La situation Portland, Oregon, année 2095. Progressivement, on aura vu des espèces animalières disparaître. Des catastrophes naturelles, catastrophes nucléaires, on a vu des maladies être soignées, et d'autres ravager des populations entières. La planète s'est lentement détraquée, et certains pays ont été rayés de la carte en raison du réchauffement climatique. Les humains ont causé leur propre perte, trop concentrés sur les étoiles et sur leur porte monnaie plutôt que sur leur environnement, et ce sont les enfants des générations précédentes qui en paient le prix. Depuis quinze ans environs, l'air est devenu difficilement respirable dans les rues, et la guerre a pris une ampleur mondiale. On ne se bat cependant plus pour une idéologie ou pour gouverner un pays. Les gens se battent pour survivre, pour trouver un abri où dormir, trouver un endroit où manger. Des petits groupes de survivants se forment, se liguent, partagent leurs savoir faire entre eux pour être plus forts. D'autres pillent et tuent pour s'approprier les biens des plus faibles, solution de facilité. Bienvenue sur Terre, à l'aube du 22ème siècle. Une terre ravagée et anéantie par nul autre que l'humain lui-même.
Et sur cette terre, une jeune fille de 19 ans vient de perdre sa mère, et sa blessure, si elle n'est pas rapidement soignée, risque de la condamner également.
J'ai 19 ans et je viens de Portland, Oregon. Dans la vie, je suis une gamine qui survit comme elle peut et je m'en sors pas trop mal, jusque récemment. Sinon, grâce à ma situation actuelle bien pourrie, je suis célibataire et je le vis plutôt pas du tout, pas le temps d'y penser.
Elle a perdu son père très jeune, tombé malade quand elle était bébé. Reena a grandi avec sa mère, elle a pratiquement toujours connu le monde tel qu'il est aujourd'hui, n'ayant que peu de souvenirs de "l'avant", elle était trop jeune. Sa mère a été tuée par une bande de pillards il y a trois jours. Blessée à la jambe droite, elle a réussi à s'enfuir in extremis, sans provisions ni trousse de soins.
Et comment ça se passe, maintenant ? Je pensais pas tenir si longtemps, à vraie dire. Si je n'ai pas trop perdu mes comptes entre mes phases d'inconscience, ça va faire trois jours que je suis comme ça. Un bandage de fortune enroulé autour de la plaie sanguinolente de ma cuisse, à errer d'un bâtiment désaffecté à un autre, cherchant un abri où je peux respirer à peu près correctement pour dormir. Perchée sous les ponts, aussi, c'est pas trop mal quand j'arrive pas à trouver un arbre. Ma mère aimait me parler des arbres, qui étaient bien plus nombreux selon elle quand elle était plus jeune, et encore plus nombreux selon sa mère à elle. Perchée dans le creux d'un pont qui devait probablement servir d'évacuation des égouts à une certaine époque révolue - à quoi bon évacuer les ordures aujourd'hui, il y en a partout - je me met à divaguer, ma jambe allongée devant moi, tête adossée en arrière, appuyée contre le mur. J'aurais voulu avoir un jardin, un vrai comme on voyait grâce à la réalité virtuelle. De l'herbe verte, quelques arbres, un sapin peut-être, une balançoire ou j'aurais été, demandant à mon père de me pousser. J'aurais voulu m'allonger dehors et regarder ces étoiles qu'on ne voit pratiquement plus, même dans les villes les plus "retirées" des Etats Unis, comme en Arizona, ou en Louisiane. Toutes ces choses que je n'ai jamais pu voir qu'au travers des récits qu'on m'en a fait depuis mon enfance. J'ai jamais eu l'espoir que ça m'arrive un jour, à vraie dire, je ne suis pas folle, et je sais que même sans cette blessure, je vivais une lente agonie. Au final, peut-être que ces types là m'ont fait un cadeau, j'aurais dû les laisser m'achever, j'aurais eu la paix, enfin. Ma jambe me lance, et je grimace, réprime un gémissement de douleur. Pelotonnée dans l'ombre, je ferme les yeux, mon sac à dos serré dans mes bras, pratiquement vide. Une bouteille d'eau pratiquement vide, une tablette déchargée, un masque pour couvrir mon visage quand l'air devient vraiment trop irrespirable, en cas de forte chaleur. Aujourd'hui, il pleut, j'ai de la chance. J'aime la pluie, son bruit régulier, la fraîcheur qu'elle apporte. Ça me donne envie de dormir, juste .. juste encore un peu.
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Lun 27 Fév - 1:23
Théodor Wolfe
J'ai 26 ans et je vis à Portland, Oregon. Dans la vie, je suis un survivant et je m'en sors plutôt bien vu les circonstances. Sinon, grâce à ma malchance, je suis veuf et je le vis plutôt pas bien.
