Lui, c'est un tueur à gages guidé uniquement par la rage. A la place du cœur, il n'a plus qu'un large trou béant que rien ne peut combler ni adoucir, pas même toute la violence du monde. C'est un cas désespéré que ses remords noient chaque jour un peu plus. Elle, c'était une étudiante promis à bel avenir. Elle avait certes connu ses propres déboires, mais elle faisait tout pour s'en sortir et pouvoir accéder, un jour, au bonheur. Et puis elle s'est faite enlever par un réseau de prostitution, et n'a aujourd'hui plus aucun espoir de sortir de cette vie abjecte et misérable qui est désormais la sienne.
Et si un jour où le hasard, ou le destin, les mettait sur la même route ? Que pourrait-il se passer entre ces deux cabossés de la vie ? Seront-ils de simples inconnus qui s'ignorent, ou un geste, un regard, et l'espoir pourrait renaître ?
Et garde tes rêves, tu ne peux jamais savoir à quel moment tu en auras besoin. ♛ by wiise
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Date d'inscription : 04/06/2022
Région : Bourgogne-Franche-Comté
Crédits : trouvé sur Pinterest
Univers fétiche : Réel, fantasy, fantastique, jeu vidéo
Préférence de jeu : Les deux
Senara
Lun 31 Juil - 3:11
Nolan Fraser
J'ai 40 ans et je vis à Hammersmith, en Angleterre. Dans la vie, je suis tueur à gages et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance/malchance, je ne saurais dire, je suis sans attache et je le vis plutôt avec résilience.
I am insane and you're my insanity.
Le contrat était commun, même si chaque victime et chaque commanditaire étaient unique. Enfin, les victimes surtout, parce que les commanditaires pouvaient refaire appel à lui, alors que les victimes, elles, eh bien... une fois sous terre, il aurait été difficile de les tuer à nouveau, car non on n’était pas dans un film de zombies. Quant à lui, c’était un prestataire de service dans un domaine bien précis (et particulier disons-le) qui rendait le service pour lequel on l’avait engagé. Un job dans lequel il excellait. Car aucun sentiment ni aucune émotion n’étaient attendus et il avait abandonné les siens il y a longtemps. Tous ses assassinats se faisaient avec froideur, à l’image de ce que deviendrait bientôt ses cibles. Et dans cette vie qu’il menait depuis des années maintenant, tout lui paraissait fade et banal. Souvent, il n’avait même pas à se renseigner sur ses cibles, puisque ceux qui l’embauchaient lui donnaient toutes les informations essentielles dont il avait besoin. Son travail serait presque ennuyeux, si on ne lui demandait pas parfois de mettre en scène les meurtres. Faire passer telle mort pour un accident, ou commettre le meurtre à une certaine heure pour que le mari, la femme, ou autre ait un alibi. On lui avait même déjà demandé de jouer les artistes pour que le macchabée devienne une véritable œuvre d’art destiné à faire passer un message. La première fois, ça l’avait surpris. Et pourtant, il en fallait pour y arriver. Puis Nolan s’était souvenu qu’il vivait dans un monde de cinglés cruels dont il avait d’ailleurs rejoint le club avec une carte dorée de VIP. Un membre fidèle de la violence et des espoirs détruits. Cela étant, une fois le crime commis et la mise en scène terminée, il revêtait son indifférence habituelle, bien que certains jours où son humeur était plus légère, il y repensait avec amusement. Ça avait le mérite de lui changer les idées et de travailler un peu sur sa signature de tueur à gages, même si dans les faits, il ne devait pas en avoir. Quoi qu’il en soit, son nouveau contrat l’avait amené à Chicago, une très jolie ville des États-Unis dans l’Illinois. Il comptait bien profiter de ce voyage professionnel pour visiter les environs et parfaire sa culture artistique. En effet, Nolan avait lu dans un prospectus que la ville était réputée pour ses musées, notamment celui de l'institut d'Art de Chicago et ses remarquables œuvres impressionnistes et postimpressionnistes. Après tout, ce n’était pas parce qu’on écourtait la vie de certains humains qu’on ne pouvait pas s’intéresser aux toiles de maîtres.
