Une fois la porte claquée derrière la jeune femme, mon visage se ferme et redevient sérieux. Je sais que je vais prendre cher. Je me retourne vers Jane qui attend patiemment, les mains refermées entre elles, les lèvres pincées attendant que je lui donne des explications. Je lui jette à peine un regard, soupire et me dirige une nouvelle fois vers le mini-bar, duquel je sors une bouteille de Baileys ainsi qu’une bouteille de Chardonnay. Je lui en sers dans une coupe tandis que je remplis le fond de mon verre de spiritueux. Je connais ses goûts comme personne, je sais très bien que jamais elle ne plongerait ses lèvres de vieille et riche mégère dans un alcool aussi fort et triste. Elle accepte sans grand enthousiasme la coupe que je lui tends sans dire quoi que ce soit. Je lui intime de s’asseoir sur la place où était assise Meylinn, il y avait encore quelques instants.
« Cesse de faire des ronds de jambe, Logan. Cela fait plus de vingt ans que je te supporte, explique-moi cette longue histoire. » Tonne-t-elle sans tourner autour du pot.
« Oh, ce n’est rien de grave tu sais. Mh… C’est emmerdant, mais je vais régler ça et tout rentrera dans l’ordre. Non, il ne faut vraiment pas s’en faire pour si peu. » J’engloutis le verre d’alcool qui me réchauffe la gorge.
Jane fronce les sourcils et me sonde du regard. Je vais littéralement me faire tuer, cette femme est dangereuse et il n’y a que moi sur cette Terre qui semble s’en rendre compte.
« Qu’as-tu fait ? Être aussi nerveux ne te ressemble pas. J’espère que tu n’as pas fait quelque chose qui mettrait en péril l’Organisation ? »
« Non ! Un peu. Totalement. MAIS, je t’ai dit que j’allais régler ça. Tu sais bien que je ne faillit jamais à ma parole, pas vrai ? »
Ses paupières se ferment lentement, elle pose sa coupe toujours pleine sur la table basse, fouille calmement dans son petit sac à main et en sort un couteau long et fin. Je déglutis et devient presque blanc. Elle sait qu’elle a tous les droits sur moi. Elle sait que je lui obéirai au doigt et à l’œil car je lui dois ma vie. Et elle en joue, cette infâme bonne femme.
« Très bien, alors tu sais ce qu’il te reste à faire. » Dit-elle sereinement en me tendant la lame. « Punis-toi. Deux fois. »
« Deux fois ? Pourquoi deux fois ?! » Je demande, outré par sa décision.
« Tu as détruis la pauvre jeune femme de tout à l’heure. Si je n’étais pas arrivée à temps, qui sait ce que tu lui aurais fait. Vous autres, hommes, êtes vraiment des êtres atroces. »
Je m’empare de la lame et observe celle qui m’a servie de tutrice, le regard las.
« Tu la connais pas, Jane. Ça l’aurait pas détruit, loin de là. Et je finirai ce que j’ai commencé. Elle sera à moi, tu verras. » Dis-je avec autant de conviction que possible.
« Trois fois. »
Cette fois son regard est plus noir que jamais. J’ai toujours su qu’elle avait un problème avec les hommes, mais cette femme est tout de même bien tarée. Je relève ma manche de chemise jusqu’en bas de l’épaule, en soupirant. Jane suit chacun de mes gestes. Sur la peau recouvrant mon biceps gauche, des dizaines de cicatrices longues de dix centimètres se chevauchent, certaines plus anciennes que d’autres. Je peine à trouver de la place, et finis par poser la lame au-dessus du creux de mon coude. Trois fois… Je fais glisser la lame autour de mon biceps, laissant couler le liquide rouge qui goutte sur ma jambe puis sur le parquet. Je grimace mais ne dis rien, bien habitué à ce genre de punition. Je serre le poing avec force lorsque la lame s’enfonce dans ma chaire la troisième fois. Des gouttes de sueur perlent sur mon front et la douleur commence vraiment à être insupportable. Laissant échapper un soupir de soulagement, je lâche la lame sur mes cuisses et me repose sur le dossier, le bras en sang.
