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LE TEMPS D'UN RP

The Velvet Book (feat. Le groupe !)

Nemo
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NEMO
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Nemo
Mar 22 Nov - 17:48

Charlotte
Blackburn

J'ai 16 ans et je vis en Angleterre. Dans la vie, je suis en 11ème année à la Oxford Grammar School et je m'en sors plutôt bien. Grâce à ma chance de cinglée, je suis mariée au Diable et je le vis merveilleusement bien.

« Quand je passe dans une foule, la voix de mon meilleur ami et protecteur m’intime de me nourrir de ma peur pour la transformer en une force. Je ris, je danse, je chante. Les autres me prennent pour une folle, mais je me sens bien, protégée. Au moins, tous me fuient. C’est ennuyant de paraître saine d’esprit, non ? »
Une ombre passe sur mon visage quand j’aperçois une fille rousse s’amener vers moi tout en me regardant. Serait-ce elle, la nouvelle ? Mais pourquoi vient-elle ? Il me semble que tout en moi criait « ne vous approchez pas de moi, je suis beaucoup trop chelou pour votre bien-être ». Peut-être faudrait-il que je revoie mes bases.

Je saute sur le sol, quittant le banc que je prenais pour une estrade. Roisin est là, beaucoup trop près, avec un sourire collé au visage. C’est une gourgandine, elle se fiche de toi. Mes sourcils se froncent et mes bras se croisent sur ma poitrine. Je l’attends de pied ferme, celle-là. Je l’écoute se présenter fièrement et me rend compte que je viens de passer cinq minutes à massacrer son prénom devant toute une assemblée. Mon sourire réapparait sur mes lèvres quand je l’entends me rendre la pareille.

« C’est Charlotte, mais tu peux m’appeler Charline si tu veux, j’m’en tamponne. » Dis-je dans un éclat de rire un peu trop aigu.

Des cris atteignent mon attention : j’observe un attroupement vers le milieu du hall. Je me mets sur la pointe des pieds et tends la tête pour voir ce qu’il se passe. « On dirait que quelqu’un est en train de s’faire trucider. » Dis-je, placidement. Afin d’y voir plus clair, je grimpe une nouvelle fois sur mon estrade de tout-à-l’heure, en faisant signe à Roisin. « Monte, on y voit beaucoup mieux. » J’observe le jeune homme au sol se faire frapper par un autre. Faudrait lui crever les yeux et l’éventrer. « Si je pouvais, j’escaladerais le mur, puis le plafond, jusqu’au-dessus de ce débile. Je m’lâcherai sur lui et lui mangerais la gorge jusqu’à c’qu’il crève. » Je tourne mon regard vers Roisin en haussant les épaules. « Dommage que j’ai horreur des êtres humains, ils pourraient tous crever que ça m’ferait ni chaud ni froid ! » Je ris une nouvelle fois en tournoyant sur moi-même et manquant de tomber du banc.
Est-ce que je lui fais peur, maintenant ?
Mmh, peut-être, va savoir.
Tu peux pas me téléporter autre part, Lucy ? Je déteste être ici.
Seul le silence me répond. Je déteste quand il fait ça, me laisser seule dans la merde. Qu’est-ce que je suis sensé faire, moi ? Comme si j’avais envie de me coltiner une visite de ce lycée à la con…

Après la baston, un professeur arrive en emmenant les deux garçons par le col. J’observe rapidement qu’une fille brune les arrête en parlementant beaucoup trop bien pour mes oreilles. Je souffle en levant les yeux au ciel, je crois que je préférais quand l’action était là. Je lâche le spectacle et saute à nouveau du banc. Tout ça m’a bien ennuyée.
Je me triture les doigts derrière mon dos et me balance d’un pied sur l’autre sous le regard de la rousse. Cette fille m’angoisse.

« Bon, alors là c’est le hall. Y’a toujours du monde et ça pue la transpi’. Parfois y’a un peu d’action comme juste là, tu vois. Sinon c’est chiant. » Mon regard s’illumine. « OH ! Si, y’a un truc incroyable ici. C’est dehors, faut qu’tu vois ça. Amène-toi. » Je me transforme en Ficello et parviens à passer un amas de personne sans en toucher aucune, jusqu’enfin arriver à l’extérieur. Je ne vérifie pas que Roisin me suit et continue ma route vers la statue de la Vierge Marie au voile. Je la contemple, les yeux pleins d’étoiles. « Regarde Roisin, elle est incroyable. Toute son âme transpire la tristesse, j’trouve ça fascinant. Une fois, je l’ai vue pleurer… Ses larmes étaient noires, comme du charbon. » J’ouvre les bras de chaque côté de mon corps et trottine autour de la statue, jusqu’à en faire le tour. Tout ça sous les yeux de plusieurs personnes renouvelant leurs moqueries à mon égard. Je m’en fiche éperdument.

Mes yeux se posent sur le jeune homme victime de la bagarre d’il y a quelques minutes, qui erre à quelques mètres de nous. Je me stoppe et l’observe, la tête tournée de côté. Il semble chercher quelque chose et il n’a vraiment pas l’air dans son assiette. Je me dirige vers lui, les mains dans les poches de ma salopette. « Hey le guerrier, t’as l’air complètement perdu. Tu sais, c’est pas grave de s’faire marave, vaut mieux se relever et danser. » Je sors un paquet de bonbons de ma poche sans crier gare. « Tu veux un bonbon ? Ça te donnera de l’énergie pour buter du gros con ! » Sans attendre sa réponse, je pioche trois nounours en gélatine dans le paquet avant de les enfourner dans ma bouche.


