naissance. De toutes les façons, vu l'endroit où je vis et les rues où j'évolue, ces informations me sont peu utiles. Je sais que tous les gens que je croise sont des pauvres types comme moi, largués et peu intéressants pour le système. Servant uniquement de main d'oeuvre pas cher pour faire fonctionner les rouages au-dessus de nous. En savoir davantage sur eux ne m'avance à rien. Ne m'intéresse pas.
Nos esprits sont sans cesse pollués pour ce flot d'informations parfois indésirables. Alors j'essaie de les faire passer au second plan.
Il n'y a aucun moyen de retirer soi-même sa puce. Et puis, même si on le pouvait, qui sait ce qui nous arriverait ? A ma connaissance, personne n'a jamais voulu tenter l'expérience pour apporter une réponse à cette question. Parfois, l'ignorance est la meilleure des options.
Mais alors, le fait de ne rien connaître de l'être en face de moi m'interroge. Est-ce un bon signe ? Aurais-je trouvé à mon insu une manière de rendre cette foutue puce défectueuse ? Ou... il faudrait que je regarde si j'ai une cicatrice quelque part, là où elle devrait être... quelqu'un pourrait-il me l'avoir retirée ? Pourquoi ?

L'autre en face répond par une question.
Je le fixe un instant, désarçonnée par l'interrogation envoyée en retour. J'ai envie de souligner que c'est moi qui ai posé la question en premier mais ça ferait trop gamine je suppose. Alors je me contente de hausser les épaules.

-Moi j'suis pas par terre, je lance, dans un premier temps.

Bah quoi, c'est vrai ? De nous deux, c'est quand même lui qui avait l'attitude la plus bizarre. On aurait dit un mort au sol. Sauf qu'il est vivant.
Je le dévisage quelques secondes. Il a l'air très propre sur lui. Il n'a pas le visage de ceux qui triment dans les mines à la recherche des derniers métaux précieux qu'on n'aurait pas encore exploités. Ou encore ceux qui font les boulots sous-payés dont personne ne veut mais qui arrangent bien tout le monde. Je me demande ce qu'un type comme lui fait dans un endroit comme celui-ci. Et surtout, comment ça se fait qu'on soit tous les deux dans le même lieu. Nos origines sociales que je suppose être très différentes n'auraient pas dû permettre cette rencontre. Notre monde, c'est beaucoup d'entre-soi. On se mélange peu et on n'est pas trop en demande de mixité. Les privilégiés préfèrent garder leurs privilèges dans leurs cercles restreints. Et les plus en bas de l'échelle sont trop exténués et embrigadés pour se projet dans entre chose que l'entre-soi dans lequel ils vivent actuellement.

-Pourquoi t'étais par terre ?
je reprends. Tu peux plus marcher ? Tu sais ce que c'est, ici ?
Oskar
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Oskar
Dim 28 Juil - 14:03

Samuel Young
J'ai 23 ans et je vis à Eden , Capitale de l'Oligarchie. Dans la vie, je suis étudiant en Chimie, en Chimie Organique plus exactement et je m'en sortais plutôt bien jusqu' encore récemment. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis fort bien.
FC : Jeno Lee, crédits : i don't know...


Informations supplémentaires ici : Mes parents j'en ai peur ont des aspirations qui ne sont pas les miennes... Depuis mon enfance mon dossier scolaire mentionne chaque année que mon rêve est de rejoindre la Garde rapprochée de l'Oligarque. Dans notre monde, c'est le meilleur gage de sécurité aussi bien financière que personnelle.
Le Hic ? C'est que je crains bien de n'être en rien attiré par un Corps où la discipline, l'obéissance, le fanatisme religieux sont parmi les plus grandes qualités d'un homme...
Je n'ai pas connu « l'avant » comme le murmurent certains vieillards, mais il me semble que la vie -même si elle peut être très dure- ne requière pas la soumission d'un peuple entier et l'anéantissement de toutes les différences, l'uniformité physique comme de pensée me paraissent même une abomination !
Bien entendu, je tais mon opinion, connue... elle ferait de moi un rebelle, et les rebelles ne vivent pas vieux c'est de notoriété publique.