« Maintenant explique-moi. »
Apparemment satisfaite de ma punition auto-infligée, elle reprend sa coupe et y trempe ses lèvres. Je l’imite, cette fois directement au goulot de la bouteille presque vide, que je termine en la versant sur mes plaies béantes pour les désinfecter. Hors de question que j’attrape une infection à la con. La douleur me fait vriller et je déchire presque le tissu du fauteuil avec mes ongles. Je me laisse quelques secondes de répit puis ricane, affalé sur le siège.
« Tu sais que j’te kiffe ma Jane. Mais qu’est-ce que t’es cinglée. » Elle hoche la tête comme pour me remercier du compliment. C’est bien elle qui m’a élevé, il n’y a aucun doute là-dessus. « J’ai égaré l’un des contrats stipulant l’accord entre l’Organisation et les trafiquants turques. Je l’avais laissé sur mon bureau, dans ma piaule, et après que cette petite chaudasse m’ait mis à la porte, ce foutu dossier avait disparu. »
Son regard s’illumine, comprenant tout de suite les tenants et les aboutissants de mes actes avec Meylinn, qu’elle avait interrompu.
« Ce n’est pas elle, ça se voit dans ses yeux. Mais j’irai discuter avec elle. Entre femmes, nous nous comprendrons. » Elle se lève du canapé, ayant apparemment eu les réponses qu’elle souhaitait. « Logan, tu me déçois beaucoup. Ne laisse pas tes émotions dicter ta conduite. Tu n’aurais de toute façon jamais dû la laisser entrer chez toi. Je t’ai toujours dit que les sentiments n’étaient bons que pour les faibles et les lâches. Reprends toi. Et retrouve moi ce dossier. »
Je hoche la tête en baissant les yeux alors qu’elle se dirige vers la sortie de la chambre, droite et aussi froide que du béton armé.
La porte se referme et je soupire, grimaçant en observant l’état de mon bras gauche. Je passe ma main sur mon visage humide de sueur, désemparé. Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas comment arranger la situation. Je risque de finir en taule et les mecs comme moi en taule, les autres détenus ne les portent pas dans leur cœur. Si je fous un pied là-bas, je suis mort. Mon regard devenu un peu vague coule sur le parquet et je vois un téléphone portable qui n’est ni le mien, ni celui de Jane, ni celui de Tommy. Oh… Meylinn me ferait-elle des avances ? Je me redresse en grognant de douleur et attrape l’appareil taché de sang par mes doigts sales. Évidemment, je connais son code, que je tape sans difficulté. Je tombe directement sur un message non envoyé, à destination d’un certain Logan. Je fronce un sourcil et lis entre les tâches de sang.
Salut Logan… Je suis désolée d’avoir arrêté de te parler, du jour au lendemain. J’avais des soucis, mais ça va mieux maintenant, et j’aimerais que l’on puisse reprendre là où on en était. Est-ce que tu serais dispo pour aller prendre un café, peut-être ce soir… ?
Un sourire mesquin se forme sur mes traits et un rire discret s’échappe de ma gorge. C’est trop beau pour être vrai. Trop beau.
@ Nemo
Vous pouvez retrouver mes personnages ici, n'hésitez pas à m'envoyer un petit message si jamais l'un d'eux vous attire ~ Mes recherches et toutes les infos qui vont avec : ici ~
J'ai 26 ans et je vis à Jacksonville, USA. Dans la vie, je suis bientôt chirurgienne vétérinaire et je m'en sors à merveille! Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt très bien. Enfin, ça... C'était avant. Meylinn est une jeune femme calme, douce et bienveillante. Ses deux parents sont décédés dans un accident de voiture lorsqu’elle était très jeune, et elle n’en a pas souvenir. Elle n’en souffre pas non plus, parce qu’elle a été élevée par ses grands-parents maternels. Aujourd’hui, seule sa grand-mère, Anna, est encore en vie.
