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LE TEMPS D'UN RP

Ce soir, il pleut. [+18]

Haphelros
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Haphelros
Sam 23 Déc - 23:35

Haphelros
J'ai 35 ans et je vis à Central Hive. Dans la vie, je suis flic et je m'en sors pas trop mal. Sinon, grâce à ma chance, je suis célib et sans chiard et je le vis plutôt bien.

Il n'y a pas grand chose à raconter, avant d'être flic je faisais partie des groupes d'intervention, une sorte d'élite si on peut dire. Maintenant je suis un gratte-papier.
Avec les enquêtes il y avait toujours un problème. Lorsqu'on mettait le doigt sur le problème et qu'on prenait le temps de gratter un peu sa surface, on finissait par se rendre compte de l'envergure de la merde dans laquelle on venait gentiment de foutre le pied. Bien sûr on ne pouvait pas établir de lien entre Baxter et notre poupée, le gars semblait plutôt branché balle dans le bocal que maquillage. Moi j'avais simplement soumis l'idée que deux types avec une belle dans le crâne en trois semaines ça faisait beaucoup. Encore une fois, difficile de prouver que Baxter était derrière la mort de Bynes, mais force était de constater que la méthode était similaire dans les deux cas.

Là comme ça, je ne vois pas le rapport. Mais ce « Hendrix », c'est votre indic non ? Je l'imagine pas nous filer la vidéo juste pour le plaisir du partage.

J'étais pas certain que « indic » soit la bonne façon de définir ce génie du clavier, disons plutôt que lui et la rouquine devaient se connaître et se rendre service à l'occasion. Est-ce que ça me plaisait ? Moyen fallait bien l'avouer, mais de toute manière j'avais pas vraiment le choix.

Si c'est le cas, j'irais rendre une petite visite à notre ami à l'occasion, histoire de lui donner ma façon de penser.

Autrement dit, lui faire bouffer son clavier et s'assurer qu'il ne soit plus jamais capable de poser les mains sur un terminal connecté au réseau. D'une certaine manière, j'aurais rendu un grand service à la nation. J'avais l'impression d'être le seul à comprendre la valeur d'un tel gars, capable de cracker le code des ICD… Putain si jamais une corpo lui mettait la main dessus, il lui les os un à un jusqu'à obtenir la clé du crack et ensuite… difficile de dire ce qu'ils feraient de lui, mais ça finirait mal. Avec un peu de bol et avec la bonne proposition, il y avait peut-être moyen de le ranger du bon côté, un talent comme ça dans les rangs de la justice aurait pu être un putain d'atout… enfin, dans tous les cas ce n’était pas moi qui prenais ce genre de décision.

L'auto-navette manqua de nous faire le coup de la panne, et je priais intérieurement pour que le petit enfoiré ne l'ait pas programmé pour qu'elle aille se planter droit dans le bitume. Je me rassurais en disant qu'il devait suffisamment apprécier ma collègue d'infortune pour ne lui faire ce genre de coup…

***

À cette heure le centre social était désert, aucun cassos en vue. Je détestais clairement ce genre d'endroit, certains venaient ici pour bouffer à leur pour mieux s'envoyer un flacon de crack après. Bien sûr il y avait de pauvres types que la vie avait broyés, on avait pas tous droit au même traitement de faveur, et encore, à ce niveau j'aurais préféré crever que me retrouver comme ça.

Nous écoutions le profil de la fille modèle, pas de petit copain, pas d'emmerde, elle venait souvent aider… j'aurais parié qu'elle faisait une donation tous les mois pour la protection des animaux abandonnés. Le problème c'est qu'avec un profil si parfait difficile de comprendre pourquoi elle avait mal fini… La pauvre gamine, j'aurais volontiers étranglé le responsable.

Est-ce qu'elle avait des contacts particuliers avec une personne venant au centre ?

— Que voulez-dire ?

Parfois on tisse des liens et parfois on ne peut pas encadrer certaines gueules, est-ce qu'elle avait de la sympathie pour un habitué, ou est-ce qu'un habitué avec de la sympathie pour elle ?

Le genre de relation à sens unique qui finit souvent mal. Suffisait d'aider le mauvais type pour se retrouver au centre d'une fixette psychologique.

— Elena c'était une fille gentille vous savez, toujours souriante alors c'était plutôt facile de l'apprécier. Elle a aidé beaucoup de personnes, elle avait beaucoup de contacts au sein des entreprises du secteur, elle avait le don pour filer un petit coup de pouce. Des fois certaines personnes la remerciaient, un bouquet, une boite de chocolat, mais rien de plus… Enfin moi je n'ai rien remarqué d'étrange.

Ici, c'est du bénévolat non ?

