Non mais. Arrête ta connerie, Choji, se disputa-t-il mentalement avec force. Il fallait être con pour être attentive à tout ce qu’elle pouvait dire. Tout ce qu’elle pouvait faire. Choji était sûr de pouvoir définir quand elle inspire et quand elle expire. Débile donc. Il était complètement stupide. A se frapper la tête par terre. Il avait préparé la tente, que pour elle, et il s’était mis à être jaloux… Ja. Loux. Non… Mais il ne pouvait pas être jaloux de ses coéquipiers, il n’était même pas en couple avec elle. Stupide, donc. Une preuve de plus qu’il n’était pas le genre que l’on aime. On aime les hommes affirmé, arrogant, sur de lui, prêt à tout. Lui, il était prêt à partir en courant pour demander une pause dans son cœur. Il cueille ce qu’il peut en écoutant, en posant des questions, plus ou moins subtile. Il a envie de connaître la jeune femme à travers les autres, à travers ce qu’il voit… et au lieu d’être de moins en moins bien, c’est l’inverse. Elle est de plus en plus incroyable. De plus en plus belle. De plus en plus tellement plus que ce qu’il ne sera jamais. Il baragouine parfois à l’écoute des informations et il se demande comment il va faire. Il prend plus de champignon, observe l’écorce et la sève, pense à une recette qu’il a donné récemment. Il rit tout seul. Nope. Pas de sèves aphrodisiaques. Manquerait plus que ça. Choji a envie de parler avec Shin un peu plus de lui. Il essaie parfois, mais ça ne marche pas.

Il finit par faire à manger. Il reste un peu éloigné. Jette un regard à Nagisa. Il se demande s’il pourrait encore avoir un sourire, ou un baiser. Il regarde ailleurs. Il l’écoute chanter. Il frisonne. Il avait envie de dire qu’elle chante bien, qu’il aime sa voix mais il se défend. Il regarde ailleurs et croise le regard de Shikamaru. Qui regarde son meilleur ami, puis sa cousine, puis son meilleur ami, et encore. Choji finit par lui faire un regard entre l’inquiétude et la panique. Shikamaru ne semble pas comprendre. Ce qui n’est pas le cas d’Ino, à peine plus loin. Elle se fige… Choji fini par dire qu’il a besoin d’autre chose et s’éclipse pour chercher n’importe quoi de plus dans la forêt. Il se plie, se courbe contre un arbre. Il a la tête en vrac. Il sait qu’il doit revenir sinon la nourriture ne sera plus bonne. Il sait qu’il doit faire un effort. Il respire plusieurs fois et y retourne avant de tendre les bols. C’était une soupe aux champignons, très bonne. Il le sait, il l’a fait. Et encore une fois les fumeurs avaient le droit à plus de goût. Il se penche vers Nana, rougit malgré lui et retourne dans un coin. Il sort son téléphone. Regarde sa conversation avec Nana et avec Ribbit. Et il se prend la tête mentalement. Il mange en silence. Crotte. Il est amoureux ? C’est ça ? Il devait être puni.. Le karma, quelque chose comme ça. Une fois le repas fini, il fit la vaisselle et se mit à son poste. Il prit le premier tout de garde. De toute façon, il ne pourrait pas dormir. Shikamaru et Ino ont compris ce qu’il ne voulait surtout pas que le reste comprenne. Même si ni l’un ni l’autre ne peuvent imaginer de pourquoi.

Nana ne fait plus gaffe à grand chose le reste de la soirée. Elle a déjà pris ses aises dans le groupe qu'ils forment avec les ninjas de Konoha et arrête de réfléchir et d'observer pour la soirée. Pour une fois que la blonde de ne fait pas de remarques déplacées. Mais entre les deux autres Nara (oui si Asuma fait quasi partie de la famille) et l'adorable Choji, elle se sent à la maison, Nagisa. Même en pleine forêt. Endroit où elle n'a plus passé autant de temps depuis … bientôt dix ans. Très très bientôt dix ans. Même si elle essaye de ne pas trop penser à ça. Quand on débranche le cerveau, on débranche le cerveau. Elle mange en silence, non pas sans avoir remercié le chef bien sûr, en laissant les autres causer entre eux. Et c'est pas une bonne idée de faire ça, mais tant pis. Elle le fait quand même parce que des fois, elle aime bien "se faire du mal".

Le truc avec Nana, c'est que quand elle n'est pas le centre de l'attention, elle se sent mal. Pire que mal. Elle se sent seule. Même avec sa petite bande. Si on ne s'occupe pas d'elle, elle se sent loin, seule, et triste. Elle a même écrit une chanson là dessus. Et le titre c'est "kill me". Donc non, elle ne le vit pas bien. D'où l'intérêt qu'elle a à être adulé. D'où l'intérêt qu'elle avait à avoir des mecs possessifs et un poil contrôlants. Au moins elle était certaine d'avoir leur attention. Bref. Elle finit la soirée en pensant à Itazura. En se demandant si c'est pas ça qui lui plaît chez lui. L'idée qu'il pense à elle-même avant de vraiment la connaître. Si c'est ça… et bah c'est une grosse connasse. Ouais. Nagisa grommelle toute seule dans son coin en fumant une clope, bien plus tard dans la soirée. Avant de prendre le ciel étoilé en photo. Et de l'envoyer à celui qui occupe à nouveau ses pensées. Une façon de lui dire qu'elle pense à lui. Puis elle file dans sa tente, saluant les derniers encore debout. Shin déjà au lit, elle s'allonge contre lui et le prend dans ses bras, le petit oiseau venant automatiquement se caler contre elle. Même comme ça, elle arrive à se sentir seule, Nana.