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Nara
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Valise
Nara
Mar 29 Nov - 1:52

Roisin
Ó’Lain

J'ai 16 ans et je vis à Oxford, en Angleterre. Dans la vie, je suis à la Oxford Grammar School et je m'en sors a priori. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Je viens de Belfast, et je ne suis pas forcément très heureuse d'être séparée de ma famille, mais c'est un choix nécessaire pour mon futur.
Etre nouvelle ne m'effraie pas, même si ça ne m'enchante pas particulièrement non plus.
Je suis du genre à me révolter.
Je crois que j’ai déstabilisé la demoiselle face à moi. Est-ce qu’elle croyait m’impressionner ? Je n’en sais rien, mais je la trouve plutôt amusante, en fait. Et puis elle ne semble pas s’agacer que je me “trompe” de prénom, et je lui adresse un nouveau sourire, avant d’entendre des insultes, et surtout de voir un attroupement.

Je déteste les attroupements comme ceux-là, parce que je sais ce qu’ils veulent dire. C’est toujours pareil de toute manière, même dans ce genre d’établissement hyper huppé visiblement. Ca vaut bien la peine de venir ici, tiens…

Je tends le cou, j’hésite même à faire le bulldozer et me frayer un chemin jusqu’à l’altercation. Dans mon ancien collège, je fonçais dans le tas et les séparais, voire je prenais juste la défense de celui qui en avait besoin.

Non, je ne sais pas particulièrement me battre. Mais j’ai une grande gueule. Et puis taper dans le genou, finalement, c’est toujours une valeur sûre. Cependant j’ai promis de rester tranquille. Ca me démange.

Mais Charlotte me conseille de grimper avec elle, et je l’écoute. Avec un peu de hauteur, on a effectivement une vue plongeante, et je regarde la scène, concernée… Et surtout avec l’envie furieuse de rentrer dans ce type qui se croit malin. La remarque de ma camarade ne m'atteint même pas vraiment, et je hausse les épaules.

« Ce serait une façon de faire, c’est vrai… Mais lui péter un genou ce serait beaucoup plus simple. »

Sa remarque sur les humains me tire malgré tout un sourire et je lui jette un coup d’oeil en coin.

« Tu sais que tu fais partie des humains aussi ? Ca doit être bien casse-couille de devoir t’occuper de moi si tu les détestes autant. »

Oui, ça m’amuse et je suis à deux doigts d’être d’autant plus insupportable, mais… la bagarre m’importe davantage. Et voilà qu’un professeur arrive, et qu’une élève s’interpose… Bon, c’est déjà ça. Mon guide quitte le public, et je suis pour éviter d’être trop perdue, d’autant plus qu’elle a l’air particulièrement excitée de me montrer quelque chose.

Si elle se faufile entre les gens, je n’hésite pas à les pousser pour faire mon chemin. Rien de violent, je ne leur rentre pas dedans comme un taureau, hein ! Et finalement, elle m’amène devant la fameuse statue de l’établissement, que je trouve bizarre.

« Pleurer ? Des larmes noires ? C’est une statue, t’as de drôles d’hallus. »

Je hausse un sourcil, tourne un peu autour de la Vierge, qui dégage effectivement quelque chose de particulier. Quelque chose d’inquiétant, de gênant, de… Triste, oui.

Je m’apprête à poser une question, mais elle cesse de sautiller autour de sa statue adorée pour se diriger vers un garçon drôlement amoché, que je reconnais sans peine, et évidemment je suis Charlotte. Si elle l’accoste immédiatement, j’accompagne les paroles de ma camarade d’un sourire, et je me surprends même à hocher la tête.

« Je suis plutôt d’accord avec elle, en fait. Et visiblement, tu sais, vu comment t’as réagi face à ce gros débile. »

Je reconnais un peu difficilement le garçon qui m’a aidé à emménager, il a l’air plus renfermé - quoique après s’être pris une raclée c’est pas étonnant. Derrière moi, j’entends cependant la même voix que celle qui l’insultait devant tout le monde un peu plus tôt.

« T’as eu de la chance, clochard. »

Naturellement et le plus calmement du monde, je me retourne, et le dévisage.

« Tu feras gaffe t’as dû faire tomber ton courage quelque part, et ta dignité aussi. T’as l’air d’être monté en kit, mon pote, attention. Ca peut être utile, des fois. Te faire botter le cul par une fille ça te ferait mal, je pense. »

Je lui offre un sourire insolent, et glisse à Mason et Charlotte en secouant doucement la tête :

« Vous en avez beaucoup des comme ça ? Vous êtes sûrs que c’est une école d’élites ? »
LarkoDim
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LarkoDim
Dim 11 Déc - 16:20

Jaxon Baxter
J'ai 15 ans et je vis à Oxford, au Royaume-Uni. Dans la vie, je suis étudiant en 10ème année et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma maladresse, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

There and back again
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(The Ballad of Bull – Sabaton ; 2014)

