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LE TEMPS D'UN RP

Tempête brûlante sur Gorgoroth | Arthécate

Arthécate
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Mar 29 Aoû - 16:00

Morwen Garmorok
Je suis une elfe appartenant au peuple des Réprouvés. J'ai sans doute plus de 300 ans. Le temps n'a finalement d'importance que pour les humains pour qui il est compté.

Je vis à Gorgoroth, capitale de la nation du feu , royaume de mon père. Dans la vie, je suis une guerrière et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à mon père , je suis fiancée à Ilvir et je le vis plutôt mal.

Informations supplémentaires ici.



Jamais auparavant je ne m'étais sentie aussi impuissante et misérable. J'observais la scène en silence, incapable de pouvoir réagir, de prononcer le moindre mot… Je ne comprenais tout simplement pas pourquoi Aegor s'en prenait ainsi à Owen… Qu'avait-il pu faire pour mériter pareille punition ? Je pouvais sentir l'odeur de sa chair… Je pouvais entendre son cœur battre à tout rompre. Je pouvais sentir sa souffrance… et mon dégoût, ma colère ne purent alors que s'intensifier davantage…

Mais le mal était fait et je ne pouvais strictement rien faire contre cela… Enfin, pour l'heure.

Nous furent alors raccompagnés à notre cellule où l'on me poussa sans ménagement. Je venais de devenir la réprouvée des Réprouvés. Je n'étais plus rien…

Quelles sont nos chances, face à ces bêtes ?, me demanda Owen, d'une voix étrangement grave…
Je ne sais pas me battre, ils m’ont capturé alors que j’étais en train d’aider mes parents aux champs...
Cela dépendra des créatures qui seront lâchées sur nous, rétorquais-je sans détour avant de m'accroupir devant Owen. Regarde-moi, s'il te plaît.

J'attendis que ses yeux se relèvent vers moi et plaçais ma main au-dessus de sa joue marquée. Je ne pourrai certainement pas la retirer, mais je pouvais au moins apaiser la douleur en aspirant le feu qui continuait de brûler sous sa peau. La flamme de mon père n'avait strictement rien de comparable à la mienne… Elle était ardente, destructrice… Elle apportait la mort et la souffrance tandis que la mienne était plus douce… Ma flamme et la sienne se combattaient sans cesse. Ce fut également le cas à ce moment-là, lorsque les résidus de son pouvoir vinrent se mêler au mien…Je ne pus d'ailleurs pas la garder et la relâchais aussitôt dans le seau rempli d'eau. Ainsi, elle ne pourrait plus rejoindre son propriétaire et ma paume, calcinée pu bénéficier des bienfaits de l'eau pour apaiser ma propre souffrance.

Je ne peux rien faire pour la marque, je suis désolée.

Mais qu'est-ce qu'on va faire…
Se battre, nous n'avons pas le choix, rétorquais-je, un peu trop sèchement.

Le gamin me dévisagea, le regard plein de haine.
Si c'était pour cela, tu aurais dû me laisser mourir… A cause de toi … À cause de toi…
Je sais… C'est à cause de moi. Mais je ne peux rien faire pour changer le passé. En revanche, je peux toujours me battre pour essayer de survivre. Si tu as la volonté, alors tu peux tout faire… Sinon, autant te laisser crever ici et maintenant.

Soyons clairs, je me fichais éperdument de mourir. Mon plan n'avait d'ailleurs pas changé à ce propos. Néanmoins, je leur avais fait une promesse et je comptais bien la tenir, qu'importe comment.
Je ne sais pas me battre ! Je suis un fermier!
Si tu pars du principe que tu vas mourir, alors tu mourras.
Mais tu vas la fermer, foutu monstre !

Même sincèrement blessée, je continuais de sourire… Me contentant finalement de la "fermer" et d'aller me coucher dans un coin. Rien ne changerait pour moi. Où que j'aille, quoique je fasse, je serais constamment rejetée.



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Mer 20 Sep - 21:33

Owen
Atréis

J'ai 27 ans et je vis au cœur de la nation du feu, dans sa capitale,Gorgoroth. Dans la vie, je suis guerrier mais désormais esclave et je m'en sors tant bien que mal. Sinon, à cause de ma malchance, je suis célibataire, j’ai perdu celle que j’aimais et je le vis plutôt mal.



La tête appuyée contre le mur humide, les yeux clos, Owen n’entend que les échos de la conversation qui se tient là, non loin de lui. Même si Morwen a ôté la flamme sacrée de son père, la douleur demeure, persistante, atroce. Elle n’est pourtant pas aussi intense que celle qui heurte son cœur. L’humiliation d’avoir été marqué comme du bétail, le regard et le sourire moqueurs du souverain, le rappel à peine voilé de ce pourquoi il est enfermé à Gorgoroth…L’allusion aux soins qu’il a prodigué à Morwen sans que celle-ci ne s’en aperçoive…Elle n’a rien relevé, rien dit. Peut-être était-elle trop bouleversée pour comprendre ou même pour ne serait-ce qu’entendre. Tant mieux. Cela évitera des explications sans doute inutiles.

Egoïstement, tout ce qui lui importe en cet instant, c’est le semblant de silence qui tombe sur leur cellule alors que Morwen s’exile dans son coin pour dormir et que le gamin se mure dans une grogne sourde à l’opposé. Le silence lui permet de réfléchir.