Malgré ses allures de jeune femme innocente, Meylinn a déjà eu plusieurs aventures amoureuses et sexuelles. Elle a d’ailleurs un goût très prononcé pour le “sexy”, bien qu’elle ne le fasse pas paraître aux premiers abords. Cependant, à cause de ses études prenantes, elle n’a pas eu beaucoup de relations amoureuses sérieuses… Jusqu’à récemment.
Le lendemain matin fut difficile à affronter. Le soir même, ma grand-mère m’avait réconfortée, et avait essuyé mes joues. À présent que la tempête était passée, elle exigerait des explications… Et ça me terrorisait. Je devais choisir entre lui mentir et l’affronter elle, ou bien lui dire la vérité et l’affronter lui. Dans les deux cas, je sentais que mon ventre s’était noué. Heureusement, le rayon de soleil qui passait par la fenêtre de ma chambre se faufilait jusqu’à mon visage pour détourner mon attention. Je balayais la petite pièce des yeux. Ici, il y avait tous mes souvenirs les plus précieux, mais surtout, j’y avais laissé mes peluches. Cette pensée me fit esquisser un sourire, puis je tombais nez à nez avec mon reflet dans le miroir.
Mes yeux rougis par les événements de la veille me ramenèrent brutalement à la réalité. Que devais-je faire ? Mentir à grand-mère, et m’en vouloir toute ma vie, si j’y arrivais ? Mettre nos vies en danger ? Avais-je seulement le choix ? Je soupirais en me levant du lit qui grinça légèrement. Quoiqu’il advienne, je me devais d’affronter cette réalité qui était devenue la mienne.
- Est-ce que tu te sens un peu mieux ce matin, Meylinn, demanda t-elle avec un regard soucieux qui semblait me scruter de la tête aux pieds.
- Oui, ça va un peu mieux… Merci pour hier soir, répondais-je en fuyant un peu son regard, toujours aussi mal à l’aise du choix que j’allais devoir faire à présent.
Je pris alors place à table, comme son regard me l’avait proposé. L’observer cuisiner mon petit déjeuner avait toujours été un plaisir. Je sentais que ce petit moment m’offrait une pause bien méritée dans la torture émotionnelle que je subissais depuis hier soir. Une fois mon petit-déjeuner servi, c’est-à-dire, des tranches de pain de mie grillées et un lait au chocolat bien chaud, elle s’installa en face de moi. Elle avait croisé les bras, attendant que je me sente suffisamment bien pour pouvoir lui parler de ce qui n’allait pas.
- Grand-mère… Avant tout, il faut que tu saches que je ne pourrais pas tout te dire…, commençais-je, sans vraiment savoir où j’allais.
Ayant fui son regard jusqu’à maintenant, le grincement de sa chaise me fit reporter mon attention sur elle. Ses bras toujours croisés, elle s’était penchée un peu plus en arrière sur sa chaise, attendant la suite avec impatience. Elle savait me tirer les vers du nez comme personne. Mais, cette fois-ci, sa vie était probablement en jeu… Et la mienne l’était déjà.
- J’avais rencontré quelqu’un… Et il…, dis-je tandis que ma voix se brisait, en même temps que mes larmes revenaient. Il n’était pas celui qu’il prétendait être, grand-mère. Et hier soir, il m’a montré son vrai visage…
- Meylinn, lâcha t-elle après un léger moment de silence, tandis que ses yeux me montraient toute la colère qu’elle ressentait au fur et à mesure qu’elle imaginait ce qui avait bien pu se passer.
Je répondais d’un “non” de la tête. Je savais très bien qu’elle voulait tout savoir. Mais je savais aussi très bien que c’était bien trop important, cette fois-ci. J’avais détourné les yeux, mais j’entendais la chaise grincer de nouveau, me laissant aisément imaginer qu’elle s’était penchée en avant pour me lancer un regard désespéré. C’était l’une des choses les plus difficiles que je n’avais jamais dû faire… Mais, la détresse que je devinais dans ses yeux me fit fondre en larmes de nouveau. Comment pouvais-je la laisser comme ça ? Pensait-elle qu’elle n’avait pas été assez bien pour moi pour que je me confie à elle ? Pensait-elle que si ma mère avait été de ce monde, je lui aurais confié ?