@Aiko

Labyrinthe
Labyrinthe (Oskar vs Aiko) Sans_t19

Comment est-elle là ?

Non, ce n'est pas la question, je suis stupide... Comment SUIS-JE là ? Il est probable qu'elle n'a pas la réponse plus que moi. Quand je suis arrivé, je m'imaginais être confronté à des créatures agressives et féroces, je tremblais intérieurement à chaque carrefour de sentes, j'écoutais les bruits et ne percevais rien...

Il n'est rien arrivé... Pas de monstres jaillis des ténèbres, pas de murs avaleurs de cobaye ou au contraire cracheurs d'adversaires...

Rien...

A part un périple sans fin, sans but, dénué de sens ?

Et puis, elle.

- Eh, tu fais quoi ? … De stupeur je ne réponds qu'une idiotie, ce qui me faut qu'elle rétorque, elle n'a pas vraiment tort. -Moi j'suis pas par terre

En effet. Elle est bien là, debout, devant moi qui me relève en hâte, vêtue d'un accoutrement improbable, pas vraiment propre, ni vraiment sale d'ailleurs... et je ne sais ni d'où elle vient ni ce qu'elle est, ma puce est muette ! Muette ! C'est comme si soudain je me retrouvais sourd, aveugle et privé d'odorat. Je suis perdu au milieu d'un océan de sensations, de doutes, de questions sans réponses... J'ai perdu tout sens de l'orientation sociale comme spaciale.

Ce ne peut être qu'un test ?

C'est obligé ? Qu'est-ce qui me vaudrait autrement cette épreuve inédite et déplaisante. Elle a dit « Moi je ne suis pas par terre » ! Enfin, avec cet accent prolétarien propre aux Humbles ou pire aux Parias ? Et si elle est une paria ? Je perdrais toutes mes chances de devenir Garde de l'Oligarque ? Être vu en compagnie d'un des leurs...

Par l'Oligarque !

Et si plus qu'un test c'était un piège ?!

Je dois savoir.

- Je prenais un peu de repos, j'ai beaucoup marché.

Je me maintiens à distance, la puce est-elle muette à dessein ? Comment peut-elle l'être ? L'est-elle complétement ou continue-t-elle de transmettre mes caractéristiques biologiques et émotionnelles au Service sanitaire ? Mon rythme cardiaque, les réactions de mon cerveau à ces nouveaux stimuli ? Si c'est le cas, mon trouble, ma peur, ma méfiance, mon désarroi doivent être étudiés ? Peut-être quelqu'un devant son écran regarde-t-il mes courbes pour savoir comment je réagis, si je serai fiable ?

Et si c'était elle qu'ils testent ?

Je lance la tête en arrière, pourquoi ne pas admettre que je suis face à l'inconnu et que je ne maîtrise rien ? Soudain sans la moindre transition correcte je lance :

- On est quel jour ? Quel mois ? Je suis arrivé ici le 4e jour du mois de l'accalmie. (*)

Tandis que je parle, elle-même enchaîne - Pourquoi t'étais par terre ? Tu peux plus marcher ? Tu sais ce que c'est, ici ?

J'ai bien peur qu'elle soit aussi ignorante que moi !

- Qui es-tu ? Pourquoi es-tu là ?

Je me mords les lèvres ! J'ai mal formulé ma question, je me fiche de son nom, je voulais savoir si je peux la toucher, l'approcher, lui parler comme à … une égale ? Elle est visiblement d'une classe défavorisée, une travailleuse, à moins qu'elle ne soit vraiment grimée ? Si c'est le cas c'est une remarquable comédienne, je n'arriverais pas à mimer un prolétaire sans erreur, ils ont leur façon bien à eux de parler, de se tenir...

