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LE TEMPS D'UN RP

I'm always right by your side like a weapon [Leonnor]

Leonnor
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Leonnor
Ven 4 Juin - 23:18
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Aleksy Kasparov
J'ai bientôt 44 ans ans et je vis en Californie, USA. Dans la vie, je suis Mécano et je m'en sors pas ouf. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et solitaire et je le vis c'est déjà pas si mal.



43 ans - Mécano dans la restauration de vieilles bagnoles pour les riches. - Grogne plus qu'il ne parle - Cogne plus qu'il ne cogite - Ancien vétéran avec un PTSD non suivi - Classe basse/moyenne de la population.





Discipliné Aleksy. Ça au moins on pouvait lui reconnaître comme qualité. Aussi la princesse a-t-elle commandé qu'il s'exécute et qu'il va chercher deux bières. Il s'installe sur le canapé défraichi et lui ramène ce qu'elle a demandé.

"Dans le coin jardin, on devrait mettre une petite table. J'en ai une qui traine dans la remise et des plantes. Ça serait plus… rah comment on dit déjà.. Ha oui cosy. Ça se dit hein ?" demande-t-il peu assuré n'étant pas devenu un maître de la décoration en une après-midi passé dans un ikea. Il boit sa bière tranquillement par habitude. Ça n'est pas la meilleure du marché mais elle fait son office. "En tous cas, je t'aurais pas imaginé du genre qui veut se siroter une bière. On peut dire que tu es pleine de surprises Sixtine. Si on m'avait dit…que tout ça." il montre du doigt les paquets et la désigne ensuite. " ça se passerait dans mon salon, je crois pas que je l'aurais cru jusqu'à il y a quelques semaines." Il réalise qu'il commence à se sentir à l'aise avec elle. Lui qui peut passer ses journées sans même articuler une parole, il devient une véritable pipelette ces derniers temps. En même temps, la quantité de messages qu'ils s'envoient est aussi assez dingue pour lui qui peut oublier son téléphone des semaines sans même se soucier de son existence. Comme quoi tout peut véritablement arriver. La bière se sirote tranquillement et le moment s'étire encore un instant. Il voit malgré lui tout ce qui pourrait être changé dans l'endroit. Quelques meubles ça c'est certain. Et aussi refaire la peinture. Une fois qu'on met le doigt dans l'engrenage c'est manifestement difficile de s'en sortir. " Le meuble en verre." Il le désigne du doigt. " C'est pour ranger ce que j'ai de précieux." Il se redresse pour aller sortir d'un coin de chez lui plusieurs petites statuettes de crystal et de verre. "J'aime bien le soufflage de verre et ces petites créatures alors j'en ai plein. Ah et aussi j'ai une collection de pierre semi précieuses. Voilà, tu peux te moquer si tu veux. J'aime bien les choses qui sont belles. Je sais pas, ça a  une pureté et une élégance sobre. J'aimerais bien commencer le soufflage de verre un jour. " Sans plus de cérémonie, il se redresse et il commence à s'exécuter, répartissant dans les différents endroits ce qu'ils ont acheté. Et d'ailleurs, au final y'a un paquet de trucs. Sans compter tout ce dont il faut se débarrasser.

Quand il revient dans la pièce, il rajoute également. " Bon il va falloir se débarasser d'un certain nombre de trucs. Les assiettes d'ailleurs, j'ai eu une idée de comment les utiliser. Je te montrerais la prochaine fois si j'ai le temps ce que j'en aurais fait. Tout peut servir à quelque chose. " Il est bricoleur Aleksy, il sait utiliser et réutiliser les objets pour leur donner une autre fonction que leur fonction première. C'est un truc qu'il aime bien bricoler et en fin de compte on peut le faire un peu avec tout. Il se bouge une dernière fois pour aller chercher sa boite à outils qu'il amène dans le salon. " Je propose qu'on commence par le salon. Ce soir, j'ai une surprise quand on aura fini je te fais la cuisine. " Un véritable homme au foyer quand on prenait le temps de découvrir tout ce qu'il savait faire et de s'intéresser à lui.

HATAKE
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HATAKE
Sam 5 Juin - 0:35
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Sixtine
Hawkins

J'ai bientôt 21 ans ans et je vis en Californie, USA. Dans la vie, je suis étudiante et gosse de riche et je m'en sors trop facilement. Sinon, grâce à ma malchance, je suis en couple avec un con et je le vis plutôt mal.


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- douce, attentionnée et positive, des allures d’ange quand elle sourit
- gosse de riche flottant au-dessus de la populace, ignorante plutôt que hautaine
- cendrillon en pantoufles de verre qui ne s’est jamais trop posée de question sur son environnement
- ancienne capitaine des cheerleader librée de l’ancien capitaine de l’équipe de football, du cliché de teenserie
- étudiante au beverly hills design institute
- prend des cours de full contact en scred et n’a absolument aucune confiance en elle



