Encore une autre danse, dans cette valse sans fin. (+18)
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Telanie
Sam 28 Sep - 18:20
Véra Delijikov
Je suis une vampire de 357 ans, d'origine russe, cela fait des siècles que je parcoure l'Europe. Pour une femme de ma race, je suis plutôt sympathique, mais aux yeux d'un humain, je suis le pire fléau sur terre. En réalité, tout mon monde tourne autour de la cruauté, alors pourquoi ne le serai-je pas moi-même ? Pour faire plaisir à mon infant ? Parfois, si elle est sage. Pour l’heure, je sais qu’elle ferait de même à ma place. Elle en profiterait, et mon petit doigt me dit qu'un jour, elle aussi s'amusera de son infant comme je le fais avec elle et comme mes ancêtres le font encore avec moi. C'est ma façon à moi de l'aimer comme mes ainés m'aiment. Je le sais. La frontière entre l’amour et la haine est si proche, n'est-ce pas ?
Au sein de mon nid, je suis de la troisième génération. De ce fait, je dois une dévotion totale à deux vampires plus anciens que moi. Je me dois de maintenir la coutume et de faire en sorte que mon infant de 127 ans, Eliana poursuive avec moi nos traditions éternelles. La vérité, c'est que je m'ennuie terriblement et que je cherche encore et toujours une existence à mon éternelle danse. Un grand bouleversement va bientôt avoir lieu, le prince de la ville va s’endormir pour laisser place à un autre antédiluvien. C’est toujours un grand moment de stress pour nous autres vampires quand la passation de pouvoir a lieu entre les trois plus vieux ainés. Cela annonce toujours de grands changements. À ce sujet, je ne suis pas rassurée, car je sais que Mirnov Garvinovitch, le vampire qui m'a étreinte, ne s’est jamais très bien entendu avec le prochain prince. Notre nid est probablement en danger. Est-ce que je vais pouvoir me protéger, moi et mon infant, des torts que mon ainé a pu lui causer ?
Même pour les vampires, y a des jours comme celui-ci où tout va de travers. On pourrait croire qu'après tant de malheur, on soit en droit d’espérer un petit moment de répit pour profiter de notre longue existence. Il n’en est rien, nous sommes bels et bien maudit par dieu. Ces petites caresses que nous entamons ensemble, n’est rien qu’une mise en bouche totalement détruite par l’arrivée d’un parasite. Certains sont mortels et transportent des maladies graves comme la peste ou le choléra. D’autre pompe toute notre énergie et parfois par l’alignement des planètes et la roue du destin, certains de ses petites vermines sont en parfaite symbiose avec notre mode de vie.
Celui-là aime ressentir la souffrance, il aime se faire du mal et s’empoisonner avec des êtres encore plus vils que lui-même. Je n’ai jamais pu supporter des bestioles aussi déplorables, à croire que quand on atteint le fond, il existe encore plus néfaste pour s’autodétruire. Eliana accueille une petite pouilleuse dans ses appartements. Je détecte immédiatement en elle ces maux de dégénérescence. Ce besoin inéluctable de se mettre dans des situations encore plus débiles que la précédente. Juste pour le plaisir de ressentir un frisson plus grand que la fois précédente, sans jamais imaginer un instant qu'à la fin de cette dégringolade se trouve la mort, la vraie. Les humains sont tellement idiots de se mettre dans de telle posture uniquement pour sentir un bref instant un tel plaisir parcourir leur échine.
Eliana l’invite à s’assoir, elle prend son rôle de dominante à cœur avec cette humaine, on est toutes passées par là. C’est un petit jeu pas très amusant sur la durée, surtout quand le dominé est aussi docile. Cela perd le plaisir de la chasse à mon goût, mais je dois reconnaitre que de tel spécimen sont parfois utiles, surtout dans des postures de survie. À comparaison équivalente, c’est comme manger mac Donald, et je n’aime pas la mal bouffe. Cela me ballonne.
