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LE TEMPS D'UN RP

Toi, moi et le silence • Pyramid Rouge

Opale Or
Messages : 37
Date d'inscription : 19/08/2023
Crédits : Erydrin

Univers fétiche : Fantasy et fantastique
Préférence de jeu : Femme
Valise
https://www.letempsdunrp.com/t6043-autant-de-facettes-qu-une-pierre-taillee-o-personnages#122876 https://www.letempsdunrp.com/t6072-de-nouvelles-etoiles-dans-le-firmament#123294 https://www.letempsdunrp.com/t6077-f-the-wolf-kissed-and-the-crimson-maiden-sans-reponse#123413 https://www.letempsdunrp.com/t6034-d-opale-et-d-or-o-presentation
Opale Or
Lun 4 Sep - 23:19
Le contexte du RP
Mise en situation
Toi, moi et le silence • Pyramid Rouge 92f1caa5ad592415b26018709dac7b9e8e151559

La situation
La brume.
Les horreurs.
Le désespoir.
Bienvenue à Silent Hill.

Au début, elle était seule, perdue dans son enfer. Elle s'y est battue, elle a survécu mais elle n'a jamais réussi à en sortir. Depuis combien de temps est-elle là ? Elle l'a peut-être oublié. De toute façon, cela n'a plus d'importance. Tout espoir est perdu...

Jusqu'à ce qu'elle arrive. Elle est un rayon de soleil dans la brume, mais déjà sa lumière s'éteint. Elle cherche une soeur défunte dans des rues qu'elle a dessiné mais dont elle ignore tous les pièges. Elle est encore pleine d'espoir mais pour combien de temps ?

Le hasard les a fait se rencontrer, un lien s'est forgé. Enfin, elles ne sont plus seules. Enfin, elles se sont trouvées.
Est-ce pour vivre ou pour mourir ? Quelque soit l'issue, la seule certitude, c'est qu'elles l'affronteront ensemble.

TW : horreur psychologique, suicide... (la liste sera mise à jour au fur et à mesure du récit)

Contexte provenant de la rencontre fortuite de deux fans de Silent Hill


♪♫ It's lonely at the top, won't stop ♪♫
Opale Or
Messages : 37
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Opale Or
Lun 4 Sep - 23:23

Crystal Odrinth
J'ai 25 ans et je vis à Dayton, USA. Dans la vie, je suis étudiante en psychologie et je m'en sors très bien. Sinon, je suis célibataire pas intéressée.

Je suis d'origine islandaise et parle plusieurs langues dont l'islandais, l'anglais et le français.

Ma soeur jumelle Amanda s'est suicidée quand nous avions 16 ans et je ne me suis jamais remise de sa disparition. Je n'ai pas eu le coeur d'effacer son numéro de mon téléphone et j'espère toujours voir son nom s'afficher sur mon écran un jour...

Depuis, je me suis mise au dessin, conseil de ma psy pour évacuer les cauchemars qui ont commencé à affluer. Aujourd'hui, les rêves sont toujours là, gris et sales, mais ils ne me font plus peur. De quoi pourrais-je avoir peur alors que j'ai déjà perdu ce que j'avais de plus cher ?

Je suis une élève brillante partie étudier la psychologie aux USA, et promise à un grand avenir dans le domaine malgré mes propres états d'âme. Dès que j'ai pu, je me suis fait tatouer une petite branche d'Amandier au creux de la poitrine, en souvenir de ma soeur.

J'apparais toujours sous mon meilleur jour, pimpante et parfaite en tout point... mais la colombe que j'ai pu être est morte, ne laissant derrière elle qu'un coeur de corbeau.

I'd die to be where you are...
Toi, moi et le silence • Pyramid Rouge Gif310

La nuit venait de tomber. Le ciel de sang fermait ses yeux pour ne plus laisser visibles que les rêves. Loin au-dessus des toits, la lune diffuserait bientôt sa pâle essence, invitant au sommeil et à l'oubli ; mais pour l'heure, le monde sombrait dans la pénombre, dans l'entre-deux, là où les mondes se rejoignent et où tout devient possible.

