Il regarde son téléphone. Il regarde le message et remonte ses lunettes sur son nez pour regarder les nuages. Non mais … Merci de quoi ? Apparemment,  il était en train de draguer une fille super cool derrière un écran, qui serait clairement au-dessus de lui… Et ça le fait flipper à mort. Il laisse son regard errer vers un nuage qui avait la forme d’une glace. Il y avait trois boules sur un cornet au bout écrasé. Il se demande s’il n’allait pas faire un remake de la grenouille et la colombe. Pas de prince charmant après le baiser… Il sera toujours le même « lui ». Avec un cygne. Ouais. Et lui…

Il n’avait jamais eu l’impression d’être un vilain petit canard avant ce moment. Sa famille était originale. Son pouvoir l’était aussi. Pouvoir faire manger des larves à des gens, pour que ça devienne des chenilles dans le ventre, se consolidant en cocon dans le sang avant d’exploser en papillon…  Et c’est beau … même si c’est clairement macabre. Quand les chenilles deviennent des cocons, ça les fait s’arrêter de bouger. La mort est inéluctable. Kuro trouve ça jolie, lui. Même si c’est macabre. Ses papillons avaient le droit de vivre. Ses frères et ses parents utilisaient d’autres insectes. Shino des insectes mangeurs de chakra. Torune, des insectes mangeurs de cadavres. Les parents ? Un peu un mixte. Lui, ça suit le sang. Les papillons sont beaux. Il finit par répondre.

« Ma chère Kinoe. C’est un plaisir que d’être là pour toi. Tu n’as pas à me remercier. Je serais toujours là pour toi. ».

Il range son téléphone. Il ne bouge pas. Il était devant la porte, mais pas du côté des gardiens de la porte. Merde. Il a beau réfléchir, il ne sait pas comment faire. Et en plus il avait le droit à une stupide mission d’espionnage. Un papillon s’approche de lui et il tend la main pour que le papillon puisse s’y poser. Il allait devoir faire équipe avec la super ninja. Encore une. Une petite voix, minuscule, lui disait qu’il y avait une possibilité pour que cette ninja soit SA ninja… Mais ça serait risible, pour elle. Non… Il n’allait pas faire ça. Il se mit à lister, malgré lui, ce qu’il savait sur SA ninja.

- Elle est un cygne, gracieuse, classe, parfaite.
- N’a jamais été réellement fâchée, mais fait semblant.
- Elle a commencé par lui brisé le cœur pour lui recoller
- Elle lui doit 9 euros d’ailleurs, pour la colle.
- A passé 20 ans amoureuse d’un autre.
- Est un peu vénal sur les bords, et compte bien faire une secte pour en être le gourou.
- Ne compte pas lui briser le cœur une seconde foi.
- Veut se faire voir pour qui elle est, pas ses capacités.
- Il doit trouver sa particularité moche, même si elle est magnifique.
- Elle aime Les mésanges, les hirondelles, les rouge-gorges..
- Et souvent au milieu des disputes de son équipe
- Prend du thé avec 4 sucres, mais sans témoin jamais. Même si elle aime entendre les ploufs.
- Elle a des techniques poétiques.
- Elle a 27 ans et elle s’appelle Kinoe.

Elle lui a donné les plans pour le labyrinthe de son cœur. Alors qu’il pensait à tout cela, des dizaines de papillons étaient venus rejoindre son bras. Les papillons s’amusaient à se déplacer autour de lui avant de disparaître quand il sentir quelqu’un arriver.

- Lâcheurs, souffla-t-il alors qu’il rejoint Yamato d’un pas avant de sourire, enchanté ! Je crois que c’est la première fois que nous allons faire équipe ensemble, non ? Je suis Kuro Aburame.

Et aucune chance pour qu’un ninja supérieur comme la jeune femme ne fasse une grimace à l’annonce de son nom. Il n’allait donc pas devoir expliquer à cette personne à quel point sa famille est exceptionnelle et géniale, et la meilleure ! Il savait les grosses lignes de sa mission… Tsunade devait savoir que sinon il allait faire la tronche durant toute l’annonce de l’explication. Tout le monde savait qu’il n’aimait pas partir en dehors de Konoha. Ce n’était pas un secret.

- Tu es prête ?

Parce que pas lui. Il aurait préféré milles fois resté à Konoha, préparer un rendez-vous avec sa jolie inconnue et pouvoir profiter pleinement de la laisser ouvrir son cœur. Il avait envie de la découvrir plus. Il avait envie de l’aimer aussi. C’était bizarre ? Bah, il s’en fou. Il n’était pas à ça prés.  

Elle n’entend plus grand chose depuis que son cerveau a fini par faire des liens qu’elle aurait dû faire depuis longtemps. Son champ auditif se retrouve brouillé par le flux de son sang qui circule avec force dans son cerveau. Et son champ visuel réduit, ses angles morts agrandis d’images auxquelles elle préférerait ne pas penser. Pourtant elle le fait. C’est la vibration de son téléphone qui la fait respirer, presque littéralement. Kinoe s’arrête, inspire brusquement, prend conscience de là où elle est, et tire son téléphone de sa poche pour regarder le message. Voir qu’il provient de “Sphinx” lui tire un léger sourire malgré ses lèvres pincées. Le lire achève de lui faire desserrer les lippes. Elle soupire à peine plus, lâchant un simple rire légèrement ironique. S’il savait combien il l’aidait, là tout de suite, avec ce simple message. Elle inspire encore, plus facilement et tape une réponse avant de reprendre son chemin vers la porte de Konoha.