La situation lui parait d’une noirceur infinie : peu d’alliés, presqu’aucune arme, aucun combattant si ce n’est l’Elfe qui se trouve là-bas, une Elfe dont l’identité ferait frémir n’importe qui, sauf lui. Il rouvre un instant les paupières pour fixer la masse informe qui repose là-bas. Qu’est-ce qu’elle a du endurer…Il ne peut sans doute pas l’imaginer mais à la voir, désabusée, désinvolte face à la mort, souhaitant même rencontrer l’Inévitable pour abréger une vie de tristesse et de solitude…de maltraitances également, il ne peut que comprendre.

Il secoue brièvement la tête avant de grimacer. La plaie lui fait mal, vraiment mal et le peu d’eau mis à leur disposition ne lui permet pas d’utiliser…ce que d’autres lui ont appris en d’autres temps. Aegnor le sait très bien, c’est pour cela qu’il a d’ailleurs insisté pour qu’ils ne reçoivent chacun que le strict minimum.

Il n’y a donc que deux options pour sortir de cet endroit : soit ils attendent la cérémonie et se battent contre des monstres dix fois plus forts qu’eux, sans la moindre arme, soit ils tentent le tout pour le tout, le coup d’éclat, la fuite. Et quitte à mourir, il préfère mourir en défendant sa liberté plutôt qu’en servant de jouets à des Réprouvés en quête de divertissement.

Quoiqu’il en soit, la riposte ne sera pas pour ce soir. Non, elle sera pour demain. Ou après. Quand il aura repris des forces et qu’il aura repris ses esprits. Foncer dans le tas maintenant reviendrait à brûler une chance potentielle de survie. Alors il laisse le sommeil prendre le dessus sur la douleur et s’enfonce peu à peu dans la nuit sans souffrances d’un repos dépourvu de rêve.



Le lendemain soir

-Morwen, dit-il alors, de sa voix grave et profonde. Tu connais l’endroit. Réfléchis, il y a certainement un moyen auquel tu n’as pas songé, un souterrain, une cache, une trappe, un tunnel…peu importe.

Il se lève, étrange silhouette à moitié nue et couverte d’un gilet troué, pour avancer lentement mais sûrement vers l’Elfe qui se trouve là. Il s’arrête, tout près, et reste debout, occupé à la regarder. Le guerrier ne lui en veut pas de lui avoir caché son identité. Après tout, il le fait aussi, lui. Pour sa survie. Pour des tas d’autres raisons.

-Je n’ai pas envie de crever ici. Et je n’ai pas envie de crever comme un animal qu’on égorge devant…eux. Alors…

Il s’assoit par terre, juste à côté d’elle et la regarde sans ciller. Il n’a pas peur d’elle. Elle aurait eu cent fois l’occasion de le tuer, ne serait-ce que grâce à son pouvoir. Il n’est pas un danger pour elle non plus, c’est ce qu’il essaye de lui faire comprendre en agissant de la sorte.

-S’il y a une faiblesse, quelque part, n’importe quoi, n’importe qui…Il faut qu’on le sache, pour qu’on puisse en tirer parti. Tu es forte, puissante, tu peux tout faire avec ce pouvoir qui est le tien. Fais nous sortir d’ici, que je puisse trouver une épée et…

Il se regarde, avant d’esquisser un sourire qui se transforme en grimace de douleur.

- Des vêtements décents. On peut y arriver. Si on travaille ensemble…

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Jeu 21 Sep - 11:01

Morwen Garmorok
Je suis une elfe appartenant au peuple des Réprouvés. J'ai sans doute plus de 300 ans. Le temps n'a finalement d'importance que pour les humains pour qui il est compté.

Je vis à Gorgoroth, capitale de la nation du feu , royaume de mon père. Dans la vie, je suis une guerrière et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à mon père , je suis fiancée à Ilvir et je le vis plutôt mal.

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J'étais restée silencieuse, m'enfermant avec mes propres pensées, mes réflexions. J'essayais tant bien que mal d'invoquer ma flamme afin de lui demander son aide… J'en avais tellement besoin. Mais tout ceci resta vain, simplement parce que mon esprit se voyait grandement perturbé par les derniers événements… Par la peur, les doutes, la honte, la colère et la douleur. Toutes ces choses malsaines que je ressentais toutes en même temps…

Viens… s'il te plaît…
Je ne t'aiderai pas, fille…
J'ai besoin de toi… Ne m'abandonne pas…
N'est-ce pas plutôt toi qui abandonne ? N'as-tu pas demandé à l'humain de te tuer ?
Je suis si fatiguée…
Je n'ai pas la moindre intention de t'aider à mourir plus vite.
Si tu ne m'aides pas, alors c'est dans l'arène que je mourrai.
Au moins, ce sera avec honneur…

Ainsi, la nature même de ma flamme me refusait son soutien… Je me retrouvais donc entièrement seule à nouveau…

Puis l'homme m'interpella pour me demander mon aide. Quelle ironie. Ne voyait-il donc pas que je ne pouvais rien faire pour lui ? Évidemment que je connaissais l'endroit, mais en l'état, cela ne changeait strictement rien.

Mais que veux-tu que je fasse au juste ? lui demandais-je d'une voix anormalement grave. Ne vois-tu pas que je ne peux rien faire du tout ? Elle est où, ma prétendue puissance ? Que penses-tu savoir de mon pouvoir ?

A ce moment-là, je voulais le voir se consumer entièrement, simplement pour qu'il se taise. Il parlait de "travailler ensemble" mais se reposait entièrement sur moi… Je le savais pertinemment qu'il se fichait de moi. Que je vive ou que je meurs, il n'en avait strictement rien à faire. Tout ce qu'il voulait s'était de m'utiliser pour sortir d'ici… Et ainsi, de faire reposer sur moi toute la responsabilité de l'échec ou de la réussite de ce prétendu travail d'équipe.

