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LE TEMPS D'UN RP

La Folie du Prince

Ezvana
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Ezvana
Ven 7 Juin - 16:46

Edouard Scatling
Herboriste, soulageur de maux, je porte de nombreux surnoms, mais on vient toujours quérir Mr Scaling depuis toujours. Les apparences sont trompeuses, on me donne un air jeune et pourtant mes yeux portent l'expérience du vécut, vit de solitaire ponctué de rencontres par les demandes de mes voisins. Je suis d'une nature calme et réservé, toujours au service de mon supérieur et de celui qui toque à ma porte.


Peut-être qu'après tout ce temps, des choses vont bouger, changer. Grandir ? Des évènements ce passent, depuis toujours. Cela ponctue le temps qui s'écoule, de façon plus au moins rapide. Cette fois-ci, le vent à une saveur différente.

F.C : Paul Boche


Comme on sent une présence invisible, il sut sans la voir qu’il aurait de la compagnie. Un rien qui change dans l’air, cette impression d’être observé à travers les broussailles. Pourtant, il ne se départ pas de son calme apparent, continue de griffonner doucement sur sa feuille. Le silence, était un trésor qu’il saisissait pleinement, appréciant la froideur de l’air dans ses poumons, est enchanté par le glougloutement doux de la rivière à ses pieds. Mais la présence de cette dame ne le dérangeait nullement. Oh, ils étaient bien différents, elle est éthérée et lui trop ancré à ses terres, mais quelque part, ils étaient reliés par ce château, par un mystère impénétrable.
Un demi-sourire qui étire les lèvres.

Tel un faon délicat qui s’avance à la lumière, il la voit du coin de l’œil, éclat lunaire ayant pris vie. Aucun regard scrutateur pour la dévisager, aucune pupille qui ne dévore ses courbes pour mieux s’en abreuver. Rien que ce crayon qui s’agite encore un peu, cette façon d’incliner son visage pour la saluer, comme on accueille une amie distinguée.

- Ces derniers jours, le temps fût agité. Alors je profite d’une accalmie et… J’attends.

Un sourire plus appuyé, de connivence.
Reposer le crayon et la regarder de ses yeux pâles. Pendant un instant, lui aussi semblait d'un autre monde, une peau d'albâtre trop blafarde si ce n'étaient ses veines saillantes qui parcourant ses mains et son avant-bras à peine dévoilé. Sans rien dire il l'observe remplir une petite fiole et il la remercie d'un hochement de tête, glissant le précieux don dans une cale dans la sacoche.

- Je ne doute pas que Basil accueille l'hôte avec toute la déférence qu'on lui connaît. Quant au champignon, peut-être qu'ils trouveront une utilité ce soir, peut-être que non. Mais ils seront utilisés tôt ou tard.

Un nouveau demi-sourire. C'est à peine si sa douce voix couvre le bruit de la rivière. Trouvera-t-il une place dans cet évènement ? Si on le demandait, il arriverait sans tarder mais jamais il ne s'imposerait. Ce n'était pas dans ses valeurs, dans sa façon de vivre. Jamais il ne va au-devant des personnes, ce sont eux qui viennent à lui. Sauf quand il s'agit du château. Cela évite les frayeurs et de nouvelles rumeurs désagréables qui peuvent entacher son travail. Et puis, sa réputation n'était plus à faire, il l'avait entretenue depuis suffisamment de temps pour qu'elle soit pérenne. On se méfie, comme on prend garde du Loup qui ne fait que passer, mais qui ne déplie par les dents et pourtant, on prend garde à ne pas se faire mordre. Même dans le monde moderne, on se souvient du compte du Petit Chaperon rouge. Mais à mesure désespérer, on est prêt à accorder sa confiance à celui qui est trop distant. Pour une petite blessure, un manque de sommeil. Pour faire tourner les têtes à être emporté par des hallucinations, à faire chavirer des cœurs. Par amour ou par arrêt.

Ses mains sont saisies avec douceur et il se laisse faire, observe cet élan de gentillesse dont il n’avait pas l’habitude. Son esprit rationalise, analyse comment la Dame Blanche se comporte avec lui. Son cœur n’était pas fermé à la tendresse, aux étreintes chaudes qui animent parfois les nuits de certains. Parfois, lui aussi avait droit à ce plaisir, observant en silence les gens se lever le croyant endormie pour le voler, observer et déranger son laboratoire. Tel un fantôme il les observait faire, silencieux et invisible, il épie les étrangers qui osent le trahir. La plupart du temps, il ne dit rien, laisse faire cette envie pernicieuse de troubler les expériences du sorcier pour s’enorgueillit devant les amis, sans qu’ils soient conscient d’être examiné.
Il arrive aussi que la personne ne ressorte jamais après avoir trop fouiné.

Bien conscient que les autres manipulent comme il respire, il penche la tête sur le côté, mèche blonde qui caresse le creux d’une joue émaciée. Mais Delphine, était différente des autres.

- Votre compagnie est toujours un plaisir. Elle ne trouble jamais la quiétude d’un tel endroit.

Sauf quand la Banshee se réveille. Mais cela, il le gardait pour lui.

- Je me demande si on devra se rapprocher le temps venu. À mon avis, on risque d’avoir d’autres visites.

Une intuition ? Non c’était plus que cela. Comme le pollen porté par le vent, il y avait quelque chose de différent.

- Je pense que nos soirées seront plus mouvementées que d’ordinaire. Je ne doute pas un instant qu’elles soient divertissantes.