Pas merci alors. Vraiment beaucoup.

Kinoe regarde l’homme qui se tient quelques pas devant elle, observe les papillons s’envoler avant qu’il ne se tourne vers elle. Elle sourit un tout petit peu. Autant de politesse que de gratitude à se retrouver l’esprit occupée par une mission et un nouveau partenaire.

“Ce n’est pas moi qui les ai fait fuir, j’espère.”

Elle a la voix douce, Kinoe, posée. Toujours. Sauf quand elle doit faire peur aux gamins. Elle s’incline à peine, les mèches rousses échappées de sa tresse ondulant gracieusement. Et elle hésite une fraction de seconde. Presque prête à donner son véritable prénom cette fois. Pourquoi ? Parce qu’elle en a marre. Elle commence à saturer de cette foutue situation.

“Oui, c’est une première, même si je vous connais un petit peu. Enfin surtout votre petit frère. Et ses récentes frasques.”

Elle sourit un tout petit peu plus, davantage par ses yeux que ses lèvres d’ailleurs, pour signifier qu’elle plaisante. En plus du mokuton, elle avait hérité de la capacité de contrôle, au moins partiel, du premier du nom sur les démons à queue. Alors quand une nouvelle hôte avait posé les pieds à Konoha, elle avait bien entendu été l’une des premières informées. Mais en dehors de ça, il y a pas mal de jours où elle a regretté que Kyubi n’ait pas plutôt été scellé en Shino. Ou Choji. Ou Hinata. Enfin un calme quoi … Pas Naruto, ahah.

Kinoe sursaute à peine en sentant son téléphone vibrer de nouveau, et le tire sans réfléchir, pensant à une réponse de Sphinx. Sauf que c’en est une de Kakashi. Son visage pâle blêmit un peu plus. Et elle s’excuse à mi-voix envers Kuro qui lui demande si elle est prête. Elle hésite, et puis lui répond rapidement. Avant d’éteindre ce foutu téléphone. De toute façon, Sphinx sait qu’elle est en mission. Il ne prendra pas ombrage ne n’avoir plus de nouvelle d’elle avant … qu’elle ait le courage de rallumer son téléphone.

“Désolée.”
Qu’elle s’excuse à nouveau, avec une petite révérence.
“Nous pouvons y aller.”

La jeune femme lance un regard presque triste par dessus son épaule avant de soupirer. Cette mission est extrêmement bien tombée. Elle n’avait encore jamais été aussi soulagée de quitter Konoha. Et de s’éloigner de Kakashi. Ça ressemble à quoi quand tu te fâches ? Excellente question. Parce que la plupart des choses qui devraient la mettre en colère ont tendance à tout simplement l’attrister. Le regard de Kinoe glisse vers celui de Kuro, puis vers les arbres. Et elle s’élance vers l’avant. Loin et vite.

Kuro sourit. Les papillons étaient des êtres fragiles. Petits espions pratiques, le moindre mouvement les faisait fuir. Le moindre contact sur leurs ailes délicates pouvait les tuer comme un poison mortel. L’air était leur élément, mais ils n’avaient pas que des qualités. Kuro s’était toujours senti proche de cette espèce. Et tout comme les Inuzuka choisissaient leur chien fétiche qui les suivrait toute leur vie, lui avait choisi cette espèce pour une raison simple. Les sphinx étaient des papillons de nuit, ils avaient peur du soleil et craignaient les humains et leurs mains indélicates, se développant dans le sang. Mais pas lui. Les sphinx avaient toujours été des papillons qui le comprenaient, se posant sur son nez pour le faire gazouiller avant même de comprendre que sa famille était lié aux insectes. Il souriait alors, parce que ce n’était pas elle.

- Ils ont peur de l’inconnu. Donc tu les as fait fuir, mais comme tout le monde l’aurait fait. Il faut du temps avant qu’il s’approche d’inconnu et les accepte.

Lui était plus un sphinx que ce qu’il n’était humain. Ou quelque chose comme ça. Les sphinx acceptaient de s’approcher des victimes à espionner pour lui. Mais ils faisaient toujours en sorte de rester loin de ceux dont ils se fichaient éperdument. Alors qu’il sourit, il réfléchit avant de lâcher un petit rire tout mignon, qui n’avait rien de bien moqué, quoi que pas pour elle, en tout cas.

- Si un jour, on m’aurait dit que le terme « frasques » seraient liés à un de mes petits frères, je ne l’aurais pas cru. La famille Aburame a pris la décision de soutenir Shino donc nous sommes aussi coupables que lui... Mais tout de même, c'est sa faute en premier.

BON. Lui, il ne faisait pas des bisous sur le sol alors qu’il y avait des espions à la maison… mais Shino n’était qu’un jeune et Shinra était clairement le genre de personne à qui on ne dit pas non. Il rigole un peu devant la mission de son petit frère maintenant. Ouais. Il n’aimerait pas être à sa place. Ou plutôt appréciait-il sa place pour pouvoir se moquer sans impunité. Il la regarde ensuite se figer, fronce les sourcils, et fit un nouveau sourire quand elle s’excuse.