Que veux-tu, au juste ? Fuir seul ou aider un maximum de personnes à faire de même ? lui demandais-je finalement.

Je voulais savoir ce qu'il avait en tête. Était-il l'un de ces êtres égoïstes ?


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Jeu 28 Sep - 21:57

Owen
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J'ai 27 ans et je vis au cœur de la nation du feu, dans sa capitale,Gorgoroth. Dans la vie, je suis guerrier mais désormais esclave et je m'en sors tant bien que mal. Sinon, à cause de ma malchance, je suis célibataire, j’ai perdu celle que j’aimais et je le vis plutôt mal.


L’amertume des propos n’échappe pas à Owen. Même s’il est avant tout un guerrier, il est sensible à ce qu’elle lui dit, de ce ton si morne, si bas, si triste. Un profond soupir du nez lui échappe alors que son regard fixe étrangement l’Elfe sombre.

-Personne ne peut savoir ce que tu as vécu ici, c’est vrai. Il n’y a que toi qui peux décider si tu mérites une chance ou si tu abandonnes tout espoir. C’est un choix que personne ne fera à ta place.

Il appuie sa tête sur le mur et regarde le soupirail par lequel un air chaud et vicié entre, porté par le vent d’une nuit sans lune.

-Quand j’étais petit, on me racontait des histoires pour m’endormir. Quand j’étais sage, on me parlait des forêts magiques et des Sylvestres. Quand j’étais moins sage, on me parlait de vous. Les Réprouvés.

Un fin sourire s’affiche sur ses lèvres sèches.  Il ne parle fort, c’est à peine si le gamin peut entendre ses propos.

-L’on me racontait des choses terribles, à propos du Seigneur des Flammes, à propos de son château et de ses soldats, d’impitoyables et cruels serviteurs dévoués jusqu’à la mort, haïssant les autres Elfes et tout ce qui n’est pas de leur race pour des raisons qu’on ne m’a jamais vraiment expliquées. L’on me disait que si je n’étais pas sage, je deviendrais comme eux et qu’on m’enverrait chez eux. C’était une menace que je prenais au sérieux. Ça ne m’a quand même pas empêché de terminer dans les cachots de Gorgoroth, comme tu peux le voir.

Les yeux clos, il reprend une inspiration profonde avant de la regarder à nouveau.

-Tu sais ce que je me disais, au fond de mon lit, sous ma couette, quand j’avais pleuré pendant des heures à l’idée de me rendre ici ?

Un autre sourire.

-Je me disais que je ferai toujours tout pour ne jamais être méchant, pour toujours faire le bien, pour ne pas leur ressembler. Puis un jour, j’ai demandé si les Réprouvés avaient eux aussi des enfants. Petit, je pensais qu’ils naissaient dans les volcans…C’est bête je sais, dit-il en souriant encore. On m’a répondu oui, qu’il y avait sans doute des petits enfants du Feu. Et je me suis dit alors… « Leur vie doit être pire que la mienne ». Une réflexion de gamin en somme…un gamin qui avait une vraie peine à l’idée que des enfants puissent vivre en compagnie de tels…elfes.

Owen passe une main sale dans ses cheveux plein de poussière et laisse le silence s’installer, un petit silence bientôt coupé par la voix d’Owen qui regarde ses pieds nus, crasseux et blessés.

-Ce que j’essaye de te dire, c’est que je me fiche de ton identité. Je sais que tu es différente des autres, de ton père, et tous ceux qui nous ont condamnés. Tu nous aidé. Alors j’ai une dette envers toi. Tu as le droit de voir ce qu’il y a en dehors de cet endroit, toi aussi. Et d’avoir une chance. Ici, tu n’en as aucune. Tout dépend maintenant de toi. Est-ce que tu vas laisser ce qui t’entoure te définir ou te battre pour montrer qui tu es ?

A sa dernière question, il la regarde le plus sérieusement du monde et répond, de sa voix grave :

-Tu as déjà ta réponse. J’ai préféré rester pour sauver ce gamin plutôt que de m’enfuir comme les autres. Pour qu’il puisse avoir sa chance. Le fait est que je suis moins puissant que toi, que tu connais les lieux, les gens. Toi, tu maitrises le feu, moi je sais me battre. On peut être utile l’un à l’autre et sortir tous ces gens d’ici. Si tu ne veux pas…alors, je me débrouillerai sans toi.

Il a un regard vers le petit broc d’eau abandonné près de la porte et se lève pour le rejoindre. Il a besoin d’humidifier ses lèvres, un minimum, il a très soif et parler n’arrange guère son état. La cicatrice qui balafre son visage est très douloureuse et il n’a aucune perspective de soin à l’horizon. Pourtant, il garde espoir. Un espoir un peu fou.

-Ce sera plus difficile, potentiellement mortel, mais je refuse d’abandonner, murmure-t-il en regardant le fond du récipient, presque vide.
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Ven 29 Sep - 15:07

Morwen Garmorok
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Je vis à Gorgoroth, capitale de la nation du feu , royaume de mon père. Dans la vie, je suis une guerrière et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à mon père , je suis fiancée à Ilvir et je le vis plutôt mal.

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Ta sollicitude me touche, humain, mentis-je lorsqu'il eut terminé son histoire.

