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A vol de condor...

Dreamcatcher
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Sabrina
Dreamcatcher
Dim 7 Mai - 13:53
A vol de condor... - Page 3 16799310
Ayelén Cardenas
J'ai 27 ans et je vis à Témuco, au Chili. Dans la vie, je suis dans plein de petits boulots et je m'en sors pas trop mal finalement car je m'éclate avec la musique et le chant. Je suis célibataire et je le vis très bien car je m'en fous royalement.

Ayelèn ça veut dire la joie. Un comble quand on connait la vie de merde que je me suis cognée avec un père alcoolo et une mère grandiose par son absence. Je ne l'ai jamais connue et c'était tabou d'en parler pour le chaw dépassé par une gosse dont il ne savait que faire. Il m'a aimée je suppose comme il a pu, à sa façon, c'est à dire très mal et carencée d'affection et de sécurité. J'ai grandi à la va comme je te pousse, aléatoire, versatile, excessive, paumée. Muter en parent de son parent c'est glauque, tordu. Mais j'avais une liberté de folie et je ne saurai jamais comment j'ai fait pour ne pas me retrouver sur le trottoir ou droguée ou assassinée ou torturée! J'aurais pu tomber dans n'importe quel trou noir et ne plus en sortir. À la place de ça, j'ai culbuté dans le grand chaudron de la musique. Ça a du me sauver.

Le jour de mes 18 ans, j'ai dit au revoir à mon père, épuisée des relents de trop d'années qui puaient les égouts. Je lui rends visite de temps en temps mais je ne fais plus le ménage ni les courses ni le reste et le deux pièces miteux dans lequel j'ai créché pendant mon enfance est devenu un taudis qui me donne des hauts le cœur.

Je bosse partout où il y a du taf sans aucun diplôme, mal payé évidemment mais je m'en fous, je mange à peu près à ma faim, je partage un studio avec une fille qui galère comme moi mais à deux, c'est plus facile. J'ai vécu une période assez longue dans la rue mais ça, je n'en parle jamais et personne des gens que je connais en ce moment ne sait. J'en ai gardé des cicatrices moches sur le corps, des terreurs que je gère pas et si on me demande, je réponds que j'me suis faite bouffée par un clébard.

Activiste à mes heures, j'ai embrassé la cause des Mapuches comme une gosse embrasse sa mère, parce que j'y crois tout simplement. J'espère dur comme fer qu'on aura -bientôt- la place qui nous revient de DROIT.

J'ai aimé une fille une fois, à la folie. J'm'étais tatouée des mots doux, des mots d'éternité sur l'épaule gauche du côté du cœur. Et puis elle a fait comme ma mère, elle s'est tirée sans me prévenir après toutes nos promesses et nos bonheurs. Alors, j'ai pris un couteau et j'me suis arrachée la peau pour tout enlever.

« ...La tribu des damnés, des éternels crève-corps, crève-cœur, porteurs de souffrances et de deuils, si mal gâtés que la moindre miette de vie était reçue comme un don inespéré. Les déshérités...avaient quelque motif de vouer un infini amour à la vie : car de l'existence ils avaient bu toute l'eau amère ; ils en avaient goûté aussi, de temps à autre, les saveurs inouïes. »