— En partie, certains ont un salaire, mais les revenus du centre ne permettent pas de payer tout le monde… Elena refusait toute forme de rémunération, elle disait qu'elle avait ce qu'il fallait pour vivre.

Vous saviez ce qu'elle faisait dans la vie ?

— Elle ne m'en a jamais parlé, elle parlait peu de sa vie, du moins je n'ai jamais eu l'occasion d'en parler avec elle.

Même une recherche sur l'ICD n'avait pas été capable de me dire ce qu'elle faisait dans la vie, ça commençait à devenir bizarre.
Arthécate
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Dim 24 Déc - 23:13

Lauren Wilson
J'ai 30 ans et je vis à Central Hive. Dans la vie, je suis enquêtrice et je m'en sors très bien. Sinon, je suis célibataire et je cela me convient parfaitement.

Informations supplémentaires ici.




Je me posais des centaines de questions à propos de cette Elena… A commencer par sa véritable identité. Plus l'on en apprenait sur elle et plus je trouvais tout cela étrange. Elle venait d'arriver dans le secteur. Pas de famille ou d'amis connus, en dehors de sa voisine actuellement entre les mains de l'équipe psy… Un "travail" non rémunéré, c'était à se demander comment elle procédait pour payer ses factures. À moins que quelqu'un ne se charge de tout cela pour elle, mais qui ? Un paternel riche, peut-être ? Un amant mystérieux ? Il fallait encore fouiller un peu plus dans l'existence de notre demoiselle.

Force était de reconnaître que L'étrangleur avait un don exceptionnel pour choisir ses victimes. Leurs profils différaient sans nul doute, mais je notais cette similitude bien précise : ces femmes étaient bien mystérieuses finalement.

Nous quittâmes le centre social deux heures plus tard, alors que la grande salle s'emplissait peu à peu. Nous avions interrogé des dizaines de bénévoles sans rien apprendre d'intéressant… De quoi me frustrer davantage. Owen nous récupéra devant le bâtiment et nous questionna sur notre petite disparition. Je restais bien évidemment évasive. Hendrix resterait notre petit secret. Je ne tenais pas à ce que l'on enquête sur lui. Pas tant qu'il saurait se tenir tranquille dans son coin en tout cas.

Des nouvelles de Mademoiselle Walker ? demandais-je en regardant distraitement par la fenêtre.
Elle est toujours avec le psy. De ce que je sais, ils ont dû la calmer. Le choc l'a gentiment fait vriller.
Génial… On ne pourra jamais interroger un légume.
Que comptez-vous faire?
Pour aujourd'hui, rien. Hormis manger un bout et boire un coup. Nous avons besoin de prendre un peu de recul avec tout ça…
Je vous dépose quelque part ? demanda-t-il à l'Anonyme, conscient que ce dernier ne devait pas éprouver la moindre envie de traîner davantage avec des gens de la douzième.
Attends, arrête-toi là, le coupais-je en apercevant un vieux chariot bien familier. J'adore ses sandwich !
Vous plaisantez ? Ça doit grouiller de cafards dans son bordel.

Peut-être, peut-être pas. Dans tous les cas, je me contentais de hausser les épaules.

Je ne te proposerai pas de t'en offrir un alors… Et pour vous ? Avez-vous le goût du risque ?


Haphelros
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Haphelros
Mer 27 Déc - 13:31

Haphelros
J'ai 35 ans et je vis à Central Hive. Dans la vie, je suis flic et je m'en sors pas trop mal. Sinon, grâce à ma chance, je suis célib et sans chiard et je le vis plutôt bien.

Il n'y a pas grand chose à raconter, avant d'être flic je faisais partie des groupes d'intervention, une sorte d'élite si on peut dire. Maintenant je suis un gratte-papier.


Finalement, j'avais vraiment l'impression d'avoir mis le doigt sur un profil « fantôme », le genre d'identité sur mesure et beaucoup trop clean pour être réelle. La nana n'avait pas de compagnon, seulement quelques connaissances au boulot qui était tout juste capable de citer son nom de famille. Aucune trace dans les fichiers du central, ce qui… rien que ça, c'était un truc fou. Même en menant une existence parfaite, on finissait toujours par laisser une trace quelque part, un héritage, s'faire verbaliser pour une voiture mal garée, etc… Dans notre cas, absolument rien, outre le contrat de location de son appartement. C'était presque comme si cette Elena existait depuis dix jours et qu'elle n'avait pas eu le temps de vraiment exister.

Autant dire que j'imaginais toutes sortes de scénarios, peut-être même que cette Elena était une nana des services de renseignement avec une identité bidon, mais dans ce cas… Autant dire que dès que l'info allait remonter on risquait de voir débarquer la cavalerie à grand coup de véhicule blindé que le quartier allait être sondé jusqu'au réseau d'évacuation des eaux.