Écossais de naissance, son accent ressort quand il s’énerve ¤ Patient, trop patient ¤ Généreux et naïf, il se fait souvent avoir, mais ne semble pas perdre son sourire pour autant ¤ Adore les câlins ¤ Est inscrit dans le club de chorale et de jeu d’échec ¤ C’est un campagnard bon vivant pur jus ¤ Trop honnête pour son bien ¤ Maladroit ¤

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Il fallait s’y attendre. L’attroupement se forme vers le groupe des plus âgés, au loin. Il y a des bousculades, il y a une des filles qui se met en travers. Tu voudrais aller dans l’autre sens pour ne pas être témoin, mais le mouvement de masse te fait avancer vers eux, indéniablement. Tu es donc contraint d’être témoin de tout ça. Tu observes le petit groupe, à la fois craintif et admiratif de la manière dont ils se sont débarrassés des gros bras. Tu couines en te triturant les doigts, incapable de détourner ton regard de tout ça, suivant ensuite du regard la bande à Thomas en train de partir la queue entre les jambes.

La présence du professeur sur les lieux a dû pas mal aider à dissiper cette soudaine tension aussi. Certains de tes camarades râlent, ayant loupé le moment de leur vie pour voir une vraie bagarre, d’autre s’en vont sans demander leur reste, heureux de ne pas avoir à être mêlé à tout ça. Tu ne bouges pas, écoutant attentivement les discussions autour, n’arrivant plus à te mouvoir, pris de panique dans le flot continue humain. La masse des élèves qui ne te dépasse pas, qui doivent redresser la tête pour croiser ton regard.

Et puis, dans un instant étrange, une pause soudaine du temps, tu peux respirer.

Tu ne sens plus le poids de la foule. Tu peux alors de nouveau avancer et ne te rend compte qu’après-coup t’être rapproché du groupe à l’origine de tout ça. Tu déglutis un peu, face à eux. Tu ne sais pas comment ni pourquoi tu te retrouves avec eux, dans leur cercle. Un intrus parmi les parias, un grain de sable dans un engrenage déjà bien huilé. Tu ouvres la bouche, tendant de dire quelque chose, mais tu n’y arrives pas. Les mots n’arrivent pas, les mots se bloquent dans la gorge et tu te contentes de lever la main, la secouant dans un bonjour maladroit.

C’est quoi la suite maintenant ?
Houmous
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HOUMOUS
Houmous
Sam 17 Déc - 8:08
Maintenant que l’agitation s’est dissipée, le petit groupe se trouve graduellement esseulé au milieu du hall. Comme la première bagarre est terminée, personne n’est réellement intéressé par ce qui peut s’ensuivre. Les autres élèves sont partis vaquer à leurs occupations aux quatre coins de l’école et les professeurs sont déjà occupés à régler des problèmes liés à l’arrivée des nouveaux petits et grands dans l’internat. Mais malgré tout, la situation ne semble pas s’être complètement résolue pour tous. Si Sybil et Roisin ont la satisfaction d’avoir pu agir dans le sens de ce qui est juste pour elles et que Charlotte a trouvé de quoi se divertir, les deux autres n’ont pas l’air complètement à l’aise. Jaxon, le premier, est arrivé gauchement face aux autres sans savoir quoi dire. Le malaise commence d’ailleurs à se faire sentir comme les regards se posent sur son visage mutique en décomposition. Mais il se brise bientôt sur la voix excédée de Mason.
 
- Ils m'ont volé mon putain de sac ! commence-t-il à gueuler, faisant peu de cas des convenances à l’œuvre entre les murs de l’institution ancienne.

 
Un regard à gauche et à droite suffit à voir qu’effectivement, aucune affaire ne reste dans le grand hall. Le sol en damier calcaire et ardoise ne reflète que sa déception et son trouble, sous l’œil patient d’une caméra de surveillance. Il soupire et tape du pied en tournant encore et encore dans la pièce, trop nerveux pour une simple blague alors qu’il était plein de contenance quelques instants plus tôt. Il ne semble pas réellement chercher de l’aide mais plutôt bouillir de colère. Il n’écoute pas ce qu’on lui dit. Rapidement, une élève un peu plus vieille aux longs cheveux blonds et d’attitude timide arrive à son contact.
 
- Heu… Mason ? J’ai tout vu, c’est un des amis de Thomas et Charles qui t’a volé ton sac. Ils trainent vers le gymnase le plus souvent si tu veux aller le récupérer, déclare-t-elle avec la voix qui tremble un peu, mal assurée.
 
Sur ceux, Mason s’en va en courant. Elle le regarde faire et se tourne vers le reste du groupe avec un léger sourire avant de tourner les talons pour repartir d’où que ce soit qu’elle puisse venir. Tous ceux qui la regardent remarquent qu’elle porte une broche très travaillée en forme de papillon bleu céruléen dans les cheveux. Aucun d’entre eux ne la connait.