F. Cheng



avatar :Dariya Stavrovich
copyright:️ Ma pomme

Il n'y eut aucun regard, aucun mot prononcé entre Melchior et Ayelèn. Il l'ignora, elle en profita, soulagée, l'évitant brillamment. Cependant, précieuse et souveraine, la musique fracassa les frontières et les barrières exacerbée par un peu de lean dans les verres...Qu'il pense ce qu'il veut, elle n'aurait jamais du céder à cette culpabilité de merde, cet espèce de sale regret qui l'avait poussée à l'inviter chez Miguel. Oui, mais...Trop impulsive, elle agissait souvent en dépit du bon sens, se retrouvant dans des situations pénibles où elle perdait pied, abreuvée d'absurde et de peurs ancestrales. Sans en avoir véritablement conscience, elle se débattait depuis toujours contre un atroce sentiment d'insécurité. Ces terreurs qui lui pliaient les tripes quand elle se retrouvait seule dans l'étroit appartement, recouvrant du vieux plaid son père alcoolisé, ouvrant la fenêtre pour chasser l'odeur lourde de l'éthanol. Ces cauchemars qui la laissaient en sueur la nuit, le cœur battant à tout rompre, la respiration saccadée. Yeux écarquillés dans le noir, il lui fallait du temps avant qu'elle ne trouve le courage de bouger pour enfin allumer la lampe et finir par s'endormir d'épuisement. L'esclavage d'une môme qui gérait le quotidien comme une adulte au lieu de jouer et d'apprendre à l'école. Au final, personne ne sut exactement le drame qui se déroulait chez les Cardenas. La mère s'était tirée, soit et alors ? Ça n'empêchait pas de vivre et de s'en sortir, non ? Le paternel picolait certes, mais bon, rien de vraiment méchant n'est-ce pas ? Il prenait soin de sa fille comme il pouvait le pauvre homme. La fillette « s'amusait » à nourrir les apparences avec soin, souriante pour noyer le poisson, ne tarissant pas d'éloges sur son pobre papá. Tout allait bien.

Mais elle sentit quelque chose juste avant qu'il ne parte. Elle osa alors un unique regard, furtif, infoutue de se maîtriser.  Ne parvint pas à définir ce qu'elle perçut, là, tout à coup. Ce fut bref mais intense. Un mot lui vint à l'esprit : Mapoudoungoun,  le langage de la terre. Mapoudoungoun...Les syllabes tournaient dans sa tête, elle ferma les yeux pour palper...Quoi donc...Mapoudoungoun...La peau de la terre...Oui, c'était ça...Elle « entendait » la peau de la terre...


Tribe Trance

***

Miguel « explosa » de joie , quel heureux hasard de retrouver Mel ! Il fit les présentations, se tourna vers Ayelèn la tirant par le bras pour la ramener près de lui, pile à la face du blond. D'un geste sec, elle rompit son geste, fixa ses pupilles noires sur leur hôte, les lèvres pincées en une grimace qui se voulait un sourire. Un hasard...Bah voyons. C'était...terrible. Guzman commanda à l'asiatique qui obéit et quitta la pièce sans mot dire, évidemment. Ces riches habitués à être servis comme des pachas...

-Nous encore moins. Il y a eu un...orage, beaucoup de pluie, on s'est fait surprendre, on campait plus loin. On espérait que la maison soit inhabitée.

Elle ne cherchait aucune excuse, aucune justification, de toute façon, le petit groupe n'avait pas fait grand chose de mal hormis franchir les limites d'une propriété privée. Monsieur ne s'abaisserait sans doute pas à donner de l'importance à une infraction minable. Les mouches du coche boueuses et trempées allaient prendre la poudre d'escampette et basta, fin de l'histoire. Mais...Miguel ! Ferme la ! Ferme ta grande gueule ! Et voilà ! Il était heureux de le revoir ! Ça lui faisait plaisir ! Quelle belle propriété ! Et patati et patata et le piège se refermait. Se refermait...Elle jeta un œil à ses boots et son jean où la terre collée s'étalait en grosses taches marronasses. Ces magmas dans lesquels ils s'étaient embourbés...La voiture...

-Où sont les toilettes ?


Elle leur avait coupé la parole d'une voix impérieuse avec une note de fond...apeurée mais aucun de ses amis ne pouvaient entendre cette tonalité inaudible à l'oreille humaine.


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Val
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Sabrina
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Val
Sam 13 Mai - 1:17

Aye Min Sein,
En vérité אמת, si près de la mort מת...

J'ai vu le jour le 13 novembre 1995. Je suis venu au monde comme mon « jumeau » Melchior Estrello dans cette propriété au Chili, dans la province d'Araucanie.

Pendant ses études aux Etats-Unis, je suis resté là où est ma place, à attendre son retour en prenant soin de cette famille qui est la mienne. Ma mère a donné le sein m'a-t-on dit à l'héritier du nom, je suis donc son frère de lait et bien plus que ça. Lui et moi sommes chargés de défendre les valeurs des nôtres envers et contre tout et tous : obéissance et honneur est notre devoir !  

