- Tu es sûr que ça va, Choji ? Demanda pour la quatorzième fois Shikamaru.

Bien sûr, si une personne au monde pourrait comprendre qu’il ne va pas bien, tout ça parce qu’il avait mangé deux paquets de chips à la place de trois, c’était Shikamaru. Et en plus, pour une fois, pour la première fois de sa vie, Choji s’était forcé à manger, ces deux paquets. Normalement, ça se mange tout seul, mais là, non. Et en plus, il venait d’essuyer sa main sur son torchon avec une lenteur délibéré… Puisqu’en plus de toujours avoir une nappe dans son sac, il avait aussi un torchon. Mangeur mais propre. Il s’en fou en faite, d’en mettre partout normalement … mais il était avec Ino. Et Ino, ça la dégoute un peu qu’il se mette des miettes partout alors il a appris à composer avec elle. On évite les miettes, elle est contente, il peut manger en paix. Mais là, ce n’était pas pareil. Parce qu’il mangeait doucement. S’essuyer lentement et se forcer à engouffrer ses chips, qu’il aimait pourtant tant.

- Dis moi, Shikamaru, il y a combien de chance, statistiquement pour que la pire situation possible se présente comme un coup du destin ?
- Tu parles de la loi de Murphy ?
- Je n’en sais rien, je parle d’ironie dramatique, de dépression et de chance qui brise le cœur.

Shikamaru ne dit rien, continuant de marcher avec lui alors qu’il mit la main dans le paquet de chips à Choji. Shikamaru était bien une des rares personnes à pouvoir mettre la main dans sa nourriture sans le demander. C’était même naturel alors qu’il tend le paquet pour qu’il puisse attraper les chips du fond. Le Nara mangea sa chips avec lenteur et l’écoute.

- Sans toutes les données, je dirais qu’il y a toujours 50 % de chance pour qu’une situation arrive.
- 50 % de chance, répéta-t-il alors qu’il regarda l’homme qu’il devait ramener à Kumo.

Là où il devait aller chercher des célébrités. Il avait dit que c’était des acteurs, mais c’était faux. Ce sont les membres d’un groupe de rock. Nana était une chanteuse pas parti d’un groupe… N’est-ce pas ? S’il devait réfléchir ça serait comme ça dans son esprit.

Il y a 50% de chance que la pire situation du monde se retrouve devant lui, sans la moindre donnée de plus. Shikamaru pensait qu’il y avait une chance sur deux. Choji, peu le savent, mais il était intelligent à sa manière. Il arrivait à bien analyser les situations et les évènements. Il était le genre de personne qui arrivait à trouver de quoi manger n’importe où, mais aussi qui pouvait penser à un plan n’importe où. Il n’était pas comme Shikamaru, il n’allait pas faire trois ou quatre coups d’avance, mais sa force revenait dans le fait qu’il pouvait analyser la situation à l’instant T. Shikamaru le savait, la manière de pensée de son meilleur ami, et comprenait tout à fait Ino. C’était pour ça que leur groupe était connu comme un groupe plus que comme trois ninjas faisant un groupe. Qu’importe leur différence, c’était leur force. Bref.

50 % de chance pour que la situation se passe comme ça.
55 % de chance si on rajoute le fait qu’il ne doit pas aller chercher une actrice mais une chanteuse.
65 % de chance alors que la chanteuse s’appelle, comme par hasard Nana.
70 % de chance vue qu’elle se retrouve au même endroit qu’elle lui avait dit, et qu’elle doit se retrouver dans une semaine à Konoha ….
75 % de chance si on rajoute l’apparence, maigre et grande, avec des cheveux noirs et cours et des lèvres rouges.
80 % de chance puisqu’elle était aussi guitariste.

Donc Donc… DONC. Il y avait toujours 20 % de chance pour que l’univers ne lui fasse pas un énorme fuck Off avec un bon gros doigt en lui présentant la femme qu’il commence à apprécier un peu trop avant… Il y avait … une chance sur cinq. Cela restait une quatre chances sur cinq pour qu’il se fasse briser le cœur avant même de pouvoir essayer de faire le « beau ». Il n’était pas prêt à rencontrer Nagisa, parce qu’il était moche, il était sale après une semaine de mission, il est transpirant … et puis… Ino le disait si bien, il n’était pas beau. Dans l’ordre des canons de leur groupe, il passe en dernier. Cela ne le dérange pas réellement, d’être le dernier … Sauf aujourd’hui. Mais il y avait toujours plus de chance que la fin de sa vie commence bientôt que l’inverse.

Ils laissèrent l'autre architecte et attendirent les ordres pour la suite. Même pas le droit à leur pause de 24 heures cette fois... Pourtant Choji en aurait eu bien besoin.

- Préparez-vous les jeunes, fit Asuma, Choji, vérifie l’immeuble. Ino, vérifie les allers et venues et pose toi à proximité. Shikamaru, tu vas venir avec moi pour qu’on puisse récupérer les menaces qu’on reçu le groupe avec la police. On se rejoint une fois cela fait dans dix minutes.
- Ok, dirent-ils en chœur.

Asuma partit voir directement l’agent du groupe, et la police, avec Shikamaru pour prendre connaissance des menaces. Choji, lui, fit son tra vail en pensant toujours à ce même principe de statistique. Il y avait 20 % de chance qu’il ne se fasse pas briser le cœur. Parce que Nana ne l’aimerait pas s’il était à proximité de Shikamaru et d’Asuma. Avec le risque qu’elle soit bi, il y aurait aussi Ino à voir avant lui. Il se jeta sur le meuble et vérifia les alentours. En tout cas, il y avait 80 % de chance que ça soit elle. Qu’il souffre et fasse en sorte de le cacher. Mais dans les 80 % de chances, il y avait aussi la motivation de la protéger encore plus. Elle était un rossignol. Il aimerait apprendre à la connaître plus. Il prit son téléphone et lui envoie un SMS à ça « Nana ». Il lui envoie une fleur qu’il voit sur la terrasse d’une maison. Il pense à elle. Oh, ça ouais. Il pense gravement à elle. Plus exactement, il n’y avait pas eu une seule seconde depuis qu’il était parti où il n’avait pas pensé à elle. Pas une minute. Une fois tout vérifier, il se glissa dans la pièce avec plus de grâce que ce que le présager sa taille et son poids. Dans la pièce, il y avait toute son équipe et un membre de la police avec des lettres. Pas de groupe de rock à l’horizon. Il prit les lettres pour les regarder. Des lettres d’amour et sans subtilité, qui explique que l’expéditeur préférerait tuer le groupe que de le laisser à quelqu’un d’autre. Super, il avait un rival taré en plus.