Et c'est seule qu'elle se réveille. Elle déteste ça. Elle la jamais dit, sinon elle sait très bien que les gars se relaieraient pour rester avec elle et c'est débile alors chut. Elle reste quelques minutes à se débattre avec ça avant de tendre la main vers son téléphone et de voir la réponse qu'elle n'avait pas vu la veille. Et l'apaise. Même si elle se déteste que ça l'apaise, pour un tas de raisons qui semblent s'empiler tous les jours un peu plus. Mais ça l'apaise quand même. Et elle lui envoie un passe une bonne journée .

Nagisa finit quand même par se tirer de sa tente pour rejoindre les autres. Choji lui proposant un petit déjeuner.

"Ew. Trois repas de suite, je suis pas sûre. Jveux pas dégueuler en route …"

Elle le regarde une seconde, puis la bouffe qu'il lui propose une autre seconde.les deux secondes en fonçant le nez. Et puis elle cède.

"Ouais bon. OK. C'est bien parce que c'est toi et parce que c'est certainement aussi bon que tout c'que tu fais. Mais un petit bout. Jveux pas te vomir sur tes beaux cheveux."

Ce serait ballot. Et dégueu. Mais no vomito de la journée. Elle s'est rationnée au repas de midi, parce que son estomac n'est clairement pas habitué à faire tous les repas de suite et encore moins complets. Idem après celui du soir. Et en terminant sa portion elle remarque un truc. Elle a l'impression que Choji est plus … loin. Que la veille. Bon, elle non plus n'était pas hyper disponible mentalement, mais ils ont assez peu causé et… même. Y a un truc dans son attitude ... Ou alors elle fume complètement la moquette. Et qu'elle a fantasmé leur espèce de proximité de la veille en projetant Itazura sur le jeune homme. Ce qui est ultra injuste. Et ferait d'elle une double grosse connasse.

Alors qu'elle l'observe du coin de l'œil une idée stupide, mais très claire, s'installe dans sa petite tête. Les fameux fusibles qui grillent et deviennent des caprices. Et Nagisa saute sur ses pieds pour s'approcher du ninja avec un air """"innocent""". Avec beaucoup de guillemets, oui.

"Jpeux te faire des tresses ? Des petites. Pas toute ta crinière, hein t'es pas un poney. Mais jpeux te faire des tresses, diiis. S'te plait, s'te plait ! J'pourrai même te montrer comment j'écris si tu jeux en même temps. J't'avais dit que je le ferais et pi on a pas pris le temps. Alleezzzzz dis oui !"

La meuf pas chiante du tout …

Choji vérifie à nouveau sur son téléphone. Il avait fait une recherche. Simple. Concis. Il avait cherché la définition d’Abruti sur google. Et il continuait à être choquer de ne pas trouver sa face sur la première page des résultats. Non… Quelqu’un avait fait une erreur. Il devrait être la représentation première d’un abruti. En plus d’être amoureux d’une femme connu seulement par internet et clairement mieux que lui … Son meilleur ami et sa coéquipière avaient compris sans comprendre … et il n’arrivait pas à prendre de la distance. Non. Faux. Il avait prit de la distance, mais il continuait de la regarder, ou de vouloir lui parler. Oh. Bordel.

Il voulait la nourrir. Son équipe avait remarqué qu’il se surpassait encore à chaque repas. Il se disait, stupidement, que s’il arrivait à nourrir Nana il ne serait pas aussi stupide. Ou lâche. Surtout lâche. Il lui faisait des petites mais bons portions, et elle avait toujours la meilleure partie. Il en avait marre d’être ce petit être lâche, qui n’arrivait pas à abandonner d’être amoureux. Il l’était. Amoureux. Il l’était totalement et tout le monde le comprendrait qu’il ne peut pas l’être. Parce qu’elle était au-dessus de tout. Elle était clairement bien meilleure que ce qu’il méritait. Elle méritait plus que lui, mieux… et il ferait en sorte qu’elle puisse avoir son histoire d’amour qu’elle mérite.

Mais le mec qui était le meilleur selon son opinion, c’était son cousin… Ce qui était moyen. Bref, il était abruti, et il faisait en sorte de rester loin mais en continuant à l’aider. Il détournait le regard dès qu’il croisait celui de Shikamaru ou Ino.

Quand ils purent faire une nouvelle pause, il la regardait en biais et soupira. Il prit son téléphone et chercha pour lâche. Et là encore, il n’y avait pas sa face dans les résultats. Etrange. Il observa Nana arriver et se fige. Il se demande ce qu’elle veut, lui sourit aussi joyeusement que possible. Il veut être le plus joyeux possible pour elle. Sa question le désarçonne. Il la regarde papillonner des yeux.

- Ok, fit-il en se penchant avec douceur pour prendre une brosse à Ino. On a le temps pour tes chansons, ne te sens pas obligé pour le moment, et tu peux me faire autant de tresses que tu le désires.