Après... Je n'en n'ai jamais côtoyé autrement que de loin. Lorsqu'un Median sort de sa zone de confort, c'est plutôt pour tenter d'impressionner un Élu que pour charmer un de ses serviteurs.

La question demeure, les questions.
  • Qu'est-ce que nous faisons-là
  • A quoi cela va-t-il nous mener
  • Pourquoi nous
  • et comme elle le dit, où sommes-nous ? Qu'est-ce que cet endroit ?

Et pour moi, est-ce lié à ma candidature ? La puce transmet-elle nos données personnelles tout en refusant de nous renseigner sur l'environnement ? Sommes-nous espionnés, regardés, étudiés, sondés ?

Peut-être à son niveau n'a-t-elle pas conscience de tout cela ?

Je me laisse un très court instant à rêver... Et... Et si cette fichue puce avait disparue ? Avec elle le monde réel, notre société ? Il y a une sorte de légende qui court sur des lèvres murmurantes : l'Opposition a trouvé un moyen de sortir des réfractaires de la boucle ? De leur donner...

La liberté !
De penser,
D'agir,
De décider,
De fréquenter qui ils veulent,
etc.


Je me fais mal, je dois rester sur mes gardes, ici rien n'est normal. Et l'anormal est dangereux.

************************ Le monde de l'Oligarque **************************
(*) L'année selon l'Oligarque...

Janvier - mois du repos
Février - mois de la nuit
Mars - mois du renouveau
Avril mois de la renaissance
Mai - mois de la jeunesse
Juin - mois de l'éclosion
Juillet - mois de la manne
Août - mois du soleil
Septembre - mois de l'accalmie
octobre - mois des ombres
Novembre - mois de la brume
Décembre - mois du sommeil

Les mois sont de 28 jours, le « rattrapage » sur le calendrier solaire donne lieu à la période du « Rite de l'Oligarque » une sorte de 13e mois de longueur variable qui permet de s'ajuster. Pendant le Rite, la Prière, les manifestations de foi et de loyauté, les appels à la piété et à la contrition, les défilés en l'honneur du dirigeant et ceux de « la honte » pendant lesquels les pécheurs se repentent se succèdent, c'est une période de « fête » très encadrée qui donne souvent lieu à des rébellions spectaculairement matées.




Prendre son envol
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Tournesol
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Sam 17 Aoû - 14:05

Charlie
Klein

J'ai 28 ans et je vis à Eden. Dans la vie, j'enchaîne les petits boulots, en fonction de ce que je trouve et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibatairel et je le vis plutôt bien.

Un père envolé avant ma naissance, une mère qui a fait comme elle a pu jusqu'à ce que la maladie la rattrape. On ne va pas dire que je suis partie gagnante dans cette vie. Il a fallu faire avec, se créer son réseau pour espérer survivre dans ce monde de folie. Aujourd'hui, je vis avec deux amies au parcours tortueux comme le mien. On fait comme on peut, on se débrouille avec les moyens du bord. Un peu outsider mais sans le dire trop fort, un peu hors de la boîte mais sans le montrer. On sait que tout s'entend, tout se répète. Alors chacune garde ses opinions. Mais parfois, en se regardant dans les yeux, on comprend. Ce monde n'est pas fait pour nous.


Lisa Vicari
Je le regarde et fronce le nez. Je ne comprends pas. Rien n'aurait dû mener nos deux chemins à se croiser. Encore moins dans un contexte aussi... étrange et angoissant.
Il me dit avoir beaucoup marché et s'être accordé un peu de repos. Mes yeux glissent sur ses jambes jusqu'à ses pieds. Il semble avoir vraiment des vêtements de bonne facture.
Je ne veux pas dire que je comprends pourquoi je suis là ni que je le mérite (quelle que soit la raison). Mais de nous deux, c'est sa présence à lui qui est la plus étrange. Un type de son statut, de son rang ne devrait-il pas être protégé quelque part dans sa tour d'ivoire en attendant qu'un poste encore plus haut se libère pour tenter de gravir les échelons sociaux ? Comment ce gamin a-t-il pu se retrouver entre ces murs peu engageant, sans avoir plus de réponses que moi ?

