Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

« Connais ton adversaire, connais-toi, et tu ne mettras pas ta victoire en danger. »

Stormy Dream
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Date d'inscription : 28/08/2021
Région : Île de France
Crédits : Cosmic Kin

Univers fétiche : Fantastique, fantasy, historique (1900 et après), inspiration séries
Préférence de jeu : Les deux
Tournesol
Stormy Dream
Mar 14 Nov - 13:27
@FoxDream

Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Les quelques instants qui avaient suivi le départ d’Helene de la librairie avaient été doux, hors du temps. Il était resté planté quelques secondes devant la porte, ressentant encore les frissons qui avaient accompagné la bise sur sa joue.

Perdu dans ses pensées depuis un moment inchiffrable, il avait été ramené à la réalité par le toussotement de l’étudiante. Elle lui souriait avec cet air qu’il interpréta comme moqueur : celui que Louise aurait pris à cet instant si elle avait assisté à leur échange. Evidemment il se trompait, car la jeune fille se donnait une contenance pour ne pas déborder de rage. L’état euphorique dans lequel elle le voyait ne la rassurait pas. Comment avait-elle fait pour qu’il tombe dans le panneau ? Peut-être de la sorcellerie, après tout.

« Monsieur Moreau, vous m’apprendriez l’anglais ? » Il cligna des yeux frénétiquement, surpris par cette demande. Il n’étalait jamais ces connaissances anglophones en public car il n’en avait pas l’occasion. En général, les Français préféraient converser dans leur langue natale, et ils se montraient souvent chauvins. Avant cette question, il avait oublié qu’une grande partie de la conversation avec Helene s’était tenue en anglais, comme à chaque fois qu’il se trouvait avec elle. « Oh, je… Et si vous commenciez par arrêter de m’appeler Monsieur Moreau ? J’ai l’impression que ma tombe est creusée quand vous faites cela... » Ricana-t-il en ramassant les tasses de thé vides sur la petite table en bois.

« Je suis loin de parler anglais comme un natif… mais je pourrais vous apprendre quelques notions à l’occasion. En échange, vous pourriez m’aider à ranger les caisses de livres dans les rayons. Qu’en pensez-vous ? » Le sourire de l’étudiante avait parlé pour elle. Evidemment qu’elle acceptait : tout moment passé aux côtés de Lucien, son Lucien, était précieux.


* * *


Quelques jours étaient passés quand il foula le sol du théâtre en fin de journée d'automne. Une représentation aurait lieu un peu plus tard dans la soirée, et Lucien avait besoin de vérifier le matériel et de faire quelques essais. Ce serait pour lui l’occasion de mettre à exécution la demande de surveillance renforcée concernant les discussions en coulisses.

Lucien était un homme de l’ombre : parce qu’il n’était littéralement pas visible pendant les spectacles, mais aussi parce qu’il restait discret au sein d’une grande communauté. Antoine avait vu en loin un grand potentiel d’écoute, et une capacité à inspirer la confiance.

Tout en transportant un petit projecteur qu’il devait remplacer, l’homme se frayait un chemin en captant ici et là quelques rumeurs, quelques ragots… pour l'heure, rien de très intéressant. Il avait encore un peu de mal à faire le tri dans les histoires de cœur de la costumière, ou les paroles teintées de rancœur de certains acteurs qui n’avaient pas décroché le rôle.

Il aimait beaucoup l’ambiance du théâtre... Aussi, observer les scènes depuis le ciel le réjouissait : c’était ce qu’il savait le mieux faire !

Concentré sur sa tâche qui consistait à attacher le projecteur sur lui-même, il n’entendit pas la personne qui s’était approchée jusqu’à lui toucher le bras. Il sursauta, ses prunelles accrochant celles de son interlocutrice.

Deux yeux bleu glacé qui le parcoururent de frissons. Elle venait de l’appeler Lulu… c’était très étrange. « Miss Sand… » Répondit-il en s’inclinant magistralement, saisissant l’occasion de rebondir sur l’utilisation de son propre surnom. Mais son assurance fut très légèrement ébranlée alors qu’elle lui proposa de la rejoindre après la pièce.

Non loin de son éducation théâtrale, il s’agissait bel et bien d’une invitation… dont la seule perspective, quelques jours plus tôt dans la librairie, l’avait mis en joie.

Il n’eut pas le temps d’ajouter un mot qu’on la lui prenait déjà. Et alors qu’elle s’éloignait, ce joli sourire sur les lèvres, Lucien lui répondit : « Dans ce cas, je ne risquerai pas de froisser sa Majesté ! » Un oui dissimulé, tandis que son cœur battait la chamade. Un oui aurait suffi, mais pour quoi serait-il passé ? Un crétin bégayant qui attend cette opportunité depuis trop longtemps ? Certainement.

Rêveur, le spécialiste de la lumière grimpa pour rejoindre la plateforme au-dessus de la scène : là, il reprit ses esprits pour rester concentré. Sans cela, il prendrait trop de risques.

Le temps passait à une vitesse, quand il était concentré… Lorsqu’il regagna la terre ferme, il était déjà tard. Il fallait pourtant qu’il s’arrange un peu… car la probabilité pour qu’il passe pour un pouilleux à côté d’Helene le faisait angoisser : pas besoin d’ajouter à cela un aspect négligé dans sa tenue de régisseur, même s'il n’aurait pas mieux que ses vêtements de ville -avec lesquels il avait passé la journée à ranger de vieux livres poussiéreux. S’il avait sû…

Il utilisa un pan du rideau rouge pour se changer, à l’abris des regards indiscrets. La plupart du personnel avait déjà revêtu une tenue plus adaptée à la soirée qui allait suivre, et s'était éclipsé. Comme à son habitude, il était le dernier : descendre le matériel, le ranger… puis se changer. Il ne s’en portait pas plus mal, car il ne se sentait pas des plus à l’aise à l’idée de se mélanger à une foule.

Lorsqu’il ferma le dernier bouton de sa chemise, il se félicita de ne s’être ménagé pour ne pas dégager une vilaine odeur de transpiration… Il lassa ses chaussures –usées, mais passe partout- puis poussa l’épais tissu pour se diriger vers le Club. Il espérait de pas avoir trop fait attendre son amie. Le terme lui faisait toujours étrange, mais remplissait son corps de douceur.

Tout en marchant entre les portants de vêtements pour rejoindre la sortie, Lucien passa une main dans sa chevelure. Il allait disparaitre dans l’encadrement de la porte lorsque des bruits de sanglots attirèrent son attention.

Le libraire qui était en lui ne se gêna pas de lui dire de laisser tomber, et de continuer son chemin pour ne pas décevoir Helene… mais le rôle de régisseur qu’il avait endossé récemment s’alerta d’une opportunité à saisir. Des sanglots dans les coulisses, il n’en avait encore jamais entendu. Les acteurs avaient des loges, et les hommes et femmes de l’ombre avaient quitté les lieux depuis un moment...

A pas feutrés, Lucien se rapprocha de la source des pleurs. Une silhouette féminine se dessina peu à peu dans l’obscurité, dos à lui, effondrée sous un portant de vêtements. Il s’arrêta un instant, tiraillé entre la curiosité et l’ennui de déranger une personne qui n’a pas envie d’être vue. Ses yeux déjà habitués à la pénombre ne la lâchaient pas, pourtant.

Son cœur se serra, alors qu’il reconnut la chevelure relevée dégageant sa nuque pâle. « Helene. » Murmura-t-il dans un souffle à peine audible, surpris et profondément peiné de la voir ainsi.

Fallait-il qu’il s’en aille pour ne pas troubler son besoin d’être seule ? Après tout, si elle avait quitté sa loge, c’était pour éviter qu’on la retrouve. Sa raison le poussait à suivre cette idée sensée. Son cœur, lui n’était pas de cet avis. Il rejetait toute hypothèse consistant à la laisser pleurer seule dans un coin. Elle avait peut-être besoin d’aide.

Et comme vous le savez, le cœur a ses raisons que la raison ignore. Alors, sans plus tarder, il sortit de sa discrète zone d’observation pour s’approcher d’elle. Il garda suffisamment de distance pour ne pas lui faire peur, et ne chercha pas à la toucher –bien que l’envie soit présente.

« Helene… » dit-il tout bas pour alerter de sa présence. C’était à peu près tout ce qu’il avait en tête… figé de douleur face aux larmes de son amie, il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il devait faire pour l’aider. « Je me mets juste là, si tu as besoin de moi. » Dit-il gêné en s’agenouillant à côté d’elle, toujours à distance raisonnable pour ne pas la brusquer. « Est-ce que tu as besoin d’aide ? » Fut la seule question qui sortit de ses lèvres, alors qu’il brûlait de savoir si quelqu’un lui avait fait du mal ? Mais son objectif était surtout de calmer son chagrin… quelle que soit la manière.
FoxDream
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Sabrina
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Mar 14 Nov - 22:18
@Stormy Dream

Helene Magnus alias Robin Hood
J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Lucien lui avait dit, qu’il viendrait ce soir, toujours accompagné de cet humour si particulier qui leur tenait tant à cœur à tous deux, qui faisait une des richesses de leur relation. Une promesse d’une soirée agréable et pleine de douceurs avec un ami. Cette perspective la mettait en joie.