Il en avait besoin. Il était si égoïste, en réalité. Il était si mal, si mauvais. Il voulait simplement pouvoir être touché par elle. Et il le voulait, qu’importe la manière, il voulait être proche d’elle. Il n’avait jamais pu la toucher « comme ça ». Si ce n’était pas pour l’aider ou simplement pour lui tendre une assiette. Là, c’était différent. Il se déplace, lui tend la brosse et reste silencieux. Il ne se rendait même pas compte qu’il avait, là encore, proposer à Nana de prendre son temps. Comme Itazura le faisait parfois. Parce qu’ils avaient toujours le temps. Encore et toujours le temps. C'était une phrase de gentil, non ? Elle ne capterait pas que l'homme qu'elle touche, ce lâche et moche homme devant elle, était le même.

Après Abruti et Egoïste, il devrait chercher Imposteur.
Cela lui allait parfaitement, il était tout ça.
Il coule un regard vers Shikamaru... Il ne comprend toujours pas mais il sait, et c'est encore pire.

“Oh t’inquiète, je ne me sens jamais obligée de rien !”

C’est faux, mais c’est plus compliqué que ça. Et là tout de suite, non, elle ne sent obligée de rien. Donc. Elle signale juste à Choji qu’elle revient, allant chercher un carnet noir défoncé dans la housse de sa guitare. En passant, elle remarque un drôle de regard de la part de Shikamaru sur elle, qu’elle gratifie d’un “tu veux ma photo ?” auquel elle répond d’un simple mouvement de tête. C’est non. Dommage. Erm. Nana revient auprès de Choji, s’installe sur une souche d’arbre et le ninja à ses pieds. Et elle échange le carnet contre la brosse à cheveux, non sans l’avoir déjà ouvert. Elle n'a pas envie qu’il fouille non plus. Surtout que l’état des pages gondolées par l’eau, les restes de celles qui ont été déchirées ou la couverture défoncée par les vols planés à travers la pièce en dit peut-être plus long que ses chansons parfois fort obscures. Bref. Elle a hésité, Nana. Et puis elle l’a ouvert aux premières pages de la dernière chanson qu’elle est en train d’écrire. Y a un un trait, un emplacement vide tout en haut, marquant l’absence de titre, et puis entre parenthèses à côté Itazura. C’est pas pour rien qu’elle lui montre celle-là. Elle se dit que ça va l’aider à séparer les deux hommes l’un de l’autre dans sa petite tête perturbée. Inconsciente de son “erreur”, Nagisa dégage les mèches du coup de Choji et commence à le brosser délicatement en entamant ses explications.

“Là, sur les deux premières pages, tu as … le fameux brainstorming tu sais. Quand tu balances des idées comme ça. Je choisis, enfin non je choisis pas vraiment. J’ai un truc qui s’impose à moi, une personne, un événement, un rêve, une émotion, peu importe et j’écris les morceaux de phrases qui me viennent comme ça.”

C’est le BORDEL sur la première double page. C’est écrit dans tous les sens, y a des tonnes de phrases barrées, gribouillées, certaines les unes sur les autres. C’est à peine lisible en fait. Nana invite Choji à tourner la page pendant qu’elle tire doucement une petite mèche juste derrière son oreille pour droite et commence à la tresser.

“Là, j’ai fait le tri du binz’ d’avant. J’ai gardé ce avec quoi je vais bosser, y en a où j’ai rajouté une “suite” entre guillemets. Bref ça commence vaguement à ressembler à quelque chose.”

Là, c’est nettement plus facile à lire. Tout est bien écrit, bien séparé. Tout propre. Et il y a écrit ;

I'd do anything to have him to myself
Just to have him for myself

he's the only one that makes me sad

Hard to say what caught my attention
Fixed And crazy, Aphid Attraction
Carve my name in my face, to recognize
Such a pheromone cult to terrorize

Spoiler:

I exist through my need, to self-oblige
He is something in me, that I despise

Spoiler:

I won't let this build up inside of me

HE ISN'T REAL
I CAN'T MAKE HIM REAL

He is everything to me
The unrequited dream
A song that no one sings
The unattainable
He's a myth that I have to believe in
All I need to make it real is one more reason

Spoiler:

Elle le laisse lire tranquillement. Fini sa première tresse et en attaque une autre juste derrière, lui dégageant ainsi le côté de la nuque. Et puis elle lui explique les trois doubles pages suivantes. Deux extrêmement étranges pour qui ne fait pas de musique mais qui sont simplement les tracés mélodiques que prendra la chanson. Et la dernière avec de nombreuses lignes vides matérialisant le squelette de la chanson sur certaines desquelles elle a posé les vers écrits plus tôt.

“Et j’ai plus qu’à remplir tout ça. En général ça se remplit tout seul une fois que j’ai l’amorce et l’air en tête … j’ai même plus besoin de me concentrer dessus. Ce qui arrive souvent sous la douche d’ailleurs et c’est extrêmement chiant pour noter avant d’oublier d’ailleurs.”

