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LE TEMPS D'UN RP

A Court of Night Sky and Bright Sun

Texas-Flood
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Texas-Flood
Lun 17 Jan - 19:56
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Riel

J'ai 549 ans et je vis en Illyrie, dans les montagnes de la Cour de la Nuit. Dans la vie, je suis un Prince mais surtout un combattant et je m'en sors comme je peux, tel que le demande ma condition. Sinon, je suis un shadowsinger et on a tenté de me lancer une malédiction lorsque j'étais jeune. Actuellement, je dois supporter mon nouveau garde du corps, Miran, récupéré des suites d'une dette.



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Riel parle en #6699ff



Richard Madden :copyright: Frenchandfurious

Il a noté le changement chez Miran à la seconde où la bienséance a fait son apparition. Mais Riel sourit sincèrement pour la première fois depuis… Longtemps. Il était même rare qu’il se laisse ainsi aller avec Elios et Darval. Mais ça, son nouveau garde du corps n’avait aucun moyen de le savoir, quand bien même il n’était pas difficile de deviner que Riel n’était pas du genre foncièrement sociable à première vue. Le choc qu’il lit sur les traits du Fae à cet instant ne le surprend pas plus que ça. Il a pleinement conscience, à en juger par l’attitude de Miran depuis la veille, que la bienséance à la Cour du Jour était quelque chose d’irrémédiablement important. D’aussi loin que ses souvenirs remontent, l’Illyrien ne se souvenait pas qu’ils étaient aussi guindés. A moins qu’il ne s’agisse que de cela : de vieux souvenirs. Miran n’était probablement même pas encore né, quoi qu’il ne pouvait être certain de son âge. Il ne s’engagerait donc pas sur ce terrain. Riel continue plutôt sur sa lancée, ravi de leur échange et de l’avoir vu montrer son vrai visage. En partie ou en totalité, seul Miran le savait. Il le regarde rosir sans le quitter des yeux ni en paraître perturbé, mais ça ne le fait sourire en coin que de plus belle à mesure qu’il lui décrit ce qu’il attend de lui. Profitant de la surprise, Riel inverse les positions et tient son bras entre ses phalanges, sans serrer. Encore essoufflé de leur bataille, il prolonge ses explications avec sérieux sans se départir de son sourire qui, à défaut de se refléter sur ses lèvres, brille littéralement dans ses yeux. Trop concentré pour noter l’angoisse réelle de Miran, il n’y fait pas attention, ou s’il l’a vu, ne l’interprète pas en faisant le rapprochement à ce qu’il y a pu se passer à la Cour du Jour.  

A présent éloigné du plus jeune, Riel entreprend de chasser à nouveau la sueur de son visage. Il passe ensuite le linge sur le haut de ses ailes et les détend avant de reprendre une position normale. Sa cuirasse, même en version légère se faisait véritable étuve pour lui. Il est en train de tirer légèrement sur le col lorsque Miran prend la parole dans son dos. Il se tourne vers lui et esquisse un sourire. « Bien. » qu’il rétorque quand son cadet lui dit qu’il va essayer. Il n’en attend pas moins, ni plus dans l’immédiat, mais il espère que leur petite séance aura suffi à lui faire comprendre la base de leurs manières. Elles sont cependant loin d’être aussi roses. Miran se serait retrouvé dans un autre palais, sous les ordres d’un autre, il aurait été bien moins loti. Un éclair sombre passe fugacement dans ses prunelles lorsqu’il y songe, rapidement chassé par l’interrogation du Fae. Est-ce que je peux en conclure que vous n’êtes pas déçu par ce que vous avez vu ? Riel relève ses yeux bleus sur lui, croisant l’ambre de son regard sans ciller, silencieux. Il les baisse temporairement, ensuite les remonte, jusqu’à se poser sur une des boucles sombres reposant contre son front. Puis il croise à nouveau son regard, posant le linge contre sa nuque. « Aurais-je dû être déçu ? ». Il hausse lentement un sourcil et se dirige vers la porte fenêtre.  Il demeure évasif pour le moment, même si sa réponse est pour lui sans équivoque, qu’elle soit sous forme de question ou énoncée autrement. Le résultat est le même. Il ne l’avait nullement sous-estimé. Bien sûr, au premier regard, Illyrien se faisant il s’était malgré tout interrogé, mais passé la toute première impression il n’en avait alors pas douté une seule seconde. Qui plus est, les souvenirs de l’art martial du jour étaient remontés à la surface, telle une braise jusqu’ici en veille et prête à renaître. Vous avez arrêté votre conseiller, hier... Aviez-vous peur que je ne fasse pas preuve d’assez de puissance pour me défendre ? La question semble légitime, si bien que Riel s’arrête pour croiser son sourire insolent, presque aux abords de la baie vitrée menant à l’intérieur. Il mourrait de chaud avec sa tenue. Au bout de quelques secondes de silence toujours aussi énigmatique, il hoche la tête et répond avec tout son sérieux. « Ce n’est pas pour toi que je m’inquiétais. ». Vérité. Il reporte un instant son attention sur la porte et la vue de ses quartiers. « Si je l’ai arrêté, c’est parce qu’il n’aurait pas cessé de se plaindre et geindre du fait d’avoir été battu à plates coutures. Je n’avais pas la foi de supporter ça… ». Il lui jette un coup d’œil en biais, un large sourire au coin des lèvres, révélant ses dents au passage. « J’ai voulu épargner son égo. Pour l’instant. ». Puis il pousse la porte.

Après quelques pas à l’intérieur, il observe Miran refermer derrière lui. « Est-ce que ça répond à toutes tes questions quant aux capacités que tu m’as démontrées ? ». Ou était-il encore dans le flou ? Riel espérait que cela suffirait, car bien qu’il ait été volontairement joueur sur les mots, il voulait que le brun en comprenne pleinement le sens. « Je crois que l’heure du petit déjeuner a sonné, tu risques de ne pas apprécier cette journée… Elle va être longue en représentation. Tu devineras vite combien je les déteste, moi aussi. Pour l’heure, mangeons, je dois t’en dire plus sur ce que j’attends de toi. Je te l’ai promis après tout. » qu’il annonce en se dirigeant dans un coin de la pièce, pour se changer derrière un paravent. D’ordinaire il ne l’utilise pas, mais se fondre dans ses ombres dès le deuxième jour n’était pas vraiment… Ce qu’il voulait montrer d’emblée.      






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Miran Lightbearer
J'ai 403 ans et je vis au château de Riel, à la Cour de la Nuit. Dans la vie, je suis soldat, garde du corps du Prince de la Cour du Jour et accessoirement Prince bâtard de la Cour du Jour. Actuellement, je suis plutôt Dame de Compagnie de Riel et ce n’est vraiment pas un job facile parce qu’il est tout le temps de mauvaise humeur. Je dispose du pouvoir de guérison, amoindri par ma bâtardise et d’une agilité au combat à toute épreuve.

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Le regard que Riel lui accorde avant de lui demander s’il aurait dû être déçu le met mal à l’aise mais il n’en tient pas compte, pas pour le moment. Après tout, ça ne devait pas dire grand-chose et que le Prince de ce domaine avait, de toute façon, l’air bien trop austère pour pouvoir signifier autre chose que son appréciation de ses capacités physiques. Il remue la tête, termine de s’essuyer pour revêtir sa tunique grise, replaçant ses boucles sombres d’un geste nonchalant de la main. Finalement, il ose enfin poser la question qui lui brûle les lèvres depuis hier soir… Riel l’a-t-il vraiment sous-estimé au point d’interdire à Elios de le toucher ? S’imaginait-il que le barbare Illyrien allait le briser ? « Ce n’est pas pour toi que je m’inquiétais. » Oh ? Ses prunelles s’écarquillent sous la surprise. Vraiment ? « Si je l’ai arrêté, c’est parce qu’il n’aurait pas cessé de se plaindre et geindre du fait d’avoir été battu à plates coutures. Je n’avais pas la foi de supporter ça… » Les joues du plus jeune rosissent quelque peu. Il ne serait pas allé jusqu’à dire « à plates coutures » mais, de toute évidence, un adverse qu’on ne considère pas avec assez de sérieux est en mesure de vous jouer de vilains tours. Elios l’aurait certainement appris à ses dépens, si Riel avait laissé faire. « J’ai voulu épargner son égo. Pour l’instant. » Le Fae du Jour ne peut retenir un léger rire, presque cristallin, comme ils quittent la terrasse. Etrangement, le comportement de Riel lui met un peu de baume au cœur, après sa nuit difficile et il se détend considérablement. Peut-être, qu’après tout, ce ne serait pas si désagréable que cela, de passer quelques temps ici… « Est-ce que ça répond à toutes tes questions quant aux capacités que tu m’as démontrées ? » Il acquiesce poliment, en silence, trottinant presque derrière lui. Ils ont beau faire la même taille, Riel a de plus longues enjambées, sans doute parce qu’il connait cet endroit comme sa poche et qu’il sait exactement où il veut aller. « Je crois que l’heure du petit déjeuner a sonné, tu risques de ne pas apprécier cette journée… Elle va être longue en représentation. Tu devineras vite combien je les déteste, moi aussi. Pour l’heure, mangeons, je dois t’en dire plus sur ce que j’attends de toi. Je te l’ai promis après tout. » En le voyant se diriger derrière un paravent pour se changer, il s’arrête net, conscient de ressembler à un petit chiot en manque de repères, rougissant plus encore avant de détourner le regard pour lui laisser le temps de se dévêtir.