La rouquine et moi avions pris le temps d'interroger tous les badauds du coin, mais ils étaient tous en boucle : gentille, souriante, toujours prêt à rendre service.
Mais sinon personne n'avait la moindre info sur Mary-Sue, ses collègues n'avaient même pas une idée de l'endroit où elle pouvait vivre et malgré tout ça représentait une certaine distance à pied. Elena n'avait pas de véhicule, et sans un vrai travail impossible de se payer un trajet en auto-navette. En vérité j'avais du mal à réfléchir, d'un côté je pensais à cette gamine, un fantôme oui, mais un fantôme froid qu'on avait zippé dans un sac et de l'autre je repensais encore à l'expérience de mort imminente, cette sale sensation ne voulait pas me lâcher.

Il n'y a qu'une façon d'oublier ça, et ça concerne des femmes, de l'huile et un fouet.

Je grimpe dans la voiture du collègue de la rouquine, je dis rien, mais au fond j'suis rassuré, je préfère de loin la boite en fer avec quatre roues plutôt que le grille-pain qui fait sa vie dans les cieux. Le problème principal de la voiture c'est de ne pas pouvoir contourner les grands axes, le réseau routier de la ville était bien foutu, mais quand une grande avenue était bouchée, fallait se contenter d'attendre, ou d'avoir un tank.
Évidemment, peu conscient des risques de laisser un inconnu au volant, je n'ai pas pris la peine de m'attacher. Le gars a planté les deux pieds sur le frein et moi j'ai failli traverser le pare-brise. Une insulte concernant ses dignes ancêtres faillit m'échapper, mais la proposition d'un sandwich me la coupa net. Revenant me caler sur la banquette arrière, j'lançais un regard vers la petite chariotte de rue… C'était pas une si mauvaise idée de manger un peu.

C'est pas un peu de protéine qui va me faire du mal.

Son second tira une grimace comme si le fait de manger des insectes était dégueulasse, le pauvre devait avoir oublié qu'une partie de la population mangeait des graines et des asticots parce que manger de la viande c'était « pas bien ». Je me suis glissé à l'extérieur du véhicule et j'ai réajusté mon manteau pour mieux dissimuler mon arme. On avait fait un petit bout de chemin et le coin semblait plus calme, du moins en apparence.

Vous savez quand vous allez rentrer dans votre district ? M'étonnerait que le central vous laisse trop rôder dans les parages. C'est même déjà un miracle si vous n'avez pas reçu d'appel. Perso j'en suis à mon cinquième appel ignoré.

J'connaissais bien ce genre d'appelle, celui qui vous demandait de dresser un rapport dans les plus brefs délais, d'oublier toute cette histoire, conclure à un accident et passer à la suivante.


Arthécate
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Mer 27 Déc - 16:17

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Prenez-moi pour une folle si vous le voulez, mais personnellement j'aimais beaucoup ce quartier. Pendant des mois il a été le symbole de ma liberté durement acquise. Alors tant pis si mon émancipation avait l'odeur de l'urine et des immondices, c'était la mienne. Revenir ici éveillait chez moi le même effet qu'un pèlerinage. Parcourir ces rues familières m'apaisaient et me donnaient l'impression de pouvoir réellement respirer… Même s'il fallait me pincer le nez pour cela.

Vous savez quand vous allez rentrer dans votre district me demanda l'Anonyme sitôt sortis du véhicule ? M'étonnerait que le central vous laisse trop rôder dans les parages. C'est même déjà un miracle si vous n'avez pas reçu d'appel. Perso j'en suis à mon cinquième appel ignoré.

Pressé de me voir disparaître, inspecteur ? lui lançais-je tout en affichant un grand sourire des plus… sarcastiques. Je suis plus liée à l'étrangleur qu'à un quelconque district. S'il se déplace, moi aussi. C'est aussi simple que ça.

Nos pas nous guidèrent jusqu'au chariot qui inspirait tant de dégoût à mon collègue resté dans l'appareil. Un petit attroupement s'était rassemblé tout autour du vendeur ambulant, attendant leur tour patiemment, comme si le fin fumé de la viande grillée suffisait à calmer les tempérament les plus tempétueux. Les mains dans les poches, j'observais les bâtiments de vieilles briques sales. Rien n'avait bougé.

Je n'ai pas reçu le moindre appel en réalité. Pas même pour m'annoncer une réservation dans un hôtel. Apparemment, je vais devoir me débrouiller comme une grande, ajoutais-je en pouffant. Des recommandations, peut-être ?

Quand vint notre tour, je commandais un énorme sandwich aux boulettes de viande. Je me fichais bien de la nature même de ladite carne. Cela pouvait tout aussi bien être du rat… Qu'importe. Mon Graal en main, je décidais d'aller m'asseoir sur un banc trônant au pied d'une vieille statue représentant un homme à cheval.