Qu’est-ce qu’il raconte encore. Non. Il n’avait pas de rival. C’était con de dire ça. Il était trop con pour ça. Il n’était pas possible que la jeune femme avec qui il parle se retrouve être … Bah sa « Nana ». Merde. Et l’autre abruti qui dit vouloir l’embrasser alors qu’il n’en a pas le droit. Il repose les lettres et s’approche d’un pot dans lequel il y a des bonbons pour en prendre un.

- Choji ! le réprimande Ino avant que Choji en prenne un second pour le mettre dans la bouche avec le second, tu ne trouveras jamais de copine.
- Je suis bof surpris, reprit-il en haussant les épaules, mais pour le moment tu es aussi célibataire que moi.

Elle ne répondit rien. Elle savait qu’il avait raison. La raison de son célibat était qu’elle cherchait la perle rare, au-dessus de tout. Ino était le genre de fille trop compliqué pour Choji. Shikamaru prit lui aussi un bonbon pour enquiquiner leur partenaire. Et ils se mirent à se disputer ainsi alors qu’Asuma attendait le groupe de célébrité.

Elle avait beaucoup pensé à Lui. Pendant plusieurs jours. Leurs échanges s’étaient ammenuis, pas parce qu’elle ne voulait pas lui parler … oh que non ! Mais il était en mission. Et Nana n’avait aucune, aucune ! envie de le déconcentrer en mission. Alors elle essayait de deviner les moments où elle pouvait lui envoyer des messages sans … le déconcentrer. Ou surtout elle lui répondait immédiatement à chacun de ses messages. Puisque s’il lui en envoyait, c’est qu’à ce moment-là précis. Il avait le temps. Non ? Ouais … Nagisa avait beaucoup, pensé à Lui. Et à elle-même. Ce qu’elle est, ses habitudes, sa vie. Et elle change d’avis à peu près toutes les trois heures sur quoi faire de cette euh … relation ? Si c’était une relation ? Elle n’en savait rien. Mais en attendant, il nourrissait son petit cœur en carton. Et son art. Et … Ouais, elle pensait beaucoup à Lui. Enfin aujourd’hui, elle pensait, un tout petit peu, à autre chose. Les ninjas, de Konoha tiens !, étaient arrivés pour leur histoire de fan tarés. Ils avaient l’habitude des fans un peu taré. Sauf que celui-là, c’était franchement récurrent, et de plus en plus glauque, et … disons qu’ils avaient leurs raisons de ne pas vouloir régler le problème eux-même … erm. Alors le groupe remonte de leur salle de répèt sur appel de leur manager pour rejoindre les ninjas dans la chambre d'hôtel du batteur et du guitariste (parce que la mieux rangée erm).

Et là, elle le voit. De loin. Mais elle reconnaît sa silhouette qui se découpe près du bol à bonbons. Elle en est absolument sûre dès l’instant où elle le voit, Nana. C’est lui.

“SHIQUOKKAAAAAAAAAA !”

Le hurlement (mélange de Shikamaru et Quokka) retentit presque de l’autre bout du couloir. Il y a des bruits de course qui résonnent, et Shikamaru qui écarquille un peu les yeux. Autant inquiet que, euh, amusé ? En quelque sorte ???

“Oh non. Pas elle …”

Et bah si. Elle. Nana. Qui débarque en courant comme une antilope malgré ses 15 centimètres de talons (et son gros manteau léopard) et se jette littéralement au cou du Nara qui chancelle brièvement en râlant.

“Salut pov tarée.
_ Salut p’tit génie. Alors, aloooors … Tu m’avais pas dit qu’il est aussi canon ton sensei.
_ Arrête de draguer les vieux qui fument.
_ J’adore les vieux qui fument.
_ Je sais. Drague pas mon sensei, pov tarée.
_ Nan t’inquiètes, je préfère ton père de toute’.
_ Hors de question que tu deviennes ma belle-mère.”

Les deux bruns se répondent du tac au tac en se jetant des regards blasés et en s’assénant des petits coups de coude inoffensifs. Nana papillonne de ses grands cils en regardant Asuma, et Shikamaru soupire avant de se tourner vers son épique et de désigner la punk sur échasses à côté de lui d’un vague geste de la main.

“J’vous présente Nagisa. Le mouton noir du clan Nara. Qui a choisi la voie du rock’n roll plutôt que la voie du ninja.”

Nagisa se fend d’une grande révérence dramatique avant de se redresser et de s’accouder sur l’épaule de Shikamaru, profitant de son gain de taille pour le faire délibérément chier.

“Sa cousine préférée, autrement dit.
_ Certainement pas.”

Ils s’adressent tous les deux un regard de dédain amusé avant que Nana ne s’écarte en baillant (faisant bailler son cousin par mimétisme) et en s’étirant. Eh oui … la flemme, c’est peut-être bien génétique.

“J’avais proposé à notre manager d’appeler des gars de Konoha pour notre affaire, mais je pensais pas que ça serait vous …Tu crois que ça a été fait exprès ? Promis j’y suis pour rien !
_ J’sais pas pas. C’est pas moi non plus. J’me souvenais même plus du nom d’ton groupe.
_ Ah bah bravo p’tit génie … Démonstration de ce qu’est une bonne mémoire …” Nagisa se tourne vers les deux autres membres du Inoshikacho. “Choji Akimichi et Ino Yamanaka, je suppose ? Enchantée de mettre enfin des visages sur des noms !”

Si elle savait … Mais elle ne sait pas, Nagisa. Alors elle s’incline légèrement et leur sourit simplement à tous les deux, pendant qu’un immense chauve à lunettes de soleil et deux jeunes punks forts mignons (Ino en sueur) arrivent à leur tour dans la pièce, allant presque machinalement encadrer la jeune femme.

“V’là ma team à moi. Yasu-sensei, Nobu et Shin.”

Le chauve se marre doucement de se faire appeler “sensei”. Ce qu’il n’est absolument pas. Il est juste plus vieux. Il ignore les bonne manière et se contente de se renseigner sur la situation.

“Alors ? Vous savez quoi faire ? J’avais proposé de ligoter Nana au bout d’une corde et de la suspendre dans la rue pour faire appât mais la proposition a bof plu.”

Elle a pas plus, mais au moins, elle les fait tous marrer. Même Nana. Même si elle marche sur les orteils de son batteur pour se venger.