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Dove Cameron
Pour ne rien cacher, ça l’amuse assez, Sixtine, sur son trône de bac à sable, à se faire obéir au doigt et à l'œil. (Ou en tout cas qu’on écoute ce qu’elle peut raconter et y accorder assez de crédit pour lui faire confiance et suivre ses directives.) D’autant que ça n’a rien à voir avec le personnel de chez les Hawkins qui obéissent tout aussi promptement et assidûment à ses (rares) demande. Parce que, eux, c’est leur taff. Alors qu’Aleksy … bah si ça ne lui plait pas, il peut toujours hisser la gosse sur ses épaules comme un sac à patates et la coller dehors avant qu’elle n’ait le temps de dire ouf. So, c’est pas tout à fait pareil. Bière en main, elle l’écoute galérer avec le champ lexical de la maison douillette en hochant la tête pour confirmer ses dires. Cozy, ouais. On pourrait presque pousser jusqu'à “cocooning” mais elle est à peu près certaine de lui flanquer les jetons si elle utilise ce vocabulaire. Et puis elle l’écoute dévoiler enfin l’utilité de ce mystérieux meuble en verre, qui ne va définitivement pas servir à ranger des écrous. Elle se félicite d’avoir gardé un train de retard dans les mouvements de son hôte, et d’observer Aleksy et ses petites créatures translucides à distance. Parce que c’est une lutte de chaque instant dans ses mèches blondes. 1) parce qu’elle trouve les figurines overcute. 2) parce qu’elle n’est pas loin de penser la même chose de leur propriétaire. 3) parce qu’elle ne veut surtout pas trop sourire pour ne pas qu’il s’imagine qu’elle se moque. 4) parce que quelque part, elle a bien envie de se moquer un peu quand même, c’est pas une sainte. 5) parce qu’elle comprend rien à cette histoire de travail du verre sorti de l’espace. 6) parce qu’elle veut pas avoir l’air trop sérieuse/détachée non plus, ce serait bizarre et déplacé comme réaction. Bref. Du coup, elle doit juste avoir l’air d’avoir très envie d’aller aux toilettes. Elle hoche la tête avec un sourire en demi-teinte, et puis finalement, elle glisse :

_ En fait je comprends pourquoi pourquoi la déco ne t’as pas choqué jusque-là. Tu as l’air d’avoir quelques goûts communs avec l’ancienne propriétaire.

Elle lui tire la langue pour signifier la plaisanterie avant de poser sa bière dans un coin et lui prêter main forte dans tout le bazar qui l’attend. Les attend du coup.

_ Je maintiens qu’on devrait peindre une cible sur le mur du garage et y balancer les assiettes … qu’elle bougonne en souriant. Espérant quelque part que ça exorcise les lieux de l’esprit de mamie goûts douteux. J’pourrais faire des trucs pour toi … j’veux dire si tu veux changer les coussins et la housse des canap’ t’auras juste à choisir les tissus j’m’en occupe.

Elle ne souffle pas le verre, Six, et elle ne fait pas la cuisine non plus. Mais ça, elle sait faire. (En même temps ça fait un peu partie de ses études, erm.) Bref, elle l’aide à réorganiser le salon, niveau de sa bière descendant à mesure que la pile des emballages vides augmentent. Et puis quand arrive le tableau de miss Hepburn entre ses pattes, un détail (s’il en est) lui revient.

_ Au fait, j’ai pris un film pour ce soir. Ch’sais pas si tu voudras le regarder, mais … ‘fin on verra.

Bah oui Six, lance des conversations pour les tuer dans l'œuf la seconde suivante. C’est quoi cet élan de pudeur tout à coup ?
Leonnor
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Sa bouche et ses membres sont engourdis. Il a l'impression d'avoir la pire gueule de bois de sa vie sauf qu'il n'a bu qu'une bière hier. Il connait bien ce réveil. L'ambiance morose et glauque qui règne dans cette pièce qui lui semble brusquement irréelle. C'était comme ne pas être chez lui. D'ailleurs, il ne se sentait plus nulle part chez lui depuis qu'il était revenu. C'était une pensée qui venait souvent se heurter sur le récif que constituait son cerveau.  La nuit avait été éprouvante pour lui. Encore une fois de plus. Aleksy se maudit un peu d'avoir laissé Sixtine dormir alors qu'il savait que c'était une possibilité. Il savait bien malgré lui qu'il pouvait se réveiller en crise d'angoisse totalement hagard avec cette impression confuse qu'il allait mourir. Il savait qu'il n'était pas capable d'être rationnel ou de comprendre quelque chose quand ça arrivait. Son esprit vagabondait, le torturant pendant de nombreuses heures, alors qu'après une défaite coutumière mais toujours aussi amère le sommeil daigne l'accepter de nouveau.

C'était comme ça, c'était son existence depuis qu'il était rentré. Il pensa à Sixtine tentant de se rappeler vaguement les événements qui s'étaient passés. Malheureusement, c'était un voile opaque qui recouvrait le tout. Le militaire se rappelait malgré tout de l'avoir repoussé quand elle avait tenté de le calmer en s'approchant. Elle avait chancelé légèrement mais impossible de se rappeler son expression ou quoique que ce soit d'autre. Aux vues du silence qui régnait actuellement (et dont il était un peu reconnaissant malgré tout vu la migraine qui commençait à pointer le bout de son nez), il comprit qu'elle n'avait pas dû réagir très positivement à la situation. Et l'homme ne pouvait pas vraiment la blâmer. Il en avait honte certes mais il comprenait intuitivement deux choses. La première était que leur relation n'aurait pas été faite pour durer de par leur différence, la seconde qu'il était probablement trop brisé pour laisser quelqu'un s'approcher aussi près de nouveau. Il fit malgré tout le tour de chez lui, persuadé qu'il ne la trouverait pas mais il avait besoin d'en être sûr. En temps normal, il serait allé prendre son petit déjeuner mais il n'en fit rien.