Une dizaine de minutes plus tard, sur la piste offerte par l’élève inconnue, le groupe arrive derrière le couvert d’épais buissons et de l’ancien gymnase. L’isolement et l’abandon du bâtiment ont permis à la bande de Thomas de s’installer tranquillement. Les élèves ont trop peur d’en parler à des surveillants à cause des répercussions possibles et les profs n’ont que faire de comment les élèves usent de leur temps. En arrivant sur leur territoire, le groupe est virtuellement seul…
 
Une fenêtre sale et brisée d’une dépendance isolée laisse filtrer la lumière du dehors et les rires du dedans. La discrétion ne semble pas être la principale préoccupation des occupants de la petite bâtisse au bord du lac. Lorsqu’on entre par la double porte laissée ouverte, on découvre un intérieur réhabilité comme ci comme ça. Deux vieux et larges canapés sont installés avec plusieurs matelas de sport empilés et abimés en guise de table au milieu d’équipements sportifs vétustes. Mais la première chose qui frappe en entrant, c’est bien l’odeur de tabac froid. A peine a-t-on le temps de le remarquer que la petite dizaine d’élèves qui occupent les lieux se taisent d’un coup en toisant les intrus. Il y a bien sûr Thomas et sa petite bande mais aussi quelques filles de bonne famille et de réputation studieuse. Pas plus inquiet que ça, Thomas esquisse un rictus narquois en regardant Mason droit dans les yeux.
 
- Bah alors, Mason ? T’as oublié quelque chose ? Tu as besoin de te prendre encore deux ou trois droites pour te remettre les idées en place ? suggère-t-il sans sembler plus énervé que ça.


The Velvet Book (feat. Le groupe !) - Page 2 1653241536-6The Velvet Book (feat. Le groupe !) - Page 2 1653241536-1The Velvet Book (feat. Le groupe !) - Page 2 1653241207-8
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Dim 18 Déc - 16:39

Jaxon Baxter
J'ai 15 ans et je vis à Oxford, au Royaume-Uni. Dans la vie, je suis étudiant en 10ème année et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma maladresse, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

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Les mots ne sont pas sortis de ta bouche que tous s’agitent de nouveau. Tu sursautes presque quand tu entends Mason qui hurle qu’il lui manque son sac. Tu grimaces un peu, serrant tes doigts que tu tritures depuis le début. Tu trouves cela injuste, soudainement. Pourquoi avoir fait ça ? Il le méritait ? Tu ne sais pas. Personne n’a le temps de réagir qu’une élève vous dit qu’ils sont dans le gymnase. Le groupe ne réfléchit pas, autant que l’impulsivité de ton camarade, vous vous dirigez directement sur le chemin. Tu n’as même pas le réflexe de prendre le temps d’observer celle qui vous a averti qu’elle repart déjà.

Il ne faut pas beaucoup de temps pour arriver à cet endroit qui te donne déjà froid dans le dos. Suivant le jeune garçon de près, tu grimaces d’un coup en sentant cette maudite odeur de tabac froid. Tu tousses un peu et grognes un peu. Tu détestes ce maudit parfum familier. Tu te redresses alors que tu es dans le dos du brun, face à la dizaine d’élèves. Tu serres les poings quand Thomas ouvre la bouche. Tu voudrais faire face… Mais comment peux-tu agir ? Prenant le peu de courage que tu as dans tes mains, tu te mets devant, comme pour protéger ton groupe et tentes, de ta petite voix :

- Ex… sez... moi… je..

Mais on ne t’entend pas. On t’observe plutôt comme un espèce de phénomène de foire, toi qui es là, à protéger sans le vouloir un garçon que tu ne connais même pas. Tu déglutis, mais ne bouges pas. Tu restes devant, tel un bouclier humain, dépassant tes camarades d’une tête.
Nara
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Nara
Dim 18 Déc - 20:43

Roisin
Ó’Lain

J'ai 16 ans et je vis à Oxford, en Angleterre. Dans la vie, je suis à la Oxford Grammar School et je m'en sors a priori. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Je viens de Belfast, et je ne suis pas forcément très heureuse d'être séparée de ma famille, mais c'est un choix nécessaire pour mon futur.
Etre nouvelle ne m'effraie pas, même si ça ne m'enchante pas particulièrement non plus.
Je suis du genre à me révolter.
Soudain, le pauvre Mason, qui en a déjà pris un sacré coup, se rend compte qu’il s’est fait voler son sac. Je serre un peu les dents, je supporte assez mal les injustices et ces têtes de cons battent des records.

Alors évidemment, quand une demoiselle nous indique où ils sont partis, je prends note de leur prénoms dans un coin de ma tête, remercie la dame au papillon bleu et me mets à courir dans la même direction que le petit groupe. Je sais pas où il est, ce gymnase.

En tout cas, c’est un bon premier jour.

On arrive devant le lieu et j’avoue que je ne pensais pas à un bâtiment abandonné. Je ne peux m’empêcher de sourire subrepticement.

« C’est marrant ça ressemble aux endroits où je retrouvais mon père des fois. »

Ouais, parfois les réunions se font dans des genres de squats. Parfois il vaut mieux passer pour des toxicos que pour une organisation para-militaire.

On arrive dans un genre de salon de fortune aménagé et je sens une poussée d’énervement m’animer. Ils se croient malins et ça me gonfle. En voyant que la perche qui nous accompagne peine à parler, je ne réfléchis pas et fait ce que je fais de mieux : m’attirer des ennuis.

Je jette innocemment un regard circulaire à la salle puis plonge mon regard dans celui qui vient de s’adresser à Mason, le fixe. J’ai repéré un sac non loin de nous, près d’un mec assis, et m’y dirige, avec de la provocation dans le regard. D’un geste rapide je l’attrape et recule vers le groupe.

« C’est son sac ou pas ? »

Le type assis, qui faisait partie du groupe de ceux qui observaient leur copain casser la figure de Mason, essaie de le rattraper et me fusille du regard. Je m’en fiche royalement.

