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LE TEMPS D'UN RP

Licorne et groseille à maquereau [Calville]

Mioon
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Mioon
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Licorne et groseille à maquereau [Calville] Me3t

"Une nouvelle terreur a émergé de la mort, une nouvelle superstition a conquis la forteresse inexpugnable de l'éternité.
Je suis une légende."

R. Matheson
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Kassoren, le bourgmestre de Razwan n'avait jamais apprécié les Sorceleurs. Nichée entre les rivières Ina et Mayena, la petite ville fortifiée avait connu son lot d'attaques de monstres et de manifestations dues à la magie, et chaque fois qu'un malheur se produisait, ces mutants n'étaient pas loin. Pas innocents non plus. Leurs yeux de serpent n'auguraient rien de bon à leur sujet, et lorsque l'alcool lui déliait la langue, le premier magistrat de la ville se laissait souvent aller à sa petite théorie : pour avoir de tels yeux, les Sorceleurs ne pouvaient qu'être l'engeance maudite des dragons ! Des bâtards de ces reptiles impies qu'il convenait de tous massacrer afin que les humains pussent enfin vivre en paix. Kassoren n'était pas raciste, il éprouvait simplement un dégoût profond pour les elfes, les nains et tous ces sous-hommes qui quelque fois traversaient sa ville, heureusement sans jamais s'y arrêter. Mais après tout, il était homme à être constamment fier de lui, aussi ne cachait-il jamais ses opinions...

Et pourtant ce jour-là, lorsque l'arrivée de Geralt de Riv fut annoncée par le héraut, Kassoren ne perdit pas de temps en décorum et se leva aussitôt de son fauteuil afin de se porter lui-même au-devant du Sorceleur. Gras comme un moine, le bourgmestre affichait une silhouette aussi disgracieuse que son visage, et ses petits yeux de rats laissaient entrevoir les vices qui pouvaient quelque fois le consumer. Il avait toujours aimé crier haut et fort qu'il cassait lui-même les prisonniers arrêtés sur sa ville afin de s'assurer en personne du respect qui lui était dû, mais bizarrement, il n'avait pas osé approcher de celle qui était l'objet du contrat en cours avec l'homme qui lui faisait face.

« Ah enfin Seigneur Sorceleur, je suis honoré de t'accueillir à Razwan. La prisonnière sera prête dans quelques minutes, j'ai ordonné qu'elle soit préparée dès que ta présence a été repérée par les gardes. »

Si ce n'était ce ''enfin'' glissé dans la phrase, sinon rien n'indiquait l'impatience de Kassoren, et pourtant il l'était. Suant et mal à l'aise, il n'avait qu'une hâte, c'était de pouvoir se débarrasser de celle qui occupait actuellement l'une de ses geôles.

« Je suppose que tu le sais déjà, mais c'est le Seigneur Marath de Forgeham qui s’acquittera de la prime dès que tu lui auras livré celle qu'il demande. D'après ce que j'en ai entendu dire, elle aurait tué bon nombre d'honnêtes citoyens de Metinna, et elle en aurait même mangé certains. Il se dit là-bas que c'est un monstre dissimulé sous les traits d'une femme afin de pouvoir entrer dans les villes en toute quiétude, raison pour laquelle il a exigé qu'une escorte soit également présente pour ce périple. »

À sa gauche, un page maigrelet venait de s'approcher, et il attendit que le bourgmestre ait terminé pour se pencher vers lui et lui glisser quelques mots à l'oreille.

« Ah, on m'informe que la prisonnière est prête, tu vas donc pouvoir l'emmener sans tarder, personne ne souhaite qu'elle reste plus longtemps que nécessaire à Razwan. Je te conseille d'ailleurs de l'escorter efficacement et promptement, sans quoi il te sera fait bien des ennuis. »

Kassoren reprenait du poil de la bête, sans doute à l'idée d'être enfin débarrassé de cette étrange captive qui lui avait provoqué quelques cauchemars la nuit dernière. Le visage de nouveau haut et orgueilleux, il toisait désormais Geralt et le barde qui l'accompagnait non sans un certain mépris, et il se détourna sans plus leur accorder la moindre attention. Le page attendait avec calme, et il s'inclina bientôt devant les deux visiteurs.

« Si vous voulez bien me suivre, mes Seigneurs. »

Non seulement il était maigre comme un clou, mais en plus il boitait comme un vieux cheval. Il semblait émaner de lui une peur latente qui pouvait très bien être due à la captive comme à toute autre chose, et ce fut sans perdre de temps qu'il les raccompagna jusqu'à la cour où Geralt avait laissé Ablette quelques instants auparavant. Et à côté de la jument et du cheval de Jaskier, se tenait désormais une petite troupe qui les attendait sans un mot. Trois gardes armés et armurés surveillaient autant les environs que leur prisonnière, et deux d'entre eux arboraient carrément de solides boucliers. Un autre cheval avait été harnaché de manière à porter plusieurs sacoches contenant très certainement des provisions et des armes. Manifestement, c'était à la courte paille qu'ils avaient été tirés pour cette mission, parce qu'aucun ne paraissait être enchanté.

Et pourtant, la cause de tous ces mots n'avait pas l'air bien effrayante...

Juchée sur une jument aubère, il s'agissait d'une femme à la beauté particulière, bien loin de toutes ces princesses blondes et ingénues. De longues boucles foncées encadraient son visage pour s'étaler lourdement dans son dos, et les quelques cicatrices qui marquaient son visage n'entachaient en rien sa prestance. Ses yeux violet étaient perçant au point qu'on aurait cru qu'une lueur brillante se dissimulait derrière ses prunelles. Tout en elle respirait une certaine élégance, et pourtant il émanait également d'elle une sauvagerie presque bestiale qu'il était impossible d'ignorer.

En s'approchant d'elle, Geralt pourrait sentir son médaillon vibrer légèrement. Rien d'étonnant dans la mesure où les lourds fers qui ceignaient ses poignets paraissaient avoir été renforcés par un enchantement magique, de même que la chaîne qui était reliée à un gros anneau de métal incrusté dans le cuir même de la selle.

« Le Boucher de Blaviken... j'ignorais que Forgeham avait les moyens de se payer tes services, il faut croire qu'ils n'ont envie de courir aucun risque. »

Sa voix était agréable à l'oreille, quoi que marquée d'une certaine ironie. Vêtue d'un pantalon et de bottes de cavalier, un pourpoint noir dissimulait le haut de son corps, dévoilant un bijou qui ceignait son cou, sans oublier une cape salie de poussière. Manifestement, être escortée jusqu'à Metinna pour y être condamnée à mort ne l'émouvait pas outre mesure.



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Jeu 1 Oct - 20:36
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Geralt de Riv

Je suis vieux , surement bien plus que vous ne pensez  un peu partout, surtout sur les routes et dans les auberges . Dans la vie, je suis un Sorcelleur. Attention différent d’un satané Sorcier ou Magicien et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma situation, je suis occupé quelques soirs, après quelques bières et quelques pièces et je trouve ca  .. bien ?..




Licorne et groseille à maquereau [Calville] Mission-impossible-6-fallout-gif-5b8eb5c82df6e


@MaulCosplay// image@Calville

(Personnages tirés du livre de Andrzej Sapkowski mais histoire librement imaginée)

L’auberge était bruyante, embrumée de fumée de pipes et puait l’urine de boeuf autant que la cervoise qui coulait à flot. On ne parlera pas ici de la puanteur des clients, élément non négligeable pour l’odorat mais non pour la suite des évènements. Les histoires succédaient aux histoires toujours plus impressionnantes les unes que les autres, toujours plus imbibées dans l’alcool, rire gras, rots en su. Quelques barbes tentaient bien de pousser de la voix dans des chansonnettes entrainantes, ajoutant du bruit au brouhaha existant. L’un deux, fort reconnaissable à ses couleurs prunes chatoyantes et chapeau à plume était assis , le pied posé contre le rebord de la table, poussant parfois dessus pour le tenir en équilibre sur les pieds arrières de la chaise. Quelques notes de son luth s’élevaient parfois. Inspiration qui allait et venait et les bières qui s’enchainaient.  Devant lui, un homme buvait en silence, le visage caché par un capuchon noir.

- Tu sais Géralt, un monstre ou deux ne ferait pas de mal à nos finances, et toi tu bois et tu bois. Pourquoi ne demandes tu pas si un contrat est en cours ?
- Et toi Barde La voix de l'homme était bien plus grave que celle de son vis-à-vis - Pourquoi ne trouves tu pas une chanson pour ces braves gens, qu'ils te donnent leurs pièces ?
- Je suis inspiré quand tu chasses Sorceleur, ou quand une femme s'approche, mais ici ... * un regard autour de lui.* - Que des poivrots. Et les serveuses sont ... peu troussables.

Un grognement de mécontentement s'échappa des lèvres de son interlocuteur, il n’avait pas envie de parler mais de boire. Peut-etre une catin en sortant allez savoir. Quoique la son ami venait de lui couper toute envie de connaitre quelques femmes du coin.

- Oui oui je sais, tu veux te poser, mais sans argent nous finirons par faire la manche à la prochaine pleine lune.

Un groupe de soldats entra brusquement dans la taverne interrompant les deux amis dans leur plan sur l'avenir incertain, autant que toutes les conversations qui fusaient quelques secondes plus tot. Le silence seulement troublé par une ou deux mouches voletant dans la taverne, avant que le groupe de soldats n'avancent vers le fond de la taverne où se trouvaient les deux hommes; A mesure de leur avancée, les discussions reprenaient, les rumeurs commençaient à courir avant meme que ne se passe quoique ce soit. Le soldat qui semblait mener les autres s’arrêta devant la table , main sur le pommeau de son épée.


- Geralt de Riv ? Le maire de Maribor désire vous entretenir.

Un silence. Alors que la voix grave de Geralt s’éleva

- 10 soldats pour un simple entretien ?

- Mesure de précaution, nous connaissons ta réputation Sorceleur. Alors pas de gestes brusques . * La main du soldat se resserra inconsciemment autour de la garde de son épée . Ce jeune gars puait l’inexpérience, mais aussi la peur que pouvait lui inspirer le mutant. Un combo qui pouvait se transformer en un piège dangereux. Des deux mains, d’un geste volontairement lent, Géralt retira son capuchon dévoilant un visage marqué par le temps et les cicatrices. ainsi que de longs cheveux blancs.
- Je vous suis soldat  
- Ah bon on ne se bat meme pas ? s’étonna Jaskier en se levant.
- Pas toi barde. S'ingéra un soldat
- Là ou je vais, il va. C’est mon … garde du corps ajouta le Sorceleur en remettant son capuchon, néanmoins on voyait poindre un sourire marqué.