L'homme n'avait pas l'habitude de rester dans son lit, il se levait tous les jours quasiment à la même heure. La routine l'aidait à conserver la tête froide. Cette fois pourtant, il se sentait triste. Incapable de comprendre d'où lui venait autant de tristesse à l'idée qu'elle ne reviendrait sans doute jamais. Après tout, c'était joué d'avance, alors pourquoi ? Pourquoi s'obstiner à y penser ? Fatigué de son insomnie et de sa crise, pas en forme à cause de sa migraine qui pointait le bout de son nez, il retourna s'affaler dans son lit et s'endormit d'épuisement. Au final, il y passa sa journée, ne se levant que pour s'alimenter brièvement ou subvenir à quelques autres besoins minimal. La semaine de travail allait être longue. Très longue surtout avec ce poids sur le cœur qui lui pesait. Sixtine avait pris sa décision, il devait la laisser tranquille maintenant. C'était la meilleure chose à faire. Il n'était rien de plus qu'un objet usé à l'image de cette maison.

Plusieurs jours avaient passés depuis l'incident et les journées d'Aleksy se ressemblait douloureusement. Pourtant, ça n'éloignait pas du tout l'impression de vide et le chagrin qu'il ressentait. Il avait recommencé à ignorer ses collègues s'exprimant en monosyllabes et en grognements comme avant. Les autres avaient pris une distance respectueuse inquiétés en partie de faire partie des dommages collatéraux. Le patron lui avait interdit de s'occuper des voitures en vitrine parce qu'il faisait peur aux clients, enfin plus que d'ordinaire. Alors, il s'était lui-même remisé dans les stocks à vérifier les commandes, ou faire des petites vérifications. L'obscurité l'apaisait. La lumière du jour lui vrillait invariablement le cerveau. Il dormait peu et lorsqu'il dormait c'était extrêmement mal. Il avait l'impression d'avoir fermé les yeux quelques minutes et pas plusieurs heures. Il fonctionnait encore mais ne savait pas bien lui-même par quelle sorte de miracle. Tous les jours, il regardait son téléphone se morigénant d'espérer et d'attendre un message alors qu'il avait pris la décision de la laisser tranquille. Il avait failli en envoyer des dizaines avant de les effacer. Il ne méritait pas le bonheur et pourtant il s'y accrochait désespérément. La journée de travail était en train de finir. On était quel jour déjà ? Pff quelle importance en vérité. Il attrapa sa veste, se préparant à partir attendant juste que son collègue lui confirme que sa commande était bien passée.
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Dim 26 Sep - 20:24
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Sixtine
Hawkins

J'ai bientôt 21 ans ans et je vis en Californie, USA. Dans la vie, je suis étudiante et gosse de riche et je m'en sors trop facilement. Sinon, grâce à ma malchance, je suis en couple avec un con et je le vis plutôt mal.


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- douce, attentionnée et positive, des allures d’ange quand elle sourit
- gosse de riche flottant au-dessus de la populace, ignorante plutôt que hautaine
- cendrillon en pantoufles de verre qui ne s’est jamais trop posée de question sur son environnement
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Dove Cameron
_ Bon alors Six, dis-moi, on fait quoi pour ton anniversaire ?
La question a jeté un froid. D’habitude, elle grimace, grogne, minaude un peu. Elle n’a jamais trop aimé les anniversaires, Sixtine. Pas le sien en tout cas, parce qu’elle n’aime pas être le centre de l’attention et c’est difficile de ne pas être le centre de l’attention quand on fête son propre anniversaire. Mais bien sûr que Leo a posé la question. C’est sa grande sœur. Ce sont ses vingt et un ans. Il reste une trentaine de jours. Normalement, son aînée lui aurait passé un savon de n’avoir encore rien préparé pour l’événement. Mais même à l’autre bout du fil, et à 4 800 kilomètres, elle a sentit le froid glisser glisser le long de l’échine de sa petite sœur. Silence de plomb à l’autre bout du combiné.
_ Six ? Qu’est-ce qu’il se passe ?

_ Votre vision prend un angle très intéressant miss Hawkins. Vraiment très intéressant.
Eh bah il semblerait que ce coup de blouse qui s’étend depuis des jours et des jours profite à quelque chose finalement. Youpi. Elle va devenir la nouvelle Westwood. Ou Mugler. Mais ouais, les plumes ont tourné au corbeau, les couleurs se sont effacées, et le mat a fait son grand retour dans ses esquisses. Fini les robes de princesse intergalactiques digne du épisode de Shera. Mais y a pas que dans ses dessins que tout s’efface. Pas foutue de se concentrer sur ses dessins, ses études, son prof qui lui parle, ou son croquis qui reste en l’air parce qu’elle ne l’écoute plus, ne fait pas attention et ne récupère pas son dessin. Elle est loin Sixtine. Très, très très loin.
_ Miss Hawkins, vous êtes toujours avec nous ?

_ Putain tu tapes fort, la furie ! T’as bouffé du lion la semaine dernière ?
Le vide remplacé par la mauvaise humeur. Une once de colère qui s’insinue jusqu’au bout de ses poings, pour les quelques heures de violence dans la semaine. Mais elle frappe fort. plus fort que d’habitude, parce que Six, d’habitude, toujours, elle est timide. Même dans un direct du droit, elle est timide. D’habitude, sa partenaire se fout d’elle. Gentiment. Elle croit ? Certainement, oui. Sinon, elles ne s'entraînaient plus ensemble. La brune se frotte le bras endoloris avec un sourire en demi-lune. Sixtine se perd dans la contemplation de ses poings serrés. Les sourcils froncés. Elle fronce jamais les sourcils, Six. Encore moins avec un vrai regard noir.
_ Euh … Sixtine, ça va ?