20 pour cent de chance… Vingt. VINGT PUTAIN DE CHANCE. Si tout le monde observait la discussion entre les deux Nara, Choji avait l’impression d’avoir perdu dix ans …. V.I.N.G.T. Il prit pour la peine vingt putains de bonbon, qu’il enfourna en une fois dans sa bouche. Il croqua même dans un. La flemme, le clan intelligent, le fait de venir à Konoha. Putain. Il y avait de plus en plus de preuve qu’elle était Elle. Et ça le figer l’Akimichi. Il ne pouvait pas s’empêcher de la regarder alors qu’il faisait craquer les bonbons dans sa bouche.

Bon.
C’était fini.
Il avait raison … Comment avait-il pu être aussi con, hein ? Comment avait-il pu croire un instant qu’il allait pouvoir … Trouver l’amour ? C’était stupide. Comment une fille aussi mignonne, et intelligente, et incroyable pourrait l’aimer lui ? Il frissonna de manière imperceptible. Il restait figé mais personne ne le remarqua, trop occupé avec l’agitation des Nara. Pour une fois, c’était les Nara qui faisaient le show. Ils étaient si discrets pourtant. Il laissa son meilleur ami faire la présentation. Super. Super. Génial.

Attends … Il n’avait pas proposé à Nana de lui faire rencontrer son meilleur ami ? Non. C’était à l’autre fille avec qui il parle bien, la fille de Jiraya, il n’oublie pas. Ouais. La fille de Jiraya avait réagit comme aurait dû le faire Nana… en lui disant bien gentiment qu’il valait mieux voir ailleurs. Il tremble et prends un autre bonbon. Il ne pouvait pas se mentir.

Il y avait cent pour cent de chance, de malchance pour le coup, pour que l’adorable jeune femme qui lui sourit sans sembler le voir pour autant, soit celle qui l’avait fait pleurer. Pleurer parce qu’il avait voulu y croire. Mais … Comment pourrait-il y croire ? Sérieusement ? Il y avait qu’un Nara pour croire qu’il valait quelque chose. Et ça, même s’il savait qu’il était bon pour plein de chose. Choji était l’un des meilleurs pour la survie, surtout en milieu hostile et sa grande capacité d’analyse en combat était à saluer. Mais il n’était pas le genre subtil. Ses capacités n’étaient pas des ombres comme le clan Nara. Lui, il était un gros. Et l’idée le fit prendre un recul d’un pas alors qu’elle dit son prénom. Elle ne pourrait pas imaginer que l’homme en face d’elle, l’enfant ninja, puisse être le garçon avec qui elle parlait. Bah ouais. Même s’il avait prévenu ne pas être un canon de beauté, ça devait pas être le level attendu tout de même. Il lâcha un soupir pour reprendre sa respiration.

Respirer c’est bien, pour survivre. Vraiment. C’est bien. Il ne laisse rien paraître de son trouble. Parce qu’il a l’habitude, Choji, de faire comme si les choses ne l’atteignaient pas. Il savait faire. Il avait une capacité spéciale pour le mensonge à ce niveau là. Il pouvait se persuader qu’il n’avait pas entendu son cœur se briser. Ou plutôt se dégonfler comme un soufflet mal formé. Il répondit à la révérence. Et sourit simplement.

- Enchanté, nous n’avions jamais entendu parler de toi avant aujourd’hui pour notre part.
- Cho, fit Ino en lui donna un coup de coude dans le bras.
- Quoi ? Je connais la famille Nara, et c’est la première fois que j’en entends parler !
- Cela ne se dit pas.
- Ce n’est pas un mal, reprit-il avec toujours son sourire, si on n’entend pas parler d’une personne dans un clan, c’est qu’il n’y a rien de grave à déclarer, et Shika avait certainement la flemme de m’en parler sinon.
- Yep.
- Et voilà ! Enchanté tout le monde.

Machinalement, il tendit la main pleine de bonbons, voler sur le bureau, oui, et alors ?, vers Nana et son groupe. Il ne rougissait pas, il avait simplement un sourire doux et calme alors qu’il proposa cette nourriture. C’était qu’un bonbon. Et il avait envie de la nourrir. Même si elle ne l’aimerait jamais, il continuait à dire qu’il fallait arrêter de fumer pour profiter de la nourriture et qu’il fallait absolument manger comme il faut. Elle avait raison, elle était un peu trop maigre. Et sa grandeur n’était que de la triche. Asuma prit un bonbon alors que Shika lâcha un regard vers son meilleur ami. Quelque chose cloche. Personne ne le remarque, mais lui, il le voit. Choji lui jette un regard. Heureusement pour lui, Chikamaru avait remarqué que quelque chose n’allait pas déjà avant, il ne pourrait pas comprendre que ça avait un rapport avec sa cousine, n’est-ce pas ? Putain. Sa cousine.

- On ne va ligoter personne, finit par dire Asuma, nous allons prendre les chemins de forêt et contourner les chemins les plus prisés. Si quelqu’un nous suit, ou compte nous attaquer, on arrivera à les sentir arriver et on pourra les arrêter. On a tablé sur une semaine. Avant de commencer à partir, vous avez des choses en particulier à préciser pour cette mission.
- Nana est allergique à l’herbe, reprit Shikamaru.
- D’accord, reprit Asuma, Choji, tu te chargerais de son bienêtre.
- Bien, fit ce dernier avant de lancer un regard vers Nana et de sourire.

Sourire. Il allait avoir besoin de tous ses sourires pour ne pas pleurer… Et en plus il allait être responsable de son bienêtre ? L’univers était vraiment en train de lui dire qu’il ne méritait pas la chance qu’il avait eut. Il s’approche du groupe avant qu’Ino s’interpose pour se présenter aux groupes avec toute la grâce et l’élégance dont elle pouvait faire preuve. L’éclipsant totalement. Il tourna la tête et sentit toute la pression se faire poison en lui. Ouais. Ino elle avait raison (bien qu’elle n’avait rien dit, et ne pouvait pas se douter de ses pensées), il ferait mieux de s’écarter avant que Nana remarque … Qu’elle remarque que l’homme avec qui elle parle, c’est lui. Alors il refait un pas de recul et lance un regard doux vers eux. Il ne pouvait que faire ça, maintenant, il pouvait l’aider, la protéger. L’aimer en silence parce que c’est tout ce qu’il mérite. Alors il sourit de cette manière si douce et calme qui le caractériser.

- Vos affaires ont été envoyé par une entreprise privé, vous n’avez normalement le strict minimum, mais je peux le porter si vous en avez le besoin, proposa Choji avant de remarquer les chaussures du groupe, et je peux aussi porter vos chaussures.