Jusqu’à ce moment.

Jusqu’à ce que ses yeux se posent à nouveau sur lui, que sa voix résonne à nouveau à ses oreilles, que ses mots viennent à nouveau la frapper de plein fouet, que ses mains lui fassent à nouveau mal.

Ce moment. Cette simple rencontre balaya tout sur son passage, ne laissant plus que l’amertume de la douleur, de la violence, des coups et des mots, aussi violent que les coups, qui l’ont détruit tout autant que le reste.

A ce moment, il n’existait plus que John, plus que ces souvenirs qu’elle aimerait tant oublier. Les bons, comme les mauvais. Il n’y avait plus rien à sauver, alors pourquoi ce sentiment ? Pas seulement la colère, le regret, la culpabilité… tout ceci vibrait en elle, se mélangeait, créait un tourbillon incontrôlable.

Je veux que ça s’arrête ! Que quelqu’un arrête ça !

Helene marche – ou court ? – sans but dans le dédale du théâtre, les larmes dévalant ses joues sans qu’elle ne s’en rende compte. Elle trébuche sur des décors, des pans de rideaux, d’autres choses qu’elle n’identifie pas. Plus rien n’existait, les bruits, les objets. Elle voulait seulement fuir le plus loin possible de John, qu’il ne puisse pas la poursuivre, qu’il ne puisse plus la toucher. Plus jamais.

Son pied s’accrocha dans un portant et elle s’effondra sur le sol, ses genoux heurtant la surface, créant une nouvelle douleur qu’elle sentit à peine, tant celle de son poignet – et surtout de son cœur – la submergeait. Elle tint son poignet contre elle, des tremblements secouant tout son corps, les larmes continuant de dévaler ses joues sans qu’elle ne puisse les retenir. Elle plia les jambes, les ramenant contre elle, essayant à tout prix de ne plus penser à lui. Et plus elle y pensait, plus les souvenirs l’envahissaient. Sa respiration se bloquait. Elle n’arrivait plus à respirer, plus à penser, plus à bouger.

Complètement coupée du monde extérieur, Helene ne sentit pas la présence qui vint s’assoir à ses côtés. Elle ne sentait que la présence de John, son odeur, son contact, sa voix, il n’y avait rien d’autre que John…

Son corps fut traverser d’un sursaut alors que le simple murmure de son prénom fut d’une grande violence. John ?! Elle se tourna, eut un mouvement de protection, ses yeux cherchant la source de ce son. Elle croisa ses yeux bleus… Bleus oui, mais différent. Il n’était pas aussi froid, il n’avait pas cette froideur au plus profond. Ils étaient inquiets, mais chaleureux.

Ses lèvres tremblent, sa gorge si nouée qu’aucun son ne semblait pouvoir s’échapper. « L-Lu… » Ce simple son fut si douloureux. Il ne pouvait pas être là… Helene trembla un peu plus, tenant sa main plus fort contre elle, baissant la tête en secouant la tête.

Non. Ne me regarde pas. Ne me regarde pas s’il te plait. Je veux être seule. J-je veux… Ses pensées s’emballent, se mélangent. Sa honte, sa culpabilité, elle ne voulait pas que Lucien la voit ainsi. Elle ne voulait pas, c’était…

En pleine lutte, son corps fut plus prompte à réagir. Helene leva une main, s’accrochant à sa chemise. « N… pars… Sa main tremble, tenant à peine. N-ne pars pas. Sa tête se penche vers lui, frôle son épaule, prête à s’effondrer, tout comme ses larmes qui dévalent encore ses joues. N-Ne me laisse pas. » Non, elle ne voulait pas que Lucien la voit ainsi, elle ne voulait pas qu’il la voit aussi désespéré.

John. John. John est là. J’ai mal. Si mal.

Son corps irradiait de douleurs, comme si les coups pleuvaient encore. Son cœur était déchiré encore et encore par les souvenirs, par ses retrouvailles. Elle tenait son bras contre son ventre, son autre main s’accrochant à Lucien. Elle ne voulait pas qu’il la voit ainsi. Elle ne voulait pas qu’il reste. Pourtant, elle s’accrochait à lui, sa tête venant trouver le creux de son épaule.

Ne me laisse pas.
Stormy Dream
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Stormy Dream
Sam 25 Nov - 11:22
@FoxDream

Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
La détresse secouant de larmes la silhouette prostrée de son amie était contagieuse. Il absorbait la douleur et la vivait en coeur avec elle, luttant de toutes ses forces pour ne pas contraindre les choses, ne surtout pas la brusquer. Si elle souhaitait se confier, alors elle le ferait de son plein gré. Evidemment, les questions se bousculaient dans son esprit : que se passait-il ? A quel moment pouvait-on passer du self-control qu’il lui connaissait si bien à une panique déraisonné ? Etait-ce de la tristesse ou de la peur ? Y avait-il une personne à l’origine de tout cela ? Impuissant, l’homme avait posé un regard compatissant sur son profil, espérant peut-être qu’il apaiserait les tremblements qui l’animaient.

Il n’avait pas remarqué la main qu’elle gardait précieusement contre son corps.

Lorsqu’elle réalisa qu’elle n’était pas seule, elle eu un mouvement de recul mêlé à des gestes de protection. Lucien recula, à présent persuadé qu’elle avait peur de quelque chose. Elle venait d’ailleurs d’avoir peur de lui, et ce simple constat lui serra la poitrine douloureusement. Il ne lui voulait aucun mal. La voir ainsi lui était déjà suffisamment douloureux.

« Non. Ne me regarde pas. Ne me regarde pas s’il te plait. Je veux être seule. J-je veux… » Les paroles décousues, en anglais, de la jeune femme, étaient à peine plus audibles qu’un murmure, et témoignaient de l’immense souffrance qui la traversait. Il ne pouvait pas lui en vouloir, après tout.. elle avait choisi de se terrer dans un coin à l’abri des regards, et il se trouvait dans cet espace où elle n’avait pas prévu d’être dérangée. Bien que l’envie de la prendre dans ses bras pour essayer un tant soit peu de lui donner de l’espoir soit ancrée en lui, il n’en fit rien. Helene était son amie, oui. Mais depuis peu de temps. Il ne la connaissait pas suffisamment pour savoir si ses paroles lui demandant de la laisser seule étaient une invitation à ne surtout pas le faire comme c’était le cas avec Louise ? Ou s’il fallait le respecter à la lettre. Dans le doute, il s’apprêta à partir.

Pourtant, et contre toute attente, sa main s’agrippa à sa chemise. Le regard bleuté de Lucien se posa dans l’océan de larmes qui se déchainait dans les yeux de la britannique. Surpris, il retint son souffle un instant. Les mots ne lui venaient pas, alors il apaisa sa respiration et espéra lui renvoyer un peu de paix.

Son visage vint se poser contre le tissu qui recouvrait sa propre peau. Lucien sentit ses larmes tièdes, son souffle saccadé, avec l’odeur de son parfum délicat. L'émotion le transperça. « Je suis là. » Murmura-t-il en posant ses lèvres contre son cuir chevelu, tandis que son bras venait timidement entourer ses épaules tremblantes. Sa main se glissa dans sa nuque, doucement, l’invitant à se rapprocher de lui. Bientôt, elle vint de blottir dans le creux de son épaule, et il l’encercla de ses deux bras, maigre protection, mais source de chaleur et d’humanité dont elle semblait avoir vraiment besoin à cet instant. « Je suis là, je te le promets. » Répéta-t-il d’une voix tremblante, l’émotion s’emparant de tout son être. Comment être imperméable à tant de désespoir ?

La paume de sa main droite caressa délicatement son dos, l’autre restant toujours glissée à la base de sa chevelure relevée. Il ignorait depuis combien de temps ils se trouvaient sur le sol glacial du théâtre, mais le temps lui parut une éternité. Toujours impuissant, le régisseur constatait avec tristesse que les sanglots ne s’étaient pas espacés. Il s’en sortait misérablement. Pourtant, elle lui accordait sa confiance en se montrant vulnérable à ses côtés.

