Qui aurait pu croire que monter dans un bateau de croisière partant du port de Miami à destination de l’Argentine allait modifier pour de bon plusieurs centaines de vies ? Alors que l’Azura navigue tranquillement à la sortie du port, une tempête se déclenche soudainement. À 13h40, les côtes n’ont plus aucun signal de l’Azura, son dernier signe de vie le signalant à vingt kilomètres des Bahamas, au beau milieu du Triangle des Bermudes. Ils étaient 103 sur le bateau, seul 8 ont survécu. Mais où sont-ils ? Vont-ils être secouru ?
Contexte provenant de l'animation La Lotterie
Vous pouvez retrouver mes personnages ici, n'hésitez pas à m'envoyer un petit message si jamais l'un d'eux vous attire ~ Mes recherches et toutes les infos qui vont avec : ici ~
La douce mélodie des vagues me réveille d’un sommeil étrange, peuplé de cris et de secousses. Je n’ai plus aucune idée de ce qu’il s’est passé. J’ouvre les paupières : je suis allongé à plat ventre sur du sable fin, arrosé au rythme des vagues. J’ai la bouche pâteuse et une grosse douleur au niveau de la cuisse droite. Où étais-je ? À quand remonte mon dernier souvenir ? Mon cerveau est encore trop liquide pour réfléchir à quoique ce soit. Je mets quelques minutes à finalement relever ma tête et tenter de redresser mon corps. Le ciel est très bleu, et tout est comme si la lumière était infiniment blanche.
Les cris me parviennent enfin, et je sors brutalement de ma léthargie. J’accours vers le hurlement aussi rapidement que mes jambes douloureuses me l’autorisent et je découvre une femme coincée sous une grosse plaque de métal. Son visage saigne et elle a l’air complétement effrayée. Sans attendre, je place mes mains au niveau de ses aisselles et la tire comme je peux, en vain. Elle ne bouge pas : la plaque de métal est beaucoup trop lourde. Je tourne sur moi-même, tentant de trouver une autre personne qui serait en capacité de m’aider. J’aperçois un homme musclé au loin, complètement perdu.
« EEEEEH ! VENEZ M’AIDER ! »
Je m’étouffe dans ma voix qui ne porte absolument pas. Je tente de lui faire des signes mais il semble complètement hermétique à mes appels. Ne voyant aucune autre personne aux alentours, je m’approche de la femme qui semble souffrir le martyre.
« Je reviens tout de suite, j’vais chercher de l’aide. »
Tout en continuant de faire des signes et crier à l’aide à l’encontre de l’homme, je me dirige en boîtant vers lui. Arrivant à sa hauteur, je le prends par l’épaule.
« - Venez m’aider, vite, une femme est coincée sous une plaque. - Qu’est-ce que c’est qu’ce bordel ? - Je sais pas, je me souviens de rien, j’ai le cerveau en compote. Venez, elle a l’air de vraiment souffrir. »
Il me suit à contre cœur vers l’armature en métal. Alors que je le mets en charge de soulever le piège, je m’apprête à tirer la femme rapidement avant que l’homme ne lâche le poids. Tout se passe comme prévu, mais les jambes de la pauvre femme sont assez abîmées.
« - Ça va aller… Vous seriez pas médecin par hasard, non ? - Non. »
Je fronce les sourcils devant le manque d’empathie de l’homme, m’assois dans le sable et enfonce ma tête dans mes paumes. Que s’est-il passé ? Ai-je bu au point de ne me souvenir de rien ?
« ’Vaudrait mieux faire sortir les corps de l’eau, ils vont attirer les bêtes. »
Les corps ? Mes yeux se posent sur le rivage, sur les vagues qui vont et viennent. Ce ne sont pas des bouées ni des animaux. Ce sont des corps sans vie, secoués au rythme de l’océan et ramenés sur la plage avec le courant. Des dizaines et des dizaines de corps sans vie. Mais que diable s’est-il passé ?