Mon ton s'était fait sarcastique, mon sourire carnassier. Je m'étais contentée de dire les choses telles qu'elles étaient sans chercher à m'apitoyer sur mon pauvre sort. Je ne voulais pas de sa pitié. Son récit aurait probablement touché n'importe qui, en provoquant quelques émotions qu'il m'était malheureusement impossible de ressentir.

Je ne lui voulais pas le moindre mal, même s'il commençait à sérieusement m'agacer avec ses paroles mielleuses. Je savais qu'il n'en pensait rien. Il s'agissait simplement d'une tentative de manipulation pour obtenir ce qu'il voulait, rien de plus.

Ta dette, tu en connais déjà le prix, grognais-je en me relevant.

Il savait déjà ce que j'attendais de lui. Je ne demandais rien de plus. Et s'il avait raison en affirmant que je n'avais pas la moindre chance d'exister ici, je savais néanmoins que je n'en avais pas plus ailleurs. Il l'avait dit lui-même, les Réprouvés existent uniquement pour faire peur aux pauvres petits enfants humains pas sages. Nous sommes des êtres de cauchemar… des monstres, comme l'avait si gentiment souligné le gamin… Celui-là même avec lequel j'avais partagé ma flamme pour lui permettre de survivre. Et malgré ce sacrifice, il continuait à me voir comme l'une de ces créatures abjectes dont on lui a conté les récits.

Et toi, as-tu seulement cherché à savoir qui j'étais vraiment quand tu m'as vu pour la première fois ? lui demandais-je en désignant ma poitrine. Non, bien-sûr que non. Tu t'es arrêté à ma race, à mon apparence… Tu m'as détesté tout de suite. Tu as seulement pensé que je pourrais t'être utile, ajoutais-je tout en affichant un rictus moqueur. Tu vois, ce n'est pas ce qui nous entoure qui fait de nous ce que nous sommes. C'est l'idée que les autres se font de nous sans réfléchir. Je n'ai pas plus de chance ici qu'ailleurs, et tu le sais.

Ma flamme s'éveilla pourtant à ce moment-là, venant réchauffer mon sang que je sentais bouillir dans mes veines… Veines sans doute bien visibles maintenant, là, sur ma peau, dans mes yeux… Mes muscles s'étaient tendus, crispés… J'avais besoin de détruire quelque chose… Quelqu'un…

Tu veux sortir, hein, soufflais-je avant de saisir le baquet avant de le jeter sur le mur en usant de toute ma force. Ce dernier éclata en morceaux… Parfait.

Le bruit ne tarda pas à rameuter un gardien… Juste un seul, bien-sûr… Les autres devaient être occupés à jouer aux dés. Cet idiot pointa son visage juste derrière nos barreaux, grognant quelques paroles qui restèrent suspendues à ses lèvres. Car, au moment je me saisis d'un morceau de bois pointu et llui enfonçais dans la gorge le penchant suffisamment pour qu'il aille directement percer son crâne ou plutôt la masse immonde qui baignait à l'intérieur. L'elfe s'écroula, la tête dans une marre de sang. Il était mort.

Prends les clés et arme-toi, d'autres vont venir, lançais-je au gosse employant un ton anormalement neutre.
– Mais… Tu cherches vraiment à nous faire tuer ! s'écria le gamin qui venait de se redresser.
En tout cas, si tu ne fais rien, tu vas mourir. C'est une certitude, dis-je en posant mes mains sur la serrure afin de la faire fondre. Après vous.

Notre cellule était donc ouverte, le gamin se précipita sur le cadavre pour se saisir de son trousseau avant d'ouvrir les autres cages.

À droite après l'escalier, l'armurerie, soufflais-je à Owen tandis que la porte du couloir s'ouvrit sur un autre garde.

À ma vue, ce dernier se figea… Je ne lui laissait pas le temps de fuir. La seconde suivante, il était mort…






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Ally
Ven 29 Sep - 22:13

Owen
Atréis

J'ai 27 ans et je vis au cœur de la nation du feu, dans sa capitale,Gorgoroth. Dans la vie, je suis guerrier mais désormais esclave et je m'en sors tant bien que mal. Sinon, à cause de ma malchance, je suis célibataire, j’ai perdu celle que j’aimais et je le vis plutôt mal.


-Je m’appelle Owen.

Le guerrier, cette fois, fronce les sourcils, tandis que sa mâchoire se crispe. Non mais qu’est-ce qui lui prend de parler comme ça, de réagir de cette façon ? Il a été poli, il a même tenté de la soigner, il a pris sur lui pendant de longs jours et de longues nuits afin de n’être une gêne pour personne et il se voit accablé de reproches sans fondement ? Le sang bouillonnant du guerrier ne fait qu’un tour.

-Si tu étais séquestrée au milieu d’un nid d’immenses punaises à crocs bleus, tu chercherais à savoir si celle qui se rapproche de toi est plus gentille que les autres ?, grogne-t-il en approchant des barreaux de la cellule. Bien sûr que je me suis méfié. Bien sûr que j’ai gardé mes distances, n’importe qui d’un peu censé en aurait fait autant ! Toi aussi d’ailleurs, tu aurais agi de même si tu avais été entourée d’Humains qui te torturent de toutes les façons possibles pendant des mois.

Il secoue la tête, dépité.

-Je ne te déteste pas, et je ne cherche pas à t’utiliser, ça c’est toi qui le penses. C’est juste du bon sens que de s’entraider dans une situation pareille. Tu maîtrises le feu, moi les lames, ça te semble donc si suspect de vouloir survivre en utilisant toutes les ressources disponibles ? Quant au reste…Si tu ne donnes pas une chance au monde, il ne t’en donnera pas non plus, claque-t-il sèchement.