Une affirmation lui qui ne se positionne pas d’ordinaire, à peine un pli pour étirer la commissure de ses lèvres. Son rythme de vie était calme et presque lisse pour celui qui pratique depuis si longtemps ce travail. Mais parfois, un peu d’action ne lui faisait pas de mal. Cela lui rappelait certaines folles années.
Oskar
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Sabrina
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Oskar
Lun 10 Juin - 21:05

Delphine,
mon nom importe peu,
On me donne parfois un autre prénom mais je ne l'aime guère, il est inutilement compliqué et entraîne bien souvent des quiproquos... Delphine donc. Il paraît que c'est démodé ? Qu'est-ce que la mode sinon du temps qui passe ? Comme le reste elle n'est qu'un mouvement circulaire qui revient périodiquement à son point de départ ?  On me donne entre 20 et 30 ans et on me rencontre depuis quelques temps dans la Forêt du vent près de la Folie du Prince, une vieille bâtisse pleine d'un charme suranné, quelque part en France. Dans la vie, que suis-je donc ? à n'en pas douter un sujet de curiosité et d'effroi pour les habitants du village de Sainte-Claire, cela me chagrine, je n'ai pas un mauvais fond ? Je fais comme tout le monde ce que me commande ma nature ? Je m'en sors assez bien. Je ne semble pas avoir de problèmes particuliers en tout cas si ce n'est que je me présente toujours à l'épicerie-boulangerie-bureau de tabac au moment de la fermeture, le soir, et agace donc le patron de ce commerce vital pour notre contrée isolée... Sinon, grâce à ma chance , je suis célibataire et je le vis parfaitement. Célibataire ? En tout cas la plupart le croient, seul compte ce que les hommes considèrent comme acquis ? Que serait le monde sans la foi.


FC : Nastya Zhidkova


Informations supplémentaires ?


On me voit rarement en dehors de la propriété dite « Folie du Prince », j'y ai élu domicile sans me soucier de la malédiction. Ce ne sont que des faits incompris des mortels... Je ne sors que rarement de mon écrin près de la rivière, mes fenêtres donnent toutes vers la rivière et les grands roseaux et autres herbes hautes cachent ma chaumière aux yeux des promeneurs...
Particularités ?
Mon habitat posé sur une berge à l'écart de tout possède un escalier qui descend dans une grotte inondée, des piliers de calcaire donnent à cette piscine toujours cachée du soleil une allure de bains de harem d'un conte fantastique !
Mes plus proches voisins sont les caveaux du cimetière auquel on accède par l'allée des nymphes, un passage couvert orné de statues incroyablement bien conservé par rapport au reste des bâtiments.
Autre ?
Je suis créature aux cheveux presque blancs et au teint d'albâtre, ma peau ne fonce jamais et une exposition trop longue au jour me fait peler comme un serpent qui mue.
Les villageois m'ont nommée « La dame blanche » en référence à une certaine Alix du XIXe siècle qui serait morte sorcière et maudite ? Quand on me raconte ça, généralement sur un ton de confidence, attendant que je dénie ou agrée mon « identité » je souris, ai-je besoin de devenir un fantôme pour être ? Assurément pas ! Je profite de la vie chaque minutes de mon existence...

Je rêve généralement tout le jour pour me lever au crépuscule... La nuit et sa lune -surtout pleine- me charment et les rayons doux et lumineux de l'astre me permettent de me ressourcer... J'aime le calme nocturne de la forêt, les rares rencontres qu'on y fait, braconniers audacieux, amoureux téméraires, chercheurs et chercheuses d'herbes magiques... Certaines sont agréables, d'autres amusantes, toutes intéressantes.
Pas d'animaux, c'est mon seul regret, quelques corbeaux messagers de la mort qui ne font que passer sans gibier à chasser dans ces bois...
Basil dit que l'arrivée du Prince a fait fuir la faune.


Basil ? Oh ! Basil est une énigme avec laquelle j'ai beaucoup de points communs, une ombre à mes côtés avec laquelle je converse sans jamais le toucher ni le voir.


@dreamcatcher, @ezvana, @oskar


@dreamcatcher, @ezvana, @oskar


La Folie du Prince


La Folie du Prince - Page 2 Allzoe10

27 décembre 2023

Cette nuit, la lune nous offrira un disque plein et lumineux, impératrice des cieux, maîtresse de la nuit... Je repense à ce qui s'est passé le soir du Réveillon, alors qu'à la différence des villageois (et de bien d'autres humains) ni Basil, ni moi, ni ce charmant Edouard qui règne sur les plantes de ces bois ne fêtions rien d'autre que la vie et sa continuité... le solstice d'hiver, discrètement, et l'offrande prochaine... Nous avons décidé de repousser la date, mon emportement récent ne pouvant causer que des problèmes et mettre le Dormeur en difficulté. Le véritable Promis est là, un peu égaré par la liqueur maison qu'il ne faudrait confondre avec aucune absinthe de mauvais augure... Elle n'est pas faite pour rendre fou, seuls ceux qui le sont déjà basculent, elle est source de bonheur et de raison, depuis des siècles les herboristes -et sorciers ?- de cette contrée la distillent, leur mélange d'herbes inédit et secret prépare celui ou celle que nous avons choisi à jouer son rôle avec la dignité et la fierté qui doivent être.

Ce vingt-quatrième jour du douzième mois de cette année MMXXIII j'errais donc à mon habitude dans cette forêt plus vieille que le Dormeur lui-même... Les mots étaient presque murmurés, à demi dits, pour qu'une oreille dont je n'aurais pas détecté la proximité puisse entendre sans en comprendre le sens profond...

La Folie du Prince - Page 2 Sans_t17

Souvenir a écrit:
- Je suis toujours si heureuse de vous croiser... Les bois sont bien silencieux ne trouvez-vous pas ?

– Ces derniers jours, le temps fût agité. Alors je profite d’une accalmie et… J’attends.  