La situation fut expliqué dans l’immense salle de repas du château de Maribor . Visiblement le Seigneur Marath de Forgeham avait fait paraitre ses avis partout en province, mais avait aussi prévenu des alliés de choc pour trouver un Sorceleur. Et étonnement c'était lui qu'on avait trouvé.

- Je n’escorte personne . La réponse de Geralt fit s’élever un leger brouhaha derrière lui, la cour du maire ne semblait pas ravie de cette réponse sans nuance et sans forme. Mais c'était un non définitif.  Ce n’était pas là son rôle de sorceleur que d'"escorter".  Il tuait, il découpait, il traquait, mais pas d'escorte dans son escarcelle. La traque de cette femme aurait pu l’intéresser, si c’était un monstre bien sur, mais pas jouer les nourrices pour monstres assoiffés de sang et de chair humaine.

- 3500 orins Sorceleur.

Il sifflement venant de Jaskier qui se tenait derrière lui. La somme était rondelette et leur permettrait de passer un hiver confortable.
- Geralt … 3500 orins
- Ecoute ton ami maitre Sorcelleur reprit le maire.  - La femme n'est pas loin d'ici, elle a était attrapée à Razwan, 4 jours de cheval, au plus.

Et c'est ainsi que Géralt et Jaskier se retrouvèrent sur les chemins menant à la petite ville perdue dans la campagne de Téméria.  Il lui fallu 5 jours pour rejoindre la ville de Razwan. sans se presser plus que de raisons. Et durant ces 5 jours, une question restait ancrée en lui : Pourquoi lui? Pour ce genre de service des simples soldats beaucoup moins cher et un voyage dans une malle enchainée pour le monstre. Mais on cherchait un Sorceleur.

Rzawan ressemblait a beaucoup de villages visités par les deux amis. Sale, froid, et des visages peu avenants dans les faubourgs. Pourtant l'acceuil des soldats fut un peu différent, presque trop empressés de les mener jusqu'au maire de la ville. Des pas rapides et des hochements de têtes. Murmures sans nom d'une peur latente. Le maire ne dérogeait pas à la règle suant comme un porcelet à l'abattoir. Si l'accueil avait été .. poli, le reste du discours devenait une réelle provocation.

- Je ne pense pas que tu ais envie de me faire des ennuis Seigneur Kassoren Si la menace du bourgmestre était prise au sérieux, celle du Riv n’en valait pas moins. Une tension entre l’homme qui suait à grosses gouttes et le sorceleur qui attendait visiblement la fin de la conversation. Geralt n’était nullement impressionné par cet homme qui avait une réputation étrange entre haine et sang. Sang des orceleurs qu'il avait fait couler trop abondement le Riv ne laisse le moindre mot le rabaisser. L'envie du Riv de découper en morceaux ce porc suant était forte, mais un léger sifflement de Jaskier le ramena à plus de raisons et ils suivirent le page, guère plus rassuré de les avoir dans le dos.

Et elle était là.  


La jeune femme était belle. Véritablement et définitivement belle. Elle ne ressemblait en rien au monstre qu’on lui avait décrit. Neanmoins la force dans son regard n’était pas normale, mais il ne détourna pas les yeux des siens restant un moment à la scruter avant que les mots ne s'échangent. Elle ne semblait pas étonnée de le voir, ni impressionnée par la réputation qu'il trainait.

- Quand ils ont affaire à des monstres, ils trouvent toujours l’argent nécessaire.

Jaskier s'avança vers la brune et la regarda avant de s’incliner en retirant son bonnet à plume- Gente Dame, vous voir enchaîner déclenche en moi des … Un cri étranglé quand Géralt le tira en arrière par le col de sa veste : Il n’était pas possible celui là .. Le sorceleur jeta un oeil sur les volontaires involontaires qui tiraient une tronche de 6 pieds de long, et sans un mot sauta sur Ablette. Il conduisit au pas sa monture jusqu'à celle de la jeune femme pour en saisir les rennes qu'il accrocha à sa selle - Femme ou monstre, si tu essaies de t'enfuir, je te tue.

C'était une menace comme une autre, et surement que cela ne l'étonnerait pas. Prenant le chemin du sud sans plus se retourner vers elle, ni vers les soldats qui les escortaient bien malgrés eux . Le voyage commençait et avec un peu de chance ne durerait pas longtemps. Déjà quelques notes de Luth et une délicate odeur de groseille à maqueraux. Non il ne fallait pas que ca dure longtemps.




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Sous le regard jaunâtre de ces yeux de chat, beaucoup aurait détourné la tête sous le coup de la gêne ou de la peur, mais la prisonnière n'était manifestement pas de cette trempe là. Juchée sur son cheval, le front haut et le port altier, elle dévisageait le Sorceleur sans afficher aucune émotion. Sa remarque suffisait à prouver qu'elle connaissait la réputation de Geralt de Riv, et pourtant elle ne paraissait pas en être effrayée. Au contraire, une curiosité certaine luisait dans ses prunelles, et ce fut l'intervention du barde qui mit un terme à ces présentations pour le moins atypiques. Pauvre barde qui fut sèchement tiré en arrière, comme si le mutant craignait qu'elle ne se jetât sur lui pour en faire son déjeuner.

« Ne t'inquiète pas Sorceleur, j'ai déjà mangé, ton ami ne craint rien malgré ses allures de coquelet. »

Le pourpoint couleur de prunes mures et le chapeau à plume lui évoquaient l'un de ces volatiles qu'on pouvait trouver à la table des princes. Ils étaient certainement très à la mode à Novigrade, mais ici, dans la vieille campagne, le poète dénotait drastiquement au sein de ce décor morne et grisâtre. Telle une fleure éclosant dans un tapis de neige, il concentrait toute l'attention sur lui, et la Belle avait doucement basculé la tête sur le côté comme pour mieux l'observer, provoquant un mouvement de ressac au sein de sa chevelure sombre. Pareilles à des vagues perpétuellement agitées, ses boucles paraissaient belle et bien dotées d'une vie propre, et ce fut bientôt un léger rictus qui ourla ses lèvres. Elle paraissait amusée de cette situation. De ce sourire qui ne fut nullement troublé par la menace du Sorceleur lorsqu'il s'empara des rennes de sa monture afin d'indiquer le départ de la petite troupe.

La longe de cuir ne laissait guère de distance entre eux deux, les chevaux se touchaient presque, et la jeune femme n'eut donc pas à forcer sa voix pour se faire entendre.

« Quelle entrée en matière, Sorceleur. À voir ton entrain, j'ai l'impression que cette mission d'escorte ne te sied guère, et que tu aurais préféré une véritable chasse aux monstres. J'en déduis donc que c'est l'appât du gain qui t'a attiré... c'est un peu décevant, ton barde serait donc un menteur ? »

Sur elle, Saskya sentait parfaitement le regard de Jaskier, et celui-ci talonna aussitôt son étalon lorsqu'il comprit qu'on parlait de lui. Chevauchant de l'autre côté de Geralt, il demeurait ainsi prudemment hors de sa portée, ce qui ne l'empêcha pas de s'inviter dans la discussion.

« Dois-je comprendre par vos mots, ma Dame, que vous connaissez mes chansons ? J'en suis flatté ! Désirez-vous que j'en interprète une en particulier pour votre bon plaisir ? »

La plume de son chapeau s'agitait à chaque pas de son cheval, mais il se tenait parfaitement en selle afin de pouvoir jouer de son luth tout en avançant. Malgré la réputation affichée de la prisonnière, un large sourire étirait ses lèvres. Chaud. Charmeur. Le même que celui qu'il arborait chaque fois qu'il croisait une femme susceptible de lui plaire... c'est à dire beaucoup !

Il semblait d'ailleurs sur le point de rajouter quelque chose, lorsque l'un des gardes le héla avec brusquerie.

« Eh le barde, ferme donc ton clapet ! On n'est pas en ballade, cette fille est dangereuse ! Des p'tits gars comme toi, elle en a tué plusieurs à Metinna, et elle les a même bouffé ! C'est juste un monstre ! »

Le dernier mot avait été craché avec une acrimonie très marquée, et le regard du cavalier se posa aussitôt sur Geralt. Manifestement, chevaucher avec deux monstres ne l’enchantait absolument pas, et le petit groupe quittait à peine la ville que l'ambiance se faisait déjà lourde. Pas besoin de lire les pensées pour se douter que ces soldats auraient joyeusement égorgée la prisonnière avant de la jeter dans un fossé afin de se débarrasser de cette mission qui leur avait été imposée...

Sur sa selle, Jaskier s'agita un instant tout en fouillant dans une sacoche de vieux cuir élimé, et il en sortit bientôt un carnet relié et une plume défraîchie. Manifestement, se trouver sur l'échine d'un cheval ne l'empêchait pas de composer de nouvelles balades.

« Ceci dit, femme ou monstre, la question m'intéresse sincèrement pour ma prochaine chanson. Geralt, que dis-tu de cela : la ballade du Sorceleur accompagnant une envoûtant sirène jusqu'au plateau d'Ys ? Alors certes, Forgeham n'est pas au bord de l'océan, mais l'art doit parfois s’affranchir des affres de la réalité, n'est-ce pas ? »

Dans leurs dos, le soldat récalcitrant ne manqua pas de soupirer comme un bœuf pour souligner à nouveau son agacement, mais la Belle ne se retourna même pas. Dans le tintement des fers liant ses poignets – de ce bruit qui ne manqua pas de provoquer une crispation nerveuse chez les trois gardes – elle leva les mains jusqu'à son cou afin de désigner le bijou qui brillait sur sa peau pâle.

« Tu me vois désolée de te décevoir, Barde, mais je ne suis qu'une femme. »

Les créatures surnaturelles ne supportaient pas le toucher de l'argent, c'était un fait largement établi, et Saskya repositionna ses mains sur la selle quelques secondes plus tard. Les chaînes bruissèrent à nouveau, ses boucles sombres voletaient autour de son visage. L'odeur de la peur transpirait dans l'air, sans parvenir à l'atteindre.