- Y a pas de quoi. On va travailler ensemble, mais tu peux avoir des choses en tête, tu n’as pas à demander pardon. Si tu veux en parler, n’hésite pas.

Il se met à marcher, feintant pour la jeune femme une motivation qu’il n’avait pas. Il n’avait aucune envie de quitter Konoha. Il aimait trop être à l’intérieur. Il maudissait son frère d’être occupé avec Shinra, et son autre frère a être occupé Il-ne-sais-où… Même s’il sait que, avec les deux frères, Tsunade l’aurait tout de même envoyé directement là bas. Vraiment pas cool l’Hokage quand on y pense. Il se mit à marcher à l’envers pour la regarder. Ils avaient quelques heures de marche avant d’être proche de la destination à espionner pour récupérer les informations de rébellion contre Konoha, donc il n’avait pas à s’en faire… et ses papillons étaient en train de voler dans la forêt pour le prévenir de ce qu’il se passait.

- Mes papillons iront espionner les conversations d’un rendez-vous entre le chef d’un village voisin avec un prince, c’est bien ça ? Tu as une mission au-dessus de celle-ci dont je dois être au courant ?

Pour savoir s’il devait s’attendre à l’aider à tuer tout le monde si la rébellion était véridique. Il n’en avait pas envie… Mais il n’avait pas non plus envie que Konoha se retrouve à nouveau dans la guerre, le sang et les larmes. Alors.  

La remarque à propos des frasques de Shino lui tire un petit rire de fond de gorge. C’est vrai que cette situation de la part des Aburame … C’était on ne peut plus inattendu. Tous les clans de Konoha étaient fiables et loyaux, et n’apportaient jamais de problèmes au village (enfin hormis les Uchiha, erm), mais chacun avait ce petit détail qui faisait que cette “frasque” aurait été moins étrange chez eux que chez les Aburame. Les Akimichi étaient beaucoup trop gentils (et Chosa s’était déjà fait avoir par une ancienne espionne, ahah). Il y avait quelques personnalités plus ou moins punk chez les Nara. Les Hyuga avaient leur lot de bizarreries. Et les Inuzuka … Et bah c’était les Inuzuka. S’il aurait fallu parier sur un clan pour une frasque pareille, Kinoe aurait plutôt misé sur celui-ci. Elle finit par hausser les épaules.

“Tant que vous vous soutenez.”

C’était finalement le plus important. Au fond. Et c’est ce qui commençait à lui manquer sévèrement à Kinoe. Quelqu’un pour la soutenir. Elle s’en était bien sortie “sans” jusque-là. Bien sûr qu’elle avait toujours eu un soutien pratique, ou psychologique, depuis qu’elle était arrivée à Konoha, mais pas ce soutien inconditionnel tout simplement affectif. Mais depuis qu’elle avait les trois jeunes sous sa garde, ce manque se faisait de plus en plus flagrant. Et pouf, tout à coup, la proposition de Kuro, qui lui fait agrandir les yeux de surprise avec qu’elle ne lui adresse un sourire de gratitude.

“Merci. C’est gentil.”

Elle a une drôle d’impression tout à coup. L’impression de le dire beaucoup en ce moment. Ou alors c’est juste que son cerveau boucle un peu trop sur Sphinx qui est devenu un peu son point d’ancrage mental à cet instant, au milieu de la “tourmente Kakashi” qui vient de se déclencher dans son cerveau. Ça l'empêche de divaguer vers lui. Ou vers la mort-vivante de Kiri qui … lui a visiblement laissé un peu différent que ce qu’il lui avait semblé. MAIS NON. On n’y pense pas ! On se concentre. Sur Sphinx. La mission. Et Kuro aussi, ça peut être mieux d’éviter de lui coller des vents ou d’oublier qu’il est là en s’enlisant au fin fond de ses méandres psychiques.

“Je vais pas vous embêter avec mes histoires. Mais merci.”

Elle vouvoie par habitude. De politesse et de distance, les deux en même temps. Mais ouais. Elle s’est finalement plus bien (et brusquement) analysée sur cette application. Peu importe pourquoi elle le fait au final, elle le fait, en effet, s’éloigner des autres. Mh. Faurait peut-être changer ça. Au moment où elle pense à ça, Kuro se tourne et elle lui sourit doucement, inclinant la tête en attendant de savoir ce qu’il lui veut. Elle hoche la tête avant de rire légèrement à sa question.

“Il se peut que j’ai reçu un autre ordre en tant qu’agent de l’Anbu.”

C’est une façon extrêmement polie de l’envoyer se faire foutre, ahah. Mais non. En tout cas, ce n’est pas du tout l’intention, même si c’est un peu le résultat. Ce n’est pas pour rien que les ninjas de Konoha et ses forces spéciales travaillaient rarement les unes avec les autres. Trop simplement par ce que le secret incombant aux uns avait tendance à hérisser le poil aux autres. Ce que Kinoe comprenait totalement. Ils étaient censés tous aider et protéger le même village, dans un même intérêt. Alors cacher des trucs, c’était pour les ninjas “ordinaires” soit humiliant, soit suspect. Mais dans tous les cas, cela pouvait être sujet de tensions plus ou moins importantes entre les deux “factions”. Alors bien sûr, ne parlons même pas de la racine qui semblait carrément évoluer dans une autre sphère.