Je lui décoche un sourire aussi radieux que le ciel sans nuage... Radieuse ? La lune ? N'en doutez pas... sous mon manteau la peau me gratte, en présence d'hommes qui me plaisent je peine à rester... cette humaine blonde à la carnation si particulière... Je passe discrètement un ongle sur mon épaule, sous la fourrure fabriquée à partir de bouteilles d'eau minérale m'a-t-on dit ? Quelle étrange matière pour obtenir un tissu si doux et chaud. Je chasse de mon doigt un petit lambeau transparent et sec, j'ignore ce qu'il sait au juste de notre nature. La sienne m'est inconnue, il n'est pas des nôtres, de cela je suis certaine, je reconnais mes semblables lorsque je les côtoie, nous sommes si peu nombreux d'ailleurs depuis que... la magie est oubliée des hommes.

Le Dormeur dit -lors de ses réveils annuels- que pour que les monstres effraient il faut qu'en face l'homme soit disposé à être apeuré. Nos contemporains craignent les crises financières, quelques maladies, pour certains le nucléaire ou les guerres chimiques, par dessus tout  de « déchoir », c'est désormais généralisé à toutes les classes sociales alors que lorsque je me suis éveillée au monde, seuls les patriciens avaient ainsi la terreur de l’œil de l'autre. C'est sans doute révélateur de ce qu'ils sont devenus, des pantins doués d'une apparence et d'un semblant d'existence qui lorsque confrontés à Basil d'abord, à moi ensuite puis au Dormeur, se pissent dessus en solitaire ne pouvant transmettre leur ultime horreur à leurs descendants. J'exagère, ils ont encore peur de la mort... mais ne la parent plus d'atours de grande dame qui viendra les chercher le moment venu, ou les fera mander par l'entremise d'un messager désigné pour les guider jusqu'au royaume éternel. Je déraisonne, dans ma tête je sens le sommeil dérangé de Basil qui perçoit mes pensées. Le genre de pensées qui le font bondir, m'accusant presque de trahison de vouloir ainsi entrer dans les esprits ! Je l'entends me dire que nous devons rester loin de l'homme, que notre rôle suppose de ne surtout pas avoir d'empathie -encore moins de sympathie- … que pense-t-il d'Edouard Scatling ? Et de ce Benoît... Lapôtre il me semble ? qu'il retient prisonnier sans que sa victime s'en doute ? Ou … de ce fouineur dont je sens la présence, encore...

Le blond botaniste est en train de répondre à ce qui était une question sans en être une... Basil est un hôte bien élevé, nous en sommes d'accord... et si sa récolte vespérale n'est pas immédiatement utile, pour le château, je ne doute en effet pas une seconde qu'il trouvera un usage, comme il en trouvera un à ce que je lui ai donné, les médecins actuels comme leurs prédécesseurs savent qu'avec on peut réguler la circulation sanguine... arrêter un cœur, ou au contraire rendre plus aisé le flux, tout dépend du dosage et des intentions.

–  Votre compagnie est toujours un plaisir. Elle ne trouble jamais la quiétude d’un tel endroit.

Mon sourire s'accentue, sous ma robe je sens mon épiderme changer, mon buste ondule d'une manière bien peu humaine... Je voudrais me lover tout autour de lui pour percevoir avec mon corps les vibrations de sa voix si douce mais sûre... Mon cher mari va être fort fâché que je cède -encore une fois- au charme d'un humain. Il n'y a qu'eux justement qui promettent fidélité à leur moitié, moi, je suis le plaisir personnifié et je ne doute pas un instant que Basil lui aussi se permette sous sa forme naturelle des moments d'intense extase. Nous ne sommes pas faits pour vivre une existence triste et longue, d'autant que la nôtre est … si … longue ! Je suis jeune, plus jeune que le Dormeur, plus jeune -de peu- que Basil, mais par rapport aux humains, même ceux dont le dos se voûte et qui n'y voient plus, n'entendent plus que l'appel de l'au-delà, je suis une très vieille dame. Toutefois, si le tissu de ma robe en soie est malmené sur son envers, je garde un aspect suffisamment « femme » pour ne pas effrayer quiconque, au cas où il ne saurait pas.

- J'aime tout particulièrement VOUS rencontrer, vous êtes à la fois la nature et la science, l'innocence et le savoir... Je marque un arrêt, penaude, - Ne m'écoutez pas ! La proximité de la pleine lune me fait déraisonner !

Je ponctue ma tirade déplacée par un rire moqueur, à mon encontre, que suis-je en train de raconter ! Je dois rester dans mon rôle mais cette forêt si peu vivante me déprime parfois, qu'a donc pu faire le Prince pour que cette malédiction s'installe... Le Prince, pas le Dormeur qui lui ne fait que séjourner dans les tunnels sous le fort, profitant de l'hospitalité du noble personnage... Lequel d'eux deux a décidé de cette étonnante … collaboration ? Notre père et maître ? Ou bien l'autre ? Qu'est-ce qui peut relier deux êtres aussi différents, la peur des hommes ? La vengeance divine ? La semblance démoniaque ? Je chasse toutes ces questions, ce n'est pas le propos, ni mon devoir d'y songer. À la limite, un peu plus celui de Basil archiviste des Sainte-Claire, mais moi certainement pas... à l'époque où nous nous sommes installés ici, la femme n'était qu'un ventre, non prolifique elle devenait une erreur... Cette mentalité plus monstrueuse que notre aspect naturel a perduré puisque la jeune « dame blanche » a perdu la vie pour n'avoir point trouvé d'époux au goût de son père...

Je souris à nouveau, un sourire joyeux, gourmand, je dois revenir au présent et le moment que je vis me plaît tout particulièrement. J'ai peu d'amis, en fait, les rares personnes qui se disent mes amis ignorent qu'ils ne le sont en rien. Je suis seule, séparée de celui qu'en son temps on m'a donné pour époux, celui qui a fait de moi... la « mère des monstres » d'une époque révolue de la croyance humaine. Des monstres ! Mes yeux rient. En quoi les enfants que nous avons engendrés étaient-ils monstrueux ? Seule la vision des humains leur conférait cette particularité. Nous étions différents, nous le sommes restés, par notre voix les éléments parlent...