- Grand-mère…, murmurais-je tandis que mes sanglots ne me permettaient plus de contrôler ma voix comme je le voulais. Tu ne comprend pas, il est le…
Je m’apprêtais à lui révéler la vérité, accablée par cet horrible sentiment de la blesser profondément. Heureusement, la sonnette retentit, et je me sentais soudainement bête d’avoir été sur le point de lui dire une chose qui avait pu la tuer. J’essuyais mes larmes rapidement avant de me lever pour aller ouvrir. Je lâchais un petit “J’y vais” à peine audible avant d’y aller, laissant ma grand-mère là, sans même lui avoir adressé un regard. Et puis, qui sait ? Peut-être était-ce lui, ou son organisation ? Je ne pouvais pas la laisser aller ouvrir dans ses circonstances.
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Nemo
Sam 28 Oct - 16:46
Changement de méthode
Logan Gray
36 ans Chef de la mafia Floride, USA Célibataire, assez volage
Le lendemain matin, la douleur lancinante de mon bras me réveille à l’aube. Grimaçant, je panse comme je peux mes plaies et avale un anti-douleur dans un fond de Whisky. Ce n’est pas plus mal que je sois debout aussi tôt, l’organisation a besoin de moi. Bien que je ne l’admettrai jamais face à d’autres, je le sais : j’ai merdé. Et je me dois de trouver les fauteurs de troubles et de les mettre face contre terre. Je me fous de savoir qui ils sont, je les attraperai par leur peau flasque et les pendrai de mes mains pour les écorcher vif ensuite. Mmh. Oui, c’est un bon plan. Après avoir passé quelques appels, je saute dans la baignoire, me nettoie une nouvelle fois ma blessure. J’ai envie de me couper le bras tellement c’est immonde et purulent. Je m’habille et sors de la chambre. Alors que j’étais en route pour parler à Tommy, seul témoin de la scène d’hier soir, je sens mon téléphone portable vibrer dans la poche de mon pantalon. Je soupire quand je vois le nom affiché sur l’écran et décroche.
- Ne serait-ce pas la femme que j’aime le plus au monde ? Cesse tes sottises et écoute-moi. J’ai besoin de savoir où je peux trouver la jeune femme que tu as maltraitée hier soir. - Pourquoi, je demande, surpris. Tu veux continuer ce que je n’ai pas pu finir ? Je te rappelle que c’est toi qui l’a fait partir. Tes méthodes ne semblent pas fonctionner avec elle, car elle te connaît trop intimement. Laisse-moi m’en charger et tu auras ta réponse. Crois-moi. - J’ai aucun doute là-dessus, dis-je en frissonnant. Ne la pousse pas au suicide, s’il te plait. Oh, tu y tiens vraiment alors ? - Je t’envoie l’adresse dès que je l’ai.
Je lui raccroche au nez en fronçant les sourcils, une légère appréhension dans l’esprit.
*
Jane sort du véhicule noir et blindé en laissant derrière elle l’homme armé qui ne la quitte presque jamais. Celui-ci l’a déposée devant une petite maison entourée de haies, avant d’aller se garer à quelques mètres. Elle soupire en tenant son sac à main de ses doigts fins, les lèvres pincées. Une fois sur le palier de la porte, elle appuie sur le bouton de la sonnette et recule d’un pas, patientant, le port droit.
Lorsque la porte s’ouvre, elle est satisfaite de trouver directement celle qu’elle était venue chercher. C’est toujours plus long et fastidieux de devoir expliquer à un proche la raison d’une visite de ce genre. Sans aucun sourire, Jane salue la jeune femme d’un lent mouvement de tête.
- Bonjour. Je suis Jane, nous nous sommes aperçues hier soir, dans la chambre de Logan, dit-elle, ses yeux perçants plantés dans ceux de Meylinn. Je dois m’entretenir de quelques sujets avec vous, auriez-vous l’amabilité de m’inviter chez vous ?