Nagisa pouffe toute seule en repensant au nombre de fois où elle a dû sortir à poil et trempée de ses douches pour aller griffonner dans son carnet. Ce qui est la principale raison pour laquelle c’est Shin qui partage ses chambres d'hôtel, d’ailleurs … Finalement, elle lui aura fait trois tresses derrière l’oreille droite, et en termine une quatrième sur le côté gauche de sa tête, celle-ci davantage perdue parmi ses mèches de cheveux. Elle réfléchit à où en faire ensuite quand quelque chose dans la nuque de Choji attire son attention.

“T’es ultra tendu …”

Qu’elle constate juste, en baissant la voix et en posant le bout de son index dans la nuque du jeune homme, faisant tressaillir le muscle en-dessus. Et puis, tout à coup, ça la frappe

“Oh merde. C’est moi ?? Dis-le si j’te gène, hein ?? Tu peux m’envoyer me faire voir, j’ai l’habitude avec les trois cakes à la banane là-bas !”

Ouais, elle a compris, mais en fait … bah elle a pas compris.

Il. Va. Mourir. Ok ? Le destin, la chance, la malchance, le karma. Il y avait bien quelque chose qui faisait qu’il avait la femme dont il est tombé amoureux contre lui, derrière lui, pendant qu’il lisait un poème (parce qu’il avait foutrement aucune idée de comment lire les mélodies sur le papier) qu’elle avait écrit pour lui. Il évite de la regarder, observe juste les pages et revient à la première comme pour essayer de mieux comprendre comment elle fonctionne. C’était étrange de voir le fonctionnement d’un esprit, couché sur le papier, noir sur blanc. Il y avait quelque chose d’étonnant et intime. C’était le terme. Il se sentait intime de toucher les pages de son carnet.

Et tendu.

Surtout tendu. Parce qu’il avait conscience d’avoir les mains de la jeune femme dans son dos, et son cœur dans ses mains. Il voulait la protéger. Il voulait la prendre dans ses bras. Il n’était pas le petit copain idéal, mais il pouvait la couvrir de plus d’amour que quiconque. Parce qu’il était ainsi, Choji, avec tout le monde. Il était gentil. Mais plus il aimait une personne, plus les actes qu’il était prêt à faire pour cette personne était incommensurable. Il serait prêt à trahir son pays pour Shikamaru ou pour sa petite sœur. Sans la moindre difficulté. Pas qu’il puisse réussir à faire une différence … Mais, il serait prêt à tout. Et Nana, dans son dos, l’amour qu’il ressent pour elle lui criait qu’il pourrait faire plus. Pas seulement parce qu’il l’aime, mais parce qu’il voulait la protéger avec toute la force de son âme. Il lu à nouveau le poème. Se demande comment elle réagira en apprenant que l’imbécile dont elle touche les mèches est le mec dont elle parle de son écrit.

- Tu as l’air de beaucoup l’aimer. Pourquoi ne pas le rendre réel ? Fit-il avant de se mordre la lèvre pour s’imposer le silence

Ta gueule, Choji, se disputa-t-il à nouveau mentalement alors qu’il cherche à comprendre ce que le texte dit. Elle avait dit qu’il devait y avoir du drama dans la musique, qu’elle n’était pas à 100 % proche de la réalité… mais tout de même, c’était ses pensées. Elle ne voulait pas le rendre réelle parce qu’elle pense le blesser ? Il avait compris qu’elle avait peur de ça, de lui faire du mal à lui. Elle l’avait dit. Qu’elle faisait du mal aux autres sans le vouloir. Un peu comme là, non ? Non. Pas réellement. Elle ne sait pas, et Choji ne pourrait pas passer cette souffrance qu’il ressent dans son cœur, ou la tension dans ses muscles. C’était … naturel. Il lui fallait avoir le cœur brisé pour tirer un trait sur elle. Mais comment tirer un trait quand il a l’impression qu’elle veut de lui. Plus, qu’elle a besoin de lui. Qu’il pourrait être un plus dans sa vie. Il pourrait aussi devenir son ami ? Même si ce n’était pas réellement son aspiration, à Choji, il s’imagine bien être ami avec elle et l’aider comme il peut. Ouais. C’est ce qu’il avait dit. Lui trouver un homme parfait pour qu’elle puisse vivre une histoire d’amour des plus simples. Dommage que Shika soit son cousin. Et qu’Asuma soit prit. Deux bonnes personnes, que Choji respecte, et qui sont déjà viré des possibles. Alors qu’il pense à cela, il tressaille en sentant le doigt de la jeune femme sur sa nuque, et sa réaction. Par panique, il se retourne et attrape sa main.

- Non ! fit-il plus fort que désiré avant de se mettre à rougir très fort, je veux dire, oui c’est toi, mais non, tu ne me gênes pas. Continue, s’il te plait. C’est … rare. Et j’aime bien la sensation de me faire tresser.

Et toucher par elle. Il n’a pas tressaillit par haine de ce geste, mais plutôt parce que ça lui a fait naître une nouvelle envie dans son cerveau dérangé… C’était agréable de se faire toucher. Il avait envie de se faire toucher par elle. Il rougit et se remet dos pour cacher son visage. Il pu voir à nouveau le regard d’Ino. Elle fronce les sourcils. Il sait ce qu’elle pense et sourit. Ino était en train de penser que si Nana se moque de lui, elle allait lui faire du mal. Ino n’aimait pas le corps de Choji mais il savait pourquoi compter sur elle. Elle sourit pour la rassurer. Il repassa la main sur le poème et sourit.