Mon intonation s'était faite plus lascive et sifflante qu'à l'ordinaire, même le petit rire désolé qui a accompagné la fin de ma phrase ressemblait plus au vent s'infiltrant dans une faille de roche qu'à un rire. S'il savait combien je me force, en moi l'animal veut toucher, mes yeux le dévorent, la nuit me garantit-elle vraiment qu'il ne verra pas ma pupille verticale ? La couleur de l'iris est de ce mauve que j'aime tant, la soie est écorchée par ma peau que je ne parviens pas à faire muter pour qu'elle ait de nouveau la douceur de l'épiderme humain.

–  Votre compagnie est toujours un plaisir. Elle ne trouble jamais la quiétude d’un tel endroit.

Je caresse sa main, la mienne est légèrement rugueuse mais lui qui travaille souvent manuellement n'en sera pas trop surpris ? À la lueur de la lune, certaines parties de ma paume doivent luire anormalement, il me suffit de ne pas ouvrir la main pour la présenter  à la lumière...

– Je me demande si on devra se rapprocher le temps venu. À mon avis, on risque d’avoir d’autres visites.

J'opine du chef, nous avons déjà d'autres visites...

–  Je pense que nos soirées seront plus mouvementées que d’ordinaire. Je ne doute pas un instant qu’elles soient divertissantes.

Je tourne la tête, j'ai l'impression que mon profil est plus abrupt qu'à l'ordinaire ? Je sens dans ma bouche ma langue se modifier ? C'est bien la première fois que je peine à rester une nuit entière métamorphosée ?

- En ce qui me concerne, je ne dépasse jamais l'allée des nymphes... mais vous, aurez peut-être à entrer, Basil parfois a besoin d'aide si le sujet est trop agité...  Comprenez-vous ? Il lui faut le fixer droit dans les yeux pour que le … pour que ce qui doit être fait soit fait.

C'est ainsi, c'est son regard qui agit, il ne touche jamais ses proies, au contraire de moi. Semblables mais dissemblables...

- Et pour ce qui est des visiteurs, nous en avons un, le sentez-vous ? L'air est dérangé dans son mouvement... et puis, il n'essaye pas d'être discret, écoutez.

Je pense que l'homme ne se rend même pas compte qu'il parle seul, tout à ce chagrin que je partage en tendant mes sens … Perdre un enfant... n'est-ce pas le plus tragique qui puisse arriver ?

- PUTAIN ! HUGO !

J'en suis navrée... l'un des jeunes s'appelait Hugo ? Du moins ses amis l'appelaient-ils ainsi ? « Hugo ! Viens ! Regarde comme elle est moche celle-là ! » Les coups de pieds d'ivrognes drogués menaçaient la structure, la fille avait saisi la statue et tentait de la renverser... En moi, la rage a pris la place de l'écoute passive, le vent s'est levé, la glace, le feu, la poussière coupante comme des lames de rasoirs... Je hurlais, le village entier a entendu à des kilomètres d'ici « Alix de Sainte-Claire appeler le diable avant de se pendre »...

Explication romantique qui ne conviendrait pas à la police, mais jusqu'à présent, la police n'a pas eu accès à notre dimension, le château pour eux est abandonné comme mon habitation troglodyte semble déserte... Combien de temps parviendrons-nous à générer ce bouclier ? Et s'ils venaient à nous découvrir, comment expliqueraient-ils qu'ils sont passés dix fois devant nos demeures respectives sans rien y voir ? Ou que nous sachions... et n'ayons pas daigné nous manifester ?

Cela est plus simple à résoudre, Basil comme moi sommes tout particulièrement doués pour faire changer d'axe un mental, même tenace et curieux... Savoir ? Mais nous ne savions pas ! Nous sommes rentrés récemment et sans passer par le village...

Non, cela ne marcherait pas à cette époque où l'information s'impose à chacun, même ceux qui sont désireux de ne pas la recevoir...

La Folie du Prince - Page 2 Persee-avec-la-tete-de-meduse-l-italie-florence-della-signoria-square-par-benvenuto-cellini-173063506-224x300


Prendre son envol
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Mar 25 Juin - 23:53

Nathan Gaignault
J'ai 52 ans et je vis dans le Berry loin de Paris. Dans la vie, je suis chirurgien cardiaque et je m'en sors très bien. Sinon, par malheur, je suis veuf depuis une putain d'année et je le vis en survivant comme un con sans mon épouse.

Je viens d'une longue lignée de chirurgiens, issu de l'amour passionné de mes parents et de mes grands parents dont respectivement la mère et le père venaient d'Afrique.D'aucuns pourraient croire que je subis une espèce de transmission générationnelle imposée mais ils se trompent. Je ne crois à rien d'autre qu'à la médecine, la science. J'aime à me croire agnostique et l'association de ces deux termes me fait sourire. Le décès de mon épouse n'a rien bousculé de mon ignorance, c'est même pire: je ne sais plus que Rien et cela me suffit.

Il me reste Hugo. Mon fils unique.

Desert rose

Spoiler:

La Folie du Prince - Page 2 Captur34
Blason des apothicaires, perruquiers et chirurgiens d'Issoudun en 1698




La Folie du Prince - Page 2 Cimeti11

Il sursauta à son propre cri. S'immobilisa. Ferma les paupières avant de prendre une grande goulée d'air. Avant, il aimait le silence. Avant, il aimait les étoiles... Rempli d'un vide abyssal, il finit par reprendre sa marche guidé par le faisceau de la torche sur le sol. Quelques mètres à franchir.

Là.