« Mais de quoi tu parles toi ? On l’a pas, son sac ! » s’offusque-t-il, agacé.

Mon regard se porte sur lui et je m’approche d’une fenêtre cassée, et ouvre le sac.

« Oh, la belle trousse… » Je la jette dehors. « Oups, quelle maladroite… Roh, les beaux cahiers tout neufs ! »

En fait, même si c’est pas eux, ils le méritent quand même.
Ismerie
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Ismerie
Lun 19 Déc - 21:23

Sybil
Burton

J'ai 17 ans et je vis à Oxford, en Angleterre. Dans la vie, je suis lycéenne et je m'en sors bien. Sinon, grâce à mes parents, je suis célibataire et je le vis plutôt mi-figue mi-raisin parce que Thomas il est beau mais il n'a pas de thunes.

-Un peu snobe mais surtout la tête dans les livres
-Adore les lettres classiques et les poètes morts
-Philosophe la vie comme si personne ne la comprenait
-N'utilise que des insultes shakespeariennes
-Héritière d'une grande compagnie familiale
-Amoureuse d'un pauvre
Elle avait espéré que toute cette histoire se terminerait aussi vite qu'elle avait commencé, ou que sa suite ne la regarderait pas. Mais non, de nouveaux problèmes entrèrent en scène, le même groupe de bullies, pour les même têtes à claques. Sybil ne réfléchit pas lorsqu'elle aperçut ce gars, Mason apparemment, accourir à la recherche du sac qu'on lui avait subtilisé. La jeune fille ne tenta pas d'interroger cette fille qui l'avait renseigné, car ce fut lorsqu'il aperçut d'autres élèves qu'elle ne connaissait que de vue se lancer à la poursuite du jeune homme qu'elle en fit de même. Elle n'allait pas aider ce garçon une fois et le laisser se débrouiller la seconde d'après, son sens de l'honneur l'encourageait à terminer ce qui avait été commencé.

Après s'être épuisée totalement dans sa course, elle arriva avec les autres élèves dans ce bâtiment abandonné qui ne lui inspirait véritablement pas confiance, c'était probablement le genre d'endroits dans lesquels ont retrouvait des restes humains ou des seringues de drogue. La vision de l'intérieur dégoûta la jeune fille habituée à plus luxueux, un tel niveau de crasse et de détérioration lui faisaient presque soulever le cœur. Elle remarqua immédiatement les filles en compagnie du fameux Thomas et de ses potes sans doute tout aussi énervants qu'il ne l'était.

Entourée d'un géant mutique et d'une fille qui semblait vouloir faire dégénérer rapidement la situation alors qu'elle était à peine arrivée sur les lieux, Sybil se dit qu'il était temps d'agir avant que d'autres de ses camarades présents n'enveniment la situation. Elle ne les connaissait pas, et c'était bien ce qui lui faisait peur.

-On nous a dit que le sac était ici, honnêtement, nous sommes peut-être jeunes mais je pense que des soi disant caïds n'ont pas envie d'être vus comme des voleurs de sac, ça ferait peur à personne

Elle détourna son regard en direction de ces filles de bonne famille, sortit son portable de sa poche et pris la meilleure photo possible d'elles en compagnie de leurs mauvaises fréquentations.

-Et vous, vous n'avez certainement pas envie qu'on sache, et surtout pas vos parents, avec qui vous traînez, alors donnez-nous les infos dont on a besoin et je ne diffuserai pas cette photo

Mais apparemment, sa brillante idée n'eut pas le résultat escompté. Oh non. Car à la place d'être effrayées, les filles firent preuve d'une colère que Sybil n'avait pas planifiée.

-Tu crois qu'on va vraiment tomber dans le piège ?! Si tu fais ça, on saura que t'étais là aussi, ta réputation sera ruinée également, ou on fera en sorte que ce soit le cas !

Complètement sonnée par le fait que son coup de maître se révélait être plutôt un coup d'épée dans l'eau, Sybil, également un peu effrayée par la réaction si colérique des filles, et surtout honteuse d'avoir été humiliée ainsi alors qu'elle avait pensé avoir trouvé la solution miracle, se plaça immédiatement derrière l'élève le plus robuste afin de se protéger du groupe... et des regards qui pourraient la juger.
Espérons que les autres allaient mieux se débrouiller.
Pyramid Rouge
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Préférence de jeu : Les deux
PYRAMID ROUGE
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Pyramid Rouge
Jeu 22 Déc - 23:46

Mason
Henley

J'ai 16 ans et je vis à Oxford,en Angleterre. Dans la vie, je suis en 11ème année et je m'en sors moyennement. Sinon, grâce à ma réputation, je suis célibataire et je le vis plutôt sans affect.