C’est le moment de réagir, Lucien. S’encouragea-t-il. Si quelque chose ici l’effrayait, alors il devait la sortir de là. C’était aussi le moment de réfléchir intensément à la manière de faire. Si les coulisses étaient déserts, il y avait fort à parier que les loges et les couleurs seraient encore empruntés. En revanche, il avait déjà repéré une porte dérobée à quelques mètres d’eux. Une issue de secours, ou une entrée des artistes…

Après quelques longues minutes de silence, troublées par le souffle spasmodique de son amie, Lucien rompit son mutisme. « Helene ? » Il attira son attention, d’abord, sans cesser de la serrer dans ses bras. « Je vais te sortir de là. » Il n’avait pas envie de lui promettre que ça irait, au risque de ne pas pouvoir tenir ses engagements. Par contre, il y croyait. Il fallait qu’elle quitte avec dignité la source du danger qui la préoccupait. « Viens avec moi. Je ne te laisse pas. » Il glissa son bras sous ses aisselles pour l'aider à se relever, mais elle tremblait tellement que chaque pas relevait d’un exploit.

Quelle était la source d’un tel bouleversement ? Son propre estomac se tordait d’anxiété, et il se sentait nauséeux. Il était littéralement malade de la voir ainsi. Pourtant il persévéra, l’aidant à marcher jusqu’à la porte qui ne se trouvait pas si loin d’eux. L’effort que cela leur demandait était énorme, malgré tout, car elle ne parvenait pas à se tenir debout seule. Voûté sur sa silhouette -bien plus courte que lui…- il s’écorçait de réduire ses pas pour la laisser aller à son rythme.

Enfin, il poussa porte : jusque là, il n’avait aucune idée de l’endroit où elle les mènerait, mais il était à peu près sûr que ce serait mieux que de traverser les couloirs du théâtre avec l’actrice principale en larmes. Ils s’évitaient des questions difficiles… Il ne comprendrait pas la source de son malheur, mais il pourrait peut-être l’en éloigner.

La fraicheur de l’air extérieur le transperça. Ils se trouvaient le long du théâtre, dans une ruelle étroite mais déserte. Il prit une longue inspiration, et observa son amie qui peinait toujours à se tenir sur ses pieds. C’est vraiment le moment de réagir, Lucien. Répéta sa conscience. Alors, ni une ni deux, il fit face à Helene, cherchant son regard avec douceur. « Accroche-toi à moi. » Lui demanda-t-il, sûr de lui. Et sur ces quelques paroles, il se baissa, glissa une main sous la pliure de ses genoux, et s’aida de son bras qui se trouvait déjà dans son dos pour la soulever. Il attendit qu’elle raccroche à son cou, et la serra contre sa poitrine. Son coeur battait si fort qu’il perforait ses tympans.

Ainsi, il pourrait marcher à allure constante, ce qui leur ferait gagner du temps. Eh oh, génie ? Tu pensais aller où comme ça ? Le sermonna sa conscience. Il n’avait même pas réfléchi à l’endroit où ils iraient, en effet...

C’est donc tout naturellement que le français prit le chemin de la librairie. Il ne s’arrêta pas, bien que son esprit soit parasité de pensées et sentiments en tous genres. Le plus important, c’était qu’elle se trouve en sécurité : pour lui, c’était le seul endroit où il pourrait veiller sur elle.

Son parfum l’enivrait, ses bras serrés contre lui, même si la confiance qu’elle lui accordait lui mettait une pression monstrueuse. Il ne sentait pas son poids, marchait machinalement sans qu’elle n’entrave ses mouvements. Aussi douloureuse que soit la situation, les mouvements du libraire restaient fluides, naturels.

Arrivé devant la porte de la librairie, il utilisa son genou levé pour soutenir les jambes de la britannique, et libéra sa main pour se saisir de ses clés. Il poussa la porte de son épaule, puis sans prendre le temps de refermer s’aventura vers l’un des fauteuils les plus confortables du magasin. Il y déposa tout en douceur son amie, puis retourna à la porte pour la fermer à clé.

Il tira tous les rideaux, ne laissant allumée qu’une petite lampe d’appoint à côté d’elle pour ne pas attirer les regards indiscrets depuis la rue. Ensuite, il disparut quelques instants dans l’arrière boutique où il mit de l’eau à bouillir, et fit infuser de la verveine dans une tasse. Il espérait que les vertus calmantes de la plante lui seraient bénéfiques.

Lucien revint avec une couverture et la tasse fumante. « Essaie de boire ça. C’est pas du thé, mais ça va te faire du bien. » Il la recouvrit du tissu épais, glissant la tasse chaude entre ses doigts. Puis, tenant sa promesse de ne pas la laisser seule, il s’installa à ses pieds, en tailleur, appuyé contre sa jambe encore tremblante.
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Lun 27 Nov - 22:07
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Helene Magnus alias Robin Hood
J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Ses doigts s’accrochent à la chemise de Lucien, sa poitrine secouée par les sanglots qui continuent d’inonder ses joues, son corps prit de tremblements. La boule dans sa gorge l’empêchait de respirer, elle sentait simplement l’angoisse, le doute, la peur, la culpabilité, qui se répandaient toujours plus fortes à chaque battement de cœur, à chaque inspiration. Des émotions si puissantes qu’elle lui faisait totalement perdre pied. Et Lucien… Lucien qui était là, qui la voyait ainsi. Elle voulait se cacher, que personne ne voit sa détresse, que personne ne la voit aussi faible et misérable, en particulier Lucien.

Et pourtant, elle s’accrochait à lui. Elle ne voulait pas qu’il parte.

Helene s’effondre, vient poser sa tête contre la poitrine de Lucien, incapable de supporter son regard, incapable de le laisser partir. Elle s’accrochait à lui, faible, et pourtant d’une façon si désespérée… Un instant, la pensée qu’il la rejette, traversa son esprit se mêlant au tsunami de peur et de tristesse qui l’envahissait déjà. Lucien la rejetterait. Ils étaient à peine amis, rien de suffisant pour la soutenir, la serrer contre lui. Il n’avait pas à endurer ça. Il ne s’était arrêté que par simple politesse…

Sa main se relâcha lentement, prête à se redresser, être à nouveau seule pour laisser ses larmes couler. Puis elle se figea lorsqu’elle sentit un contact dans ses cheveux. Un frisson la traversa, les bras de Lucien venant autour d’elle, sa voix chaude se logeant au creux de son oreille. Encourager par le libraire, son corps oublia toutes les limites des conventions et vint trouver naturellement sa place contre lui. Pour la première fois depuis longtemps – toujours ? –, elle se laissa aller dans les bras de quelqu’un, oubliant son self-control, la vague de souvenirs la submergeant, la rendant à nouveau imperméable au reste. Ou presque… Malgré tout, malgré John, elle pouvait sentir la chaleur autour d’elle, si loin et à la fois qui l’enveloppait dans une étreinte qui se voulait rassurante. La peur n’était plus tout à fait la même, bien que son corps soit toujours prit de tremblements, que les larmes continuent de dévaler ses joues. Rien ne refluait, mais elle n’était pas seule.

Combien de temps s’écoulèrent à déverser ainsi ses larmes contre son ami ? Une minute, dix ? Peut-être plus ? Ses larmes ne se tarissaient pas. Toutes les larmes qu’elle avait retenu durant toutes ces années, ce qu’elle n’avait jamais pu exprimer, prise dans la tempête de sa vie, tenir sans jamais craquer ni se laisser-aller. Durant des années. Et maintenant, tout se déversait, les retrouvailles avec John faisant remonter violemment tout ce qu’elle avait si longtemps enterré.

La voix de Lucien qui brisa le silence, la fit sursauter. Elle releva difficilement les yeux vers lui. Ses lèvres tremblaient, son esprit si troublé comprenant difficilement ce qu’il lui disait. Mais les mots qu’il prononça la ramenèrent à une réalité brutale. Et si John était toujours dans le théâtre ? Et s’il la cherchait toujours ? Et s’il les surprenait, dans les bras l’un de l’autre ? Et s’il faisait du mal à Lucien ? Cette idée fit enfler une nouvelle vague de panique en elle. Elle ne pouvait pas revoir John, pas dans cet état. Elle ne pourrait pas lui faire face. S’il la voyait ainsi… S’il voyait Lucien…

Cet instant de panique la fit s’accrocher au libraire, ce qui rendit peut-être plus difficile le fait qu’ils se relèvent. Repenser si soudainement à John fit remonter plus intensément ses émotions, son ventre se nouant douloureusement, la ramenant aux derniers moments passés avec John, plus violent encore. Elle pressa sa main contre son ventre, les larmes coulant à nouveau, sa vision si floue qu’elle ne voyait pas ses pieds, son corps si faible qu’elle sentait ses jambes se dérober à chaque pas. Sans le soutien de Lucien, elle se serait effondrée.