Il réfléchit que ça ne sera pas pratique avant de se reprendre. Un peu paniqué que l'on croit en train de critiquer ou une autre chose stupide dans le genre.

- Je veux dire dans le sac, et vous devrez mettre des chaussures aptes pour les grands déplacements à pieds.
- Je suis d’accord avec lui, dit Asuma.  

Entrée en scène remarquée faite, oui, toujours avec Nana, c’est son truc. Elle observe rapidement les trois qu’elle ne connait pas du quatuor. Enfin Asuma, elle le connaît, en quelque sorte, parce que Shikaku en a parlé, lui. Moins flemmard que son fils pour évoquer sa vie et celui qui a été son élève. Et il correspond plus ou moins à l’image qu’elle s’était faite de lui. La poupée Barbie qui zieute ses collègues de scène et le nounours timide qui pique les bonbons de Nobu. Ils lui plaisent. Elle, parce qu’elle sent les potentielles disputent de divas. Lui parce qu'elle sent … elle sait pas trop. Un espèce de réconfort. Nagisa hausse les épaules comme pour acquiescer à ce qu’il dit. Rien à dire, donc rien de grave. En quelque sorte. Surtout des trucs qu’on a pas trop envie d’évoquer à nouveau. Et puis elle tend la main vers la sienne pour prendre des bonbons, laissant son regard croisé le sien quelques secondes avant de reporter son attention sur les deux plus vieux des huits en présence. Ca commence déjà à causer plan et elle se désintéresse automatiquement de la situation. “Elle aime pas réfléchir”, qu’elle a dit à l’amnésique sur l’appli. La vérité c’est que son cerveau refuse les briefing mission depuis … bah depuis la dernière. Alors elle s’écarte à peine pour se lover sur le canapé juste à côté, les jambes en dessous d’elle. Devenue beaucoup plus calme que la minute d’avant. Illustrant parfaitement ce fameux truc qui ressemble à un dédoublement de personnalité chez elle. Ou le fameux fusible qui grille de temps en temps dans son cerveau de Nara pas câblé correctement.
Elle reste silencieuse et regarde ailleurs jusqu’à ce que son allergie soit évoquée. Elle tourne les yeux vers le nounours chargé de son bien être visiblement et lui sourit doucement avant de s’adresser à lui à voix basse pour ne pas déranger les autres.

“Je pourrais mettre un pantalon, pour une fois, t’inquiète. Ou alors je te grimpe sur le dos tout le long. C’est aussi une possibilité, je pèse pas grand-chose de toute façon.”

Elle lui adresse un doux clin d'œil et puis observe un sourcil en l’air la poupée Barbie se faire entourer pour Nobu et Shin, toujours intéressés par les jolies blondes (et pas blondes). Pfff … Et puis il y a le sujet godasses. Nana hoche faiblement la tête. Elle s’en fout. Elle est ok s’ils pensent que c’est mieux. Elle a l’habitude de ses godasses. Mais elle s’en fout. Elle peut mettre des baskets. Enfin bref. Par contre, elle lève la main, pour attirer l’attention d’Asuma et de son équipe. Pour un petit caprice personnel, et logistique.

“Je prends ma gratte. J’écris en ce moment, j’ai besoin de ma gratte. C’est pas négociable. Et au pire, elle me servira pour assommer un type.
_ T’es chiante.
_ Ouais.
_ T’écris encore ?
_ Ouais.
_ T’arrêtes pas en ce moment …
_ Ouais.”

Y a un silence au sein du groupe pendant lequel les garçons lancent tous le même regard entendu à Nagisa qui signifie “le mec des sms hein ??”. Elle lève le majeur pour toute réponse. Ce qu’ils font aussi en retour. L’amour vache.

“T’sais que si tu joues et chante en pleine forêt, on va t’entendre … et de loin vu ta voix.
_ Est-ce que j’ai l’air d’en avoir quelque chose à foutre ?
_ Nanaaa …”

Elle grommelle pour toute réponse. Bien sûr que non qu'elle n'en a pas rien à foutre. Des missions qui tournent mal. Mais. Elle a envie de jouer. Elle a envie d’écrire. Elle a envie de se barrer de cette petite réunion, et retourner s’enfermer dans son petit monde, avec les sms d’itazura comme seule compagnie. Yasu remarque ses doigts gauches qui s’agitent doucement et la mine sombre de la Nana qui réfléchit. Alors il s’adresse à Asuma pour trouver un compromis … “raisonnable”.

“Si elle prend sa guitare et promet de pas jouer fort, et jamais sans votre permission ça vous va ?”

Nagisa ouvre la bouche, outrée de l’entendre gérer son comportement comme si elle était une foutue gamine (ce qu’elle est un petit peu quand même, erm) et ne lâche finalement qu’un ”tssssssss …” agacé avant avant de se coller une cigarette entre les lèvres et de l’allumer.

“On part tout de suite ?”

Se renseigne Nobu, le blond, qui a déjà vachement réduit la distance entre lui et Ino. A croire qu’il a d’autres plans pour là tout de suite. En tout cas, c’est ce que Nana déduit, en observant son comportement, un fin sourire revenant ourler ses lèvres. Le rockeur et la ninja. Elle va peut-être pouvoir voir comment ça peut fonctionner, tiens …

Il la regarde. Sa réponse lui fait étrange. Il avait envie de lui dire tellement de chose mais il se composa son sourire de nounours et préféra lui faire un signe de la tête pour lui dire qu’il avait entendu, et qu’il acceptait. Ouais. Il parlait bien du fait de la porter que ça ne lui dérange pas. Il l’avait dit, non ? Qu’il ferait n’importe quoi pour elle. Il était le genre à se donner pour tout le monde … mais en plus, elle était SA Nana. Pas nana. Nana. Avec le N majuscule. Elle était la fille de ses rêves. Alors il lança un « Ok » de son sourire simple. Il pouvait la porter. Shikamaru fit un signe de tête négatif, dont Choji répondu d’un haussement d’épaule. Tant qu’à être fort, et sur ça personne ne le dépasser dans le groupe, il pouvait bien porter la jeune femme et ses acolytes toute la semaine. Il observe son « caprice ». Asuma regarde Choji après la demande de l’homme.

- Je pourrais la porter en même temps, si jamais, ça ne me dérange pas.
- J’ai hâte de voir ça, rit Asuma avant de regarder à nouveau vers Choji, ne te fais pas marcher dessus.
- Jamais répondit-il avec un sourire.
- Bon, c’est réglé, tu peux la prendre. Choji s’en chargera aussi. Mais soyons bien claire, Choji est chargé de ton bienêtre et nous de ta protection. On se fiche d’un objet contre ta protection. Et tu pourras faire ton truc de chanteuse, mais en silence, et si on te dit « chut », c’est Chut.  