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Geralt de Riv

Je suis vieux , surement bien plus que vous ne pensez  un peu partout, surtout sur les routes et dans les auberges . Dans la vie, je suis un Sorcelleur. Attention différent d’un satané Sorcier ou Magicien et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma situation, je suis occupé quelques soirs, après quelques bières et quelques pièces et je trouve ca  .. bien ?..




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Rares etaient ceux ou celles pouvant soutenir le regard jaune orangé de Géralt de Riv. Pour certains la simple vue de la mutation suffisait à les rendre malade, pour d’autres, bien plus rares, c’était un échange, une plongée dans l’insondable trouble des esprits, pour les derniers enfin, pouvant se compter sur les doigts d’une main, l’esprit du sorceleur devenait un livre ouvert. Et ce qu’il y avait à voir n’était pas très joli. Iola, une pretresse en devenir du temple priant Melitele avait voulu voir … fort heureusement, et presque avec douceur, Géralt l’en avait empêché.

Mais cette femme qui se tenait devant lui, fière et sublime, semblait n’etre dans aucune de ces catégories. Il n’y avait rien de tout cela, ils échangeaient simplement un regard. C’était troublant de normalité. Troublant, le mot était pensé. Rien cependant ne transpira de cet étonnement chez Géralt, et la diversion de Jaskier fut plus que bienvenue. Cet homme n’était .. pas possible. Aucun mot ne saurait le définir. Il avait affaire à une créature ayant tué et mangé ses victimes, selon les rumeurs, et lui jouait au joli coeur. Un petit encas pour la route madame ? La jeune femme sembla deviner les pensées de l’homme aux cheveux blancs qui tira son ami en arrière. Même si elle n’était pas monstre assoiffée de sang et de chair fraîche, elle pouvait se servir de lui. Et de cela il etait hors de questions.

Sa phrase lui tira un léger sourire , au moins elle prenait ca avec humour :

- Tu n’aurais pas grand chose à te mettre sous la dent de toute façon.
- Ah je proteste je suis …Il s’interrompit quand la main ganté du Sorceleur se posa sur sa nuque l’amenant, le menant jusqu’à Pégase, la monture du barde. parlant avec plus de gravité. Géralt connaissait son ami, et il était capable de se mettre dans des situations mortelles sans meme s’en rendre compte. - Cette femme est dangereuse,
- Mais non tu te fais des idées * il se pencha par la gauche pour regarder la femme : - As tu vu sa chevelure ? sa tenue sur cette monture, elle m'émeut d’un regard.
-Jask’?  On dit qu’elle a mangé des gens, et meme si ce n’est pas vrai, pour l’instant on se sait pas ce qu’elle est alors tiens toi loin d’elle.
- Non elle n’a pas man… * si le début de la phrase était dit dans un quasi rire, le barde regarda gravement son ami * - tu crois qu’elle a ..? Non elle n’a pas …?

Soupire du Riv en s’éloignant pour monter sur Ablette qui voulait faire bonne figure en restant d’un calme olympien. Ce calme se traduirait surement par une ruade dès qu’elle ne serait plus sous les regards de la foule. Venir près de la femme juchée sur sa monture ne sembla pas l’effrayer. Indice précieux pour le Riv en prenant les rennes de la jument et la tête du groupe. Le chemin faisant, ils durent traverser le village pour prendre la route du Sud, qui les ménèraient en Mettina. Les volets en bois se fermaient à leur passage, les rideaux se tiraient, les portes claquaient. Les enfants qui suivaient habituellement les montures en riant étaient ici tirés loin du passage du groupe. Et l’on sentait l’animosité et la peur se poser sur eux, l’air empli de ces sentiments mêlés. Le Riv ne s’en formalisait pas plus que cela. Les gens n’aimaient pas les Sorceleurs, trouvant en ces êtres une raison de plus de haïr, comme si le monde avait besoin de cela.

Le brouillard tombait sur Razwan s'épaississant à chaque foulée , et une bruine accompagna la sortie de la ville du groupe. La jeune femme éleva à nouveau une voix à son attention.  Il ignorait à cet instant si c’était de l’offense ou de la simple curiosité, mais Géralt n’avait pas envie de lui répondre. Pas vraiment. Il remonta son capuchon en répondant simplement  

- Non. Ca ne me plait pas. Qu’est-ce que cela changeait qu’elle le sache ou pas ? Il était aussi peu enclin à ce boulot que les soldats les accompagnant. La seule différence est qu’il ménerait le contrat à son terme, elle serait amené devant ses juges pour mourir, sauf si elle tenait à s’échapper, là sa mort serait plus rapide et surement plus douloureuse.
- Gente dame, sachez que je ne mens jamais et ne le jugez pas sévèrement, Jaskier avait surement oublier sa légère frayeur du départ et se penchait un peu par dessus Ablette pour tenter un leger conciliabule totalement impossible dans ces conditions de voyage - Je l’ai menacé de chanter jour et nuit pendant une semaine s'il venait à dire non à votre escorte .

Géralt ne bronchait pas, ni ne montrait qu'il écoutait Jaskier reprendre la suite de la conversation, cela lui épargnerait au moins d’ouvrir la bouche. Et il était entre elle et son ami. Protection implicite. Jaskier était aussi fier que la plume qui trônait sur son chapeau qu’on le connaisse et reconnaisse. Leur discussion s’élevait par dessus le croupion d’Ablette. Et lui restait tout en silence, attentif néanmoins aussi bien à ce qui se disait qu’aux bruits alentours. Sa vue était bonne le jour, excellente la nuit, mais son ouïe était tout autant redoutable à toute heure.

- Certains monstres supportent l’argent. C'était sans y réflechir qu'il avait parlé. Saleté de croyance populaire qui prétendait que l’argent était le meilleur garant d’une survie en cas de danger sur tous les monstres peuplant les royaumes. - Tout comme certains monstres ne supportent pas le fer et qu'il leur provoque plus d'effroi et de douleurs que n'importe quelle autre matière.
- Vraiment ? S’étonna Jaskier, ne remettant cependant pas la parole de son ami en doute.

Géralt entendit sa plume griffer quelques remarques ou annotation sur son carnet, les soldats souffler de vagues mots de mécontentements.. La longueur de ce voyage s'étendait de plus en plus alors qu'ils avaient à peine quitté les dernières maisons du faubourg.


- Alors reprenons, vous êtes femme; J’aime les femmes , mais que les femmes non monstrueuses attendons nous bien. *soupire et quelques notes de luth laissant les soldats vociférer dans leurs dos, comme si il ne les entendait pas. Jaskier était ainsi, perdu dans son monde lyrique , ou .. se moquant bien des piètres gens qui n'avaient aucune imagination et ne savait reconnaitre le talent quand ils le voyaient. -  Que dire * il grignota sa plume en regardant le ciel bas ou implorant le dieu du brouillard et de la création, allez savoir * - "Le geai de ses cheveux, formait une cascade ombrée, mais il n’etait pas heureux, celui qui ne pouvait l'aimer * Quelques notes de Luth pour accompagner, et ratures sur son carnet changeant une formulation
- Tais toi Barde entendit-on s'élever de la queue du groupe. Pour eux aussi ce voyage allait être très long.
- Avez vous un nom Ma Dame ? et d'où vendez-vous ? Vous ressemblez à une Caelfienne... J'avais rencontré la bas la plus belle des femmes, Milie... quelque chose, très jolie, elle fut ma muse durant deux nuits oh et je peux vous dire ma dame ... Géralt ne l'écoutait plus cette cacophonie de souvenirs. Jaskier parlait surement bien plus que d'habitude, curieux, intrigué.  

Geralt leva le poing en stoppant Ablette, puis sa main se posa sur la bouche de Jaskier encore ouverte . -shhhh fut simplement soufflé par le Sorceleur et pour une fois le barde se tut vraiment. … quelques secondes. Géralt baissa légèrement la tête de coté, écoutant ce bruissement imperceptible. Anormal.
- Qu'y a t-il? qu'est-ce c'est ? Des monstres ? entre excitation et peur chez l'ami emplumé.
- Non .... Pire.

Le pire se montra quelques secondes plus tard, en quelques hommes et femmes fourche à la main. Tremblants de peur mais décidé , visage haineux, restant toutefois à bonne distance du groupe. Les deux groupes immobiles se regardèrent un instant avant qu'un homme, plus grand que les autres, ne parle.
- Donne nous la femme , Mutant.

Déjà ca partait mal si on le nommait de la sorte. Geralt se pencha un peu croisant les poignets pour prendre appuis sur la fourche de la selle.
- Et que voulez vous en faire... Humains. Autant poursuivre dans cette veine. Mais si il semblait calme, son regard soupesait le danger réel de ce petit interlude.
- La tuer !!  ce fut presque un chœur de voix qui s’éleva Jaskier tenta d’attirer l’attention du Riv par des psssshhh mais l’homme ne bougea pas fixant chaque paysan - Allez y elle est à vous.

La réponse désarma certains d ‘entre eux qui regardèrent le plus costaud du groupe et visiblement celui qui menait. Mais personne ne bougea. - Geralt on ne va pas … finit par murmurer Jaskier. - ALORS J’attends !  Le haussement de voix du Riv les fit reculer d’un pas. Il finit par se redresser et Ablette sembla prendre d’elle même l’initiative de recommencer à marcher au pas traversant le groupe de paysans en le fendant en deux.

Il ne se retourna pas au passage, ne craignant pas qu'un d'entre eux retrouve le courage de les enfourcher. Ils avaient dû prendre une décision à chaud, et peut-etre se donner du courage, mais bien trop éphémère. Tuer quelqu'un, meme un monstre comme la jeune brune en avait la réputation, n'était pas aussi aisé qu'il n'y paraissait. Le groupe s'enfonça dans le brouillard et disparu de la vue des villageois en quelques minutes. Si il avait été plus facile de rester sur les chemins, c'était aussi dangereux. Géralt coupa donc à travers bois pour descendre les rives de l'Ina jusqu'à la fourche avec la Trava. De là deux chemins opposés les méneraient soit au col de Shodi Marnadalu vers l'ouest ou par les plaines de Zarzecze à l'est, puis dans les deux cas à retomber vers le sud. Aucune décision n'était encore arrêtée.

Le luth vibrait d'un léger tempo ma foi pas désagréable. La marche n'était pas rapide, mais cadencée par la musique. Au bout de 4 longues heures à la fraicheur du fleuve sur leur droite, le groupe stoppa dans une petite clairière. Deux feux furent allumés. Un pour les soldats, un pour le Sorceleur, Jaskier et leur prisonnière. Les uns évitant les autres, les autres n'ayant que peu envie de devoir être sur la garde constante de peur de se faire trancher la gorge en pleine nuit. Distance raisonnable entre eux.

