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LE TEMPS D'UN RP

Amour entre Mer et Ciel (avec Senara)

Clionestra
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Crédits : La grinch de mon coeur !

Univers fétiche : Fantastique
Préférence de jeu : Les deux
CLIONESTRA RANG GAGNE
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Clionestra
Lun 11 Sep - 17:13
Le contexte du RP
Mise en situation

La situation
Depuis des temps anciens, l'humanité a changé.
Les animaux sont devenus des monstres tueurs et friand de chaire.
Les humains sont devenus des animorphes capables de se protéger

De nos jours, le monde a trouvé un équilibre entre les deux. Les animaux sont sauvages et laissés dans leur milieu, surveillés et toujours aussi dangereux. Les humains sont en village, en ville, en mégalopole, et évoluent avec le temps.

Mais la bénédiction des Dieux et devenu une malédiction.
Chaque humain peut devenir un animal, et avoir les caractéristiques de ce dernier. Les avantages et les inconvénients.

Les chauves-souris deviennent aveugles. Les flamants roses ont mal aux jambes, les vaches ont un transit original .... et les papillons meurent tous avant 30 ans.

Mais quand on a 18 ans, et qu'on s'appelle Vaina, on se laisse pas faire par une chose aussi stupide que le déteste. Et tant pis si elle doit embarquer son ami d'enfance à la recherche de l'ancienne civilisation pour parler à nouveau aux Dieux et demandé à changer ça.

Contexte de nous



Vaina
Amesthy

J'ai 15 ans et je vis à Erèivir, une ville proche de la mer. Dans la vie, je suis en troisième et je m'en sors dans la moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis un papillon et je vais mourir avant mes 30 ans.

Amour entre Mer et Ciel (avec Senara) Butterfly-beautiful

→ 15 ans quand elle apprend son animal
→ Aime la mode et les habits
→ Adore faire du shopping
→ Aurait aimé être styliste
Vaina n’en revenait pas. Elle ne pouvait pas en revenir. Dans la ville de Erèivir, une ville proche de la mer et entouré de lac, il y avait une communauté bien implanté d’animorphe marin. Dauphin, poisson-rouge, crabe, goéland, toute cette ville était remplit d’animorphe cohérent avec la typographie de la ville. Et en plus ? Chaque maison avait sa petite piscine, un petit trou d’eau, ou même un puits. Il y avait une grande communauté de Combattants, des poissons de couleur qui était aussi solitaire que nombreux. Son père était un crabe. Sa mère était un requin. Il était rare, bien que pas impossible, qu’un enfant d’un milieu finisse dans un autre. Mais c’était rare.

Sauf qu’elle avait toujours eu peu de chance.

Alors qu’elle était en train de traverser la rue pour rejoindre un rendez-vous avec des amis, petite jupe noir avec un croc top blanc qui avait des mains squelettiques sur sa poitrine, elle l’avait sentit. Elle savait. On lui en parlait souvent. Du moment de la révélation. Ce moment où elle pouvait enfin savoir ce qu’elle était. Ce qu’elle serait toujours. Ce qui allait dicter sa vie.

Elle avait senti le malaise et s’était caché entre deux arbres. Son dos était en feu. Allait-elle être une raie ? Parce que les raies avaient des ailes, n’est-ce pas ? Elle sentait ses omoplates en feu et ne voulait pas abimer son haut. Elle le passa par-dessus ses cheveux roux. On n’était plus très pudique quand on pouvait se transformer en animaux en quelques secondes, normalement. Elle avait tellement attendu de changé, elle avait eu même peur que cela ne soit pas le cas. Parce qu’elle avait 15 ans. Que la plupart de ses copines et ses amis avaient déjà changés une fois. Elle, elle n’avait fait qu’attendre. Elle était heureuse.

Jusqu’à voir l’ombre de son reflet sur le soleil déclinant. Des ailes. Elle avait des ailes qui semblaient presque transparentes. Elle pouvait le voir à la couleur sur le sol blanc. Elle jeta un coup d’œil. A son ombre. Elle n’en revenait pas. Elle ne voulait pas en revenir. Elle sentit le froid sur sa poitrine découverte, pencha les yeux pour y chercher des écailles, au moins une petite trace. Elle avait essayé d’atteindre le lac pour y plongé, mais elle ne l’avait pas fait, heureusement.

Mécaniquement, ses ailes firent un mouvement et des paillettes de couleurs se dispersèrent dans l’air. Non. Elle ne voulait pas en revenir. Elle ramena sa main sur son visage et elle laissa ses larmes coulaient. Elle n’avait toujours pas regardé son dos. Elle n’avait pas besoin. Elle était un putain de papillon.