Quand Riel émerge enfin de derrière ses ombres, de nouveau vêtu en Seigneur et non plus en guerrier, il s’incline légèrement, pour témoigner son respect avant de lui dédier un sourire plus sincère. Il avait bien compris ce qu’on lui avait demandé mais, malgré ça, il ne cesserait jamais de traiter Riel selon son rang. Ainsi allait la hiérarchie de leur monde, ainsi la lui avait-on inculquée. Il le suit donc, les mains derrière le dos, dans les méandres des couloirs. S’il commence un peu à se repérer, tout ça est encore un peu confus, mais il ne peut se retenir d’admirer chaque architecture un peu insolite, chaque porte ouvragée différemment, chaque personne qui lui dédie un regard un peu trop appuyé ou l’ébauche d’un sourire. Arrivés dans la grande salle, celle dans laquelle ils avaient diné la veille, le regard du garde parcourt les lieux, par habitude. Ses prunelles ambrées tombent presque aussitôt sur Elios et Darval. Si le second ne lui accorde que peu d’intérêt, le regard presque meurtrier que le premier lui dédie ne manque pas de le faire sourire, narquois. Comme la veille, ses iris se plongent dans les siens, ouvertement provocateurs bien que silencieux, avant de se reporter sur le Prince. « Riel. » S’il a prononcé le prénom, aux sonorités étranges dans sa bouche, c’est moins pour obéir à l’Illyrien que pour emmerder Elios. Il lui semble d’ailleurs l’entendre hoqueter de surprise derrière son dos et son sourire se fait plus large encore comme il tend au Prince le premier fruit un peu charnu qu’il parvient à attraper. « Nous n’avons pas fini notre conversation. Maintenant que nous sommes habillés, il serait de bon ton de me dire ce que vous attendez exactement de moi. » Est-ce Elios qui fulmine, grondant, derrière lui ? Sans doute et c’est parfait ainsi…






Texas-Flood
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Texas-Flood
Mer 2 Fév - 20:19
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Riel

J'ai 549 ans et je vis en Illyrie, dans les montagnes de la Cour de la Nuit. Dans la vie, je suis un Prince mais surtout un combattant et je m'en sors comme je peux, tel que le demande ma condition. Sinon, je suis un shadowsinger et on a tenté de me lancer une malédiction lorsque j'étais jeune. Actuellement, je dois supporter mon nouveau garde du corps, Miran, récupéré des suites d'une dette.



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Riel parle en #6699ff



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La surprise qu’il lit sur les traits de Miran ne l’étonne pas vraiment. Riel n’était pas idiot au point de ne pas savoir ce que les autres Cours pensaient de celle de la Nuit, et d’autant plus ce qu’elles pensaient de l’Illyrie elle-même. Des barbares et des brutes idiotes, voilà sûrement ce qui se dessinait dans les esprits des autres Faes. Il ne fallait pas oublier de mentionner l’égo probablement surdimensionné des Illyriens quant à leurs capacités barbaresques, si bien qu’imaginer qu’un Fae comme Miran puisse mettre à terre Elios aurait été une ineptie. A d’autres. Ces rumeurs sur leurs comptes qui allaient bon train ailleurs n’étaient nullement la réalité ici – enfin uniquement à demi et pour certains Faes. Voilà pourquoi Riel n’était pas surpris de l’étonnement du Fae de la Cour du Jour face à sa réponse. Elle était inattendue, peut-être même inespérée. Mais Miran le découvrirait bien assez tôt – si ce n’était pas déjà fait, que ce qu’il pensait de l’Illyrie était somme toute tronqué.

Du coin de l’œil, il observe les joues du plus jeune rougir légèrement mais ne fait aucun commentaire, se contentant de poursuivre ses explications et son raisonnement jusqu’à parvenir à le faire rire. Sourire rendu sans qu’il ne s’en aperçoive vraiment, il passe la porte menant à l’intérieur, suivi de près par son garde du corps. Probablement même un peu trop près alors qu’il lui jette un nouveau coup d’œil, disparaissant derrière le paravent. Après s’être assuré que Miran avait disparu de l’autre côté, il délaisse sa précédente tenue pour une bien plus formelle. La cuirasse ne serait pas de rigueur aujourd’hui et il en soupirait d’avance, ne sachant que trop bien que ça l’empêcherait de disparaître dans les airs à la première occasion. Une fois prêt, c’est dans un ensemble noir qu’il ressort, n’ayant pour ainsi dire aucune couleur dans sa garde-robe si ce n’est peut-être une chemise blanche prenant la poussière. Lorsque ses prunelles se posent sur Miran, celui-ci s’incline et il n’a pas le courage de lui dire de laisser tomber ce genre de choses alors il s’en tient à esquisser un léger sourire en coin. Il n’oserait pas lui dire combien il avait l’impression de se sentir nu dès qu’il portait l’une de ces chemises. Non pas qu’il craigne pour sa vie d’une quelconque manière, il était juste habitué au poids de sa cuirasse régulière sur ses épaules et contre sa peau. Prenant la direction de la sortie, Miran dans son dos, Riel se demande s’il n’aurait pas dû prendre son petit-déjeuner dans ses quartiers. D’ordinaire c’est ce qu’il fait le plus souvent, rares sont les fois où il rejoint la salle du dîner, mais ce matin il a décidé de faire un effort. Ne serait-ce que pour montrer à Elios qu’il n’était pas mort assassiné dans son sommeil et qu’il n’avait donc aucune raison de prendre Miran en grippe. Qui plus est, cela permettait au Fae du Jour de repérer encore un peu plus les lieux et de mieux s’y diriger. Sur le chemin, Riel répond aux brèves salutations mais ne s’éternise pas. Son programme était serré et il avait pris un peu de retard en s’adonnant à ce petit duel avec Miran.

Arrivés, il passe à côté de la table la plus au fond et centrée, là où sont assis Elios et Darval qu’il salue rapidement et se dirige vers le buffet posté non loin. Il toise fruits, pâtisseries et œufs lorsque Miran le rejoint et l’appelle par son nom sans problèmes. Bien, il préférait nettement ça, bien qu’il note le hoquet de surprise d’Elios dans leurs dos. Se tournant vers le Fae, il croise son regard puis son sourire avant de voir l’orange parfaite qu’il lui tend de sa main. Haussant légèrement les sourcils de surprise face au geste et aux mots qui s’échappent de sa bouche, Riel attrape lentement le fruit en question et le remercie. Derrière eux, il entend Darval qui échappe un ricanement supposé discret tandis qu’Elios se renfrogne comme un goujat. Riel sent le bout de ses oreilles chauffer mais fait comme s’il ne sentait absolument rien, parfaitement conscient des mots choisis et employés par Miran. « Je te l’ai en effet promis… » qu’il lâche, attrapant une assiette pour y déposer son orange, un peu d’œufs brouillés et deux pâtisseries – il a toujours eu une préférence pour le sucre, non pas qu’il crache sur les protéines mais… Riel aimait les fruits et les pâtisseries. « Et qu’est-ce qui a nécessité de devoir se rhabiller ? ». L’Illyrien se fige alors qu’il s’apprêtait à venir s’asseoir, ayant sommé Miran de prendre ce qu’il désirait au niveau du buffet. Elios les observait d’un air qui se voulait normalement détendu et narquois mais il était en réalité tendu comme la corde d’un arc. Prête à se rompre. « Strictement rien qui te concerne Elios. » renchérit Riel. « Et puisque je dois parler affaires avec mon garde du corps personnel, toi et Darval allez emmener votre curiosité ailleurs le temps de mon petit-déjeuner. Comme vous le savez nous avons un programme chargé aujourd’hui et je suis déjà en retard. ». C’est d’une voix traînante qu’il les congédie alors que Darval lance un regard de désapprobation à l’attention d’Elios. Ce dernier se contente quant à lui de pincer les lèvres, grogner, et de se lever à contrecœur en filant avec sa pomme. « On se retrouve dans la salle des décisions, Monseigneur. ». Darval prend des gants par mesure de sûreté mais il n’y en a pas besoin. Cependant, Riel ne le détrompe pas et garde le silence en attendant que Miran ne vienne prendre place à ses côtés.    

Orange entre ses doigts, il commence à l’éplucher soigneusement, l’odeur caractéristique se répandant progressivement dans l’air. Il n’a pas l’air plus contrarié que ça, du moins pas vis-à-vis de Miran. Il ne commenterait toutefois pas ce qui venait de se passer car en vérité. « Je crois que tu as déjà compris une bonne partie de ce que j’attends de toi. Tu en as fait la démonstration il y a quelques secondes. Veille juste à ce que cela reste dans la sphère privée jusqu’à Elios et Darval inclus. Pas plus. ». Glissant un quartier d’orange entre ses lèvres, il s’autorise un sourire. Ce n’était pas un reproche, juste un conseil supplémentaire. « Comme tu as pu le constater, je ne suis pas souvent en danger de mort étant donné que nous sommes perdus dans les montagnes. Cela réduit le champ des possibles pour mes potentiels détracteurs. Cela dit… J’en ai. » qu’il continue d’énoncer. « De fait… Il se peut que j’en vienne dans le futur à te demander également conseil sur certaines choses, majoritairement sur des plans stratégiques. Je ne te demanderai pas de faire de politique, le Chaudron sait combien cela peut être… Fatiguant. ». Il n’y avait plus qu’eux dans la salle, mais Riel scrutait tout de même la pièce dans son ensemble par réflexe. « Et puis il y a… ». Le regard perdu sur l’immense porte au loin, il glisse un nouveau quartier entre ses lèvres, pensif. Non, cette chose-là viendrait suffisamment tôt. Il reporte son attention sur Miran qui devait probablement le fixer, et il reprend. Détourne son but initial. « Outre ce que tu pourrais penser comme des tâches de majordome. Je pourrais être amené à te demander de passer des messages à Callice, ou même t’envoyer quérir certaines choses. Disons que je prends rarement mes repas ici, par exemple. ». Conscient de s’empêtrer dans un discours étrange, il secoue la tête. « Ce que j’essaie de dire, Miran. C’est qu’au-delà d’un garde du corps, tu es celui le plus proche de moi, et je ne souhaite pas de fioritures. Ce que je veux c’est un lien de confiance. Toutefois, sache que je ne te demanderai jamais de faire quelque chose qui irait à l’encontre de tes principes. ». Sous-entendu, il n’irait pas lui demander de faire une chose horrible à quelqu’un, ni ne l’enverrait faire ses sales besognes à sa place s’il devait y en avoir. « J’ignore ce que Zeian a pu te dire à mon sujet, et s’il t’a même donné la moindre information, mais je ne suis en l’aucun cas l’un de ces Grands Seigneurs qui martyrise toute vie sur terre. Certains en Illyrie doivent pourtant continuer à croire à ce mensonge. ». Il ignore pourquoi il s’est pris à préciser une chose pareille, ni même pourquoi ça lui tient à cœur. Peut-être parce qu’il a peur au fond, d’être jugé. La malédiction n’est connue que de peu de personne, Zeian lui-même ne sait pas de quoi il retourne. Il a bien réussi à avoir des échos mais il n’a aucun détail en sa possession, et Riel espérait qu’il en resterait ainsi…        