Bref. La jeune femme prend soudain la décision d’essayer de … combler la distance entre elle et les autres. Et Kuro Aburame lui semble plutôt indiqué pour mener cette petit mh … “expérience” ? Elle n’aime pas utiliser ce mot à propos d’autres personnes (surtout qu’elle même en a littéralement été une, aha), mais disons que ça y ressemble, oui. Bref. Vu la réputation de la famille Aburame, l’avoir lui qui cause, ça ne sera pas gagné, (quoi qu'il a l’air plutôt loquace jusque là)  mais au moins, il y a peu de risque pour qu’il l’envoie balader. Déjà.

“Je peux vous poser- te poser une question ?”

Laisser tomber le vouvoiement déjà, ça serait pas mal !!

“Comment tu reçois les informations de tes papillons ? Tu les … ressens ? Entend. Ou l’information est juste transmise à ton cerveau et tout à coup, tu sais ?”

Bon, elle ne dit rien sur elle, là. Elle se renseigne sur lui. Pas pareil. Elle s'éclaircit la gorge en regardant brièvement les feuilles des arbres avant de continuer.

“Je ne sais pas si tu sais mais je peux faire un peu pareil avec les arbres. Au contact. Certains arbres reçoivent des vibrations sonores qu’ils peuvent transmettre à d’autre arbre au niveau du système racinaire, et je peux donc les récupérer ainsi à peu plus loin. Comme si j’entendais donc. Même la technique est limitée en distance. Ca marche comment pour toi ?”

Bon, elle ne fait que causer technique. Son “truc”. Mais on fait ce qu’on peut ! Putain c’est dur de sociabiliser avec des gens en fait !!

Il fait un sourire tout content. Après tout, on pouvait au moins voir que sa famille était comme toutes les autres, mais en mieux. Parce qu’ils ne faisaient des frasques que quand il le faut. Ils demandaient de l’aide que quand il le faut. Pas de problème politique ou de difficulté à s’intégrer qui les rendent complètement amorphe chez eux. Il le disait souvent, sa famille était la meilleure de toute ! Le monde entier devrait le savoir. Mais il se tait, sourit simplement de ce sourire qui voulait tout dire et continue de marcher en arrière alors qu’il renvoya une main en l’air pour dire un « pas de quoi » tout simple. Il n’était pas Kuro Aburame pour rien. Il savait écouter. Il sourit.

- Si je propose, c’est que ça ne m’embête pas. Mais ne te force pas, juste si tu en as besoin, je suis là pour écouter. J’adore écouter.

Et observer. On avait même dit que c’était flippant … aussi, si on ne le faisait pas partir de Konoha pour des conneries comme ça, il pourrait clairement savoir qui était à Konoha à la minute prés. Il n’aimait pas, ne pas savoir d’ailleurs. Pour les exercices d’évacuation, le nombre exact était une obligation. Il rit quand elle rit. Il aimait bien son rire. Mais il semblait rouillé, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Pas qu’il comptait la draguer, il n’avait qu’une personne en tête… Une personne qui avait Kakashi en tête, mais il avait dit qu’il n’allait pas y penser. Juste, il aimait bien les rires qui étaient rouillés. Ils étaient plus profonds que ceux qui se faisaient tout le temps. Kuro avait le rire facile. Il n’y avait pas de difficulté à le faire rire.

- J’ai compris, dit-il en envoyant les mains en arrière, ce que je n’aimerais pas être anbu.

Qu’on le laisse à la porte, non mais oh. Il allait devoir rappeler à l’Hokage de pas prendre trop ses aises… ou plutôt, il allait râler auprès de ses deux coéquipiers, qui avait eu aussi leur place attitré et qui ne bougeait que peu sauf en tant de guerre, pour qu’ils le rappellent à l’Hokage. Mieux. Il était fou, pas taré. Il continue à marcher et écoute les petites bêtes pour l’aider à éviter les cailloux alors qu’il hoche la tête et annonce un « bien sûr » tout naturel pour lui. Il écoute sa question et s’arrête un instant pour revenir à sa hauteur et reprendre la marche dans le bon sens.

- Je connais ton pouvoir de communication avec les arbres. Mais ça ne fonctionne pas du tout pareil dans mon cas. Tu entends ce que les arbres entendent comme … Une mégaphone ? Moi, on me répète avec une fiabilité déconcertante.

Un papillon apparait devant eux avant qu’il ne se pose sur sa main qu’il tendit. La papillon, dont les ailes noires et fait d’arabesque, se tenait le plus loin possible de Yamato. Il semblait le regarder mais sans le regarder réellement.

- On a un mille pattes à la maison. C’est le gardien de la maison et il peut nous dire combien de personne sont passés, si quelqu’un est passé, et tout ce qui a un rapport à la maison. Il parle. Simplement. On les entend parce qu’ils vivent en nous et notre conduit auditif se sont habitués à écouter des sons que personne n’entends.

La papillon déplie ses ailes, montre la forme de tête de mort qui se retrouve dans ses dessins sur son dos, donnant l’impression d’être presque irréel. Le papillon reprend son envol et tourne autour d’eux doucement en les laissant avancer pourtant.