Tout cela, j'y pense, mais je reste en retrait de cette scène abjecte qui se passe sous mes yeux. J’y apprends bien des informations et à chacune d’entre elle, je me demande si j’ai bien éduqué mon infant.
Pour commencer, une humaine se permet de s’inviter chez Eliana alors que nous sommes sur le point de prendre une douche ensemble, comme si ma grandeur pouvait accepter un tel affront. Ensuite, je remarque que cette même junky connait plus d’appartement d’Eliana que moi-même, comment peut-elle préférer partager ce genre d’information à elle qu'à moi ? Elle se permet aussi de la tutoyer. Et comble de l’amateurisme de mon Infant, cette humaine se balade en ville en connaissant notre secret. Et le principe même de la mascarade ? Ne lui ai-je donc rien appris ? Une humaine au courant finit enchainée dans une cave au minimum. Je veux bien que cette humaine soit dressée, mais je n’ai aucune confiance avec les drogués. Ils vendraient leur mère pour leur dose. Comment Eliana peu laisser autant d’erreur se produire. L’ai-je si mal éduqué ? Et si cette immondice sur patte avait déjà vendu nos carcasses à d’autre vampire ? Elle m’avait parlé de ce chasseur, maintenant elle, combien d’esclave a-t-elle dans son panier qui grouille tels des crabes affamés dans la ville avec la possibilité permanente de révéler notre existence au monde entier.
Finalement, la plus grande des déceptions provient des paroles de ma protégée qui qualifie cette moins que rien comme un simple imprévu. “S’en servir dis-tu ?”
Dis-je sur le ton de l’évidence. N'est-ce pas ce qu’un vampire fait par nature d’un être humain Normalement ? La colère me monte soudainement, et quand je suis dans cet état, rien ne m’arrête. Eliana est au courant de mes accès de rage, elle en a vécu un nombre incalculable de fois. Je vais parfois même à la mutiler et à lui déchirer les chairs avec mes griffes. Un être humain normalement constitué n’accepterait pas de vivre ainsi avec une personne aussi vile que moi, mais pour un vampire qui se régénère avec aisance, cela lui est plus facile de l’encaisser. “Non, j’ai une bien meilleure idée !”
Je m’approche de mon infant, l’attrape de force par la nuque et la guide loin d'Anna, en la tirant sans la moindre pitié. Saisis une chaise de l’autre main, m’assoit et fait basculer son buste sur mes hanches, les fesses parfaitement bombé dans la direction de l’invité surprise. Je lui tire les cheveux pour qu’elle soit obligée de maintenir sa tête dressée et finit par parler à la nouvelle protagoniste.
“Je sais que tu aimes souffrir, je sais que tu es en manque et si tu veux avoir ta dose ce soir, je te conseille de bien écouter ce que je vais te dire.”
D’une main, je bloque Eliana et la force à se tenir sur mes genoux, de l’autre, je lui retire sa ceinture et la déculotte entièrement. Cela afin que ses fesses soient exposées à l’air libre et en vue de tous. Je jette ensuite l’objet aux pieds de l’intruse.
“Ce soir, tu vas donner la fessée à Eliana, tu vas y mettre toute ta force de junky, toute ta colère et toute ta hargne. Si tu parviens à lui faire suffisamment mal pour qu’elle te supplie d’arrêté, j’envisagerai de te laisser en vie. Sinon, croit bien que cette nuit, tu ne souffriras pas une seule seconde, tu t’éteindras la nuque brisée sans comprendre ce qui t’arrive. Me suis-je bien faite comprendre dans ta petite tête lobotomisée ?”
Je me tourne ensuite vers Eliana, le regard rempli d’espièglerie à son sujet. Le sourire aux lèvres, fière de la façon dont va se dérouler la fin de cette soirée lubrique.