Alors … Que pensez-vous de tout ceci ? lui demandais-je avant de mordre joyeusement dans mon sandwich. Notre victime est presque aussi mystérieuse que son meurtrier…


Haphelros
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Haphelros
Jeu 28 Déc - 13:30

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Il n'y a pas grand chose à raconter, avant d'être flic je faisais partie des groupes d'intervention, une sorte d'élite si on peut dire. Maintenant je suis un gratte-papier.


Ouais, c'est ce que j'ai cru comprendre, j'espère juste qu'il n’ira pas se terrer dans une fosse à merde.

J'étais pas pressé de la voir disparaître, c'était sûrement… une des rares nanas du coin à posséder des compétences en matière d'enquête, une avec suffisamment de cran pour contourner un peu les règles lorsque cela était nécessaire, suffisait de voir comment elle avait agi avec le hackeur à la con. Peut-être même que d'autres flics auraient eu l'idée d'utiliser le petit génie pour leur compte, hackeur ou non, une fois avec un flingue sur la tempe il risquait pas de faire grand chose.

Pour le coup j'ai vraiment réfléchi à sa question. Le daleux de première aurait certainement profité de l'occasion pour lui proposer une place dans son lit avec un grand sourire de péquenaud, heureusement pour ma partenaire j'étais un type droit dans ses bottes et ce genre de proposition n'était pas de mon calibre.

Ce quartier ci n'est pas trop craignos, après faut voir… Déjà tu… vous ? Autant dire « tu », quitte à bosser ensemble, autant faciliter le dialogue.

À mon tour je commandais un hot-dog. Le type fourra une saucisse rouge fluo dans un morceau de pain, il ajouta un petit filet de sauce dessus pour que le tout soit parfait. J'apposais un doigt sur le terminal de paiement et la magie du réseau fit le reste en un clin d'œil, ce n'était pas un pauvre hot-dog qui allait me mettre sur la paille. J'avais du mal à déterminer l'origine de la saucisse, de toute manière ça n'avait pas vraiment une grande importance, on vivait dans un monde où tout était transformé, mixé puis reformé histoire d'avoir une apparence mangeable.

Tellement mystérieuse qu'on se demande comment ils ont pu se croiser.

Vu le peu d'info qu'on avait sur la gamine, la seule possibilité que je voyais c'était le centre social, il n'y avait que là qu'elle pouvait croiser quelqu'un. Bien sûr elle devait aller faire ses courses comme tout le monde, mais il n'y avait qu'un centre social qu'elle pouvait visiblement avoir un vrai contact avec autrui.

Ça fait un moment que tu lui cours après non ? Ses autres victimes avaient toutes… une existence aussi lisse ou c'est la première qui sort du lot ?

J'ai ponctué ma phrase en lâchant un croc dans le hot-dog, pas si mauvais la mal bouffe.



Arthécate
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Jeu 28 Déc - 14:12

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Tu , répétais-je en souriant.

L'idée de voir l'Anonyme se dérider – ne serait-ce qu'un tout petit peu – m'amusait énormément. J'en vins même à me persuader que l'on aurait pu s'entendre, lui et moi… Du moins s'il parvenait à retirer le balais qui le maintenait si droit. Il ressemblait à ces militaires fermés, habitués à ne fréquenter que leurs semblables… Ce qui pourrait d'ailleurs expliquer toutes les insanités qui sortaient de sa bouche ainsi que l'histoire du balais dans le fondement… Intéressant.

Tellement mystérieuse qu'on se demande comment ils ont pu se croiser.
À moins qu'il ne l'ait traqué, soufflais-je entre deux bouchées.

A ce stade, la seule chose qui nous restait à faire était de tout reprendre point par point en commençant par la première victime, Mary Stevens. Sa dernière question me poussa à me replonger dans les éléments recueillis au fil de l'enquête…

Aucune ne faisait réellement parler d'elle, c'est vrai. C'était des femmes plutôt discrètes et sans histoire. July Andrews était divorcée… Laura Auffman avait des enfants, Susan Ruppert était mariée à un militaire… Elles avaient toutes un boulot, des amis, une vie… Elena Miller est la première sur laquelle on ne trouve pas grand-chose.

Peut-être savait-elle simplement dresser des barrières entre sa vie "professionnelle" et personnelle… Dans ce cas, il était fort possible que son amie puisse nous apprendre deux ou trois petites choses à son sujet.

Espérons que l'interrogatoire de la voisine puisse nous apporter de nouveaux éléments…

Ce fut le moment qu'Owen choisit pour me contacter afin de m'annoncer une bonne nouvelle.