- Il vit de me dire que tu regardais ton téléphone en arrivant, mais que tu étais plutôt contente. Il en a déduit que ce n’était pas la même personne que pour le second message. Parfois, quand les insectes sont assez vieux, ils peuvent même donner leur avis. Il faut voir ça comme …

Il réfléchit un instant avant de trouver une bonne méthode.

- Je suis le roi des papillons. Ils me doivent la vie, je leur donne mon sang et parfois le sang d’autres personnes, alors ils me suivent. Je suis leur Hokage.

Et quand il dit ses mots, le papillon vient se mettre sur le nez de Kuro pour ouvrir ses ailes, comme un bisou qu’il ferait sur son front avant de disparaître.

- Les insectes sont incroyables, que cela soit mes papillons ou les araignées de Torune, ils nous apportent bien plus que ce que la plupart des gens pensent. Je ne vois pas meilleurs animaux.

Il pense aux oiseaux que son inconnue aime et il sourit un peu. Ouais. Il aime les oiseaux aussi, un peu. Ça vole aussi après tout, ça reste dans le même genre.

- D’autres questions ?

Il avait senti qu’elle ne voulait pas trop parler de ses capacités, alors n’avait pas rebondit dessus, mais il pouvait facilement rebondir sur tout le reste.

- D’ailleurs, dit moi, quel est l’insecte que tu préfères ? Il faut bien que je dise à tout le monde que tu préfères les papillons en t’entendant le dire. C'est toujours bien quand je peux donner un nom pour défendre mes adorables ninjas.  

"Oui. C'est pesant parfois."

Elle confirme d'un mouvement un petit peu lourd de la tête sur le côté. Ses poumons se gonflent comme avant un soupir qui ne vient jamais. Elle expire simplement et passe à autre chose. Aucune envie de s'attarder sur un autre sujet lourd en plus de celui qu'elle a déjà juste à l'arrière de sa conscience. Donc elle change de sujet de discussion et explique sa propre technique d'espionnage pour en savoir un petit peu plus sur celle de Kuro. Elle hoche distinctement la tête au mot "mégaphone", car c'est exactement ça. Ou en tout cas le même système que celui des deux gobelets reliés par une ficelle comme font les enfants. Ce qu'elle n'a absolument jamais fait de sa vie, soit dit en passant. Kinoe fait un pas de côté en remarquant la distance que met la papillon entre elle et lui, par respect. Le dessin sur ses ailes lui fait une forte impression qui la pousse à se rapprocher pour l'observer de plus près, avant de s'écarter à nouveau en remarquant son élan qui pourrait déranger l'insecte.

"Mmh. Et bien il a raison. Et s'il sait lire, il peut te dire que j'ai une vie amoureuse un poil compliquée en ce moment."

Elle fronce son nez mais se force à sourire un petit peu. Elle ne va certainement pas se mettre à lui déballer ses petites histoires un peu minables maintenant. Elle préfère continuer à l'écouter parler de ses insectes en observant le papillon à la tête de mort tourner autour d'eux. C'est beaucoup plus agréable.

"Tu es le village des papillons."

Elle fait le constat pour elle-même, à mi-voix en observant le papillon sur le nez de Kuro avec un mélange de fascination et admiration dans le regard.

"Les araignées ne sont pas des insectes …"

Elle chuchote en tournant un regard amusé vers Kuro. Comme si l'Aburame avait besoin de la précision. Mais son côté "maîtresse d'école" (comme dirait Naruto) la pousse à faire doucement la remarque. Alors elle lui adresse un petit sourire d'excuse pour avoir osé. Toujours en hochant délicatement la tête pour signifier qu'elle l'écoute. Et peut être concéder que les insectes font partie des meilleurs animaux. Mais bon. Elle, elle les aime tous aussi.

"Mmmh. Non. Tu expliques bien. Merci."

Et c'est facile de lui parler aussi. Son langage corporel aidant au moins autant que sa facilité à communiquer. Sa question tire un rire cristallin à Kinoe qui secoue la tête avant de répondre.

"C'est bien une question d'Aburame, ça …"
Qu'elle le charrie avec douceur avant de lever le menton vers le ciel le temps de réfléchir.

"Je ne pourrais pas trop t'en donner un seul. Les papillons bien sûr. Mais j'aime beaucoup les libellules aussi. Et les scarabées me font rire, ne me demande pas pourquoi, je n'en ai aucune idée. J'ai un petit faible pour les abeilles aussi. Par contre les phasmes m'angoissent. Sans raison définie."

Pourquoi elle parle autant ??? La question lui effleuré l'esprit. Mais elle n'a pas vraiment envie d'y trouver une réponse. Elle veut juste … arrêter de penser à certaines choses. Alors se concentrer sur cette conversation est une excellente idée. Et c'est d'autant mieux si c'est facile. Alors Kinoe décide d'en rajouter une couche.

"Mais chez les papillons, je peux te dire que ma préférence va sans doute pour le papillon Lune chinois. Il a de jolies couleurs. Et il est tout poilu, ahah. Il est mignon.
Tu dois défendre tes ninjas ?"

Elle fronce les sourcils d'incompréhension une seconde avant de voir où il veut en venir.

"Ah. Vis à vis de ceux qui trouvent vos techniques … spéciales ?"

Pour rester polie.