L’explosion du baquet ne fait que le mettre en alerte, pas contre elle mais contre tout ce qui pourrait approcher. Et il semble que le bruit ait attiré une proie qui s’écroule au sol, dans une flaque de son propre sang. Un garde. Exécuté par un geste rapide et précis de la fine main pâle de Morwen. Il sait que le temps est désormais compté. Il faut agir vite.
Le gamin approche à son tour et Owen lui lance les clés tandis que l’Elfe fait fondre la serrure, dans un retour de flamme salutaire ou…un chant du cygne flamboyant.

-Ouvre les cages, fais sortir le plus de monde possible, gamin.

Le guerrier traine la dépouille à l’intérieur de la cellule et s’empresse de lui voler ses habits. Des habits à peine trop grands, lui qui est d’une taille remarquable pour un humain. Dos tourné à Morwen, il ôte rapidement les guenilles qui le couvrent et enfilent un pantalon, des bottes, des habits de Garde Noir, qui lui rendent toute sa dignité. Il ajuste la longue lame du garde à son côté, une dague de l’autre, et il rejoint Morwen.
Tout cela en quelques secondes…Ainsi vêtu, il dégage une prestance toute autre, il a repris toute sa superbe, son assurance, on sent en lui l’homme de commandement, sûr de lui, de ses capacités et de son apparence toute en virilité tranquille.

-J’espère que tu ne m’en veux pas de porter ça mais je n’en pouvais plus de devoir constamment cacher ma nudité. On y va.

Il se fie à ses indications. Il sort de la cellule, le gamin ouvre des cages sur la gauche, libérant peu à peu quelques serviteurs en piteux état. Il fait des gestes en désignant ceux qui semblent les plus forts et dit, d’une voix sourde :

-Vous soutenez les plus faibles. Les plus rapides, ceux qui se sentent la force de se battre, vous venez avec moi.

Il pose un index sur sa bouche sèche et avance, rapide comme un ombre, alors qu’un deuxième garde s’effondre. La porte laissée ouverte par l’Elfe abattu par Morwen montre un escalier de pierre noire qui bifurque sur la droite. Aussitôt il s’y engouffre avant de percevoir le bruit de rires et de métal heurtant le sol. L’épée à la main, il fait un signe de l’autre demandant le silence avant d’aviser Morwen.

-A l’oreille, ils sont trois. Ils vont finir par remarquer la disparition des deux autres gardes. Je suis le seul à posséder une arme mais on a l’effet de surprise pour nous. Alors…ne leur laissez pas le temps d’appeler leur Feu, prononçant le dernier mot en langue Elfique, sans même s’en rendre compte.

Il lui sourit tranquillement et regarde ensuite les quatre autres esclaves libérés, prêts à en découdre tout en gardant une soigneuse distance vis-à-vis de Morwen. Puis, sans rien ajouter, il se rue dans la pièce en hurlant, à la manière d’un Sauvage du Nord, autant pour surprendre que déstabiliser. Qui pourrait penser qu’un esclave finirait par tenter l’impossible après tout ? Certainement pas les trois gardes qui jettent les cartes avec lesquelles ils étaient en train de jouer pour s’emparer de leurs armes posées dans un coin. Grâce à l’effet de surprise, Owen parvient à en tuer un d’un coup net et précis dans la gorge. Aussitôt, l’odeur âcre du sang se répand dans les lieux. Il s’ensuit un chaos indescriptible dans lequel les Humains se ruent comme des bêtes féroces sur leurs geôliers afin de les maîtriser et de les tuer. Il faudra toutefois la lame d’Owen pour en venir  à bout, après de longues secondes de combat intense.

A bout de souffle, il regarde les corps au sol et essuie le sang qui coule sur son visage, d’un revers de la main.

-Des blessés ? Morwen ?

Il la cherche du regard.

-ça va ? T’as rien ?
Arthécate
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Sam 30 Sep - 11:23

Morwen Garmorok
Je suis une elfe appartenant au peuple des Réprouvés. J'ai sans doute plus de 300 ans. Le temps n'a finalement d'importance que pour les humains pour qui il est compté.

Je vis à Gorgoroth, capitale de la nation du feu , royaume de mon père. Dans la vie, je suis une guerrière et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à mon père , je suis fiancée à Ilvir et je le vis plutôt mal.

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J’espère que tu ne m’en veux pas de porter ça mais je n’en pouvais plus de devoir constamment cacher ma nudité. On y va, me dit-il après avoir enfilé la tenue du garde.
Certainement pas, j'en avais même marre de devoir faire comme si je ne voyais rien, pouffais-je.

Force est d'avouer que ces humains avaient de sacrées tripes. Pris dans notre élan, ces derniers bougèrent vite, se saisissant de tout ce qui pouvait ressembler à une arme. Quand le deuxième garde s'écroula, je me baissais pour ramasser les dagues qu'il avait accroché à sa ceinture… Mes dagues… Quelle misérable vermine.

Ça, c'est à moi… grondais-je avant de lui donner un coup de pied.

Je laissais Owen passer devant et prendre la tête de notre petite mutinerie, curieuse de voir ce qu'il pouvait donner en pleine action. Il donna ses indications à ses hommes tandis que je soutenais Lili, lui demandant de rester bien à l'écart… La seconde suivante, Owen déboula dans la pièce en hurlant comme un sauvage surprenant ainsi la petite tablée d'incapables. Du menu fretin. Ils étaient même si lents que la mort les prit comme un souffle.