La question qu'il me pose ensuite me perturbe. Quel jour on est ? J'ai perdu l'habitude de les compter. Je ne fais qu'avancer un jour après l'autre, pas après pas, toujours heureuse en me réveillant le matin d'être encore en vie et, surtout, de vouloir encore vivre.
Je fronce les sourcils, tentant de me rappeler.
Quel jour sommes-nous ?
Le 28ème jour du soleil, Betty m'a amenée pour la fête annuelle organisée dans le quartier qui célèbre la presque fin de l'été. Un petit truc sans grande prétention qui n'a rien à voir avec les mégas célébrations du Rite de l'Oligarque. Ca fait des années que ça se tient, toujours à la même date. Certains disent qu'il est étrange que ça n'ait toujours pas été interdit par le gouvernement. Moi je pense qu'ils laissent faire pour voir jusqu'où ça peut aller. Jusque-là, ça a toujours été de petites fêtes entre gens pauvres qui ne font rien d'autre que célébrer le fait d'être toujours en vie un an après. L'Oligarque et les siens ont compris que laisser ce semblant de liberté leur permet de serrer la vis ailleurs sans que les gens s'en aperçoivent. Alors tant que ça dérape pas, on laisse. En leur faisant croire que le fait de rester en vie est effectivement quelque chose qui se fête et non quelque chose qui devrait être normal.
Bref, ça c'était le 28ème jour du soleil. Je venais de commencer le boulot à l'usine.
Donc aujourd'hui on doit être...

-C'était le 6ème jour de l'accalmie, quand je suis partie travailler. Tu es arrivé avant moi ? Tu te rappelles pas des deux jours écoulés ?

Mais après tout, peut-être que je me trompe. Peut-être que je suis restée inconsciente plus longtemps que je ne le pensais et qu'il s'est écoulé... je sais pas... trois, quatre, cinq jours depuis mes derniers souvenirs !
Le jeune me demande qui je suis et pourquoi je suis là.
J'ai un début de réponse à la première question et aucune pour la deuxième.
J'ai un haussement d'épaules.

-J'm'appelle Charlie.

J'hésite. Dois-je lui tendre la main en signe de politesse ? Je ne suis pas sûre qu'il la saisisse pour la serrer. Et j'ai envie de m'épargner l'humiliation de voir son regard couler sur ma main avant de se détourner -on ne serre pas la main de quelqu'un de socialement inférieur, voyons ! Alors je ne fais rien.

-Je ne sais pas pourquoi je suis là. Je me suis réveillée ici. J'ai aucun souvenir. J'aime pas cet endroit. Il me fait peur.

Je recule de quelques pas et regarde autour de moi. D'un mouvement du menton, je désigne un chemin qui s'enfonce dans les profondeurs de ce monstre labyrinthique.

-Je vais avancer. Rester ici ne nous servira à rien. S'il y a une sortie, je dois la trouver. Tu es libre de me suivre ou pas.

Sur ce, je joins le geste à la parole et commence à m'éloigner.
Oskar
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Oskar
Dim 8 Sep - 17:33

Samuel Young
J'ai 23 ans et je vis à Eden , Capitale de l'Oligarchie. Dans la vie, je suis étudiant en Chimie, en Chimie Organique plus exactement et je m'en sortais plutôt bien jusqu' encore récemment. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis fort bien.
FC : Jeno Lee, crédits : i don't know...