Vous pouvez retrouver mes personnages ici, n'hésitez pas à m'envoyer un petit message si jamais l'un d'eux vous attire ~ Mes recherches et toutes les infos qui vont avec : ici ~
J'ai 42 ans et je vis à Los Angeles, en Californie, USA. Dans la vie, je suis une pianiste renommée et je m'en sors extrêmement bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis divorcée et un véritable cœur d'artichaut, ce que je vis très mal. elle vient d'une riche famille anglaise, mais n'y a jamais trouvé sa place. après avoir subi des persécutions psychologiques par sa famille durant des années, elle a fini par partir, a coupé les ponts avec eux, a changé de continent et a refait sa vie loin d'eux. artiste dans l'âme, Helena touche à tout mais c'est la musique qui la transporte réellement, et elle a donc décidé d'en faire son métier. tombant facilement amoureuse, elle s'est mariée trois fois mais toutes ses relations se sont soldées par un échec. elle préfère d'ailleurs ne pas garder contact avec ses ex, car elle est incapable de passer du stade de l'amour à celui de l'amitié. Au fond, elle les aime toujours un peu, quelque part dans son cœur trop grand pour ce monde cruel.
Le noir. Un total blackout. Puis soudainement, Helena se relève en inspirant bruyamment, comme si elle venait de retrouver son souffle après une longue période à être en apnée. Ouvrant de grands yeux écarquillés, elle se rend compte que ce n’est en fait que la réalité. Allongée sur le sable, la quarantenaire sent la panique arrivée alors qu’elle se rend peu à peu compte que ses muscles sont tellement meurtris qu’elle peine à se mouvoir. A-t-elle quelque chose de cassé ? Elle espère de tout cœur être saine, à défaut être vraiment sauf. En effet, des bribes de mémoire commencent à lui revenir violemment par flashs. Elle se revoit ainsi sur le paquebot, à déjeuner en compagnie du commandant après avoir diverti les autres passagers pendant qu’ils se restauraient. Mais aux sons de la mélodie, du calme posé et ambiant de la salle de réception se mêle désormais des souvenirs d’être dans la mer et de se débattre pour garder la tête hors de l’eau. En revanche, impossible de se remémorer dans quelle circonstance elle s’est retrouvée là. Accident ? Intempérie ? Mauvaise manœuvre ? Helena est incapable de se souvenir si oui ou non, il y a eu une quelconque tempête ou si ce... naufrage ? vient d’ailleurs. Son cerveau cherche peut-être à la protéger, mais ça ne fait que l’angoisser davantage. Puis se pose finalement une des questions les plus importantes à ce moment précis : est-elle la seule à s’être échouée ici ? Elle ne sait même pas s’il s’agit d’une île ou d’un continent, encore moins si c’est habité. Sa seule certitude, c’est que son stress est en train de monter en flèche, et qu’elle n’a aucun médicament à porter de main.
Complètement déboussolée et courbaturée de partout, Helena finit par réussir à se lever au bout de quelques efforts. D’abord, elle ne voit personne et sent sa panique s’accroître. Quand tout à coup, Ô miracle ! elle entend des voix. Il n’y a plus qu’à espérer que ce n’est pas son esprit qui lui joue des tours. Parce que très clairement, elle ne survivra jamais sur ce caillou si elle y est seule. Alors non, la quarantenaire rassemble ses maigres forces et prend la direction des voix. Au détour de plusieurs arbres, toujours sur la plage, Helena aperçoit une personne debout, regardant, à ce qu’elle croit, l’horizon, tandis qu’une autre est assise et qu’une autre encore est manifestement préoccupée par ses jambes. « Ohé ! » appelle-t-elle à plusieurs reprises, tout en faisant de grands signes avec ses bras. Mais les personnes regardent toutes dans la même direction ce qui, par mimétisme, l’a fait se retourner vers les vagues à son tour. Elle s’arrête alors avec effroi tendit qu’un cri silencieux se coince dans sa gorge. Sous le choc, elle se tétanise. Des corps sans vie s’étendant sur une bonne partie de la plage. Comment a-t-elle fait pour ne pas s’en rendre compte avant ? Paralysée par cette vision cauchemardesque pourtant bien réelle, Helena ne parvient pas à détourner le regard de ce funeste spectacle. Les cadavres sont là, ballotés au gré de la houle. Ce qui la marque surtout, ce sont les cheveux. Ils ondulent délicatement et poétiquement en suivant le tempo régulier de l’onde turquoise. Au bout de quelques minutes ou de quelques secondes qui lui paraissent être une éternité, Helena finit par regarder à nouveau en direction des autres survivants. Doit-elle vraiment aller les trouver ? L’espace d’un instant, la pianiste est prise d’un doute. Ne serait-ce pas plus prudent d’attendre de voir s’ils sont gentils et non malintentionnés ? Puis ce malaise se dissipe et Helena secoue la tête. Ce n’est pas le moment de céder à la paranoïa. De toute façon, elle est incapable de vivre seule, alors la compagnie d’inconnus sera toujours mieux que le silence et le froid glaciale de la solitude. Reprenant sa marche, la pianiste ne peut s’empêcher de jeter des coups d’œil à la plage. Quoi qu’il se soit passé, elle espère que ce n’est qu’un horrible cauchemar dont elle va bientôt se réveiller.
