Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

« Connais ton adversaire, connais-toi, et tu ne mettras pas ta victoire en danger. »

Stormy Dream
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Stormy Dream
Sam 8 Juil - 16:44
@FoxDream

Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.


L’attitude du libraire s’était métamorphosée. La concentration et le soin méticuleux qu’il apportait à ses livres quelques instants plus tôt avaient laissé placé à une distraction que la jeune Joséphine ne lui connaissait pas.

Elle avait pourtant été si proche de déclencher une discussion avec l’homme… sa proximité physique lui avait permis de découvrir le parfum boisé de son après-rasage, ou encore les petites irrégularités de sa peau, liées au passage de la lame aiguisée. Il était beau, et encore plus lorsqu’elle s’en approchait.

Mais l’étudiante fut interrompue dans son analyse par l’arrivée d’une inconnue dans la boutique de livres. Ou plutôt devait-elle la qualifier d’intruse. Elle n’apprécia pas la bouche entrouverte de surprise à l’arrivée de cette femme détrempée, ni même le sourire qu’elle aperçut sur ses lèvres lorsqu’il s’approcha d’elle.

Qui était cette femme ? Pourquoi son comportement était-il aussi différent avec elle ? Joséphine ne put qu’approuver le fait qu’elle choisissait son moment : mais si pour Monsieur Moreau, cela ne semblait pas négatif, la jeune fille détesta son entrée.

« Je n’accepte que des bonnes réponses. » Confirma Lucien Moreau sur un ton railleur, alors qu’elle espérait qu’il ne la jette pas dehors. « Mais ce n’est pas une histoire de cœur gelé ou je ne sais quoi. Remettrais-tu en cause mes bonnes manières ? » S’offusqua-t-il faussement alors qu’il s’avançait pour se dresser devant elle.

Elle était ruisselante. Sa longue chevelure brune s’insurgeait contre sa peau d’albâtre, et sa robe -bleu marine, semblait-il, bien que sa couleur ait foncé avec la pluie- dessinait sa silhouette avec un peu plus d’insistance qu’habituellement. Le coup d’œil furtif avec lequel il la détailla fut bref, mais ne manqua pas de le déstabiliser.

Joséphine, qui s’était redressée sur son siège, observait avec stupeur le démarrage de leur conversation. Lunaire. Cette femme se présentait dans une robe de piètre qualité –une pâle copie de la sienne, soit dit en passant- et elle aurait mis sa main à couper que la stratégie des formes mises en avant par le tissu mouillé était toute calculée. C'était scandaleux, et vulgaire.

Lucien accrocha le regard bleuté de son interlocutrice, interceptant toute la malice qui la qualifiait si bien. La petite touche d’espièglerie de la britannique ne manqua pas de le bousculer dans la confiance qu’il affichait depuis qu’elle était entrée dans la librairie. Elle avait remarqué qu’il avait hésité à lui faire une bise, et n’avait pas manqué de le lui faire remarquer.

Confus : plus pour être passé pour un incorrect que sur le principe, Lucien utilisa une pointe de sarcasme en guise de bouclier. « Je n’aurais pas la prétention de dire que je peux t’enseigner les mœurs françaises... » Et sur ces quelques mots, Lucien se pencha pour aller déposer avec délicatesse ses lèvres contre la joue humide de la jeune femme, non sans noter que ses propres joues s’étaient légèrement échauffées. « Je note cependant que tu t’es vite faite aux coutumes amicales de Louise. Je me demande même si tu n'y prends pas goût. » Ajouta-t'il, son regard accrochant de nouveau celui de la femme qui lui faisait face.

Même détrempée, Helene ne perdait pas de sa superbe.

Même détrempée, cette femme avait eu un baiser du charmant libraire qui faisait battre le palpitant de l’étudiante. Profondément choquée par ce geste, elle en lâcha le livre qu’elle tenait entre les mains, et qui s’écroula sur le parquet de la librairie dans un bruit sonore. « Bonjour Madame. » Répondit-elle d’un ton sec, instant sur le statut marital potentiel d'une femme de son âge. Elle s’était redressée de toute sa hauteur pour se donner plus de prestance.

Les quelques échanges qui suivirent furent plus mesurés entre les deux protagonistes, et Joséphine aurait préféré qu’elle les laisse tranquilles, en effet. Pourtant, le libraire en avait décidé autrement.

« Est-ce que ledit marchand a une sélection d’ouvrages sur l’architecture parisienne tout droit venus de l’imprimerie ? Je ne crois pas. Est-ce que tu trouveras un meilleur commerçant pour laisser passer l’orage. Je dirais non. » Dit-il avec un large sourire, maintenant que son assurance reprenait du poil de la bête.

Il disparut quelques instants dans l’arrière-boutique pour mettre de l’eau à bouillir dans le but de lui préparer une tasse de thé. Il attrapa une couverture qui lui servait les plus rudes hivers, à défaut d’avoir des linges de bain à disposition. Lorsqu’il revint dans la pièce, il intercepta un jeu de regards entre les deux femmes qu’il ne parvint pas à décrypter. Il était de bonne humeur.

« J'ai oublié les présentations, quel piètre hôte ! Helene, voici Joséphine, une étudiante en littérature de la Sorbonne. Elle vient profiter du calme de la librairie pour travailler. » La concernée inclina élégamment la tête, intimidée par le charme du libraire. « Joséphine, voici l’une de mes plus fidèles clientes, et amie, Helene. » Dit-il en déposant précautionneusement la couverture sur les épaules de la britannique pour qu’elle puisse de sécher un peu. « Je t’en prie, installe-toi. Joséphine, souhaitez-vous une tasse de thé pour nous accompagner ? » Demanda-t-il poliment à l’étudiante qui ramassait son livre.

Du thé. Il lui avait proposé une tasse de thé. Est-ce que cela signifiait qu’elle rentrait dans le cercle très privé des amis de Monsieur Moreau ? Est-ce qu’elle aurait le droit à une bise sur la joue lors de sa prochaine visite ? Lorsqu’il revint avec un plateau et trois tasses, elle le dévora du regard.

Mais Lucien s’installa en face d’Helene, et commença par la servir. Qu’avait-elle de si spécial ? L’homme servit sa deuxième convive, et ajouta de l’eau dans la dernière tasse qui ne contenait pas de thé, mais une poudre de chicorée ayant pour vocation le remplacement du regretté café. Le libraire désigna d’un geste du menton la pile de livres qu’il avait entreposés de côté, et qui traitaient bien d’architecture. « Je ne plaisantais pas sur les livres d’architecture. Ils sont tous là si tu les veux. » Dit-il avec une voix plus sérieuse. L'architecture ne se faisait pas saccager par la censure. Pas encore du moins.

A côté d’eux, Joséphine faisait mine de dévorer une page du livre en anglais qu’elle venait de lui faire descendre d’une étagère. En réalité, elle ne perdait aucune miette de l’échange entre les deux amis. « L’orage ne devrait pas être trop long. Comment vas-tu ? »

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Sabrina
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Ven 28 Juil - 17:40
@Stormy Dream

Helene Magnus alias Robin Hood
J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Etre ainsi détrempée par la pluie aurait pu noircir la journée de la jeune femme et ternir son humeur, après tout elle finissait gelée, trempée jusqu’aux os, le ventre vide à cause de son empressement, et bloqué sans pouvoir terminer – ou commencer – ses achats, ni aller au travail. Des événements qu’elle n’appréciait guère en général. Malgré tout, un sourire s’épanouissait sur ses lèvres, ses yeux clairs pétillants d’énergie en posant ses yeux sur le libraire. Le théâtre avait eu un effet positif et libérateur qu’elle n’aurait pas cru. Tout comme l’effet de la librairie sur elle.

« Est-ce que je remettrai en question les manières d’un vieux libraire poussiéreux ? Peut-être bien… » Lui rétorqua-t-elle avec un petit sourire au coin des lèvres. Elle glissa sa main derrière sa nuque pour décoller quelque peu ses cheveux de son cou et son visage, cherchant à fuir la sensation quelque peu désagréable. Par ce geste, elle marqua un peu plus sa silhouette, et crut apercevoir un coup d’œil furtif de Lucien, mais n’eut le temps de se questionner, les pensées de l’inconnue venant l’agresser soudainement. Si Helene la salua avec affabilité, les émotions qu’elle ressentait, étaient bien différentes. Les accusations qu’elle portait à son encontre sur une quelconque vulgarité de sa part agacèrent la médecin. Qui était-elle pour la juger ainsi ?