Les rumeurs qui courent sur lui:
-Toute sa famille  est en prison.
-Sa mère est une prostitué.
-Son père  est un tueur et un violeur.
-Son frère s'est fait viré de l'école après avoir mis le feu en salle de sport.
-Son frère est un voleur.
- C’est un psychopathe qui ramasse des animaux morts sur la route.
-Il est le mac de sa mère.
-Il a passé l'été en maison de correction
-Pour 10 livre il dépucèle n'importe qui fille comme garçon...
-Il se douche a la piscine municipale
 Heureusement que le professeur était arrivé. Ca  c’est ce Mason ne dira jamais. Le bide en vrac le visage en flamme il le sentait palpiter comme son propre cœur. Évidemment le prof ne fais aucune distinction et ça en arrache un énième soupire souriant de haine du dindon de la farce. Mais alors qu’il s’apprêtait à ramasser son sac juste pour s’en aller cette fille dans laquelle il était rentré avait pris sa défense et ça avait été un succès. La foule se dissipa et elle lui tendit le livre avec des petits yeux aussi gentils que ses mots. On lui faisait jamais de cadeau et en général quand on parlait de cadeau chez lui ça signifiait plus un poing dans la figure qu’autre chose, alors il n’aimait pas vraiment ça. Ce geste emprunt de gentillesse il l’aurait paré sans difficulté d’ordinaire mais aujourd’hui il n’arrive pas à détacher ses yeux du livre et il l’accepte avec un petit sourire et des gribouillis dans l’estomac. Il grimaça un peu et grinça un merci ému des dents. Il se repris l’instant d’après.

- Merci pour les autres je veux dire…

Dit-il confus et menteur. Les yeux fuyant il commençait à chercher son sac pour partir au plus vite revenir l’ombre qui rase les couloirs, seulement, impossible de remettre la main sur le sac. Partout il regarde il scrute le sol le souffle court. Rien que d’imaginer qu’il l’a perdue, qu’on lui à volé ou peut importe quoi il en est malade… En fait tout la peine de se lever chaque matin pour aller travailler avec peine pour payer une parcelle de normalité dans son quotidien venait d’être réduit à néant. Lui qui pensait pouvoir être tranquille pendant au moins deux mois, loin des obligations de s’épuiser à travailler à coté de ses études. Y’avait rien de plus intense que cette colère là, celle ou on entend même pas vraiment la voix de ceux qui nous entourent… Il les avaient vus venir vers lui lui tendre la main avec une parole sympathique mais la haine était tellement plus intense qu’il n’avait même pas franchement réagis que par un rire nerveux. Le genre de rire triste empli d’une rage profonde. Quelques minutes de plus et il aurait pu pleurer sur place.

Quand la blonde ouvre la bouche il n’a pas terminé de l’écouter qu’il se jette dans la gueule du loup, seulement une fois sur place il est surpris de voir qu’avant de pouvoir décrocher un mot il n’est pas seul. Tenant toujours le livre qu’on lui avait offert il s’arrête un instant pour les observer le défendre. Le grand costaud semble prêt à ne laisser personne être blessé mais n’arrive pas à parler, la rouquine s’enflamme sans peur et la petite défenderesse tente d’user une nouvelle fois de son intellect. Seul Charlotte reste observatrice. Il est étonné qu'elle soit là mais ça le fait sourire. Voyant leurs tentatives échouer, il ne veux pas leur causer d'ennuis, alors il s’avance un peu et regarde Thomas dans les yeux, il à l’air sincère sous ses ecchymoses faciales.

- Autrefois on était amis Thomas… Pourquoi tu cherche à ce point à me nuire ? J’t’en pris… juste rend moi mon sac…J’ai pas envie de me battre avec toi.

Tout à coup l’ambiance se coupe devant cette nouvelle qui semble en étonner plus d’un. Tout le monde regarde alors Thomas l’imaginant déjà rire en traitant Mason de bouffon et pourtant ses yeux son bas et il semble sincèrement sérieux.

- Je l’ai pas ton sac… Dit-il en soupirant. Maintenant s’te plait barre toi…  

Sa voix et son regard sont sincères, il le sait. Se souvenir de leur amitié lui redonne des aigreur d’estomac… Mason balaye la pièce du regard et fais signe à ce qui semble être ses nouveaux acolytes de partir. Le mec qui s’est fait balancer ses affaires par la fenêtre semble vénère et récupère ce qu’il reste de ses affaires avant de fulminer à l’idée de devoir aller les chercher.
En quittant le lieu Mason à l’air toujours gris, il se dit que ça y est c’est foutus qu’il ne récupérera jamais son sac sa paye et le cadeau… Mais alors qu’il  est de nouveau dehors la tension redescend un peu et il repense à la fille à la barrette bleu.

- Rah…mais  évidemment c’est l’autre fille…

Soupirant assez agacé de s’être fait avoir par une vieille ruse d’accusation, Mason ne demande pas son reste et essaye de rejoindre la vie scolaire se demandant si les autres allait toujours chercher à l’aider ou non. Même si il était touché qu’ils soient venus l’aider il n’allait pas leur montrer de si tôt. De toute façon ils allaient surement le laisser tomber à un moment ou l’autre… Marchant vers là ou elle leur avait donné la fausse information, il s’empressa de demander à une élève qui semblait attendre depuis tout a l’heure sur un banc.

- Salut, excuse moi de te déranger mais t’aurais pas vu ou allait la fille avec la barrette bleue, celle qui nous à parlé y’a même pas 10 minutes. Faudrait que je la remercie.

Il précise car il sait pertinemment que sinon on le fera passer pour un détraquer qui frappe les filles ou ce genre de conneries... La fille semble avoir des hauts le cœur à ce que Mason lui parle et répond d'un petit air hautain.