La masse noire surpassait la terre telle une verrue venimeuse. Peut-être aurait-il fallu ajouter une couette ? Qu'il n'ait pas froid ? Percer deux trous qu'il respire un peu la pureté de l'hiver...? Son téléphone pour appeler... Sa musique... Ses rires...

Ce n'était qu'un cauchemar. Un vil cauchemar. Un cauchemar vicieux. Pervers. Narcissique. Un cauchemar pervers narcissique.

Il se gifla violemment une joue. Souffla brièvement comme une bête.

Ce n'était qu'une réalité parmi d'autres : un veuf venait de perdre son fils unique.

Mécaniquement, il avança pas à pas très lentement, s'abîma les yeux et l'âme sur la dalle de marbre puis d'un seul coup, grimpa dessus, s'assit, allongea les jambes s'adossant contre la stèle. Plongé dans le noir nocturne, le mutisme du cimetière lui tomba sur les épaules comme un vieux manteau froissé. Inconfortable. Douloureux. Trop lourd. Hurlant une pauvreté d'être brisé, malade, survivant sans espoir.

Cette puanteur si bellement infernale...


Il demeura ainsi un trop long moment, les pupilles dilatées de sombreurs, les muscles fatigués, usés par un chagrin indicible. Sans force.

Des minutes passèrent, peut-être des heures, sans doute des éternités. Il se sentait les os creux, les artères glacées, la chair sanguinolente.

La mort est une salope

Une maudite crampe à la cuisse le tira de sa torpeur. Il s'étira, se massa la jambe. Crut entendre un bruissement, une bestiole qui traînait...

Non. Des voix chuchotaient, plus exactement elles parlaient doucement. Quelque part sur la gauche. Côté ouest, au soleil couchant.

...Soleil couchant? Bizarre. Pourquoi penser au soleil en plein milieu de la Noirceur ? Il ricana ostensiblement. Pour rien. Débile. Un nerf qui lâchait?

La mort est une salope

Ils ne pouvaient pas se taire ?! Ce pitoyable brouhaha l'énervait !

-LA FERME !

Il crut entendre une espèce d'écho de sa harangue mais les murmures ne s'arrêtèrent guère.

Brusquement furibond, il bondit, marcha à grandes enjambées en direction du clapotis vocal, brandissant la lampe comme un sabre destructeur.

Il finit par les voir. Enfin, presque car il ne voyait plus. Un type, une femme.

-Qu'est-ce que vous faites ici ? Dégagez ! Dégagez ! Cria t-il péremptoire, balançant le large faisceau de lumière de leurs visages vers la sortie.

Faillit ajouter : « Vous êtes chez moi ! » Ridicule ! Se retint, bafouilla pour lui-même :

-Non ce...ce n'est pas chez moi, c'est... le...le cimetière, il est à tout le monde...il...il n'appartient à personne et pourtant il...


Il se tut brusquement, les regarda bouche bée. L'un puis l'autre. Deux secondes. Trois. Quatre.

-Je n'ai rien à faire ici. C'est une erreur. Une monstrueuse erreur.

Il sourit, referma ses lèvres aussi vite qu'il les avait étendues.

« Je dois rentrer. Il faut que je rentre. Mes clefs...où sont mes clefs... »

Les mots s'entrechoquaient dans son esprit. Il ne bougeait plus. Tétanisé. Anesthésié. Pétrifié.

Fou de douleur, toute émotion l'avait abandonné.

Lilitu
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Val
Mer 3 Juil - 17:32

Basil,
mon nom importe peu

Je parais une trentaine d'années et on me rencontre depuis quelques temps à  "la Folie du Prince", quelque part en France, dans la forêt dite "des vents". Dans la vie, que suis-je donc ? à n'en pas douter un sujet de curiosité et d'interrogations majeures pour les habitants du village de Sainte-Claire et je m'en sors assez bien. Je ne semble pas avoir de problèmes particuliers en tout cas et paye mes achats à l'épicerie-boulangerie-bureau de tabac, rubis sur l'ongle. Sinon, grâce à ma chance , je suis célibataire et je le vis parfaitement..


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Informations supplémentaires ?


On me voit rarement en dehors du château, j'y ai élu domicile sans me soucier des prétendus hantises et autres malédictions... J'y suis arrivé en même temps qu'une dénommée Delphine, superbe créature aux cheveux presque blancs et au teint d'albâtre.



Elle, s'est trouvé un abri dans la forêt, où exactement je ne sais pas, nous n'avons pas besoin de nous rencontrer pour communiquer : l'allée des nymphes par un miracle d'architecture, permet aux murmures qui y sont prononcés d'être intelligiblement entendus dans l'ancienne aile du château et le donjon tout particulièrement.


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La Folie du Prince - Page 2 Captu374

Hiver 2023 – 27 décembre...


Benoît Lapôtre, reporter aux \"Nouvelles du Val" a écrit:

J'ai une vague impression que le temps se joue de moi ? Elle arrive à l'impromptu, soudaine, avant de disparaître... Je revois très bien le début de cette soirée, je suis entré dans le château et me suis étonné qu'il soit habité ; personne, jamais dans la région n'a parlé de réhabilitation des ruines, sauf en 1965 si je me souviens bien ? Tous ont cru qu'il ne s'agissait que de redresser un mur extérieur qui menaçait de s'effondrer.