Cependant, la présence de Lucien la détourna de son questionnement et elle préféra retourner à une conversation plus amicale et intéressante que les pensées dérangeantes de l’inconnue. Leurs échanges taquins, joyeux et sarcastiques, marquaient bien la différence entre eux deux, ne les empêchant pourtant pas d’être proche. « Je comprends, c’est trop demandé à un dépendant aux livres. » Lucien passait plus de temps dans sa librairie – ou sur les toits – qu’ailleurs. Pourtant elle était bien mal placée pour dire cela, elle-même n’ayant pas eu une grande vie sociale en dehors de ses quelques proches.

Lucien se pencha pour déposer une bise sur sa joue et, bien que le contact soit court, elle ne put s’empêcher de noter l’odeur agréable qui imprégnait sa joue. Elle battit quelques fois des paupières, tandis que son regard raccrochait celui du libraire. « Louise ne me laisse pas d’autres choix que de m’y habitué il faut dire… Quand à y prendre goût… Je pourrais te retourner la question. » Dit-elle avec son éclat amusé dans le regard, détournant la question pour ne pas y répondre. Si elle n’était pas habituée au contact de Louise, étrangement celui de Lucien était… presque agréable.

Leurs regards furent tous deux attirés par le bruit de chute. Helene répondit par un sourire sans émotion à la jeune inconnue, notant à la fois le ton peu engageant et l’insistance sur sa désignation. La brune eut un rire sarcastique en son for intérieur, car, après tout, cela n’avait rien de faux. Puis à nouveau, elle décida d’ignorer les piques et ramena ses yeux sur le marchand et un éclat d’intérêt illumina ses yeux. « Hm… Disons que tu as quelques arguments qui peuvent être convaincants pour faire concurrence à cet autre marchand. » Dit-elle, ses yeux ne reflétant absolument pas l’intérêt qu’il avait éveillé en elle. Il ignorait à quel point elle attendait ces livres et qu’ils auraient une tout autre utilité que satisfaire sa simple curiosité. Evidemment, un plan complet des sous-sols n’existaient pas, même dans les archives, mais la moindre information pouvait être utile.

Helene suivit Lucien du regard tandis qu’il s’éclipsait dans l’arrière-boutique. En attendant, elle ne bougea pas de place, ses vêtements créant déjà une flaque à l’endroit où elle se trouvait. Elle glissa une main dans ses cheveux, essayant de défaire les nœuds provoqués par la pluie et de les aider à sécher un minimum. En relevant la tête, son regard croisa celui de l’inconnue. Elle n’avait pas besoin de ses capacités pour reconnaitre la colère dans les yeux de la plus jeune. Helen continua son geste, conservant un regard parfaitement détaché. Le retour de Lucien interrompit la joute, ou plutôt la provocation de la blonde. Helene releva la tête, laissant retomber ses mains, un sourire naissant à nouveau sur ses lèvres. Elle répondit à la salutation de Joséphine par un geste similaire, avec élégance. Elle fut ensuite quelque peu surprise par le geste du libraire, qui vint déposer la couverture directement sur ses épaules. Elle saisit les bords, les ramenant contre sa poitrine. « Merci. » Souffla-t-elle, reconnaissante de son aide.

La médecin vint s’asseoir, profitant de l’instant pour frotter sa peau refroidit avec la couverture, cherchant un peu de chaleur. Elle sourit en le voyant servir du thé et le remercia, puis immédiatement son regard se posa sur la pile de livre. Elle en saisit un, commençant à parcourir le sommaire en premier, puis quelques pages qu’elle espérait intéressante. « Merci pour les livres. J’ai failli penser que tu ne trouverais pas. Elle releva un instant les yeux vers lui, le ton taquin. Mais je devrais savoir que tu trouves toujours. » Elle n’avait jamais douté qu’il finisse par réalisé sa demande, mais la tentation de le taquiner, tout en le complimentant était bien trop forte.

Helene continua de feuilleter les livres que Lucien lui avait trouvé. Si certains étaient sur l’architecture trop générale, elle repéra plusieurs informations, dont une qui retraçait l’histoire avec un plan semble-t-il, assez bien construit. Elle savait qu’elle pouvait recouper les informations avec d’autres sources. Déjà plongée dans sa semi-lecture, elle releva quand même les yeux avec un temps de retard. « Hm ? Oh je vais bien. Mieux que depuis quelques semaines à dire vrai et toi ? » Helene n’avait jamais été très douée pour les discussions simples autour des banalités du quotidien. C’est ce qu’elle avait toujours trouvé agréable avec Lucien, ils ne restaient jamais sur des sujets simples. Sauf que d’habitude, il n’y avait pas une attention gênante et hostile braquée sur eux. La médecin lança d’ailleurs un regard à Joséphine, offrant un sourire, puis tendit la main pour saisir sa tasse de thé, souffla dessus et en prit une gorgée. Elle fronça légèrement le nez. « Merci pour le thé. Et pour les livres, je vais prendre ces trois-là, cela me fera déjà pas mal de lecture. A moins que tu es d’autres recommandations à me faire ? Sur des sujets peut-être plus amusant que l’architecture. » Puis un petit sourire mutin étira les lèvres de la jeune femme. « A moins que ce soit moi qui doivent te recommander quelques pièces de théâtres » Souffla-t-elle en anglais, avec cet éclat joyeux dans le ton de sa voix.
Stormy Dream
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Stormy Dream
Sam 12 Aoû - 11:47
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Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.


Assis autour d’une tasse de thé encore fumante, les trois interlocuteurs formaient un groupe très hétérogène. La plus jeune de l’ensemble, blonde aux yeux clairs, avait à peine seize ans. D’apparence, elle semblait concentrée sur sa lecture d’un ouvrage en anglais... C’était une simple apparence, car sa concentration était restée à domicile. Accessoirement, Joséphine ne parlait pas un mot d'anglais. A cet instant, elle s'affairait à ne perdre aucune miette de la conversation entre les deux autres protagonistes.

En face d’elle, ne manquant rien de ses regards assassins -gratuits-, une cliente à la chevelure brune détrempée tenait entre ses doigts délicats la tasse porcelaine brûlante. De sa silhouette se dégageait une prestance déconcertante qui se détachait particulièrement du lot. Alors que ses lèvres laissaient glisser les mots avec aisance, les deux autres paires d’yeux buvaient ses paroles. Parmi elles, le maître des lieux était plongé dans la discussion avec sa cliente, oubliant le temps qui s’écoulait.

L’orage avait eu le temps de passer, alors que les jeux de provocation entre la britannique piquante et le mordant libraire ne faisait pourtant que débuter... comme à chaque fois qu’ils se retrouvaient, mais cela, l’étudiante n’en avait pas conscience. Elle constatait une étrange alchimie entre les deux trentenaires, ne pouvant s’empêcher de penser que la femme emmitouflée dans la couverture sortait son plus beau jeu de séduction pour faire flancher le coeur du libraire. Elle osa espérer qu’il ne soit pas si dupe.

« Ce serait bien audacieux de la part d’une si grande consommatrice de livres de me traiter de dépendant. » Ricana Lucien alors qu’elle était sa plus grande cliente, littéralement. De tous genres, qui plus est. Il ouvrit l’un des volumes posé devant eux, caressant la première page du bout des doigts alors que leurs joutes verbales se poursuivaient.

« Tu vas vraiment finir par me froisser, à douter de moi ainsi. Mes manières, mes talents de dénicheur de livres… Quelle est la prochaine étape ? » Dit-il, tout sourire faussement vexé. Pourtant, il apprécia particulièrement la conclusion de sa phrase : Oui, il trouvait toujours parce qu’il s’acharnait à trouver la perle rare qu’elle lui réclamait. Chaque jour, les demandes de ses clients le poussaient à se réinventer sans limite. Le jour où dénicher de nouveaux talents ne lui plairait plus, alors il revendrait la librairie. Tout simplement.

« Je suis surpris que tu aies besoin des conseils d’un libraire poussiéreux pour t’amuser… Mais puisque tu le demandes si gentiment… » Il marqua un court -mais calculé- moment de pause, puis reprit sa phrase laissée en suspens. « Par contre, dans mon monde d’amusement, les registres scientifiques ne sont pas considérés comme amusants. Hum... J’ai justement une petite pépite d’outre-manche destinée aux enfants… Il est en arrière boutique, fais-moi penser à te le laisser en partant, je suis curieux d’avoir ton avis sur la question. »

Il acquiesça à sa proposition concernant le théâtre, conscient qu’elle avait probablement un peu d’avance sur lui à ce sujet. « J’attends tes suggestions de pied ferme. Mais il me semble que le théâtre se vit plus qu’il ne se lit… » Etait-ce une façon maladroite -dans leur langue- de lui indiquer qu’il comptait venir la voir jouer de temps en temps pour rattraper ses lacunes ? Absolument.