L’air frais la transperça, comme si elle ne portait rien, comme si même sa peau ne pouvait la protéger de ce froid qui semblait si glacial, traçant un chemin jusqu’à son cœur si meurtri déjà. Elle ignorait tout de l’endroit où elle se trouvait, elle savait seulement que Lucien était prêt d’elle, son épaule toujours appuyé contre lui. Elle croisa son regard, ses yeux tremblants. Elle fut surprise de son geste, hésita un instant, puis ses bras s’enroulèrent autour du cou de Lucien. Elle posa sa tête contre son épaule, sentant encore ses larmes couler, venant tremper sa chemise. Elle ignorait où il l’emmenait, mais ça n’avait pas d’importance. Il était là. Son corps contre le sien, elle pouvait sentir la chaleur qu’il diffusait, sentir le rythme de ses pas la bercer lentement.

Ses larmes se tarirent, enfin. Ses pensées ralentir, son esprit vide de tout : d’émotions, de souvenirs, il n’y avait plus que le vide. Un vide effrayant, épuisant, mais sans angoisse ni peur. Ses bras se refermèrent un peu plus autour de Lucien.

Le bruit d’une clef, puis celui d’une clochette, se fit soudain entendre. La chaleur d’un lieu, l’odeur de livre, la prit soudain. Elle sentit son corps être déposé sur une surface moelleuse. Ses bras résistèrent un instant, mais elle perdit ses forces, le relâchant, le laissant s’éloigner. Elle sentit le froid s’inviter à nouveau, comme si le départ de Lucien avait pris toute la chaleur et que l’angoisse revenait insidieusement. Son corps trembla à nouveau, ses doigts serrant le tissu de sa robe. Elle sursauta à nouveau lorsqu’elle sentit la présence de Lucien, la couverture sur ses épaules et une soudaine chaleur se diffuser dans ses mains. Elle baissa les yeux sur la tasse fumante. « Merci… » Dit-elle dans un murmure rauque à peine audible, premier mot qu’elle prononçait depuis ne me laisse pas.

Son index frotte la tasse fragile, son regard perdu dans le liquide brûlant. Elle détestait se sentir ainsi, aussi vulnérable, aussi meurtri. Encore une fois. Ses mains tremblent tandis qu’elle porte le breuvage chaud à ses lèvres et qu’elle en prend une infime gorgée. Le nœud dans sa gorge et son ventre est toujours présent. Elle a la vague impression que son corps se réchauffe, mais ses tremblements ne cessent pas. Helene prit une nouvelle gorgée, a presque l’impression de se brûler la langue, mais peu importe. Elle voulait simplement ressentir quelque chose, oublier ce qui s’était passé durant cette soirée.

Tu étais magnifique ce soir. Tu l’es toujours. Les paroles de John lui revinrent en mémoire. Son visage aussi, accompagné de son regard et de son expression à ce moment. Un frisson parcourut son corps, ses yeux se ferment, ses doigts se resserrant sur la tasse. Elle prit une nouvelle gorgée, finissant la tasse. Je suis content de te voir Helene. Un nouveau tremblement. Elle posa la tasse à côté d’elle, posant ses mains sur sa robe, serrant le tissu. Cette façon de prononcer son prénom, de la regarder… ça n’avait pas changé. J’ai changé. Ecoutes-moi ! Elle secoua la tête, sentant un nouveau sanglot monter. Je te promets Helene, je vais arrêter. Pour toi, pour nous. Les choses vont changer. Il n’avait pas prononcé cette phrase ce soir, mais si souvent qu’elle la connaissait par cœur.

Helene rouvrit les yeux, essayant de se soustraire aux pensées qui revenaient brutalement. Sa main s’était refermée sur son poignet blessé, l’appuyant contre son ventre. Elle rencontra le regard de Lucien. « L-Lucien… J-Je suis désolée q-que tu me vois ainsi… T-tu n’es pas obligé de… faire ça. J-Je devrais rentrer. » Sa voix tremble, n’est qu’une souffle qui peine à s’exprimer tant sa gorge est nouée. Helene se relève sur un équilibre précaire, la couverture glissant de ses épaules. Elle essaie de faire un pas, mais ses jambes cèdent et elle tomba au sol proche de lui. « Lucien. J-je suis désolée. » Elle couvrit ses yeux de ses mains. « Je suis ridicule. Pardonne-moi, je… » Ses épaules tremblent à nouveau, un nouveau sanglot menace. Son corps vint s’appuyer sur l’épaule de Lucien, cherchant sa chaleur, son contact. Tout sauf revoir à nouveau ces souvenirs. « Je suis désolée. » Elle s’excuse à nouveau. Pour quelle raison ? Elle l’ignore, mais elle a tant de choses en tête. Elle se sent si épuisée, la fatigue prenant le dessus au fur et à mesure. Elle ne pleurait pas, mais son corps tremblait encore. Elle s’appuyait contre lui, incapable de se tenir sans un pilier. La chaleur qu’il dégageait l’aider, tout comme ses bras qui s’étaient enroulés autour d’elle, venant la pressé contre son torse. Elle était encore semi-consciente lorsqu’il lui murmura quelques mots à l’oreille, la soulevant pour l’emmener dans l’arrière-boutique. Elle sentit qu’il la posait sur le matelas, installant la couverture sur lui. Elle referma sa main sur la manche de Lucien. « Ne t’en va pas. »

Ne me laisse pas.
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Lun 11 Déc - 14:57
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Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Assis sur le sol de la librairie, Lucien ne comprenait plus ce qu’il se passait. Tout était totalement irréel.

Son moral oscillait dangereusement d’un extrême à l’autre depuis quelques semaines, et tout s’était accentué quelques heures auparavant. D’une soirée au théâtre -tout ce qu’il y avait de plus banal-, il avait d’abord été en grande joie lorsque son amie était venue lui proposer de la retrouver après le spectacle. La perspective d’une fin de soirée en bonne compagnie l’avait mis dans une euphorie à peine compréhensible. Ensuite, la curiosité avait fait battre son coeur plus fort, tandis que sa surprise, puis la stupeur, laissaient finalement place à la douleur.

Il avait donné toute son énergie pour garder son sang froid, mais s’était retrouvé là, sur le vieux parquet qui aurait mérité un cirage… à se demander ce qui avait bien pu échanger une soirée de rires contre des pleurs incessantes.

Des pleurs qui transperçaient son âme. Il avait espéré qu’une tasse de thé dans un environnement chaleureux lui aurait apporté un peu de réconfort, mais il s’était trompé. Helene demeurait inconsolable, et il n’avait pas la moindre idée de la manière dont il allait procéder ensuite. Avec Louise, une étreinte, quelques plaisanteries, et c’était reparti. Cette fois c’était un peu différent : Helene n’avait jamais pleuré devant Lucien. Elle n’avait jamais montré de peine, ou quelconque faiblesse. Jamais de colère non plus. Depuis toutes ces années, il n’avait pas même entraperçu d’émotion forte derrière son regard bleuté. Elle avait une maîtrise de ses émotions sans failles.

Mais pas ce soir : l’homme aurait mis sa main à couper qu’un détail insignifiant ne pouvait pas en être la cause. Il y avait forcément quelque chose. Elle prononça son prénom, et il se retourna pour retrouver ses prunelles rougies par les torrents de larmes qu’elle déversait. Une fois de plus, le choc de la douleur sur son visage lui noua l’estomac. « Rentrer ? » Il essaya de se relever pour lui faire face. Elle ne pouvait pas rentrer ! Pas dans cet état, pas maintenant. Pas tant que ses émotions n’auraient pas été contenues. Il n’osa pas imaginer le mal qu’on aurait pu lui faire si elle se présentait si vulnérable dans les ruelles désertes. Le couvre-feu allait d’ailleurs bientôt débuter.

Il n’eut pas besoin de se redresser car elle ne parvint pas à se lever. D’ailleurs, ses jambes refusèrent de la porter. Il glissa une main solide sous son bras pour l’accompagner vers le sol, juste à côté de lui, et plongea un regard inquiet dans le sien. Ses deux mains s’emparèrent de la couverture qu’il repositionne sur ses épaules en douceur, espérant au moins réussir à faire cesser les tremblements de son corps.

Il n’avait pas besoin qu’elle s’excuse. Ce dont il avait besoin, à cet instant, c’était de trouver une solution pour qu’elle s’apaise. « Respire, Helene. » Dit-il finalement alors qu’elle s’effondrait sur son épaule. Dépité, profondément meurtri avec elle, l’homme ouvrit son bras et l’accueillit contre sa poitrine où elle pourrait sans aucun doute ressentir son rythme cardiaque s’affoler. Il entoura sa tête avec son autre bras, enfouissant son visage dans sa chevelure, puis effectua quelques mouvements de balancement. Ce même geste qu’il avait fait des centaines de fois pour calmer son filleul.