Bien qu’elle le demande avec toute la politesse et la bienséance dont elle sait faire preuve, le ton de Jane ne laisse aucune place au doute. Si Meylinn refuse, la conversation qu’elles doivent avoir se réalisera mais dans une tout autre ambiance.
@ Nemo
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J'ai 26 ans et je vis à Jacksonville, USA. Dans la vie, je suis bientôt chirurgienne vétérinaire et je m'en sors à merveille! Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt très bien. Enfin, ça... C'était avant. Meylinn est une jeune femme calme, douce et bienveillante. Ses deux parents sont décédés dans un accident de voiture lorsqu’elle était très jeune, et elle n’en a pas souvenir. Elle n’en souffre pas non plus, parce qu’elle a été élevée par ses grands-parents maternels. Aujourd’hui, seule sa grand-mère, Anna, est encore en vie.
Malgré ses allures de jeune femme innocente, Meylinn a déjà eu plusieurs aventures amoureuses et sexuelles. Elle a d’ailleurs un goût très prononcé pour le “sexy”, bien qu’elle ne le fasse pas paraître aux premiers abords. Cependant, à cause de ses études prenantes, elle n’a pas eu beaucoup de relations amoureuses sérieuses… Jusqu’à récemment.
J'ouvrais la porte, tout en essayant de calmer mes larmes. Je les essuyais d'un revers de la main avant de lever la tête vers notre visiteur. Il me fallut un peu de temps avant de la reconnaître, mais lorsque ce fut fait, je me félicitais d'être là à la place de ma grand-mère. Elle se présentait alors, tandis que j'effaçais une dernière larme sur mon visage, avant d'essuyer rapidement ma main sur mon t-shirt. Ses yeux s'étaient plantés dans les miens, installant rapidement un malaise.
- Bonjour. Je suis Jane, nous nous sommes aperçues hier soir, dans la chambre de Logan, dit-elle. Je dois m’entretenir de quelques sujets avec vous, auriez-vous l’amabilité de m’inviter chez vous ?
Je restais un instant sans répondre, un peu prise de court par sa demande. Je paniquais aussitôt, comprenant que je mettais ma grand-mère en danger. Comment la faire partir d'ici ? Probablement qu'elle savait que ce n'était pas chez moi, mais bien chez ma grand-mère. Mais… Comment ? Comment m'avait-elle retrouvée ? J'eus soudainement un haut-le-cœur, me rendant compte à quel point j'étais coincée. Ils semblaient avoir des yeux et des oreilles partout… Je calmais mon angoisse avant de lui répondre.
- Bonjour, dis-je en sortant de la maison, refermant la porte derrière moi pour protéger ma grand-mère. Je suis désolée pour cette impolitesse, mais cette maison n'est pas la mienne. Elle appartient à une personne que je voudrais protéger, et c'est pour cette raison que vous n'y êtes pas la bienvenue…
Je marquais une petite pause, lui laissant le temps de comprendre que je ne lui laissais pas le choix. Je devais probablement afficher une mine sévère, ce qui devait rendre étrange avec mes yeux encore rougis. Ma grand-mère représentait tout ce que j'avais de plus cher. Je considérais que protéger sa vie n'était rien, en comparaison de tout ce qu'elle m'avait offert.
- En revanche, je peux peut-être vous inviter ailleurs, ou bien vous donner rendez-vous à un autre moment…, proposais-je en échange, gardant toujours cet air un peu dur que je détestais arborer.
Je penchais plutôt pour la deuxième option, sachant que j'étais encore en pyjama. Mon t-shirt AC,DC ample dissimulait mon petit short noir. Et bien que le soleil soit réchauffant, le vent était frais et me faisait frissonner. Mais j'imaginais bien que pour elle, ce n'était qu'un détail insignifiant. Et puis, j'estimais avoir déjà bien assez refroidi l'atmosphère en posant des limites quant à ma grand-mère. Comme je voulais qu'elle les respecte, je préférais au moins lui laisser le choix sur la proposition que je venais de lui faire.