Le regard profond d’Helene l’avait accroché, mais il détourna furtivement les yeux vers la jeune fille à la chevelure dorée, se sentant particulièrement observé. Joséphine n’aimait pas du tout la tournure des évènements : voilà que l’inconnue se mettait à parler dans une langue qu’elle ne comprenait pas.

Lorsqu’elle récupéra l’attention du séduisant libraire, celle-ci lui adressa un sourire radieux auquel il répondit poliment. Comme on sourire enjolivait son visage, elle ne s'en lasserait jamais. Elle profita de cet instant pour se frayer un chemin dans la discussion en cours, bien qu’elle n’y ait pas tout à fait été invitée. Cependant, elle utilisa quelques règles de savoir vivre que sa grand-mère lui rabâchait à longueur de temps pour ne pas paraître trop opportune. « Vous êtes architecte, Madame ? Ce n’est pas un métier d’homme, ça ? » Demanda-t-elle en insistant une fois de plus sur le statut matrimonial de la britannique.

Il était peu probable qu’un homme aussi doux et attentionné que Lucien Moreau ne soit attiré par une femme mariée, ou pire : une vieille fille.

Lucien s’adossa sur sa chaise, prêt à écouter les deux femmes qui l’entouraient. La petite Joséphine était issue d’une bonne famille française, aux coutumes très anciennes. Evidemment, ses valeurs contrastaient avec celles de son amie britannique -bien que les préjugés habituels ne placent les anglais comme « arriérés ». Lui n’y croyait pas une seconde : il avait toujours vu en Helene un vent de modernité qu’il admirait particulièrement. La remarque sur le métier de femme ne lui plairait sûrement pas.

La petite étudiante au visage angélique n’attendit pas de réponse avant d’enchaîner sur un autre sujet, à destination de Lucien cette fois. Plus elle se plongeait dans son regard, plus les battements de son coeur s’accéléraient. « Et vous, Monsieur Moreau... Libraire était-il le métier de vos rêves ? » L’homme esquissa un sourire. « Je vous en prie, appelez-moi Lucien, je me sens centenaire à chaque fois que vous m’appelez Monsieur. » Dit-il en écho avec le titre qu’elle avait donné à Helene quelques instants plus tôt.

« Pour répondre à votre question, il n’a jamais été question de penser à un autre métier. J’ai été élevé pour être libraire, et je crois que ça me correspond plutôt bien… » Il lança un regard taquin à la femme qui se trouvait à côté de lui « … même si certaines personnes aiment le remettent en question… » avant de reporter son attention sur la plus jeune. « Si j’avais suivi mes rêves d’enfant, j’aurais aimé être un aventurier et parcourir le monde. Mais d’une certaine façon, les livres me font vivre des aventures ! » Et pas que… mais ça, il se garderait bien de le détailler. « Et vous ? » Il avait retourné la question à ses deux interlocutrices, avec une attente particulière envers celle qui, une nouvelle fois, captura son attention dans un sourire radieux.

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Ven 18 Aoû - 14:17
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Helene Magnus alias Robin Hood
J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Helene soufflait doucement sur sa tasse, la tenant entre ses doigts, sentant la chaleur du breuvage se répandre petit à petit dans son organisme. C’était le breuvage idéale au vu de l’eau qui gouttait encore de ses vêtements et ses cheveux. Des frissons courraient sur sa peau, qui se réchauffait au fur et à mesure. Elle aurait presque trouvé cette situation agréable, sans l’eau et… la jeune femme qui ne cessait d’écouter chacune de leurs paroles, de maudire celles de la médecin et de boire celles du libraire. A peine rencontrer qu’elle commençait déjà à saisir la situation. Mais elle choisit d’ignorer les remarques silencieuse et les regards assassins de Joséphine pour se centrer uniquement sur un moment relativement agréable et la découverte de nouveaux libres et de discussions.

« Hm… Je ne vois absolument pas de quoi tu parles. » Lui souffla-t-elle en glissant une mèche gênante derrière son oreille, un petit sourire sur les lèvres. Il est vrai qu’elle passait plus de temps à lire des livres qu’à sortir et créer un réseau de contact. Mais quel intérêt après tout ? Elle avait bien trop de choses à découvrir pour perdre son temps dans ces soirées mondaines si cela ne lui amenait aucun intérêt pour ses recherches. Cela la faisait sûrement passer pour une opportuniste, mais elle ignorait superbement les rumeurs à son sujet. Cela l’aidait bien pour ignorer Joséphine.

Helene sourit et vint appuyer son coude sur l’accoudoir, son menton se posant avec douceur sur son poing. « Hm… Je l’ignore… Il y a tant à dire… Je ne saurais par où commencer. » Elle pencha légèrement la tête, prenant une mine réfléchie. « Sûrement ton goût immodéré et incompréhensible pour le café alors que tu as passé tant d’années avec des boissons bien meilleurs que cette marre noire. » Rétorqua-t-elle en posant les yeux sur la mixture que Lucien adorait tant, prenant une mine légèrement écœurée, mais légère et tout en dignité. Elle releva les yeux vers lui, changeant son expression pour son sourire mutin habituel.

La jeune femme se redressa, prenant une autre gorgée de la boisson chaude, si elle était loin de l’excellence habituelle, elle la réchauffait et elle était bue en bonne compagnie. Enfin presque… Elle jeta un regard en coin à  la blonde, avant de revenir sur le libraire et leur conversation. Elle se pencha, la pupille brillante d’intérêt. « La science est très amusante, vraiment tu n’as pas de goût… lui répliqua-t-elle en soupirant et levant les yeux au ciel. Mais si tu me parles d’une pépite, je serais curieuse de voir cela. Tu ne veux pas m’en dire plus j’imagine ? » Livres pour enfants, adultes, policiers, fantasy, horreur… Qu’importe ce qu’il lui conseillait, Lucien avait toujours su cerner ses goûts, encore plus avec les années et leur complicité qui s’était développé au fur et à mesure de leurs discussions.

Un sourire étira ses lèvres au moment du théâtre. « Je serais ravie de te conseiller. Peut-être aurais-je quelques suggestions à te faire auquel tu pourrais assister en tant que spectateur… » Ou peut-être voudrait-elle qu’il vienne la voir et, qui sait, voir une pièce ensemble… Cette idée la traversa. Un instant. Elle se redressa, essayant de chasser cette idée de la tête. Ce n’était pas une bonne idée. En tant que spectateur et actrice, cela serait déjà bien suffisant.

La médecin lança un regard agacé à la jeune blonde, avant de se corriger immédiatement. Mariée ou vieille fille ? Elle n’avait de toute façon pas le bon rôle. Dire que Lucien était plus âgé. Aucune importance… Ce n’était qu’une jeune femme immature. Helene ne dit rien, lançant un regard à Lucien et l’écoutant avec attention, aussi curieuse sur ce point à dire vrai. Et remarqua bien qu’il ne comprenait en rien le petit jeu de Joséphine…

Elle croisa le regard de Lucie, oubliant un instant les remarques – et pensées – de la jeune demoiselle. Elevé pour être libraire ? Une étrange façon de tourner cette phrase. Helene répondit par un sourire au regard qu’il lui lança. Un instant, elle s’imagina Lucien dans une tenue d’aventurier, quelque peu cliché, à parcourir la jungle. Hm… Elle battit des paupières pour se reprendre et se redressa. Qu’imaginait-elle au juste ? La médecin sourit au libraire. « J’ai toujours aimé étudier, apprendre et comprendre, une histoire de famille je suppose. Et j’ai rapidement compris que je n’avais aucune envie de laisser d’autres personnes répondre à mes questions et d’attendre passivement. » Elle sourit à Lucien, appréciant lui en dévoiler plus sur elle. Si seulement il n’y avait pas la jeune femme. « Alors, il me semblait logique de suivre des études supérieures et de devenir chercheuse en médecine. Bien qu’en ce moment je fasse plus de clinique. » Ce qu’elle ne dépréciait pas, mais la simple assistante qu’elle était la mettait toujours en rage après toutes ces années de combats.