Tu places ton sac-à-dos correctement avant de t'avancer dans cette allée. Ton objectif aujourd'hui est de trouver de la nourriture et un peu d'eau. Cette tâche est devenue de plus en plus compliqué, tout était pillé, il n'y avait plus rien dehors. Tu as vécu dans ce monde en ruine depuis une dizaine d'années et rien ne va dans le bon sens. Toi qui aurais coupé ta main en disant que tout allait redevenir comme avant, tu te trompais. En même temps, avant, tu n'étais qu'un adolescent inconscient de ce qu'il se passait vraiment. Le monde se mourrait et vous ne pouviez plus rien y faire. L'être humain avait mené à sa perte et alors qu'ils cherchaient des solutions aujourd'hui, ils se foutaient un doigt dans l'oeil. La solution vous est passée sous le nez, la solution était de faire des efforts des années plus tôt et non maintenant, alors que la fin approchait. La fin était là. Vous la viviez. Du moins, ceux toujours en vie vivaient ce que tout le monde avait semé. Ils s'entre-tuent, ils volent, ils montrent qu'au final, sans règles, nous ne sommes que des sauvages. Certains ont encore du mal à cette nouvelle vie, d'autres s'y sont si bien fait qu'ils feraient tout pour survivre sans même froncer du sourcil. Et tu mentiras pas en disant que tu ne te rapproches pas du deuxième groupe. T'es à deux doigts d'en faire partie, mais tu prends pas plaisir à survivre, t'as encore un esprit sain, au fond. Les rues sont désertes, les déchets sont étalés sur le sol et des nuages de fumées sortent de nulle part. Le ciel est gris, aujourd'hui. Il pleut. Il pleut très fort. C'est un avantage pour toi, tu veux de l'eau. Et l'eau, elle est venue à toi. Tu sais qu'au camp, ils feront ce qu'ils ont à faire en voyant de l'eau. Alors, tu ne t'en préoccupes plus et tu vas seulement chercher de la nourriture. Tu ne te casses pas la tête. De plus, tu as un mauvais pré-sentiment, c'est pas sécurisé dehors, dans les rues, dans la nature. Tu ne sais pas qui tu vas croiser, tu ne sais pas si tu vas souffler ton dernier souffle aujourd'hui. Ta vie est devenue un vrai jeu de hasard et le pire dans tout cela, c'est que tu n'as pas eu le choix. Personne ne l'a eu. On sait pas comment on va mourir, on sait pas si on va se faire tuer ou si c'est la nature qui va nous abattre. Car désormais, tout est dangereux. Même cette foutue nature. Crack. Tu tournes ta tête vers le bruit et décides de ne pas chercher plus longtemps. Tu ne comptes pas risquer ta vie et te battre aujourd'hui. Tu n'as pas la force, à vrai dire. Tu vas donc te cacher. Tu trouves un pont, tu te caches derrière celui-ci. Tu as bien peur de ne pas avoir le temps de trouver une autre cachette. Un pont. Seulement, tu as une surprise. Du moins, tu penses en avoir une. La pluie te rend la tâche difficile, tu ne sais pas si c'est un tas de déchet ou une personne, plus loin. Tu tends la corde de ton arc et tu t'avances vers les encombres, doucement, sans faire de bruit. Tu étires la corde en plissant des yeux, tu es prêt à laisser la flèche faire son boulot, là, maintenant. Prêt à tirer au hasard, aveuglé par les gouttes d'eau et la brume. Tu n'as pas eu le courage. Tu as entendu un gémissement, tu as vu le sang sur ses mains et sa jambe. Tu as compris qu'elle s'était faite avoir par ces sauvages et tu as grimacé. Elle semblait vraiment arrangée. Tu gardes ton arc en avant, car au fond, c'est peut-être un piège. « Psst. Toi. Réveille-toi. » Elle semble jeune, innocente. Les apparences sont trompeuses. « Maintenant. » Le son de ta voix sonne stricte, froid. Tu n'es pas là pour blaguer, ni pour te faire tuer. Qui sait, peut-être que ce sont ces amis qui ont causés le bruit, peut-être qu'ils arrivent et que c'est la fin pour toi. Tu as peur, tout le monde aurait eu peur dans un monde comme celui-ci. Et quand tu as peur, t'es quelqu'un d'autre, Théo.
J'ai 19 ans et je viens de Portland, Oregon. Dans la vie, je suis une gamine qui survit comme elle peut et je m'en sors pas trop mal, jusque récemment. Sinon, grâce à ma situation actuelle bien pourrie, je suis célibataire et je le vis plutôt pas du tout, pas le temps d'y penser.
Elle a perdu son père très jeune, tombé malade quand elle était bébé. Reena a grandi avec sa mère, elle a pratiquement toujours connu le monde tel qu'il est aujourd'hui, n'ayant que peu de souvenirs de "l'avant", elle était trop jeune. Sa mère a été tuée par une bande de pillards il y a trois jours. Blessée à la jambe droite, elle a réussi à s'enfuir in extremis, sans provisions ni trousse de soins.