- Je suis jaloux de ce mec, malgré ce que tu écris sur toi dessus, dit-il encore pour changer de sujet avant de se cogner mentalement.

Il n’était pas fait pour être sous pression… Et il n’arrivait pas à s’enlever l’idée de ce qu’il aurait dû faire. Quand elle l’avait touché puis s’était écarté. Il avait eu envie d’attraper sa main pour l’embrasser. Et c’était vraiment être un idiot profond d’en avoir eu que l’idée. Il se dégoute. Voilà pourquoi, lui, il ne la rendait pas réel. Parce qu'il sait, il se doute, qu'elle ne voudrait pas du réel lui. Qu'elle mérite plus. Et ça lui brise le coeur un peu plus. Il fallait vraiment qu'il trouve une personne exceptionnelle ... et dans une semaine, pendant leur rendez-vous... C'est cette personne qu'il enverrait à sa place. C'est mieux. Beaucoup mieux. Elle doit être heureuse, et s'il sait pouvoir le faire en lui donnant tout ce qu'elle désire ... il reste toujours que "lui". Et lui, ce n'est pas suffisant.

Elle le laisse lire, feuilleter les pages d'avant en arrière. Se rendant compte qu'elle s'en fout, de s'il regarde les autres pages aussi. Elle lui fait étrangement confiance. Nana se concentre sur ses explications, sur la sensation de ses cheveux sous ses doigts. Elle sourit tendrement quand il remarque qu'elle l'aime beaucoup, et se contente d'un "mmh" de la gorge comme acquiescement. Elle réfléchit un petit peu avant de répondre.

"Honnêtement … je crois que je ne saurais pas comment … faire. Pas pour le rendre réel. Juste … pour être avec lui … J'ai trop l'habitude des relations toxiques. De les subir mais aussi de l'être."

Elle prend beaucoup, Nana. Elle s'en rend compte … la moitié du temps. Et souvent trop tard. Bien sûr qu'elle donne, mais elle prend, elle prend, elle prend. Des petits bouts à droite à gauche qu'elle arrache du bout des ongles dans des caresses. Ou du bout des dents en mordant. Comme là tout de suite. Où elle exige de pouvoir tresser les longs cheveux de Choji, sans se demander une seule seconde ce que ça pourrait lui faire. D'être touché par une inconnue. Ou par une femme. Ou par … peu importe la façon dont il la voit.

"Ok … Désolée … Jvais essayer de toucher que tes cheveux."

Ouais. On se concentre. Même si maintenant qu'elle y pense … à la réaction qu'elle provoque chez lui … Nana a la sale envie de la provoquer à nouveau. Ses yeux glissent vers la peau de sa nuque qu'elle a dégagé avec les tresses. Et elle a envie d'y taper un croc. Noooope. On se concentre. En tout cas, finalement, l'opération séparation Itazura/Choji est un échec cuisant. Parce qu'elle repense aux messages où elle lui avait écrit qu'elle le mordrait et à lui qui lui avait répondu qu'il serait OK. Est-ce que le ninja serait OK pour qu'elle le morde ? Mais !! C'est quoi cette question encore ??! Stop. Sauf que Choji ne l'aide pas à se concentrer sur autre chose.

"Tu es jaloux ??"

Sa voix part étrangement dans les aigus. Nana pouffe en posant ses doigts sur sa bouche. Elle sent ses joues chauffer et se mordille les lèvres en reprenant la tresse qu'elle est en train de faire.

"Tu sais, tu me fais p-… Nan. Rien. Oublie."

Nan !! Nan, nan, nan !!! Ça se fait pas sur teeeeeeellement de niveaux !! De dire à un type qu'il lui fait penser à un autre type dont elle est amoureuse. C'est non !!! Nan mais enfin Nana !! Heureusement qu'elle a réussi à ne pas finir sa phrase même si elle était déjà très très très avancée. Mais oui. C'est comme ça qu'elle fait du mal sans le vouloir. Qu'elle peut être toxique sans le vouloir. Et il y a des fois où elle veut l'être … Nagisa secoue doucement la tête en silence.

"Je suis vraiment casse-bonbons comme petite amie, je te jure. Je râle, j'exige, je mords, je pince aussi des fois. Y a pas de quoi être jaloux de ce pauvre homme … Il va souffrir avec moi, héhé."

Elle ricane vaguement, en lui ébouriffant doucement les cheveux.

"Tu m'as dit que tu te servais de tes cheveux dans tes techniques, au fait. Tu fais comment ?"

Choji écoute et réfléchit. Il cherche surtout comment répondre à tout ça. Comment le rendre réel ? Haha … Il suffirait qu’elle touche à nouveau son cou, qu’elle passe ses mains encore autour de sa tête, qu’elle l’embrasse à nouveau sur sa joue. Il est réel. Il est là. Palpable, tellement présent que ça en devient comique. Il est là. Et il est foutrement incapable de le dire à la jeune femme. Il n’y arrive pas. Il serait si simple qu’il lui dise… Et puis.

- Laisse-le essayer ? proposa-t-il, de t’apprendre à avoir une relation non toxique. Ni de l’être, ni de le subir. C’est peut-être ça.