Deux jours plus tard, il avait un cadavre dans le coffre de sa voiture. C’était des choses qui arrivaient dans son métier. Et loin de s’en soucier outre mesure, Nolan avait décidé de prendre une petite pause bien méritée dans un café, ou un bar, c’était difficile à dire, qui avait manifestement pignon sur rue. Mais du moment que c’était dans un quartier malfamé où sa voiture n’attirerait pas les soupçons de la police, ça lui allait parfaitement. Mieux, s’il prenait l’envie à des voyous de piquer la bagnole, ça lui rendrait service. Ils auraient une sacrée surprise en ouvrant le coffre, ça c’était sûr. Et lui, il aurait une tombe en moins à creuser. Encore que, pour l’heure, il hésitait encore quoi faire de son paquet. Le dissoudre peut-être ?
Son attention concentrée sur le journal à la rubrique des faits divers, l’arrivée d’un groupe de prostituées lui fit légèrement lever la tête. Accompagnées de deux maquereaux, Nolan comprit que le propriétaire des lieux avait droit à un traitement de faveur en échange de son silence et de grosses liasses de billets passées sous le manteau à ce réseau de prostitution. Certainement un homme charmant, donc. Mais ce n’était pas son problème. Ils étaient dans le même camp, a priori et son unique objectif du moment était de finir son café avant de se débarrasser du macchabée à l’arrière de la voiture « empruntée » à un aimable citoyen de Chicago. Pourtant, alors qu’il était retourné à sa lecture, il ressentit une étrange impression, comme si on l’observait avec insistance. Décidant d’abord d’ignorer cette sensation, Nolan commença à être agacé par ce regard qu’il sentait de plus en plus pesant sur lui. Pensant qu’il s’agissait d’un des gros balèzes qui se demandait sûrement qui était ce type et qu’est-ce qu’il foutait là, il leva un regard qui se voulait neutre mais, contre toute attente, les deux types étaient occupés à parler et à boire une bière. Fronçant les sourcils, il détourna le regard pour tomber nez à nez avec une des prostituées. Elle devait avoir la trentaine, était blonde, et semblait différente des autres. Elle avait ce quelque chose qui donnait à penser qu’elle n’avait vraiment pas sa place parmi les travailleuses de la nuit. Mais surtout, ce qui finit d’attirer son attention fut ce regard implorant qu’elle arborait à son égard. Comme une demande silencieuse de la libérer de sa situation. Intrigué, le tueur à gages l’observa sans réellement savoir ce qu’il allait faire. La logique aurait voulu qu’il la laisse à son triste sort, après tout il n’était pas assistante sociale et encore moins policier des mœurs. Pourtant il ne pouvait échapper à son regard et, en dépit du trou béant de son cœur, il ressentit comme une évidence à lui venir en aide. Ça n’avait aucun sens, et pourtant...
« Mec, t’as un problème ? » finit-il par entendre.
Un des proxénètes avait manifestement remarqué son attention pour une de leurs « protégées » et comptait bien lui rappeler que s’il était intéressé, il fallait passer à la caisse.
« Non, tout est nickel. » répondit-il tranquillement en évitant le contact visuel, car il savait pertinemment que ça ferait monter d’un cran cette situation qui commençait vraiment à être étrange.
Pourtant, sous couvert de retourner lire son journal, Nolan préparait déjà son prochain plan et, d’ici quelques instants, le cadavre refroidissant dans le coffre ne serait pas sa dernière victime. Il fallait juste un peu de patience. Juste un peu.
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Elle attendait, comme on attend à la gare. Que quelqu'un arrive, que quelqu'un la répare… (ft Laecca)