Il n’existe plus tellement à proprement dire d’endroit « sur » pour une fille seule. En groupe, un peut monter la garde pendant que l’autre dort. C’est ce qu’on avait pris l’habitude de faire, avec ma mère, bien qu’elle ait beaucoup moins dormi que moi au fond. Elle s’efforçait de me laisser me reposer au maximum, le plus « normalement » possible. Si on peut appeler ça normal. Heureusement, j’ai appris à trouver les bons abris, ceux qui ne me mettent pas entièrement en sûreté, mais limitent les risques qu’on me trouve. Pelotonnée sous mon pont, ma veste recouvrant mes épaules, je me laisse aller doucement à ce que j’appelle « le sommeil » pour ne pas dire une lente agonie. Je ne m’induis pas en erreur, je sais ce qu’il se passe, mais je préfère qualifier ça autrement, comme si ça apaisait un tant soit peu la chose. Les paupières closes, la main plaquée contre ma cuisse ensanglantée et endolorie, je me laisse glisser tranquillement vers l’inconscience. Je perds, à nouveau, la notion du temps.
Jusqu’à ce que j’entende quelques mots. D’abord, lointains, puis, plus nets, plus clairs. Mon corps se tend automatiquement, mais mon regard ne suit pas. Pourtant, je sais reconnaître ce genre de voix, froide, directe. Ma mère m'a appris à l'assimiler à un seul terme : Danger. Quand j'arrive enfin à rouvrir les yeux, j'inspire, tressaute sans même avoir le force de réellement sursauter. De ce que j'aperçois, il est grand, brun, son arc tendu, prêt à décocher sa flèche. Ma mâchoire se serre, et j'essaie de ne pas trembler, jusqu'à ce que je réalise que je tremble déjà. La peur ? La fièvre due à ma blessure ? Je ne saurais pas tellement dire à vraie dire, j'ai perdu la notion des choses depuis bien vingt-quatre heures. Je plisse alors les yeux, tentant de discerner dans les traits de cet inconnu un des visages de ceux qui nous ont attaquées, ma mère et moi. Mais je n'arrive même plus à me souvenir de qui ils étaient, bien qu'étant à peu près sûre qu'ils n'étaient pas équipés de ce genre d'armes. Instinctivement, je tends un bras, pour ... m'accrocher à mon sac, le serrer contre moi, si on peut appeler ça serrer, étant donné que je n'ai plus la moindre force. « J'ai.. j'ai rien. » Parvins-je à articuler enfin, la voix basse, encore à moitié dans les vapes, tandis que pour illustrer mes propos, je montre l'intérieur du sac. Je ne le supplierais pas de m'épargner, quoi qu'il arrive. J'ai appris à accepter la mort quand j'avais dix ans, j'ai tenu jusque dix-neuf. Je trouve que c'est une assez bonne moyenne étant donné le monde dans lequel on vit aujourd'hui. Mais mourir d’une flèche en pleine tête, j’avoue que je préfère la lente agonie. Voyant que l’homme ne bouge pas, que sa flèche n’a pas encore été décochée, je décolle une main de mon sac pour lever ma paume en l’air, signe que je ne veux pas me battre. J’ouvre mon sac, sort une bouteille d’eau, et sans un mot, la lui tend. Je ne supplierai pas. Mais pitié, laissez-moi au moins le reste de mon sac.
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Mar 28 Fév - 5:50
Théodor Wolfe
J'ai 26 ans et je vis à Portland, Oregon. Dans la vie, je suis un survivant et je m'en sors plutôt bien vu les circonstances. Sinon, grâce à ma malchance, je suis veuf et je le vis plutôt pas bien.