Puis la médecin se tourna vers Joséphine, avec un sourire affable, mais un regard un peu plus froid. « Et pour répondre à votre question, n’ayant guère eu le temps de répondre, dit-elle, rappelant clairement les règles de bienséances qu’elle n’avait pas suivi, honteux pour une bourgeoise comme elle. Non, je ne suis pas architecte, quand à le qualifier de métier d’homme, l’étude des mathématiques et des matériaux ne nécessite guère autre chose qu’un cerveau et de nombreuses lectures et recherches. Elle lança un regard à Lucien, détestant faire cela. Cependant, si je ne suis pas architecte, j’aime m’instruire et me cultiver sur de nombreux sujets, cela me permet bien des échanges intéressants. Mais j’imagine que vous avez d’autres sujets d’intérêts dans vos études. » Helene lui fit un sourire affable et ramena ses yeux vers le libraire, prenant une gorgée de thé pour essayer de se calmer. Elle détestait faire cela, ou plutôt devant lui. Elle se demandait aussi, depuis combien de temps n’avait-elle pas été aussi sensible à des remarques aussi insignifiantes ? Son regard croisa les yeux bleus de Lucien, y fut absorbé quelques instants, avant de détourner le regard, ses doigts venant caresser la couverture du livre qu’elle avait sur les genoux.
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Dim 27 Aoû - 12:05
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Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Le calme de la librairie avait un pouvoir apaisant sur l’homme aux yeux clairs. Il n’avait connu que cela, et s’en contentait avec plaisir. Pourtant, il était rare qu’il ait à ses côtés plus d’une personne pour parler de littérature. Depuis peu, il avait retrouvé Helene, la cliente avec laquelle il avait passé le plus de temps dans son ancienne boutique londonienne… Ce jour-là, une nouvelle voix s’était ajoutée à la discussion animée. Jonglant entre le français -langue natale du libraire et de la plus jeune des interlocutrices- et l’anglais -langue adoptive de Lucien-, le débat ne cessait de vivre. Et s’il y avait bien un sujet sur lequel il y avait toujours controverse, c’était bien sur les boissons qu’ils préféraient consommer.

« Si tu veux t’habituer aux coutumes de la France, il va falloir commencer à boire du café… » Dit Lucien, sans répondre à la provocation sur ses goûts. « Les plantes bouillies c’est démodé, il faut vivre avec son temps ! » Derrière le livre dont elle ne comprenait pas un mot, l'étudiante à la chevelure blonde esquissa un sourire. En plus de sa beauté et de son intelligence, le libraire avait un sens de l’humour bien aiguisé. Plus il parlait, plus son coeur chavirait.

Helene commençait à le connaître, à la longue. Garder une petite touche de mystère et attiser sa curiosité lui procurait beaucoup de plaisir. « Non, il faudra attendre un petit peu que je me souvienne où je l’ai laissé. » Déclara-t’il simplement. Derrière cette affirmation se cachait son envie de faire prolonger quelque peu ce moment. Bien qu’ils se soient multipliés depuis l’arrivée de la médecin à Paris, tous les jours n’étaient pas des plus agréables avec l’installation de l’Occupant. Tout le monde n’avait que ce sujet à la bouche. « Tout ce que je peux te dire, c’est que l’univers change de ce monde morose dans lequel nous vivons actuellement. » Il avait utilisé un ton joyeux, mais ses yeux avaient exprimé une once de tristesse. Tristesse qui n’avait pas échappé à la jeune étudiante, qui eut une terrible envie de le prendre dans ses bras.

L’anglais lui mettait du baume au coeur : il appréciait dérouiller son vocabulaire en discutant avec la britannique. Il trouvait d’ailleurs que son accent catastrophique depuis qu’il était rentré en France. « Un novice dans le domaine risquerait de s’y perdre sans un bon traducteur… » Finit-il par dire, n’imaginant pas une seule seconde qu’elle ait proposé de venir la voir dans le théâtre où il travaillait aussi. S’il voulait regarder l’actrice jouer, il le pourrait tous les soirs… En revanche, il valait mieux qu’il reste concentré car ses tâches s’avéraient plus complexes que de suivre sa silhouette sur la scène avec son projecteur. Il avait donc pris le parti de lui proposer subtilement qu’ils y aillent ensemble. Cependant, c’était proposé assez astucieusement pour qu’elle puise l’interpréter autrement, si elle le souhaitait.

Perdu dans ses pensées vis à vis de ce qu’il venait de se produire, Lucien ne capta pas les jeux de regards incendiaires entre les deux femmes. La petite blonde faisait danser une mèche de cheveux autour de son index avec nonchalance, plutôt ravie que sa pique ait fait mouche devant la femme au style quelque peu.. détrempé. « Oh, donc vous êtes infirmière ! » Traduisit-elle, avec autant de naïveté que de défi : il n’y avait aucun sens à ce qu’elle femme éduquée prenne un métier d’homme, et ça elle y croyait dur comme fer. En revanche, infirmière était un métier respectable pour une femme, ça elle le savait.

Le libraire continuait d’être captivé par les paroles de cette drôle de femme, et Joséphine commençait à perdre patience. Elle était là la première ! Leurs jeux de sourires ne pouvaient être qu'une politesse, elle ne voyait que cela… Après tout, Lucien était un homme de famille modeste, mais avait été bien éduqué. Cela va de soi !

Elle n’était pas la seule à faire preuve de naïveté, car le libraire n’imaginait pas une seconde que ce nouveau débat sur la place des femmes dans la société avait pour seul et unique but de déstabiliser la britannique. Le résultat était tout autre, cependant, car elle expliqua avec élégance à son interlocutrice sa façon de voir les choses, et sa démonstration captiva de nouveau le libraire. Il était convaincu qu’une femme médecin était tout aussi compétente qu'un homme, et que seuls des hommes avides de pouvoir et d’argent avaient empêché cela en réduisant la concurrence de moitié. « Je m’estime déjà chanceuse d’avoir accédé à des études. Une femme de la société se doit d’être cultivée, si elle espère pouvoir faire prospérer ses idées auprès des plus grands hommes. » Répondit l’étudiante, un peu plus sèchement qu’auparavant.

Quel homme voudrait d’une femme libre ? Elle avait de nombreux exemples en tête de femmes libérées… et elles ne passaient pas leurs soirées à jouer aux échecs. Elles s’échouaient sur de grands canapés de velours dans les bordels de Paris, tout simplement.

Les deux paires d’yeux bleus du libraire et son amie se croisèrent, suivis d’un échange de sourires. Il aurait pu rester des heures à écouter ses arguments sur la société. Pourtant, il fut interrompu par le tintement de la cloche d’entrée.

Un homme d’une cinquantaine d’années pénétra dans les lieux en embrassant du regard l’espace pour en apprécier son contenu. Le libraire se leva pour aller saluer respectueusement le nouvel arrivant. « Bonjour Monsieur, que puis-je pour vous ? » L’homme portait un élégant costume de grande qualité, et dégageait une prestance presque militaire. « Je recherche un dictionnaire… » Le libraire acquiesça d’un signe de la tête, mais le client leva l’index pour lui intimer de patienter. « … Un dictionnaire franco-allemand, Monsieur, je vous prie. »

Un frisson parcourut l’échine du libraire. Evidemment qu’il en avait en réserve : il s’était préparé à ce que ce genre de clientèle arrive tôt ou tard dans son commerce. Pourtant, s’être préparé ne voulait pas pour autant dire qu’il acceptait cette drôle d’idée. « Bien sûr, Monsieur, je vais vous chercher cela immédiatement. » L’homme avait retiré son chapeau, et avait tourné la tête vers les deux personnes assises autour d’une table, qui discutaient peu de temps auparavant avec le vendeur de livres. L’une d’elle était une jolie petite blonde... mais un peu jeune à son goût. La seconde avait une beauté différente : plus sauvage, plus brute. Pas déplaisante, non, loin de là.