Dans son petit appartement, assise à son bureau devant une grande fenêtre circulaire, Crystal observait le ciel avec la mélancolie d'une vieille personne. Une triste ritournelle jouait dans son casque, l'isolant des bruits de ses voisins et de la vie qui l'entourait. Elle cultivait sa solitude chaque soir après le travail, chaque nuit avant de s'abandonner aux cauchemars rassurants, et elle la consacrait à sa correspondance avec les morts. Ceux qu'elle imaginait sur ses toiles, des paysages infinis de brumes et de souffrances, coincés dans des limbes désolées et éternelles ; et celle que son coeur pleurait à chaque battement.

Ce soir-là, elle avait rendez-vous avec elle. Avec Amanda. Comme une mauvaise medium, de l'encre et un carnet étaient ses outils. Ni bénis, ni consacrés, seulement baignés de trop de larmes et d'invocations désespérées. Ses doigts fins et parfaitement manucurés d'un rose très naturel caressaient la double-page ouverte depuis près d'un quart d'heure déjà sans que Crystal ne parvienne à reprendre sa lettre à une morte.

"Ma chère Soeur, commençait-elle de son écriture ronde et déliée.

Ce soir encore, tu me manques plus que le soleil manque à la lune. Plus qu'Eurydice à Orphée. Plus que tous les mots du monde ne pourront jamais l'exprimer. Ton absence est un gouffre dans lequel tu m'as jetée dans toute ta cruauté. Il y a des jours où je t'en veux, ou je maudis ton nom et la fin que tu as choisi. Il y en a où je me sens trahie par ta mort : ne pouvais-tu pas me convier à la chute ? Nous sommes nées ensemble, avons grandi ensemble mais c'est seule que tu as décidé de partir et seule que tu m'as laissée. Tu t'es arrachée à ce monde et tu m'as privé à tout jamais de ses couleurs car elles t'aimaient tant qu'elles t'ont suivies dans le néant. Peut-être aurais-je du t'aimer plus et partir avec elles... Avec toi."

L'émotion l'avait submergée encore une fois à cette pensée, de plus en plus présente ces derniers temps. Crystal en avait peur, alors elle s'efforçait de garder son esprit actif et occupé pour le détourner de ce puit béant dans son âme. Pourtant, elle savait que cela ne faisait que retarder l'inévitable, renforcer le problème. Après sept ans d'études en psychologie, tout le monde le savait. De même que les conséquences que cela pouvait avoir.

L'ombre avait gagné sa chambre, comme son coeur, ne laissant que les étoiles pour distraction lorsqu'une vive lumière blanche mordit le coin de sa mâchoire et griffa son oeil. Elle grimaça puis son visage retrouva son apathie habituelle, celui qui lui donnait l'air d'une poupée de porcelaine et que tant d'étudiants admiraient dans les couloirs de l'université. Son téléphone continua à vibrer sur le bureau, essayant désespérément d'attirer son attention, mais sans grand succès. Crystal ne décrocha pas. Elle attendit que le calme revienne et que les ténèbres l'embrassent dans leur froide étreinte pour baisser les yeux vers le petit écran. D'un geste nonchalant, elle ouvrit son historique d'appel, constatant avec un rien d'agacement que le numéro qui s'affichait ne lui évoquait rien mais qu'il avait laissé un message vocal.

Elle n'avait pas envie que la réalité la rattrape, pas encore, pas sans avoir fini sa session de spiritisme à sens unique. Tant pis. Elle consulterait ses messages quand le jour l'accablerait de nouveau et que le souvenir d'Amanda la hanterait un peu moins.

Nouvel appel.
Même numéro.

Ses yeux reposant déjà sur l'écran, Crystal se demanda si décrocher ne lui prendrait finalement pas moins d'énergie qu'attendre la fin du dérangement. Une seconde passa. Puis une deuxième. A la troisième, elle avait accepté l'appel et activé le haut-parleur.

"Oui ?"

Silence.

"Allô ?"