J'ai donc  27 ans et je suis toujours à la Casa Guzman, chauffeur et ombre du jeune maître dont je ne puis être séparé bien longtemps, à quelques kilomètres de l'Argentine, à près de 800 km de Santiago du Chili.

Cet héritage est le mien, tel quel je le revendique, je n'ai d'autre but dans la vie que faire correctement ce pour quoi j'ai été créé, et je le fais à la perfection, du moins jusqu'à présent.



J'ai fait mes études grâce au vieux Guzman, celui qui a posé le pied au Chili en 1948 après une période trouble en Europe venant d'Allemagne.
Moi, je serais Birman, du moins d'origine, né au Chili je suis Chilien, je ne me suis jamais demandé comment ni pourquoi, je le suis, c'est tout, les questionnements ne mènent à rien et gênent l'action.
Otto m'a instruit, il m'a appris non seulement tout ce qui est nécessaire pour comprendre ce monde et y tenir la place qui est mienne, mais bien d'autres choses encore.

Je suis le gardien des traditions, le protecteur de cette famille et je le serai tant que je vivrais.

De ma naissance, si providentiellement orchestrée le jour même de celle de Mel, je ne sais rien, je n'ai plus ma mère pour me le raconter, comme lui n'a plus la sienne.

Je vis dans cette demeure isolée habitée par l'Ancêtre âgé de cent cinq ans, sa domesticité et Mel Guzman, l'avenir du clan... Nous sommes seuls et souhaitons le rester dans la mesure du possible.



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A vol de condor...

Ayelén Cardenas , Mel E. Guzman-Cea et  Aye Min Sein,

A vol de condor... - Page 3 Ca990010

Début 2023


- Bonsoir. Soyez les bienvenus à la Casa Guzman. Sein ? Laisse-nous veux-tu je ferai le service seul.  

Je m'incline à peine, histoire de leur donner le change ? Je suis un serviteur et lui un maître. Entre nous, ces fadaises n'existent pas, nous sommes les gardiens de cette terre, lorsque je pense à notre rôle ici, je m'imagine comme dans les illustrations de temples anciens de quelques culture ou divinité que cela soit : deux statues au garde-à-vous pour l'éternité, regardant l'horizon, placées là pour impressionner les visiteurs autant que pour veiller sur ce qu'elle délimitent.

Mel sourit à cette évocation, non qu'elle ne lui parle pas, mais il la sait fausse, qu'il se rassure moi aussi... Nous ne sommes pas éternels, et nous n'avons personne à impressionner, juste un devoir à remplir. Les « bienvenus » ? C'est une formule, on ne peut guère accueillir d'étrangers aussi dérangeants soient-ils en leur disant « Vous êtes indésirables ici ! », tout cela est question de convenances, d'apparences... Si le Vieux s'est soustrait au monde depuis plus de trente ans, nous devons représenter sa maisonnée et en donner une image flatteuse.

Melchior en sait sans doute plus que moi, encore que, entre nous la fusion est telle que je « sentirais » au moins qu'il me cache certaines vérités ? Non, je crois que son statut de sang du Sang ne lui donne guère d'avantage, seulement des obligations auxquelles je ne suis pas soumis, j'en ai d'autres qui ne sont pas les siennes. Est-ce pour cela que nous sommes toujours deux ?  Nos pères avant nous montaient la garde,  le trépas prématuré de l'un a réduit l'autre à l'inutilité. Chacun nous détenons une part seulement de l'énigme. Capturé, l'un sans l'autre pourrait parler sans se retenir : il ne donnerait que des indications véridiques mais inutiles car incomplètes.

D'ailleurs, pourquoi « capturé » ? Nous savons être en guerre mais les trublions de ce matin n'ont rien de soldats ? Juste un groupe d'imbéciles, rebelles et provocateurs qui ont enfreint les lois de ce pays en entrant chez d'autres ? C'est probablement simpliste comme explication, Melchior ne cesse de relever mes jugements à l'emporte-pièce qui me desservent. Honnêtement je m'en fiche. Contrairement à beaucoup, j'ai un but sur cette terre, j'ai une utilité, je défends ma terre !