***

Le soleil est déjà presque couché lorsqu’ils ressortent de la salle des décisions où ils y ont pour ainsi dire passer la journée. Crispé et les traits tirés, Riel n’arrête pas de remuer ses ailes restées trop longtemps repliées contre lui avec force. Il mourrait d’envie de les détendre de tout leur long, ou de prendre un bain de brise quasi nocturne mais il savait ne pas être en état. Pour peu, son séant en serait presque lui aussi complètement endolori. « Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de demandes, Ri, je suis navré. ». En entendant Darval dans son dos, Riel lâche un soupir résolu. « Crois-moi Darval, tu ne pouvais pas deviner. La seule chose qui m’étonne est l’absence cruelle de message de mon cher Père. ». Le ton était clairement à l’ironie alors qu’ils passaient devant le couloir menant à l’aile qu’il avait interdite à Miran et à toute sa suite. Bien qu’il sentit une certaine forme d’attraction au creux de ses os, il n’y jeta même pas un regard. « Il ne rate jamais une occasion de demander quelque chose, et en règle générale il le fait souvent au moment de la nouvelle lune. Une chance pour nous, j’imagine… ». Darval acquiesce et les quitte un peu plus tard, au détour d’un couloir. Elios, lui, les suit toujours. Non sans jeter des coups d’œil analystes à Miran. Il voulait s’assurer que le plus jeune ne s’écroulerait pas à force d’avoir dû rester immobile des heures durant. « Je serai dans mes quartiers si besoin. Bonne nuit, Ri. », qu’il lâche en observant longuement Riel. Celui-ci lui rend aussitôt la pareille et il finit par se retrouver seul avec Miran losqu’ils arrivent dans leur partie du palais. Arrêté devant sa porte, l’Illyrien se tourne vers le Fae. « Profite de ta soirée Miran, tu en as fait assez pour aujourd’hui. Demande à Callice de t’apporter ce que tu souhaites à manger. De mon côté je ne compte pas bouger de mes quartiers, la journée a été… Eprouvante. ». En diplomatie, en politique et autres sujets divers et variés qui lui donnaient mal au crâne. « On se retrouve demain. ».  

***

La nuit est déjà bien avancée et le silence de rigueur quand ce dernier vient à en être troublé. En un éclair, Elios est déjà debout et se met à courir comme un dératé. Chaque seconde compte dans ces cas-là. Riel veut s’assurer que cela continue à passer inaperçu, et au vu des sons qui résonnaient jusqu’à ses oreilles, le conseiller savait qu’il s’agissait de l’une de ces très mauvaises nuits. C'est comme un boulet de canon qu'il pousse la porte des quartiers de Miran, la faisant claquer au vol. Il n’a pas pris le temps d’enfiler un haut. « Lève-toi et suis-moi, vite ! ». Pas de place au doute quant à l’urgence de la situation et l’air grave qui se dessine sur les traits du plus bourru des deux. Ses mots étaient sortis tous seuls, peu importe que le Fae de la Cour du Jour soit déjà hors de son lit, prêt à intervenir ou encore à moitié endormi. Sortant déjà de la pièce pour se rendre à la porte de Riel, il tend un flacon à Miran. « Quand je te le dirai, fais-lui avaler ça. ». Et il marmonne, passant une main sur son visage. La vérité c’est qu’Elios était inquiet et n’en menait pas large. Il n’avait pas entendu ces hurlements-là depuis ce qui lui semblait être une éternité. Ils étaient rares, mais pas impossibles. « Rien de ce que tu vas voir maintenant ne doit sortir d’ici. Rien. ». Avertissement donné, il pousse la porte, fait rentrer Miran et la referme aussitôt derrière eux. Au moins, se dit Elios, il allait pouvoir voir de quel bois était fait le nouveau garde du corps.

A l’intérieur, les murs sont aussi noirs que le charbon, comme si une fine pellicule d’obscurité mouvante les recouvraient tous et en retiraient la moindre parcelle de lumière. L’atmosphère est lourde, chargée de magie mais ce n’est pas ce qui donne le plus la chaire de poule, c’est plutôt la forme qui se contorsionne avec force sur le matelas. Il est le seul point de lumière qui perce dans les ténèbres environnantes. Par moments, car c’est comme regardé une lumière clignotante et vacillante. Elle n’est pas puissante, pour ainsi dire étrange, presque étouffée. Comme coincée sous des draps. Il faut se rapprocher pour se rendre compte que ce ne sont pas les draps qui camoufle ce point de lumière, mais bel et bien la peau de Riel, comme si quelque chose essayait d’illuminer sa cage thoracique de l’intérieur. « Fais attention à ses ailes ! » qu’hurle Elios à l’attention du plus jeune. Dans ses mouvements incontrôlés, l’Illyrien ne cesse de se tordre, ses ailes manquant d’en faire autant à cause des assauts qui le prennent. Un hurlement rauque s’échappe à intervalles réguliers mais ses yeux restent scellés dans une réelle grimace de douleur tandis qu’on dirait qu’il brûle littéralement de l’intérieur. « Je vais l’immobiliser, prépare-toi ! ». Elios passe d’un côté du lit, évite de se prendre quelques coups à la volée et tente de contraindre Riel au mieux. Une fois ou deux, ses ombres le repoussent violemment, lui faisant perdre pied. Mais à chaque fois, Elios recommence. Jusqu’à ce que deux billes blanches et luisantes se posent sur lui. « Laisse-moi ! » que Riel hurle d’un grognement à l’attention de l’autre Illyrien. Cela ne décourage nullement le soldat qui se jette à nouveau sur lui avec plus de force. Il parvient enfin à trouver la bonne prise qui laisse champ libre à Miran, Riel tremblant et continuant de serrer les dents sous lui. « Maintenant Miran !! ». Aux murs, les ombres sont toujours là mais ne menacent plus personne. « Je ne tiendrai pas longtemps comme ça, grouille-toi par le Chaudron ! ». Elios s’impatiente, mais dès que Miran est parvenu à vider le flacon entre les lèvres de Riel, il lui hurle de reculer et l’imite quelques secondes plus tard.

Essoufflé, il observe le Prince se contorsionner encore pendant quelques instants, jusqu’à ce que les hurlements ne s’apaisent. Progressivement, la luminosité et les fins rayons de lune reviennent éclairer la grande pièce, à mesure que les ombres disparaissent. La lumière qui émanait de Riel reflue elle aussi petit à petit, mais ses prunelles grandes ouvertes sont toujours d’un argenté éclatant. Il les voit sans les voir en réalité. Dans un grognement plaintif, il bouge une dernière fois, suffisamment pour se mettre de profil - presque en position fœtale, et ses yeux qui recouvrent lentement leur couleur normale se ferment. « Bienvenue en Illyrie. Je suppose que ton Grand Seigneur ne t’a pas informé de ce détail ? » qu’il finit par lâcher à l’attention de Miran, le souffle encore erratique mais les traits plus pâles que d’habitude. « Servir Riel pour toi, c’est… Aussi ça. ». Il pince les lèvres en se rapprochant du lit et constate en silence qu’une nouvelle mèche brune a blanchi. Puis, les traits tirés, il prend la direction de la porte. « Il ne se réveillera pas avant demain matin, tu n’es… Pas obligé de le veiller. ». Il se retourne juste avant de franchir le seuil. « Je lui laisse le soin de t’expliquer ce à quoi tu as assisté à son réveil. Rassure-toi cependant. Elles sont très rarement comme ça. C’était… Ce qu’on appelle une mauvaise nuit. ». Sans un mot de plus, il quitte les lieux, laissant probablement là Miran et ses questions. Et s’il partait ? Et bien au moins Riel saurait à quoi s’en tenir…    






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J'ai 403 ans et je vis au château de Riel, à la Cour de la Nuit. Dans la vie, je suis soldat, garde du corps du Prince de la Cour du Jour et accessoirement Prince bâtard de la Cour du Jour. Actuellement, je suis plutôt Dame de Compagnie de Riel et ce n’est vraiment pas un job facile parce qu’il est tout le temps de mauvaise humeur. Je dispose du pouvoir de guérison, amoindri par ma bâtardise et d’une agilité au combat à toute épreuve.

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L’agacement à peine contenu d’Elios est un régal pour le jeune Fae du jour, une douce musique à ses oreilles qui le ferait ronronner, s’il ne savait pas mieux se tenir. « Et qu’est-ce qui a nécessité de devoir se rhabiller ? » Miran réprime un léger sourire en coin, tournant le dos à Elios comme si rien de cela ne le concernait quand il était, pourtant, celui qui avait jeté un pavé dans la mare. Ses doigts agrippent la nourriture pour la mettre dans son assiette tandis que Riel congédie ses deux gardes et amis, à la grande surprise du plus jeune. Etrange, décidément. Dans sa coupe à lui, seulement des fruits d’été qui lui rappellent le sucre et le soleil de sa cour d’origine. Dans un mouvement gracieux et à peine étudié, il vient s’asseoir aux côtés du prince, picorant mollement dans son assiette, en silence. L’espace d’un instant, il se demande si Riel est contrarié de son comportement mais le Prince le rassure bien vite… Il écoute chacune de ses paroles avec attention et aucune ne lui parait aberrantes ou déplacées et il apprécie ses considérations. Riel ne lui avait guère fait bonne impression, au début, mais il fallait reconnaitre que les Illyriens avaient mauvaise réputation, dans son entourage, et il était étonnamment surpris de voir que l’un de leur Prince n’était, en soi, pas si différent de lui. « Ce que j’essaie de dire, Miran. C’est qu’au-delà d’un garde du corps, tu es celui le plus proche de moi, et je ne souhaite pas de fioritures. Ce que je veux c’est un lien de confiance. Toutefois, sache que je ne te demanderai jamais de faire quelque chose qui irait à l’encontre de tes principes. » S’il se tend légèrement à cette idée, c’est quasiment imperceptible. Ses principes, s’il en avait eu un jour, s’étaient effacés depuis longtemps devant la volonté de Zeian et imaginer qu’un souverain puisse les prendre en considération le laisse un instant interdit, sa main se figeant sur le trajet jusqu’à sa bouche. « J’ignore ce que Zeian a pu te dire à mon sujet, et s’il t’a même donné la moindre information, mais je ne suis en l’aucun cas l’un de ces Grands Seigneurs qui martyrise toute vie sur terre. Certains en Illyrie doivent pourtant continuer à croire à ce mensonge. » Il finit enfin par avaler ce qu’il tenait encore à la main, pensif. Ses prunelles coulent un regard en coin en direction de Riel. Différent, en effet. « A vrai dire, il ne m’a pas dit grand-chose, à part de vous obéir en tout sauf en cas d’ordre qui serait conflit avec ma loyauté à la Cour du Jour... » Il esquisse un léger sourire, détournant le regard. « Mais je suis heureux de voir que vous ne ressembliez pas aux Illyriens qu’on m’a décrit… »