Et puis soudain un sanglot qui lui brisa le coeur et résonna dans tout son être, suivi d'un simple mot :

"Crystal.. ?"

Sa gorge se serra, étouffant tous les mots qu'elle aurait voulu prononcer. Elle se sentit suffoquer et mourir. Mourir pour rejoindre cette petite voix qui l'appelait, se dissoudre dans l'univers pour la retrouver et ne faire plus qu'un avec elle. Amanda...

"Crystal, viens me chercher. Je t'en prie... Je t'en prie, trouves-moi ! Je suis perdue... Je... Je..."

Puis plus rien. L'appel se coupa et les ténèbres engloutirent tout.

Cette nuit-là, Crystal rêva d'une route infinie et de l'entrée d'un village recouvert par la brume, marquée par un grand panneau de métal rouillé où les lettres blanches se découpaient nettement sur le fond sombre.

~*~

"Bienvenue à Silent Hill"

Elle baissa son carnet à dessin, le rangea dans son sac. Tout, derrière cet immense panneau, ressemblait à ses coups de crayon. La brume l'empêchait de voir bien loin mais il lui semblait pourtant connaître chaque rue. Le calme, malgré le froid, la rassurait. Elle était au bon endroit. Après des semaines à chercher la trace de ce petit village, à se heurter aux silences inquiets et aux regards mauvais, elle l'avait trouvé. Et bientôt elle trouverait aussi sa soeur. Elle n'avait pas besoin de savoir où elle se cachait puisque le chemin lui avait déjà été révélé.

Elle l'avait rêvé. Nuit après nuit, paysage après paysage. Elle l'avait compris en rassemblant ses croquis à la recherche d'indices sur le village : ses rêves la conduisaient à travers la ville, comme si elle avait vu à travers les yeux d'Amanda pendant son sommeil. Cela ne l'avait pas étonné outre mesure : de nombreuses études tendaient à démontrer qu'un lien unique unissait les jumeaux. Elle devait y croire, s'obstiner à imaginer sa soeur en vie par quelque miracle, sinon comment expliquer son appel et l'apparition de ce village dans sa vie morne ?

Un frisson la parcourut lorsqu'un vent impatient se mit à souffler dans son dos, la poussant à pénétrer la brume sans attendre. Elle repoussa sa longue tresse dans son dos et resserra la longue écharpe en laine autour de son cou avant de faire ses premiers pas dans le village, sans un regard en arrière. L'anticipation faisait battre son coeur plus fort et plus vite dans sa poitrine, mais elle n'osait scander le nom de sa soeur dans le silence. Elle voulait faire la surprise à Amanda, savourer le moment où elle se glisserait dans son dos pour la serrer tout contre son coeur et sentir leurs corps se détendre comme une seule âme, en sachant qu'elles s'étaient retrouvées. Cette idée manqua d'emplir les yeux de Crystal d'une eau douce-amère mais elle se reprit, essuyant du bout des doigts ces cils humides.

Son errance se poursuivit de longues minutes, ou peut-être plusieurs  heures, dans la grisaille et le silence, sans que rien ne vienne la troubler. Elle avançait sans bruit, heureuse d'avoir opté pour une paire de creepers confortables plutôt que les escarpins blancs qu'elle affectionnait tant. Leur petit claquement autoritaire à chaque pas l'aurait mise mal à l'aise dans ce lieu, elle n'aurait su dire exactement pourquoi. Peut-être à cause de ce sentiment de n'être qu'une créature minuscule dans la brume ou la certitude qu'elle n'aurait bientôt plus besoin d'artifices pour combler le vide de son existence.  

Après avoir traversé des quartiers résidentiels à l'abandon, avoir dépassé un square et une école, Crystal s'aventura dans une rue pavée bordée de boutiques closes. Sur les devantures en bois pourris, elle devina l'emplacement d'une confiserie, d'une modiste ou encore un magasin de jouets. Chaque vitrine réveillait des souvenirs d'Amanda : le froncement de son nez quand elle posait un bonbon acide sur sa langue, son rire devant les premières neiges et son visage d'ange quand elle l'avait trouvé auréolée de rouge sur le rebord de fenêtre où elle aimait pourtant tant lire...