Bientôt la nuit encore éprise de brouillard froid tomba sur eux.




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Mioon
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Mioon
Lun 5 Oct - 15:54
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Saskya
J'ai XX ans et je vis à XX.
A venir

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Yennefer de Vengerberg :copyright: Mioon


Si le Sorceleur n'était que bien peu loquace, il ne fallut en revanche que quelques secondes au barde pour rejoindre la conversation, et de curieux échanges ne tardèrent pas à prendre place par-dessus la croupe d'Ablette qui officiait ainsi comme un terrain neutre. Son capuchon relevé, Geralt semblait s'être coupé du reste du groupe, mais la Belle savait pourtant pertinemment bien qu'il était aux aguets et ne perdait ni un mot ni un mouvement. Il était prêt à tout. Là où elle-même était parfaitement calme. Et l'évocation de cette menace de chanter nuit et jour pendant une semaine ne manqua pas de lui tirer un sourire amusé.

« Menacer ? Je t'ai entendu chanter à Novigrad l'hiver dernier et je ne me souviens pas que cela ait été si horrible. »

Le ton était léger, elle se laissait presque aller à la plaisanterie. À son corps défendant, Jaskier était un phénomène de foire à lui tout seul, bien loin du Sorceleur qui venait de les interrompre d'un ton tranchant qui ne parut pourtant pas froisser la Belle.

« Est-ce réellement une question de matière ? Correctement maniée, la binette rouillée de n'importe quel paysan peut également provoquer bien des dégâts... »

Plantée en travers du crâne ou des entrailles, même l'objet le plus anodin était susceptible de se transformer en arme mortelle, mais le poète ne paraissait guère avoir envie de traiter de la létalité de toutes les choses du quotidien. Grattant régulièrement son carnet de sa plume, il consignait soigneusement rimes et idées, partageant ses réflexions au fur et à mesure qu'elles se formaient dans son esprit. De ces réflexions marquées par une certaine naïveté pour qui voyageait pourtant en compagnie d'un mutant depuis bien des années.

« Non monstrueuses ? Et quelle définition as-tu de la monstruosité au juste ? Toi plus que quiconque, tu devrais savoir que ce mot n'a de signification que pour celui qui le profère. »

Sa voix était toujours aussi douce et agréable, et pourtant sa remarque aurait pu être sensible. Après tout, le qualificatif de monstre était très fréquemment lâché lorsqu'il s'agissait de Sorceleur, et Geralt de Riv traînait derrière lui  une réputation des plus horribles. Un surnom tel que le Boucher de Blaviken n'était clairement pas anodin, et il suffisait de voir la distance entre eux et le petit groupe des soldats pour se douter de la peur qui les animait.

Néanmoins, la conversation repartit bientôt de plus belle sur la composition de cette nouvelle chanson, et si les gardes ne tardèrent pas à exprimer bruyamment leur mécontentement, la prisonnière ne paraissait en revanche pas être gênée par ce flots de paroles. Au contraire, elle écoutait tranquillement Jaskier, proposant parfois elle-même une rime, ne l'interrompant pas dans sa volubilité mis à part lorsqu'il lui posait ouvertement une question.

« Saskya. Et tu n'es pas loin de la vérité en évoquant Caelf puisque j'ai vu le jour à Gors Velen bien que je n'y sois pas restée très longtemps. Pas très loin d'Oxenfurt où une réputation terrible te précède d'ailleurs. »

Mais la jeune femme n'eut pas le temps d'en dire davantage que le Sorceleur venait de lever le poing afin de stopper la petite troupe, et son regard balaya aussitôt les alentours. De part et d'autre de la route boueuse, des paysans armés de fourches et de torches venaient d'émerger avec des grimaces de haine tordant leurs visages, et l'échange qui débuta fut houleux dès les premiers mots.

''Mutant''... le terme n'avait pas mis longtemps à être lâché en face, donnant ainsi raison à Saskya qui évoquait le poids du mot ''monstre'' à peine quelques minutes auparavant. Ces pouilleux voulaient la faire passer de vie à trépas. Dans les tréfonds de la peur chevillée à leurs cœurs, sans doute souhaitaient-ils la même chose à Geralt...

Mais malgré la menace, la Belle demeurait d'un calme absolu. Même lorsque Geralt invita les paysans à venir la chercher, elle n'eut aucune réaction. Simplement juchée sur sa jument aubère, son regard violet parcourait cette petite assemblée avec attention mais sans trace de crainte. De l'autre côté d'Ablette, elle pouvait en revanche sentir la nervosité du barde qui se tortillait sur sa selle en tentant d'attirer l'attention de son ami, mais elle ne chercha pas à le rassurer pour autant. Inutile de se leurrer, elle se doutait bien que ces miséreux n'auraient jamais le courage de l'attaquer, mais elle demeurait tout de même concentrée, juste au cas où. Ni peur ni défi chez elle. Juste du calme et de l'attention. Et si le Sorceleur ne se retourna pas lorsqu'ils reprirent la route pour croiser le petit groupe, elle ne se retourna pas non plus. Son rythme cardiaque ne s'était pas accéléré, pas plus que sa respiration. Manifestement, il en faudrait davantage pour qu'elle perdît le contrôle d'elle-même.

« Par tous les... Geralt, j'ai bien cru qu'ils allaient tous nous empaler avec leurs fourches ! Tu pourrais au moins prévenir quand tu fais quelque chose comme ça ! »

Le poète avait eu peur, c'était visible, et il se renfrogna bientôt dans un silence boudeur face à cette frayeur qu'il venait de subir. Deux monstres impassibles, un barde effrayé et trois soldats qui avaient sans doute prié pour que cette rencontre dégénérât et que le fossé se retrouvât garni d'un ou deux cadavres... quel charmant groupe !

« Lorsqu'on veut tuer quelqu'un, on ne le dit pas, on le fait. »

Et la voix de la Belle était toujours aussi calme, toujours aussi tranquille, comme si une demi-douzaine de paysans en colère n'avait pas menacé de la tuer quelques secondes auparavant. Quoi qu'il en fût, le grattement de la plume se fit aussitôt entendre. Sans doute Jaskier venait-il de consigner cette phrase afin de pouvoir la réutiliser dans une de ses prochaines composition. Et après seulement quelques minutes de mutisme, il recommença à jouer du luth, son chant reprit, entrecoupé de ces discussions auxquelles Saskya continuait de participer de temps à autre.

Plusieurs heures plus tard, le brouillard ne les avait pas lâché, et l'humidité plus que fraîche du fleuve était devenue pénétrante. Autour de ses épaules, la prisonnière avait resserré sa cape depuis quelques temps déjà, et ce fut avec souplesse qu'elle descendit de sa jument lorsque le groupe s'arrêta pour la nuit. Loin de lui faire confiance, ce fut d'ailleurs le Sorceleur lui-même qui s'occupa d'attacher la monture avec Ablette et Pégase, et la Belle lui tendit ses poignets sans un mot afin qu'il pût au moins la libérer de l'animal. De l'animal, mais pas davantage, puisqu'il ne lui enleva pas ses fers pour autant. Elle allait donc devoir s'en contenter, et avant de faire quoi que ce fût d'autre, Saskya enleva aussitôt la selle et le tapis de selle de sa jument, posant le tout près du feu, mais néanmoins un peu plus éloigné du foyer que ne l'étaient les affaires de Geralt et Jaskier.

Une fois cela fait, elle alla vérifier les pattes de sa monture afin de vérifier que celle-ci n'avait aucune blessure, même légère, puis elle se dirigea directement vers le bras du fleuve afin de pouvoir effectuer un brin de toilette.

Avec des gestes mesurés, elle repoussa ses fers un peu plus haut sur ses avant-bras afin de pouvoir ôter ses gants et relever ses manches, puis elle plongea les mains dans l'eau froide pour se laver. Et si son visage portait quelques égratignures, le reste de son corps semblait en revanche être beaucoup plus marqué. Plusieurs cicatrices ornaient sa peau, et le pire était sans doute le dos de sa main et de son avant-bras gauche qui présentait une impressionnante, même si ancienne, marque de brûlure. Loin, très loin du corps parfait d'une jeune fille de bonne famille...

Et lorsque Jaskier s'approcha à son tour du court d'eau, Saskya essuya aussitôt ses paumes sur son pantalon avant d'enfiler tout aussi prestement ses gants, puis elle vint s'asseoir près du feu, appuyée le dos contre sa selle. Sans un mot, elle avait d'ailleurs entreprit de glisser l’extrémité des manches de son pourpoint dans ses gants afin de conserver un peu de chaleur, mais cette tâche pourtant simple était compliqué par les fers qui restreignaient ses poignets. De quoi l'occuper donc, et elle en était toujours là lorsqu'un des gardes s'approcha avec plusieurs fourrures et une des sacoches qui étaient transportées par le quatrième cheval.

« Seigneur Sorceleur, le bourgmestre Kassoren a fait savoir que tu peux te servir librement dans le ravitaillement. »

Sa voix était rauque, mais il n'avait pourtant pas l'air d'être très à l'aise. Tâchant de se maîtriser, il déposa tout ça sans même lever son regard vers celui de son interlocuteur, puis ce fut à pas rapides et nerveux qu'il s'éloigna pour rejoindre ses collègues.

« Des hommes charmants, vraiment. Tu crois qu'ils vont nous escorter jusqu'à Forgeham ou alors qu'ils auront disparu demain matin ? »

Son luth toujours à la main, Jaskier récupéra l'une des fourrures avant de s'installer tout près du feu, et il considéra un instant son instrument avant de le poser sur la couverture puis de s'étirer.

« Et je meurs de faim ! Il avait l'air tellement sympathique, ce bourgmestre Kassoren, tu crois qu'il nous a laissé un peu de viande dans ces sacoches ?! »

Manifestement, le barde avait plus que faim, et il se mit aussitôt à fureter dans la-dite sacoche tandis que la prisonnière n'avait plus lâché un mot. Une fois ses manches remises correctement à son goût, elle s'était simplement enveloppée dans sa fourrure. Le feu jetait des ombres mouvantes qui faisaient briller ses yeux si particuliers, et l'une de ses mains se releva bientôt pour fureter dans son pourpoint quelques secondes, avant qu'elle ne laissa retomber son bras. Son médaillon n'était pas là, elle l'avait retiré avant que tout commençât, mais elle conservait toujours l'habitude de le chercher dans ses vêtements. Il lui manquait. De même qu'elle n'aimait pas le fait de ne porter aucune arme sur elle. Mais néanmoins, elle ne laissait pas affecter et paraissait n'éprouvait ni angoisse ni peur.