Peut-être est-ce à cette occasion qu'une partie de l'intérieur a été remise en état ? Les villageois ont jugé le temps de la rénovation excessif, l'entreprise -étrangère à la région- « prenait ses aises et profitait du client !  Des fainéants »-ajoutait-on- « qui se la coulent douce aux frais des Sainte-Claire... »

La plupart finissaient par hausser les épaules, des châtelains, plus personne n'avait entendu parler depuis la fin du XIXe siècle, aucun Saint-Claire à leur connaissance n'avait participé aux deux guerres mondiales qui avaient bouleversé le XXe siècle... Le Val lui avait été rattrapé par son époque à ces moments-là et de nombreux appelés n'étaient jamais rentrés. Encore une fois, le gouffre entre les terres des plaines et le manoir des forêts avait montré son énormité... Béant, muet, l'éloignement était comme toujours palpable, mais si palpable qu'il soit, les gens des villages, principalement du plus proche, sentait « la présence »...

« Le Prince  »disaient-ils, « plus les choses vont mal et plus il se réjouit ! Une guerre ne peut que lui procurer un plaisir inouï. »

Quand je demandais pourquoi, aussitôt la méfiance apparaissait dans les yeux de mes correspondants, parfois on me disait le temps d'un murmure « Vous ne SAVEZ pas ? Vous n'êtes pas des nôtres ? Pas des leurs non plus sinon vous ne poseriez pas la question ! » et le silence succédait au plaisir de se raconter et de colporter des ragots.

Que ne savais-je pas qui me coupait des autres dans ce minuscule hameau ?

D'autres me susurraient « Allez donc demander au Sorcier des herbes !  Lui sait tout..

A nouveau je cherchais un complément d'information, un sorcier ? Au XXIe siècle ? Et les gens -les rares qui continuaient à dire quelques mots- répondaient « Les siècles, pour eux, ça n'a pas d'importance ! Il est comme eux, il y a toujours eu un Sorcier des herbes ici ! »

J'étais bien avancé... Plus je m'enquerrais d'explications et plus la foule massée au Bistrot de la Thérèse -c'était bien son nom, même si Thérèse, aujourd'hui, s'appelait Nicole- s'étiolait... La patronne me jetait des regards furieux, dans sa petite salle, de vingt-cinq bougres vantards et braillards ne restaient bientôt plus que trois ou quatre, trop saouls pour me répondre et même m'entendre... Il paraît que j'avais un don pour faire mourir le petit commerce...

Une fois ou deux, en rentrant au gîte que j'avais loué pour deux mois -payé d'avance, ici on se méfie- je trouvais un cadeau déplaisant... Corbeau agonisant cloué à ma porte ou dégueulis de je ne sais quoi sur le seuil... comme pour m'avertir que les « sorciers » existaient et que je devais me tenir en dehors des histoires du village.

Mais jamais personne n'avait fait allusion à un habitant du château... Tout au plus à « la dame blanche » qu'on revoyait, beaucoup trop... Elle était -disaient-ils annonciatrice d'un malheur. Quand les adolescents ont été tués, ils y ont vu la preuve qu'elle disait vrai, même si personne n'avait eu l'audace d'aller à sa rencontre. « C'est que, savez-vous, » m'avait murmuré en cachette une vieille, ancienne coiffeuse, « c'est le fantôme de cette pauvre petite, l'Alix, que son amoureux a abandonnée et qui s'en est pendue »... Elle avait ajouté, plus bas encore « Elle sent la misère et le tourment cette pauvrette, et elle essaie d'avertir... mais qui irait lui parler ? Vous iriez, vous, qui tentez tellement de tirer les vers du nez des gens ? » et elle m'avait quitté, regardant par dessus son épaule et faisant rapidement le signe de croix, un truc que je n'avais plus jamais vu depuis... je ne peux dire des siècles, moi, je compte en années, mais la dernière fois qu'une vieille a fait le signe de croix ou qu'un homme a croisé les doigts derrière son dos, je devais avoir trois ou quatre ans ? Et déjà à l'époque ça faisait rire ma mère sous cap ?

La journée s'est passée en repérage de terrain, je gardais à l'idée que la police avait peut-être laissé passer un indice, une trace. Va savoir pourquoi, on peut être policier de campagne sans être idiot ou mal formé, mais les journalistes et la police, c'est comme une histoire de non-amour, une compétition à la Rouletabille (*). J'avoue que j'aurais adoré les mettre en face d'un truc énorme et négligé par eux. Ça ne s'est pas produit, mon ratissage comme le leur a été bien maigre, les alentours de l'endroit où les enfants avaient été trouvés semblait ravagés par un cyclone d'une rare violence, le sol balayé par des rafales de vent, la pierre des murs lessivée par une pluie torrentielle et craquelée par un tremblement de terre... On voyait les traces de la voiture -enlevée depuis- et on avait l'impression qu'elle avait été emprisonnée par la terre, les ornières faites par les pneus étaient si profondes...

Bref, je n'avais rien trouvé qui ne soit connu, il avait été question d'une tempête soudaine et violente, responsable de la panique et de la mort de trois gamins ? Incroyable, mais semblait-il vrai ?

Rien trouvé, jusqu'au moment où cette forme est apparue aux fenêtres du donjon. Pas une ombre, non, un homme tenant une lampe ou une bougie, dont la haute silhouette se détachait parfaitement sur l'ombre qui l'entourait. J'ai franchi la grille effondrée, traversé l'espèce de terrasse qui sépare le cimetière du château, suis passé dans cette allée couverte étonnement préservée qu'on appelle ici « l'allée des nymphes », me faisant au passage la réflexion que les nymphes présentes étaient des deux sexes et paraissaient pour certaines extrêmement modernes ? L'un des « nymphes » était un jeune homme qui paraissait bien porter un jean et un sweat à capuche ?

J'avais frappé, électrisé par la sensation d'être en train de découvrir une vérité qui avait échappé à tous ! Dés l'entrée, mon assurance m'avait quitté, j'étais dans un décor de rêve, face à un homme affable à l'humour noir, des fantômes ? J'en balbutiais...

« Il y a … Vous n'avez rien entendu ? Et puis j'ai senti du vent froid ? »

De me répondre que dans chaque manoir ancien il y avait des légendes... mais qu'il vivait ici et m'invitait à visiter ? Aurais-je dû refuser ?