Informations supplémentaires ici : Mes parents j'en ai peur ont des aspirations qui ne sont pas les miennes... Depuis mon enfance mon dossier scolaire mentionne chaque année que mon rêve est de rejoindre la Garde rapprochée de l'Oligarque. Dans notre monde, c'est le meilleur gage de sécurité aussi bien financière que personnelle.
Le Hic ? C'est que je crains bien de n'être en rien attiré par un Corps où la discipline, l'obéissance, le fanatisme religieux sont parmi les plus grandes qualités d'un homme...
Je n'ai pas connu « l'avant » comme le murmurent certains vieillards, mais il me semble que la vie -même si elle peut être très dure- ne requière pas la soumission d'un peuple entier et l'anéantissement de toutes les différences, l'uniformité physique comme de pensée me paraissent même une abomination !
Bien entendu, je tais mon opinion, connue... elle ferait de moi un rebelle, et les rebelles ne vivent pas vieux c'est de notoriété publique.



@Aiko

Labyrinthe
Labyrinthe (Oskar vs Aiko) Sans_t19

- J'm'appelle Charlie.

Je dois froncer le nez, dès mes paroles prononcées j'ai su qu'elle me donnerait un nom et non ce que je souhaite savoir : non comment on l'appelle mais ce qu'elle est ! Moi, si on me demande qui je suis, je réponds correctement ? « Samuel Young, du 3e cercle médian, troisième échelon » ? Mais si elle est comme elle le paraît une prolétaire, se souviendra-t-elle qu'il n'y a que cinq cercles et quatre échelons par cercle... et que la qualité des cercles va à l'inverse de celle des échelons ? Il me semble me souvenir des cours de Connaissance de la société et des relations internes que les Humbles n'ont pas de hiérarchie, ils sont des travailleurs, un point c'est tout et si un chef d'équipe a peut-être plus de valeur qu'un autre aux yeux de ses semblables, pour nous des castes supérieures, ce n'est qu'un ouvrier anonyme.

« 3e cercle, 3e échelon », cela veut dire que je peux me parfaire, que je DOIS me parfaire et progresser... Je tirerais orgueil et fierté de m'annoncer membre du premier cercle et au quatrième échelon ! Cela signifierai que j'ai à portée de main le cinquième cercle des élus... Là n'est pas la question. Charlie ? Est-ce Charlotte ? Charlène ? Charline ? Charlie n'est pas un prénom, du moins chez nous. Jamais il ne me viendrait à l'idée de m'annoncer comme « Sam », c'est réservé à la fratrie, ou aux amis très proches.

Je n'ai aucunement conscience de la mépriser, pourtant, toute mon attitude doit suer de condescendance et de dégoût ? Comment peut-on porter cet accoutrement ? C'est un uniforme ? Je n'ai jamais lu nulle part que les Humbles doivent porter un uniforme ? Je reconnais que pas plus que les autres élèves cette partie des cours ne me captivait, le professeur avait beau scander « Écoutez, instruisez-vous, vous aurez à côtoyer ces gens, à surveiller leur assiduité et leur application au travail, à les guider sur la bonne voie ! » comme les autres, je me fichais totalement de ce qu'un ouvrier peut ressentir, ou penser. En étaient-ils capables seulement ? Notre attention à tous était rivée sur les rares examens et les plus rares encore promotions qui feraient de nous tous des Élus.

D'ailleurs, les enfants des prolétaires avaient leurs propres écoles, ils n'avaient pas besoin de s'encombrer l'esprit avec certaines matières, leur avenir était de produire en silence les biens que nous consommions.

Je la regarde encore. J'ai décidé qu'elle est ou une véritable « Humble » ou une espionne de la Garde ou de la Cour Oligarchique. A choisir, j'aimerais mieux la Cour, elle s'occupe des citoyens qui ne sont suspectés d'aucun délit, elle observe votre valeur sociale et peut même recommander quelqu'un pour une de ces promotions qui me faisaient rêver. En quoi avons nous, elle comme moi, agi de manière à ce que notre citoyenneté, notre moralité soient surveillées ? Moi il y a toujours cette ridicule demande ressassée depuis plus de dix ans par ma mère : accéder à la Garde... Si j'avais formulé ma requête à n'en pas savoir tous les espions du pays me colleraient aux trousse, ne pas l'avoir fait peut-il avoir le même effet ?