“ Prend cette humiliation comme un rappel à l’ordre pour toutes tes erreurs commises. Crois-moi, ce soir, elles sont légion. Je te laisse y réfléchir lors de ton châtiment. Tu en feras toi-même la liste à la fin de ta sentence.“
Un dernier regard vers Anna, je lève la main dans la direction de la ceinture. Pour lui rappeler son devoir. Tandis que l’autre tire avec amusement sur la croupe de ma belle est tendre comme un cheval au galop que l’on tente d’arrêter de bouger. “Eh bien, qu'attends-tu ?”
Je me délecte d’avance de voir cette scène et donne une première claque sur le cul blanchâtre que j’offre comme un amuse-bouche à la convive. Un peu comme si on tapait sur un gong afin de lancer les jeux de ce cirque.
Ne suis-je pas d’une grande clémence et d’une gentillesse sans pareil ce soir ?
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Ezvana
Lun 30 Sep - 20:46
Eliana Fernrok
Je suis une jeune Vampire, vivant aux côtés de ma Maîtresse, de mon amante, de celle qui partage mes Nuits depuis plus d'un siècle. Je continue d'apprendre, de vivre une vie d'errance et de folie, plongeant dans la mélancolie ou la frénésie d'une chasse. Le temps est long quand on est immortel et il faut donc parsemer de plaisir cette Nuit sans fin. Un Prince doit s'éveiller, prendre sa place et régner sur nous, ses serviteurs assidus. On plie l'échine, on se soumet, même quand un membre de notre "famille" à commis des erreurs et que le danger rôde.
Une main virulente qui l’attrape par la nuque, aucune réaction alors que la surprise lui soulève le cœur. Aucune plainte tandis qu’elle est basculée sur les jambes de son Ainée, pas même quand on tire si fort sa chevelure qu’elle avait l’impression que son crâne allait se décoller. Pas un mot quand elle entend les paroles glisser de la langue venimeuse, rien que des yeux écarquillés tandis que l’information remonte lentement jusqu’à son cerveau. Était-elle vraiment dans cette position, là maintenant ?
Puis une claque sur sa peau et la réalité la rattrape soudainement, l’étrangle et bloque la respiration dans les poumons. Ses ongles qui raclent les jambes de Véra, un feulement qui s’extirpe malgré tout de sa bouche comme un dernier souffle. Et alors qu’elle voit du coin de l’œil l’humaine approcher, elle devient une boule de rage. Elle s’agite brusquement, presque prise de convulsion tant le corps remue avec force. De toute son énergie, elle se débat, tente de s’extirper de la poigne de son Ainée. Et même si son amante était forte, rien n’aurait pu empêcher la furie de se déchaîner.
Un cri qui résonne brutalement dans la pièce, une sorte de grondement presque animal. La Vampire se dresse, abaisse sa robe d’un mouvement sec alors qu’elle dévisage Véra. Respiration difficile, sa poitrine qui se soulève avec trop de force. Doigts tremblants, il semblerait qu’elle soit consumée de l’intérieur, bûche funéraire qui désire s’embraser et devenir un Phoenix ravageur. La bouche qui s’ouvre, ses deux canines qui s’allongent à nouveau, dangereuses dagues qui n’étaient plus là pour exciter sa partenaire, mais bien pour paraître menaçante. Tant de mots se bousculent dans son crâne, tant d’insultes qui se répercutent en boucle et manque de se mélanger sur sa langue. Mais dans la vision périphérique, elle voit Anna. Mouvement de serpent alors que sa main s’enroule autour de la gorge, vient presser en froissant la peau de son étreinte. Dans une colère montante, elle ouvre la bouche et feule, deux puits abyssaux engloutissant son regard. Rien que de billes de ténèbres ou plus aucun amour, plus aucun amusement ne peut se lire. Le vide, interminable et terrifiant, le cœur de sa nature même, celle qui erre la nuit pour ouvrir des veines sans même sans soucier.