- Désolé, souffla-t-il alors qu'il à l'impression d'être tombé sur la souffrance de la jeune femme sans avoir besoin de plan

Kuro n'est pas le genre de personne qui aime faire souffrir. La douleur tout ça, très peu pour lui… Alors il comprend le sous texte et n'en rajoute pas. Il préfère lui parler de ses insectes (oui les araignées aussi parce que c' est la catégorie que l'on utilise la plupart du temps.)(un peu comme les crocodiles qui ne sont, en réalité, pas du tout des reptiles). Bref. Ses papillons étaient les plus jolies. Et il lui expliqua qu' ils les entendaient. Comme tous les insectes qui grouillent un peu partout. C'était pour cela, aussi, que la famille Aburame était souvent silencieuse. Parce qu'elle écoute plus que ce qu' elle ne parle. Sauf Kuro. Bien sûr.

- Certains de mes papillons savent lire, expliqua-t-il, mais pour le coup il ne m'a rien dit de plus car il était à distance de toi.

Le papillon avait juste ressenti l' énergie générale. Il n'était pas allé chercher plus loin puisque Kuro ne lui avait pas demandé plus. Pour le moment, Kuro ne rebondit pas sur ses histoires d' amour. Il attendrait un peu plus longtemps pour ça. Quand elle lui parla des araignées il se tourna avec un sourire faussement choquée (et ça se voit)

- Noooon ? Je ne savais pas ! Je suis cho.qué.

Et son sourire, à lui, était taquin. Mignon presque. Kuro était ce genre de personne à l'aise avec tout le monde.

- Je suis ravi si j' explique bien alors ! Je pourrais apprendre aux enfants d'Iruka pour qu' on comprenne la perfection de mes petits amis.

Héhé ça serait une idée… mais il risquerait de bouffer les enfants si l' un crie de voir une limace… alors non. Il fera confiance à Iruka un peu plus. Il écoute la réponse de la jeune femme. Avant de laisser échapper un rire cristallin.

- Je vois je vois. Nos insectes préférés sont souvent une manière de définir qui l'on est et qui on aimerait être. Je suis sûr qu'une amie aurait eu la même réponse.

Oui. Puisque c'est elle. Mais ça, il l'ignore. Il pense juste que ça lui irait. À sa ninja. Celle qui l' apprécie.

- Je vois de quoi tu parles. Je les aime bien aussi mais moins pratique que mes petits amours…

Il allait dire Sphinx mais il s'arrêta avant. Il s'arrête juste avant. Il avait envie de garder ça secret. Entre lui et elle. Pour personne d'autre. Et un nouveau rire. Cette mission n' allait pas être si terrible en réalité. Il sourit à la fin.

- Spéciales, c'est le mot politiquement correct. Mais oui. La plupart des gens sont dégoutés de savoir que nous avons des insectes en nous. Pour nous, c'est normal. Et tout le monde pourrait le faire !

Torune était adopté et il avait appris. C'était possible.
  

"Tu pourrais. Il faut éduquer les enfants tôt pour ne pas qu'ils tombent dans les peurs ancestrales et maintenant un peu irrationnelles. Les insectes. Les rats. Les serpents. Quoique les serpents …"

Kinoe lâche cette dernière phrase pour elle-même sans vraiment s'en rendre compte. Oh elle n'a rien contre les serpents, elle aime beaucoup celui d'Anko, d'ailleurs. Mais il y en a quand même un qui lui reste en travers de la gorge, ahah. La réponse que Kuro à ses insectes préférés la surprend. Déjà pour elle-même, mais en plus pour une question de … euh. Déjà vu. Même s'il s'agissait plutôt de devoir deviner l'animal préféré de quelqu'un. Plutôt que d'apprendre des choses à son propos à partir de son animal préféré…. Mh. Faut se sortir ces deux hommes de la tête plus de cinq minutes, ma vieille.

"Ah bon ? Et mes insectes préférés disent quoi de moi ? Ou d'elle ?"

Ou d'elle oui, puisqu'il doit la connaître bien mieux. Mais elle est curieuse de savoir ce que des papillons, d'as libellules, des abeilles et des scarabées peuvent bien dire d'elle. Kinoe hoche la tête, toujours pour signifier qu'elle écoute, quand Kuro lui explique préférer un autre type de papillons.

"Oui j'imagine. Je t'avoue que mis à part pour des raisons écologiques ou esthétiques, je n'ai pas beaucoup critères pour … "juger" entre guillemets, les différentes … espèces d'arthropodes."

La jeune femme hausse plusieurs fois les sourcils dans un signe de frime après avoir utiliser le terme "anthropodes", ouais ça se la pète à mort (non), puis hausse les épaules. C'est sûr que ses connaissances en petites bêtes restent limitées. Et même si elle s'estime plus renseignée que la plupart sur le sujet, elle a bien conscience d'être totalement ignare à côté de l'Aburame.

Il évoque les techniques avec un terme nettement plus "coloré" que celui qu'elle a utilisé et Kinoe lui adresse un petit sourire désolé en retour. Elle trouve ça franchement nul de juger. Alors elle s'abstient de juger les jugeurs, mais soupire doucement.

"Les gens aiment bien se raccrocher aux apparences. Ça rassure."