Elle s’excusa, encore et encore. Pourquoi ? Pour avoir pleuré au point de s’essouffler ? Pour la souffrance qui s’écoulait à chaudes larmes sur son visage ? « Ne dis pas de bêtises… Tu n’es pas ridicule. » Souffla-t-il, en glissant sa main contre la peau de son visage pour tenter d’essuyer ses larmes avec le pouce.

C’était une peine perdue. C’était lui, qui était désolé : de ne pas réussir à comprendre ce qui lui faisait tant de mal, ni à lui faire passer la douleur. Il était désolé d’être si impuissant devant une telle détresse. Désolé d’être si inutile.

Il continua de la bercer, doucement, prenant de longues et profondes respirations tout en espérant qu’elle finisse par se caler à son tour dessus. Et alors que ses sanglots se firent plus espacés, il ne s’arrêta pas. « Je ne te laisserai pas partir, pas ce soir. Tu as besoin de repos. » Dit-il quelques minutes plus tard, fermant les yeux pour se donner du courage.

Du repos, de préférence dans un endroit plus confortable que le sol de la librairie. Il tenta de s’écarter, mais comprit qu’elle s’endormait car elle ne se soutenait plus.

Avec prudence, Lucien s’accroupit, la souleva de la même façon qu’en sortant du théâtre -bien qu’elle ne l’ait pas aidé de ses bras cette fois- puis se dirigea vers l’arrière-boutique.

Précautionneusement, il évita les meubles et le rideau de séparation, tout en protégeant la silhouette inerte de son amie lovée dans ses bras.

Comme ses mains étaient bien occupées, il utilisa son pied pour faire glisser le matelas apposé contre le mur jusqu'au sol : pourvu qu’il tombe bien à plat. La tâche fut plus complexe qu’espérée, mais le lit de fortune bascula -dans un bruit un peu trop sourd à son goût- sur le sol boisé. Il fera l’affaire, se dit-il en se glissant dans l’espace restant : il utilisa toute la force de ses jambes pour se baisser sans la réveiller, puis la déposa délicatement sur la surface légèrement moelleuse -qui n’avait rien d’un luxe car elle se réveillerait sûrement avec le dos sérieusement endolori…

Il remonta ensuite la couverture qui les avait suivis dans le périples jusqu’au bureau… et la borda délicatement. Le sommeil avait au moins eu raison de ses pleurs, bien qu’il n’y ait été pour rien.

Lucien s’apprêta à se redresser quand la main d’Helene se referma sur sa manche. Surpris, il croisa son regard azur, et réalisa qu’elle était encore éveillée. Il lui adressa un sourire intimidé tandis qu’elle lui demandait de rester. Enfin, c’est ce qu’il comprit à Ne t’en vas pas, puis Ne me laisse pas. « Je te l’ai promis ». Rappela-t-il en dégageant une mèche de sa chevelure qui venait lui entraver la vue.

Il posa une fesse sur le matelas, à ses côtés, glissant ses doigts entre ceux qui s’étaient refermés sur sa manche. Peu à peu, il s’allongea sur l’arrête le long de son corps, la laissant se blottir contre lui pour y trouver une pointe de réconfort. « Je ne pars pas. Repose-toi, je suis là. » Murmura-t-il, lui-même en proie au sommeil.


* * *


Un rayon de soleil pointa le bout de son nez et transperça la fenêtre de l’arrière-boutique. Il termina sa course juste sur la paupière close du libraire assoupi.

Dérangé par la luminosité soudainement intense, il poussa un grognement à peine audible. Il connaissait bien trop les nuits dans l’arrière-boutique pour savoir ce que signifiait ce rayon lumineux : il devait se lever, car les premiers clients ne tarderaient pas.

Il maudit intérieurement le jour de s’être levé trop tôt, ayant coupé un drôle de rêve : une étreinte réconfortante, de la douceur, mais aussi beaucoup de peine. Un vraiment drôle de rêve.

Lucien ouvrit les yeux, difficilement, s’apprêtant à s’étirer lorsqu’une résistance se fit sentir dans sa main gauche.

Soudain, les connexions se rétablirent, le parfum de la jeune femme inonda ses narines, et son coeur se mit à battre la chamade dans un mouvement de panique général.

Il réalisé alors que ses doigts étaient enlacés entre ceux d’Helene, profondément endormie sur son matelas. Son autre main, elle, s’était délicatement posée dans le creux entre sa dernière côte et sa hanche. Mais surtout, il percevait son souffle régulier dans son cou, ce qui lui déclencha un frisson incontrôlable.

Pourquoi sentait-il la chaleur lui monter aux joues, d'un seul coup ?
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Dim 17 Déc - 23:05
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Helene Magnus alias Robin Hood
J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Ses sanglots s’étaient taris, mais son corps entier était toujours noué par l’angoisse et la peur. Son esprit était tout aussi épuisé, vidé de toute substance. Elle se sentait à nouveau comme à cette époque, la dernière fois après avoir vu John. La dernière fois qu’il avait levé la main sur elle. Ce souvenir passait encore et encore dans son esprit, ravivant la douleur, tant physique que mental, la vidant un peu plus à chaque fois que la scène se déroulait encore sous ses yeux. Chaque coup la faisait trembler, chaque mot l’ébranlait un peu plus, réveillant des blessures qu’elle avait cru disparu. Des blessures qui ne s’étaient jamais refermées.

Helene sentait le froid s’insinuer en elle, profondément. Un froid terrifiant, si intense que chacune de ses cellules se glaçaient. Elle se détestait d’être ainsi, d’être si affecté par John. Pourquoi ? Elle l’avait quitté, elle était passé à autre chose. Ce qui s’était passé n’avait plus d’importance. Ca n’avait plus aucune importance. Il ne pourrait plus jamais lever la main sur elle. Il ne pourrait plus lui faire de mal, elle ne laisserait plus jamais cela arrivée. Et pourtant… le revoir ce soir, croiser son regard, sentir son odeur, entendre sa voix et surtout… sentir le contact de sa main sur sa peau, la douleur qui l’avait traversée à ce moment…

« Je suis désolée. Pardonne-moi. » Elle s’excuse à nouveau, se sentant fautive. Elle serrait son poignet contre son ventre. Les bras de Lucien s’enroulent autour d’elle, l’attirent contre lui. Elle pouvait sentir son corps contre le sien, solide et chaleureux. Elle entendait sa voix contre son oreille, son souffle dans ses cheveux, sa main douce sur sa joue. Elle ferme les yeux, s’appuyant contre lui, se laissant bercer, écoutant le souffle de sa respiration. Lentement elle sentit son corps se relâcher, ses paupières devenant lourdes. Elle n’entendit pas les mots qu’il prononça, venant simplement caler sa tête contre son épaule. Le bruit sourd de la chute du matelas la tira de sa semi-conscience. Helene put sentir toute l’attention que mis son ami à la déposer sans heurt sur la surface moelleuse et la couvrir de la couverture. Elle put sentir qu’il allait s’éloigner et fut prise d’une soudaine crainte, réveillant ses profondes angoisses qui s’étaient atténuées avec la fatigue.

La jeune femme saisit la manche du libraire, ouvrant les yeux, croisant les pupilles dont le visage était plongé dans le noir. Elle tremblait légèrement, effrayée à l’idée qu’il disparaisse. La caresse qu’il fit la calma légèrement. Le corps du libraire vint s’allonger auprès d’elle. Helene serra la main qu’il avait glissé dans la sienne et se blottit contre lui, venant chercher sa chaleur, sa tête se calant contre son épaule, tenant leurs mains entrelacées contre sa poitrine. Ainsi appuyé contre lui, rassurer par sa présence, elle sentit le sommeil alourdir ses paupières et l’entraîner dans ses ténèbres.

*****

Sa nuit fut agitée de sensations et de rêves – de cauchemars – désagréables, qui ne lui laissaient qu’une vague impression d’angoisses terribles. Elle n’avait guère besoin de se souvenirs de ses cauchemars pour savoir de quoi ils étaient peuplés. Elle préférait ne pas s’en rappeler. Elle aurait aimé tout oublier. Si seulement…

Mais malgré cette nuit terrible, il y avait quelque chose d’autres. Une sensation agréable et chaleureuse, qui venait lutter contre ses peurs. Une chaleur qui l’englobait, qui se diffusait dans sa main, un souffle contre sa nuque.

Des mouvements prêts d’elle, une respiration qui s’accélère, la tira doucement de son sommeil. Elle gémit légèrement, venant blottir sa tête contre lui. Un rayon de lumière vint se glisser sur ses paupières closes, la poussant lentement hors du sommeil. Elle gardait pourtant les yeux clos. Elle ne voulait pas revenir à la réalité. Elle voulait rester dans cette douce chaleur et oubliée tout le reste. Lorsqu’elle ouvrirait à nouveau les yeux, elle serait à nouveau confrontée à l’horreur.