***

Ses prunelles avaient fixé le vide pendant des heures, immobile, en retrait du trône sur lequel siégeait Riel en rendant ses décisions et en écoutant les doléances de ses sujets. Dissimulé dans l’ombre, Miran n’avait pas bougé d’un pouce à mesure que s’étaient allongées les demandes et les plaidoyers. Il avait l’habitude de ces moments d’inaction, ils faisaient partie de la vie de cour pour un garde et il avait passé bien plus de temps qu’il ne pouvait le dire à fixer la nuque de Machaon en silence… Quand ils ressortent tous de la salle, pourtant, il est celui qui parait le plus frais et dispos, malgré la longueur des entrevues. Riel et les siens échangent quelques paroles, Miran reste en retrait ; il n’entend pas se mêler de leurs politiques. Tout ce qu’il a à faire, lui, c’est de garder Riel en vie et de payer ainsi la dette de son Seigneur. Après cela, il pourrait rentrer chez lui et devenir un héritier légitime, comme Zeian le lui avait promis. Il n’avait pas spécialement envie d’être Prince mais il avait toutefois envie d’une famille. D’un frère, d’un père, qu’il pourrait appeler ainsi, se sentir faire partie de quelque chose. Perdu dans ses pensées, c’est à peine s’il remarque que Darval et Elios ont chacun regagné leurs appartements. Ses prunelles croisent celles de Riel tandis qu’il le congédie. « Profite de ta soirée Miran, tu en as fait assez pour aujourd’hui. Demande à Callice de t’apporter ce que tu souhaites à manger. De mon côté je ne compte pas bouger de mes quartiers, la journée a été… Eprouvante. On se retrouve demain. » D’une légère inclination du buste, il le salue. «Bonne nuit, mon Prince… »

***

Après avoir reçu un repas chaud par Callice, à laquelle il avait offert son plus beau sourire en guise de remerciement, Miran s’était débarbouillé et séché avant de se glisser entre les draps douillets. Bien sûr, il n’omettait jamais de glisser la dague, qu’il portait habituellement toujours accrochée sur son avant-bras, sous son oreiller, comme chaque soir. Si le Fae n’avait pas particulièrement d’ennemis qui lui en voulaient personnellement, il avait vu suffisamment de choses pour ne pas s’endormir sans prévoir un minimum de protection. A travers la fenêtre immense, la lune éclaire la chambre d’une lueur douce et il finit par s’endormir, épuisé. Pourtant, à la seconde où il entend Riel geindre, ses prunelles s’ouvrent en grand, les doigts sur la lame, bondissant hors de son lit comme un diable hors de sa boîte. Il n’a pas vraiment le temps de réfléchir plus avant que Elios ouvre déjà sa porte à la volée, visiblement affolé. « Lève-toi et suis-moi, vite ! » Si l’Illyrien est à moitié nu c’est également le cas de Miran, simplement vêtu d’un pantalon fin en lin comme il se lance à sa suite, dague entre les mains, pieds nus glissant sur le sol, presque comme s’il volait. « Quand je te le dirai, fais-lui avaler ça. » Le cadet ne comprend pas mais ses doigts attrapent la fiole par réflexe, clairement confus. Il se passait quoi, au juste ? « « Rien de ce que tu vas voir maintenant ne doit sortir d’ici. Rien. »» Ca n’ajoute que davantage à sa confusion naissante mais il est trop interloqué pour parler.

Quand les portes de la chambre de Riel s’ouvrent enfin, Miran est frappé par l’obscurité ambiante, oppressante et clairement pas naturelle. Seul point de lumière dans cet entrelac de ténèbres, Riel qui semble se tordre de douleur. « Fais attention à ses ailes ! » Les prunelles de Miran papillonnent avec panique devant ce spectacle cauchemardesque, lâchant sa lame devant le cri rauque de Riel ; l’ennemi qui le dévorait, il ne pouvait le battre avec un couteau, de toute évidence. « Je vais l’immobiliser, prépare-toi ! » Hein ? Le Fae observe la scène, dans un état second ; les prises d’Elios pour immobiliser son Prince, les ténèbres, la lueur vacillante de Riel et ses ruades quand son conseiller tente de le bloquer, ses cris. Il ne reprend pied que lorsque l’Illyrien lui hurle dessus et, maintenant la bouche du Prince ouverte en se saisissant fermement de sa mâchoire, il lui fait avaler la mixture donnée un peu plus tôt, s’éloignant aussitôt que Elios lui ordonne de le faire, essoufflé, inquiet et, il faut le dire, complètement perdu. Lentement, les ombres refluent, regagnant le corps de Riel qui cesse enfin de se contorsionner, presque apaisé, fermant les yeux après s’être mis en position fœtale. Le teint hâlé de Miran est devenu de cendre et de cire, son cœur battant la chamade. « Bienvenue en Illyrie. Je suppose que ton Grand Seigneur ne t’a pas informé de ce détail ? » Hein ? Focalisé sur Riel, il en avait presque oublié la présence d’Elios à ses côtés. Ses iris papillonnent quelques secondes avant de revenir se planter dans ceux du conseiller, inquisiteurs. « Servir Riel pour toi, c’est… Aussi ça. » Ca ? C’était quoi, ça, au juste d’ailleurs ? S’il s’était attendu à ce que l’Illyrien lui explique, il comprend très vite qu’il ne faut pas compter là-dessus. « Il ne se réveillera pas avant demain matin, tu n’es… Pas obligé de le veiller. Je lui laisse le soin de t’expliquer ce à quoi tu as assisté à son réveil. Rassure-toi cependant. Elles sont très rarement comme ça. C’était… Ce qu’on appelle une mauvaise nuit. » Et juste comme ça, sans lui laisser le temps d’ouvrir la bouche, il l’abandonne au milieu de la chambre du Prince, visiblement plongé dans un profond sommeil.

Un long moment, il demeure là, coi et indécis sur le comportement à suivre. Chaque parcelle de son être lui hurle que c’est dangereux, qu’il devrait s’enfuir et rentrer chez lui, mais sa loyauté à sa cour et sa curiosité le lui interdisent. A pas lents, il récupère la lame tombée au sol, la sanglant à son avant-bras à l’aide de deux liens de cuir. Qu’importait s’il était torse et pieds nus, avec sa dague, il pouvait tout aussi bien être habillé. La couverture a glissé de sur le corps du Prince, laissant entrevoir les tatouages qui encrent son dos nu. Miran les détaille d’un instant, fasciné par les arabesques étranges et incompréhensibles à ses yeux. Il avait entendu beaucoup de choses sur les Illyriens et les dessins qui ornaient leur peau. Zeian avait laissé entendre qu’ils matérialisaient ainsi les accords passés avec d’autres et il lui avait formellement interdit de passer le moindre deal, pendant son séjour chez Riel. Il n’a pas besoin de s’approcher plus près pour constater que la peau du Prince est recouverte d’une fine pellicule de sueur qui le fait frissonner. Il lui suffit de penser que le nettoyer pourrait être une bonne idée pour qu’une bassine d’eau tiède et un linge propre apparaissent à ses pieds. S’il tressaille, se rappelant brusquement de la magie étrange de ces lieux, il ne peut réprimer un sourire ; c’était comme si l’endroit lui-même lui demandait de prendre soin de son maître. Dans un soupir, il se penche, trempant le chiffon dans l’eau avant de l’essorer et de le passer méticuleusement sur l’épiderme de l’Illyrien endormi. S’il s’en rend compte, le Prince le cache bien, comme il demeure parfaitement immobile tandis que Miran s’attèle à la tâche pendant de longues minutes. Une fois fait, il redépose précautionneusement la couverture sur les épaules du brun, bassine et linge disparaissant par magie. Ses prunelles glissent vers la porte ; Elios avait pourtant dit qu’il n’était pas nécessaire de le veiller mais… Etrangement, il préférait demeurer là, s’assurer que la nuit se finirait bien. Une étrange chaleur vient emplir ses paumes et il gronde, fermant les yeux, tentant de la repousser. Pas maintenant, pas ici. Le pouvoir de guérison, légué par son père, s’était déclenché tard en raison de sa bâtardise, et ce n’était qu’après ça qu’il avait compris qui il était. Par conséquent, il ne le contrôlait pas toujours et il avait tendance à se manifester quand le besoin s’en faisait sentir. Comme maintenant.

Ses dents viennent se planter dans sa lèvre inférieure, jetant un dernier regard inquiet en direction de la porte. Il ne manquerait plus que quelqu’un débarque à ce moment et pense qu’il était en train d’essayer de tuer le Prince ou, pire encore, qu’on ne fasse le rapprochement de sa parenté avec Zeian en le voyant utiliser le pouvoir de guérison de sa famille. Quand son ouïe lui indique que personne ne traine dans les couloirs, il se décide enfin. Sa paume vient se poser lentement sur la nuque de l’Illyrien, laissant la chaleur se diffuser en lui. Il ne sait pas vraiment si cela fonctionne mais Riel lui semble plus détendu, plus paisible, une fois qu’il a terminé. Lui en revanche, il est épuisé. Utiliser un pouvoir qu’il ne maitrise que sommairement, assister à une crise étrange au milieu de la nuit, tout ça l’a laissé absolument vidé de toute énergie. Dans un soupir résigné, il s’assoit sur le sol, juste à côté du lit de Riel, son dos reposant perpendiculairement contre le bord du meuble. Il ne lui faut pas plus de quelques minutes pour s’endormir ainsi, sa tête basculant en avant, sur son torse, et sa peau frissonnant parfois au rythme des courants d’air…

Texas-Flood
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Riel

J'ai 549 ans et je vis en Illyrie, dans les montagnes de la Cour de la Nuit. Dans la vie, je suis un Prince mais surtout un combattant et je m'en sors comme je peux, tel que le demande ma condition. Sinon, je suis un shadowsinger et on a tenté de me lancer une malédiction lorsque j'étais jeune. Actuellement, je dois supporter mon nouveau garde du corps, Miran, récupéré des suites d'une dette.



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Riel parle en #6699ff



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Il dort d’un sommeil sans rêves, perdu dans les méandres de l’obscurité tant chérie. Pas même le son de ses battements de cœur assourdissant ne parvient à le sortir de sa léthargie forcée. Les souvenirs seraient brouillés au réveil, il le sait. Plongé dans le noir, Riel ne pense strictement à rien. Pas même le linge tiède et réconfortant n’apaise les réminiscences de magie qui ont agité son corps. Seul un parfum bien particulier vient chatouiller ses narines. Un parfum qu’il reconnaît sans en avoir conscience. Puis il n’y a plus qu’un apaisement profond. Riel ne s’en souviendrait pas, parce qu’à ce moment-là il est déjà aux abonnés absents. Son esprit ne vogue pas. Nulle part.