– Voulez-vous vous joindre à moi pour une collation ?  Que prenez-vous ? Ne me laissez pas boire seul, je me ferais l'impression d'être un ivrogne invétéré ?

J'avais pris le verre qu'il me tendait, un liquide vert et sirupeux dont le goût, sucré et acidulé avait ravi mon palais... Combien de verres ai-je bu tout en avalant un canapé par ci un bout de viande froide par là, pour finir par bâfrer face à des desserts totalement oniriques ?

Depuis, j'ai le sentiment de vivre hors du temps, la soirée avance sans grand changement, nous discutons, de mythologie à un moment, des Grecs anciens ! Mangeons, buvons -beaucoup trop-. Il m'a parlé de Saturne, de Thyphon me semble-t-il ? Je ne sais plus trop... Je bois, bois, comme si cet étrange alcool créait instantanément une addiction à laquelle je ne peux résister...

Entre deux verres, il m'a semblé « sentir » le jour se lever puis la nuit tomber, mais dans ce petit salon très meublé et dénué de fenêtres si ce n'est à l'étage sur la mezzanine où les rideaux sont tirés, il est difficile de se repérer, surtout ivre comme je le suis.

Il me raconte des histoire à faire peur ! Saturne serait une incarnation du dieu Baal Hammon auquel on sacrifiait des enfants pendant le solstice d'hiver ? Que ce type a un humour grinçant ! Je souris, béat, je n'ai pas dit que l'alcool me faisait retomber à l'âge tendre, gentil, ouvert, incapable de réagir et de faire le mal ? Ça me fait aussi dormir, mais quand j'ai parfois l'impression de me réveiller en sursaut, il est là à continuer la conversation son verre à la main. Je me fais la réflexion qu'il est magnanime et qu'un interlocuteur aussi visiblement sujet à la distraction, je lui fait un affront ! Quand on discute on a au moins la politesse de rester à l'écoute ? Je regarde mon verre, à nouveau vide ? Il le remplit, et malgré la petite voix étouffée de mon subconscient qui me dit qu'il suffit, que je me couvre de ridicule et me mets dans une position intenable, je bois...

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&&&&&

Tout s'est déroulé comme il le fallait, nul n'est besoin d'entraves ou de cachot, il reste bien entendu de lui-même, sa volonté infléchie par notre élixir... De l'allée des nymphes j'entends Delphine bien qu'elle ne dise rien... Elle me relate son entrevue avec le bel Edouard, comme elle a de la chance d'être celle qui rode et non celui qui veille...

- Est-il prêt Basil ? La roue tourne...

– Il est en confiance... Tu sais combien je peux être persuasif ? Et puis, je crains que ses pieds ne répondent à ses vœux s'il désirait quitter cet endroit...  

Nous aimons jouer, elle et moi, le Prince aussi, il observe là-haut, prêt à assister au réveil du Dormeur. Pauvre Benoît, s'il lui venait la fantaisie de s'éloigner, je pense qu'il se sentirait des jambes de pierre, lourdes et difficiles à manier... Ce n'est qu'une précaution, il ne semble en rien désireux de nous quitter... Un excellent partenaire pour parler à n'en plus cesser, il est avide d'apprendre, disert et curieux... J'en viendrais à regretter... mais quoi, lorsque je discute je trouve poli de regarder mon interlocuteur dans les yeux, le regard figé dans le sien, rien ne m'indispose plus que des yeux fuyants les miens, baissés, ou tournés, voire fermés ! Quand on parle à quelqu'un on le regarde ! Un point c'est tout.

– Ma Mie ? Il sierait de quérir le sieur herboriste ne crois-tu pas ? Sans son intervention, le sujet pourrait se gâter ...  

J'entends son sourire, il fait frémir sol et murs d'une légère, si légère impulsion...

Je regarde Benoît soigneusement assoupi, un air heureux et reposé sur le visage, ses yeux grands ouverts brillent d'une lueur heureuse...

Il conviendra au Dormeur, il a l'âme d'un enfant, innocent, crédule, sans la moindre once de vice dans cette carcasse pas si vilaine... Notre maître aime la jeunesse et la beauté, les ados lui aurait plu, mais nous ne pourrons emplir leur empreinte de leur réalité sauf à profaner des tombes dans un cimetière public -plusieurs peut-être, les jeunes sont-ils tous enterrés au village?- et à les ramener sans être vus dans un lieu où tous guettent l’œil aux aguets, nuit et jour, en quête d'une nouveauté à narrer à n'en plus finir ! Ne croyez pas au calme des campagnes, l'ennui forme de meilleurs espions que les professionnels les plus doués...

Si nous n'avions pas eu d'alternative, il était possible de prendre le risque, au moins d'en intégrer au moins un... mais désormais...  Lapôtre ne quittera pas le château, mes récits le fascinent et chaque regard qu'il me jette augmente cet engouement... Personne ne l'a vu entrer ce me semble ? Il a assuré n'avoir rien dit de son enquête pour ne pas être « doublé » par un concurrent au scoop !

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FC : Delphine : Nastya Zhidkova - Benoît : Adam Palsson - Basil : Nicholas Hoult


(*) Joseph Rouletabille
Personnage de Gaston Leroux
Joseph Joséphin, surnommé Rouletabille, est un personnage récurrent de roman policier créé par Gaston Leroux dans son roman Le Mystère de la chambre jaune publié en 1907.





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Ezvana
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Ezvana
Jeu 11 Juil - 18:03

Edouard Scatling
Herboriste, soulageur de maux, je porte de nombreux surnoms, mais on vient toujours quérir Mr Scaling depuis toujours. Les apparences sont trompeuses, on me donne un air jeune et pourtant mes yeux portent l'expérience du vécut, vit de solitaire ponctué de rencontres par les demandes de mes voisins. Je suis d'une nature calme et réservé, toujours au service de mon supérieur et de celui qui toque à ma porte.