Nous avons le feu vert des fouilles-cerveau, déclarais-je me relevant précipitamment. Allons voir cette Saddy Walker.

Je roulais mon emballage en boule avant de jeter le tout à la poubelle.

C'est une Saddy larmoyante que nous retrouvâmes dans la salle d'interrogatoire. Elle tenait un mouchoir froissé entre ses mains resserrées… Le regard vide… Bon sang, lui avaient-ils filé l'une de leur saleté ? Si tel était le cas, nous n'en tirerions rien de probant…

Bonjour mademoiselle Walker, je suis l'inspecteur Wilson et voici mon collègue, l'inspecteur Haphelros… Nous souhaiterions vous interroger au sujet de votre amie Elena…
– Elle est morte, me coupa-t-elle d'un ton anormalement tranchant.
En effet et…
– Pourquoi ? Elle était si gentille… Elle ne méritait pas de mourir… Pas comme ça…. Vous l'avez vu ? C'était horrible…

Ok, l'interrogatoire s'annonçait particulièrement compliqué.

Quand avez-vous vu mademoiselle Miller en vie pour la dernière fois ?
– Hier soir. Elle devait rencontrer un homme… Ça faisait deux semaines qu'elle parlait avec lui sur le DW.

Deux semaines ? Intéressant… C'était précisément la durée du "silence" de notre étrangleur.

Le DW ?
– Le Dating Web, je crois. C'est ce que Elena disait en tout cas…



Haphelros
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Haphelros
Ven 5 Jan - 13:28

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Il n'y a pas grand chose à raconter, avant d'être flic je faisais partie des groupes d'intervention, une sorte d'élite si on peut dire. Maintenant je suis un gratte-papier.

Un point commun entre elles ? Outre le fait que notre type s'en prend qu'à des femmes.

Un truc qu'on voyait un peu trop souvent à mon goût, en psychologie on avait droit à tout un cursus pour établir le profil psychologique d'un criminel en fonction des crimes qu'il pouvait commettre, le profilage qu'on appelait ça, un truc vieux comme le monde. Même si généralement le profil était bon, je dois avouer que je n'avais pas trop d'avis sur la question. J'avais travaillé avec des gars dont le boulot était d'agir avant que la situation parte en vrille, quitte à devoir arrêter un taré, autant l'arrêter avant. J'étais pas du genre à attendre qu'il tue tranquillement plusieurs jeunes femmes pour qu'un grand savant puisse venir m'expliquer qu'il devait s'agir d'un type blanc d'une quarantaine d'années qui avait eu des soucis avec sa mère durant l'enfance. Ce genre de connerie « permettait » juste aux tarés de se planquer derrière des motifs psychologiques dans l'espoir de ne pas avoir à assumer leurs actes. La vie était merdique pour beaucoup de personnes, moi le premier. J'avais pas connu ma mère, morte en couche, et mon père m'cognait dessus à longueur de temps, car c'était évidemment de ma faute si sa femme était morte.

La vie m'avait bien chié dessus, et pourtant j'avais jamais eu envie de tuer des femmes ou des hommes de l'âge de mon père sous prétexte d'avoir pris quelques mandales dans ma jeunesse. Conjecture ou non, ça ne changeait pas les faits, on avait quatre victimes sur les bras et pas l'ombre d'une piste, rien. Il fallait rajouter à tout ce merdier que le central risquait fortement de clôturer l'affaire avec un motif bidon tout en verrouillant les accès au dossier.

Heureusement nous allions pouvoir interroger la voisine, du moins ce qu'il resterait de ses souvenirs après que l'équipe médicale se soit occupée d'elle, la pauvre devait sans doute être bourrée au médoc pour pas trop réfléchir à ce qu'elle avait vu.

***

J'écoutais l'interrogatoire d'une oreille en restant un peu à l'écart, avec ma gueule des mauvais jours je me doutais que rester en arrière était certainement la meilleure chose à faire si j'voulais que cette histoire à la con avance.

DW ? Y'a encore des gens qui utilisent ça ? J'croyais qu'on y trouvait que des pédos et des types de la brigade des mœurs.

Le type qui se nommait Owen hocha la tête. Effectivement, j'étais pas vraiment portée sur la chose, j'étais particulièrement portée sur les rapports humains. On vivait à une drôle d'époque où tu étais… fade. Suffisait d'ouvrir les ports de pub de l'ICD pour se retrouver avec des paires de seins dans un coin du champ de vision, on avait même droit à la l'occasion de sexbot en direct dans certains cas. Aller se perdre sur un site à la con en espérant trouver l'âme sœur… disons que j'étais pas assez con pour y croire.