Mais… Il allait fermer sa grande gueule oui ? Il se détestait plus que jamais maintenant, alors qu’il sentait les doigts de la jeune femme dans sa chevelure. Il n’avait jamais eu autant conscience des doigts de quelqu’un dans ses cheveux. Il était le genre à laisser sa sœur et ses amis lui faire des tresses toute la journée sans sourciller. Il grimace de temps en temps alors qu’elle tire, mais il s’en fou. Il s’en fou, il l’avait dit. Souffrir pour elle, ça ne le dérange pas. Est-ce que ça faisait de leur relation une relation toxique ? Il ne sait pas. Il ne sait même pas ce que peut être une relation, alors savoir si elle est toxique ou non… il en sait rien. Il s’en fou. Si Nana voulait être toxique, il l’accepte. Ok. Pas de soucis. Quand elle veut. Cela ne le dérange pas.

- Ne t’en fais pas. Tu peux me toucher.

Il ne disait pas cela de manière sexuelle, du tout, même pas un peu. Mais il savait que cela pourrait être vue comme tel. Il pourrait se reprendre, dire qu’il ne voulait pas dire ça, mais il se tait. Il se laisse faire. Parce qu’il voulait dire ça, même si ses joues se colorent de rose et qu’il détourne les yeux. Il voulait lui dire. Prouver qu’il pouvait être mieux ? Il n’en sait rien, il préfère expliquer sa jalousie que sa connerie.

- Je suis jaloux, personne ne pense ce genre de chose de moi. On préfère souvent que je disparaisse plus que l’inverse. Je ne suis pas le genre dont … dont on écrit des chansons, fit-il en montrant le carnet, et qu’on veut rendre réel. Alors ça me touche.

Ouais. Cela le touche. Il sait ce qu’elle a voulu dire … Il le sait. Parce que c’était logique. L’inverse aurait été terrifiant. Bien qu’il avait fait semblant d’aimer le foot et d’être un autre au début, il avait fini par être lui… Et maintenant ? Hé bien s’il arrivait à faire penser à lui en était en lui, alors c’était qu’il était lui ? Ce qui soulève une autre question … est-ce qu’elle aimerait le lui ? Ou était-ce le fait qu’elle ne puisse lui parler qu’à travers un écran qui fait qu’elle s’était intéressée à lui ? Il allait exploser dans sa tête. Au bout d’un moment, ça allait faire boom.

- Si la personne t’aime, j’imagine que tu pourras râler, exiger, mordre ou pincer, ça sera avec plaisir. Si j’avais une femme qui m’aime, ça ne me dérangerait pas. Il ne souffrira pas.

Elle pourrait même le frapper, il s’en fou. Mais il n’aimerait pas une femme qui frappe pour le plaisir. Non. Il connaissait le cœur de Nana, ses pensées, son genre, et il pardonnerait la douleur qu’elle pourrait lui causer en se faisant du bien. Mais … il déraille encore ? Pourquoi il pardonnerait quoi que ce soit ? Elle ne lui demandait rien. Il fallait mieux que lui. Il envoya une malédiction mentale à Shikamaru d’être son cousin. Il sourit à ses cheveux.

- J’ai une technique qui s’appelle le boulet humain. Pour faire simple, je rentre mes bras, mes jambes et ma tête à l’intérieur de mon corps. Mais mes cheveux recouvrent mon dos. Donc quand j’en ai besoin, mes cheveux deviennent des pics alors que je deviens un … boulet ? C’est le terme. Avant, j’avais les cheveux cours, et donc ma tête rentré, j’étais moins « efficace ». Je te montrerais si j’ai l’occasion. Mes techniques sont moins subtiles que les Nara. Je suis plus une grenade qu’un snipper, haha.

Ce n’était pas drôle. Cela prouve, pour beaucoup, qu’il était juste trop peu subtil pour être un ninja. Il était … et bien, un boulet. C’était le terme.

Le laisser essayer. Ouais. C’est une idée. C’est ce qu’elle va faire, de toute façon. Enfin normalement. Elle a prévu de le voir d’ici quelques jours, donc elle a prévu de se laisser une chance de … d’essayer oui. Après, il reste toujours la possibilité qu’elle se casse en courant, ahah. Si elle panique. Si elle se voit trop lui faire du mal. S’il est aussi gentil et doux qu'il a l’air de l’être. Si … comme Choji ? Ouais. Ce serait sans doute un peu compliqué pour elle de leur laisser une chance. En tout cas, elle se contente de son ”mmh” d’acquiesement (très Naraesque d’ailleurs) en réponse à la suggestion du ninja. Le “mmh” qui permet de dire “mouais” sans avoir besoin d’ouvrir le bec, et surtout sans donner d’explications.

Elle fait attention, donc, à ne pas trop le toucher, en tout cas la peau de son cou (même si l’idée d’y taper un croc, ou juste d’y poser ses lèvres se fait un peu trop entêtante, erm) et continue d’ajouter des tresses éparses dans sa chevelure. Avant de s’arrêter pour lui pincer la joue. Ouais, elle l’aura pas “pas touché” très longtemps. Mais ça ne lui plait pas ce qu’il dit. Alors déjà elle le pince pour le réprimander. Et ensuite elle réfléchit, et répond un truc un petit plus construit.