Je retirais ma lame de l'abdomen de l'un des gardes quand Owen s'enquit de mon état.

Baisse pas ta garde. Ceux-là ne sont que des jeunes… dis-je en me redressant. Je me demande où se trouvent leurs aînés…

Je me dirigeais vers la petite lucarne, celle qui donnait dans la cour… Tout semblait calme… Peut-être même un peu trop.

Pas de temps à perdre, l'armurerie.

Je conduisis tout ce petit monde jusqu'à la fameuse salle se trouvant juste un peu plus loin. Personne ne gardait jamais les lieux, les miens étant beaucoup trop confiant pour se montrer prévoyant. Nul ne chercherait à attaquer une cité se trouvant en terre morte. Le danger rôdait partout autour, plus encore au cœur même des remparts. J'ouvris la porte et les invitais à se servir…

Ne prenez rien de plus que ce que vous pouvez porter.

Quelques voix résonnaient dans la tour… Deux, peut-être trois… À première vue, ils n'étaient pas encore arrivés à la salle de garde. Il fallait donc agir avant qu'ils n'aient le temps de sonner l'alarme.

Owen, avec moi.

Cette fois, mieux valait se montrer discret. Je refermé la porte derrière les humains se trouvant dans la salle d'arme, leur faisant signe de rester silencieux. Ensuite, je me mis à raser les murs, indiquant à Owen de faire de même,jusqu'à un petit renfoncement … Les instrus passeraient forcément par là… Il faudrait donc faire vite.


Ally
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Ally
Sam 30 Sep - 22:47

Owen
Atréis

J'ai 27 ans et je vis au cœur de la nation du feu, dans sa capitale,Gorgoroth. Dans la vie, je suis guerrier mais désormais esclave et je m'en sors tant bien que mal. Sinon, à cause de ma malchance, je suis célibataire, j’ai perdu celle que j’aimais et je le vis plutôt mal.


Owen a un bref mouvement de la tête pour confirmer à Morwen qu’il ne compte en aucun cas baisser sa garde. Il n’en demeure pas moins un humain qui vient de fournir un effort violent après des jours de privation. Il lui faut des forces et son regard se pose sur le tonneau qui se dresse là, en dessous duquel se trouve un gobelet métal à moitié rempli de bière. Sur la table, il y a de la nourriture, du fromage, de la viande séchée, du pain ! Et ce pain n’a rien à voir avec celui qu’on leur jetait à travers les barreaux de leur cellule. Celui-ci est rond, frais, d’une étrange mie grisâtre, comme si la farine était de la cendre cuite. Peu importe. Il y a ici de quoi manger et il s’en empare pour commencer les distributions.

Il tend un gros morceau de pain à Lili, avec un sourire :

-Pour vous. Cachez ceci dans vos poches, où vous pouvez, parce que si on s’en sort, je ne sais pas quand on pourra trouver de quoi manger.

Il en distribue à tous, à Morwen également si elle en souhaite, et en garde une petite portion pour lui, une portion qu’il mange, les yeux clos, son estomac grondant comme un jour d’orage. Il complète le tout par une large rasade de bière, une bière forte qui lui chauffe le sang, le corps en entier. L’eau qui la compose lui fait un bien fou, il semble avoir repris de grandes forces en peu de temps…

-Si on veut qu’ils puissent avoir une chance, il faut leur donner à manger, explique-t-il à Morwen alors qu’elle évoque l’armurerie.

Le petit groupe se déplace en silence, à la suite de l’Elfe et de son acolyte humain. Ce dernier ne peut que se poser des questions : il est hautement étrange que personne ne songe à surveiller l’armurerie. Oui, certes, les Réprouvés n’ont, en théorie, aucun besoin d’armes blanches et, toujours en théorie, n’ont rien à redouter des autres peuples. Peut-être est-ce cette suffisance, cet orgueil, qui a éloigné les gardes d’une armurerie à deux pas des cachots. Quoiqu’il en soit, il surveille les opérations, conseillant à voix basse les armes en fonction de celui qui la portera puis se fige à l’entente de quelques voix dans les couloirs, des voix toutes proches.

En l’esprit d’Owen, les choses sont très claires : dès l’instant où l’alerte sera donnée, leurs chances seront petitement comptées. Il faut donc agir vite, en silence, comme les Ombres des cités du Sud dont on ne voit jamais le visage. Morwen est tapie dans un renfoncement du côté gauche du couloir, Owen est à l’exact opposé, la dague à la main, à attendre.

Tap…Tap…Tap…

Le bruit des bottes claquent au sol, ils sont deux.

Tap…Tap…Tap…

Un flot de chevelure argentée ondule juste devant lui, bientôt teintée d’une rivière de carmin. Avec la dextérité d’un assassin, la lame noire a sectionné la gorge sans qu’aucun cri n’ait le temps de se résonner dans le long couloir qui mène à la cour extérieure.

Comme pour effacer ses traces, il dépose la dépouille dans le renfoncement qu’il occupait quelques secondes auparavant. Morwen a elle aussi parfaitement frappé, sans que le moindre écho ne soit perceptible.

-Les Dieux sont avec nous.

Il regarde l’Elfe et lui sourit avant de faire un signe aux autres restés en retrait. Il se souvient du plan dessiné par Morwen quelques jours plus tôt. Il sait qu’au bout de ce couloir se trouve la sortie vers la cour extérieure, moins gardée. Cette cour, pavée d’obsidienne, est la dernière chose que voient les prisonniers qui atterrissent directement aux cachots. Au-delà de l’enceinte qui ceinture cette cour, il y a les vastes plaines désolées, la campagne de cendres, le territoire des Réprouvés. La liberté.