Et d'une certaine manière j'avais pas trop tort, suffisamment de voir comment avait fini cette pauvre fille. Avec tout ce que j'avais pu voir ou faire dans ma vie, autant dire que j'étais bien content d'être seul et sans famille, comment est-ce qu'on pouvait fermer l'œil la nuit tout en sachant que sa gamine pouvait vivre à l'autre bout de la ville dans un quartier aussi merdique.

Moins de 24h…

Ce fils de chien avait donc la méthode et le temps pour s'y livrer, une putain d'ordure comme on en fait plus. Voyant bien qu'on pourrait difficilement apprendre de nouvelle chose, j'ai tapé sur l'épaule de Owen pour lui dire que je sortais.

J'vais m'en griller une.

Sans doute que je devais passer pour le dernier des connards, mais j'voyais pas l'intérêt d'être trois à regardé une femme gazée qui peinait à réaligner les quelques souvenirs qu'elle avait de la soirée. Elle en tremblait presque la pauvre, encore une ou deux questions et le doc allait se pointer pour nous demander d'arrêter de foutre son travail en l'air.

Je suis allé me poser à l'extérieur du poste, un banc à l'abri sous un préau qui menaçait de me tomber sur le coin de la gueule au premier coup de vent un peu sérieux. Clope au bec j'ai tiré une latte qui me fit le plus grand bien. Néanmoins, ma conscience professionnel me poussa à aller faire un tour sur DW, avec un peu de bol je pourrais voir qui notre victime avait en « follower » comme disent les jeunes.

J'y connaissais rien, mais son profil de jeune célibataire semblait... normal ? Un pseudo à la con, des informations personnelles plus ou moins vraies de manière à s'assurer un minimum de sécurité, et vu l'époque du « tout connecté » à laquelle on vivait, c'était sans doute le mieux à faire. Elle semblait assez sélective sur ses contacts, peu de demandes avaient été acceptées, du moins c'est ce que je comprenais en parcourant la liste des pomards qui attendait un retour suite à leur invitation… Je dois avouer que je me sentais un peu comme un pèlerin en terre païenne.

Seulement un profil masculin avait l'accès au sien, le type en question avait visiblement utilisé une photo bidon. Il aurait été intéressant de savoir s'ils avaient échangé tous les deux, mais j'avais vraiment la flemme de faire une requête au central, qui ferait ensuite une demande à DW dans l'espoir d'obtenir les logs à la con de leurs bons vieux « sextos ».

Poussé par la curiosité, je suis allé sur le profil de notre Don Juan, qui était visiblement le seul autorisé à échanger avec notre victime. Le type semblait avoir un secteur succès, il avait plusieurs demandes de contact actives sur son profil, évidemment toutes les femmes. Alors que mon regard parcourait la liste, je tiquais sur une photo. Une petite requête sur l'ICD confirma aussitôt mon intuition, Susan Ruppert était sur DW. Je continuais de descendre la liste, July Andrews, Laura Hoffmann… Bordel de merde, elles étaient toutes sur DW, c'était ça le point commun, elle était toutes sur DW.

Je me suis redressé d'un bond, retournant à l'intérieur du bâtiment pour retrouver la rouquine et lui faire part de cette petite découverte.

DW, c'est là-bas qu'il trouve ses victimes, j'ai trouvé son profil et toutes les victimes sont dans sa liste de relation.




Arthécate
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Jeu 11 Jan - 12:48

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J'ai 30 ans et je vis à Central Hive. Dans la vie, je suis enquêtrice et je m'en sors très bien. Sinon, je suis célibataire et je cela me convient parfaitement.

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Rien à faire… Cet interrogatoire ne mène à rien. Cette pauvre fille est encore sous le choc et je pense qu'elle est même bonne pour un petit internement en service psy. En même temps, après ce qu'elle vient de subir, cela n'a rien de bien étonnant. Je finis donc par la libérer en lui souhaitant un bon rétablissement. J'ai vraiment de la peine pour elle… Plus rien ne serait plus jamais pareil.

Je me retrouve donc seule avec Owen. Je ne sais absolument pas ce qu'est ce DW à la noix alors je compte sur lui pour me l'expliquer. Je sais qu'il existe des tas de moyens de rencontrer des gens sans jamais les rencontrer pour de bon. Mais celui-ci, ne me dit rien du tout.

Et bien… Puisque nous n'avons que ça à nous mettre sous la dent, autant fouiller dans cette direction, je lance à Owen avant de soupirer bruyamment…

Et c'est ce moment précis que choisit l'Anonyme pour nous rejoindre.

– DW, c'est là-bas qu'il trouve ses victimes, j'ai trouvé son profil et toutes les victimes sont dans sa liste de relation.
Là on avance ! je m'écrie sans essayer de dissimuler ma joie. Vous… Tu… Tu peux me montrer ça ?