Un nouveau mouvement la ramena petit à petit en contact avec la réalité. Elle fut soudain consciente de l’odeur qui se mêlait à la sienne, de la pression contre sa main, et du souffle devenu irrégulier contre elle. Ne me laisse pas. Les souvenirs de la veille lui revinrent soudainement. Sa demande égoïste de ne pas qu’il la laisse…

Ses yeux s’ouvrent enfin, dévoilant l’image de la chemise qu’il portait la veille, sa tête appuyée contre son torse. Ses lèvres s’entrouvrent, son souffle s’accélère sous la surprise. Elle hésite un instant, puis s’écarte légèrement. Ses yeux se posent sur le visage du libraire, certainement affreusement gêné par la situation qu’elle lui avait imposé. « L-Lucien… » Sa voix est rauque, sa gorge est sèche, tout comme ses yeux gonflés à force d’avoir tant pleurée cette nuit. Elle baisse les yeux et remarque les doigts entrelacés. Elle sursaute et relâche sa main, sans pour autant la retirer. « Tu es resté. » Souffle-t-elle doucement en baissant la tête, ses cheveux – qui s’étaient en partis détachés durant la nuit – vinrent couvrir une partie de son visage. Malgré la nuit a dormir, elle se sentait toujours épuisée et trop fatiguée pour ressentir quelque chose, pour son plus grand bonheur.

« Je suis désolée de t’avoir imposée tout cela. Sa voix était plus calme que la veille, mais son sentiment de honte, lui, était toujours aussi présent. Je suis désolée que tu ais passé une soirée si horrible, de t’avoir forcé à rester avec moi. Comment aurait-il pu refuser ? Lucien pouvait être si doux et attentionné, comme il l’avait montré avec Louise. Comment aurait-il pu refuser alors qu’elle se jetait en larmes dans ses bras et qu’elle le suppliait de ne pas la laisser ? Je suis désolée. Tu n’étais pas obligé. Tu aurais pu me laisser… » Sa main vient couvrir ses yeux, tandis qu’elle sent à nouveau ses émotions s’emballer.
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Dim 31 Déc - 16:41
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Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Le délicat parfum qui lui chatouillait les narines n’aidait pas son palpitant à retrouver son calme. Il prit une lente -et la plus discrète possible pour ne pas risquer de l’inquiéter- inspiration puis expira doucement. Que lui arrivait-il exactement ? Si cette astuce lui offrit quelques secondes plus calmes, son prénom prononcé par la voix enrouée d’Helene fit repartir son rythme cardiaque de plus belle.

Il croisa son regard bleuté, tentant de lui sourire avec douceur. Pourvu qu’il ne se soit pas transformé en horrible grimace… car ne se voyant pas, tout pouvait arriver.

Il constata rapidement qu’elle n’était pas très à l’aise, surtout lorsqu’elle prit conscience que leurs doigts s’étaient enlacés. Lui-même s’en souvint lorsqu’elle relâcha un peu la pression sur ses doigts… sans pour autant les lâcher complètement. Il ne fit aucun mouvement qui risquerait de l’effrayer… Il y avait de quoi, surtout après l’état de choc dans lequel elle s’était trouvée plus tôt dans la nuit. Peut-être n’avait-elle aucun souvenir de la raison pour laquelle elle se retrouvait dans ses bras ?

Les lèvres de Lucien se pincèrent, frustrées. Mais rapidement, elle lui confia sa surprise sur le fait qu’il soit resté. La stupéfaction fut sienne, à mesure qu’il réalisait que son geste lui semblait improbable. Comment aurait-il pu la laisser aussi impuissante ? Gisante sur le sol du théâtre… en proie aux regards trop curieux, voire malveillants. Comment aurait-il pu ? “Tu pensais quand même pas te débarrasser de moi comme ça ?” Risqua-t-il avec une pointe d’humour maintenant que les larmes avaient cessé de couler. Lucian ne cessa de l’observer, alors qu’elle baissait le regard puis la tête. Il fronça les sourcils au fur et et à mesure qu’elle se confondait en excuses.

“Attends une minute… Comment ça tu es désolée ? Mais enfin...” Stupéfait, il sentit ses prunelles s’arrondir, et ses doigts se refermer sur ceux de son amie. “Helene…” commença-t-il d’une voix douce en se redressant face à elle. “Je suis un grand garçon, tu sais.” Toujours une petite pointe d’humour, des fois qu’elle ait envie de s’en saisir pour se sentir mieux. Pourtant, le problème semblait plus gros encore, car plus les secondes passaient, plus elle s'enfonçait de… de honte ? “Tu ne m’as forcé à rien, voyons, ne dis pas ça.” Et sur ces quelques mots, l’homme s’apprêta à glisser sa main dans sa chevelure pour lui dégager le visage, mais fut devancé par sa main qui vint le dissimuler de plus belle.

Une main tremblante, qui affichait une couleur violacée. Le sang du libraire ne fit qu’un tour, il se crispa instantanément et son cœur manqua probablement un ou deux battements. Ce n’était pas la première fois qu’il lui voyait un poignet tuméfié. La dernière fois… il aurait préféré ne pas s’en souvenir. La colère monta malgré lui, et il fit tout ce qui était en pouvoir pour la contenir dans son poing serré. Il n’était pas médecin, ni même gendarme, mais il imaginait bien qu’on ait pu la retenir fermement par le poignet pour l’empêcher de partir.

Quelqu’un avait voulu lui faire du mal.

Ce qui expliquait pourquoi elle était terrorisée. Ce qui expliquait pourquoi elle était partagée entre l’envie de lui demander de partir, puis celle de rester. Un vrai choc émotionnel. Il fallait qu’il se calme, sinon elle risquait de le craindre lui aussi. “Il était hors de question que je te laisse, je suis resté parce que j’avais envie de rester.” Rectifia-t-il en tâchant de ne pas être trop sec. La colère s’abaissa un peu, tandis que le chagrin revenait : elle s’était remise à pleurer, il se voyait aux tremblements de ses épaules, et à l'intonation de sa voix.

{{Je n'ai pas le droit de te laisser comme ça}}. Gronda son esprit alors qu’il restait devant elle, impuissant. Ses doigts étaient le seul contact qu’il lui restait avec elle, mais il n’irait pas bien loin… Alors, prenant son courage à deux mains -littéralement-, le propriétaire des lieux utilisa ses autres doigts qu’il fit glisser en douceur sur sa main violacée jusqu’à atteindre son coude. “Je n’étais pas obligé, je suis reconnaissant que tu m’aies fait confiance hier soir.” Continua-t-il avec une voix douce, espérant qu’elle lâche prise. Il exerça une très légère pression sur son coude pour l’abaisser, et lorsqu’il découvrit son visage, Lucien remonta ses doigts jusqu’à sa joue. Il s’assit sur ses genoux, et sans la brusquer, les utilisa pour remonter son menton. Son pouce caressa sa pommette pour y déloger une larme, puis son regard croisa de nouveau ses prunelles.

Un regard qui le foudroyait tant il dégageait de douleur. Un regard qui lui brisa le coeur une nouvelle fois, alors qu’il ne pensait pas ce sentiment possible.

Ses lèvres se pincèrent de nouveau : il ne pouvait pas la laisser comme ça. Il abandonna ses doigts pour remonter son deuxième bras. Sa main se logea dans son dos pour caresser le tissus de sa robe et lorsqu’il sentit qu’elle abandonnait ses résistances, il l’enlaça contre lui jusqu’à ce que leurs corps n’aient plus aucune séparation. “Je suis là. Je ne te laisserai pas. Je ne veux pas partir, d’accord ? Je suis là.”

Il inspira une nouvelle fois, totalement désemparé, et vint glisser ses lèvres contre sa tempe. Pourvu que ses paroles aient réussi à la calmer. “Est-ce que tu as faim ?” Demanda-t-il après un long silence. Bien sûr qu’elle lui dirait non, mais dans un sens, elle en aurait besoin. Georgette devait être partie marcher au bord de la Seine comme tous les matins, ils auraient un peu de répit. “Moi oui ! Tu m’accompagnes ?”
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Mar 2 Jan - 0:39
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J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Son esprit sortait lentement du sommeil, s’extirpant d’une nuit houleuse, pour la ramener à une réalité tout aussi houleuse. Chaque petit mouvement de son corps lui rappelait la douloureuse nuit qu’elle avait passé. La peur qui avait parcouru ses veines, sa fuite aussi loin que possible de son passé qui la rattrapait – aussi brutal qu’imprévisible –, accompagnée par les angoisses violentes qui faisaient trembler chaque cellule de son corps. Elle se sentait faible, douloureuse, honteuse, et terrifiée, ne pouvant empêcher son esprit de s’emballer et de lui John était là et que cela allait recommencer…

Alors faire face au regard de Lucien, à son sourire et sa douceur, rentrait en complète opposition avec la tempête intérieure qui l’animait. Une opposition si violente qu’elle en était presque insoutenable. Avec Lucien, ici dans cette librairie, c’était tout l’inverse de John. Lucien l’observait avec chaleur, douceur, elle pouvait sentir l’attention qu’il portait à chacun de ses gestes, l’inquiétude qu’il avait pour elle.