****


Le feu.
Tout autour d'elle.
Le feu.


Un cri.
Des pleurs.
Des hurlements qui raisonnaient en continu.

Une poutre calcinée craqua et s'effondra pour barrer le chemin.

Une voix d'homme retentit pour l'appeler.
Sèchement.
À moitié couverte par les crépitements de l'incendie.

Le feu.
Tout autour d'elle...



****


Saskya se réveilla brusquement, et son regard balaya aussitôt les environs pour se poser sur les pauvres braises rougeoyantes qui restaient du foyer. Elle n'avait pas crié, n'avait émis aucun bruit ni aucun mouvement, mais un long frisson l'agita tandis qu'elle prit conscience que son cœur s'était emballé.

Tout autour d'elle, une nuit profonde était tombée, et le brouillard glacial semblait luire comme toute une cohorte de fantômes.

Les yeux mi-clos, elle ne remuait pas d'un cil, et le craquement qui se fit entendre à quelques mètres sur sa gauche lui indiqua aussitôt la raison de son réveil : des pas, c'était des pas. Sans doute des soldats qui les escortaient et qui se décidaient finalement à s'enfuir...

Le bruit feutré d'une lame tirée de son fourreau de cuir lui chatouilla l'oreille. Manifestement, les gardes s'étaient octroyé une tâche bien particulière avant de mettre les voiles, et sous ses longs cils baissés, la Belle repéra bientôt la silhouette qui s'approchait discrètement. S'approchait. S'approchait... Encore deux mètres et il lui trancherait la gorge. Un mètre. Cinquante centimètres...

Saskya sentit l'homme lui respirer dans le cou tandis qu'il écartait ses cheveux pour voir où frapper, et elle lui asséna aussitôt un violent coup de poing en plein visage. Cognant de bas en haut, elle entendit distinctement le nez se briser net tandis que le sang de l'homme lui éclaboussait le visage, et celui-ci poussa un hurlement bestial en s'écroulant au sol.

Un peu plus loin, les deux autres se levèrent brusquement tout en dégainant leurs épées, et celui qui avait porté les fourrures fit résonner sa voix rauque dans la clairière.

« Qu'est-ce qui se passe bordel ?!! On est attaqué !! »

D'un coup de pied dans les braises, il ranima le feu comme il put, tandis que son collègues continuait à hurler en se roulant par terre.



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Dim 11 Oct - 19:06
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Geralt de Riv

Je suis vieux , surement bien plus que vous ne pensez  un peu partout, surtout sur les routes et dans les auberges . Dans la vie, je suis un Sorcelleur. Attention différent d’un satané Sorcier ou Magicien et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma situation, je suis occupé quelques soirs, après quelques bières et quelques pièces et je trouve ca  .. bien ?..




Licorne et groseille à maquereau [Calville] Mission-impossible-6-fallout-gif-5b8eb5c82df6e


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- Novigrad, Novigrad. Oui j’y suis bien allé il y a quelques mois . * la plume du chapeau faisait d'étranges mouvements entre la tete qui penchait en arrière pour la reflexion, et le “oui” en souvenirs de cette époque bénie, où il avait été au chaud et au calme durant quelques semaines. Avant que les fourmis ne lui dévorent les jambes, que son inspiration soit tarie  et qu’il ne retrouve son ami sorceleur pour de nouvelles aventures. - Diantre, je ne me souviens pas de vous, pourtant votre beauté n’a pas d’égal des côtes du nord jusqu’à ce point précis où nous nous trouvons. Tu vois Géralt * il haussa un peu la voix vers son ami silencieux et coupé du monde par son comportement corporel, par son mutisme aussi * - la dame SAIT reconnaître le talent. - Je le lui laisse volontiers répondit le Sorceleur qui n'arrivait pas à décrocher son regard du chemin qu'ils prenaient à travers le village glacial autant en température qu'en ambiance
- Oh :! Rustre ! Espèce de .. de … SORCIER ! Interjection et insulte suprême d’un barbe emplumé à un Sorceleur. .. puis la voix plus calme vers la dame, comme si cette habitude de s'asticoter était familière. - Il dit ça mais il aime mes chansons , la gourmandine est sa préférée, voulez vous que je vous la chante ? - -NONNNN s’écrièrent deux soldats qui avaient entendu au moins la dernière partie de la conversation et qui déjà, venaient à regretter d'etre trop proche du groupe de tête. .

L'intervention de Géralt dans la conversation permit à la jeune femme de lui poser un peu plus de questions, feignant surement de ne pas avoir remarqué la volonté du Sorceleur de mutisme envers elle. Curieuse, comme beaucoup de femmes. Mais bien trop calme à l'idée de se retrouver en fin de voyage, exécutée, pour que cela ne la rende suspecte. Pourtant ... pour l'instant, il apprenait sur elle autant qu'elle semblait attentive à ses paroles. Sa tete tourna légèrement vers elle, le visage à moitié caché par son capuchon. - C’est une question de matière. Quelques pas d'Ablette dans un silence profond - Plantez votre binette rouillée  en métal dans le coeur d’un loup garou et vous mourrez assurément. Il sera peut-etre blessé, et encore si vous avez de la chance, mais rien de mortel et qui l'empêchera de dévorer votre cadavre. Mettez lui une chaine d'argent autour du cou et il deviendra aussi doux qu'un petit chien. C’est pour cela que les Sorceleurs ont deux épées, en deux matières différentes.. Cours magistral sur les sorceleurs, volume 1 . Ses deux glaives portés sur le dos retinrent surement un regard. Son attention se reporta sur le chemin qu’ils avaient à parcourir dans le village alors que Jaskier retournait entre réflexion artistique  et charme envers la brune. Ablette fut à nouveau sollicitée comme frontière entre eux deux.

- Non monstrueuse. J'entends par là, du genre … volonté de me tuer, de me manger, de me changer en créature assoiffée de sang, mort vivant, de me prendre mon sang, de me …. * il frissonna à l’évocation de ce qu’il disait remontant sur ses epaules et autour de lui sa cape prune flamboyante * - de me donner en pâture à une kikimorrhe...  il parait qu’ils vous vident de vos organes liquéfiés et vous gobent..Slurps d'un trait “ Sa voix baissait d'intensité à mesure qu'il parlait de ce qui, pour lui, était monstrueux. Et aussi se souvenir de sa rencontre avec l'arachnide geant. Heureusement l'homme aux cheveux blancs lui avaient sauvé ses fesses et ses organes, encore une fois devrait-il avouer, mais ce n'était pas le moment. Un point de détails tout cela, tais toi Géralt, je charme. Mais le Sorceleur ne disait rien et semblait statufié sur sa monture ne faisant aucun geste inutile.

- Saskya, ce prénom est peu commun sur nos terres Puis un grand sourire quand il apprit les origines de la jeune femme qu'ils escortaient pourquoi au juste? - Je le savais ! les femmes de Caeff et alentours. sont des beautés. Croyez moi ici c’est … moyen pour trouver de jolies femmes. Peut-etre plus au sud ... Saskya ... Diantre ! une rime avec ce prénom ne va pas être aisé, mais n'ayez crainte je trouverais et votre nom sera connu du nord au sud, comme à l'est et l'ouest et ... La main ferme et gantée de Géralt s'était posée sur sa bouche ouverte et montures à l'arrêt. Et de suite une tension nerveuse chez le barde qui sursauta presque en voyant les paysans armés les entourer.

Géralt avait estimé la menace, ne comptant nullement sur les soldats les accompagnant pour mettre de l'ordre là où ils auraient dû. Et c'est d'une voix on ne peut plus autoritaire qu'il arbitra cet échange, faisant surement faire des suées froides au pauvre barde qui tentait désespérément de savoir à quel moment ils allaient fuir. Mais pas aujourd'hui. Ces gens armés étaient de braves gens apeurés, surement l'esprit embrumé de rumeurs en tout genre n'ayant aucun fondement. Ils n'étaient pas mauvais au fond. Ils avaient juste peur de ce qui ne leur ressemblait pas. Géralt était de ces monstres dont on comptait milles histoires au coin du feu ou aux enfants pour les effrayer. Il était et resterait un monstre quelques soient ses actions. L’interlude avec les paysans ne resterait que cela dans son esprit. Il avait bien trop souvent vu ce genre de comportement où la peur gagnait sur la raison. Et quoiqu'on en dise, il n'était pas un tueur.

Il reprit son chemin, suivi du groupe , sans plus penser à cela pour l'instant. Meme si dans son dos Jaskier lui faisait part de sa frayeur .. habituelle? Mais la remarque de Saskya lui évita de tergiverser sur ses actions. Elle avait compris ses intentions, et surement aussi que jamais il ne l'aurait donné à ces hommes, quelques soient ses crimes. Le reste du voyage fut un peu plus calme, si ce n'était luth et rimes qui se battaient en duel dans l'esprit du barde. Le reste du groupe était plus silencieux. Géralt à l'affût, la jeune femme silencieuse, et le reste des soldats faisant trainer la patte à leur monture pour s'éloigner un peu plus d'eux. Car quelque chose avait changé depuis l'intervention des paysans, se rendant compte que celui qui les menait était aussi un de ces monstres. Parfois lui vient aux oreilles leur discussion ...

Quelques heures d'un pas peu rapide, et glacial aux prises avec le froid du fleuve. Le souffle du Sorceleur se voyait de plus en plus en petites volutes s'élevant et il fit stopper la marche dans une clairière néanmoins quelque peu protégée du vent. Il avait besoin de repos, Jaskier - devenu silencieux - également, autant que les montures. Pour les autres, il ne savait, mais ne s'en inquiétait pas plus. On lui laissa le soin de s'occuper de son "colis", soldats restants bien à distance d'elle. Lui n'éprouvait pas de crainte d'elle. De la curiosité et de la méfiance, mais pas de crainte. Il la détacha de sa monture, mais lui laissa ses chaines aux mains, autant que le peu de liberté de s'éloigner d'eux pour aller effectuer une vague toilette à ce qu'il voyait au reflet de la lune.