Alors que les premiers rayons du jour filtrent comme ils peuvent par la baie vitrée, il peine à ouvrir un œil. Sa position n’a pas changée d’un pouce depuis qu’il s’était recroquevillé. Immobile et focalisé sur sa respiration, Riel reprend conscience de l’environnement familier autour de lui. Il n’a pas besoin de poser la question pour savoir qu’il a eu une crise et qu’elle n’a pas été jolie. Posant l’une de ses mains à plat sur le matelas, il avise chaque partie de son corps une à une et bouge légèrement ses ailes qui paraissent à chaque fois plus lourdes qu’elles ne le sont en réalité. En revanche, pour ce qui est de son état général il se sent moins raide que d’ordinaire, ce qui ne l’intrigue qu’une microseconde durant, car à mesure qu’il se redresse lentement dans son lit, la couverture glissant de ses épaules, il capte l’odeur et la présence de Miran. Par le Chaudron, c’était le début de son troisième jour ici et il avait déjà assisté à la pire de ses crises… Figé, Riel n’ose plus bouger. Adossé contre la tête de son lit, il tente de se plonger dans ses souvenirs, du peu qu’il lui reste mais en dehors de la douleur qui lui déchirait les entrailles, il ne se rappelait de rien. Pas même d’Elios ou Miran présents dans la pièce. Rien. Tandis qu’il se penche pour jeter un coup d’œil à son garde du corps, il constate que celui-ci est encore endormi, et… En aussi petite tenue que la sienne. Elios allait encore se faire des idées. Néanmoins, Riel ne pût s’empêcher d’être touché à l’idée que Miran soit resté planté là toute la nuit. D’un geste discret et à l’aide de ses ombres, c’est les joues rouges qu’il déplace la couverture jusque sur les épaules du jeune Fae. Celle-ci retombe lentement de chaque côté pour le couvrir comme elle peut. Il ne manquerait plus qu’il attrape la mort. Puis, sans un bruit, le Prince s’échappe de son lit. Dans son dos, ses ailes lui donnent l’impression de peser une tonne et il ne les maintient en place qu’à peine lorsqu’il prend la direction de sa garde-robe. Attrapant un peignoir fin, il l’enfile sans le refermer et va se rafraîchir le visage. Les traits tirés et encore groggy, il est encore plus livide qu’à l’accoutumée. Les doigts humides d’eau fraîche, Riel est en train de les passer un peu plus sur ses joues lorsque ses yeux d’un bleu plus clair aperçoivent les conséquences de sa crise. Son cœur manque un battement, et il n’a nul besoin d’explications pour comprendre ce que cela signifie. Il ne pensait simplement pas que cette théorie serait tangible… Glissant une main dans ses cheveux en désordre, ses doigts s’arrêtent sur la blancheur qui s’est étendue, emportant une mèche de plus dans son sillage. Il l’observe longuement avant de soupirer, et attraper la serviette qui vient d’apparaître sur le bord de la bassine encore pleine d’eau.

A son retour dans la chambre, Miran n’a pas bougé et il en est presque rassuré. Il avait la nette impression d’avoir pris plus de temps qu’il n’en fallait dans cette salle de bain. Comme de toute évidence, le Fae du Jour avait déjà pu observer sa peau mise à nue, il ne prend pas la peine de fermer son peignoir et se rapproche de l’endroit où il l’a laissé. Dans son dos, son fauteuil apparaît à la seconde où il amorce le mouvement pour se mettre assis. Plus las qu’il ne l’aurait cru, il fait apparaître encre et papier puis rédige une note à l’attention d’Elios qui disparaît dans un léger bruissement de papier froissé. Pendant de longues minutes, il observe les traits fatigués de son garde du corps et se dit qu’il allait finir par se tordre le cou. Lèvres pincées, hésitant, Riel fixe un instant la porte mais il ne perçoit nullement l’odeur de ses amis et conseillers. Alors seulement ses ombres se dirigent vers Miran en vue de le déplacer sur le lit, mais à peine sa magie rentre en contact avec celui-ci qu’il le voit ouvrir les yeux. Surpris, Riel fait rappliquer ses ombres dans un sursaut, ses oreilles devenant rouges écarlates. Il se sentait idiot de ne pas avoir pensé aux réflexes de Miran. « Excuse-moi, je ne voulais pas te réveiller. ». Assis face à lui il patiente en silence, laissant le temps au plus jeune de recouvrer ses esprits. Dans son dos, ses ailes reposent mollement sur le dossier, il n’a pas la force de maintenir les apparences. Pas dans ces cas-là, raison pour laquelle il avait annoncé à Miran la veille que ce qu’il souhaitait était un lien de confiance. Il avait pleinement conscience de la vulnérabilité qu’il exposait à ce moment précis sans pouvoir y échapper. Intérieurement, ça le rendait malade mais également méfiant. Ce n’était pas pour rien que Riel ne voulait pas que cela se sache, et qu’Elios avait insisté auprès de Miran quant au fait que rien de ce qu’il avait vu ne devait sortir d’entre ces murs. « Bonjour. » qu’il commence par dire au bout de plusieurs longues secondes en s’enfonçant un peu plus dans son siège. « Merci d’être… Resté. Surtout que tu dois avoir beaucoup de questions, je suppose. ». L’atmosphère est légèrement tendue car Riel ne sait pas ce que pense Miran de tout ça, et il ne sait absolument rien de ce qu’il s’est passé cette nuit si ce n’est qu’il a été beaucoup plus secoué que d’habitude. « D’ordinaire, ce n’est pas… Aussi violent. ». L’Illyrien déglutit, visiblement plus que mal à l’aise avec le sujet mais il veut en finir tout de suite. Prenant une inspiration, il poursuit. « Je ne te le cacherai pas plus longtemps, je souhaitais même déjà t’en faire part hier mais je ne pensais pas que… Cela arriverait aussi tôt. ». Aux côtés de Miran, une petite table à roulettes apparaît sur laquelle est posé un verre d’eau et de jus de fruit, comme si la pièce souhaitait lui redonner des vitamines pendant que Riel cherche ses mots. « Ce à quoi tu as assisté, et j’espère d’ailleurs ne pas t’avoir blessé, est ce que j’appelle un écho. ». Il croise le regard ambré de Miran pour s’y accrocher comme à une ancre. « L’écho d’une malédiction qu’on a jeté à mon encontre lorsque j’étais encore un jeune Fae. Comme tu as sûrement pu le voir, il ne s’agit pas d’une malédiction lancée à la légère. Elle avait pour but de me tuer en me rongeant de l’intérieur. ». Riel n’a jamais été aussi sérieux qu’à cet instant. « A l’époque, le soigneur familial est parvenu à la stopper, et je n’en ai conservé que quelques répercussions physiques. ». Il désigne sa mèche blanche, plus épaisse que la veille, mais aussi ses yeux. « Tu les as peut-être vu cette nuit, ils prennent une teinte grise voir blanche. ». Il se racle la gorge et un verre d’eau apparaît également pour lui sur l’accoudoir de son fauteuil. « Ca et mes fameuses crises. En temps normal elles n’ont strictement rien à voir avec celle que tu as eu le malheur d’apercevoir… Elles sont plus courtes et moins violentes. Il n'y a également pas de lumière ? Elios m’a vaguement dit une fois avoir assisté à un phénomène du genre. En tous les cas elles sont moins virulentes et je parviens à les faire passer sans l’aide de potion. En règle générale, si la douleur devient insupportable je m’assure de prendre congés si cela arrive en public. Car personne ne doit savoir Miran. Comme je te l’ai avoué hier, seule compte la puissance pour les Illyriens. Si quelqu’un venait à l’apprendre, ce serait la porte ouverte à une attaque de front. Je ne peux pas paraître vulnérable. Zeian lui-même n’est pas au courant. ». Et il valait mieux qu’il en demeure ainsi.

Sur ces mots, Riel redevient silencieux. Il boit une gorgée d’eau et garde un œil sur le jeune Fae, le toisant comme pour essayer de voir le fil de ses réflexions. Que pensait-il de tout ça ? Se rendait-il seulement compte de l’information qu’il détenait entre ses mains ? Si Miran avait lui aussi vu les changements chez Riel, comme Elios, alors il finirait par se douter de l’effroyable vérité que le Prince avait compris ce matin… Si une épée ne l’emportait pas avant, la malédiction s’en chargerait tôt ou tard. Pâle, il ne s’est pas rendu compte avoir fini par détourner les yeux, mais lorsqu’il les repose sur le plus jeune, ce n’est que pour ajouter « Tu peux prendre ta journée pour te reposer. J’ai ajourné mes projets du jour, je ne bougerai pas d’ici aujourd’hui. ». Il ne le forçait à rien, comme promis la veille. Il était même étonné qu’il n’ait pas déjà pris ses jambes à son cou. C’était un prétexte béni pour mettre les voiles et retrouver la Cour du Jour. Riel ne lui en aurait pas voulu. Il aurait été somme toute déçu, mais il aurait compris. Les malédictions n’avaient pas bonnes réputations…  






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Miran Lightbearer
J'ai 403 ans et je vis au château de Riel, à la Cour de la Nuit. Dans la vie, je suis soldat, garde du corps du Prince de la Cour du Jour et accessoirement Prince bâtard de la Cour du Jour. Actuellement, je suis plutôt Dame de Compagnie de Riel et ce n’est vraiment pas un job facile parce qu’il est tout le temps de mauvaise humeur. Je dispose du pouvoir de guérison, amoindri par ma bâtardise et d’une agilité au combat à toute épreuve.