Il eut un mouvement de la tête de chaque ninja. Choji savait déjà ça. Rien ne mérite que l’on retourne dans le danger pour un objet. Une fois, il l’avait fait pour un cadeau de son père, à Mayu, et il s’était fait enguirlandé pendant environ une semaine. Mayu avait quatre ans, et leur père était en mission depuis un mois. Lui, il avait seulement onze ans. Il était retourné dans la maison en feu pour ramener une poupée, horrible de surcroit, en forme de papillon. Sa sœur n’avait pas voulu reprendre sa peluche et elle l’avait cogné de ses petits poings d’enfants. Il n’avait pas trop compris à ce moment-là, mais maintenant il savait. Et tout le monde savait qu’il laisserait toutes les affaires en plan si c’était pour protéger les autres. Il sent une petite tension.

- J’ai toujours rêvé de voir comment on écrit une chanson, fit Choji avec douceur, ça m’apprendra quelque chose au moins.
- Tu en as rien à faire de la musique, fit remarquer Ino.
- Hé, j’aime bien apprendre, objecta avant de sourire au groupe. Et nous partons tout de suite, si on veut être à Konoha à l’heure voulu.

Il avait envie de dire qu’il ne voulait pas être en retard …. Mais la vérité c’est que la personne qu’il voulait attendre à Konoha était là, en face de lui. Et si elle voulait chanter, jouer, courir, se laisser porter (parce que pour lui c’était ainsi qu’il allait devoir la gérer une partie du chemin sans la moindre honte), elle pouvait.

- On vous attend en bas de l’immeuble le temps de tout prendre. Choji, tu gères les provisions et tu nous rejoins à la sortie de la ville ?

Choji lâcha un regard à Nana avant de faire un geste vers Asuma. Il avait peur qu’avec cette simple allusion à la nourriture, elle comprenne. C’était une Nara, putain. S’il y a bien un clan capable de comprendre la marche de l’univers en prenant le thé c’était eux. Il disparu rapidement. Il fit les provisions en deux deux, faisant un véritable tetris dans son sac avant d’arriver, en avance à la sortie de la ville. Il vérifia aussi les environs pour la protection de Nana. Merde. Sa Nana. Il prit son téléphone et lui envoya un nouveau message.

« Je n’ai jamais autant pensé à toi qu’en ce moment. Même regarder le ciel n’arrive pas à me faire oublier que j’aimerais être auprès de toi pour te faire sourire ».

Il envoya le message avant de se rétracter. Elle n’avait pas à subir ça… Elle n’avait pas à subir ça… Il fallait que ça soit elle qui comprenne ne pas être fait pour un homme aussi petit que lui. Il ne voulait certainement pas lui briser le cœur ou la blesser. Il voulait la protéger. Il mit sa tête contre son portable avant de respirer. Merde. Il allait mourir alors qu’il sentait le sel dans les plaies béantes de ses souffrances internes. Il range son téléphone et se relève avant que son équipe arrive. Il montra les sacs que les ninjas prirent dans leur propre sac. Le strict minimum, puisque Choji savait y faire. Il sourit. Shikamaru lui demanda si « ça va ? ». Choji répondu avec un sourire et deux pouces en l’air.

- Tip Top ! Les rock stars vous êtes prêts ?

Et il s’approche alors qu’il avait mit son sac sur son ventre pour se pencher, se mit accroupi et présenta son dos à Nana. Il la protégerait de tout. Jusqu’à la fin de sa vie. Sans la moindre honte. Fin. Pas de honte de vouloir tout faire pour la faire être protéger. Il avait un peu honte de l’aimer. Parce qu’il était lui.

Nana fait son caprice de star. Enfin elle fait passer ça pour un caprice de star. La réalité c’est qu'elle ne va pas hyper bien. Qu’écrire et chanter, ça soulage son cœur et ça met de l’ordre dans son cerveau. Si elle écrit pas, pendant les jours à venir, elle va sans doute déprimer sévère. Et mieux vaut une Nana qui fait des caprices qu’une Nana qui déprime. Et ça, Yasu le sait très bien, c’est pour ça qu’il tente de négocier tout de suite la guitare, plutôt que d’exiger des trucs et se heurter à un refus. Il sait. Elle sait qu’il sait. Ils savent tous. C’est comme ça qu’ils fonctionnent. Alors quand le nounours, désormais chevalier servant, propose de prendre la guitare, le regard de Nagisa s’éclaire de joie et elle le regarde en souriant, juste avec les yeux. Avant que la mise au clair d’Asuma n’attire son attention … Nana ouvre la bouche. Elle a envie de dire un truc. Se retient de le dire, en pinçant ses lèvres. Et puis elle croise le regard de Shikamaru qui la voit venir à trois kilomètres. Alors elle le dit quand même, juste pour l’enquiquiner.

“Comme si j’allais dire “non” à un ordre d’Asuma-sensei …”

OUI, c’est aussi tendancieux que ça en a l’air. Et ça s’entend jusque dans le timbre de sa voix. Même si c’est son cousin qu’elle regarde en disant ça. COusin qui soupire un :

“Eh après tu te demandes pourquoi je viens jamais te voir quand t’es sur Konoha.”

Nagisa lui tire la langue et se tourne vers Choji. Elle veut lui répondre sauf que la blonde fait une remarque avant. Qui la fait froncer les sourcils. Une seconde. C’était quoi ça ???? Elle a envie de faire une remarque, Nana, mais elle ne le fait pas. Pas qu’elle est une quelconque retenue polie. Juste qu’elle laisse le bénéfice du doute à cette drôle d’attitude. Mais la prochaine fois …

Tout le monde se met en marche. part se préparer. Nagisa un doute. Un petit. L’amie cassante, et la bouffe ? Un petit combo qui la fait tiquer. Mais. Nan. Elle se dit qu’elle délire et projette un peu trop. Elle est capable de voir Ren quand elle est en phase créative. Alors qu’il est mort depuis … très très bientôt dix ans jour pour jour. Alors. Bref. Faut qu’elle arrête de délirer. La chanteuse passe chercher sa guitare sèche dans la chambre qu’elle partageait avec le bassiste et … un ouragan. Visiblement ? Mh. Et puis ils changent de godasses. Mettent tout ça dans leurs propres sacs de minimum syndical, et rejoignent les ninjas à la sortie de la ville. Enfin les gars. Elle, elle traine un peu, parce qu’Il lui a envoie un message. Alors elle s’offre cette pause douceur. Prends le temps de le lire et le relire. Elle ne sait pas trop quoi répondre. Ou alors elle sait exactement quoi répondre.