_ T’as une gueule de déterrée, tu sais. Arrête de forcer sur le fard à joue pour faire croire que t’es pas un zombie. Tu ressemble de plus en plus à Pennywise.
Paf ! Direct du droit, tout mou, dans l’épaule de son pote de fac qui se marre. Elle ronchonne, Six. Fronce les sourcils et sourit en même temps. Soupire. Elle sait. Elle a une tête de zombie, et ça ne s’arrange vraiment pas d’un jour à l’autre. Des semaines maintenant, qu’elle s’enfonce entre absences, mauvaise humeur et angoisse.
_ Un blème avec ton garagiste ?

Exactement. Un blème avec son garagiste. Elle est tellement, tellement, tellement en colère après elle-même. Elle a eu peur, elle est retournée s’enfermer dans la chambre d’ami et est restée les yeux grands ouverts jusqu’au petit matin, à s’angoisser à chaque bruit . Elle s’est enfuie dès que le soleil s’est remis à briller. Et puis elle s’est retrouvée face à sa honte à l'arrière d’un taxi. Trop honteuse pour lui envoyer un message. S’excuser d’être partie. Ou juste dire bonjour. Sa sœur a téléphoné, et le manque pourtant béant, s’est fait ressentir. Et tout ça s’est transformé en colère. Et tout ça l’a mené au café, de l’autre côté de la rue, devant le garage. Avec un thé, encore, parce que encore sept jours avant de pouvoir picoler légalement. Et puis elle rassemble ses forces, son courage, le besoin de se soulager de tout le mal qu’elle transporte depuis des semaines. Et le besoin de le revoir aussi. Drôle de sensation de déjà vu quand ses talons martèlent le sol du garage. Jusqu’à lui. Des milliards de trucs différents qui lui passe par la tête. Elle cherche quoi dire. Bonjour déjà ? Mais le premier truc qui passe ses lèvres c’est :

_ C’est mon anniversaire la semaine prochaine.

Mais ? Elle secoue la tête. C’est pas ce qu’elle voulait dire. Enfin si. Peut-être. La vérité, c’est qu’elle veut pas le passer sans lui, mais. Voilà.

_ Euh … ils passent the breakfast club au drive ce soir. Et … Enfin. On peut y aller. Si tu veux ?

Elle rougit comme une tomate. La honte de balancer ça comme ça, alors qu’elle n’a pas été foutue de lui envoyer un message pendant tout ce temps.

_ Je suis désolée. De euh .. pas t’avoir … Pardon.

Elle bafouille de plus en plus. La voix qui se baisse en même temps que ses yeux et sa bobine se baissent vers le sol.
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Il marche la tête basse. Il le fait de plus en plus comme s'il n'arrivait pas à regarder devant lui. Parce qu'il n'y a rien d'intéressant devant lui si ce n'est les mêmes routes, les mêmes chemins ennuyeux pour retourner chez lui et ne rien faire. Il a du mal à s'occuper. Avant il s'occupait de la voiture mais la voiture ça lui faisait penser à elle. En vérité, presque tout lui fait penser à elle maintenant surtout depuis qu'elle a refait la déco. C'est un cycle vicieux et ce n'est pas comme si elle allait arriver comme une fleur pour venir le faire sortir de sa… Il ne finit pas sa pensée par qu'il a cru entendre sa voix alors il redresse la tête. La surprise se lit sur son visage bourrue par les années trop longues et les étés trop chauds. Immédiatement, il y a un élan en lui comme une bouffée de joie même si elle n'a rien dit de spécial. Elle a parlé comme si tout était normal. Comme si tout était comme avant et qu'elle ne lui en voulait pas. Et son esprit à Aleksy, il se jette sur cette idée comme un animal assoiffé. L'espoir gonfle sa poitrine malgré lui. Cette remontée vertigineuse l'impressionne presque. Autant, qu'il essaie de garder les pieds sur terre. Il l'écoute, taciturne, incapable d'articuler un mot. Jamais été très doué pour être un bon communiquant de toute façon. Apparemment elle non plus. Et pourtant, oublié le temps qu'il a passé à se morfondre, oubliée la tristesse et la déprime. Parce qu'elle est revenue et qu'elle dit quelque chose qui lui semble surréel.

S'il s'était écouté, il aurait couru pour la serrer dans ses bras pour pouvoir sentir sa chaleur et son odeur d'été. Pourtant, il reste planté là comme une vieille brique. Il ne sait plus quoi faire, il pensait que c'était mieux qu'ils ne se voient plus parce que c'était ce qu'elle voulait et que c'était idiot de sa part d'espérer plus. Mais en vérité, ils ne font rien de mal, non ? Et puis, il… lui tout ce qu'il veut c'est juste attraper un petit bout de bonheur de temps en temps même si c'est très égoïste, même si ça ne mène nulle part. On ne peut pas reprocher à un homme de vouloir un peu de paix dans sa vie tourmentée non ? Quand elle est là, il ne souffre plus. Ou en tous cas, plus pareil qu'avant. Elle endort la douleur mieux que n'importe quel médoc. Mais il doit lui en parler, et être honnête avec elle. Si elle veut continuer à le voir alors elle aura au moins pris sa décision en toute conscience de cause. Ça lui semble un bon compromis pour sa culpabilité.

Il comble un peu de la distance entre eux.