Peut-être qu'après tout ce temps, des choses vont bouger, changer. Grandir ? Des évènements ce passent, depuis toujours. Cela ponctue le temps qui s'écoule, de façon plus au moins rapide. Cette fois-ci, le vent à une saveur différente.

F.C : Paul Boche



Il y avait des mystères, des non-dits partout autour de nous. C'était ainsi, même alors que le goudron étouffe le sol, que le ciment se forme en immeuble trop grand, même alors que la nature hurle sa souffrance puis se tait pour garder le plus d'énergie possible. Il y aura toujours des rumeurs, des murmures, des incertitudes. Si on écoute le vent qui porte des histoires provenant de contrées lointaines, si on enfonce les doigts dans la terre et que l'on sent les pulsions de vie qui émanent malgré tout de son cœur, si on se laisse porter par la rivière, on peut entendre et pourquoi pas comprendre certaines choses, bien au-delà de la conception même des Humains.
Ils pullulent, se reproduisent trop vite, veulent conquérir tous les territoires. Pourtant, ils sont incapables de concevoir certaines choses. On parle alors de monstre, d'horreur, de compte interdit.

L'homme pâle lui, a souvent tendu l'oreille, est entrée en transe pour écouter et comprendre. Emmagasiner le savoir du monde comme on le faisait autrefois. Alors il ne dit rien quand il sent entre ses doigts une rugosité nouvelle, ne recule pas quand il voit un reflet, un éclat dans les prunelles. L'incompréhension ne l'effrayait plus depuis longtemps, bien trop curieux pour fuir ce genre d'aléas, mais surtout, il savait. À demi-mot, de façon brumeuse. Jamais encore, il n'a pu étudier de tels événements, disséquer un corps avec de telles capacités.
Peut-être un jour.

- Basil saura me faire mander si le besoin se fait sentir, belle dame. Je saurais faire en sorte d'apaiser le sujet, ne vous inquiétez pas.

Un demi-sourire.
Puis un battement de cils, troublé par quelque chose. Une présence incongrue, grossière. Les oreilles semblent siffler alors que des injures fusent. Immobile le chat nocturne qui se fait soudainement attaquer par une lumière trop vive, trop crue. Il aurait pu fuir au loin, se faufiler à travers les broussailles comme un voleur, mais ce n’était pas dans sa nature. L’homme pâle préfère se redresser, rangeant son carnet dans son sac, le regard polaire posé sur l’homme visiblement souffrant. Empathie ou curiosité malsaine ? Edouard s’approche lentement, un pas puis un autre, pour ne pas effrayer l’homme qui semblait déboussolé.
Sa voix douce et lisse effleure les tympans, enveloppe l’homme de sa sympathie, du réconfort qu’il prodiguait avec l’aisance de l’habitude. Naturellement, les mots glissent sur sa langue, tente d’apaiser le feu brûlant dû à la perte d’un proche.

Lui-même avait connu cela autrefois, il y a si longtemps que les images en son floutées, les humeurs adoucies. Comme une vieille blessure qui avait cicatrisé et qui sous la pulpe du doigt semble encore sensible. Perdre un enfant ? Peut-être est-ce arrivé auparavant. Il ne s’en souvient plus.
Tenter de détourner l’attention de la belle-dame, qu’on ne puisse pas remarquer les dissonances, apaiser les craintes de l’homme éploré. Jamais il ne le touche, le contact Humain était trop intime pour beaucoup. Mais il se voulait être le froid qui engourdira le cœur souffrant.

~~~

La bouteille avait mille reflets émeraude qui dansaient sur les murs, habillant le bureau d’éclat vert ornemental. Un doigt passe sur le bouchon soigneusement scellé comme pour en attester de sa solidité avant de reposer le récipient sur son bureau. Il se devait d’être prévoyant, préparant la liqueur à des dates précises pour que jamais le château ne puisse manquer de l’élixir si demandé. Une recette peaufinée avec les années, soigneusement gardé secrète.

Ranger les pochettes d’herbe à leurs places, se laver les mains entre chaque rangement, indiquer les stocks dans un petit calepin prévu à cet effet. Il allait devoir en commander, ce n’était plus la saison pour certaines et rien ne poussait correctement si proche du château.
Un soupir alors qu’il essuie une énième fois ses mains rougies par le froid et les frottements. Un instant, il est là, les paumes posées sur l’établi en bois, à observer le squelette d’un chat blanchir après l’avoir soigneusement nettoyé de toutes ses chairs. Des tremblements nerveux viennent trahir son impatience, viennent troubler son calme apparent. Les yeux observent les poils se hérisser par vague comme on ausculte un malade. Cela le dérange, lui fait froncer des sourcils. L’agacement ride et plisse la peau d’albâtre alors que le souffle se fait plus marquer. Cela montait de plus en plus fort, tente de le ramener dans une réalité haletante lui si déconnecté du monde. Il tentait de faire croire que rien ne l’atteignait vraiment, mais parfois, il y avait une faille. Comme pour ce genre d’événement auquel il participait.
Ressent. Au plus profond de toi. Tu ne peux pas échapper longtemps à tes propres péchés.

Un bruit. Une sensation. L'impression d'être observé. Et l'homme relève brusquement son visage vers la fenêtre, scrute l'orée de la forêt comme s'il s'attendait à voir quelqu'un. Il y avait une présence, il en était certain, comme un instinct qui s'alerte.
Avait-il bien renforcé les sceaux de sa maison à la dernière lune ?
Se redresser et attendre. De toute façon, il était prêt à agir, déjà habillé.
L'impatience lui fait agiter les doigts.

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