Elle incline légèrement la tête sur le côté, signifiant qu'elle sait de quoi elle parle. Ce n'est pas pour rien qu'elle est toujours tirée à quatre épingles, douce et élégante. Si aujourd'hui dans sa vie d'adulte c'était devenu une habitude, finalement une vraie part de identité, c'était quelque chose qu'elle avait commencé toute petite. Quand elle était la gamine toit juste sortie des laboratoires d'Orochimaru, et que les ninjas de l'Anbu qui l'avaient élevée ensuite se méfiaient encore d'elle. Oui. Elle l'avait dit à Sphinx. TOUT (ou presque) ce qu'elle était, était lié à ça. Enfin bref. Kinoe secoue doucement la tête et reprend.

"Mais je t'avoue je suis plus team leur demander gentiment de descendre de moi après les avoir observés de près. Ou à les mettre dehors. Sauf les araignées. En même temps, beaucoup d'araignées préfèrent être en intérieur. Mais du coup j'ai toujours d'énormes toiles au plafond, ahah."

Et puis les araignées … et bah ça mangeait les moustiques. Même si elle ne le dira pas devant l'Aburame, ça l'arrange bien d'avoir ses colocataires à huit pattes qui la débarrasse de ses bestioles qui se régalent de son sang … Pas sucré, ce n'est pas le sucre qui les attirent… enfin elle ne sait plus pourquoi les moustiques l'adorent, mais les moustiques l'adorent. Et la réciproque est moins vraie, ahah. Ouais, elle aile bien les insectes … dans une certaine limite.

"Enfin moi je trouve ça chouette que vous ayez une technique familiale sans que ce soit héréditaire. Sans que ce soit imposé."

Elle ne savait pas grand chose sur les Aburame, mais il était clair et net qu'ils n'étaient pas le genre à imposer leurs techniques et leur mode de vie à leurs enfants. C'était donc d'autant plus chouette de les voir suivre la voie tracée par leurs prédécesseurs.

Il comprenait pour les serpents. Il n’avait pas envie de forcément débattre. Les serpents étaient mal vue à cause de l’autre emplâtré … Les serpents étaient toujours mal vu par le commun des mortels, mais d’autant plus depuis le renouveau d’Orochimaru. Si on parle de malchance, ils se placent là, eux. Les serpents n’avaient plus la côte. Mais il n’était pas sûr de devoir débattre, donc, puisque la jeune femme, comme beaucoup, avait un petit passif avec le gros méchant lézard. Il rit quand elle lui demande de définir la ressemblance, différence, entre elle et Elle. Elle ne demandait pas exactement ça, mais tout de même. Demander ce que signifient ses insectes préférés l’obligeaient à faire une corrélation entre les deux qu’il nia en bloc.

- Des insectes volants. Ils prouvent que tu as besoin de libéré, d’espace pour te retrouver. Tu as aussi choisi quatre insectes volants qui ne sont pas dangereux, sauf si on les attaque. Cela montre ton caractère. Tu n’es pas de celle qui s’énerve pour rien, ou qui vont bêtement attaqué pour ça. Je pourrais aller plus en profondeur, mais ça ferait bizarre…

Et surtout, ça l’obligerait à voir un peu plus le rapport entre elle et Elle, et il n’était pas sûr de vouloir. Il sait qu’Elle est unique. Il sait qu’Elle mérite qu’il la trouve unique. S’il la compare, alors ça sera mal. S’il la compare, il perdra quelque chose dans sa relation avec Elle. Et il n’en avait aucune envie. Alors, il n’allait pas plus en profondeur dans sa pensée sous jacente et revient au moment présent.

- Mais ça prouve ta douceur et ton calme. Ta réfléxion. Et tes besoins. D’ailleurs, cette histoire de papillonnage, c’est ce que tu as l’impression de faire avec tes histoires d’amour non ? De seulement survolé. Et là, y a quelqu’un qui te donne envie d’être moi papillon. Alors que tu as envie de liberté. Cela se bouscule certainement dans ta tête … et j’ai dis que j’allais la fermé, haha.

Ta gueule, Kuro. Il était en train de mettre en commun les informations qu’il avait. Il était aussi en train de faire un petit mélange. Parce qu’Elle s’intéresse à son meilleur ami …. Attendez … STOP ! Kakashi ? C’était son rival, non ? Et le meilleur ami de Kakashi… C’était Gaï ? Bon… Il était hétéro, Kuro, et il doute que cela soit Gaï, mais il valait mieux se prendre la tête avec ce genre d’information que de continuer à l’ouvrir. Il allait faire comme Torune, se taire. Voilà. Mieux.

- D’ailleurs, ta phrase sur le jugement prouve ce que j’étais en train de dire, murmura-t-il tout penaud d’avoir encore ouvert sa grande bouche avant de reprendre, j’aime bien les personnes comme toi. Qui font attention aux petites bêtes, ça aussi, ça montre quelque chose de toi. Mais j’ai dit que j’allais la fermé.

Il finit par s’avancer un peu plus alors qu’il remarqua un phasme. Il sourit. Le phasme aussi ça signifie quelque chose. Les phasmes ne bougent pas. Ils se font oubliés. Ils se font invisibles. Et c’était ce qui devait faire peur à la jeune femme. Elle ne voulait pas être invisible ou oublier, ou connue pour ce qu’on lui avait fait. Elle était comme Elle. Elle était comme elle, réellement comme Elle. Alors il repousse à nouveau la pensée alors qu’une harmonie de son venant des insectes remonte jusqu’à lui.