« Excusez-moi ! Vous étiez sur l’Azura vous-aussi !? » s’enquiert-elle une fois que les autres se sont retournés vers elle, conscients de sa présence. S’arrêtant à proximité d’eux, elle peut les dévisager discrètement. Avec un peu de chance, elle en reconnaîtra certains. Elle vit ainsi un homme aux allures inquiétantes qui la mit aussitôt mal à l'aise, un autre qui semblait fatigué mais pour qui son petit cœur fragile rata un battement, et une jeune fille qu'elle avait déjà vu et dont elle se souvenait tout particulièrement, car elle avait côtoyé ce genre de princesse insupportable dans son ancienne vie. Son regard se porta ensuite sur les jambes de cette dernière. Manifestement, elle avait souffert de différents débris du paquebot plus qu'eux. Elle n'osa pourtant pas lui proposer son aide, et ses iris se posèrent sur le seul qui lui inspirait confiance. « Je m'appelle Helena, j'étais pianiste sur le bateau. Quelqu'un sait ce qu'il s'est passé ? » Une question certes légitime, mais dont elle savait déjà connaitre la réponse. La quarantenaire préférait cependant continuer de nier l'évidence et de s'accrocher à la moindre molécule d'espoir, aussi stupide que cela puisse paraître.
She had always wanted words, she loved them ; grew up on them. Words gave her clarity, brought reason, shape. ♛ by wiise
Alors que mon sommeil était bercé par le rythme des vagues, je me réveille soudainement. Mon regard fixe le ciel bleu et je tente de me souvenir où je suis avant de regarder les alentours. Me suis-je endormie dans la piscine de l’hôtel ? Suis-je allée à la plage ? Non… Alors qu’est-ce que je fabrique dans l’eau ? Habillée en plus ? Je me redresse légèrement mais tombe à la renverse dans l’océan glacé. Si je n’étais pas bien réveillée, me voilà maintenant complètement revigorée. Je remonte à la surface et tente de m’accrocher à ce que je trouve autour de moi dans un mouvement de panique. Mon bras touche quelque chose de mou et plutôt chaud en comparaison à l’eau. Quand je me retourne, la vision d’horreur me noie encore plus. Un homme, sans vie. Il flotte sur le ventre, sa chemise ouverte s’éparpillant tout autour de lui. Sans crier à l’aide, je me reprends et trouve enfin quelque chose sur lequel me tenir. Une sorte de planche en bois. À quelques dizaines de mètres, j’aperçois des personnes sur la plage, criant ou courant dans tous les sens. Tout en ramant avec mes bras jusqu’à la côte, j’observe les vagues. Autour de moi, je remarque avec dégoût que l’homme en chemise n’est clairement pas le seul à ne pas avoir survécu. Mais survécu à quoi d’ailleurs ? Le dernier souvenir que j’ai remonte sur le bateau de croisière, assise au bar à discuter avec le barman. Je crois que j’allais faire une bêtise, en passant. D’un côté, heureusement que cette catastrophe est arrivée. Je n’ai aucun souvenir du naufrage en lui-même.
J’arrive finalement sur la plage, un peu essoufflée. Je rejoins les autres en évitant tout contact visuel avec la mort qui recouvre le sable. Deux hommes et deux femmes sont présents. Nous ne sommes que cinq à avoir survécu ? Quel enfer. L’une des deux femmes semble beaucoup souffrir. J’entends d’ailleurs de loin l’homme barbu demander à l’autre s’il n’est pas médecin, ce qu’il répond par la négative. J’attends de les rejoindre pour me proposer.
Moi j’suis pas médecin mais je fais des études dans c’domaine là. J’peux jeter un œil.
Mon esprit est si déraisonné que je n’ai même pas pris la peine d’enfiler mon masque joyeux et aimable. J’hausse les épaules en me disant que, de toute manière, personne n’allait me juger à cet instant précis. Pour le moment, je reste la fille mal lunée parce qu’elle vient de vivre quelque chose de terrible. Personne ne fera la différence avec mon véritable ressenti, qui est d’envier les morts de ce naufrage. Je m’accroupis devant la jeune femme brune et, sans douceur aucune, j’arrache le tissu qu’il reste autour de sa jambe endolorie. Je masse l’endroit en me fichant éperdument de la douleur qu’elle peut ressentir. C’est mal barré pour elle.