Ce fut Albette qui tapa du sabot afin que son cavalier s'occupe d'elle, plutôt que de la brune. Il trouva quelques balisses qu'il offrit à la caractérielle monture, et se mit à frotter son encolure d'une herbe apaisante tout en lui parlant. Calmement, comme on parle à un ami que l'on veut rassurer. Pour beaucoup de sorceleurs, leurs montures étaient plus que des chevaux, mais un ami, seul compagnon de voyage à qui ils pouvaient s'adresser. La solitude pouvait parfois être compliquée à gérer. Il n'en oubliait cependant pas à jeter un coup d'oeil vers les rives où Jaskier venait de rejoindre leur prisonnière. Mais soit avait-il tari son flot de paroles pour la soirée, soit il était trop fatigué pour reprendre une conversation, et après une toilette de chat, il revient près du feu, prenant soin de son luth bien plus qu'il ne le ferait avec une femme.

Géralt était lui, assis, adossé à un arbre, les jambes étendues devant lui, mains croisées sur le ventre à regarder le feu crépiter légèrement alors que la brune était revenue non loin d'eux et remettait ses manches. Un soldat vient interrompre ce rare moment de calme en leur lachant de la nourriture prévue pour le groupe .
- Tu remercieras le maire de notre part Soldat.Géralt lança une des couvertures sur la tête de son ami qui pesta encore une fois, mais sans réelle conviction, une pour la jeune femme,  avant que l'idée de manger se fasse un chemin plus envieux dans l'esprit du barde. Et pour toute conséquence de l'entendre parler et parler à nouveau.  - Non. Ils n'iront pas jusque Forgeham Aucune illusion sur ces soldats dont il avait surpris conversation et regards en coin durant ces quelques heures. Il attrapa de la viande séchée lancée par Jaskier.

Peu à peu le calme s'installa sur la clairière. Le brouillard formait une froide couverture leur permettant d'etre un tant soit peu caché aux yeux de qui passerait par le coin. C'est cette relative sécurité qui ne fit pas se relever Géralt quand il entendit des pas proches d'eux. Les soldats surement. Et il n'avait prévenu aucun d'eux de ne pas venir de leur coté sans se faire annoncer. Les pas se rapprochaient. Quelque chose clochait. On ne venait pas à eux, on tentait de passer inaperçu en s'approchant d'eux. La main se resserra sur le manche de son épée, prêt à agir. C'est un cri qui le fit se relever son épée dégainée. Mais le danger ne venait pas à lui, mais envers la brune. Enfin danger n'était pas le mot vu qu'elle semblait avoir -presque- réglé la situation. Si ce n'était les amis du soldat blessé qui arrivèrent épées à la main.

Une grimace de dégout en attrapant le blessé par le col, le tirant sur le sol humide alors qu'il hurlait encore de son nez cassé. Il s'avança franchement pour se mettre entre la jeune femme et les soldats et leur balança leur ami.
- Le prochain qui essaie de toucher à cette femme , je le donne en pâture pour son diner.. Son glaive était dans le prolongement de son bras gauche, légèrement en arrière, prêt à attaquer qui aurait l'imbécilité de s'approcher, sa main droite prête à effectuer un signe d'Igni ou de Aard selon ce qui suivrait. Le face à face était tendu entre les soldats, dont le troisième se relevait difficilement le nez en sang et le groupe mené par Géralt. Meme Jaskier tenait son luth en l'air, pas entièrement réveillé. - MONSTRES hurla le blessé, mais chacun recula jusqu'au feu qui avait retrouvé un peu de vigueur avec le coup de pied.

Le Sorceleur abaissa son épée et se recula à son tour sans quitter les soldats du regards avant qui ne soient à bonne distance. Il passa à côté d’elle la frolant presque sans s'arrêter.


- Vous devriez vous rapprocher du feu.
Un conseil comme un autre qu’il donnait à la brune. Il reprit sa place contre le tronc d’un arbre contre lequel il etait adossé, son épée plantée dans le sol entre ses genoux relevés, pret à bondir au prochain mauvais coup. Si il avait pu croire que les soldats mettraient un peu plus de temps à agir, il était après cette attaque, aux aguets, à l’affut de bruits de pas ou d’odeurs autres que les leurs, même si il avait clos les yeux
- Charmants, vraiment charmants, que fait-on?
- Dors, je veillerais.
- Dormir ? comment veux tu que je dorme alors qu'ils veulent nous tuer

Pendant presque 2 minutes, Jaskier lui meme cru ne pas pouvoir retrouver le sommeil. Mais on finit par entendre un leger ronflement venant de sa place. Il dormait d'un sommeil profond tenant son luth contre lui, quelques fois on l’entendait parler durant son sommeil. Presque en rime. Presque plus talentueux qu'éveillé. A nouveau le presque silence, bien plus pesant, si ce n'etait Jaskier et son inspiration, il lui sembla meme entendre "Géralt en tutu" mais surement ses mots étaient déformés. Un sourcil qui se hausse néanmoins chez l'Homme assis. Au loin, un loup hurlait à la lune presque pleine.

- Qu’as tu donc fait pour qu’on te chasse ainsi et qu’on veuille ta mort ?  Il ignorait pourquoi il posait la question, gardant les yeux fermés.
Peut-etre que la version officielle ne lui allait pas, quand tout était trop facile, quand tout était trop concordant, ce n’était jamais la vérité.  
Peut-etre que la jeune femme avait une conversation qui lui plaisait.
Et son parfum embauma un peu plus son odorat.


Défi relevé @Mioon



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Lun 12 Oct - 16:29
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Saskya
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Saskya n'aurait pas cru que le Sorceleur reprendrait la parole après son intervention, et pourtant il le fit. Tournant légèrement sa tête vers elle, il lui expliqua alors l'intérêt de l'argent de sa voix détachée, presque froide, et la Belle l'écouta très attentivement. Elle avait certes été formée à Sarda pendant plus d'une dizaine d'années, mais au final elle en savait assez peu sur le sujet. Miroslaw avait toujours été taiseux, presque mutique. Il mettait des années et des années avant de daigner donner la moindre information à ses élèves, et la jeune femme en avait finalement davantage appris via les livres que via son mentor. Des lacunes qu'elle aurait plus que tout apprécié de combler, mais rares étaient les Sorceleurs. Plus encore ceux acceptant de partager leurs connaissances. Autant dire qu'elle était donc suspendues aux lèvres de Geralt, et son regard ne manqua pas non plus de dévier sur les deux armes qu'il portait dans son dos. Un regard passionné, presque envieux. Un glaive en argent était quelque chose de rare et de précieux, et elle-même n'avait jamais eu l'honneur d'en posséder un...

Mais déjà, le Loup Blanc s'était tut, remplacé par son barde, et l'évocation de ce qu'il appelait ''monstre'' tira un sourire amusé à la Belle. Jaskier semblait assez froussard s'il fallait en croire la liste qu'il était en train de dresser, à se demander ce qu'il faisait collé aux bottes d'un Sorceleur !

« Si ça peut te rassurer, alors je te fais le serment de ne pas te dévorer. »

Peut-être était-il rassuré. Quoi qu'il en fût, il enchaînait déjà sur autre chose. Cet homme était décidément un véritable moulin à paroles, mais ça ne gênait aucunement Saskya. Sans être bavarde elle-même, elle trouvait néanmoins que le barde était une compagnie agréable, aussi l'écoutait-elle sans en être importunée, au contraire des soldats qui ne cessaient de râler. Néanmoins, la rencontre avec les paysans en colère sembla le calmer net, et il mit plusieurs minutes avant de recommencer à jouer et composer.

Arrivés près d'une berge tranquille du fleuve, c'était d'ailleurs un certain silence qui régnait sur les deux petits groupes qui ne semblaient clairement pas désirer se mélanger, et deux feux furent allumés tandis que la Belle alla se rafraîchir. La nuit promettait d'être froide, et la fourrure lancée par Geralt fut donc accueillie avec un « Merci » sincère. De même, elle se mit à manger dès que Jaskier eut terminé l'inventaire méthodique de la sacoche – le barde lâchant quelques commentaires au fil de ses trouvailles – et elle mâchonna la viande séchée méthodiquement. Pour une horrible cannibale dévorant ses semblables, il se révéla toutefois qu'elle n'avait pas un gros appétit, et elle s'appuya bientôt contre sa selle tout en s'enfouissant littéralement dans sa fourrure afin de pouvoir dormir.

Un sommeil peuplé de souvenirs, de cauchemars. Mais c'était si souvent le cas...

Toutefois, il était plus rare qu'on voulût l'assassiner en pleine nuit, et ce fut donc dans un réflexe violent qu'elle brisa le nez du soldat qui avait voulu essayer. Celui-ci commençait à peine à hurler qu'elle s'était d'ailleurs déjà relevée, se reculant de quelques pas afin de ne pas avoir le blessé dans les pattes. En face d'elle, les deux autres gardes avaient déjà tiré leurs épées avec la ferme intention de s'en servir, et elle jaugea rapidement la situation du regard lorsque le Sorceleur se porta à son niveau pour ramasser le garde et le jeter dans les pattes de ses collègues.

La lame au clair, sa menace était plus que sérieuse, et un moment de flottement s'installa sur la scène. L'épée dans la main gauche, il avait levé la main droite afin de se tenir prête à effectuer un Signe si nécessaire, et l'attention de Saskya fut aussitôt focalisée sur lui et lui seul. Oubliés les gardes éructant de colère, oubliées les fausses notes arrachées au luth par les tremblements du barde. Le Sorceleur était fin prêt à combattre et, l'espace d'un instant, la Belle souhaita que les soldats fissent un faux pas et le provoquassent. Crispée, elle attendait elle aussi que quelque chose se produisît... et un soupir lui échappa lorsque les gens de Razwan reculèrent. Pas de soulagement, mais plutôt de frustration, même si extérieurement cela devait avoir la même apparence.

Geralt de Riv était l'un des Sorceleurs les plus connus, avec des faits d'armes ô combien impressionnants. Mais si elle avait été honnête, elle n'aurait pas su dire si elle était contente d'être tombée sur lui ou non...

Quoi qu'il en fût, les deux groupes continuèrent de se jauger en reprenant chacun leur place autour de leur feu, et Saskya ne manqua pas de remarquer le frôlement tandis que Geralt lui conseilla de se rapprocher du feu. Une suggestion qui ne lui plaisait guère. Depuis le massacre de Sarda, elle avait conservé une certaine appréhension vis-à-vis des flammes, et ce fut donc en ravalant sa nervosité qu'elle se déplaça plus près.