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Il s’est endormi sitôt qu’il a fermé les yeux mais, malgré tout, Miran demeure dans un état de veille, ses réflexes demeurant aux aguets. Aussi, quand la couverture est déposée sur ses épaules, il ne sort pas de sa léthargie, conscient, dans son inconscience, que ce geste n’a rien de menaçant. Il lâche même un doux soupir, réajustant mollement sa position, sans que ce ne soit réellement mieux, finalement. Cependant, la réaction est toute autre quand la magie sombre de Riel vient effleurer son épiderme ; aussitôt, ses paupières se rouvrent brusquement, ses doigts glissant déjà vers la lame à son avant-bras avant de réaliser qu’il ne s’agit que de l’Illyrien. « Excuse-moi, je ne voulais pas te réveiller. » Un léger grognement comme il relève la tête, le cou raide d’avoir dormi dans cette position. « Je ne dormais pas. » Ce n’était qu’à moitié faux, à la réflexion. Ses sens émergent lentement, il étire ses muscles endoloris tout en demeurant assis au pied du lit du prince Illyrien. « Bonjour. Merci d’être… Resté. Surtout que tu dois avoir beaucoup de questions, je suppose. » Oh, il en avait, c’est sûr, mais il ne les poserait pas. Parce qu’on lui avait appris à ne pas le faire. Parce qu’il avait compris aussi, que les questions demeuraient souvent sans réponse quand elles étaient adressées aux puissants. Contrairement à Riel, Zeian n’avait jamais pris la peine de répondre à ses interrogations et, avec le temps, il avait fini par cesser de questionner. « D’ordinaire, ce n’est pas… Aussi violent. Je ne te le cacherai pas plus longtemps, je souhaitais même déjà t’en faire part hier mais je ne pensais pas que… Cela arriverait aussi tôt. » Les prunelles ambrées du cadet viennent trouver celles du Prince. Il devrait l’arrêter avant qu’il ne dévoile tout, ce serait le plus sage et le plus prudent, mais la curiosité le dévore et il joue les égoïstes en restant silencieux. Un verre de jus de fruits apparait à ses côtés et il réalise qu’il a la gorge bien sèche. Ses doigts s’emparent de la boisson pour y plonger les lèvres, lui permettant de retrouver un semblant de contenance.

Une malédiction ? Les paroles de Riel s’enchaînent et il en prend note mentalement, les unes après les autres, chaque mot s’inscrivant dans son esprit. Il avait déjà été témoin de choses semblables, mais jamais avec une telle ampleur et, bien entendu, ça l’effrayait un peu. Miran avait été entrainé pour combattre des ennemis bien tangibles, bien présents. La magie ne faisait pas partie de ses adversaires favoris, principalement parce qu’il n’avait aucun moyen de la contrer. Comment était-il sensé le protéger contre ça ? C’est pourtant la dernière phrase qui le ramène à la réalité. Zeian n’était pas au courant ? Il réalise que cette information a une valeur capitale, d’une importance telle qu’elle pourrait renverser des royaumes et commencer une guerre. Combien de temps avant qu’un voisin ne vienne s’en prendre à ce petit fief d’Illyrie si l’on apprenait que le souverain avait une telle faiblesse ? Il détourne le regard, un peu embarrassé. Il ne voulait pas être le récipiendaire d’un tel secret… « Tu peux prendre ta journée pour te reposer. J’ai ajourné mes projets du jour, je ne bougerai pas d’ici aujourd’hui. » Son attention se reporte sur le Prince, une lueur outrée dans les yeux. « Certainement pas ! » qu’il s’exclame avec un peu trop de véhémence avant de reprendre, d’une voix plus douce. « Vous n’irez nulle part sans moi, aujourd’hui. Je reste là. » Ses iris détaillent l’Illyrien comme s’il avait peur de le voir se briser en mille morceaux sous ses yeux. Riel a l’air fatigué mais surtout, il a l’air raide, comme les soldats après une longue bataille. Il demeure silencieux un instant, le regard ailleurs, l’esprit aussi, visiblement préoccupé. « Riel… » qu’il commence, sans le regarder. Il a l’air d’un gamin pris en faute, ça ne lui ressemble que trop peu. « Vous ne devriez pas me raconter ça. Rien ne m’empêche de tout répéter à mon Grand Seigneur, vous devriez le savoir. » Il n’avait pas envie de trahir l’Illyrien, qui était somme toute plutôt sympathique, mais il ne pouvait pas non plus trahir sa cour et son souverain en conservant ces informations pour lui. Zeian lui avait ordonné de servir Riel et d’obéir à ses ordres tant qu’ils ne rentraient pas en opposition avec les siens, qui avaient la priorité sur tout le reste. « Je ne veux pas vous faire défaut mais vous ne devriez pas ignorer que je peux être un serpent susurrant aux oreilles de son vrai maitre. » Il est presque plaintif, quand il relève les prunelles vers lui. « Faites-moi confiance pour votre vie, mon Prince, mais pour le reste… » Ses joues rosissent sous l’embarras de devoir lui avouer qu’il pourrait le trahir, bien contre son gré pour sûr, mais que Zeian ne lui laisserait pas le choix, s’il imaginait qu’il avait des informations intéressantes. « …Zeian m’arrachera même ce que je ne veux pas lui donner. »

Un autre silence, presque hanté, comme d’autres souvenirs, douloureux, lui reviennent en mémoire. Zeian était devenu maître dans l’art de lui faire expier ses fautes. Celles des autres aussi. Et puis, il remue la tête, chassant ses pensées emplies de souffrance pour se fendre d’un sourire plus doux. « Est-ce que je peux ? » D’un mouvement leste, il se lève avec agilité, la couverture glissant de sur ses épaules. « Vous avez l’air endolori, laissez-moi… » Attendant son accord, il se place dans son dos, ses doigts glissant sur les épaules du prince pour y imprimer une légère pression qui devient plus ferme à mesure qu’il entreprend de le masser. Il était d’ailleurs plutôt doué pour la chose, pour avoir appris, pendant ses entrainements, que délasser un muscle après l’avoir sollicité était d’une importance capitale. « Détendez-vous, vous êtes raide comme un bout de bois ! » qu’il finit par gronder gentiment avant de ricaner.

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Riel

J'ai 549 ans et je vis en Illyrie, dans les montagnes de la Cour de la Nuit. Dans la vie, je suis un Prince mais surtout un combattant et je m'en sors comme je peux, tel que le demande ma condition. Sinon, je suis un shadowsinger et on a tenté de me lancer une malédiction lorsque j'étais jeune. Actuellement, je dois supporter mon nouveau garde du corps, Miran, récupéré des suites d'une dette.



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Riel parle en #6699ff



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Riel a conscience de l’information révélée à Miran, mais il n’avait guère le choix. Il ne pouvait pas vraiment déambuler et prendre le risque d’avoir une crise sans que son garde du corps personnel ne sache gérer la situation. Il était capital que Miran soit au courant pour pouvoir détourner l’attention des Illyriens si jamais Riel devait commencer à gérer une crise en public. Car c’était déjà arrivé, et cela arriverait encore. D’autant plus qu’il réalisait à présent que jamais cette malédiction ne disparaîtrait. Il en avait connaissance depuis toutes ces nombreuses années, mais c’était la première fois qu’il voyait les choses empirer et il ne comprenait pas pourquoi. Tout comme il ignorait toujours qui l’avait lancée à son encontre en premier lieu. Bien sûr, Riel avait quelques idées sur la question, mais trouver une preuve s’était révélé être comme chercher une aiguille au beau milieu de la neige des sommets… Pour ainsi dire impossible. Et ce matin, il était las de tout ça, en plus de la honte qui s’insinuait dans ses veines à l’idée que Miran ait pu le voir dans cet état. C’était probablement pour cette raison qu’il indique au Fae du Jour qu’il peut prendre sa journée. Comme annoncé, il ne comptait pas bouger de ses quartiers. Il ne pouvait même pas envisager d’aller voler et rien que cette pensée le rendait morose. Certainement pas ! Riel hausse un sourcil surpris face à l’exclamation catégorique du plus jeune. L’interrogeant du regard, il l’observe s’expliquer de manière plus posée. Vous n’irez nulle part sans moi, aujourd’hui. Je reste là. Le dévouement de Miran est admirable, il parvient même à lui arracher un très léger sourire en coin fatigué. Comment diable Zeian avait-il pu envoyer un si bon élément chez lui. Ce n’était peut-être pas ce que pensaient les autres membres de sa Cour, les Illyriens ayant tendance à juger sur la masse musculaire… Mais Riel avait très vite vu quelque chose en Miran que les autres n’avaient pas. Si Elios était là, il lui lancerait très certainement un regard suspicieux mais le Prince s’en fichait. Il connaissait déjà les à priori d’Elios au sujet du paiement de la dette de Zeian. Selon lui, il s’agissait surtout d’une provocation, et non d’un paiement. Au fond, Elios avait simplement peur que cela dissimule un plan plus machiavélique, rien de plus. Le doute n’était pas porté contre Miran, plutôt sur les intrigues de Cour que cela provoquait. « Si tu souhaites me tenir compagnie, soit, je n’y vois pas d’objections. » qu’il finit par répondre, ne rompant pas le silence qui s’installe peu après.

Accoudé contre son fauteuil, la posture tout sauf altière, il ne se rend pas compte être parti à son tour dans ses réflexions personnelles. A l’entente de son prénom, il lui faut un certain temps avant de réaliser et réagir, ses prunelles d’un bleu encore trop clair comparé à d’ordinaire se posant sur Miran. Rien ne m’empêche de tout répéter à mon Grand Seigneur, vous devriez le savoir. Non, rien en effet. Miran paraît gêné, presque à se dandiner d’un pied sur l’autre. Mais comme il le disait, non, rien ne l’empêchait de donner cette information à Zeian s’il en avait envie. Ils n’avaient pas scellé de marché et Riel lui-même ne lui proposerait pas un tel deal. Il ne restait donc que cette once de confiance, ainsi que le fait de ne pas avoir le choix, d’être au pied du mur. Je ne veux pas vous faire défaut mais vous ne devriez pas ignorer que je peux être un serpent susurrant aux oreilles de son vrai maitre. Riel détourne un instant le regard. Oui, sans doute lui en avait-il trop dit. Sans doute avait-il tort, mais intérieurement son instinct lui disait que non. Et peut-être que de toute évidence, tôt ou tard ce secret serait éventé et exposé à l’ensemble de Prythian. Soit, si une telle chose devait arriver, il ne pourrait l’en empêcher. Est-ce que cela voulait dire qu’il s’y résignait pour autant ? Non, certainement pas… « Je ne l’ignore pas Miran, crois-moi. Mais tu ne pourrais pas faire correctement ce pour quoi tu as été envoyé ici si tu n’étais pas au courant. C’est une chose que j’ai su à la seconde où j’ai reçu la dépêche de Zeian à ton sujet. Crois-moi… Je sais, et ne remets pas ta loyauté envers ton Grand Seigneur en cause. Loyauté somme toute admirable d’ailleurs. ». Etant donné ce qu’il avait entraperçu la veille. Faites-moi confiance pour votre vie, mon Prince, mais pour le reste… Il frissonne malgré lui, resserre le tissu de son peignoir au niveau des épaules comme s’il mettait ça sur le compte du froid, mais cela n’avait rien à voir. …Zeian m’arrachera même ce que je ne veux pas lui donner. La remarque un peu trop cinglante manque de s’échapper de ses lèvres, mais il se retient juste à temps. Il était trop tôt, et de toute façon cela ne devrait pas l’agacer. Mais Riel n’était pas idiot, il comprenait ce que cela voulait dire et ce que Miran avait avoué sans peut-être en avoir conscience. Le mot arracher résonne dans ses oreilles un instant et son regard se perd dans le vide. « Je te fais confiance. ». C’est là tout ce qu’il ajoute, car cela ne servait à rien de se voiler la face. En deux jours, Riel sentait déjà au fond de lui que c’était la stricte vérité. Il n’y avait pas de méchanceté chez Miran, car la véritable méchanceté, l’Illyrien la connaissait bien. Le Mal, aussi.  