C’est pas cassé, mais par contre l’os est bien fêlé. Il faudrait lui mettre une sorte d’attelle. Avec des branches et des lianes, ou… j’en sais rien. En tout cas si elle reste là comme ça, c’est fini pour elle.
Je la vois du coin de l’œil tomber à la renverse en entendant mes paroles. L’homme barbu semble également être sous le choc et je l’observe partir en courant vers les quelques broussailles pour construire une attelle. Mon travail terminé, je me détourne complètement de la femme et l’oublie carrément. Avant que je n’arrive et propose mon aide, la femme blonde a posé une question à laquelle personne n’a répondu. En réalité je m’en fous. Mais je dois m’efforcer de ne pas passer pour une personne détestable, surtout dans ce genre de conditions.
J’étais sur l’Azura moi aussi. J’m’en souviens pas mais il s’est échoué, c’est sûr. L’épave doit être au fond de l’eau maintenant.
Je la regarde en penchant la tête sur le côté. Je me souviens d’elle.
On s’est croisé déjà, j’étais au bar, je vous ai demandé si vous pouviez jouer un morceau de Chopin. J’sais pas si j’avais le droit d’ailleurs, je m’suis pas gênée.
À ce moment tout ce qui m’importait était la bulle que j’étais en train de forger autour de moi. Tandis que l’on discute, j’observe l’homme qui était assis ramasser les corps sans vie et les mettre en tas, loin de l’eau. Je me demande pourquoi il fait ça, tout seul. Qu’on laisse ces pauvres âmes s’évader en paix, s’il vous plait.
Vous pouvez retrouver mes personnages ici, n'hésitez pas à m'envoyer un petit message si jamais l'un d'eux vous attire ~ Mes recherches et toutes les infos qui vont avec : ici ~
J'ai 26 ans ans et je vis un peu partout, aux USA. Dans la vie, j'enchaîne les petits boulots et je m'en sors correctement. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. il a vécu dans une caravane jusqu'au divorce de ses parents, lorsqu'il avait 13 ans. habitué à vivre proche de la nature et à être toujours en mouvement, c'est un style de vie qu'il a continué de suivre. ni ambitieux ni matérialiste, il réinvestie tout l'argent qu'il gagne pour partir toujours plus loin. romantique dans l'âme, il aimerait trouver une partenaire qui aurait la même envie de voyager que lui.
Les rayons du soleil caressaient son visage, tandis qu’il était doucement bercé par les vagues. Un moment de tranquillité et de détente comme il les aimait. Rien d’extravagant. Juste un tête-à-tête entre lui et la nature. James songea qu’il devrait s’acheter un bateau un jour, pour connaître cette sensation qu’il appréciait tant, et parce que ça lui permettrait de voyager à travers les cinq continents. Les petites merveilles de la vie qui pouvaient sembler insignifiantes aux autres lui étaient si précieuses... Comme ses parents avant lui, il possédait une âme de hippie. Il aimait le calme, sa liberté et la nature. Et le rock aussi. Autour d’un feu sur la plage, avec des cocktails et de belles filles en bikini. Mais ça, c’était une autre histoire. Balloté par les flots, James finit par comprendre que, premièrement il s’était endormi à son travail et que ça ne lui ressemblait pas, deuxièmement que tout était étrangement silencieux autour de lui en dehors du cri de quelques mouettes, et troisièmement que quelque-chose de visqueux lui coulait le long de la tempe. Ouvrant légèrement ses paupières, il resta à s’habituer à la luminosité, avant que ses synapses et ses connexions cérébrales ne se rebranchent. Alors des flashs commencèrent à émerger dans son esprit. Des hurlements, des gens courant dans tous les sens, le bateau qui flanche, ses efforts pour rester debout et évacuer au mieux les passagers... Mais ensuite, plus rien. Que s’était-il passé ? Vu sa blessure à la tête et les quelques écorchures qui lui barraient certains membres, il avait dû se cogner ou se débattre avec quelque-chose ou... avec quelqu’un. S’appuyant sur ses bras pour se relever, il réalisa vite que sa situation était précaire lorsqu’il manqua tomber de son radeau de fortune, une porte. Désormais assis et cherchant à rester en équilibre, il regarda autour de lui.