D’une pression formidable elle soulève ce corps qui est pris de soubresaut, les pieds ne touchant plus le sol. Observer ce visage d’un air mauvais, comme si elle était prête à lui arracher la peau de ses crocs. Admirer la façon dont la peau rougit sous le manque d’oxygène, cette façon dont les veines se gonflent et deviennent violacées, cette bouche qui devient bleue, cette façon dont le globe oculaire change de couleur alors que les petits vaisseaux explosent un à un. Ce grognement sauvage qui étouffe le son d’étranglement. Puis au moment où elle sent les battements de cœur ralentir, elle ouvre sa main, laisse sa proie choir sur le sol, la salive débordant de la commissure de ses lèvres, toussant à s’en décrocher les poumons.
- Je t’avais dit, « Assis ».
L’Humaine s’affole, tente de rassembler le peu de conscience qui lui restait avant de revenir sur le canapé en tremblant. Et quand le visage de Eliana se trouve face au sien elle sursaute violemment, son instinct de survie soudainement activé. Comment était-elle arrivée si vite ? Si près ? Elle n’avait pas entendu les bruits de pas, c’était comme si c’était un fantôme qui c’était déplacé. Mais plus rien n’avait d’importance car elle plonge dans le regard du prédateur, semble soudainement balbutier.
- Tu vas oublier cette scène. Tu vas juste avoir terriblement envie d’être mordu. Et tu vas bien te tenir.
Comme bercé par les mots qui se gravent dans son esprit, cette façon dont elle semble flotter dans l’air, plus légère, n’ayant plus aucune responsabilité que d’obéir. Envoûter Anna, hypnotiser. Sujet d’étude pour la Sorcière qui s’entraînait sur elle depuis des mois, peut-être même des années ? Développer son pouvoir hypnotisant était une obligation pour mieux survivre dans cette Nuit sans fin. Et qui était mieux que ce sujet si facile à endoctriner ? Elle se laisserait faire, tant qu’elle avait sa dose.
Se redresser, toujours tremblante de rage, le regard vide se posant sur Véra.
- Tu sais Véra, j’accepte beaucoup de choses. Mais être humilié devant les autres et rabaissés, certainement pas.
C’est presque des paroles crachées tant elle semblait furieuse. Une moue tord ses jolies lèvres, un rictus mauvais de sa nature qui refait surface.
- Plus jamais tu ne me feras ce genre de scène devant quelqu’un. Je veux bien accepter ton caractère, je veux bien obéir pendant nos sessions, je veux bien plier l’échine pour ton plaisir quand nous sommes ensemble ou quand l’ambiance s’y prête. Mais jamais, jamais je ne me soumettrais à d’autres, et certainement pas à cette chose.
Un doigt qui se tend vers l’Humaine qui regardait dans le vide sans entendre la conversation.
- Sache que ce collier que je porte à mon cou, c’est moi qui en porte la clé. La pointe du menton qui se relève, arrogance dans les lignes de se visage aux angles anguleux.J’ai toujours obéi, j’ai toujours suivi tes ordres. Mais plus que me considérer comme ton Infant, tu devrais penser au fait que je suis une Vampire. Je n’ai pas ton âge, je n’ai pas ton tempérament. Mais je mérite le même respect que tu portais à cette Maria.
Ton acide qui en disait bien plus que les mots extirpaient de sa bouche. Son Ainée avait fait plus confiance à son amie plutôt que sa partenaire, elle s'était confiée et c’était rapproché d’un compère alors que elle, elle était… Tout le reste. Sa moitié. Son Amante. Son rejeton. Sa famille. Et le résultat ? Eliana était là, fidèle jusqu’à la mort. Maria, partit.
- Je ne t’ai jamais trahi, je n’ai jamais ourdi à ton encontre. Je t’ai toujours défendu à corps perdu, j’ai toujours suivi ton chemin, te soutenant de toute mon âme s’il m’en reste une. Je ne demande pas un trône, mais au moins le respect qui m’est dû. Je ne suis plus l’Infant impétueux qui ne savait pas comme se gérer. J’estime avoir prouvé ma loyauté et mon rand. Je ne suis plus une gamine que tu peux diriger, mais ta partenaire Vampire qui c’est ce qu’elle fait.