Riel est une nouvelle fois perdu dans ses pensées lorsque son cadet lui demande l’autorisation. Quand il comprend ce qu’il veut dire, il se contente de hocher la tête en guise d’acquiescement, mais ce n’est pas quelque chose qu’il accepte à la légère en temps normal et il se sent un peu mal à l’aise. Crispé malgré lui, il laisse les doigts de Miran se presser contre ses épaules qu’il a dénudé pour l’occasion. Il garde néanmoins ses avant-bras cachés dans l’étoffe, dissimulant ainsi la quasi-totalité de ses tatouages que le Fae a déjà vu à présent. La pression qu’il exerce sur ses muscles se fait d’abord douloureuse à mesure qu’il se rend compte de combien le plus jeune avait raison. Mais il ne parvient pas à se détendre. C’était comme si son corps, depuis cette nuit, refusait le moindre contact de peur de souffrir. Si bien qu’à la seconde où il se fait gentiment rabrouer, Riel lâche un grognement. « J’essaie… ». Miran arrive toutefois à le faire sourire et il se force à aller à l’encontre de la crispation. Plus le Fae s’acharne et plus, enfin, Riel parvient à se laisser aller. Ses muscles roulent bientôt plus facilement sous ses doigts et il grimace de moins en moins. Le silence s’épaissit un tantinet, jusqu’à ce que ce ne soit au tour de l’Illyrien de le rompre, tandis qu’il est occupé à regarder du côté de la terrasse. « Est-ce que tu es déjà allé sur la côte Ouest, près de la capitale de ta Cour ? » qu’il commence, pensif. « Il y a une crique reculée par là-bas, où le soleil se reflète sur l’eau avec une telle force qu’elle en est presque argentée au lieu d’être bleue. Elle donne l’impression de toucher du cristal liquide… ». Il esquisse un sourire triste, visiblement perdu dans des images invisibles. « C’est l’un des plus beaux endroits qu’il m’a été donné de voir. ». Immobile, Riel se détend un peu plus mais son regard demeure rivé sur la baie vitrée menant à l’extérieur. Le ciel est gris au bout de la terrasse rocheuse. Les montagnes sont perdues dans les nuages aujourd’hui, ce qui donne une atmosphère lourde et calfeutrée. Bien loin de la chaleur du soleil et des étendues d’eau.      






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Mer 16 Fév - 21:35
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Le Fae du Jour ne sait plus vraiment sur quel pied danser ; il n’aurait pas imaginé que solder la dette de Zeian soit aussi difficile et mette autant ses nerfs à rude épreuve. Sa loyauté envers son Seigneur, et père accessoirement, passait avant tout le reste, bien entendu, mais il ne pouvait pas servir Riel correctement s’il trahissait ses secrets. L’esprit pris dans un étau, Miran est trop franc, trop solaire pour dissimuler ce qui le contrarie. Il ne pouvait pas trahir ce qu’il ignorait, aussi conseille-t-il donc à l’Illyrien de lui taire ses secrets. « Je ne l’ignore pas Miran, crois-moi. Mais tu ne pourrais pas faire correctement ce pour quoi tu as été envoyé ici si tu n’étais pas au courant. C’est une chose que j’ai su à la seconde où j’ai reçu la dépêche de Zeian à ton sujet. Crois-moi… Je sais, et ne remets pas ta loyauté envers ton Grand Seigneur en cause. Loyauté somme toute admirable d’ailleurs. » Il incline légèrement la tête, le brun, pour remercier mais surtout pour dissimuler la légère rougeur qui lui monte aux joues. « Je te fais confiance. » Son cœur manque un battement à ses mots et il ne comprend pas pourquoi. Sans doute parce qu’il ne les avait jamais vraiment entendus auparavant, malgré ses siècles de service auprès de sa Cour. Il n’ose pas relever le regard, cherchant à mieux dissimuler son visage probablement cramoisi. Alors, pour que Riel n’ait pas à voir son embarras, il choisit de se dissimuler dans son dos, entreprenant de détendre ses muscles après que le Prince lui en a donné l’autorisation. Riel est tendu, conséquences d’une mauvaise nuit, et lui, il est plutôt doué pour délasser les muscles d’autrui. L’Illyrien est un challenge, cependant et Miran le rabroue gentiment, lui intimant de se détendre. « J’essaie… » Et il s’y attèle, effectivement. A mesure que Miran continue ses pressions habiles, il sent l’Illyrien se détendre progressivement sous ses doigts et un fin sourire de satisfaction vient habiller ses lèvres. Le silence s’épaissit mais ça ne le dérange pas ; ses pensées voguent d’elles-mêmes, se rappelant des palais d’été et des bibliothèques immenses, l’odeur de l’herbe et le doré éclatant des tissus, les sérénades qui résonnent dans les rues. Comme s’il avait pu lire dans son esprit, Riel rompt soudainement le mutisme ambiant, pour parler de la Cour du Jour. « Est-ce que tu es déjà allé sur la côte Ouest, près de la capitale de ta Cour ? » Miran penche légèrement la tête, étonné. Il avait parcouru sa Cour de long en large et il en connaissait les moindres recoins mais il ne s’était jamais dit que Riel ait pu en fouler les terres. Il n’avait jamais vu d’Illyriens à la Cour de Zeian alors ça faisait sans doute une éternité… « Il y a une crique reculée par là-bas, où le soleil se reflète sur l’eau avec une telle force qu’elle en est presque argentée au lieu d’être bleue. Elle donne l’impression de toucher du cristal liquide… » Bien malgré lui, le sourire du plus jeune s’élargit en conséquence, rictus mi-moqueur mi-amer. Oh oui, il connaissait bien cet endroit… « C’est l’un des plus beaux endroits qu’il m’a été donné de voir. » Un léger rire cristallin vient lui répondre, tandis qu’il descend davantage dans son dos, prenant soin à ne pas toucher les ailes du Prince. Il se rappelle l’avoir vu tressaillir la dernière fois qu’il les avait effleurées par inadvertance et il ne veut pas le contrarier.

« Est-ce une proposition, mon Prince ? » qu’il interroge, moqueur, pouffant comme un enfant, avant de reprendre plus sérieusement. « Aah… Vous l’ignorez sûrement mais cette crique est un point de rendez-vous très célèbre, chez les courtisans du Palais du Jour… » Un léger ricanement franchit de nouveau ses lèvres. « Et croyez-moi, ceux qui s’y retrouvent ont autre chose à faire que de regarder les eaux cristallines. » Ses doigts remontent dans la nuque du jeune homme, écartant quelques mèches rebelles pour s’attaquer à ses cervicales. « Je connais bien, oui… » qu’il ajoute, soupirant. « Machaon aime y emmener ses conquêtes et moi j’y ai passé des heures à tenir la chandelle. » Il poursuit, sur le même ton. « J’ai beaucoup regardé l’eau, comme vous pouvez-vous en douter… » qu’il ajoute, en riant de bon cœur. Il était hors de question qu’il veille Machaon jusque dans ses ébats les plus intimes. « C’est particulièrement beau lors du coucher du Soleil. On croirait que l’eau se pare de flammes… C’est un endroit magnifique, c’est vrai… » Moqueur, il se penche légèrement, pour questionner directement dans l’oreille de son nouveau Seigneur provisoire. « Je recommence donc : est-ce une proposition, mon Prince ? » Un léger rire comme il reprend sa place, bien plus sage. « …Parce que, je me dois de vous le dire, ce serait terriblement inconvenant ! » Son ton est mutin, son regard rieur, plus semblable à lui-même que ce qu’il n’a jamais été depuis son arrivée ici. Bien entendu, il ne fait que s’amuser et taquiner un peu, persuadé que Riel ne rentrera pas dans son jeu. Il aurait l’air bien fin si l’Illyrien répondait « oui ». Est-ce qu’il avait envie qu’il réponde « oui », d’ailleurs ? Non… Sûrement pas. Enfin, Riel était séduisant, c’était un fin, mais les Princes ne se mélangeaient pas à la plèbe, c’était une règle essentielle de sa Cour, et il ne l’aurait jamais transgressée…


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J'ai 549 ans et je vis en Illyrie, dans les montagnes de la Cour de la Nuit. Dans la vie, je suis un Prince mais surtout un combattant et je m'en sors comme je peux, tel que le demande ma condition. Sinon, je suis un shadowsinger et on a tenté de me lancer une malédiction lorsque j'étais jeune. Actuellement, je dois supporter mon nouveau garde du corps, Miran, récupéré des suites d'une dette.



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En son for intérieur il y a une certaine forme d’émotion, lorsqu’il évoque ce lieu considéré comme hors du temps, pour lui. Une éternité qu’il n’a pas vu cette eau transparente, ni senti les rayons du soleil ricocher de cette dernière jusqu’à sa peau. Il n’y avait jamais remis les pieds. La douleur avait été trop vive pour qu’il ne daigne s’y rendre, seul. Il ne reverrait probablement plus jamais cet endroit d’ailleurs… Les doigts de Miran glisse un peu plus dans son dos, ses pressions se faisant expertes à mesure que Riel se détend enfin. Un frisson remonte le long de sa colonne vertébrale et il lâche un petit soupir malgré lui, ses muscles se détendant dans le même temps. Il ne bouge pas ses ailes, trop lourdes après sa récente crise. C’est le rire léger de Miran qui le sort de ses rêveries Est-ce une proposition, mon Prince ? Riel ne comprend pas la référence, ni même ce qu’il y a d’amusant dans ce qu’il a dit. Est-ce parce qu’il ne le croyait pas ou… ? En quoi était-ce une proposition ? Perdu, il papillonne un instant des yeux mais ne peut pas l’interroger du regard comme il n’a aucune visibilité sur le jeune Fae. Comme s’il lisait dans son esprit, Miran lui explique alors la raison de sa question étrange et Riel ne peut qu’écarquiller les yeux en apprenant la nouvelle. Un lieu prisé des courtisans de la Cour du Jour ? Et croyez-moi, ceux qui s’y retrouvent ont autre chose à faire que de regarder les eaux cristallines. Par le Chaudron… Incrédule, l’Illyrien se racle la gorge et hoche la tête juste avant de sentir les doigts de Miran sur sa nuque. Un nouveau frisson le parcourt et il plisse le nez. « Je l’ignorais… ». Ça pour l’ignorer. Seigneurs,  s’il était encore de ce monde, il irait lui-même le noyer dans cette eau. Ça lui ressemblait bien cela dit, et si son absence n’avait pas été si douloureuse il en aurait sûrement ri à retardement. Mais il n’était plus là pour s’expliquer.