“Mmh. Peut-être. Je ne suis pas si sûre. Mais t’es plus le genre sur lequel on écrit des romans. Pas le genre dont on veut entendre parler trois minutes le temps d’un frisson.”

What the fuck qu’elle est en train de raconter, Nana ? Elle rit encore, doucement, et se reprend.

“C’est la troisième que j’écris sur ce type alors que je l’connais même pas. Et celle-là j’crois que j’vais le faire en deux parties. T’es le genre là aussi.”

Mouais, c’est peut-être pas plus clair dit comme ça, mais pour elle en tout cas, ça l’est. En tout cas, heureusement qu’il n’est pas contre le fait de se faire pincer (par la femme qu’il aime, certes, mais elle zappe ce morceau de l’info, Nana) puisqu’elle vient de le pincer, héhé. Après elle se dit qu’il n’a pas tort. C’est censé être ça l’amour non ? Enfin c’est ce qui est dit dans les livres et dans les séries. Tout aimer chez l’autre, y compris ses défauts. Elle ne comprend pas comment on pourrait aimer ses défauts à elle, Nagisa. Mais bon. L’espoir fait vivre, comme on dit.


Et puis ils changent de sujet pour partir sur les techniques ninjas du Akimichi. La jeune femme s emarre en silence, faisant gaffe pour qu’il ne pense pas qu’elle se moque de lui. Ce qui n’est absolument, ABSOLUMENT, pas le cas.

“C’est pas hyper flatteur comme nom de technique. Mais je crois que je vois ce dont tu parles. J’te trouverais un nom plus classe. Enfin si tu veux. Faut fouiller dans les armes à boules. Genre fléau, les marteau météorite. L’étoile du matin !! ça c’est méga-classe. Choji étoile du matin, ahah ! En plus ça te va bien.”

Nana lui caresse affectueusement les cheveux. Elle se dit brièvement que si Itazura lui ressemble, ça peut être vraiment très simple. Elle finit de lui arranger ses mèches en chantonnant un air plus gai que ceux qu’elle compose et se lève, fait le tour de Choji pour s’accroupir devant lui et finir d’arranger ses cheveux en le regardant de face. De près. Elle termine, baisse les mains, baisse son regard sur celui de Choji, et lui sourit tout simplement. Elle a très envie d’aller frotter son nez contre le sien. Mais bien sûr qu’elle ne fait rien du tout.

“T’es grave bg comme ça. J’espère que ça va pas te niquer ta technique par contre. Ça serait con. Que ça fasse pas comme si t’étais un Nara passant la moitié de ton temps encerclé par des projecteurs! ”

Pas d’ombre, pas de technique des ombres. Peut-être qu’avec un bon quart de ses mèches tressées, Choji étoile du matin serait moins efficace.

Il se fait pincer les joues, et il rougit. Il la regarde. Il regarde cette femme. Elle est si belle. Elle est si proche. Il ne sait pas comment il doit réagir. Il rougit donc. Il essaie de ne pas être perturbé. Il espère pouvoir cacher qu’elle le perturbe … Elle le perturbe carrément, sa tête, son cœur, son corps. Il est chamboulé. Il est à l’envers. Il la regarde et il se sent avoir des tournis. Il avait autant le tournis que son maquillage sur ses joues. Il ne savait plus où regarder, la tête en arrière pour la voir. Alors il fit la seule chose logique. Il la regarda, elle, dans les yeux. Quelle erreur ! Ses yeux étaient profonds, et doux, et … il l’aime. Est-ce qu’elle le lirait dans ses propres yeux ? Non. C’est impossible. Elle ne pourrait pas le lire. Il lâcha un rire pince-sans-rire, pas joyeux.

- Na… Nagisa, se rattrapa-t-il avant de l’appeler simplement Nana, je ne suis pas le genre que tu penses. Je suis … lâche, avec peu de courage et … On écrit rarement des choses sur moi. Je …

Il avait envie de lire les autres poèmes sur lui. Il se demande. Il caresse la page de sa main. Il ne lâche pas la jeune femme des yeux, mais il sent les mots sous la pulpe de ses doigts… Bon… Dieu. Il fait quoi maintenant ? Il pleure ? Il part en courant et en hurlant ? C’était la preuve ultime qu’il est un lâche, non ? Bon. Alors il respire. Il a vraiment envie de lire les autres. Il a envie de voir ce qu’elle pense. A quel point elle le croit meilleur que ce qu’il n’est. Et comment il doit faire pour la protéger, de lui et d’elle-même de toute évidence. Il doit le faire.

- C’est le nom que mon clan a donné. Je ne sais pas si j’ai le droit de changer, dit-il en souriant. Mais il parait que l’on peut se trouver un surnom, si on est assez bon. Je garde ta proposition pour ce moment là, même si ça n’irait pas avec le bonhomme.

Même si… l’étoile du matin … Bon, il sait déjà qu’on va dire qu’il ressemble plus à Patrick de Bob l’éponge qu’à une étoile. Les étoiles sont fines, lumineuses, au-dessus du ciel, elles sont protectrices… Ouais non. Etre une étoile avec son poids c’est moyen. Il était une boule. Il était … plus planète qu’étoile. Même si les étoiles sont des planètes mortes, ce n’était pas ainsi qu’on les voyait depuis le sol… Donc … bon. Il ne voulait pas non plus lui faire du mal avec ses réflexions. Il eut, cependant, un rire pas joyeux.