Longue mèche de cheveux qui danse sur son visage trop pâle, repousser d’une main nerveuse, de la pointe d’un ongle qui racle la peau.
- Je n’ai pas ton expérience et j’apprendrais chaque nuit passée à tes côtés. Mais j’ai le droit et le devoir de savoir tracer mon propre chemin sans devoir emprunter le tient. Comment j’évoluerais sinon ? Et je n’ai jamais cherché à m’éloigner de toi, je cherche juste à grandir. Mais ce genre de comportement, ne fait que me remplir de rancœur.
Agiter ses doigts pour en chasser les tremblements, un soupir alors que la Vampire tente de réfréner les courants infernaux qui parcourent ses veines, apaise son souffle pour retirer ce voile sombre de ses yeux terrifiants. Une langue qui passe sur les dents redevenues lisses.
- Arrache-moi le visage si tu le désires, insulte-moi et rabaisse-moi. Un haussement d’épaule. Cela ne changera rien. Tu me prends pour une incompétente et cela est la chose la plus blessante que tu puisses faire.
Réelle peine qui s’insinue dans sa voix, plus fort que la colère. Elle n’était donc rien ? Rien qu’un tas de poussière au milieu des plus grands ? Véra pensait cela d’elle ? Finalement, quel était le lien qui les unissait ? Elle n’avait qu’à choisir un autre Infant et c’était la fin. Elle n’y survivrait pas.
- Cette Humaine est envoûtée depuis des mois, elle ne se rappelle de mes adresses que lorsque l’horloge s’active et les oublie aussitôt. Tous les deux mois environ. Je lui formule un ordre qu’elle ne peut réprimer. C’est une proie facile sur laquelle je peux m’entraîner. De plus, elle me permet de remplir une banque de sang en cas de coup dur. Donc, non, je ne fais pas tout dans le désordre. C’est juste qu’avec les événements de cette nuit, j’avais oublié que cela tombait bientôt.
Véra l'avait jugé avec une froideur et une rapidité déconcertante. Et elle a eu tort. Mais c'était donc cela l'estime qu'elle lui portait ? Oh, elle avait fait des erreurs plus jeunes, trop bouleversée par toutes les émotions qui fluctuaient dans on corps menu. L'humanité laissant place à une bête cruelle. Rien n'aurait pu la préparer à cela, même si elle tournait dans les rites et sacrements magiques avant devenir une suceuse de sang. Mais elle avait grandi. Avait apprit. Et si son Ainée ne s'en rendait pas compte, elle lui ouvrirait les yeux.
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Telanie
Jeu 3 Oct - 14:51
Véra Delijikov
Je suis une vampire de 357 ans, d'origine russe, cela fait des siècles que je parcoure l'Europe. Pour une femme de ma race, je suis plutôt sympathique, mais aux yeux d'un humain, je suis le pire fléau sur terre. En réalité, tout mon monde tourne autour de la cruauté, alors pourquoi ne le serai-je pas moi-même ? Pour faire plaisir à mon infant ? Parfois, si elle est sage. Pour l’heure, je sais qu’elle ferait de même à ma place. Elle en profiterait, et mon petit doigt me dit qu'un jour, elle aussi s'amusera de son infant comme je le fais avec elle et comme mes ancêtres le font encore avec moi. C'est ma façon à moi de l'aimer comme mes ainés m'aiment. Je le sais. La frontière entre l’amour et la haine est si proche, n'est-ce pas ?
Au sein de mon nid, je suis de la troisième génération. De ce fait, je dois une dévotion totale à deux vampires plus anciens que moi. Je me dois de maintenir la coutume et de faire en sorte que mon infant de 127 ans, Eliana poursuive avec moi nos traditions éternelles. La vérité, c'est que je m'ennuie terriblement et que je cherche encore et toujours une existence à mon éternelle danse. Un grand bouleversement va bientôt avoir lieu, le prince de la ville va s’endormir pour laisser place à un autre antédiluvien. C’est toujours un grand moment de stress pour nous autres vampires quand la passation de pouvoir a lieu entre les trois plus vieux ainés. Cela annonce toujours de grands changements. À ce sujet, je ne suis pas rassurée, car je sais que Mirnov Garvinovitch, le vampire qui m'a étreinte, ne s’est jamais très bien entendu avec le prochain prince. Notre nid est probablement en danger. Est-ce que je vais pouvoir me protéger, moi et mon infant, des torts que mon ainé a pu lui causer ?