- Je suis vraiment le petit mouton noir de ma famille, je fais que parler. La sœur de Kiba pense que je rattrape les paroles de tous les membres de ma famille, pour garder une moyenne acceptable.

Kinoe est très intéressée par ce que Kuro pourrait bien voir chez elle. Tout simplement parce qu’elle a du mal à se trouver et à se comprendre elle-même, par moment. Alors certes, il ne la connaît pas, mais c’est toujours intéressant d’avoir la réflexion d’un autre pour alimenter la sienne. (Et une autre que celui d’Anko qui trouve tout absolument formidable chez elle. Même sa façon d’éternuer. Je te jure.) Donc elle l’écoute avec attention et un petit sourire en coin. Il lui semble qu’il ya beaucoup, beaucoup de juste dans ce qu’il dit.

“Ah ça, je ne m’énerve que très rarement.”
qu’elle chuchote pour appuyer ses conclusions.

Il lui dit qu’il serait étrange d’aller plus loin dans son analyse, mais la jeune femme hausse les épaules d’un air détaché. Clairement, elle ne veut pas se vexer (pas trop) de l’avis d’un inconnu (et au pire elle boudera cinq minutes le temps de réfléchir à ses conclusion), et elle trouve ses réflexions tout à fait intéressantes. Alors non, cela ne la dérange pas le moins du monde s’il continue. Ce qu’il continue de faire, un peu malgré lui.

Kinoe s’étonne juste de son “audace” à aller analyser sa vie amoureuse. Pas que ça la froisse d’une quelconque façon, mais elle en sait assez sur les rapports entre civils pour savoir que ce n’est pas un sujet qu’on aborde comme ça avec un inconnu. Alors ça l’étonne. Mais ça ne la choque pas.

“Ahah, ne t’inquiètes pas, ça va …”

Elle le rassure à mi-voix en songeant à ce qu’il vient de dire. C’est vrai qu’il y avait cette dualité, quelque part parmi le binz actuel dans sa tête. Elle était venue sur cette application pour se libérer de Kakashi. Mais elle n’avait pas non plus imaginé tomber aussi fort pour quelqu’un à qui elle ne fait qu’envoyer des textos. Elle n’était pas amoureuse, non, pas encore, mais … attachée. Très attachée. Alors qu’elle ne s'était pas encore libérée de l’autre. Mais ce n’est pas le moment d’y penser, alors elle se contente de pouffer avec douceur quand
“Ça veut dire que je suis une femme absolument incroyable. Enfin de l’avis d’une amie.”

Elle plaisante et adresse un clin d'œil à un Aburame tout penaud. C’est que … qu’il est … serait … mignon ? Un truc comme ça ? Kinoe se choque (cette fois oui) à avoir ce genre de penser pour un collègue, en mission qui plus est. (Et avec déjà deux autres loustics en tête. C’est bon, non ? On va peut-être éviter de faire une collection ?)

“Le mouton noir ? C’est un peu violent, non ? Mais oui, tu parles beaucoup.”

La jeune femme lève un sourcil inquisiteur vers Kuro, comme elle peut le faire avec Naruto quand il sait très bien qu’il a quelque chose à se repprocher, et exprès pour le plaisir de le mettre mal à l’aise, ahah. Sauf que contrairement avec le blondinet dont elle se moque assez longuement, la plaisanterie s’arrête vite avec un léger rire.

“Mais ça me va. Je te rassure. Je ne suis pas très bavarde mais tu aides beaucoup, je sais que je ne suis pas forcément de bonne compagnie. Enfin … merci.”

Oui. elle n’avait pas vraiment eu le temps de s’inquiéter d’avoir à faire équipe avec un inja régulier qu’elle ne connaissait pas, en recevant cette mission. Puisqu’elle avait reçu une autre mission qui lui avait collé un sacré coup. Mais normalement, elle se serait inquiétée de ça. De comment communiquer avec l’autre. Avec une personne normale en tout cas. Dans l’Anbu, même si elle ne voulait pas y rester, il y avait au moins ce confort du silence. Rien de gênant à ce que tout le monde garde le silence et ne communique que pour la mission, même si ce n’était pas toujours le cas. Enfin bref, cette fois-ci, elle n’a pas vraiment eu le temps d’y penser, mais Kuro est apparemment de très bonne compagnie. Alors elle lui en est très reconnaissante.

“Tu peux rattraper ce que je ne dis pas aussi, si tu veux parler plus.”

Elle lui heurte tout doucement le bras du sien, en signe de plaisanterie, de réconfort et de soutien.

“Ou si tu veux parler moins, il y a la technique Anbu. On trace le plus vite et le plus loin possible. Bon après on fait de longues pauses du coup, donc tu risques de parler à nouveau à ce moment-là …”

Kinoe attrape son propre menton pour mimer une profonde réflexion, comme si elle cherchait une technique pour le faire taire. (Même si elle vient de lui dire que c’est ok, s’il cause), avant de rire doucement. Elle l’aime bien en tout cas, ce Kuro. C’est très agréable et simple d’être en sa compagnie. “Confortable”, comme dirait Anko.