L’excitation du combat jumelée à la perspective d’une prochaine échappée lui fouette le sang.

-La nuit est tombée, murmure-t-il. Si nous tirons parti de l’obscurité, peut-être avons-nous une chance de sortir de cet endroit sans nous faire prendre. Existe-t-il un soupirail ? Une brèche dans l’enceinte ? Des égouts ? Quoi que ce soit qui nous permettrait de filer sans être vus ?, demande-t-il à voix basse.
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Arthécate
Dim 1 Oct - 13:09

Morwen Garmorok
Je suis une elfe appartenant au peuple des Réprouvés. J'ai sans doute plus de 300 ans. Le temps n'a finalement d'importance que pour les humains pour qui il est compté.

Je vis à Gorgoroth, capitale de la nation du feu , royaume de mon père. Dans la vie, je suis une guerrière et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à mon père , je suis fiancée à Ilvir et je le vis plutôt mal.

Informations supplémentaires ici.


Mangez vite dans ce cas, soufflais-je, impatiente. Ce serait quand même dommage que l'on nous tombe dessus pendant votre festin.

Je ne comprendrais jamais les humains et leur façon de voir le monde. Je ne les jugeais pas pour autant, malgré le ton que j'employais par habitude. Je savais qu'ils avaient été privés de tout pendant des mois… Voire même beaucoup plus. La part qu'Owen me tendit, je la donnais à Lili pour qu'elle puisse la garder de côté, pour plus tard. Je n'avais pas tant de besoin. Et puis… j'aimais mieux ne pas perdre plus de temps…

Heureusement, nous pûmes ensuite rejoindre l'armurerie sans encombre… Jusqu'à ce que les pas des gardes n'attirent notre attention.

Les Dieux sont avec nous. , me lança l'humain après que nous ayons déplacé les corps des elfes que nous venions de tuer.
Les tiens, peut-être… Le mien risque fort de me maudire pour ça…

Combien de mes frères avais-je tué pour libérer des humains ? Combien en tuerais-je encore pour cette même raison ? J'étais une traîtresse… Une ignoble parjure…

Les humains armés, nous pûmes ensuite sortir… Aux propos employés par Owen, je compris qu'il connaissait très mal les Réprouvés.

Nous sommes capables de voir dans le noir… l'obscurité ne nous cachera pas, lui dis-je avant d'emprunter un tout autre chemin, celui menant dans les anciennes cryptes du château.

Vous voyez cette grille ? dis-je en indiquant les barrières qui menaient vers un ancien souterrain. Attendez-moi ici…Elles ne peuvent s'ouvrir que grâce à un mécanisme se trouvant de l'autre côté.

Sauf que pour y accéder, il fallait passer par un chemin plus que dangereux. Avec ma capuche, je pouvais encore espérer rester discrète si jamais j'étais amenée à croiser l'un des miens… Mais certainement pas en étant accompagnée par une dizaine d'humains.

Sans attendre de réponse de leur part, je fis demi-tour, remontant ma capuche sur ma tête que je garderai baissée. Je connaissais les tours de rondes, si bien qu'il me fut aisé d'éviter les gardes en patrouille… En passant devant une tablée pleine de soldats, je pus entendre quelques bribes de conversation…Tenant ainsi le rôle principal de leurs petites histoires… Visiblement, il leur tardait de me voir mourir dans l'arène… Pfff.

Je bifurquais ensuite dans un couloir longeant le rempart nord, celui descendant vers les cryptes. Je ne rencontrais personne tant et si bien que je gagnais en confiance… Presque. Je retrouvais la bande d'humains derrière les fameuses grilles et leur fis signe de se préparer à courir. J'actionnais ensuite le mécanisme… Il s'agissait d'une vieille roue rouillée qui eut besoin de quelques coups pour se remettre à tourner. La grille s'ouvrit, mais pas entièrement. Je dus même mettre toutes mes forces pour maintenir le levier afin d'éviter qu'elle ne leur tombe dessus.

Vite, par là, dis-je en leur indiquant la direction à suivre. Je récupérais un vieux flambeau encore imbibé et l'allumais. Si moi je pouvais parfaitement me repérer dans l'obscurité, ce n'était pas leur cas.

Je les guidais donc le long d'un tunnel qui traversait toute la cité. Il s'agissait de l'un de ces souterrains que les anciens habitants avaient construit dans l'espoir de pouvoir fuir en cas d'attaque. Et aux vues du nombre de squelettes jonchant le sol, je compris que tous n'avaient pas pu fuir la dernière.

Au bout d'un temps interminable, nous nous retrouvâmes dans ce qui ressemblait fort à une grotte.

Vous pouvez souffler un peu… dis-je.

Ally
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Ally
Mer 25 Oct - 22:06

Owen
Atréis

J'ai 27 ans et je vis au cœur de la nation du feu, dans sa capitale,Gorgoroth. Dans la vie, je suis guerrier mais désormais esclave et je m'en sors tant bien que mal. Sinon, à cause de ma malchance, je suis célibataire, j’ai perdu celle que j’aimais et je le vis plutôt mal.