" Je sais…et je comprends." Des progrès à faire en éloquence sans doute mais on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a. " Allons-y. On doit parler de toute façon." Il essaie de cacher sa joie parce qu'il est encore sous le choc. Encore sous pression, il ne sait pas quelle sera sa réaction. " On parle et après tu décideras si tu veux y aller avec moi." Le ton est sans appel mais sans agressivité. Il veut que les choses soient bien faites entre eux, que tout soit clair. Il a envie de lui parler de tout ce qui ne va pas chez lui et qu'elle sache. Qu'elle sache tout de lui. Le mécanicien comprend confusément que la nature de ses sentiments envers Sixtine n'est pas vraiment amicale en réalisant à quel point elle a pris de la place dans sa vie. Evidemment, il ne lui demandera jamais rien qu'elle ne puisse pas donner et il sait où est sa place. Mais cette révélation, plus que de l'angoisser, met son esprit et son cœur d'accord. Ce qui lui permet de mettre un peu son âme au repos parce qu'il comprend maintenant. Même s'il ne sait pas quoi faire de cette information. Tant qu'elle reste dans sa vie, c'est tout ce qui compte. Oui, tout ce qui compte. Qu'elle ne veuille jamais de lui est une évidence certes mais tant qu'elle est là alors tout ira mieux et le soleil pourra se lever de nouveau demain.




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Elle a peur. Comme la première fois qu'elle est entrée ici. Enfin non, pas tout à fait. Elle avait la trouille d’une gamine maladroite qu’à peur des sourcils froncés d’une grande personne. La, elle a peur de perdre quelqu’un qui s’est fait une place dans sa vie. Et dont l’absence seule arrive à plomber la simple idée de son anniversaire. Et puis tout à coup,le poids du monde s’envole des épaules de Sixtine. La voix d’Aleksy qui résonne dans le garage, sans colère, sans froideur, sans rancune. Et c’est tout ce qui compte. C’est ce qu’elle comprend avant le sens des mots. Parce que, bah, il ne lui en veut pas, et, tout va bien ? Elle croit ? Elle relève la tête, Six. Sans oser bouger beaucoup plus, parce qu’elle doute. Pas de lui. Mais elle doute de tout, tout le temps. C’est une habitude chez elle. Alors elle n’ose rien ajouter et le laisse faire. Parler, bouger. Elle fait un pas vers lui, sans s’en rendre compte. C’est presque automatique comme son hochement de tête. Elle a fait des liens, Sixtine, un peu. Entre la réaction d’Aleksy au magasin d’ameublement, et sa réaction quand elle est venue le voir, au beau milieu de cette nuit-là. Les cauchemars, elle suppose, qui l’ont réveillée au beau milieu de cette même nuit. Les explications qu’il lui a donné sur son passé au front. Il y a tout ça, et Six, bien entendu, elle a fait des liens. Ou en tout cas, juste ce qu’elle peut avec le très très peu d’informations qu’elle a. Et les recherches internet qu’elle n’a pas faites. Parce que si l’idée lui a traversé l’esprit, elle a trouvé ça beaucoup trop intrusif. Et puis. Elle avait pris la fuite. De toute façon. Alors elle n’avait pas franchement le droit de se mettre à fouiller sur des spéculations qu’elle faisait à son sujet. Alors oui, elle hoche la tête. Elle veut savoir.

_ Euh, je euh … oui. On parle d’accord. Elle regarde les voitures autour d’elle. Tu veux aller où ?

C’est pas tout à fait le lieu pour une discussion sur un sujet aussi grave. Ni pour une discussion tout court en fait. Sauf si le sujet est un carburateur ou euh, des pneus ? Oui, non, elle n’a pas fait de recherches sur la mécanique automobile non plus, Sixtine. Au lieu de ça elle esquisse un pas en arrière, non pas pour s’éloigner mais plus pour l’inviter à bouger d’ici.

_ Tu as quelque chose à faire avant ou …

Ou ils vont pouvoir avoir tout de suite une conversation qui n’a pas vraiment l’air très drôle. Mais elle veut savoir ce qu’il se passe. Dans sa tête, à Aleksy. Et euh, entre eux, aussi ?

_ Y a un café de l’autre côté de la rue.

Elle propose. A deux doigts d’en devenir une habituée, la gamine.
Leonnor
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Leonnor
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Aleksy Kasparov
J'ai bientôt 44 ans ans et je vis en Californie, USA. Dans la vie, je suis Mécano et je m'en sors pas ouf. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et solitaire et je le vis c'est déjà pas si mal.



43 ans - Mécano dans la restauration de vieilles bagnoles pour les riches. - Grogne plus qu'il ne parle - Cogne plus qu'il ne cogite - Ancien vétéran avec un PTSD non suivi - Classe basse/moyenne de la population.





Il se sent comme un adolescent. Il n'a plus l'habitude de se sentir comme ça. Vivant. Angoissé certes mais aussi vivant. Depuis des années, il est toujours en pilote automatique. L'homme hoche sobrement la tête à sa proposition et ils se dirigent tous deux vers un petit café. Heureusement pas trop fréquenté à cette heure de la journée.  Les grands mots et les grands discours c'est pas son talent. Même lorsqu'il était jeune, il a jamais été du genre très loquace. Ils s'installent à une table. La commande est rapidement prise et le silence s'installe un moment. Aleksy l'observe incertain de comment commencer. Heureux juste de pouvoir la voir comme un gosse qui regarderait une fleur des champs. Inquiet car il se dit que fatalement, elle va partir.  Certain de ne pas avoir grand-chose à perdre s'il parle. S'il ne parle pas, son instinct lui dit que ça sera sans doute pire. Les jours sons elles sont une torture et ce train dieu seul savait combien de temps il pourrait continuer à fonctionner comme un être humain avant de craquer. L'homme s'éclaircit la voix d'un raclement de gorge prenant son courage à deux mains. Par il ne savait quel miracle, il en restait encore suffisamment pour qu'il parvienne enfin à prendre la parole.