Tu observes la gamine, les yeux plissés, tu examines tout ce que tu peux. Sa façon de se tenir, de réagir. Tu examines l'état dans lequel elle est, un état pas terrible. Elle saigne, elle a l'air fatiguée, achevée. Tu grimaces avant qu'elle ne montre l'intérieur de son sac, comme si tu allais la pillier. Tu ne feras pas ça. Il suffit de l'observer pour se rendre compte qu'elle va claquer dans quelques jours, pas plus. Tu ne vas pas rendre ces derniers jours plus pourris qu'ils ne le seront déjà. Tu peux le prédire, dans un monde comme celui-ci, aucun jour ne peut être agréable. Dans un coin de ta tête, tu l'envies quand même, tu te dis qu'elle a de la chance. La mort et ensuite, le calme, on est paisible, tranquille. Du moins, c'est comme ça que tu vois l'après. Tu espères que ce soit ainsi. Ou alors, tu espères qu'il n'y a pas d'après. Que quand tu mourras, ce sera la fin de tout. Tu n'auras plus la force de rien, t'aimerais juste mourir et point final. Sans après, sans paradis, sans enfer. C'est plus simple ainsi. A présent, tu ne tends plus ta flèche en direction de sa tête. Vu l'état dans lequel elle se trouve, elle ne pourra pas t'attaquer. Elle a l'air seule, faible, mourrante. Si elle avait des amis pas loin, elle serait pas ainsi, à moitié morte sous un pont. « T'es bientôt à court d'eau. » Que tu lui indiques. « Garde ton eau. Je n'en ai pas besoin. Garde tout. » Tu soupires avant de faire un pas en avant, tu te rapproches d'elle doucement, ton arc sur le côté. Tu veux pas la blesser, elle n'aura pas besoin d'une de tes flêches pour se faire achever. Sa jambe semble faire le faire petit à petit. « Qu'est-ce que tu as à ta jambe ? » Ce n'est pas beau à voir. C'est sanglotant, c'est peut-être même infecté. Tu n'en sais rien, tu n'as jamais été doué avec les blessures, le sang et les observations médicales. Ton meilleur ami était celui qui se chargait de ces problèmes alors que tu allais fouillé les hôpitaux et pharmacies pour trouver quelques médicaments, au hasard. Tu prenais tout ce que tu avais sous la main et Jax faisait le tri. Seulement, Jax, il n'est plus là. Mort. Tué. « Je vais pas te faire de mal. T'as de quoi soigner... ça ? » Tu désignais sa jambe avec une grande grimace. Tu ne supportais pas vraiment le sang, à vrai dire. Ce n'était pas ton truc du tout.. Ca n'avait jamais été ton truc, en réalité.
J'ai 19 ans et je viens de Portland, Oregon. Dans la vie, je suis une gamine qui survit comme elle peut et je m'en sors pas trop mal, jusque récemment. Sinon, grâce à ma situation actuelle bien pourrie, je suis célibataire et je le vis plutôt pas du tout, pas le temps d'y penser.
Elle a perdu son père très jeune, tombé malade quand elle était bébé. Reena a grandi avec sa mère, elle a pratiquement toujours connu le monde tel qu'il est aujourd'hui, n'ayant que peu de souvenirs de "l'avant", elle était trop jeune. Sa mère a été tuée par une bande de pillards il y a trois jours. Blessée à la jambe droite, elle a réussi à s'enfuir in extremis, sans provisions ni trousse de soins.
Ne pas flancher, ne pas fermer les yeux, plus maintenant. Mon repos aura été de courte durée, et c’est peut-être con, mais quitte à mourir tout de suite, je refusais de le faire sans mon sac, sans le peu de choses qui me raccrochent à ma mère. C’est con, mais j’ai toujours cru que je serais la première à mourir. J’étais agile, mais c’était elle qui faisait le plus preuve d’astuce, elle qui nous a tirés de tous les faux pas dans lesquels on a pu se mettre pour survivre. Du moins… Jusqu’au dernier. Les heures qui ont suivi ma fuite, j’ai culpabilisé. J’ai repassé le scénario dans ma tête une dizaine de fois, cherchant qu’est-ce que j’aurais pu faire pour qu’elle s’en tire. Et chaque fois, je m’en sortais sans solution. Tout comme là, je ne voyais aucune issue face à cet homme qui semblait prêt à décocher une flèche au moindre mouvement. Jusqu’à … Ce qu’il abaisse son arme. Je fronce les sourcils, cherchant le piège, habituée à redouter le pire chez les gens. Il a l’air plus vieux que moi, de quelques années. Je regarde derrière lui, et ne remarque personne. Peut-être qu’il n’est pas de ces pillards qu’on a croisés finalement. Quand il observe que ma bouteille est pratiquement vide, je n’arrive pas à réprimer un sourire en coin, ironique. « Ça devrait me suffire. » Que je réponds en battant des paupières, en pleine lutte pour garder les yeux ouverts. C’est con, je ne passerai même pas les vingt ans, alors que c’est dans une semaine à peu près. Et voilà que j’ai froid, maintenant. Du moins, je ne le remarque que maintenant que je suis vraiment consciente. Puis j’ouvre d’avantage les yeux, surprise, quand il me dit de tout garder. Quoi ? Je regarde encore une fois autour de nous comme si j’allais trouver la réponse à mes questions. Puis je reporte mon attention sur lui quand il s’approche, arme abaissée, prudent. Comme un animal, j’ai le réflexe inutile de pousser sur mes mains pour reculer, tout simplement pour me heurter d’avantage à la paroi du pont dans mon dos. Et contre toute attente, il semble s’intéresser à ma jambe. Je baisse les yeux sur mon bandage de fortune, silencieuse pendant un premier temps. Les images reviennent, violentes. La gorge nouée, je réponds alors enfin :« Une balle. » Ma mère qui m’a crié de courir avant