- Il y a eu un...orage, beaucoup de pluie, on s'est fait surprendre, on campait plus loin. On espérait que la maison soit inhabitée.

Elle ment, je le sais, tous le savent ! Mais elle me ramène au présent. Un orage ? La météo locale ne parle nullement d'orage, au contraire ! Les divers bulletins font état d'une sécheresse problématique pour la saison ? J'ouvre la porte d'entrée et regarde la voiture enlisée jusqu'à mi-roues, prise dans une gangue de boue séchée, la terre craquelée autour... Je ferme les yeux et tends mon esprit, en sourdine j'entends Melchior répondre à demi mots au torrent de paroles du plus âgé du groupe... Comme il est surpris et content de retrouver Mel ! si heureux de le revoir ! Ça lui fait plaisir ! Quelle belle propriété ! Et patati et patata... Pendant qu'il parle, et que Melchior ponctue de quelques mots, juste pour relancer le monologue, je suis tranquille et peux œuvrer. Puis soudain - Où sont les toilettes ?

Je rouvre les yeux, un quart de seconde, avant de les fermer en hâte.  En moi, les pulsations du sol résonnent, devant moi, sans que je le vois la terre repousse vers la surface le véhicule prisonnier... A l'intérieur, dans le vestibule, le pas de la jeune femme se fait lent, ses jambes pèsent des tonnes et lever chaque pied devient difficile... Je finis de mettre la scène en ordre, l'empêchant de presser l'allure pour sortir et s'assurer que ses souvenirs sont justes...

Je n'aime guère ce que je sens en elle... Je sais que Melchior s'il dissimule mieux en a également connaissance, mais lui semble attiré plus qu'inquiet ?

Je redresse l'assise de la voiture sur la terrasse, les dalles sont posées où elles doivent l'être, là où la terre apparaît les seules cicatrices qu'elle porte sont celles du manque d'eau... L'herbe est jaune mais en aucune façon marquée par un quelconque orage. Du torrent de boue nulles séquelles, le soleil est levé et darde de ses rayons déjà brûlants la propriété...

Je m'attaque maintenant aux souvenirs... et là, la particularité de cette fille est plutôt un avantage... Dans son cerveau inquiet et fatigué par une nuit blanche remplie d'émotions, je martèle doucement...  Mapoudoungoun... Mapoudoungoun... Mapoudoungoun... Moi le Birman supposé j'en appelle à la terre chilienne, à la terre mapuche, usant de leur langue qui est mienne et très certainement sienne ! Entends-tu petite sœur née de cette terre ? Elle te dit qu'il ne s'est rien passé, tu as rêvé...

La-bas, Melchior s'émeut de ce que je fais ? Enfin il a compris qu'elle n'est pas comme eux ! Il y a parmi les natifs des « sorciers » auxquels les racines parlent ? Si elle est de ceux-ci quelles sont les consignes ?


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Oskar
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Ven 26 Mai - 13:51

Mel  E.
Guzman-Cea

J'ai vu le jour dans cette propriété le 13 novembre 1995. C'est à ma mère Alba que je n'ai jamais connue que je dois de porter deux magnifiques prénoms impossibles à exporter -Melchior Estrello- J'ai donc  27 ans et je suis actuellement  de retour chez moi au Chili, dans la province d'Araucanie à vol d'oiseau à quelques kilomètres de l'Argentine, pas très loin non plus -pour un condor- de la ville de Pucón, à près de 800 km au sud de Santiago du Chili, dans un environnement à la fois minimaliste et grandiose.
Cet héritage est le mien, tel quel je le revendique, je n'ai guère la réputation d'être altruiste ou empathique. Je suis et reste un propriétaire terrien d'Amérique du Sud, riche, très riche...