La fille a dit « j'ai peur » non elle a dit exactement - J'aime pas cet endroit. Il me fait peur.  J'admets sans hésitation que ces couloirs sans fin nimbés d'une fausse clarté sont angoissants, mais ce n'est pas l'endroit qui m'effraie  le plus, c'est de ne pas savoir ce que j'y fais ! Et elle ? Sa formulation sous-entend-elle aussi qu'elle craint d'être contrôlée ? Après tout, tous le craignent même les Élus les plus haut placés ?

- Je vais avancer. Rester ici ne nous servira à rien. S'il y a une sortie, je dois la trouver. Tu es libre de me suivre ou pas.

La fin de sa tirade me fait bondir intérieurement et je me retiens d'exploser ! Libre ! Bien entendu je suis libre ! Je ne peux, d'abord parce que je suis probablement son supérieur et que ce serait me désavouer que de perdre mon calme en public, ensuite parce que malgré la pression qui augmente et une possible manifestation de stress si la situation perdure je sais que si je me laisse aller, ma terreur, ma sensation d'incompréhension totale, de danger imminent, prendront possession de moi. Quelle que soit la raison de cette épreuve, je ne peux me permettre de me laisser aller, je ne peux perdre le contrôle, ma vie entière en serait indubitablement détruite. Je ne me résous pas non plus à lui dire qu'avancer, ou s'asseoir et attendre, ça revient probablement au même, si elle n'est pas ce qu'elle semble être, ça sera taxé de négativisme et me nuira d'autant !

- Je tourne en rond depuis deux jours...

Ce n'est pas tout à fait vrai... J'ai essayé de marquer les carrefours, pour savoir si je revenais sur mes pas, je n'ai jamais retrouvé mes marques... Soit quelqu'un les efface, soit le complexe est tellement grand que je n'ai pas encore tout parcouru et que bien que persuadé que je n'avance pas je suis en réalité un chemin... Ce que je lui dis est peut-être faux dans ce cas-là, mais c'est ma conviction profonde...

- Il n'y a pas de porte ! On nous observe, on nous juge, pour je ne sais quoi !

J'en mettrais ma main au feu, à intervalle régulier, quand la faim commence à être lancinante, je trouve de la nourriture, des rations comme celles de l'armée... Et, comme tout à l'heure, il m'arrive d'avoir vaguement conscience d'une densité de l'air modifiée tandis que je sens le sommeil m'envahir. Je jurerais qu'on me suit pas à pas, on me nourrit, on m'endort pour que je récupère ! Suis-je seulement fou ? Et pourquoi suis-je en train de raconter ma vie à cette...

- As-tu quelque chose de particulier ? Un changement de vie en vue ? Un souhait que tu voudrais voir réaliser ou au contraire un projet qui pourrait être jugé subversif ?

Va-t-elle seulement me comprendre ? Moi, j'ai le rêve de ma mère... et ces tracts que j'ai jeté aussitôt après avoir lu ?

Le monde de l'Oligarque:


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Hier à 13:22

Charlie
Klein

J'ai 28 ans et je vis à Eden. Dans la vie, j'enchaîne les petits boulots, en fonction de ce que je trouve et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibatairel et je le vis plutôt bien.

Un père envolé avant ma naissance, une mère qui a fait comme elle a pu jusqu'à ce que la maladie la rattrape. On ne va pas dire que je suis partie gagnante dans cette vie. Il a fallu faire avec, se créer son réseau pour espérer survivre dans ce monde de folie. Aujourd'hui, je vis avec deux amies au parcours tortueux comme le mien. On fait comme on peut, on se débrouille avec les moyens du bord. Un peu outsider mais sans le dire trop fort, un peu hors de la boîte mais sans le montrer. On sait que tout s'entend, tout se répète. Alors chacune garde ses opinions. Mais parfois, en se regardant dans les yeux, on comprend. Ce monde n'est pas fait pour nous.