de mourir sous plusieurs balles en se battant. Ma chute dans ma fuite, la brûlure de la balle qui a mordu ma peau avant que je ne parvienne à m’en tirer de justesse. Ma galère pour retirer la balle, les longues heures de silence par crainte qu’ils ne me trouvent. Tout est encore frais dans ma tête. Je déglutis, relève vers yeux vers l’inconnu qui regarde ma jambe, se tenant maintenant à peut-être deux mètres de moi, voire moins. Et j’suis partagée, entre la trouille que m’inspire une présence inconnue, et la ... Confiance qui émane de lui quand il m’assure qu’il ne va pas me faire de mal. Et puis merde… A quoi bon ? Je finis par soupirer, décollant ma main de ma blessure en secouant la tête de gauche à droite à sa question. « Non… Et ça sert à rien » A cette pensée, je souris, cette fois, un sourire calme, presque complice alors que je ne connais rien de cet homme. Il a l’air malin. Il doit donc savoir que je n’en ai plus pour des masses de temps. Et cette idée, aussi terrifiante puisse-t-elle paraître, m’apaise. « Me soigner, c’est.. juste retarder l’échéance. » Parce que j’saurais pas m’en sortir seule si je retombe sur un groupe comme la dernière fois. Je suis maligne et agile, oui. Pas immortelle ni toute puissante. Puis, comme on énumère une liste de courses ou qu’on parle de sa journée, j’explique en relevant mon regard vers celui, que je distingue maintenant vert, de mon interlocuteur : « J’ai plus personne. »
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Mer 1 Mar - 3:16
Théodor Wolfe
J'ai 26 ans et je vis à Portland, Oregon. Dans la vie, je suis un survivant et je m'en sors plutôt bien vu les circonstances. Sinon, grâce à ma malchance, je suis veuf et je le vis plutôt pas bien.
Tu te dis qu'elle n'a pas tort. Elle n'aura pas besoin de plus d'eau vu le temps qu'il lui reste dans cet enfer. Tu hoches doucement de la tête en te mordant la lèvre. Elle a l'air si jeune et elle va bientôt mourir, et le pire dans tout cela, c'est que ça ne te surprend même pas, la peine n'est presque plus présente. Tu aurais bien échangé les rôles, au final. Et maintenant, penser ainsi, c'est presque normal. « Pas faux.» La brune a l'air fatiguée, elle a du mal à tenir et tu peux rapidement t'en rendre compte. Elle lutte. Elle a encore la force de lutter et c'est assez admirable. Tu te serais laissé aller, toi. Se battre pour un monde pareil, c'est presque devenu inutile. Autant partir rapidement et ne pas retardé son départ. La jeune fille recule lorsque tu t'approches, tu arrêtes de marcher à ce moment-là. Tu comprends, elle a peur. Tu avais les même réflexes avant, tu étais un petit sauvage qui dès qu'on s'approchait, reculait comme s'il était menacé. Ensuite, le camp a fait son apparition et ils t'ont aidés à redevenir quelqu'un avec un esprit assez sain. Tu as appris à faire confiance aux autres à nouveau, à manger des choses correctes, à savoir gérer ta colère. Sans eux, tu serais toujours ce petit sauvage et Dieu sait si tu serais toujours en vie à l'heure qu'il est. Elle t'annonce que c'est une balle et tu l'observes, tu sens la douleur pour elle. On ne t'a jamais tiré dessus, mais ton meilleur ami t'a décris la peine que ça faisait lorsque quelqu'un lui a tiré dans le bras. Tu as du retiré la balle avec tes ce que tu avais sous la main et.. et t'as failli gerber. « Elle t'a bien achevée, cette balle.» Que tu indiques en ayant un petit rire. Tu ne te moques pas d'elle, tu essayes de détendre l'atmosphère et ce n'est pas ton fort. Tu es misérable, à vrai dire. Tu dois certainement sonner psychopathe en riant comme un con. Tu te reprends rapidement avant de l'observer, tu la fixes, en fait. Flippant. La brune te fait revenir à la réalité lorsqu'elle te dit que soigner sa jambe, c'est retarder l'échéance. Elle n'a pas tort. « Alors tu baisses les bras ? Triste.» Tu rentres en contact avec ses yeux et tu te rends compte de la tristesse qui si cache derrière. Et s'en rendre compte, c'est comme recevoir une grosse claque. Elle t'avoue ne plus avoir personne et tu hoches de la tête une nouvelle fois. Tu comprends sa peine, tu as vécu la même chose. « On est deux.» Tu souffles avant de te relever, tu fais quelques pas en arrière, regardant autour de toi. « Je dois y aller. J'ai des trucs à faire.» Trouver plus de nourriture, plus de médicaments. Tu vas faire ta fouille habituelle. « J'espère que tu vas pas trop souffrir pour tes.. Tes derniers moments.» Tu allais dire ses dernières heures, mais tu n'as pas voulu. Tu as vu sa jambe, son état et la dernière fois que tu as vu quelqu'un ainsi, il a claqué au bout de quelques heures. Tu quittes le dessous du pont. Quelques pas plus loin, tu t'arrêtes. Est-ce que t'es vraiment prêt à faire ça ? Quitter une adolescente sous un pont et crever alors que tu pourrais l'aider, même un petit peu? Tu sais pas. Tu sais que ça va finir par te hanter, te tourmenter et tu sais qu'à la fin, tu vas en devenir dingue. Tu réfléchis, quelques bonnes minutes. Ils sont pas loin, l'emmener, c'est une mission suicide. Mais.. Mais tu peux pas faire ça, t'en as pas le courage. « Hey toi. Psst.» Que tu lui souffles à nouveau. « Tu peux pas rester là. J'ai.. Je connais des gens qui seraient peut-être capables de t'aider. Mais tu peux vraiment pas rester là, tu peux pas baisser les bras comme ça.»