« Et voici, Monsieur. Vous faudra-t’il autre chose ? » L’homme à la prestance de militaire se retourna vers le libraire en sortant un billet de son porte-feuille, se saisissant en échange du conséquent volume qu’il avait demandé. « Non, merci mon brave. Je vous laisse à vos… occupations. » Lucien sentit son ventre se nouer, tandis qu’il interceptait le regard lourd de sens qu’il lui réserva en désignant ses deux clientes. « Très bien Monsieur, je vous souhaite une agréable journée. »

La cloche tinta pour annoncer le départ de l’homme, ce qui apaisa à peine la colère de Lucien. Il marmonna quelque chose d’inaudible dans sa barbe, restant appuyé sur le comptoir de l’entrée. L’homme l’avait payé avec un billet bien trop élevé pour ce livre, il ne s’en était même pas rendu compte. Il resta immobile un instant, les yeux perdus dans le vide.
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J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
En amenant le sujet du café – cette boisson au goût ignoble –, Helene savait bien sur quel terrain elle s’engageait et quelle réaction elle susciterait chez son ami. Une réaction qui ne tarda pas à venir. Le sourire sur ses lèvres s’étira, tandis qu’elle l’observait toujours, le menton appuyé sur ses doigts. Elle finit par lever les yeux au ciel en secouant la tête, prenant une mine écœurée mais conservant une certaine élégance. « Ah oui ? Dixit l’homme qui ne s’est jamais habitué aux coutumes de mon pays n’est-ce pas ? Lui rétorqua-t-elle en mimant un léger dédain. Tu es donc très mal placé pour donner des conseils. Et puis… Je vis suffisamment avec mon temps, cette marée noire n’entrera pas chez moi. » Elle garda sa mine quelques instants, avant d’afficher à nouveau ce sourire sur ses lèvres que Lucien commençait à bien lui connaitre désormais.

Le livre dont il lui parla attisa sa curiosité. Certes, le sujet semblait indigne pour une femme adulte. Un livre pour enfant après tout ? Mais pourtant, il attirait tout son intérêt. Et Lucien savait comment faire avec elle. Après toutes ces années à la conseiller à Londres, il avait bien retenu. La médecin laissa échapper un soupir. « Nous pouvons donc ajouter une mauvaise mémoire à tes nombreux défauts dans ce cas. » Répondit-elle avec cet éclat dans les yeux. C’était une perte de temps, autant de rester à la librairie que de lire des livres pour enfants, mais cette perte de temps était agréable et elle aimait cette prolongation. Enfin, elle en aurait certainement plus profité si la jeune femme à leur côté ne venait pas tant l’agacer avec ses pensées. « Le monde est peut-être morose actuellement, mais pas toujours. Pas avec tout le monde j’espère. » Un sourire d’une certaine tendresse étira ses lèvres. Elle percevait sa tristesse et espérait le tirer un peu vers elle, que les moments passer ensemble l’aidaient, quand bien même ce n’était qu’un instant.

Helene balaya sa pensée d’aller au théâtre avec Lucien, jugeant celle-ci bien trop… déplacée ? Ils étaient amis après tout, comment cela pourrait-il être interprété ? De toute façon, elle était bien trop occupée et n’avait quasiment pas une minute à elle. Les rares moments qu’elle prenait, elle les passait bien trop souvent avec Lucien. Des moments qu’elle appréciait et qu’elle recherchait parfois, mais passer une soirée ensemble, autre que le soigner après une bagarre… C’était dangereux et irréel. Mais si elle essayait de s’en convaincre, la réponse de Lucien créa un peu plus le trouble chez elle. Est-ce qu’il sous-entendait qu’il aimerait y aller ensemble ? Elle sentit son cœur accélérer sans raison. Helene essaya de se reprendre, affichant un sourire plus timide. « Cela pourrait s’arranger... » Est-ce qu’ele se fourvoyait sur ses paroles ? Après tout, ils n’avaient jamais eu ce type de relations avant, mais leur rapprochement des dernières semaines laissaient planer un flou dans lequel elle ne savait tout à fait comment s’y orienter.

Malgré son emballement, Helene réussit à revenir sur terre et rendre la réplique à Joséphine qui, si elle ne l’avait pas fait sortir de ses gonds – il lui en faudrait bien plus et de façon bien plus subtile – les attaques incessantes, pensées ou de paroles, l’agaçaient quelque peu. Un sourire froid vint étirer ses lèvres, conservant pourtant le charme et la politesse dont il était de rigueur. « Non. Je suis médecin et titulaire de trois doctorats. Bien que ce terme puisse vous être inconnu. » Helene savait bien qu’avec un individu comme Joséphine, elle ne ferait que s’époumoner et s’agacer que l’on puisse penser ainsi. Une perte de temps dans laquelle elle ne voulait plus s’engager. Elle lança un regard en coin à Lucien. Elle aurait préféré éclaircir ce qu’ils venaient d’échanger. Ou peut-être pas…

« Il faudra bien plus que des études si c’est ce que vous ambitionnez. Marie Curie est un excellent sujet d’études et de conversations. » Helene savait bien ce qu’ambitionnait Joséphine, ce qu’on lui avait inculqué depuis toute petite : trouver un bon mari et faire des enfants. Mais qui sait, planter quelques graines aiderait peut-être la jeune femme à prendre conscience des choses, car ce qu’elle percevait des pensées de Joséphine était particulièrement jugeant et stigmatisant. Peu importe. Les choses changeraient un jour, si on luttait pour cela.

En attendant la clochette de l’entrée, les trois protagonistes se redressèrent. Helene bascula son regard sur le nouvel arrivant. Si la demande ne la surpris pas, elle pouvait presque entendre les pensées de Lucien à ce propos. Elle lança un regard à ce dernier, dissimulant son inquiétude derrière son masque affable. Puis un frisson parcourut son échine, un frisson de dégoût, accompagné d’un goût amer dans sa bouche. Elle serra les dents et lança un regard sombre à l’homme. Ses doigts s’étaient resserrés sur sa tasse, qui trembla, manquant de renverser le précieux liquide. La médecin ramena son regard sur le thé et se pencha pour déposer la tasse sur la petite table face à elle. Cet homme était écœurant. Lorsqu’il sortit, les yeux d’Helene l’accompagnèrent avec un regard noir, ses dents toujours serrées.

Tandis que la clochette tinta à nouveau, elle prit une profonde inspiration pour calmer ses nerfs et les posa sur Lucien. Si elle était horrifié par le comportement de l’homme, lui était plus accablé par l’idée de tordre ses idéaux pour être obligé de se soumettre au nouvel ordre de la France. Helene se mit debout, la couverture – déjà bien trempée – tomba de ses épaules. Elle s’approcha doucement de Lucien, sans savoir ce qu’elle allait. Pour une fois, elle se laissait guidée par ses envies.

Helene effleura, avec douceur et accompagnée d’une certaine hésitation, la main du libraire. Comme suspendu dans le temps, elle glissa ses doigts entre ceux de Lucien, appliquant une légère pression. Son autre main vint s’enrouler autour de son bras, son corps venant à peine s’appuyer contre le sien. Elle leva les yeux vers lui. C’était une étreinte aussi timide qu’importante, tant elle sortait de l’ordinaire. Helene – britannique oblige – n’avait jamais été très tactile, pas avec des amis, encore moins en public. Mais face au désarroi de Lucien, elle n’avait pu s’empêcher d’aller vers lui.

Un sourire étira ses lèvres, ses doigts se resserrant un peu plus autour de ceux de Lucien. « Je suis là. » Elle ne pouvait rien faire, ne pouvait pas empêcher ces clients de venir ici pour faire ces demandes, ne pouvait pas empêcher les Allemands eux-mêmes de venir. Elle pouvait simplement être là pour lui. Elle espérait seulement ne pas dépasser les limites que ce que leur amitié avait fixé. « Et si tu me montrais ce livre dont tu m’as parlé ? Je suis très curieuse de voir ce que tu me réserves. » Finit-elle par dire, avec une voix douce, pour changer de sujets, voulant lui changer les idées. Ne serait-ce que le soulager un instant.

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J'ai 35 ans et je vis à Paris, rue Frédéric Sauton -(5e arrondissement), France. Dans la vie, je suis propriétaire d'une librairie et je m'en sors comme je peux, au vu des restrictions.... Sinon, je suis célibataire mais je ne suis jamais seul bien longtemps.
Lucien avait eu beau passer un moment plus qu’agréable jusqu’à ce qu’un client entre, tout semblait s’être envolé ensuite. La cause ? L’homme ne lui avait pas manqué de respect, ni même demandé quelque chose d’inhabituel... Non. Ce qui le contrariait ? Le fait qu’il s’agisse de son premier client à vouloir comprendre l’allemand. Avec les panneaux qu’ils installaient dans Paris, ils devraient tous y venir à un moment ou un autre… Alors, pourquoi se trouvait-il si bouleversé par cette demande ?

Il tenta de se raisonner, imaginant ce qu’il pourrait bien faire de cette compétence franco-allemande… Peut-être était-il journaliste et avait-il eu l’ordre de traduire ses articles ; peut-être était-il instituteur, et on lui avait mis quelques enfants de soldats dans sa classe, à qui il devait au moins savoir dire bonjour ; peut-être avait-il besoin de traduire les produits de son propre commerce pour qu’il puisse continuer à vivre malgré la langue de ses nouveaux clients… Des raisons à cela, il pouvait y en avoir énormément. Lui-même, devrait s’habituer à commander des ouvrages en allemand : non pas pour attirer la clientèle de l’Occupant, ce qui ne l’enchantait guère, mais plutôt pour ne pas la faire fuir et risquer la fermeture.