Au rire de son garde du corps, Riel ne peut que sourire en coin à son tour. Non pas qu’il ait réellement eu envie de connaître à quoi s’adonnait le prince de la Cour du Jour. Au moins était-il toujours là pour le vivre, et en soi, c’était une bénédiction pour un Fae si jeune. « La chandelle a dû te fondre plus d’une fois dans la main je suppose. » qu’il ricane légèrement, tentative de blague hasardeuse alors qu’il soupire à nouveau du traitement qu’il offre à ses cervicales. « Je n’ai pas eu l’opportunité d’y voir un coucher de soleil, mais je te crois sur parole. ». Cela devait forcément être magnifique, et un spectacle qu’il aimerait sans nul doute beaucoup. Je recommence donc : est-ce une proposition, mon Prince ? Son souffle qui effleure son oreille et la proximité de son visage prennent Riel par surprise et ses ailes tressaillent dans un léger sursaut tandis que le rouge lui monte aux joues. La question ainsi posée et avec tout son sens le prend tout autant au dépourvu et il tourne légèrement la tête pour l’observer. La légèreté qu’offre son expression, ce visage sans la façade qu’il avait pu lui montrer ces deux derniers jours était ce qu’il lui avait demandé. Que le Chaudron lui vienne en aide tellement il irradiait de chaleur comme le soleil. Puis Miran recule et c’est comme si un courant d’air frais venait lécher sa peau. Aussi vite reparti qu’il ne s’était penché. Hm. Il allait mette sa fébrilité sur le compte de la crise et fermer les yeux. …Parce que, je me dois de vous le dire, ce serait terriblement inconvenant ! Il hausse un sourcil et lui jette un coup d’œil par-dessus son épaules. « Inconvenant pour qui ? Etant donné ta réflexion, je dirais que le seul pour qui ça le serait c’est toi apparemment… ». Les mots étaient sortis sans prévenir et Riel n’en rougit que davantage avant de regarder à nouveau devant lui. Il décide de se justifier avant que les choses ne deviennent potentiellement gênantes. « Il me semble que les coutumes de ta Cour et la mienne diffèrent également sur ce point, à priori. Bien entendu nous n’évoquons que des hypothèses ». Comme pour se donner une certaine contenance, le Prince se racle encore une fois la gorge mais lui-même n’y croyait pas vraiment. Il se raccrochait aux branches d’un arbre inexistant.  

La gêne ne devrait pas même exister étant donné que Miran n’était arrivé que depuis deux jours tout au plus. Si Elios était là il lui rirait au nez et à gorge déployée. Assez fort pour que tout le palais entende, et il lui aurait envoyé ses ombres au visage pour ça. « Ce n’était donc pas une proposition. Non-intentionnelle en tout cas. ». Mais il mémorisait néanmoins l’information dans un coin de sa tête.  Qui plus est…

Riel se dégage soudainement des doigts de Miran alors qu’il se relève lentement de son siège. Il prend sur lui pour redresser ses ailes et se rapproche de son garde du corps en prenant appui sur le fauteuil. Il en a oublié son peignoir. « Par curiosité… Si cela avait été le cas, qu’est-ce que tu aurais répondu ? ». Il ne se penche pas vers lui, mais ils se font face pour sûr, Riel se tenant à côté de son siège. Son sourire n’est pas sur ses lèvres mais bien dans son regard. Comme il l’a précisé il ne s’agit que d’une certaine forme de curiosité, mais la réponse l’intrigue tout de même. Il ne saurait le nier.





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Miran Lightbearer
J'ai 403 ans et je vis au château de Riel, à la Cour de la Nuit. Dans la vie, je suis soldat, garde du corps du Prince de la Cour du Jour et accessoirement Prince bâtard de la Cour du Jour. Actuellement, je suis plutôt Dame de Compagnie de Riel et ce n’est vraiment pas un job facile parce qu’il est tout le temps de mauvaise humeur. Je dispose du pouvoir de guérison, amoindri par ma bâtardise et d’une agilité au combat à toute épreuve.

A Court of Night Sky and Bright Sun  - Page 3 68747470733a2f2f73332e616d617a6f6e6177732e636f6d2f776174747061642d6d656469612d736572766963652f53746f7279496d6167652f306632657467764a7842586c4c773d3d2d3935313636383037322e313633336463363330616439353737383336383930393532303235382e676966

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Aussi vite prononcé, aussi vite oublié. Miran n’a pas dit cela dans le but de le provoquer ou d’appeler une réponse, bien au contraire. Il se fait simplement moqueur, lançant des paroles en l’air comme le gosse insouciant qu’il pouvait encore être, parfois, malgré son âge. Alors, quand Riel tourne légèrement le visage vers lui, les joues un peu rougies, il fronce les sourcils. « Inconvenant pour qui ? Etant donné ta réflexion, je dirais que le seul pour qui ça le serait c’est toi apparemment… » Les mouvements du plus jeune s’arrêtent l’espace de quelques secondes, comme il prend un air interloqué, avant de reprendre lentement son activité en constatant que le Prince a détourné le regard. Il préfère ne pas penser à l’idée que Riel ne trouverait pas une relation entre eux inconvenante… Les germes d’une idée pouvaient se montrer dangereux, une fois planté dans un esprit. « Il me semble que les coutumes de ta Cour et la mienne diffèrent également sur ce point, à priori. Bien entendu nous n’évoquons que des hypothèses » Le Fae du Jour ouvre la bouche pour répondre mais le rouge lui est un peu monté aux joues et il n’a pas envie de dire quoi que ce soit de stupide alors il préfère, sagement, s’abstenir. « Ce n’était donc pas une proposition. Non-intentionnelle en tout cas. » Le brun hoche la tête, même si l’Illyrien ne peut pas le voir, acquiesçant dans un filet de voix. « Vous m’en voyez ra… » Le Prince se dégage soudainement d’entre ses doigts et le cadet s’interrompt, surpris par la manœuvre, davantage encore quand son nouveau souverain s’appuie sur le siège pour mieux le dévisager. Le soldat déglutit, détournant le regard, ses prunelles ambrées glissant alors sur le torse nu de son vis-à-vis, un peu trop longuement, avant qu’il ne réalise qu’il serait sans doute de meilleur goût de continuer à le regarder dans les yeux. Ce qu’il fait aussitôt, bien que la tâche ne soit pas plus facile ainsi. « Par curiosité… Si cela avait été le cas, qu’est-ce que tu aurais répondu ? » Pardon ? Sur le moment, il pense avoir mal compris et il ouvre la bouche avec stupeur, comme un poisson hors de l’eau avant de la refermer aussitôt. « Je… » qu’il commence avant de se raviser de nouveau. Sa main vient nerveusement gratter son épaule, son bras barrant son torse. C’est sans doute stupide mais il se sent soudainement bien nu dans cette tenue simple. « Je suis là pour vous servir, mon Prince, mais… » Il finit par esquisser un sourire plus doux, presque désolé. « …pas comme ça. » Zeian ne le lui pardonnerait pas s’il fautait avec un Prince, étranger de surcroît, sans sa permission. L’air de rien, il recule d’un pas puis de deux, pour mettre en eux un peu de distance, cherchant à dissimuler son embarras et la couleur rosée de ses joues. « Je ne dis pas que ça me déplairait, bien sûr, mais… » Tu t’égares. prévient sa conscience et il se reprend aussitôt, passant une main dans ses cheveux sombres. « Dans ma cour, on ne mélange pas les rangs. Un Prince et un soldat ? C’est impossible… » qu’il explique en haussant les épaules, ses prunelles dérivant dans la pièce, en observant les moindres détails. « De plus, j’appartiens au Seigneur Zeian… » Il était davantage une propriété qu’un courtisan. Il n’avait pas de réels souvenirs de sa mère, une servante répudiée peu après sa naissance, et il avait été élevé par un peu tous les domestiques du palais, sans attache particulière. Il aurait pu être un meuble que ça n’aurait pas changé grand-chose… Alors quand le prince Machaon s’était entiché de ce nouveau camarade d’études, Zeian avait décrété qu’il en serait désormais le gardien et l’avait fait entraîner en conséquence. Sa reconnaissance envers son Seigneur n’égalait que son admiration envers Machaon et il avait servi pendant des siècles sans jamais rien y redire, pas même malgré les colères parfois violentes de Zeian.

Il avait très vite compris que le prince héritier était précieux alors quand il faisait une bêtise en échappant à sa vigilance ou couvert par ses soins, il était celui qui récoltait les coups. Fendre la peau du fils unique de Zeian aurait été une infâmie contre-nature et lui, il l’aimait tellement qu’il était ravi de lui épargner le fouet ou le bâton. « C’est lui qui choisira un jour la personne à qui je dois m’unir. Bien sûr je pourrais avoir une âme sœur mais… » De nouveau, il hausse les épaules, désinvolte. « Je ne pense pas que le Chaudron m’ait béni à ce point-là… » Et ça lui allait très bien… « Alors, vous voyez… batifoler avec des filles de cuisine ou des garçons d’écurie, ça passe encore… Mais avec le prince Illyrien que je suis censé protéger ? » Il éclate d’un rire cristallin. « Vos gens auraient sans doute ma peau bien avant que Zeian ne me l’écorche vive ! » Ses prunelles s’allument d’une lueur moqueuse. « Votre intérêt me flatte, toutefois, Majesté… » Mieux valait détendre l’atmosphère par une plaisanterie, même si elle pouvait sembler vaseuse. « Je suis certain que, vous aussi, vous aurez sans doute des obligations, tôt ou tard… » C’était le lot des Princes et des Rois, non ?

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