Ouais. Tu me manques, je crois, et c’est très bizarre comme sensation puisqu’on s’est jamais vu. Prends soin de toi, ok ? Reste en vie surtout

Elle a pensé à Ren. Alors la peur revient ramper dans ses veines. Elle soupire, se secoue et rejoint les autres. Autres qui lui redonne le sourire en la faisant bouder (oui c’est paradoxal) en se foutant d’elle parce qu’elle est presque la plus petite de la bande maintenant qu’elle est en baskets. Même Shin, enfin c’est une illusion d’optique avec ses mèches bleutées dressées sur son crâne. (Baskets/bas-résilles, c’est un drôle de combo d’ailleurs.) En tout cas, elle se félicit”e d’avoir opté pour le short (même court) parce que la jupe ça aurait été gênant pour grimper sur le dos du nounours Akimichi, sa guitare dans son propre dos.

“Eh ! Évite d’en prendre l’habitude princesse des bacs à sable !”

L’interpelle Nobu alors que Nagisa s’installe au-dessus des hanches de Choji. Elle tire la langue à son ami et rit doucement dans l’oreille du ninja en passant les bras au-dessus de tes épaules.

“Ouha ! T’es méga confortable !!”
Qu’elle s’exclame soudain avant de se figer.
“Euh- merde. C’était peut-être un peu déplacé comme remarque … Désolée …”

Ta gueule en fait ! Ça ne se fait juste pas les commentaires sur le corps des gens qu’on connait pas. Même si c’est un compliment ! Sérieusement … Nana s'éclaircit la gorge et reprend plus doucement. Laissant les autres terminer de se préparer.

“Je pourrais te montrer si tu veux. Comment j’écris. Mais c’est assez chaotique pour ma part. Comme dans ma petite tête. Je sais pas si tu comprendras grand chose. En plus ça parle de … euh … c’est perso. Même si ça va devenir une chanson que des tonnes de personnes connaîtront et chanterons … enfin bref. C’est compliqué. Tu verras.”

Putain, elle lui a répondu. Il le sent dans sa poche. Il sait qu’elle aurait besoin d’être rassuré. Il le sait parce qu’il a vu son visage… et ça le tue. Parce qu’il est là, putain. Et il pourrait la rassurer. Mais on parle de lui, de Choji Akimichi… Et Ino, elle a raison. Il était un nounours, un bon ami, mais pas un petit ami. Même en étant payé on ferait la tête pour le toucher. Ce n’était pas Ino qui avait dit ça, mais une de ses amis. Et Choji se souvient de la souffrance d’avoir vu Ino détourner la tête et faire semblant de ne pas avoir entendu. Mais lui, il avait entendu. Il entendait toujours. A croire que quand on fait un commentaire déplacé, il ne pouvait que l’entendre. Il sait reconnaître les expressions sur le visage. La fascination de Shikamaru pour Temari. La haine de Ino contre Sasuke (on dit que de la haine à l’amour, il n’y a qu’un pas, mais l’inverse est véridique aussi). Et elle. Son inquiétude qui se lisait sur ses traits. Il pouvait le lire.

C’était aussi une autre raison qu’il fait qu’il se met à genoux devant elle pour la porter. Une autre raison qui fait qu’il se laisserait mener à la baguette par cette femme. Son père était comme lui, après tout. Un incroyable ninja, super fort mais qui ressemblait à une guimauve au chocolat dès que sa femme, ou sa fille, lui demandait quelque chose. En tant que futur chef du clan, qui était composé de pas mal de monde et surtout des restaurateurs de par le monde… il lui fallait être aussi fort et puissant que son frère. Et juste. Surtout juste. S’il y a bien une chose que le clan Akimichi ne ferait jamais, serait de vouloir devenir un clan puissant comme les Huyga. Non. Merci. Ils laissent le cadeau aux autres.

Il lâche un regard à Asuma. Il était pris, Asuma. Personne ne le savait trop. C’était le genre de relation super caché de la mort, bien que personne ne comprenne pourquoi parmi leur team. Alors il se dit aussi qu’il devrait prévenir Nana. Qu’elle n’essaie pas de draguer Asuma, ou espérer quoi que ce soit …parce qu’il était le genre fidèle… Puis après il se dit que s’il enlève Asuma, il ne restera plus qu’Ino et lui… Et elle n’avait jamais dit être bisexuelle … Cela ne serait-il pas pire ? Qu’elle s’intéresse à Ino au lieu de lui tout simplement parce que l’idée de s’intéresser à lui était trop … Impossible. Il allait crever à se prendre la tête comme ça, hein. Il la récupère simplement, fait en sorte de la tenir sans la toucher où il ne faut pas.

- Cela ne me dérange pas, dit-il simplement avec ce sourire alors qu’il ressemblait maintenant à une mule.

Il rougit quand la jeune femme se met à lui faire un compliment. Il rougit aussi parce qu’il la sent contre lui. Et c’était la première fois qu’il sentait le corps d’une femme contre son corps avec autant de clarté. Ino faisait une moue au loin. Choji préférait prendre le temps de les laisser avancer. Il savait déjà que les premiers kilomètres Asuma serait derrière pour couvrir leur arrière pendant que lui serait au milieu du groupe. Il portait le sujet principal des lettres de toute évidence. Il prit le temps d’étirer ses jambes et de vérifier qu’il était apte à sauter au cas où. Il écoute Nana et tourne la tête avant de faire un sourire.

- Avec plaisir. J’ai vraiment envie d’apprendre comment ça fonctionne la musique, même si j’y connais rien. Cela fait du bien ? D’écrire ce que tu penses, ce que tu ressens ?

Il finit de se préparer et murmure juste avant ça.

- Ce n’est pas grave, pour le commentaire. Je suis contente de t’être confortable. N’hésite pas à prendre ton aise. A prendre votre aise.

Merde. Il avait oublié ça. Il s’était tellement habitué à ce que la jeune femme soit sa Nana qu’il l’avait tutoyé par habitude… Mais c’était une cliente d’une mission, mandaté par Konoha et payé pour cela. Il ne pouvait pas lui manquer de respect comme ça. Il la tenait et avait bien fait en sorte de mettre ses mains à l’envers contre les fesses de la jeune femme pour ne pas la gêner.