- Je suis pas sûre que de parler à des délinquant comme toi m’aide beaucoup socialement…

Levant les yeux au ciel, il resta là devant elle en croisant les bras pour bien lui montrer qu’il ne partirait pas sans réponses.

- Répond à ma question et t’aura plus jamais à me parler.

Elle soupira.

- Elle est aller à la bibliothèque il me semble. Mais si elle y est plus c’est pas ma faute et compte pas sur moi pour t’aider à nouveau…

- Ca j’avais bien compris...

La fille quitta son banc pour aller s’asseoir vers un autre.

Houmous
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Région : Grand Est
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Univers fétiche : Fantastique, SF
Préférence de jeu : Homme
HOUMOUS
Houmous
Sam 24 Déc - 11:53
Musique d'ambiance:

La bibliothèque de l’école était, pour ainsi dire, un endroit étrange. Anciennement une chapelle catholique aux nombreux vitraux, elle s’étendait sur deux paliers, désormais, pour mieux profiter de l’amplitude des lieux. Les édifices de bois qui avaient été construits dans ce but avaient été faits spécialement pour l’occasion, dans la région. Le style n’en jouissait pas pour autant du moindre raffinement et pourtant, avec les siècles et l’usure graduelle, les escaliers en spirales, les planchers grinçants et les chaises scolaires et inconfortables avaient acquis une aura certaine. Les étagères s’y étendaient jusqu’au plafond, débordantes de volumes soigneusement entassés pendant des décennies et irrémédiablement poussiéreux. En dépit du calme absolu qui régnait, lire dans ces lieux était un exercice éreintant. Pour une raison ou une autre, lors de la désacralisation de ce lieu de culte, la direction de l’école avait choisi de ne pas se débarrasser des vitraux complexes et allégoriques qui ornaient les murs. Ainsi, la lumière y circulait autant que possible, c’est-à-dire peu.
 
Malgré tout, ce qui faisait réellement que les élèves ne s’attardaient que rarement dans la bibliothèque, c’était son ambiance. La pénombre quasi permanente, été comme hiver, n’était que difficilement réprimée par des lampes de bureau d’un style ancien et austère qu’on retrouvait ça et là. Leur faible lumière orangée ne luttait pas vraiment contre les teintes écarlates, boisées, pourpres ou même azurées. Au printemps, cette inquiétante symphonie des couleurs pouvait occasionner des sentiments contraires à ceux qui s’y risquaient : une tristesse intense face à une comédie, la joie des pires tragédies historiques et tantôt le plaisir, tantôt la frustration devant les matières de l’esprit. A l’automne, lorsque les nuits rallongées se faisaient bien obscure, c’était d’angoissants ténèbres ambiants qui venaient se masser autour des livres, leur faisant adopter un amer parfum d’horreur et de décrépitude. Les mots se devinaient dans l’ombre, se mettant à chanter leurs terribles mélopées, et chaque page tournée paraissait approcher le lecteur un peu plus d’un abysse inextricable.
 
Lorsque Mason poussa la porte, la sérénité habituelle de la bibliothèque se trouva troublée par le raclement sur le pas, au sol. Une vague raisonnante, digne des acoustiques des temples, leur parut en écho. En temps normal, la vieille Agatha, seule à savoir s’orienter dans les déluges d’ouvrages, leur aurait dit de faire moins de bruit. Elle n’était pas à son poste et, à en juger par les faibles bruits de pas entre les rayonnages, devait être affairée au classement dont seule elle avait le secret. Les recherches dans la bibliothèque avaient quelque chose d’inquiétant. Rien n’était certain quant à la présence de la fille mystérieuse qu’ils avaient rencontré auparavant, et pourtant, il y avait tout de même ce parfum de sûreté à chaque pas. L’instinct avait pris le relais sur la conscience.
 
Baigné dans une lueur bleutée d’un vitrail au motif d’une figure biblique qui porte une coupe dans une main levée et une tablette d’argile dans un bras baissé, un livre est posé sur un unique bureau. Juste à côté git au sol un sac à dos simple et entrouvert. Bien sûr, la joie gagne tout à chacun qui s’approche, le sac contenant bel et bien les affaires de Mason. Pourtant, la curiosité de Charlotte la pousse à jeter un œil au livre laissé pour compte. Ainsi lit-elle, amusée :

Elle vit qu’ils étaient cinq, prêts à braver l’obligation et l’interdiction.
Alors, Elle s’adressa à eux pour tester leur résolution :
Je suis la Guide et la Perdition. Vous êtes sous mon règne et obéirez mes préceptes.
Car il en fut toujours ainsi et qu’il en sera toujours de même.
 
Tout à coup, le livre se délite de lui-même. Les feuilles s’envolent en tous sens, éprises de liberté et plus nombreuses que l’épaisseur du bouquin ne l’aurait laissé entendre. Et bientôt, la tornade qui les anime entoure tout le groupe. La bibliothèque n’existe plus, le sac disparu n’est plus un problème et le vent ne faiblit pas. Les feuilles tournent et tournent encore et encore jusqu’à disparaitre comme si elles n’avaient jamais existé. Pourtant, la bibliothèque n’est plus. L’école n’est plus. La lumière n’est plus. Tout ce qui existe autour n’est qu’une vaste étendue cyclopéenne. S’il y a un plafond, il est bien trop lointain pour que l’œil le découvre.
  