J'ai 19 ans et je viens de Portland, Oregon. Dans la vie, je suis une gamine qui survit comme elle peut et je m'en sors pas trop mal, jusque récemment. Sinon, grâce à ma situation actuelle bien pourrie, je suis célibataire et je le vis plutôt pas du tout, pas le temps d'y penser.
Elle a perdu son père très jeune, tombé malade quand elle était bébé. Reena a grandi avec sa mère, elle a pratiquement toujours connu le monde tel qu'il est aujourd'hui, n'ayant que peu de souvenirs de "l'avant", elle était trop jeune. Sa mère a été tuée par une bande de pillards il y a trois jours. Blessée à la jambe droite, elle a réussi à s'enfuir in extremis, sans provisions ni trousse de soins.
Il observe, à raison, que la balle ne m’a pas loupée et plutôt bien amochée, et bizarrement, je souris à sa façon d’aborder la chose. Ouais, une balle, une seule, aura scellé mon destin, c’est con mais c’est surtout véridique. Je crois que j'aurais presque préféré la balle en pleine tête, au moins, ça aurait été rapide et quasi indolore. « Ouais.. faut croire qu’ils ont bien visé. » Enfin... Je suis sûre à 98% étant donné la situation que c'était une balle perdue et qu'ils visaient dans le vide dans le simple espoir de me toucher, mais voilà, le destin ou qu'importe quelle merde que c'était avait fait qu'une avait fait sa route jusque ma jambe. Le brun me demande si j'ia ce qu'il faut pour soigner, et j'annonce, réaliste, que ça ne me servira à rien. Au départ, j'y ai pensé. Survivre. Lutter de toutes mes forces, pour que le sacrifice de ma mère n'ait pas été vain. Puis je me suis rappelé que toutes les pharmacies avaient été pillées dans un rayon de plusieurs kilomètres, et que je ne pouvais pas marcher des masses avec ma jambe dans cet état, clopinant en prenant appui sur à peu près tout ce que je trouvais d'assez solide pour soutenir mon poids plume. Et il me demande si j'abandonne. Tout ce que je parviens à lui retourner, c'est un regard las, triste, et un haussement d'épaules. Je n'ai plus personne à qui me raccrocher. Et quand je dis ces mots, je devinais avant même qu'il ne parle, le brun, je lisais à son regard qu'il avait connu ce même sentiment de solitude, ce moment où tu te demandes qu'est-ce que tu fais encore sur cette Terre quand tu n'as plus personne à qui manquer. Et je n'ai plus personne à qui manquer, ou même pour se demander où j'étais. J'étais qu'une jeune femme qui allait crever seule sous un pont, et dont on viendrait récupérer les affaires sur la dépouille. Loin de mes grands espoirs d'apprendre à soigner les gens, moi qui voulais devenir médecin quand j'étais plus petite, travaillant dans les camps de réfugiés pour les aider à tolérer leurs conditions de vie. Maintenant, les camps se cachent pour éviter les pilleurs, et je n'ai jamais pu apprendre quoique ce soit à l'exception de quelques astuces pour survivre. Sans quoi, ma blessure aurait probablement déjà eu ma peau.