Quel cruel dilemme allait les animer, ses collègues commerçant, ses amis… choisir entre ses convictions et sa survie. Peut-être que cet homme était un opportuniste, et qu’il cherchait à impressionner les allemands pour qu’on le laisse en paix ? Il avait beau se répéter encore et encore qu’il ne saurait jamais… son subconscient, lui, criait au scandale. Il était hors de question qu’il cautionne tout cela. Absolument inimaginable.

Le contenu des joutes verbales entre les deux femmes toujours assises dans la librairie lui avait échappé. Elles, en revanche, avaient tourné toute leur attention sur lui : la plus jeune des deux le dévorait des yeux, essayant de deviner pourquoi l’air de son libraire préféré s’était teinté de tristesse. La seconde s’approcha de lui sans qu’il ne s’en rende compte.

Lucien ruminait la situation, se demandant s’il n’aurait pas mieux fait de prendre un air surpris et d’envoyer cet homme chez un autre libraire.
Son regard fixait toujours la porte par laquelle le jour passait –difficilement, à cause de l’épais manteau nuageux-, lèvres pincées et doigts crispés sur le comptoir.

Sorti de ses songes par un contact physique, il sursauta légèrement. A présent de retour dans sa boutique, tous les sens en alerte, le libraire tourna le menton et un soubresaut presque imperceptible lui coupa le souffle : une seconde fois en une fraction de secondes. Helene se tenait proche, très proche de lui. Plus proche de lui que jamais... ou disons, pas spontanément, si on se référait à un évènement isolé quelques semaines auparavant.

Il descendit le regard, pétrifié par le sentiment de nervosité qui s’emparait de lui. Elle venait d’entrelacer ses doigts, les serrant doucement dans sa main. Le velouté de sa peau contre la sienne le fit frissonner, tandis que sa seconde main prenait place le long de son biceps. Son muscle se contracta, inconsciemment, alors que la fraicheur de son corps prenait place contre le sien. Bien sûr, qu’elle était là. Il aurait pu rêver, au vu de la singularité de la situation. Mais même dans son imagination, il n’avait pas une seule fois senti son parfum contre lui comme il s'en imprégnait à cet instant.

Ressaisis-toi, sombre crétin - lui cria sa raison. Il reprit son souffle, doucement, pour masquer le fait qu’il ait été totalement à cours d’oxygène. Oui, elle était là : ses doigts enlacés contre les siens, son bras déposé sur le sien. Son corps, doucement appuyé contre sa propre silhouette.

Il était aussi à mille lieues de se douter que quelques mètres plus loin, la jeune fille maudissait de tout son être celle qui avait osé le toucher. Lui, cet homme qu’elle aimait tant.

Ressaisis-toi, bordel ! lui criait cette petite voix au fond de lui, ((tellement fort qu’on aurait pu l’entendre.))

Il fallait qu’il fasse quelque chose avant qu’elle ne remarque son malaise… qu’elle ne se mette à penser qu’il détestait ce contact, alors même qu’il le chérissait. Allez, un petit effort t’y es presque !
Lucien expira lentement, reprenant le contrôle de ses doigts pour serrer ceux qui l’étreignaient. Il leva sa seconde main, et la déposa avec précaution –qui aurait totalement pu passer pour de la douceur- sur celle de la britannique.

Leurs regards se croisèrent, enfin, et il sentit la chaleur lui monter aux joues. L’homme ferma un instant les yeux en signe d’approbation -et aussi pour garder un peu de contenance. Elle était là, oui, plus proche que jamais. Sans qu’il n’ait eu besoin de dire un mot, elle avait compris. Il le savait.

Les mots qui suivirent lui permirent de continuer à retrouver ses esprits, alors que les connexions se faisaient doucement dans son esprit. Le livre dont il lui avait parlé… Confus, il répondit à la douceur de sa voix par un sourire. Un instant plus tard, il comprit qu’elle faisait allusion à leur précédente discussion. Troublé, il mit enfin un terme au silence entre eux deux, en anglais. « Ah, oui, il est dans l’arrière-boutique. »

Ses jambes auraient préféré rester là encore un instant, mais il se força à se mettre en marche, gardant précieusement sa main dans la sienne et l’entraînant vers l’arrière de la boutique. Son palpitant était devenu incontrôlable, et il se sentit totalement essoufflé après une dizaine de pas. Mais que se passait-il dans son corps, sérieusement ?

L’arrière-boutique était particulièrement en désordre : la livraison du jour l’avait interrompu dans la réorganisation de ses archives et effets personnels. « Hum, tu imagines bien que je risque de mettre un peu de temps à le retrouver… » Dit-il à la fois embarrassé et railleur contre lui-même. Quel âge as-tu, déjà ? Le sermonna sa conscience alors qu’il cherchait –d’une main, toujours- dans une pile de livres sur son bureau. Il venait de le terminer, il ne devait pas se trouver bien loin.

Il embrassa la pièce d’un regard, se retournant vers son amie qui elle, le regardait. Il évita soigneusement de poser ses prunelles dans les siennes, craignant d’y apercevoir une moquerie qui lui ferait perdre le restant de contenance qu’il se donnait… et le vit, posé sur une étagère juste derrière elle et attendant patiemment d’être rangé. The Hobbit de J. R. R. Tolkien. Il eut juste à tendre le bras au-dessus de son épaule pour s’en emparer, réalisant seulement lorsqu’il croisa le regard d’Helene qu’il était littéralement dans son espace vital.

A cet instant seulement, il retira sa main de la sienne. « Désolé… Le voici. » Dit-il après s’être raclé nerveusement la gorge en reculant d’un pas. « Il fait partie de ma collection personnelle, je l’ai annoté. J’espère que ça ne t’embêtera pas. » Il lui tendit l’ouvrage d’une main peu stable –pour ne pas dire tremblante. « C’est une suggestion un peu inhabituelle, mais j’ai été très surpris par cet univers. Tu me donneras ton avis ? »
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Que se passait-il au juste ? Helene n’était pas sûr elle-même de ce qu’elle faisait, de ce qu’elle devait faire. Elle était allée trop loin. Bien plus loin que leur amitié encore toute neuve. Des sentiments encore flous. Elle était sa cliente, elle avait cru plus pendant un instant lorsqu’ils étaient à Londres, mais le départ précipité du libraire avait remis en doute cela. Et maintenant… il la présentait comme une cliente, mais surtout une amie. Il devenait tactile, plus souriant, plus proche. Etait-ce parce qu’ils se trouvaient dans sa ville d’origine ? Etait-ce car les événements l’avait forcé à la présenter à ses proches ? Toutes ses pensées se mêlaient, tandis qu’elle enroulait ses doigts autour des siens. Avait-elle vraiment le droit de faire cela ? Cela entrait en contradiction avec sa propre éducation. Helene était avant-gardiste sur bien des points, pouvait être séductrice, mais tactile, rarement…

Sauf que voir Lucien ainsi bouleversé, déclencha en elle cette envie, ce désir, de vouloir le rassurer, lui donner un peu de sa force et son énergie. Elle pouvait deviner à quel point cette situation était lourde pour lui. La seule façon qu’il avait de se tenir, l’expression de son visage, la tension dans ses muscles, mais surtout ses yeux si triste. Non, elle ne pouvait pas le laisser dans cet état. Son empathie était trop forte pour le laisser ainsi – c’est ainsi qu’elle se justifia – alors que ses doigts s’enroulaient, que son corps venait trouver celui de Lucien.

Ainsi, elle sentait son cœur s’emballer alors que les yeux de Lucien descendait sur leur corps en contact. Le temps sembla se suspendre, Helene cessa même d’entendre les pensées autour d’elle, uniquement concentré sur les yeux bleus – à la pointe marron si singulière – qui l’observait avec une intensité nouvelle. La médecin essaya de rester calme, de conserver un doux sourire sur ses lèvres, leurs coins pourtant prit d’un léger tremblements d’hésitations. Est-ce qu’elle n’était pas aller trop loin ? Est-ce qu’il n’allait pas la repousser ? Sûrement avec une certaine gentillesse, mais fermement.