Le sol est fait de dalles de marbre abimées. Tout autour, on retrouve de faibles lueurs offertes par des torches attachées aux derniers piliers qui ne se sont pas encore effondrés. L’un d’entre eux est réduit à l’état de gravas, aux pieds du groupe. La torche qu’il supportait repose au sol, brûlant encore fièrement. Comme une vague à l’âme, la réalisation arrive que ce paysage a déjà été visité la nuit dernière, en rêves. La manière dont ce mystérieux environnement s'est mu en cauchemar leur échappe mais le sentiment se transmet par un jeu de regard que l'inquiétude monte. Pour ne rien arranger, un claquement presque mécanique s’il était plus régulier, commence à raisonner. Un bruit de frottement le suit de près...


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Nemo
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NEMO
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Nemo
Mer 28 Déc - 17:26

Charlotte
Blackburn

J'ai 16 ans et je vis en Angleterre. Dans la vie, je suis en 11ème année à la Oxford Grammar School et je m'en sors plutôt bien. Grâce à ma chance de cinglée, je suis mariée au Diable et je le vis merveilleusement bien.

« Quand je passe dans une foule, la voix de mon meilleur ami et protecteur m’intime de me nourrir de ma peur pour la transformer en une force. Je ris, je danse, je chante. Les autres me prennent pour une folle, mais je me sens bien, protégée. Au moins, tous me fuient. C’est ennuyant de paraître saine d’esprit, non ? »
La suite ne fut qu’un entremêlas de situations fortement cocasses : de la perte d’un sac à une blondasse se foutant ouvertement de leur gueule en passant par Roisin qui prend le temps de sortir tout le matériel du sac d’un pauvre garçon qui n’a rien demandé. C’était à mourir de rire ! Pour ma part, je n’ai fait que suivre le petit groupe, légèrement en retrait en riant et tournoyant sur moi-même. Je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai décidé de rester avec eux… Comme si je sentais qu’il allait se passer quelque chose d’extraordinaire et qu’il fallait que je sois présente, à tout prix. Et après tout, mon job ici était de faire visiter le campus à la jolie rousse.

Quand nous arrivons dans la bibliothèque, mon cœur s’enflamme. Elle est immense, vieille et incroyablement effrayante. J’adore. Je ne peux d’ailleurs m’empêcher de clamer mes louanges à cette salle à voix haute. Est-il possible de déménager ici, entre deux chaises grinçantes ? Nous avançons vers un bureau de bois à côté duquel trône le sac tant espéré. Mais… Mon attention se porte sur tout autre chose. Je bondis de joie quand je vois le vieux livre poussiéreux baignant dans une lumière bleutée. « Lucyyyyyy, mon diable, regarde : il m’appelle ! C’est fou. » Je m’y approche et le feuillette, émerveillée. Je m’arrête sur une page cornée et lis le texte en diagonale dans ma tête. Je sautille sur place en poussant des petits cris d’excitation quand je comprends qu’il s’agit d’une incantation. Sans attendre davantage, je la lis à haute voix, clairement. Peut-être vais-je enfin avoir des pouvoirs et rencontrer mon époux tant espéré ?

L’exaltation était tellement incomparable que je crois m’évanouir pendant quelques secondes. Mon cœur bat à tout rompre quand le monde autour de nous se modifie. Je tente d’attraper au vol quelques feuilles volantes du livre, en vain. J’entends Lucy chanter et s’exciter lui aussi. « Vais-je enfin te voir, mon tendre aimé ? Aaaaah montre-toi Lucy que l’on fasse un enfant ici-même !! » Ma voix se décompose entre de l’appréhension et de l’impatience. Je tombe à genoux devant les autres et prie, joignant mes mains, remerciant tous les dieux et diables de l’univers. Enfin me voilà dans mon véritable monde, celui qui m’appartiens : les Enfers !

Ma prière fut de courte durée. Un bruit de frottement étrange et un claquement me glacent le sang. Je fais signe aux autres de se taire. « C’est sans doute un monstre ! Bougez pas, je vais l’accueillir à coups de roche dans sa tronche ! » Je ris légèrement mais mes paroles ne sont que murmures. Je m’empare d’une pierre et poursuis ma route au sol. Je vais de piliers en piliers, vers le bruit effrayant. J’ai peur. J’adore ça.
Lucy, où es-tu ? T’es jamais là quand il le faut. Dis-moi ce que je dois faire !
Arrivée à quelques mètres du bruit, je penche la tête et découvre avec stupeur le monstre en question.
Un serpent écaillé de noir et de rouge rôde non loin d’ici. Il est tellement énorme que sa queue est invisible, ses yeux perçants sont rouge sang. Il s’approche dangereusement du groupe. Serait-ce Lucy ?
Mais non, idiote. Tu crois vraiment que je ressemble à ça ?  
Je hausse les épaules. Ça m’aurait bien plu, un serpent pour mari.

Sans le lâcher du regard, je vise la tête pointue de l’immense serpent et tire sans manquer de tirer la langue pour y mettre davantage d’énergie. Je me cache directement après, un sourire de folie traversant mon visage. Est-ce qu’il est mort ? Mais le son de la pierre se répercutant sur le sol m’annonce le contraire : je l’ai complètement raté, et j’ai sans aucun doute attiré son attention. Quand je jette à nouveau un coup d’œil vers lui, je sursaute en criant. Son œil était planté dans le mien.
Je vais crever.


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