"Sixtine, tu sais déjà que j'ai été déployé sur des zones actives de conflits. Je suis revenu il y a quelques années parce que j'ai été déclaré inapte au combat." Il s'arrête un moment, il repense aux examens qu'il a passé. Dans l'armée, on faisait bien exprès à ne pas mentionner que c'était à cause des combats et des horreurs qu'ils voyaient tous qu'ils étaient brisés mentalement. On les déclarait juste inapte et on les propulsait dans la vie civile. Oh, il y avait bien la possibilité d'avoir des médicaments qui vous transformaient en zombie mais c'était une demi-vie. Ceux qui avaient fait ça devenaient des demi-personnes. Ça cassait tout ce qui faisait d'eux des humains, ils étaient ensuite des moutons incapables de prendre la moindre décision. Ses yeux sont dans le lointain alors qu'il revoit les médecins, les psychologues et autres conneries du même genre devant qui il a raconté les mêmes trucs. " Je ne suis pas rentré le même de ma dernière mission. Je…certains bruits me provoquent des réactions… disproportionnés on va dire." Dis-lui bordel, dis-lui que tu fais des crises où t'hyperventiles comme un gamin,  tu commences à voir flou et tu te roules en boule. Dis-lui. Sa volonté ne va pas jusque-là mais il essaie de continuer. " La nuit, je fais souvent des cauchemars, ils sont très réalistes on va dire. Quand je me réveille dans cet état,  je…je sais même pas vraiment où je suis ni où se trouve la réalité. Et je me rappelle presque pas des premières heures. C'est comme si j'étais dans le flou. Sur une zone de nuages et que j'étais là physiquement mais pas tout." Les choses qu'il avait vues ne s'oubliaient pas. Consciemment, il essayait le plus possible de pousser tout cela en dehors de son cerveau. Il y arrivait avec plus ou moins de talent.

Il culpabilisait, se disait que c'était de sa faute parce qu'il n'avait pas été assez fort. Que s'il avait été assez fort, il parviendrait à s'en débarrasser. " C'est difficile pour moi de passer à autre chose. Qu'importe à quel point j'essaie, ça revient toujours … et souvent au mauvais moment." Il n'avait pas les mots, il n'avait jamais été très branché psychologie. Réfléchir, ça rendait encore plus angoissé dans sa conception des choses. "Je suis cassé Sixtine. J'ai 44 ans et je suis brisé. C'est ça ma vie." Il baisse les yeux, il a honte. Tout est confus. "Je ne voulais pas te faire du mal la dernière fois, je ne m'en rappelle presque pas pour être honnête. Je suis désolé." La sincérité lui colle à la peau, et son expression n'est pas de celles qui peuvent être feintes. Il s'inquiète sincèrement pour elle. N'a pas osé la regarder de trop près parce qu'il savait que s'il voyait la moindre marque, il serait broyé par sa propre culpabilité. Est-ce qu'elle se rendait compte de ce dans quoi elle avait mis les pieds ?


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Sixtine
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J'ai bientôt 21 ans ans et je vis en Californie, USA. Dans la vie, je suis étudiante et gosse de riche et je m'en sors trop facilement. Sinon, grâce à ma malchance, je suis en couple avec un con et je le vis plutôt mal.


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- douce, attentionnée et positive, des allures d’ange quand elle sourit
- gosse de riche flottant au-dessus de la populace, ignorante plutôt que hautaine
- cendrillon en pantoufles de verre qui ne s’est jamais trop posée de question sur son environnement
- ancienne capitaine des cheerleader librée de l’ancien capitaine de l’équipe de football, du cliché de teenserie
- étudiante au beverly hills design institute
- prend des cours de full contact en scred et n’a absolument aucune confiance en elle



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La remise des diplômes. C’est bizarrement cette image qui vient s’imposer dans son esprit quand elle suit Aleksy jusqu’au café d’en face et s’y installe, se souvenant jusqu’à la sensation de la robe noire lissée sous ses fesses au moment de s’asseoir au milieu de tous ses camarades, au même moment où elle exécute le même geste pour s’installer à la table du café. La remise des diplômes. La fin d’une époque confortable souvent, ennuyante parfois, mais surtout connue sur le bout des doigts. La joie d’être diplômée, d’être entourée. La trouille de savoir que dès le lendemain, tout ce qui constituait cette époque serait révolue. Il y a un peu, beaucoup, de ça, à cet instant. Heureuse de le revoir, se demandant si c’est la dernière fois. Et si ce n’est pas la dernière … quoi après ? Elle ressasse ses émotions anciennes et les superposent aux nouvelles, son regard oscillant entre Aleksy et son thé où elle agite doucement sa petite cuillère. Juste pour avoir un truc à faire. Et quand elle sent qu’il va prendre la parole, elle repose son couvert sans un bruit sur la table et écoute avec attention, ses grands yeux attentifs levés vers cet homme dont elle ne sait toujours pas quoi penser. Mais à qui elle s’acharne à s’accrocher.