L'inconnu se redresse, et je le suis du regard, sans ciller. Il doit partir. Je hoche la tête, esquisse un sourire. Finalement, peut-être que j'avais tort: Ce type là avait trouvé sa place, il avait un but. « J'aurais voulu me rendre.. utile, mais.. j'ai vraiment rien dans ce sac. » Je hausse une épaule avec un nouveau sourire, calant ma tête contre le pont. Garder le sourire jusqu'au bout. Accepter la mort avec le sourire. Mes derniers moments, comme il vient de dire. Je hoche la tête. « Merci. Bon courage. » Pour tes recherches, pour la suite, pour tout. Puis il disparaît, et le masque tombe. Comme s'il avait rayonné autour de lui, me donnant la force de lui parler, l'énergie retombe, le sourire se gomme, et au bout de quelques secondes, dès lors que je baisse les yeux sur ma jambe, les larmes montent et me viennent. J'vais mourir ici. Mourir alors que j'ai promis à ma mère de toujours me battre tant que je le pourrais. Sauf que je peux plus, maman. Je peux plus m'acharner pour survivre alors que la mort m'appelle, alors qu'elle semble tellement plus facile. Un sanglot m'échappe, résonne sous le pont, et j'allais pour refermer les yeux quand j'entends à nouveau sa voix. Il parle de gens qu'il connaît, de personnes capables de m'aider. De me soigner. Tu peux pas baisser les bras comme ça. Je lève mes yeux bleus encore bordés de larmes vers lui, incapable de prononcer le moindre mot parce que je ne sais pas quoi dire. Qu'est ce que je fais ? Je lui dis de me laisser mourir? Ou bien je m'accroche au fait que peut-être .. Peut-être que nos routes se sont croisées pour m'aider ? Ma mère ne croyait pas au destin, mais répétait souvent que "tout arrive pour une raison". Et s'il était la raison pour laquelle je m'étais arrêté sous ce pont ?
Puis enfin, je me décide, je réponds: « Je .. je sais pas si je peux beaucoup marcher.. au début, j'y arrivais, mais.. » Mais c'est de pire en pire, tout simplement. « Je peux essayer.. » De te suivre. De me battre. De ne pas baisser les bras, comme tu viens si bien de le dire. Puis je finis par reprendre en disant: « Reena. » Je passe une main sur mon visage brûlant, tentant de me tenir bien éveillée. « Je m'appelle Serena, mais on .. m'appelait Reena. » Jusqu'à ce que je n'aie plus personne pour m'appeler.
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ilusm.
Jeu 2 Mar - 6:49
Théodor Wolfe
J'ai 26 ans et je vis à Portland, Oregon. Dans la vie, je suis un survivant et je m'en sors plutôt bien vu les circonstances. Sinon, grâce à ma malchance, je suis veuf et je le vis plutôt pas bien.
Elle te dit qu'elle aurait aimé t'être utile et tu échappes un petit rire. Tu n'aurais rien accepté venant d'elle, tu lui aurais laissé toutes ces affaires même si elle te les donnait. Toi, t'aimerais bien mourir entouré de tes souvenirs, t'aimerais mourir paisiblement, sans qu'on vienne te voler durant tes dernières heures. Alors, tu n'aurais rien accepté de sa part. Tu n'étais pas comme ça. Ton comportement pouvait en dire autrement, mais jamais tu n'aurais pu volée une jeune adulte mourante, sans défense. De plus, tu préférais fouiller à des kilomètres plutôt que de voler. Car généralement, lorsque tu volais, tu t'attirais des ennuis et les choses finissaient généralement mal. Alors que tu te levais, lui indiquant que tu avais des choses à faire, tu lui adressais un léger sourire. Au fond, tu avais beaucoup de peine pour cette jeune fille. Et tu te sentais mal de la laisser sous ce pont, sans lui donner d'eau ou de nourriture, tu la laissais mourir sans même essayer quoi que ce soit. « Merci. » Tu avais besoin de courage. Dans un monde pareil, il fallait du courage pour survivre. Sans, tout le monde serait mort quelques jours voir quelques semaines après le début de ce désastre. Il fallait se tenir à ce fameux courage, s'y attacher le plus fort possible. Tu peux le dire, les survivants sont les plus courageux. Après toutes les horeurs que vous avez pu voir, il en faut du courage pour rester sain, pour rester correcte. Tu reviens vers elle, quelques minutes après être partit. Tu as vu qu'elle avait commencé à pleurer, que ses prunelles étaient rouges sans et que ses yeux étaient bouffis. Pauvre gamine, que tu pensais. Elle te répond, te précisant que marcher est devenu quelque chose de délicat. Tu t'en doutes, vu l'état de sa jambe, ça t'étonnes même qu'elle veuille essayer. Tu souris à sa réponse, content qu'elle tente, au moins. Qu'elle s'attache à son courage, qu'elle te fasse confiance pour le coup. Tu veux pas voir cette gamine mourir, tu peux pas la laisser derrière toi. Tu ne lui aurais pas parlé, la tâche aurait été beaucoup plus facile. Tu ne te serais même pas approché d'elle, tu aurais trouvé une autre cachette. Mais non, le destin en avait décidé autrement. (Bien que tu ne croyais pas au destin.) Tu relèves le regard lorsqu'elle prononce son prénom. Reena. Elle t'explique ensuite que son vrai prénom est Serena, mais qu'on l'appellait Reena, que c'est son surnom. « Théodor. » Que tu répondais à la blessée. « Mais tu peux m'appeler Théo. » Parce que c'est plus court, parce que tu aimes mieux. Tu t'approches d'elle et tu t'abaisses. « Passes-ton bras sur mon épaule. Tu vas avoir besoin d'aide et on a un peu de marche à faire. » Tu n'aimes pas avoir des contacts physiques avec les gens, mais là, tu fais exception. Tu acceptes de tenir son poids pour ne pas qu'elle appuie trop sur sa jambe car tu sais à quel point ça peut faire mal. « T'es prête ? 3, 2, 1... » Et tu te redresses, la soulevant en même temps. « Tout. Tout va bien?» Parce qu'elle semble fragile, que tu ne veux pas la faire du mal alors que la balle s'en charge déjà.