Les ongles d'Eliana raclent soudainement ma peau ancestrale, ma narine se soulève tandis que je continue de faire ce que je suis en train d’exiger d’elle. Une soumission totale. Je la vois alors se rebeller sous mes mains qui la tiennent pourtant fermement, elle se transforme, déploie sa puissance vampirique sous mes yeux étonnés. Elle se met à hurler comme un animal et je lâche prise. Volontairement ou non ? Difficile à dire.
Par nature, quand un vampire plus jeune révèle son visage démoniaque, l’ainée fait de même pour imposer sa domination. Je ne m’en prive pas, et sort moi aussi mes dents et me met à hurler à l’unisson en sa compagnie. Pour lui rappeler qui commande ici.
La lutte physique et psychologique de nos visages de monstre qui s’observent, prêt à bondir l’un sur l’autre commence. Ma tronche est également remplie de veine bien plus noire que celle de mon infant, une figure des plus cruelles en sort, je n’ai plus aucune beauté en l’état, un simple réflexe d’autodéfense. Je n’ai jamais voulu moi-même en venir aux mains, mais quand un infant se dresse contre son ainé, il faut savoir la mettre à genoux.
Tels deux chats qui empiètent sur le territoire de l’autre. J’étais fautive, mais prête à ne laisser aucun compromis à ma petite rebelle, telle était la nature des choses et l’avantage à l’âge du sang. Je me lève donc de ma chaise à l’unisson de mon Infant qui se rhabille. Elle ne fait aucun autre mouvement hostile supplémentaire envers moi, elle se contente de rejeter cette humiliation publiquement. Ensuite, tel une tornade prête à tout détruire sur son passage, elle se tourne vers Anna et décharge sa colère sur elle. Tout du long, j'observe son mouvement rapide qui prend à la gorge la jeune femme et contemple en silence comment elle la malmène. La pauvre petite semble terrorisée à jamais. Moi, je ne bronche pas d’un cil, attend de voir la suite des événements pour distiller ma propre colère sur mon Infant qui vient de refuser de me servir fidèlement comme elle l’a toujours fait.
Finalement, elle se tourne vers moi, en tremblant d’animosité, ou peut-être de doute de ce qu’elle vient de faire, car oui, elle vient de s’opposer à moi. Elle sait au fond d’elle ce qui en coute à un infant de s’opposer à son sire. Le festival de mort de ce soir en était la preuve. Son regard vide finit par lâcher ses dents pour dégainer sa langue et cracher le fond de sa vérité. “Plus jamais” ose-t-elle m’ordonner à moi, en précisant ce qui l’a particulièrement dérangé. Être l’inférieur d’une humaine.
Tout cela me laisse de marbre, tout comme le fait qu’elle parle de notre relation. Elle veut que je la considère comme maria. Impossible, me dis-je, dans les méandres de la logique de mon cerveau cultiste des anciennes traditions vampiriques. Maria à mon âge et toi, tu n’es que mon Infant, mon jouet, ma peluche. Mais je garde tout cela en moi. Je ne veux pas la couper afin pour attendre jusqu’au bout comment je vais la remettre dans les rangs avec une force d’une rare violence. L’amour que j’ai pour elle n’est pas celui qu’un humain porte à un autre. Je l’ai choisi quand elle était encore vivante, j’ai fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui, et de ce fait, elle me doit une soumission totale comme je le dois à mes ainés.