C’était trop.

Helene baissa la tête, des frissons traversèrent son corps, dissimulant son visage. Elle ne voulait pas que Lucien la voit ainsi. Elle ne voulait pas qu’il soit entraîné dans ses histoires, que son regard change sur elle. S’il apprenait la vérité, s’il savait à propos d’elle et son passé. Que penserait-il de tout ceci ? Que penserait-il d’elle ? Elle était pitoyable.

La voix de Lucien se fraya un chemin parmi les pensées tumultueuses qui la coupaient du reste, mais pas de lui. Lui était là. Elle sentait son contact autour de sa main, sa présence contre elle. Ses doigts se resserrèrent sur celle du libraire lorsqu’elle sentit son étreinte, pour garder contact avec la réalité, pour repousser ce sentiment qui venait balayer toutes les bonnes intentions de Lucien d’essayer de la faire sourire. Mais elle n’y arrivait pas. Elle n’arrivait pas à être forte.

« Comment aurais-tu pu refuser ? Je ne t’ai pas laissé le choix. » Elle se rappelait encore bien trop vivement s’être jeté sur lui, plongée dans son désespoir, trop perdu pour se rendre compte de son attitude puérile et égoïste. Elle était une femme adulte, elle pouvait gérer seule ses émotions plutôt que de les imposer à son ami. « Je t’ai même obligé à rester avec moi cette nuit. » Comment avait-elle pu lui demander de rester dormir avec elle ? Lucien était trop poli et gentil pour refuser. Lui qui était si timide, à tel point qu’elle le faisait rougir par une simple bise, venait de dormir avec elle. Elle avait honte de son comportement.

Helene entendait les arguments de Lucien, qui essayait de ne pas la faire culpabiliser. Il ne voulait pas qu’elle se sente plus mal encore. Elle secoua la tête, continuant de dissimuler ses yeux. Elle aurait aimé que ce soit vrai. Qu’il désire vraiment rester à ses côtés. Vraiment ? Est-ce que cette idée était vraiment plus rassurante ? Si Lucien tient suffisamment à toi, qu’est-ce que ça voudrait dire pour toi ? Elle sentit un frisson parcourir son échine, dont la signification lui échappait et sur lequel elle ne pouvait se questionner.

Je n’ai pas le droit de te laisser comme ça.

Cette pensée, venue d’un autre esprit, se fraya un vague chemin parmi son propre esprit tumultueux. Elle sursauta en sentant un contact sur sa main, dont la douleur se réveilla soudainement. Elle se laissa faire, abaissant doucement son bras. Sa tête baissée fut relevée par une pression de la part de Lucien, qui caressa doucement sa joue. Elle croisa son regard et se mordit la lèvre, désireuse de détourner les yeux pour ne pas l’affronter.

La main de Lucien caressa son bras nu, se logeant dans son dos, faisant de petits cercles. Ses muscles se relâchèrent lentement sous la pression. Elle se laissa guider jusqu’à trouver à nouveau l’étreinte chaleureuse contre son corps. Helene se blottit contre lui, posant son visage contre son épaule, inspirant profondément. Son odeur était agréable, venait apaiser son esprit tourmenté. Ses yeux se fermèrent, son corps chercha la meilleure position contre lui, trouvant naturellement sa place. Ses tremblements s’arrêtèrent et un nouveau frisson traversa son échine en sentant ses lèvres contre sa peau, ses bras autour d’elle. « Je ne veux pas que tu parte, murmura-t-elle, en s’appuyant un peu plus contre lui. Je suis bien avec toi. » Bien était sûrement un terme trop important par rapport aux sentiments tumultueux qui continuaient de d’agiter son esprit. Je suis égoïste… C’est ce qu’elle pensa dans le silence qui s’installa, mais elle ne voulait pas que cela s’arrête, pas lorsqu’elle se trouvait dans ses bras.

Lucien brisa le silence, sa voix grave un murmure agréable dans la torpeur qui s’était installé. Elle secoua la tête. Non, elle n’avait pas faim tant son estomac restait noué. « Je devrais rentrer. Je t’ai bien assez dérangé. Tu as d’autres choses à faire que de t’occuper de moi. Tu dois ouvrir la librairie, je ne peux pas t’empêcher de travailler. » Elle se recula légèrement, détournant la tête pour ne pas croiser ses yeux, car elle sentait qu’elle ne saurait lui résister à ce moment. « Je te remercie pour tout ce que tu as fait. Je ne voudrais pas m’imposer… » Souffla-t-elle. Elle devait se reprendre, exercer à nouveau ce contrôle sans faille sur ses émotions. Je ne dois plus être affecter. Non, elle ne pouvait plus laisser John l’affecter de la sorte.

Pourtant, Helene ne fit aucun geste pour s’écarter de Lucien. Penser à John la ramena encore à ses craintes. Si elle sortait, peut-être qu’elle le croiserait, peut-être même qu’il attendait dehors, qu’il les avait vu avec Lucien. Un frisson parcourt son corps, sa main venant couvrir la marque violacée sur sa peau, son regard inquiet se tournant vers la fenêtre. Elle vint s’appuyer contre le libraire. Son ventre gargouilla malgré son absence de sensation de faim. « Je n’ai pas vraiment faim tu sais… » Mais je ne veux pas m’éloigner. La crainte de voir John et son manque de contrôle sur ses émotions, la poussaient à rester avec Lucien, malgré toutes ses réticences. Elle devrait s’éloigner de lui, ce serait plus simple, mais tout son être demandait à rester avec lui.

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Mar 2 Jan - 11:13
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J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Les doigts pressés contre sa joue ruisselante de larmes s’accrochaient à son épiderme. Il soutenait son regard, oscillant entre la peine, l’incompréhension et l’amertume. Le sentiment amer lui venait de tous les mots qu’elle prononçait en boucle : comme s’il avait dû se forcer pour rester à ses côtés, comme s’il n’avait jamais eu le choix. Même en pleine possession de ses moyens, elle n’aurait pas réussi à forcer le libraire à quoi que ce soit.

Il pouvait paraître docile, derrière son comptoir. Ses airs polis, son sourire discret… n’étaient pourtant pas une évidence pour tout le monde. D’abord parce que Lucien s’adaptait à son public, avec le même niveau que celui qu’on lui réservait. Autant dire que le métier de libraire n’avait rien de prestigieux pour les éminents : il n’était pas rare qu’on le prenne pour domestique dans sa propre boutique. Tout bien réfléchi, les occasions de discuter avec sa clientèle n’étaient pas si fréquentes… Rares étaient les personnes qui voyaient, au travers de la devanture, l’homme passionné, cultivé.

Il avait bien remarqué qu’un public féminin venait fréquenter la librairie... Oui. Lucien n’était cependant pas en mesure de réaliser qu’elles venaient satisfaire leurs yeux devant son apparence. Il n’y songeait même pas. Pour lui, elles avaient la sensibilité pour comprendre que les livres peuvent faire grandir… là où les hommes reniaient tout sentiment qui pouvait dévoiler leur fragilité. Ils n’étaient pas encore prêts pour cela.

Il y avait ce public féminin fasciné par Lucien, comme la jeune Joséphine… ou ses plus fidèles clients.

Et puis, il y avait Helene. Helene ne ressemblait à aucune autre, ni par son comportement, ni par le regard qu’elle accordait à Lucien. Son intelligence rayonnait autour d’elle, et elle était capable de la lire chez son interlocuteur. Elle avait immédiatement décelé la passion du jeune homme qu’il était à l’époque, et elle n’avait jamais cessé de le considérer comme un égal. C’était la base de leurs premiers échanges, qui avait poussé Lucien à se surpasser pour trouver des ouvrages susceptibles de la faire revenir. Peut-être même que le destin leur avait donné un coup de pouce, dix années plus tard, dans des lieux différents.

Leurs prunelles bleutées plongées les unes dans les autres, le pouce de Lucien caressant délicatement sa peau rougie par les pleurs, il entrouvrit les lèvres pour la contredire. “Le choix ? Enfin Helene ! Personne ne m’oblige à quoi que ce soit, tu le sais bien…” Il poussa un soupir désemparé. “Tu m’as aussi ordonné de partir, et j’ai refusé de te laisser.” Lui rappela-t-il, sans savoir que cette voix suppliante lui était arrivée sous une autre forme. Ses lèvres lui adressèrent un sourire, discret mais tout de même.