Elle l’écoute, donc, tentant de faire la lumière sur sa situation à lui, et sur sa situation à elle (et sur leur situation à eux). De son côté à lui, ça s’éclaircit. Miss Sixtine, autant férue de films d’horreur que de documentaire sur les tueurs en série (oui oui) est bien entendu passé par toutes les saisons d’esprits criminels. Et lui revient en tête l’un des rares épisodes qui l’avait marquée, et ce parce qu’il lui avait brisé le cœur. Le tueur n’étant finalement qu’un soldat coincé dans les réminiscences de son passé au front. Elle se doute du gap réalité/spectacle télévisuel, mais imaginer qu’Aleksy puisse ressentir quoique ce soit y ressemblant de près ou de loin la dévaste encore plus. Boule dans la poitrine qui enfle davantage au vocabulaire qu’il utilise pour se décrire.

_ Aleksy …

Qu’elle murmure, ne sachant pas quoi ajouter derrière, mais ne pouvant de toute façon pas. Ça lui crame l’arrière de la gorge et si elle ajoute un mot de plus elle va se mettre à chialer. Ce qui serait fort malvenu parce que ce n’est pas elle qui souffre dans l’histoire. Elle serre les dents, Six, et avance doucement une main sur la table. Elle tend les doigts jusqu’à la grande paluche calleuse du garagiste. Elle est douce Sixtine mais autoritaire quand elle renverse la main de l’homme paume vers le ciel, et laisse glisser le bout de ses ongles dans sa paume et le long de ses doigts. Elle reste comme ça un moment, le regard perdu sur leurs mains, essayant de ne pas pleurer comme un bébé alors que l’évidence de sa totale inutilité au mal d’Aleksy lui donne juse envie de se rouler dans une couette avec deux kilos de crême glacée qu’elle fera fondre avec ses larmes et Radiohead en fond sonore. (Ouais on en est à ce niveau de spleen.) N’empêche qu’un soupire secoué par un sanglot s’arrache à ses poumons et aide deux larmes à franchir la faible barrière de ses paupières inférieures.

_ Pardon.

Elle s’excuse de suite la gamine, récupère sa main pour s’essuyer les joues et les yeux. Pour parer à de futurs effusions qu’elle juge toujours malvenues. Enfin Sixtine secoue la tête et se secoue tout court.

_ D’accord. Je crois que j’ai compris. Merci de m’en avoir parlé, c’est … ça doit pas être facile …

Elle renifle, boit un coup et se redresse en tentant un petit sourire, en vain. Son incompétence, inaptitude, inefficacité, inutilité, elle ne sait pas quel mot choisir, mais l’idée est là. elle sert à que dalle, et est totalement impuissante face à la situation. Ca se reflète jusque dans son regard vide, triste, perdu et empreint de culpabilité. Et lui fait de nouveau piquer du nez vers son thé.

_ Je euh … je sais pas trop … Je peux rien faire je suppose. Je suis désolée. j’voudrais t’aider, mais je sais pas quoi faire.

Son regard se raccroche à nouveau à la grande main qu’elle vient d’abandonner, et elle tend de nouveau sa menotte blanche pour mettre leurs doigts en contact.

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Jeu 4 Aoû - 17:26
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Il n'a pas senti tout de suite la chaleur de sa main sur la sienne. Elle a des mains si petites et si fragiles Six. Des mains d'enfants. Et pourtant, c'est lui qui se sent comme un gosse. Malgré leur différences d'âges, le cœur à nu devant elle, il rajeunit. Un peu comme la première fois qu'il avait eu un crush sur une fille. Non pas que ça soit la même chose mais la timidité qu'il ressent est similaire. En revanche le réconfort que ça lui procure est totalement nouveau. C'est comme s'il émanait une chaleur du point de contact. Ça l'encourage à continuer. Voir ses larmes, ça le met mal comme si c'était lui qui pleurait. Il s'en veut de salir son beau visage, de la faire souffrir. Malgré tout, il attend, il est patient comme ça. La laissant parler et finir ce qu'elle veut dire. Pourquoi veut-elle l'aider ? Ça le dépasse, lui qui pensait qu'elle allait fuir comme s'il avait la peste. Et pourtant, sans même le savoir, elle l'aide. Il se sent pas pareil depuis qu'elle est dans sa vie. Il existe alors qu'il ne faisait que survivre, que se terrer dans une vie d'obligations et de responsabilités. Sa plus grande qualité c'est de savoir s'emmurer dans son propre silence et de ne jamais déranger personne.

Ses doigts caressent doucement les siens presque instinctivement. Il est un peu embêté de la voir pleurer. " Ne pleure pas Six', je ne veux pas que tu pleures surtout à cause de moi. Et puis…" Il lui fait une ébauche de sourire. " Tu m'aides bien plus que tu ne le penses. Juste… passer du temps avec un vieux con comme moi. C'est beaucoup". Il se mordille un peu la lèvre, décidant d'aborder le sujet qui l'inquiète le plus à dire vrai. L'homme n'est pas vraiment habitué à exprimer ce dont il a besoin ou même ce qu'il ressent. C'est franchement pas facile, il se demande comment font les autres pour faire ça avec tant d'aisance. Pourquoi les choses qui nous semblent difficiles semblent si faciles à d'autres ? " Je comprendrais si tu veux plus passer du temps avec moi. Je peux pas garantir que ça risque pas d'arriver de nouveau et je peux pas prédire quand ça arrive. C'est beaucoup à encaisser. J'imagine que t'as plein de potes de ton âge qui sont plus "cools" que moi." Brusquement après avoir mis des guillemets sur le mot cool, il se sent encore plus ringard et dépassé que d'ordinaire. Nul doute qu'elle va le trouver con. Enfin, pour être honnête, il se demande encore comment il était possible qu'elle ne l'ait pas encore découvert. Une jeune fille avec la vie devant elle qui était douce, chaleureuse et solaire comme elle, ça devait attirer pas mal de gens. Donc son abruti de gars d'ailleurs. Il n'avait pas pensé à lui depuis une sacrée éternité. Est-ce qu'elle était toujours avec lui ? "Déjà que je sais pas trop pourquoi tu aimes bien traîner avec moi." marmonne-t-il un peu rapidement comme s'il avait envie qu'on entende sa phrase tout en espérant qu'on ne l'entende pas. Un curieux mais parfait mélange de paradoxe humain.