- Ino doit être jalouse. Je refuse toujours de la porter pendant les missions. Vous allez avoir le droit à ma soupe à la grimace.

Ca l’amuse assez de se retrouver perchée sur le dos du ninja, en réalité. Nagisa rit doucement quand il saute, pour voir si elle ne s’envole pas dans le moindre coup de vent, certainement. Et puis elle rit aussi quand il lui demande si c’est agréable d’écrire.

“Non. C’est douloureux, en vrai. Surtout que j’écris des trucs pas drôles. C’est un peu la même sensation qu’un lendemain de cuite. C’est une sorte de purge. Sauf que je vomis pas. Enfin pas souvent. Mais y a pas mal de larmes en général.”

Ouais. Ça arrive qu’elle dégueule. Elle avait vomi en écrivant Far from never, House on a hill, Waiting for a friends, et Kill me. Nagisa rit doucement en raffermissant doucement sa prise autour des ses propres poignets, passés devant le cou de Choji. Sans l’étrangler. Bien sûr sans l’étrangler.

“Ouais dit comme ça, ça envoie pas du rêve. Tu dois avoir hâte de voir, ahah. Mais après, quand c’est fini, ça fait du bien. Et c’est incroyable de les chanter, de danser dessus et d’entendre les autres les chanter aussi. Et retirer un petit peu de leur peine …”

Elle ne sait pas bien pourquoi elle lui raconte tout ça, Nana. Elle se sent juste bien. La présence du Akimichi l’apaise étrangement. Elle lui parle sans se poser de question. Elle est … à l’aise tout simplement. Elle se dit que c’est parce qu’elle sait, un tout petit peu, qui il est. Et que s’il est l’ami de son cousin, elle peut lui faire confiance les yeux fermés. Oui, oui, c’est ce qu’elle se dit. Parce que c’est pas parce qu’elle est en train de faire un sale transfert avec l’homme à qui elle parle sur l’appli. Qui n’a pas répondu d’ailleurs. Ca lui plait bof. Elle soupire avant de sourire à nouveau quand le ninja lui pardonne le compliment déplacé.

“Dans ce cas j’peux aussi te dire que je suis grave jalouse de tes cheveux ? Ils sont super épais. Les miens ils sont … super filasses.”

Elle a une drôle de sensation de déjà vu. Enfin l’impression d’avoir déjà eu cette conversation. Encore à projeter … Meh. Va falloir qu’elle arrête. C’est débile. Et il n'a rien demandé, le pauvre Choji. Nana secoue la tête dans le dos de son nouveau chevalier servant. Et se remet le cerveau d’aplomb. Pour de bon, elle espère. Et suit ce qu’il lui dit. Elle ricane doucement en l’entendant causer de sa coéquipière. Héhé. Et toc !

“Ahah ! Bah en même temps c’est une ninja ! J’demande pas aux autres de porter mon matoss, enfin même si là tu me portes portant ma guitare ahah. Et je me débrouille pour installer les trucs sur scène toute seule. Avec les gars. Y a des tâches ingrates dans tous les jobs, c’est comme ça. Vous. Vous courez. Allez hop hop hop ! Let’s go !”

Ouais ! Let’s go ! Parce que les autres prennent de l’avance, et faut peut-être pas trop leur en laisser non plus, hein. Elle dit ça avec un certain enthousiasme, et puis elle se tait. Le laisse commencer à prendre la route. Elle dit plus rien un moment. Écoute son téléphone. Enfin le silence de son téléphone. Elle laisse son cerveau chaotique sauter dans tous les sens, presque en rythme avec la course de Choji. Ça se mélange encore. Nana regarde ses longs cheveux bruns bouger avec cette cadence. Et puis elle dit tout à coup :

“Tu peux me tutoyer tu sais. J’crois qu'il n'y a personne sur cette terre qui me vouvoie. Et ça me va très bien comme ça.”

- Je n’ai jamais pris de cuite, avoua-t-il sans honte avant de se souvenir qu’Ino trouvait cela « rabat-joie » et de faire une grimace, ça m’amuse pas. Mais si ça ne te fait pas du bien, pourquoi le faire alors ? Le mieux ne serait-il pas simplement de ne pas boire ? Fin, si on continue l’idée de ton analogie.

Il chuchotait simplement pour que la jeune femme soit la seule à l’entendre. Il chuchotait doucement pour que sa reste « entre eux ». Pour qu’elle ne se sente pas mal, qu’elle ne se sente pas … juger. Il ne la juge pas. Il n’oserait jamais juger quelqu’un. Mais il ne comprend pas pourquoi faire quelque chose qui blesse. Quand il cuisine, ça lui faisait du bien. Il n’avait que des douces sensations. Il se sentait heureux quand il était en train de cuisiner. Il n’avait pas l’impression de se purger, mais simplement de se détendre. C’était comme enlever la pression de la cocotte minute.

- Je crois que je comprends, mais ça serait encore mieux si ça pouvait faire plaisir, sans vomir, en les écrivant. Imagine un instant que tu puisses les écrire et les transmettre, cela serait mieux non ? Pour toi. Je veux dire.

Il se fiche si elle veut vomir … Non. Faux. Il se fiche pas qu’elle vomisse. Il ne voulait pas qu’elle vomisse. Il veut qu’elle puisse être heureuse tout le temps. Qu’elle se sente tout à fait bien, dans sa peau et ses baskets. Il a envie aussi de la prendre dans ses bras. Il a vraiment envie de la réconforter, mais il ne sait pas comment faire. Ce n’était pas parce que c’était Nana, fin si, mais aussi parce qu’il n’aime pas la souffrance. Il ne supporte pas qu’on souffre. Et en plus, c’était Nana. Et Nana c’était une femme qu’il aime vraiment beaucoup. Il tourne la tête et regarde ses cheveux.

- Mes cheveux ? Il rit un peu la faisant vibrer mais il la tenait bien, Ino trouve que j’ai des cheveux de poney. Et ce n’est pas réellement un compliment, alors je suis ravi si ça plait à quelqu’un. Il y a des recettes pas cher et pratique pour les avoir plus épais. Surtout que j’en ai besoin pour mes techniques.

Ino était le genre de personne gentil mais qui ne savait pas l’être avec lui. Pour elle, tous les commentaires qu’elle faisait étaient pour aider Choji. C’était pour lui faire un « déclic » et pouvoir le changer pour son « bien ». Tout ça, c’était pour lui… C’était beaucoup de connerie, oui. Mais Choji l’écoutait et faisait semblant de l’entendre et de le croire. Parce qu’il n’avait pas le choix pour leur entente. Et qu’elle le faisait pour lui, de cette manière bancale. Il rit encore sur Ino. Il aime bien se moquer d’elle avec douceur. Pauvre Ino. Il la portait pas, aussi, parce qu’elle serait le genre à toujours vouloir être porté ensuite … il avait fait l’erreur une fois. C’était largement suffisant.