Il y avait une île à une centaine de brasses et des corps inertes plein l’océan. Sous le choc, James mit un moment à réaliser et à décider quoi faire. C’est alors qu’il aperçut un homme qu’il reconnut instantanément à quelques mètres de lui. L’équipage était vaste mais ils avaient sympathisé avant le départ, alors que le paquebot était encore à quai et qu’on terminait les derniers préparatifs. « Hé ! Travis ?! Travis ! » Le père de famille avait le haut du corps reposant sur un bout du bateau et les jambes dans l’eau. Impossible de dire s’il était encore vivant mais vu sa position, il n’avait pas l’air de s’être noyé. Se jetant littéralement à l’eau, James nagea jusqu’à lui et, une fois à portée, vérifia son pouls. Il respirait encore, même si ce n’était que légèrement. Le globe-trotter tenta de le réveiller une nouvelle fois. « Hé, Travis. Tu m’entends ? » Doucement, ce dernier ouvrit les yeux. Un sourire soulagé et heureux s’étira alors sur le visage du vingtenaire. Il avait l’air plus secoué que lui, mais le principal était qu’il soit encore parmi les vivants ! « Punaise tu m’as filé une de ces frousses ! » s’exclama-t-il, James sachant que Travis était papa. « Viens, y a une île plus loin, faut qu’on la rejoigne. Avec de la chance, on n’est pas les seuls... » Le barman n’acheva pas sa phrase lorsqu’il se rendit compte du mot qu’il allait prononcer. Survivants. Le choc de ce mot fut plus violent que son observation de tout à l’heure. Peut-être parce que son cerveau commençait à mieux comprendre la situation et tout ce que cela impliquait ?
Au bout d’un moment qui sembla avoir duré une éternité, James et Travis atteignirent la plage. Ils ne virent personnes d’autres mis-à-part une collègue. « Euh... Josie ? » demanda le globe-trotter après avoir repris sa respiration et s’être assuré que son ami allait bien. Car il n’était pas sûr ni de son prénom ni de l’attitude à adopter après ce qu’il venait de se passer, et se passait encore d’ailleurs, mais c’est naturellement qu’il tentait de rassembler les survivants de ce naufrage. Parce qu’évidemment, il ne pouvait s’agir que de cela. Pas la peine de sortir d’une grande école pour comprendre ce qui était en train de leur arriver. « Oh ! Salut ! Mon Dieu que je suis soulagée de ne pas être la seule à avoir réussi à nager jusque-là ! Encore que je croie qu’il y en a d’autres qui ont atterri de l’autre côté de l’île. » James fut pris d’espoir à ses paroles. « Il y a d’autres survivants ? Il faut qu’on les rejoigne. » décida le brun, se disant qu’à plusieurs ils auraient plus de chance de survie. Car il avait beau être solitaire et débrouillard, il n’était pas stupide pour autant. Il savait parfaitement que cette situation requerrait de la solidarité et une véritable entraide pour pouvoir espérer quitter cet endroit le plus vite possible ou, à défaut, pour monter un village capable de tenir en autarcie en attendant les secours. Parce qu’ils allaient forcément venir. Un paquebot de croisière qui disparaît comme ça, tout les médias allaient en parler. D’ailleurs, peut-être que les autorités étaient déjà au courant et recherchaient déjà la zone de naufrage. Il n’y avait plus qu’à croiser les doigts. « Oui, on peut faire ça. Venez, suivez-moi alors. » Le trio se mit finalement en route, chacun essayant de se rappeler précisément les évènements qui avaient précédé leur réveil trempé et salé. Néanmoins, personne n’avait de souvenirs précis. Peut-être à cause du choc... Pourtant James pressentait que c’était dû à autre chose, sans pouvoir parvenir à mettre le doigt dessus. Peu importe, il y verra sûrement plus clair plus tard. Pour l’heure, il ne se rendait pas encore complètement compte de la situation. « Bonjour, on est soulagé de voir qu’on n’est pas les seuls rescapés. » commença James une fois qu’ils eurent retrouvés l’autre groupe composé de trois femmes et de deux hommes. Apercevant d’abord la jeune miss blessée, il remarqua l’état de sa jambe et un homme lui placé une sorte d’atèle fait avec du bois ramassé à proximité. Un peu plus loin, il reconnut une jeune femme rousse et eut un autre flash. Il discutait avec elle juste avant le drame. Avait-elle des souvenirs plus précis que les siens ? Est-ce que qui que ce soit se souvenait de quelque chose de précis tout court, d’ailleurs ? « Je me souviens de vous. » dit-il posément, comme une évidence, alors qu’il fixait ses iris azurs sur la lycéenne.
She had always wanted words, she loved them ; grew up on them. Words gave her clarity, brought reason, shape. ♛ by wiise