Lisa Vicari
J'ai une légère moue lorsque le jeune homme annonce tourner en rond depuis deux jours. Il est visiblement ici depuis plus longtemps que moi mais n'en sait pas davantage. Ce n'est pas encourageant... Après deux jours d'errance, il semble toujours autant perdu, marchant sans savoir où aller.
Puis sa déclaration suivante me fige profondément. Je n'aime pas l'idée qu'on puisse être observés sans le savoir, qu'on ne soit que des rats de laboratoire dans un labyrinthe sans fin. Que cherchent-ils à savoir sur nous ? Pour quoi, pour quel but, cherchent-ils à nous tester ? Qui que soient ces ils.
Je passe une main dans mes cheveux, nerveuse.
Mon coeur bat à tout rompre. Impression qu'on ne sortira jamais d'ici. En tout cas, pas vivants.
Puis le jeune homme pose les questions essentielles : pourquoi nous ? Qu'avons-nous de particulier ? Pourquoi lui, pourquoi moi ? Nous n'appartenons visiblement pas aux mêmes mondes. Nous ne nous connaissons pas et il n'y a aucune chance pour que nous ayons des connaissances communes. Alors pourquoi lui ? Pourquoi moi ?
Je tourne vers lui de gros yeux lorsqu'il évoque la possibilité d'un projet pouvant être jugé subversif. Ma bouche s'arrondit en un "oh" muet.
Si nous sommes réellement observés en ce moment-même, est-ce vraiment le bon endroit pour poser ce genre de question en attendant une réponse honnête ?

Continuant de marcher, je laisse passer un silence. Plein de réflexion. Rentrant mes mains à l'intérieur de mes manches comme pour lutter contre un froid que je ne sens pas, j'avance, tête baissée vers le sol, toute prise à mon flot de pensées.
Existe-t-il une réelle raison pour laquelle je pourrais être ici ?
Je ne fais pas partie d'un quelconque groupe pouvant être jugé rebelle. Je n'ai jamais pris la parole sur la place publique. Mon visage et mon nom sont inconnus de tous.
Malgré tout, il faut avouer que parfois, à mi-voix, il a pu m'arriver d'émettre quelques jugements mordants vis-à-vis du système dans lequel nous évoluons. Mais jamais trop fort, jamais à n'importe qui. Je veux bien croire que l'Oligarque a des yeux et des oreilles partout. Mais tout de même... et puis ça fait un moment que j'ai arrêté avec cette ironie pinçante. Même si je n'en pense pas moins. Parce que Betty m'a suppliée d'arrêter au risque qu'un jour, ça dégénère. Pensait-elle à un jour comme celui-ci ? Pensait-elle prison labyrinthique ?
Relevant la tête, je tourne la tête vers le jeune homme et le dévisage un instant.
Mais lui.
Que peut-il avoir dit, avoir pensé pour se retrouver avec moi ?
Propre sur lui, d'une classe sociale sans doute aisée, peut-être désireux de faire ses preuves dans ce système au sein duquel il pourrait avoir une chance de s'élever... qu'a-t-il pu faire ou dire pour atterrir ici ?
Secouant doucement la tête, je réponds :

-Je ne sais pas. Je ne vois pas. Je vis ma vie de tous les jours. Celle de la survie, tu sais, nous, on ne fait pas de projets à long terme. On se contente d'envisager un jour après l'autre. Et on est contents quand on arrive à se lever le lendemain.

Oups. Serais-je, malgré moi, repartie dans une légère ironie décriant la condition misérable dans laquelle vit la plupart du peuple, loin du regard des élites ?
Je secoue à nouveau la tête :

-Personne ne me connaît. Je n'ai jamais rien clamé ni ne me suis engagée dans quoi que ce soit de répréhensible.

Me rapprochant de lui, je lance un coup d'oeil par-dessus mon épaule comme si je pouvais percevoir les entités invisibles qui, peut-être, nous observent avec attention.

-Te reproches-tu quelques pensées incorrectes et dissidentes ? je murmure à son oreille.
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