J'ai 19 ans et je viens de Portland, Oregon. Dans la vie, je suis une gamine qui survit comme elle peut et je m'en sors pas trop mal, jusque récemment. Sinon, grâce à ma situation actuelle bien pourrie, je suis célibataire et je le vis plutôt pas du tout, pas le temps d'y penser.
Elle a perdu son père très jeune, tombé malade quand elle était bébé. Reena a grandi avec sa mère, elle a pratiquement toujours connu le monde tel qu'il est aujourd'hui, n'ayant que peu de souvenirs de "l'avant", elle était trop jeune. Sa mère a été tuée par une bande de pillards il y a trois jours. Blessée à la jambe droite, elle a réussi à s'enfuir in extremis, sans provisions ni trousse de soins.
J’aurais au moins eu une dernière bonne impression sur le genre humain avant de me laisser aller, c’est ce que je me disais alors que le grand brun m’annonçait qu’il avait des choses à faire et que, par conséquent, il devait partir. Et j’ai gardé le sourire jusqu’à ce qu’il ne soit plus là, jusqu’à ce que je ne distingue plus sa silhouette sur le pont, pour me laisser aller à mes larmes. J’ai beau jouer les filles fortes, insubmersibles, j’en reste pas moins une gamine qui passera pas les vingt ans, et cette perspective fait mal. Je suis pas folle, j’ai jamais eu l’espoir de tomber amoureuse, d’avoir des enfants, et tout ce qui va avec. Mais je crois que … J’en attendais un peu plus de la vie. Et au final, peut-être que la vie en attend un peu plus de moi.
Parce que contre toute attente, il revient finalement, et sur le coup, je n’ai pas compris dans l’immédiat où il voulait en venir, le temps d’assimiler les mots, d’en saisir le sens. Me battre, ne pas baisser les bras. Tenter le tout pour le tout et le suivre là où il pense pouvoir trouver des personnes capables de soigner ma jambe. Qu’est ce que j’ai à y perdre, au final ? Ici, j’aurais une mort lente et douloureuse. Si je le suis, le pire pouvant m’arriver c’est une mort rapide si je tombe dans un piège. J’aurais voulu que ma mère soit là pour me dire quelle est la meilleure réponse, mais je suppose qu’à partir de maintenant, je ne peux plus compter que sur moi-même. Alors j’abdique… Et me présente. Ca doit faire des mois, pour ne pas dire une année ou deux, que je ne m’étais pas présentée à quelqu’un, et entendre mon propre prénom franchir mes lèvres semble presque étrange. Il donne son prénom en retour, et je pince les lèvres, encaisse l’information en hochant la tête pour répéter : « Theo. » , signe que j’adoptais ce prénom parce que je sais que je déteste de mon côté être appelée Serena. Un frisson remonte le long de mon échine quand il s’approche et s’abaisse à nouveau, réflexe pur et dur à chaque fois que quelqu’un m’approche, et ce même si Theo avait vaguement gagné ma confiance. J’écoute ses instructions sans broncher, déglutis, hoche à nouveau la tête. « D’accord. Tant qu’on ne va pas jusqu’au Canada. » Expliquez moi comment j’arrive à caler de l’humour ? A moins que je ne divague à cause de la fièvre. Quoi qu’il en soit, je passe mon bras après une brève hésitation par-dessus l’épaule du brun, m’accrochant comme je peux à lui en relevant ma jambe valide. Et il fait le décompte. 3… 2… 1… Et il se redresse, la blessure brûle, je grimace et serre les dents et mon poing. Ça fait mal, c’est affreux, et je me retiens de toutes mes forces de ne pas tourner de l’oeil. C’est la voix de Theo qui me ramène sur Terre en me demandant si ça va, et je lève les yeux vers lui en forçant un sourire. « Une promenade de santé » Murmurais-je en baissant les yeux sur ma jambe blessée tout en serrant mon sac contre moi. Le temps de me stabiliser, de trouver le bon appui pour ne pas trop souffrir, et je souffle un grand coup, pour lui dire : « Je te suis. »