La voix de Lucien raisonna soudainement très clairement dans son esprit, plus clair que jamais encore. Elle sursauta légèrement, aussi surprise par cette nouvelle information, que par leur contenue. Elle le dérangeait sûrement. Il voulait qu’elle le lâche mais ne savait pas comment lui dire… Helene relâcha ses doigts, s’apprêtant à s’éloigner, ne sachant d’où venait exactement sa déception soudaine. Son mouvement se figea lorsque le libraire lui répondit en serrant ses doigts en retour et leurs yeux se posèrent l’un dans l’autre. Son cœur accéléra encore un peu, ses doigts l’enserrant à nouveau. Elle chercha à reprendre une contenance, cherchant à changer l’état d’esprit dans lequel il était et dans laquelle il la plongeait.

Helene lui sourit, son expression ponctuée d’une timidité inhabituel. Elle entrouvrit les lèvres pour répondre, mais n’en eut pas le temps alors qu’il l’entraîna derrière lui. Un rire, entre l’amusement et la gêne occasionné par ce qu’ils traversaient, dépassa ses lèvres. « Tu n’as jamais vu mon bureau lorsque je fais des recherches… A côté, cela semble rangé ici. » Elle ne disait pas cela pour la rassurer. Helene pouvait avoir tendance à trop s’éparpiller parfois – souvent même.

La médecin essayait de garder contenance, alors qu’elle sentait toujours leurs doigts entrelacés. Lucien fit cependant céder le peu qu’elle réussissait à garder en s’approchant soudainement et sans prévenir d’elle. Elle leva la tête vers lui, ses lèvres entrouvertes. Pendant une fraction de seconde elle eut l’impression que… Quoi exactement ?

Lucien lâcha sa main et recula. A ce moment, elle remarqua qu’elle avait retenu son souffle et prit une inspiration. Elle se reprit en saisissant le livre qu’il lui tendait, parcourant rapidement la couverture et le résumé. « Oh… Merci. Et non, ce n’est pas gênant pour tes notes. Je devrais m’en sortir. » Lui dit-elle en relevant les yeux vers lui et souriant, essayant de paraitre calme. « Eh bien, je te fais confiance pour tes suggestions. Je suis sûr que j’y trouverai quelque chose à aimer. Et… J’ai beau être une scientifique, je n’ai rien contre les histoires fantastiques. » Helene lui sourit, serrant le livre contre sa poitrine. Son sourire faiblit un instant. « Je vais devoir y aller. Est-ce que ça va aller ? » Elle plongea ses yeux dans les siens, tendant sa main libre pour venir frôler celle de Lucien. Elle se figea dans son geste, détournant les yeux, se mordant légèrement la lèvre. « On se revoit rapidement de toute façon n’est-ce pas ? » Cette question… elle se sentit comme une jeune femme qui s’inquiétait de savoir ce que quelqu’un pensait d’elle et de la revoir. Lucien n’était pourtant jamais contre la voir. Pourquoi cette hésitation alors ? Elle releva les yeux et lui sourit.

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Dim 8 Oct - 16:01
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Lucien Moreau (alias Will Scarlett)
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Le temps passé dans l’arrière boutique n’était pas quantifiable. De son propre ressenti, Lucien avait l’impression qu’une fraction de seconde s’était écoulée : pourtant, il n’avait pas manqué de se tourner en ridicule. Coeur battant la chamade, hésitations, envahissement de son espace personnel… Il ne manquait plus que le bégaiement, et le Français était replongé dans sa plus rude adolescence où adresser la parole à un inconnu relevait de l’exploit. Alors une… une Lady au charisme subjuguant comme l’était Helene… Oh non ! Il n’aurait probablement pas osé poser un oeil sur elle. Encore moins imaginer qu’il ait pu lui prendre la main, s’approcher si près…

Et si elle l’avait violemment repoussé ? Elle avait simplement essayé de lui apporter un peu de réconfort... pourquoi fallait-il qu'il passe pour un imbécile impulsif ? Il se sentit terriblement honteux, à mesure que ses joues chauffaient de honte.

Dans l'autre partie de la boutique, Joséphine avait été délaissée : elle détestait ce sentiment. Pour elle, le temps passé lui parait une éternité. Elle n’avait pas du tout envie d’imaginer ce qu’ils y faisaient, mais elle était prête à parier que l’odieuse britannique essayait de charmer l’amour de sa vie. Elle se surprit même à ricaner, amusée. Comment un homme comme Lucien pourrait céder à tant de débauche ?

A quelques mètres dans l’autre pièce, bien que terriblement confus, le grand brun décela un geste de la part de son interlocutrice : subtile, hésitant, mais pourtant bien existant. Elle s’arrêta en chemin, indécise à son tour.

Bon sang, voilà qu’à présent il la mettait mal à l’aise ! « Tu devrais savoir les déchiffrer. » Répondit-il avec une touche d’autodérision sur son écriture griffonnée. Lucien soignait ses écrits lorsqu’ils devaient être relus, évidemment. Dans ce cas précis, il n’avait pas prévu que quelqu’un ait à le relire, mais c’était sa seule copie. Aussi, qui de mieux qu’un médecin -et sa réputation d’écriture en hiéroglyphes- pour le décrypter ?

Le regard du libraire suivit l’ouvrage du regard tandis qu’elle le serrait dans ses bras. Elle ignorait, à cet instant, qu’il lui faisait une faveur en le lui confiant : sa propre mère n’avait jamais le droit de lire ses exemplaires annotés. Il jugeait ses analyses comme trop personnelles, trop intimes. Comme elle venait de le lui indiquer, elle lui faisait confiance. Et pour cette raison, il n’hésita pas une seconde à le lui confier.

Dans le pire des cas, elle l’annoterait à son tour : et il aurait gagné une seconde analyse. Une revue qu’elle lui expliquerait bientôt, à en croire sa dernière question.

Rapidement. Il lui adressa un sourire spontané, se maudissant la seconde suivante d’avoir l’air d’un idiot. La perspective de la revoir très bientôt lui plaisait beaucoup, mais il pouvait au moins essayer de maîtriser sa hâte. « Etait-ce une façon délicate de me faire remarquer qu’il est urgent de faire ma culture de théâtre ? » Demanda-il avec humour, son fidèle bouclier pour paraître imperturbable tandis que sa main tremblante venait à la rencontre du interrompu d’Helene.

Il n’avait jamais oublié le moment qu’il avait manqué en partant précipitamment de Londres. Elle lui en voulait sûrement, par ailleurs. L’envie, pourtant, n’avait jamais manqué au rendez-vous.

« Très bien, Madame. J’attends donc votre invitation de pied ferme. », continua-t-il dans sa langue natale. Il serra ses doigts contre les siens, et son regard s’accrocha au sien. Il n’avait pas une once de confiance en lui, à cet instant, mais leur proximité lui facilita la tâche lorsqu’il vint déposer une bise sur sa tempe. Ce genre de bise qu’il réservait habituellement à Louise pour la saluer, la rassurer, ou encore la consoler. Ce genre de geste qu’il ne montrait à personne. Surtout pas à une cliente.

« …Enfin sous réserve que tu te souviennes de l’adresse de la librairie… parce que l’orage ne t’y aidera pas, cette fois. » Ajouta-t’il avec sarcasme. « Je te raccompagne ? » Son air malicieux reprit le dessus, et il repartit en direction de la boutique, paume contre paume, savourant ces derniers instants de contact chaleureux.
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Helene Magnus alias Robin Hood
J'ai 33 ans et je vis là où me mène mes recherche, partout dans le monde. Dans la vie, je suis Docteure en médecine, tératologie et biologie et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance-malchance, je suis mariée sur le papier, mais je me considère divorcée
Serrant le livre contre son corps, Helene essayait de garder contenance, son cœur battant la chamade, persuadée que ses joues étaient rosies, tandis que Lucien lui souriait, devenant soudain très solaire. Ses yeux dans les siens, elle se sentait perdre pied. Elle rit doucement, penchant légèrement la tête en le regardant. « Je n’oserais jamais sous-entendre cela… mais puisque tu abordes le sujet, ce serait urgent effectivement. » Elle voulut monter sa main pour remettre une mèche de cheveux – geste qu’elle faisait toujours lorsqu’elle était nerveuse – mais un contact sur sa main la figea. Elle baissa les yeux, voyant les doigts de Lucien glisser sur sa peau. Un frisson parcourut son corps. Sa tête se releva, croisant le regard de Lucien, alors qu’il se penchait vers elle. Ses joues s’enflammèrent à ce moment. « Je… ne manquerais pas de vous envoyer cette invitation sous peu. » Souffla-t-elle avec une émotion qu’elle ne s’expliquait pas. Ce qu’il ajouta par la suite lui permit de sortir de cette rêverie dans laquelle il l’avait plongé un instant. Elle leva les yeux au ciel en secouant la tête, ne pouvant s’empêcher de sourire. « J’ai certainement une bien meilleure mémoire que toi très cher… Et j’ai un de tes livres en otage maintenant, tu devrais faire attention à ce que tu dis désormais. » Helene lui fit un petit sourire malicieux, suivant Lucien, serrant ses doigts autour de sa main chaude. Arriver à l’entrée, après avoir récupéré ses affaires, elle posa les yeux sur lui. « A bientôt Lucien. » Dit-elle dans un doux sourire. Elle se mit sur la pointe des pieds, posant ses lèvres sur la joue, son corps frôlant le sien. Elle lui sourit, puis relâcha sa main, sentant encore la chaleur de sa main contre la sienne, alors qu’elle sortait de la librairie, son cœur battant encore la chamade.