- Je suis d’accord, fais-en de même. Tu peux me parler comme à un ami si tu as besoin. Après tout, mon meilleur ami c’est un Nara, et le meilleur de tous, alors tu peux tout le demander. Je ne dirais pas que tu es ma préféré du groupe, mais presque.

Et il fait un clin d’œil par-dessus son épaule. Ils continuent d’avancer jusqu’au premier arrêt pour se reposer, un coin de verdure. Il se pencha pour laisser la jeune femme se mettre sur ses pieds, il se retourne et lui sourit. Il ressent à nouveau un coup de poings dans l’estomac alors qu’il regarde la perfection de cette femme. Elle était si belle. Si incroyable. Et elle ne voudra jamais de lui. Putain. Il se déplace et choisi d’envoyer un nouveau message en cachette.

« Ce n’est pas bizarre, c’est beau. J’aime l’idée. Et je ferais tout pour rester en vie. Pour toi. »
« Fin pour, moi aussi. Mais surtout pour toi. C’est compliqué dans ma tête. J’aimerais tellement pouvoir te prendre dans mes bras, et de réconforter, mais je suis coincé. Je resterais en vie ».

Il restera en vie, pour la protéger. Il ne changera jamais ça. Il la protégerait. Merde.

“C’est très agréable, puis désagréable. Faut avoir envie d’en payer le prix. Ou avoir des trucs à oublier … Et si, ça fait du bien. En quelque sorte. J’ai juste des trucs à régler avant que … que ça fasse moins mal.”

Mais bon. Tant qu’elle baignera dans le déni … Bref. Ça a l'air d’être un ange la blondinette, dîtes-donc. Elle critique les cheveux de son coéquipier (et ami, elle suppose, non, ils sont censés être amis dans une équipe de ninjas, surtout après autant de temps ensemble … la chance …) et elle râle parce qu’on ne la porte pas. Mm. Nana se dit qu’il va falloir qu’elle surveille de près son petit Nobu. Le blond n'est pas très malin question gonzesses, et la Yamanaka a l’air, comme ça de loin, à être le genre à vouloir mener les hommes de son entourage à la baguette. Idée qui fait sourire Nagisa en silence. Pauvre petit Shikamaru. Elle le plaindrait presque. Si ça ne l’amusait pas beaucoup, de l’enquiquiner. Enfin elle verra. Elle laisse encore le bénéfice du doute à Ino ( enfin ça fait déjà deux points quand même) qu’elle ne connait pas de toute façon. La rockeuse se contente d’ajouter :

“Moi j’aime bien tes cheveux.”

Voilà. Par contre, il arriverait presque à la vexer (pour de faux, bien sûr, avec ses remarques ! Nana libère une de ses mains pour pincer doucement la joue de Choji.

“Eeeh !! C’est moi la meilleure des Nara. Et je suis la préférée de tout le monde !”

Elle se marre illico, parce qu’elle n’arrive pas à se prendre au sérieux plus de cinq secondes sur le coup. Et puis elle se cale plus … confortablement. Elle ne savait pas qu’un corps humain pouvait être confortable. Et elle savait plutôt pas mal de choses … sur le corps humain. Erm. Ça aussi ça la fait sourire. Il a vraiment un truc rassurant Choji, et calme, juste dans sa présence, et … elle aime bien. Enfin bref. Peu importe. Elle se tait pendant une partie du chemin. Attendant encore que son téléphone ne sonne.

Finalement ils s’arrêtent, Nana s’étire, remercie Choji avec un doux sourire et une main qui reste un peu sur l’épaule du jeune homme, avant de rejoindre sa bande qui se moque allégrement de son traitement de princesse. Ce qu’elle prend de bonne grâce, le menton en l’air, jouant de son nouveau rang de noblesse. Elle discute avec eux et soudain son téléphone sonne. Elle le sort de sa poche avec une vitesse qui fait pouffer Yasu et Shin de rire, alors que Nobu lui arrache l’appareil des mains en criant “LE TYPE DU TELEPHONE !!” et s'enfuit avec … en faisant à peine quatre pas avant de se retrouver figé sur place. Une ombre noire serpentant de Nagisa à lui.

“T’es idiot ou bien ? Tu sais très bien que je te récupère à chaque fois. A moins que ça t’amuse que je te manipule ?
_ Oui maitresse !
_ Pff!”

Pendant qu’elle parle, Nagisa marche vers Nobu contraint de faire la même chose de par la maîtrise des ombres. Elle lève un bras, il lève le téléphone. Elle referme ses doigts sur l’appareil et lève l’autre main pour coller une légère claque sur la temps du blond qui n’a pas trop d’autre choix que de se la prendre en râlant pour la forme. Bien sûr, la technique Nara le contraint à reproduire le même geste, de lever une main pour mettre une giffle à Nana sauf que … bah elle est plus petite et du coup la main lui passe au-dessus de la tête. Héhé. Et puis la jeune femme part en bougonnant se percher un un tronc d’arbre pour enfin pouvoir lire le texto d’Itazura. Et puis elle sourit, de plus en plus, en se mordant les lèvres pour essayer de pas trop sourire alors que les gars se moquent. Elle leur fait un doigt sans les regarder et en relisant encore le message avec un air stupide avant de sauter sur ses pieds pour tourner sur elle-même avant de se rasseoir et de répondre. Ignorant royalement l’assemblée désormais. (Même Asuma, si, si.)

Merci …
Ouais je sais. C’est compliqué dans la mienne aussi. J’ai hâte qu’on se voit ! Mais oui, c'est ça la vie de ninja. Et de rockstar aussi tu me diras ahah. Vivement la semaine prochaine !

Elle envoie le message, pose le téléphone à côté d’elle, ramène ses jambes contre elle, les entoure de ses bras et pose son front contre ses genoux. Et elle ne bouge plus. Juste ses doigts qui bougent tout doucement. Shin sourit et se tourne vers les ninjas pour préciser.

“Elle va bien, hein, elle “écrit”. Dans sa tête. On fait quoi nous, maintenant ?”

En expliquant ça, il sort une clope de sa poche, la cale entre ses lèvres, l’allume, puis va la glisser doucement entre les doigts de la jeune femme bouge à peine pour tirer une latte et reprend sa position initiale.