Chassant cette image de son esprit, Crystal s'arrêta devant la dernière enseigne de la rue. Le bout du chemin. Là où elle devait être. L'intérieur était trop sombre pour y voir quoi que ce soit mais renvoyait parfaitement son image à Crystal. Elle se découvrit avec un léger sourire accroché aux lèvres, ses grands yeux bleus plein d'espoir, sa silhouette pâle fébrile dans l'attente. Ce reflet lui plaisait, il transmettait bien toute son émotion et quand Amanda se montrerait, elle n'aurait aucun doute sur l'amour de sa soeur.

D'ailleurs, allait-elle bientôt arriver ? Crystal balaya la rue du regard, tira son téléphone pour y regarder l'heure, constata qu'elle n'avait aucun réseau en soupirant doucement puis revint à son reflet. Ce qu'elle vit la saisit d'effroi. Le visage qui la regardait était bien le sien, mais ses lèvres étaient étirées en un sourire cruel et malfaisant, ses yeux bleus lançaient des éclats de glace avec une arrogance dégoulinante de mépris. Elle n'osa pas cligner des yeux, dans la peur irrationnelle que son reflet allait lui sauter à la gorge, mais recula en tremblant. Heurta quelque chose. Et manqua s'étrangler de terreur.
 


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Pyramid Rouge
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Pyramid Rouge
Jeu 28 Sep - 23:24

Rosalind
Vaughan

J'ai 28 ans et je vis à Shepherd Glenn, Etat-Unis. Dans la vie, je suis militaire et je m'en sors maladroitement. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

???
Les draps inondés de sueur, les nuits deviennent de longs périples ou les cauchemars remplace les assommantes insomnies. Leurs visages gravé  dans le crâne, un sursaut, les yeux grands ouverts à fixer le plafond et c’est le constat des draps qui collent, qui accroche, qui absorbe le corps dans un cocon de chagrin infernal. Le visage au creux des mains, le visage trempé, les cheveux en bataille, c’est toujours la même bataille, le même combat. Chaque nuit, chaque soir c’est le même refrain qui se répète dans le petit appart de solitaire.

D’abord le réveil soudain après quelques heures de cauchemar dans le noir, puis viens le temps d’observer le plafond à la recherche de ce repos qui ne viens pas et enfin le matin nargue de ses premiers rayons un jour nouveau qui sera le même enfer qu’hier aujourd’hui ou encore demain. La tête lourde, le paquet de cigarettes sur la table de chevet ne saurait lui résister. Alors d’une main las Rosalind attrape ce petit met toxique si addictif. Entre ses lèvres la flammes qui viens lécher la cigarette allume enfin ces vapeurs qui la remplissent chaque jours. C’est un soulagement. Un petit réconfort comme le goûter réconforte l’enfant après l’école.

Ce matin là, au bord du lit retentit une sonnerie: celle de la porte. A l’entendre la jeune femme grimace et sort avec difficulté de cette transe d’apathie qui lui sied si mal. Un soupire, c’est bien parce qu’elle ne supporte plus rien qu’elle va répondre à celui qui sonne. Sans même regarder dans l’œil de la porte aucune chaine de porte ne saurait être enclenchée. C’est dans un agacement parfaitement gratuit que la jeune femme ouvrit la porte. Derrière elle il s’agit d’un homme de moins de trente ans. Sa forme physique trahit sa rigueur comme son crâne rasé indique sa fonction. Un sourire acre sur les lèvres elle s’éloigne de la porte pour s’échouer sur le canapé avoisinant.

-Qu’est-ce que tu veux ?

-Vaugh, aller prépare toi. Tu sais qu’il aurait voulu que tu sois là.

-Ah, c’est qu’il t’a écrit un message récemment à toi ?

Le sourire passif agressif, le visage de l’homme se décompose en un sérieux inflexible. Il reste dans son dos comme une menace imminente prête à la dévorer. Elle ne saurait lui faire face alors elle ne le regarde pas. Pourtant elle sent son regard lui transpercer l’échine de la nuque, mais elle ne fais rien.