C'est tout de même étrange que nous n'ayons jamais pu tomber sur cette piste auparavant… Probablement parce que ce Dating Web n'est pas un "endroit" que les gens se vantent de fréquenter. Ont-ils honte de chercher leurs petits plans culs sur ce genre de plateforme ? Peut-être…

Effectivement, je reconnais bien toutes les photos de nos précédentes victimes… Toutes sont liées à la même personne mystérieuse. Un homme si l'on en croit la photo de profil, même s'il semble évident que cette dernière a été générée par une intelligence artificielle… Personne n'est aussi parfait dans la vie.

Et évidemment, aucune info sur ce type… je soupire…
– Je vais faire une requête auprès du procureur pour pouvoir exiger des détails auprès des administrateurs, rétorque Owen avant de s'éloigner.
Ça risque de prendre du temps…

Et du temps, nous risquons d'en manquer assez rapidement. L'étrangleur doit déjà s'être mis en quête d'une nouvelle victime…

Soit… Comment on créer un profil sur ce truc là ? je lance à mon nouveau collègue. Je suis curieuse de savoir si je peux faire un bon appât à taré.


Haphelros
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Haphelros
Lun 15 Jan - 10:16

Haphelros
J'ai 35 ans et je vis à Central Hive. Dans la vie, je suis flic et je m'en sors pas trop mal. Sinon, grâce à ma chance, je suis célib et sans chiard et je le vis plutôt bien.

Il n'y a pas grand chose à raconter, avant d'être flic je faisais partie des groupes d'intervention, une sorte d'élite si on peut dire. Maintenant je suis un gratte-papier.

DW n’avait pas forcément la réputation d’être un site de confiance. Personnellement, le peu que j’en avais entendu ne définissait clairement pas l’endroit comme un lieu où trouver l’âme sœur. J’étais certainement un vieux con avant l’heure, mais de mon côté, les meilleures rencontres que j’avais eu, ne s’était pas faite en vision, ni à travers une chatbox sur un site à la con. Mais en même temps je pouvais comprendre, on vivait dans une drôle d’époque. Le monde extérieur était dangereux, la misère frappait la plupart des quartiers, et il n’était pas rare qu’un clodo s’attaque au premier venu dans l’espoir d’obtenir quelques crédits. Il y avait aussi les quelques gangs qui se partageaient la ville, suffisait de sortir au mauvais moment pour se retrouver au milieu d’une fusillade entre bande rival.  

Le problème c’est que la ville n’avait jamais agi en tant est en heure, et maintenant qu’il avait plus de type du mauvais côté que du bon, difficile de remettre de l’ordre. Alors, quand ça fuyait quelque part, on rafistolait à défaut de remplacer tout le tuyau.  

Monde de merde.  

Je hochais la tête, transférant sur son ICD les captures que j’avais prise sur DW. Elle avait cette petite lueur dans le regard qui lui donnait un charme certain, mais valait mieux que je me concentre sur autre chose pour le moment.  

Elle aussi constata le manque d’info concernant le profil du type en question, c’était même à ce demandé comment des femmes pouvaient le trouver intéressante, le type avait tout juste marqué son âge et basta. Pas de passion, pas de hobbies, est-ce que je devais croire qu’il y avait match juste parce que l’avatar (aussi bidon soit-il) ait une bonne bouille ? J’étais pas vraiment à l’aise à l’idée de me dire que des jeunes femmes étaient mortes en ayant fait confiance à un vulgaire visage à la con.  

C’est sûr que niveau administratif on aime bien compliquer les choses. Je me demande à qui on va devoir lécher le cul pour avoir l’autorisation de défoncer la porte.  

Mon ancien boulot me manquait... on se posait moins de question concernant tout ce merdier administratif. Au moins doute on se contentait de forcer le passage pour vérifier ou non les hypothèses. Maintenant, j’étais coincé dans une routine plus basique, je pouvais alors déguster le foutoir d’autorisations nécessaire pour remonter juste la trace d’un putain de profil sur un site de rencontre. Si seulement j’avais encore mes anciennes autorisations...

Ça se tente... Si on regarde un peu le profil des victimes, ce qui ressort c’est qu’elles se sentaient seules. Avec un peu de chance, suffit de dire que tu ne vois jamais ton homme et que tu sens terriblement seule.  

Pourquoi partir du principe d’une relation en couple ? Qui aurait pu croire qu’une rouquine aussi canon soit célibataire ? Et puis ça renforcerait un peu côté besoin de quelqu’un pour être rassuré. Effectivement, elle pouvait jouer le rôle de l’appât, et à la première occasion on sautait sur le type pour lui coller un penalty en pleine gueule durant. Le penalty c’était une vieille tradition, il y avait une petite règle officieuse lors d’une interpellation qui disait, grosso merdo, que pendant les 5 premières secondes, quelques coups pouvaient partir... Il y avait toujours un connard de hippies pour dire que ça n’avait rien d’une justice blablabla... Personnellement, mettre un coup de pied dans la tête d’un type qui frappe sa famille, j’appelle ça un juste retour des choses.