Le discours est joliment huilé, mais il n’ébranle pas un instant mon visage statique et inflexible. C’est comme si elle parlait à un mur. Les vampires ne résonnent pas avec leur sentiment, mais avec le sang et le pouvoir. Elle essaie tant bien que mal de me dérider, en passant par des discours de colère, de lamentation, et de soumission mielleuse déguisée.
Finalement vient le dernier paragraphe de son long monologue, celui qui me réveille enfin de l’ennui. Elle m’explique qu’Anna est hypnotisée depuis des mois et que de ce fait, elle n’a en rien échoué à son devoir de vampire. Je soulève alors mon sourcil, curieuse.
“Deux mois dis-tu ?”
Elle venait de me réveiller, me sortir de ma stase. En un éclair, je bazarde dans mon passage tous les arguments d’Eliana et m’avance à mon tour vers Anna pour plonger en elle, mes yeux d’antédiluvienne. Je cherche la magie de mon infant dans son âme. Observe tel une bête curieuse l’énergie qu’elle a insufflé en elle. Un long silence se fait alors sentir, car l’analyse prend un temps certain pour confirmer qu’un tel pouvoir a été déversé dans ces entrailles. Plus le temps passe, plus je m’énerve moi-même, et finit par mordre mon poignet pour déverser mon sang dans les yeux d’Anna que j’ai attrapés de force.
Le sang ne ment pas. Jamais. Je ferme mon observation physique et passe sur un plan psychique en ressentant mon sang s’écoulait dans les globes oculaires de ma victime qui hurle et se débat pour tenter d’enlever la couche épaisse de ses rétines. Ce que je finis par trouver en elle me met mal à l’aise, un tel pouvoir d’hypnose aussi bien enfoui. Totalement imperceptible à l’œil, un travail d’une autre époque. Depuis quand mon Infant a-t-elle un tel pouvoir ? Je la laisse tomber au sol, en la lâchant tel un être sans le moindre intérêt. Et reprend enfin la parole à la monologuiste.
“À ton âge, tu n’es pas censée être en mesure d’avoir un tel pouvoir d’hypnose sur les humains, il semble si puissant que j’ai eu du mal à le détecter moi-même.”
Les sentiments, la bonté, l’amour, tout cela n’avait aucun intérêt pour moi. Il m’arrivait de les ressentir vaguement lors d’une étreinte, mais cela rester des moments des plus fugaces. Non, moi, ce que je reconnaissais et qui permettait d’obtenir mon admiration, c'était la force, la grandeur, le pouvoir !
Ce moment arrive toujours, on croit qu’ils resteront dans nos jupons jusqu’à la fin des temps, mais une nouveau-née finit toujours par vivre son immortalité de son côté. Je n’aurais jamais cru qu'avec Eliana cela arriverait si vite. J’étais si aveuglée par mes privilèges de mère, que je n’avais pas vu à quel point elle avait grandi, en dépassant toutes mes espérances.
Je me tourne alors vers la prunelle de mes yeux, le regard remplit de fierté, le tout mélanger avec une once de peur de la perdre. “Je le reconnais, tu mérites ton statut de vampire désormais.”
Voilà tout ce qu’elle aurait de moi en guise d’excuse. Mais si Eliana me connaissait aussi bien, elle saurait que je venais de lui faire le plus beau des compliments, qu’un ainé de ma génération puisse faire.
“ Tu as ma parole que tout ceci ne se reproduira plus jamais.”
Avec la grandeur d’une noble qui avait donné tout ce qu’elle pouvait pour se faire pardonner de ces actes abjects. Je me dirige avec la prestance d’une reine vers la salle d’eau que nous avions déjà empruntée plus tôt et glisse mon doigt sur le visage d’Eliana en passant. “Quelle belle immortelle, tu es devenue.”
Mon visage redevient normal tout le long de ce geste des plus tendres à son attention, puis je m’éclipse en fermant la porte derrière moi. Je laisse ma fille se charger de cette humaine… Son sort m’importe peu, j’ai déjà assez bu de sang ce soir et je n’avais pas renoncé à me laver des cendres de mes ainés qui avait coulé sur moi tous le long de la soirée.
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