- Cela ne « niquera pas », fit-il avec des guillemets, ma technique. Merci pour ton compliment.

Mais il n’y croit pas une seconde. Il n’y croit même pas un peu. Il doute être BG. Il n’était clairement pas beau. Avec ou sans tresses, il n’était pas beau. Et il remerciait la jeune femme de le dire, mais il doute qu’elle le pense réellement. Pas qu’elle mente, mais qu’elle le voit mieux. Il penche la tête sur le livre.

- Je peux lire un autre poème ? demanda-t-il en lui lança un regard.

Ils étaient assez loin des autres. Tranquille. Intime. Il ne voulait pas laisser la jeune femme partir loin de lui. Pas tout de suite. Jamais.

Nana ne le contredit pas. Elle se contente de le regarder avec un doux sourire. Elle sait qu'on ne change pas d’idée sur sa propre personne comme ça. Elle est bien placée pour ça. Et puis … bah même si elle a un l’impression de le connaître, elle ne le connaît pas. Alors non seulement ça ne se fait pas de le contredire. Mais en plus ce n’est pas comme si son avis pouvait avoir le moindre réel effet sur Choji. Alors elle ne dit rien, et se contente de le regarder avec tendresse. Par contre, son avis sort assez nettement de sa bouche juste après.

"Ouairf… les clans."

Dédain, bonjour. Bien sûr qu'il n'a rien du tout contre les Akimichi, hein. Et à vrai dire, contre les Nara non plus. Elle n'a rien contre sa famille. C'est le principe de "clan" qui lui hérisse le poil. Parce qu'il y a dans le terme "clan" des règles et des attentes qu'il n'y a pas dans le terme "famille". Même si ça n'empêche pas pas mal de famille d'écraser leurs rejetons sous des attentes et rêves stupides de parents qui vivent par procuration. Mais les clans c'est pas ça. Les clans c'est un me ligne de conduite, un code d'honneur, des traditions et des manières de penser qui se transmettent. Et quand on y adhère pas … c'est pas drôle.

“Mais si, ça t’irait très bien … Un homme qui fait le petit déj avant que j’me réveille, c’est forcément, au moins, une étoile.”

Au mieux, un soleil. Ok, un soleil, c’est une étoile, mais chut. On s’en balec. C'est pour l’image poétique ok. Mais Nana, elle a un problème avec les soleils. C’est écrit partout dans ses chansons. Son penchant pour l’ombre et la nuit, et son aversion pour la lumière et le soleil. Et ça n’a rien à voir avec son sang de Nara, qu’on se le dise. Ça a juste à voir avec l’espèce de confort de la négativité et du nihilisme. Et les gars comme Choji, comme Itazura aussi, sont des soleils qui réchauffent. Qui l’apaisent. Jusqu’à ce qu’elle retourne se planquer dans sa zone de confort.

“Enfin. Ravi que ça n’entrave pas tes capacités. Ça aurait été dommage. Je pourrais t’apprendre à faire les tresses sur toi-même si tu veux t’en refaire de temps en temps. Ça te va vraiment bien.”

C’est vrai. Enfin, elle, elle trouve. Nagisa ne s'amuse pas à balancer des compliments auxquels elle ne croit pas. Elle le trouve vraiment chou comme ça. (Et a encore une vague obsession sur l’idée d’aller planter ses dents dans son cou, si si, elle est pas claire comme fille.) Nana retourne s’assoir sur sa souche, elle aurait bien voulu s'asseoir à côté de lui, sauf que si elle le fait, elle va choper des plaques rouges irritantes sous le cul et ne pourra plus s'asseoir tout court pendant une dizaine d’heures.

“Ouais si tu veux. y en a deux autres à propos du même type juste avant. Et puis à propos d’un autre type, encore avant. et puis des plus vieilles …”

La jeune femme pose un bras srur le épaules de Choji, son menton sur son épaule et tend le bras pour l’iader à tourner les pages de son bazar et trouver les textes. C’est à chaque fois le même binz de pages griffonnées à mort, de vers sauvegardés, de lignes mélodiques tracées rapidement et enfin du texte ordonné, clair et quasi définitif. Même s’il y a des petites ratures à droite à gauche de modifications. Le premier, enfin plutôt l’avant dernier, mais premier avant le dernier en partant de la fin … BREF, rose cause d’Itazura, puis PANIC, cause encore de lui. (Et ensuite River cause d’un certain type amnésique avec qui ça a failli virer salace par message … mais avec qui ça a définitivement viré salace par chanson, ahah). Enfin Nana lui laisse déjà regarder les deux “premières”. Dans l’ordre, elle aura écrit PANIC, puis Rose, puis commencé celle encore sans nom qui finira par s’appeler Vermillon et aura deux parties.

“Ouais, je sais ça se contredit vachement tout ça. j’t’ai dis que j’étais pas au clair …”

Elle soupire avant de s’appuyer un peu plus sur Choji avant de le lâcher pour se redresser et d’allumer une clope.