De son côté, le poète ne dissimula nullement son angoisse après ce qu'il venait de se passer, et pourtant il ne lui fallut pas davantage que quelques minutes pour s'endormir profondément. Jaskier parlait en dormant, débitant des vers et des rimes qui n'avaient pas forcément de sens, et la jeune femme leva bientôt ses mains plus près du feu avant de se réchauffer un peu dans la froideur humide de la nuit.

La brume avait une certaine tendance à s'épaissir, la forêt bruissait. Elle aurait préféré que les gardes se tinssent tranquilles afin de ne pas lui rajouter de difficultés, mais elle allait manifestement devoir compter avec eux. Une réflexion qui fut toutefois interrompue par l'homme aux cheveux blancs, et entendre sa voix à nouveau ne manqua pas de surprendre Saskya qui tourna son regard vers lui. Il avait toujours les yeux clos, mais pourtant c'était bel et bien lui qui venait d'engager la conversation.

« Le bourgmestre te l'a dit, non ? Je mange des gens... »

Le ton portait en lui une certaine ironie. La Belle avait bien des défauts, mais elle n'avait jamais apprécié mentir. Pourtant, cette mission était placée sous l'auspice de la tromperie, une tromperie presque évidente d'ailleurs. Rares étaient les cannibales, et ils étaient généralement bien plus sauvages et dépenaillés qu'elle. Il était donc aisé de deviner qu'il existait une supercherie, mais la-dite supercherie était en revanche beaucoup plus compliquée à deviner. Des manigances politiques ou un chantage entre nobles familles apparaissaient comme évidents. Un piège de Nilfegaard, en revanche...

« Ça faisait bien des années que je n'avais pas croisé un Sorceleur. Vous êtes généralement taiseux mais j'ai tout de même envie de te poser une question. Qui sait, peut-être que j'obtiendrai une réponse. »

Miroslaw ne répondait jamais à ses questions, jamais. Il les qualifiait généralement de stupides ou alors l'enjoignait à se débrouiller toute seule. Les autres Sorceleurs de Sarda était un peu plus loquaces, mais même après bien des années de formation, Saskya avait encore la tête emplie d'interrogation sur eux. Sur ce qu'elle avait touché du bout du doigt sans pouvoir l'atteindre. Mais un jour, peut-être...

« Ta nyctalopie, comment se traduit-elle ? Est-ce que tu vois simplement comme en plein jour, ou alors est-ce... différent ? »

Il n'y avait plus d'ironie cette fois-ci, mais une curiosité profonde. À vrai dire, elle ne savait pas trop pourquoi elle venait de poser sa question, d'autant plus qu'elle était à peu près sûre de n'obtenir que le silence en guise de réponse. Le regard reporté devant elle, elle avait ôté ses gants afin de pouvoir frotté ses paumes l'une contre l'autre, et ce même si elle n'était guère à l'aise avec les traces de brûlures ainsi exposée sur le dos de sa main. Symbole de son échec, symbole de ce qu'ils avaient perdus... le retrouveraient-ils seulement au terme de cette mission ? La Belle voulait y croire, elle voulait vraiment y croire.

« En tout cas, tu formes un curieux duo avec ton barde. Tu ne dois pas t'ennuyer avec lui. »

Il n'y avait ni reproche ni moquerie dans cette remarque. Après des années enfermée dans un cachot sombre, la jeune femme avait pu imaginer bien des choses, mais ce duo était indéniablement étrange. Ou alors était-il trop naturel à voir comment les deux hommes paraissaient bien s'entendre.

Sur ses lèvres, un léger sourire un peu amer se peignit. Geralt avait clairement ce qu'elle aurait voulu avoir.



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Dim 18 Oct - 18:43
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Geralt de Riv


Je suis vieux , surement bien plus que vous ne pensez  un peu partout, surtout sur les routes et dans les auberges . Dans la vie, je suis un Sorcelleur. Attention différent d’un satané Sorcier ou Magicien et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma situation, je suis occupé quelques soirs, après quelques bières et quelques pièces et je trouve ca  .. bien ?..






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Les actes du Riv le surprenait parfois lui meme et l'emmenait sur des chemins bien plus glissant que celui boueux qu'ils foulaient. Géralt ignorait à cet instant précis pourquoi il avait reprit la parole après ses premiers mots pour répondre à la question posée, somme tout banale, de la brune.. Ni même pourquoi il avait détaillé un pan de ce qu’il était, de ce qu’il chassait et de comment il le faisait. Il ne lui devait rien, encore moins partager son savoir avec elle, mais pourtant c’était ce qu’il avait fait. Beaucoup étaient ceux s'interrogeant sur les glaives des sorceleurs, des légendes tournaient bonnes ou mauvaises. Peu en avaient autant appris que la brune en si peu de temps;

Les sorceleurs étaient comme beaucoup de castes, avec leurs secrets, leurs codes, les recettes de leur mutation. Et sa mutation en particulier, double ou triple selon que l’on compte les étapes nécessaires au résultat qu’il montrait aujourd'hui au tout à chacun. Une réussite totale pour Kaer Moren. Celle-ci avait été jugée avec bien plus de sévérité par le commun des mortels. Il était un monstre parmi les monstres, un monstre chassant d'autres monstres. Ironique en fait. Et bien que les sorceleurs de différentes écoles aient été traqués, tués, rabaissés, ils ne dérogeaient jamais aux régles imposées. Kaer Moren ne dérogeait pas à cette légende de voeux de silence sur tout ce qui les touchait, c'était aussi cet élan d'incompréhension qui les rendait encore moins humains pour tous. Géralt avait souffert de ces non-dits, de ces peurs grandissantes face à eux. Il était sorti du fort avec un vague espoir au coeur d'etre utile, mais dès sa première mission il avait su. Une pensée qui lui trouble l’esprit avant qu’il ne se mure à nouveau dans le silence dont il devrait faire preuve avec bien plus de dureté. Surtout avec leur colis.

Jaskier, à son opposé parlait, non .. plutot débitait un flot de paroles presque incéssant, et de ses questions, de ses peurs, le sorceleur apprenait aussi à connaitre la brune. Avant meme la sortie du village, il avait une idée précise de ce qu’elle n’était pas, mais n’arrivait pas à découvrir le secret sous jacent qui l’entourait, et aussi pourquoi on faisait appelle à un sorceleur pour cette escorte. Peut-etre que son ami à la langue bien pendue l'aiderait à son insu. C'était aussi pour cela qu'il n'interrompait pas leur discussion derrière lui. Jaskier se montrait entier dans tout ce qu'il était. Une faiblesse surement, mais de Riv veillait sur lui, et si cette femme venait à tenter quoique ce soit, sa mort serait assurée. Mais pour l'heure, c'est encore le barde qui reprit la parole après les quelques mots de Saskya


.- Oh .. Oui .. je suis .. rassuré. Le ton de la voix de Kaskier  n’était pas aussi franc qu’il aurait voulu le faire croire aussi bien à la brune qu’à son ami mutique. Mais le naturel du barde revenait au galop entre discussions et chansons à ecrire. Inspiration qui semblait revenir malgré le froid paysage qui les glaçaient. Géralt ne l’avait pas empêché de chanter, et cela voulait dire que le danger n’était pas proche d’eux, sur ces routes aux sombres renommées.   - Mais dis moi Saskya, qu'est-ce qui t'a amené dans la region? tu es bien loin de chez toi ... tu as ;.. un mari qui t'attend dans ta chaumière ? Il se redressa sur sa monture prenant un air - Oh je pose la question comme ca. C'est pour ma ... euh .. ma ... - Culture . La voix de Géralt s'était élevée, un peu moqueuse dans le ton - OUI Culture. s'exclama le barde sauvé de sa curiosité. - Tu comprends, c'est pour ma composition. Histoire d'amour ô combien tragique . Devant eux, Géralt sourit en continuant de mener le groupe. Le choix de ce chemin n’etait pas innocent chez Géralt. Loin des routes fréquentées, il comptait bien faire quelques détours, évitant ainsi qu’on ne les trouve avec trop de facilités. Mais le danger qui l'inquiétait était-il vraiment devant eux ou ... juste dans son dos, frêles murmures des soldats qu'il attrape au vol. Murmures aux accents menaçants. Mefie toi de tes ennemis, mais méfie toi encore plus de ceux qui t'entourent. La vérité dans ces quelques mots sages.

Enfin une pause pour la nuit. Autant pour les cavaliers fourbus, que pour les montures. Chacun ayant besoin de repos après ce début de voyage mouvementé et cette ambiance pesante entre les protagonistes du groupe qui préfèrent presque implicitement et sans concertation s'éloigner l'un de l'autre. Chaque feu est allumé dans le brouillard, tel un phare dans la nuit sombre. Mais de ce coté ci de la rive De Riv ne craignait aucune créature. pas meme les loups présent dans ces contrées, et contrairement aux légendes, ils ne s'approchaient que très rarement d'un groupe d'humains.  Le danger était tout autre. Il délia la brune de sa monture la laissant déambuler librement dans le campement, il ne craignait pas qu'elle s'enfuit, voir meme il l'espérait un peu, la chasse lui manquait. Jaskier avait retrouvé son luth abandonné à peine quelques minutes pour aller se laver. Géralt lui meme partit remplir son outre, se passant de l'eau fraiche sur son visage marqué, derrière la nuque fourbue. Un bain ne serait pas de trop. Demain surement aux sources non loin de Carn. Et la soirée se finit entre petit air de musique et grignotages sous les chaudes couvertures qui leur avaient été données. .

C'est là que l'erreur fut commise par le sorceleur. Il n'avait pas jugé le risque des soldats à sa juste valeur, du moins n'avait pas imaginé que ceux-ci seraient si prompt et courageusement désespérés à les attaquer dès le premier soir. Et il s'était assoupi. D'une oreille certes, mais assez pour qu'un malheur ne manque d'arriver. Lorsque le cri du soldat avait retenti dans le calme de la foret embrumée, il n'avait eu aucune hésitation en s'interposant entre Saskya et les soldats arrivants vers eux pour terminer la tache commencée. Si il ne voulait pas blesser quelques humains, il était certain qu'il n'accepterait pas qu'on les menace ou manque de les tuer. Il était prêt, tension à l'extrême entre les deux groupes aux aguets et si la magie devait être utilisée, en dernier recours, il n'hésiterait pas. Il ignorait qu'il était non seulement observé par les soldats, mais aussi par la jeune femme qui n'en perdait pas une miette. Heureusement pour lui les soldats reculèrent jusqu'à leur feu de camps. Mais cette attaque avait remis pas mel de choses en place chez le Loup Blanc. Une piqure de rappel qui aurait pu se terminer dans la douleur et le sang.