J'ai fait mes études à l'académie de West Point, aux Etats-Unis. L'une des vingt recrues étrangères proposées par leur pays d'origine chaque année... Malgré des classes exemplaires : j'ai obtenu avec mention mes diplômes et ai laissé là-bas un souvenir tel qu'on m'a proposé la double nationalité, je n'ai pas souhaité poursuivre dans la carrière militaire.
Pour résumer tout en restant discret, nous dirons que mes besoins sont autres et que je fais tout aussi bien à manifester mon autorité naturelle ailleurs que sanglé dans un uniforme.




Je vis dans cette demeure isolée que je partage avec mon grand-père paternel âgé de cent cinq ans.
A part l'ancêtre, sa domesticité et la mienne qui se résume à un factotum : valet, chauffeur, garde du corps, pilote de l'hélicoptère familial, il n'y a que moi ici.



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Ayelén Cardenas, Mel E. Guzman-Cea & Aye Min Sein


A vol de condor... - Page 3 Golems10


Mars 2023

En moi résonnent l'appel des hordes ! (*) Je sais sans qu'on me l'ait jamais dit que ce sont ceux que nous devons combattre et qui nous abattrons... probablement... puisque nous sommes si peu nombreux ! Otto s'en désole, mais à ce que j'ai pu comprendre, il ne peut créer plus des nôtres ? Je ne comprends pas tout, j'ignore en fait ce que nous sommes ? Pas des hommes, pas uniquement... Plus jeune j'ai demandé un jour, ma curiosité scientifique voulait combler le néant qui jaillit quand j'essaye de m'identifier ou plutôt de définir ma nature... La réponse avait une consonance livresque ou cinématographique :

« Was bist du, Melchior? Wenn Sie gefragt werden, werden Sie antworten: Ich bin eine Legende »  (1)

Je me suis astreint à regarder le film, en vain, j'ai acquis une certitude : rien dans ce récit apocalyptique ne se rapporte à Aye Min Sein et moi, ou à nos pères et qui sait ? à d'autres avant ? Non, avant... Otto n'était pas en danger ? Ces digressions n'était qu'une parenthèse dans mon présent, j'aimerais comprendre et non ressentir... Mon alter ego lui, se repaît de sensations, il EST avant de penser, se fiche de savoir quoi mais en use sans limite ! En parlant de lui, je sens plus loin l'incompréhension et les craintes de Sein, je sens aussi le diktat d'Otto ! Il ne veut pas de cette musique, il ne veut pas de ces gens ! Les sons lui rappellent trop les massacres et les souffrances de... de qui ? De quoi ? Otto partage sa douleur mais jamais ses raisons ! Nous sommes ses murs, ses remparts contre une horreur qu'il n'explique pas, nous gardant chaque minuscule instant sur nos gardes, à guetter un danger dont nous ne connaissons rien sinon qu'il est mortel pour les nôtres...

Ne se rend-il pas compte qu'il demande beaucoup ?

Trop ?


La présence du groupe sous mon toit -son toit- me fait remonter des relents de... plaisir ! Et mon frère là-bas qui rentre à l'intérieur après avoir œuvré, par osmose découvre quelque chose qu'il n'a jamais ressenti et qui le perturbe intensément. Est-ce pour cela qu'il est sur la défensive ? En lui j'entends également un son mais totalement différent ! Il a redonné à la terre son aspect habituel, cela j'aurais pu le faire aussi, c'est disons une des multiples faces du dé qui nous unit. Pour le reste, plus que moi encore on l'a isolé du monde... Son âme -ou ce qui en tient lieu ? Avons-nous une âme- répète en cadence un chant d'une beauté envoûtante mais désespérante... En litanie en lui, la terre qui est notre mère psalmodie :

Vous espérez que votre famille et vous serez toujours jeunes,
Vous attendez la miséricorde du dieu de l'amour,
Comme la désintégration est contre la loi de l'univers,
Le cœur est sans limites, mais en un clin d'œil,
il fait face à sa fin...
(2)

C'est un message qu'il adresse... à la fille... Qu'entend-il par là ? Lui dit-il qu'elle doit oublier tout ce qu'elle a vu ici, faute de quoi les siens comme elle-même devront finir leur voyage ? Aye Min Sein bien que né dans ce pays a parfois pour moi des détours de pensée incompréhensibles, comme si son cerveau s'entêtait à parler une langue que je ne peux comprendre et à emprunter des routes fermées à mon mode de raisonnement... En un mot... il lui dit que rien n'est immuable et qu'à écouter son cœur on ne trouve que la fin ? Le lui dit-il à elle, ou bien -sachant que j'écoute- est-ce un message pour moi ?