-Arrête ça. Tu vas voir le psy ?
-Ca ne changera jamais rien à ce qu'il s’est passé.
-Oui, c’est vrai que ça ne les ramènera pas. Mais ça t’aidera. Aller, viens. Habille toi on a de la route a faire.

Se préparer pour ce genre d’évènement, se préparer pour ça, ce n’est jamais agréable. Alors elle enfile un ensemble noir comme elle enfilerait son treillis aujourd’hui : avec la même peine, le même déni. Les cheveux ramenés en arrière, les yeux un peu maquillés pour camoufler les cernes et le gouffre que creuse les larmes, elle est prête. En descendant dans la cage d’escaliers puant l’infecte et nauséabonde air de renfermé, son nez n’oscille plus son dégoût comme à l’accoutumé. A vrai dire, comparé à l’odeur de cadavre en décomposition, ça sentais invraisemblablement bon. Le trajet passe à la même allure decrescendo qu’une rame de métro en fin de journée de boulot. Les panneaux s’amenuisent au fil des kilomètres qui les éloignent de la ville,  pour traverser paresseux les routes serpentines et sinueuses de la région.

-C’est encore loin ce petit bled ? Je croyais que c’était qu’a une demi-heure de route ?  

- Eh bien ça l’est mais il faut faire un détour apparemment. Il y a eu un éboulement.

-Pourquoi il ne se fait pas enterrer à Shepherd Glenn comme les autres ?

-Eh bien, c’est pas notre ville d’origine en fait. Et puis quand il s’est engagé il m’as fait promettre de le ramener chez nous à sa mort. De le ramener à Silent Hill.
L’air d’accueillir cette nouvelle comme on accueillerait son pire ennemi elle resta dubitative alors même que le véhicule s’enfonçait dans un épais brouillard.
***
Un jour comme un autre ici, le jour n’a pas vraiment de différence avec la nuit. A l’exception peut-être que la brume gagne quelques teintes de clair. Marcher, chercher en pleine journée ou en pleine nuit ça n’a plus de sens, le temps ne s’écoule plus vraiment.  Assise là devant ce bar aux allures décrépit, faire tourner cette foutue pièce entre ses doigts c’est bien tout ce qui lui reste.
Jusqu’à ce qu’une ombre plus clair que les autres attire son attention. Mais une fois le nez dehors rien que le brouillard et les cendres. Mauvais rêve ou idées claires ? Cet endroit maintient toutes les probabilités intactes.

Quand un gros bruit bouscule la morne sérénité dépressive du bar l’ex soldat se raidit et la main sur son flingue se décide à agir. A pas de velours dans les rues, le regard aiguisé dans la brume  elle ne distingue rien qu’une forme pâle à moitié écroulée au sol.

-Les mains en l’air !

S’avançant prudemment, la réalité s’éclaircit sur le visage creusé d’une maigre jeune femme aux longs cheveux blonds. Le regard toujours froncé rien ne saurait l’attendrir, du moins jusqu’à ce bruit.

L’alerte à la bombe raisonne dans toute la ville et le gris s’assombrit dans une rouille dégoulinante. La ville entière se dépèce de ses artifices pour laisser place à l’horreur d’une réalité bien plus sombre. Le retentissement assourdissant de l’alarme décontenance la militaire qui,  s’apercevant d’une menace toute proche tend une main à la maladroite pour la tirer avec elle devant la première porte daignant s’ouvrir.
Jetant l’inconnue dans le bâtiment sans réfléchir elle tire plusieurs coups de feu à l’extérieur. Des aboiement féroces remplace l’alarme tandis qu’une pluie s’abat et raisonne sur le toit mal isolé du bâtiment.
La pression monte, les choses vont vite.
La porte manque de rester ouverte à la menace.
Seulement rien ne saurait résister à cette femme au corps boursoufflée de muscles. La porte claque devant la contraction de ses trapèzes qui sous sa veste se devinent.
Les voilà seules sur un nouveau ring.
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