Néanmoins, je laissais mon opinion dans un coin de ma tête, j’avais peur de choquer. Il y avait cependant une deuxième possibilité concernant le profil de notre taré national, j’attendais simplement qu’Owen semble moins attentif pour tendre la perche à ma collègue.  

Sinon... y’a toujours notre prodige de la guitare.  

Ouais j’avais pas oublié notre rigolo. S’il était capable de craquer le code d’une navette ou d’un ICD, on allait pas me faire croire qu’il pourrait pas remonter la trace d’un putain de profil sur un site de rencontre.  








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Arthécate
Lun 15 Jan - 12:41

Lauren Wilson
J'ai 30 ans et je vis à Central Hive. Dans la vie, je suis enquêtrice et je m'en sors très bien. Sinon, je suis célibataire et je cela me convient parfaitement.

Informations supplémentaires ici.




Ça se tente... confirme-t-il. Si on regarde un peu le profil des victimes, ce qui ressort c’est qu’elles se sentaient seules. Avec un peu de chance, suffit de dire que tu ne vois jamais ton homme et que tu te sens terriblement seule.
Mon homme ? je répète en haussant un sourcil perplexe. Parce que selon toi j'ai une tête à avoir quelqu'un dans ma vie ?

Peut-être, au fond. Après tout, à mon âge, les femmes sont rarement célibataires. La plupart ont même des gosses… Mouais bon…

Je pourrai tout aussi bien me faire passer pour une fille trop timide pour oser aborder les autres dans la vie de tous les jours… Ça laisserait sous-entendre que je n'ai même aucun ami. Ainsi, cela ferait de moi une proie des plus… facile ? Tu ne crois pas ?

Je cligne des yeux plusieurs fois, jouant à la biche solitaire et malheureuse… Oui, je m'amuse… Pour une fois que nous avons une vraie piste à suivre, je suis plutôt de bonne humeur.

Sinon... y’a toujours notre prodige de la guitare.
Certes, mais moins je fais appel à lui et mieux je me porte… rétoqué-je en affichant un sourire forcé. Après tout, lui demander trop de service risque fort de me coûter cher à la longue et je déteste accumuler des dettes. Puis justifier ces preuves-là auprès de nos supérieurs risque d'être bien trop difficile. C'est un coup à perdre bêtement notre suspect avec des preuves jugées irrecevables.

Owen revient à ce moment-là, la mine déconfite. Je comprends alors qu'il ne sera pas aisé d'avancer sur cette voie.

– Je suppose que tu n'as pas envie d'appeler ton père ? Tu sais, juste histoire de faire un peu bouger les choses.
Euh… Non ? Et puis quoi encore ?
– Lauren…
J'ai dis non, Owen, soufflé-je en me relevant, l'air déterminé. Par contre, je peux les bousculer moi-même s'il le faut.

Je m'éloigne afin de passer ce coup de fil. C'est toujours la croix et la bannière pour demander un mandat dans ce putain de secteur. Pendant de très longues minutes, j'explique à ma charmante interlocutrice que nous enquêtons sur une affaire qui touche l'ensemble de la cité, et pas seulement les bas quartiers. Bien-sûr, elle me met en attente, prétextant avoir besoin de se renseigner auprès de ses supérieurs… Et j'enrage à l'autre bout du moniteur parce que je déteste perdre autant de temps pour des conneries pareilles.

Ce n'est qu'après plus de trente minutes que je reviens avec ce foutu sésame ! Enfin, nous pouvons travailler.

Bien, je te laisse voir avec les administrateurs… Moi je vais essayer de me créer une identité sur ce site.
– T'es pas sérieuse ? s'écrie-t-il avant de se tourner vers l'Anonyme. Vous n'allez tout de même pas la laisser faire.
Quoi ? Tu préfères t'en charger ? Aucun de vous deux ne saurait se faire passer pour une femme vous êtes beaucoup trop… dis-je en agitant mon doigt comme pour les entourer. Vous.

Je passe les minutes suivantes à créer cette fameuse identité. Sur le DW, je serais donc Dana, une gentille bibliothécaire qui vit seule avec ses chats. Je me prends moi-même en photo, évidemment, pour ne pas laisser sous-entendre que j'ai du monde sous la main pour me photographier puis je m'invente des hobbies.

Lecture, bien-sûr… Quoi d'autre ? Du tricot peut-être ?


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