En lui assurant qu’il était resté de sa pleine volonté, le libraire réalisa qu’elle était bien plus que la jeune femme avec qui il aimait discuter de livres comme un un jeu. Avec les années, leur relation avait beaucoup évolué, malgré la longue période de coupure. Chaque jour, il attendait qu’elle pousse la porte de la librairie et vienne s’asseoir prendre le thé avec lui. D'ailleurs, depuis quand n’avait-il pas eu de transaction financière avec Helene ?

Elle s’était finalement blottie contre lui, laissant ses bras l’étreindre en totalité. Le cœur du libraire se déchaîna dans sa poitrine au moment où elle lui répondit qu’elle ne voulait pas qu’il s’en aille, de nouveau. “Ça tombe bien, je suis chez moi, je ne comptais pas aller ailleurs…” Chuchota-t-il avec humour pour contrer le flot d’émotions qui le submergeait. Il fallait qu’il se reprenne, il racontait n’importe quoi… L’homme tenta de les maîtriser en prenant de longues inspirations, puis glissa ses doigts dans sa chevelure défaite pour atteindre son cuir chevelu. Là, il effectua une caresse délicate, comme il le faisait à son filleul pour le calmer lorsqu’il était plus jeune. Garder son corps occupé réduisait le risque de parler avec stupidité. “Profite-en… c’est un cadeau de la maison. L’offre est limitée...” Dit-il aussi spontanément qu’elle venait de se confier sur le bien-être qu’elle ressentait près de lui. Il ressentait -au moins- la même chose en la serrant dans ses bras… mais il avait fallu qu’il ouvre sa bouche et il le regretta aussitôt. Il la serra de plus belle contre lui, s’imprégnant de son parfum délicat. Pourrait-il l’oublier un jour ?

“Ma mère se plaint que je travaille trop. Ce sera l’occasion de prendre un peu de repos… La librairie est autant la sienne que la mienne, même si ça ne transparait pas…”  Argumenta le français, pas le moins du monde décidé à la laisser partir. Surpris par sa ténacité, Lucien s’écarta doucement. “S'il te plait, arrête de me repousser. J’ai envie que tu viennes avec moi.” Il avait parlé en français, comme un reflexe.

Il marqua un silence, gêné par sa propre révélation. Il avait souvent lu que la vérité était capable d’échapper aux gens en proie aux émotions fortes… Il était le premier à crier au scandale quand un personnage de roman disait tout haut ce qu’il pensait, sans avoir eu l’intention de le faire. Un peu de maîtrise de soi, enfin !

A cet instant, il était le personnage maladroit et sot qu’il passait sa vie à contester. Il lui tendit ses deux mains, paumes contre le ciel. “Si tu as envie…” Précisa-t-il. “Je ne te forcerai jamais.” {{mais j’ai vraiment envie de rester près de toi.}}. Il la contempla, partagé entre l’envie de partir se cacher, mort de honte… et l’espoir qu’elle glisse ses mains dans les siennes comme l’accord qu’il attendait, pour qu’il l’emmène avec lui.
FoxDream
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Sabrina
FoxDream
Mar 2 Jan - 18:56
@Stormy Dream

Helene Magnus alias Robin Hood
J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Helene se savait détestable de répéter toujours la même chose. Elle-même détestait cela, que quelqu’un passe son temps à toujours dire la même chose. Elle retenait suffisamment bien les choses pour ne pas avoir besoin qu’on le lui dise à nouveau. Elle avait assez d’arguments et de force en elle pour savoir ce qu’elle voulait ou non. Pourtant, elle n’arrivait pas à se détacher de cette idée. Celle d’avoir forcé Lucien à rester avec elle, à dormir avec elle. Une étreinte, elle pouvait l’accepter, l’emmener à la librairie, essuyer ses larmes et lui donner une tisane, passait encore, mais tout le reste… Elle avait abusé, elle le savait. Lucien et elle étaient amis depuis peu de temps, elle ne pouvait pas exiger cela de lui. Elle ne pouvait exiger d’aucun de ses proches. Elle était plus forte que ça, elle l’avait toujours été, elle n’avait aucun besoin de tout ceci.

Et pourtant, avec Lucien, tout était si différent et depuis le début. Ce n’était pourtant que le gérant d’une librairie dont elle avait poussé la porte par hasard. C’était un jour comme un autre à Londres, elle cherchait des livres pour se nourrir comme toujours. Elle avait aperçu ce nouvel endroit et, la voilà chez Lucien. Ce jeune libraire qui avait pourtant éveillé sa curiosité. Il ne l’avait pas regardé comme les autres hommes. Nombreux étaient ceux qui voyaient en elle une simple femme, jeune, jolie, attirante, un bon partie, mais qui se moquaient bien d’essayer de la connaitre ou de la traiter en égal. Des gens sans passion et sans intérêt. Puis il y avait Lucien, passionné par les livres et bien d’autres, qui l’avait vu, qui avait cherché à apprendre à la connaître, à orienter ses lectures pour qu’elles lui correspondent. Lucien était tout sauf comme les autres et leur retrouvailles des années plus tard, ouvrait de toutes nouvelles perspectives, de toutes nouvelles chances qu’ils n’avaient pas saisi à l’époque.

Ses yeux plongés dans les siens, elle se perd dans son regard malgré les quelques larmes qui obstruent sa vue. Ses lèvres tremblent, elle baisse les yeux, essayant d’échapper à son regard. Lui avait-elle dit cela ? Elle était sûr de l’avoir pensée, mais l’avoir dit à voix haute, cela lui échappait. Mais après tout, certaines parties de la soirée lui échappaient après avoir fui John. Ce ne serait pas surprenant finalement… « Peut-être… J-Je voulais seulement que tu saches que… tu n’as aucune obligation envers moi. » Il lui avait promis après tout, elle ne voulait pas qu’il se sente obligé et puis… On lui avait fait tant de promesses, elle avait été déçue tant de fois. Elle ne voulait pas se l’admettre, mais les promesses lui faisaient peur.

Non. Pas des promesses. Pas celles de n’importe qui. Seulement celles de Lucien. N’importe qui pouvait briser les promesses qui lui faisaient, elle en avait peu faire. Même Nikolas l’avait déçu plus d’une fois, mais elle y était habituée avec lui. Mais Lucien… L’idée qu’il puisse lui faire une promesse importante, qu’il puisse la briser, comme si souvent elles avaient été brisées par John… Oui, cette idée la faisait trembler, et apportait une nouvelle vision de sa relation avec lui. Il n’était pas qu’un libraire.

Et alors qu’elle était blottie contre son torse, cette prise de conscience, le bien-être qu’elle ressentait contre lui et son état émotionnel fragile, elle souffla une phrase qu’elle n’aurait jamais utilisé en temps normal. Une révélation qui pourtant sembla si honnête, si naturelle, qu’elle ne se rendit pas tout à fait compte de sa portée. « J’aime bien quand tu fais ça. » Murmura-t-elle en bougeant légèrement la tête, tandis qu’il glissait ses doigts dans ses cheveux. Si elle avait été en pleine possession de ses moyens, elle se maudirait pour son comportement. « Limitée dans le temps ou par nombre de clients ? » Murmura-t-elle alors qu’il la serrait plus fort contre lui.

Si confortable, si agréable, elle pourrait rester ainsi si longtemps et oublier tout le reste. Enfin presque… car John hantait toujours son esprit. La crainte profonde qu’il lui inspirait, les angoisses de souffrir et d’être trahi à nouveau. Rien ne disparaissait. Et, malgré la chaleur dans les bras de Lucien, elle ne put s’empêcher de repousser à nouveau Lucien, de prendre ses distances. Le protéger et se protéger elle aussi. Lucien ne voulait pas. Helene évitait son regard. C’était plus simple ainsi.

Helene eut un sursaut face aux mots de Lucien et ramena ses yeux sur lui, plongeant son regard dans le sien. Ses lèvres étaient entrouvertes sous le coup de la surprise. Elle venait pourtant de lui dire qu’elle était bien avec lui, alors pourquoi était-elle aussi surprise par ce qu’il venait de dire. Elle baissa les yeux sur les mains qu’il lui tendait. j’ai vraiment envie de rester près de toi.. La pensée provenant de Lucien fit battre son cœur un peu plus vite. Ne jamais la forcer. Comme s’il lisait dans ses pensées pour savoir quoi lui dire. Comme s’il savait ce qu’elle avait vécu par le passé.

La jeune femme se mordit la lèvre. Elle glissa ses mains dans ceux de Lucien, relevant les yeux vers lui. « Tu as de bons argument tu sais… souffla-t-elle, même si la sourde inquiétude qu’elle ressentait ne disparaissait pas. Et je suis trop fatiguée pour me battre contre toi. Tu es bien trop têtu. » Elle ne souriait pas, mais pencha légèrement la tête sur le côté, comme dans ces moments où elle le taquinait.
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