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Jeu 4 Aoû - 22:58
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J'ai bientôt 21 ans ans et je vis en Californie, USA. Dans la vie, je suis étudiante et gosse de riche et je m'en sors trop facilement. Sinon, grâce à ma malchance, je suis en couple avec un con et je le vis plutôt mal.


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- douce, attentionnée et positive, des allures d’ange quand elle sourit
- gosse de riche flottant au-dessus de la populace, ignorante plutôt que hautaine
- cendrillon en pantoufles de verre qui ne s’est jamais trop posée de question sur son environnement
- ancienne capitaine des cheerleader librée de l’ancien capitaine de l’équipe de football, du cliché de teenserie
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Ca lui réchauffe un peu, juste un peu, le cœur à Sixtine, qu’il lui assure qu’elle l’aide. Même si même ça, elle ne peut pas s’empêcher de le remettre en doute au fond d’elle. Elle qui n’a jamais rien réussi, jamais rien accompli, elle ne voyait pas bien comment elle pouvait l’aider en quoi que ce soit avec un truc aussi grave. Mais elle hoche quand même lentement la tête parce qu’elle a envie de croire Aleksy. Pas parce qu’il dit des trucs gentils sur elle. Mais juste parce que c’est lui qui les dit. C’est le “Je comprendrais si tu veux plus passer du temps avec moi.” qui la réveille comme une décharge électrique, ses doigts raccrochant instinctivement ceux du militaire.

_ Non … non, non. J’veux pas plus te voir. Syntaxe pourrie bonjour, elle secoue la tête pour se corriger. Je suis désolée, j’ai pas peur, c’est pas pour ça que j’ai mis autant de temps à revenir.

Nan c’était juste qu’elle crevait de honte et de colère envers elle-même de s’être barrée en sournois et qu’elle ne voyait pas bien comment lui ne pouvait pas éprouver la même chose à son égard. Mais non. Il était hors de question qu’elle le fasse disparaître du tableau.
_ Au pire, je prendrais des cours d’autodéfense … qu’elle grommèle comme si elle boudait. En plein caprice la gosse, avec le nez retroussé et le regard sombre. Mais oui c’est tout à fait la solution, jeune fille. Comme si elle avait une chance de faire le poids contre un soldat en pleine crise qui faisait deux fois sa taille. C’est beau de rêver. Elle soupire doucement. Autant des bêtises qu’elle raconte que de ce qu’il dit. Elle avait mis le temps à comprendre pourquoi elle s’attachait autant à lui. En fait, ça s'était simplement imposé à elle de part son absence à lui. Il allait maintenant falloir qu’elle parle elle-aussi. Aleksy s’étant confiée sur bien plus grave, elle lui devait au moins ça.

_ Ma grande sœur est une super héroïne.
Le rapport dans le contexte, Sixtine ?
_ Elle est plus belle, plus grande, plus charismatique, plus éloquente que moi. En plus de ça elle est intelligente, déterminée, drôle et talentueuse. Et elle est super gentille.
Donc impossible à détester même s'il y a des jours où elle aimerait bien. Certes. Mais là, on ne voit toujours pas où elle veut en venir, la gamine.
_ Mes … fréquentations, je comprends pas comment elles pensent. Je comprends pas comment ils font tous pour être aussi à l'aise dans notre monde à la con.
Ah, ça commence à s'éclaircir un peu.
_ J'ai l'impression d'être loin de tous ceux qui me sont proches. Un sourire torve nait sur ses lèvres quand elle saisit l'antithèse de ce qu'elle vient de dire. J'ai même l'impression d'être loin de moi en fait.

Sixtine qui n'a toujours pas relevé les yeux de la main d’Aleksy avec laquelle elle joue depuis le début de son petit monologue, ose un regard en direction de l’homme à qui elle n'a toujours pas répondu clairement. Même si la question était indirecte. Elle pince les lèvres et retire sa main pour la joindre à sa jumelle dans un réflexe protecteur. Elle n'a toujours pas dit ce qu'elle a vraiment à dire qu'elle rougit déjà mais elle se jette quand même à l'eau.

_ Mais tout ça… bah ça me le fait pas avec toi. Alors j'ai pas envie de te perdre… que tu disparaisses.
En fait, la raison de son attachement à lui a des fondations vachement égoïstes, elle se dit. Et elle en vient même à s'en vouloir de se servir de lui pour aller mieux et découvrir qui elle est. Elle en est là dans son estime d’elle-même la petite Sixtine.
_ Tu sais moi j'vais avoir 21 ans dans six jours et je sais toujours pas qui je suis.
Y a rien à briser parce qu’il n’y a rien de construit, qu’elle se dit, son rictus se reflétant à nouveau sur ses lèvres.
_ Alors bon … on peut être “pas cools” à deux, nan ?

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