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« You were the love of my life »


Les jours s’enchaînèrent avec une cadence folle pour Helene, qui n’eut pas beaucoup le temps de souffler une seconde. Entre ses différentes doubles, voir triple, vies, elle ne savait plus exactement où donner de la tête. Au cabinet, le recueil des plaintes de patients s’intensifiait autour de la situation. Helene prenait le temps de les écouter, de les soutenir, bien plus que leurs maux physiques, elle devenait pour eux une confidente. Les médecins avaient toujours eu ce rôle, mais l’Occupation ne faisait qu’amplifier les choses. Cela ne faisait que rajouter un poids sur ses épaules, que la médecin continuait d’endurer. Pour ces gens qui n’avaient rien demandé, pour ceux qui souffraient et qui seraient pousser dans leur retranchement… A côté de cela, la Résistance et le théâtre… Beaucoup trop à gérer.

Dans tout cela, Helene trouvait un peu de réconfort dans la lecture du livre que lui avait confié Lucien. Elle parcourait le livre avec plaisir, appréciant plus encore les notes prises par le libraire. Elle avait l’impression d’être plus proche de lui durant ces courts moments. Bien trop courts, car elle devait rapidement retourner à sa vie au rythme de folie.

Ce soir, Helene donnait une représentation au théâtre et cette fois-ci, la médecin comptait bien croiser l’éclairagiste, qui échappait bien trop souvent à son attention. Elle était arrivée plus tôt, parcourant les coulisses pour enfin tomber sur le jeune homme. Elle s’approcha discrètement de lui. « Bonsoir Lulu. » Dit-elle en touchant son bras. Helene lui fit un sourire alors qu’il se tournait vers elle. « Tu viendras ce soir au club ? Avec moi ? » Elle lui fit un sourire, quand quelqu’un appela Helene, ou plutôt la fameuse Elena Sand. Elle devait se dépêcher. « Je sais que je ne me mélange pas avec la plèbe, mais les étoiles sont capricieuses et elles n’acceptent pas les refus. » On l’appela à nouveau. Helene sourit au libraire et s’éclipsa, son cœur battant plus vite, ses joues rosies par son audace. Ce n’était pourtant qu’un simple verre entre ami… Elle ne savait même pas s’il allait venir… Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille, essayant de se concentrer.

La pièce se déroula sans encombre, Helene donnant une prestation plus qu’admirable, malgré le stress qu’elle ressentait à l’idée de cette hypothétique suite de soirée avec Lucien. Elle avait toujours eu cette chance de pouvoir se focaliser sur une chose, cela l’avait préservée un peu durant toutes ces années…

La pièce terminée, Helene prit un peu de temps avec Antoine et d’autres pour discuter des détails, demander des améliorations sur son jeu. Attentive à tout cela, elle perdit un peu de temps, avant de se glisser dans sa loge pour se changer et refaire une beauté. Elle observa son reflet dans le miroir, replaçant quelques mèches, trouvant toujours quelque chose à redire. Helene était pourtant comme à son habitude. Une jolie robe violet sombre, une légère touche de maquillage, des cheveux relevés. Comme toujours, comme ce qu’avait déjà pu voir Lucien. C’était bien assez pour le club.

Helene secoua la tête et finit enfin par sortir de la loge. Toutes ces pensées et hésitations étaient ridicules. Lucien était un ami, ils allaient boire un verre, écouter de la musique. Elle ne savait même pas s’il allait venir. Il était sûrement fatigué entre sa journée à la librairie et gérer les lumières sur les structures. Et ce n’était peut-être pas ce qu’il appréciait comme lieu ou comme sortie. Elle ne lui avait pas laissé le choix alors… Elle se mordit la lèvre, imaginant les pires scénarios.

« Helene. » Elle se figea. Cette voix dans son dos… « Tu étais magnifique ce soir. Tu l’es toujours. » Son cœur rata quelques battements. Non. C’était impossible. Ca ne pouvait pas être réel. Ca ne pouvait pas être réel. Des pas se rapprochèrent d’elle. « Helene. » Encore ce nom. Il était proche, trop proche. Elle se retourna. Ses yeux croisèrent l’éclat bleu perçant de cet homme. L’homme de tous ces cauchemars. « Qu’est-ce… qu’est-ce que tu fais là ? Il s’approcha d’elle. Elle recula. Ne t’approche pas. » Il s’arrêta, les yeux posés sur elle. « Je suis content de te voir Helene. » Elle serra les poings, ses ongles s’enfonçant profondément dans sa paume. « Je voulais te parler, après… » « Et moi je n’ai aucune envie de te parler ! Alors disparais ! » S’exclama-t-elle perdant son sang-froid.

La jeune femme pivota, lui tournant le dos. Non. Elle n’avait aucune envie de le voir, de sentir son odeur de tabac qu’elle avait tant aimé, de voir l’éclat de ses yeux et surtout pas d’entendre ses pensées. « Attends Helene ! Il faut que je te parles ! » John traversa la distance qui les séparait et saisit son poignet. Il la tira brutalement pour la forcer à se tourner vers lui. La douleur qu’il déclencha dans son poignet fut plus brutale et douloureuse, s’enfonça comme des aiguilles jusque dans son esprit. « Tu ne peux pas partir. Les choses ont changé. J’ai changé. Ecoutes-moi ! Ou lis mes pensées. » La colère fit un bond en elle alors qu’il la tenait toujours. Son regard tremblait de colère. « Comment oses-tu ?! Tu crois que j’ai la moindre envie de t’écouter ?! La moindre envie de te voir ?! Et encore plus de… de… » Elle pouvait déjà l’entendre et faisais tout pour se bloquer, pour ne pas entrer dans sa tête. Sa colère l’aidait. Elle voulait ignorer ce qu’il était en train de vivre. Tout ce qu’elle voyait c’était la mâchoire qui se tendait, les yeux qui se teintaient de cette colère, de la douleur de son poignet. Il n’avait pas changé.

« Je n’ai aucune envie de te parler, aucune envie de te voir et d’entendre quoique ce soit de ta part. Elle fit un pas vers lui, plantant ses yeux dans les siens. Je n’ai plus rien à faire avec toi. Alors disparais de ma vue. » Elle ne lui avait jamais parlé ainsi, jamais lancé ce regard aussi colérique. Tout ça c’était trop. Toutes ses émotions contenues depuis toutes ces années. Elle ne pouvait pas le revoir. Pas après toutes ces souffrances. Pas après tout ce qu’ils avaient vécu. C’était trop.

La main de John se relâcha légèrement. Helene tira brutalement sur son poignet pour se libérer. Elle tourna les talons sans lui laisser le temps de répliquer. Elle ne devait pas lui laisser le temps de répliquer. Si elle le laissait faire… « Helene ! » Elle accéléra, se mettant presque à courir. Il ne la poursuivit pas. Elle devait partir, loin de lui, le plus vite possible, fuir tous les souvenirs qu’il avait fait remonter, qui balayait la colère tel un raz-de-marée. Les disputent, la violence, son alcoolisme, la peur de lui, la peur pour lui, l’inquiétude face à ses blessures, l’inquiétude qu’il ne revienne pas. La joie aussi. Les rires, les moments de tendresse, sa façon de la regarder, son odeur, son contact.

Non. Elle ne pouvait pas penser à tout ça. Elle ne voulait pas. C’était une partie de sa vie à laquelle elle ne voulait plus penser. Elle voulait oublier tout ça. Que John n’ait jamais fait parti de sa vie. Helene ralentit, inconsciente de son environnement, marchant sans but. Elle voulait… Elle voulait juste échapper à son regard, à l’expression qu’elle avait vu sur son visage, aux pensées qu’elle avait saisi malgré elle.

Je veux que ça s’arrête !
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