Bientot le calme revient si ce n'etait l'agitation onirique de Jaskier, qui semblait voir son ami dans d'étranges costumes, et il n'osa imaginer dans quelles situations.  Mais ce n'était pas cela qui troublait le plus Géralt de Riv. une autre présence à ses cotés, aux senteurs fruitées retenait son attention. De ses chasses le sorceleur ne se posait pas vraiment de questions, tant qu'on le payait bien mais aussi tant qu'on ne mettait pas en danger des vies innocentes. Beaucoup de Grands , princes et Rois, hauts Nobles, voulaient faire de lui un tueur à gage. Pauvres fous.

Il laissa libre court à sa curiosité envers elle en posant une seule question, à laquelle il espérait une réponse sincère. Etrange volonté de sa part. Mais il eut pour réponse quelques mots détournés de ce qu'il savait faux. Il ne serait surement pas contenté de cette réponse, mais ignora pour l'instant sa volonté de connaitre la vérité. Il ouvrit les yeux regardant devant lui, laissant les flammes donner à son regard orangé une teinte étrange entre éclat lumineux et terne. Et posant sur le barde aux rêves étranges, quelque chose qui ressemblait à de la presque tendresse pour son ami. . - Oui curieux, c’est le mot

Entre le Sorceleur et le Barde, il y avait une étrange complémentarité. Là où le premier était taiseux et  l'affût, l’autre était un moulin à paroles et inconscient du danger de ses babillements incessants. Un jour et une nuit qui se mêlaient en une amitié sans limite. Les sorceleurs étaient généralement seuls, solitaires en trouvant jamais de compagnons de route qui ne ressemble à un cheval. Mais avec Jaskier, c’était différent. De suite le Barde n’avait montré aucune peur de lui, mais beaucoup de respect, de suite le Sorcelleur avait prit cette homme en amitié. Il en ignorait la raison profonde, et chacun avait apprit à apprivoiser l’autre. C’était cette amitié qui les avait conduit à survivre à de nombreuses chasses. Mais qui donc a osé prétendre que les sorceleurs n'étaient pas tétu.
- Tu sais ce que je pense ?

Il releva sa main droite posant son poignet sur son genoux relevé , alors que le sang s’en échappait à fine goutte quand il serra son poing . Ce sang provenait d'une coupure dans sa paume, quand il avait rengainé son épée après avoir fait  face au soldat. Un test pour elle . Et si il fallait mettre les points sur les I il le ferait coute que coute. - Les gens qui ont ta réputation m’auraient sauté dessus depuis longtemps pour me manger la main ou lecher le sang de la plaie. On ne résiste jamais au sang frais Toi, tu n’as meme pas senti sa trace. Ses doigts se frottèrent les uns aux autres laissant le goutte à goutte s'atténuer.- Alors as tu donc une autre explication pour ta mise au cachot et pour cette escorte par un Sorceleur? Fait bien attention à ce que tu vas répondre Saskya
Son regard se porta sur elle, il prit appui sur son épée et se releva , un genoux au sol venant fixer la brune droit dans les yeux, proche, si proche qu’il sentait la chaleur de sa respiration contre ses lèvres.
- Tu ne réponds pas à mes questions, pourquoi répondrais-je aux tiennes ?  Il était là, à quelques centimètres d'elle, observant son regard violet atypique, un age insondable faisant penser au Loup Blanc qu’elle avait bien plus à cacher que ce qu'elle disait.



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Saskya
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Bien que Jaskier ne tardât pas à affirmer qu'il était rassuré par la promesse de Saskya de ne pas le dévorer, la Belle ne manqua pas de lui sourire afin de marquer son amusement. Le barde se donnait de grands airs, bombait le torse, mais il n'était pas rassuré. Pas rassuré mais pas inquiet bien longtemps non plus tandis qu'il reprit ses babillages pour lui poser de nouvelles questions sur elle. Et l'argument qu'il mit en avant pour justifier de sa curiosité fit aussitôt naître un rire léger chez la jeune femme.

« Oh et bien si c'est pour ta culture et pour l'Art, je ne peux que te répondre, et il n'y a ni mari ni même chaumière. J'ai beaucoup voyagé mais je ne me suis jamais installée nul part, ou en tout cas jamais bien longtemps. Ma vie n'est pas ce qu'il y a de plus passionnant, je crains donc que ton imagination soit ton seul recours pour rendre ta chanson un rien intéressante. »

Une jeunesse à ramasser des légumes dans les champs, des années à Sarda, une errance puis des sombres années passées au fond d'un cachot... il n'y avait rien de bien romantique là-dedans, il ne s'agissait donc pas d'un mensonge. Mais néanmoins, le poète ne semblait pas s'arrêter à la vacuité de la réalité, et son imagination était suffisamment fertile pour remplir bien des pages de son carnet relié de cuir. Lorsqu'ils s'arrêtèrent à la nuit tombée, il paraissait avoir couvert des dizaines de feuillets de son écriture fine et déliée, à se demander ce qu'il pouvait bien trouver à raconter.

Peut-être conterait-il l'attaque en traître ?
Sans doute oublierait-il ses divagations oniriques...

Désormais assis plus près du feu, Saskya tâchait de se réchauffer les mains, et quelques mots furent échangés avec le Sorceleur. Quelques questions qui ne semblaient pas vouloir obtenir de réponse tandis que plus loin dans son dos, elle pouvait entendre les geignements du soldat blessé qui se faisait soigner par ses collègues. Il gémissait, il râlait, il menaçait entre ses dents. S'il avait vu la manœuvre du Loup Blanc et le sang coulant de sa paume, il aurait certainement fuit le camp en hurlant !

Mais face à Geralt, Saskya n'avait pas bronché. Son regard avait à peine accroché les gouttes carmines qui glissaient le long des doigts de l'homme, préférant se fixer à nouveau dans ses yeux de chat. Contrairement à beaucoup de gens, le dévisager ne paraissait absolument pas la troubler, et elle ne remua pas davantage lorsqu'il se rapprocha jusqu'à presque la toucher. Il était proche, si proche. Elle pouvait sentir son souffle sur ses lèvres comme la réciproque était vraie. L'odorat aiguisé du mutant devait sans doute être saturé par son parfum de lilas et de groseilles à maquereau...

Le Loup Blanc se doutait du mensonge, et sa menace était claire. La Belle n'aurait eu aucun intérêt à l'envoyer balader ou à se moquer de lui en tentant de le duper, sans quoi elle risquait qu'il abandonnât tout simplement cette mission et la plantât là. Le code d'honneur des Sorceleurs était beaucoup plus pointu que ce que le commun des mortels imaginaient, et si Geralt soupçonnait le Seigneur Marath de Forgeham de vouloir se payer ses services comme ceux d'un coursier de luxe, Saskya était à peu près sûre qu'il n'irait pas plus loin. Elle allait donc devoir se montrer plus fine.

« Tu m'en vois désolée mais je n'ai pas d'autre explication à te fournir. Ma situation est déjà suffisamment tendue pour que je n'en rajoute pas en te dévoilant moi-même les motivations  de Marath. Celui-ci t'en dira certainement davantage une fois à Forgerham mais de  mon côté, je ne suis pas masochiste et ne tiens donc pas à aggraver les choses me concernant. »

Le mensonge n'en était d'ailleurs pas un, pas entièrement, parce que sa situation était effectivement délicate. Si elle échouait à ramener un Sorceleur à Nilfgaard, elle savait que la fuite demeurerait sa seule issue pour ne pas subir le châtiment dont on l'avait déjà menacée en cas de refus. Écartèlement et empalement... l'un comme l'autre ne la tentait franchement pas, et son regard se troubla un instant face au souvenir de cette entrevue pour le moins désagréable avec l'homme qui dirigeait toute cette action. Il ne l'avait sortie de sa geôle que pour se servir d'elle. Si elle réussissait, elle savait qu'elle en tirerait un avantage énorme, un accomplissement sans pareil. Si elle échouait en revanche, elle n'aurait plus aucune utilité, et cette idée lui tira un léger frisson tandis qu'un vent discret se leva. Ses longs cheveux noirs s'agitèrent sous la brise, ondulèrent sur ses épaules, vinrent doucement effleurer le visage toujours si proche du Loup Blanc.

À côté d'eux, l'une des branches craqua dans le feu, et une vague de chaleur se fit sentir pour les envelopper.

« Quant à répondre à mes questions, pourquoi ne pas le faire simplement par amabilité ? Les gens normaux appellent ça une ''conversation'', mais peut-être préfères-tu les insultes, les crachats à la gueule et autres évanouissements que ta présence provoque ? Je m'en voudrais sincèrement de te changer de tes habitudes. »

Si l'évocation à demi-mot de cette mission l'avait troublée l'espace d'un instant, elle retrouvait sa verve mâtinée de moqueries. Mais après tout, il était vrai que les Sorceleurs trouvaient bien souvent en face d'eux une hostilité marquée par le dégoût profond. Saskya n'avait qu'à se souvenir du temps passé avec Miroslaw pour se replonger dans ces réactions si haineuses et insensées.

« À moins que tu ais simplement un caractère de... comment disent les gens de Skellige déjà ? … un caractère de griffon mouillé ? »

Cette fois-ci, ses lèvres s'étaient ourlées d'un sourire amusé, amusé de cette confrontation qui se jouait à quelques centimètres à peine. Si près que son ouïe – fine mais non modifiée – lui permit de capter un battement de cœur lent, si lent... tandis qu'un soupir lui aussi amusé lui échappa pour caresser les lèvres de Geralt de son souffle.

« Ton cœur bat tellement lentement... si l'on en croit les rumeurs, tu es le plus accompli de tous les Sorceleurs... »

Accompli... le terme pouvait être compris de bien des manières, mais la Belle voulait bien entendu désigner les mutations nombreuses que l'homme avait subi jusqu'à devenir le Loup Blanc. À Sarda déjà, il était connu pour ça, pour ses faits d'armes aussi. Il lui semblait que Miroslaw l'avait déjà rencontré. Beaucoup y aurait vu un signe, mais elle-même ne savait guère comment l'interpréter.



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