Oui, mon cœur face à eux fait plus que respirer ! Oui, je sens grâce à eux des choses indescriptibles ! Je me sens simplement...

Vivre !


Non pas que je ne vis pas lorsque je suis seul... Mais la vie qu'on nous a permis, inculquée, imposée, est si stable, rectiligne, raisonnable, immuable... La musique m'a permis d'en découvrir d'autres aspects, de donner au mot « vivre » un autre sens dés que je l'ai découverte, une musique violente, insatiable, ultime, un tremblement de terre qui mutile à jamais le calme d'un paysage ! Ici, sur cette terre que j'habite et qui m'habite, je suis un réceptacle... Dans sa chambre en haut, la musique d'Otto est faite de bruits de bottes en cadence, de cris, puis de silence troublé parfois de hurlements d'agonie... Au bout du couloir, l'incantation sourde et lente de Sein y répond... Confirmant que nulle existence n'est sans fin mais qu'il faut faire son devoir ? Et moi ?

Moi ?

Je fixe les yeux d'une brune !


Pourquoi celle-là, pourquoi ici ? Elle paraît plutôt mécontente de me retrouver qui plus est, malgré le sourire désormais goguenard et protecteur de ce Miguel qui m'a pris en sympathie ! Si elle ne me voit pas lui a remarqué, et s'en amuse... Il est vrai que c'est grotesque ! Un propriétaire terrien richissime, doté de kilos de diplôme et éduqué dans une académie militaire prestigieuse, en proie à un émoi déplacé face à …

À quoi ? À qui ? Une musicienne errante entre deux mondes ?

Le chant intérieur de Sein s'accentue ! Il est en train de me rappeler à mes devoirs ! Je ferme les yeux et me laisse envahir par nos musiques, la mienne... et la sienne...

C'est à ce moment là qu'elle semble chercher une fuite, puérile, primale mais bien véridique :

- Où sont les toilettes ?

Je fais signe à mon chauffeur de la guider pendant que je pars d'un éclat de rire incontrôlé ! Si terre à terre, si basique ? Va... fais disparaître les dernières traces de boue ! Je vais moi les gommer autrement dans l'esprit de tes amis, Sein a raison comme toujours, nous sommes en guerre et la guerre ne peut se gagner sans discipline.

Je me retourne vers Miguel, on leur a proposé un petit déjeuner, Sein va s'en occuper il manie bien mieux que moi les appareils de la vie courante, moi, je me retourne vers le bar et en sors une bouteille, un pisco chargé d'ans et exceptionnel...

- Allez ! En attendant le café ? Pour vous remettre de vos émotions !

Lorsque l'alcool aura pris possession de leurs sens, juste assez pour rendre la mémoire floue, j'agirai. S'ils racontent leur aventure, rien ne subsistera pour la prouver ! Dehors, la voiture est redevenu un moyen de transport sans cicatrice, la terre qui l'entoure est ce qu'elle doit être aux yeux des humains... Les seuls traces encore visibles sont sur leurs corps et leurs vêtements...

Mais la terre retourne à la terre... Il faut juste œuvrer au bon moment.

En attendant j'offre mon sourire et mes manières de grand seigneur, leur faisant sentir combien ils sont privilégiés d'avoir accès à cette demeure magique perdue dans la montagne...

Magique... Ils ne peuvent encore mesurer combien.

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Résonne en moi une cacophonie de sons... A nouveau la mélodie dominante est celle d'Aye Min Sein... Il semble rencontrer une résistance qui l'agace !

---------


(1) Ce que tu es Melchior ? Si on te demande, tu répondras : Je suis une légende.

(2) Daiqing Tana - Ongmanibamai

(*) Death Factory - Exumer:



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