Alors…Ils voient parfaitement dans l’obscurité ? Owen plisse un bref instant les yeux tout en songeant à l’avantage tactique que cela représente pour les Réprouvés avant de se rappeler qu’il a passé les dernières nuits à remercier silencieusement les Dieux pour la relative pénombre qui régnait dans leur cellule. Il se remémore l’allusion que la Sombre a glissée alors qu’il revêtait – enfin – des habits dignes de ce nom…Une flamme de honte, un peu malaisante, teinte ses joues en songeant qu’il était pratiquement nu dans cette cage. Il lève alors les yeux au ciel en retenant un soupir. Elle a tout vu de lui ou presque, et tout ce qu’elle a pu distinguer a certainement du l’embarrasser elle aussi. Le guerrier ne se formaliserait certainement pas pour si peu s’il avait été enfermé en compagnie d’autres hommes. A la caserne, après tout, ils vivaient tous en communauté et aucun n’avait de secret pour l’autre. Ici…Enfin…Morwen est une dame, c’est complètement différent.

-Tu aurais pu me le dire…, bougonne-t-il dans sa barbe avant de la laisser s’éloigner alors qu’elle rabat sa capuche pour leur dégager le passage vers une sortie.

Le plan semble prometteur, une fuite rapide et discrète, pas de combat inutile, la perspective semble soulager les esclaves les plus faibles dont la vieille Lili qui s’est approchée d’Owen. Le guerrier croise le regard chargé d’inquiétude de l’ancienne servante et lui décoche un sourire doux.

-Tout va bien se passer, Dame Lili. Je suis certain qu’elle va y arriver, chuchote-t-il.

La servante ne répond rien, elle se contente d’opiner vaguement de la tête avant de se blottir contre Owen qui attend, sur le qui-vive. Lorsque la grille se soulève enfin, les plus jeunes et les plus rapides se précipitent vers l’ouverture et s’y engouffrent. Owen, lui, soulève Lili et la porte comme une princesse pour ne pas perdre de temps et pour ménager l’ancienne esclave. Il suit Morwen sans dire un mot, écoutant la grille se refermer derrière eux dans un léger grincement. Il n’y a pas eu de bruits, pas de mouvement ennemi, rien. En son cœur, une inquiétude point, alors que le groupe s’enfonce dans les souterrains, guidés par cette unique torche qui ne brûlera pas éternellement. Si Morwen connait cet endroit, il y a fort à parier que d’autres le connaissent aussi. D’autres qui ont un avantage tactique imparable : celui de voir parfaitement dans l’obscurité.

-On ne devrait pas rester ici trop longtemps, murmure-t-il à l’adresse de la Sombre.

L’endroit ne lui plaît pas. L’éclat de la torche ne lui permet pas de distinguer nettement les contours, les aspérités, les creux, il vacille souvent lorsque que ses bottes rencontrent un obstacle mais jamais il ne tombe, souple et alerte. De ce qu’il en perçoit, l’endroit est abominablement macabre, rempli de squelettes éternellement figés dans des positions de souffrance. D’horribles luttes ont eu lieu ici, des luttes, des massacres…Une odeur âcre, une odeur qui pique la gorge, flotte dans l’air, une fragrance de mort. Lili en a bien conscience parce qu’elle se blottit au plus près du large torse d’Owen qui affermit sa prise, inconsciemment.

Après ses scènes atroces, Owen perçoit une lueur bleuâtre, au milieu des ombres dansantes, une lueur qui attire un instant son attention. Un léger sourire étire ses lèvres, alors qu’il en reconnait la source.

-Morwen…Des russules bleues, regarde…

Les russules bleues sont luminescentes et on les retrouve dans toutes les contrées. Ce sont elles qui, à ce que l’on dit, éclairent les Elfes de la Terre logés à l’abri de la montagne millénaire, au beau milieu de grottes aménagées en exquises cités crépusculaires. La vue de ce minuscule champignon apporte une force nouvelle à Owen, un espoir. S’ils ne sont pas comestibles, cela signifie pourtant que la vie a tracé son chemin jusqu’ici, une vie connectée à tout ce qui se trouve ailleurs.  

Lorsqu’ils s’arrêtent enfin, après d’interminables minutes de marche quasi silencieuses, Owen dépose délicatement Lili contre un mur et se redresse pour observer l’endroit.

Il règne en cette grotte une douce chaleur, jumelée à une lueur bleue à l’intensité variable, tandis qu’une odeur étrange flotte dans l’air, une odeur troublée par les mouvements des autres humains qui tentent de reprendre leurs esprits, conscients d’avoir échappés, pour l’instant, à une mort atroce. Le guerrier observe attentivement les parois notant que certaines d’entre elles semblent avoir été sculptées il y a de cela des siècles, comme pour former une arche fantomatique. Il n’y a pas de bruit, rien, pas même un ruissellement d’eau alors qu’il a plu pendant des jours, là dehors. Il y a bien quelques racines mortes, ici et là, mais rien qui ne puisse nourrir un feu. Alors Owen approche Morwen.

-Tu devrais éteindre cette torche, on y voit suffisamment grâce à ces champignons. Nous en aurons besoin là dehors, tu ne crois pas ?

Il fait ensuite quelques pas en direction de ce qui semble être un nouveau tunnel et demande, en regardant distraitement les petits champignons :

-Comment te sens-tu ?

La question peut paraître totalement hors de propos, hors contexte, mais il semblait important à Owen de la lui poser. Après tout, pour elle aussi, il semble que cela soit les premiers instants de liberté. Ce sont des instants qui comptent.

-Tu venais souvent ici ?, demande-t-il de sa belle voix grave avant de la regarder, le plus tranquillement du monde.
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