En cours, on leur apprend les caractéristiques principales de certaines espèces. Les papillons, ils meurent vite. Très vite. Il y a des lieux pour eux, pour pouvoir vivre l’équivalent d’une vie en trente ans, voir moins. Et elle était un papillon. Elle le sentait alors qu’elle finit à genoux sur le sol et se pencha pour déverser des larmes. Elle ne voulait pas être un papillon. Elle ne pouvait pas. Elle se jeta un peu plus dans l’ombre d’un arbre et elle finit par monter tout en haut pour pleurer. Elle avait totalement oublié d’aller voir ses amis. Une fois qu’elle eut réussi à se calmer, le monde était déjà noir nuit. Elle tremblait de froid maintenant. Mais elle s’en fichait. Elle devait aller le voir. Lui.

Elle se jette au sol, toujours sans avoir regardé ses ailles, qui était d’orange et de noir. Elle les laisse disparaître, avant de courir, toujours top less, dans la rue. Elle avait besoin de le voir LUI. Elle ne sait pas pourquoi lui. Mais une fois le choc passé, elle avait eu besoin de le voir. Elle avait besoin de lui. Parce qu’il était gentil ? Parce qu’il ne s’était jamais moqué de son retard ? Elle ne pourrait pas le dire. Elle se met à courir, se cachant pour ne pas être remarqué dans cette « tenue ». Puis, elle trouve la maison de son ami, il a la fenêtre ouverte, souvent, et ce soir ne fit pas exception. Elle saute, elle avait toujours été léger et agile –comme un putain de papillon- et elle rentra dans sa chambre. Il était déjà dans le lit. Alors, sans attendre, elle se glissa dans ses bras, le réveillant en le bougeant comme ça, pour se mettre contre lui et se remettre à pleurer sans faire attention à s’il a capté qui il avait dans les bras ou pas.

Vaina ne pleurait jamais. Jamais. Elle avait oublié de pleurer depuis longtemps. Pleurer, elle ne le fait pas. Vaina était le genre de personne à se battre, à se défendre, à mordre. Sa mère avait toujours pensé qu’elle serait un requin, ou un piranha. Si seulement … vraiment… si seulement … elle entoure ses bras autour de lui et colle sa tête dans son cou. Elle n’essaie même pas de savoir si ça le gêne qu’elle soit presque nu, ou si lui-même est habillé, elle se fou de tout. Elle voulait juste pleurer dans ses bras.  


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Région : J'habite en théorie, parce qu'en théorie tout se passe bien
Crédits : avatar (senara) signature (minori) texte (Ronnie Radke et Andy Black)

Univers fétiche : Réel, urban fantasy, fantastique, jeu vidéo
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Senara
Lun 11 Sep - 22:06

Jonas
Watergate

J'ai 15 ans ans et je vis dans la sublime ville de Erèivir. Dans la vie, je suis en dernière année de collège et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Amour entre Mer et Ciel (avec Senara) M3g7
est un métamorphe dauphin depuis ses 12 ans et adore encore plus sa vie depuis.
aime le sport et surtout la musculation et la natation of course.
aime taquiner ses proches et joue souvent le rôle de grand-frère dans son groupe d'amis.
reprendra l'entreprise familiale à la fin de son cursus scolaire, une entreprise de BTP, et en est très fier.
Ils l’avaient attendue au café pendant un long moment, chacun blaguant, riant, échangeant les derniers potins et partageant leurs idées et leurs avis sur à peu près tout comme le faisait tous les groupes d’ados. Car c’était ce qu’ils étaient : un groupe d’ados avec des problèmes et des rêves d’ados. Et la vie était très bien comme ça. Jonas aimait sa ville pour sa simplicité, pour le bonheur qui s’en dégageait. Peut-être était-ce dû au soleil qui réchauffait les cœurs et éclairaient les esprits, ou au côté paradisiaque qui donnait l’impression d’être sans cesse en vacances, mais vivre ici, à Erèivir, était un pur plaisir. Il ne quitterait cet endroit pour rien au monde. Et Vaina non plus, car elle aimait cette ville elle-aussi et qu’elle jouissait d’une certaine popularité. Ce fut pour cette raison que Jonas se demandait où avait bien pu passer son amie d’enfance, car elle ne raterait une après-midi entre amis pour rien au monde. Néanmoins, après quelques SMS et appels pour la joindre, ils finirent par se dire qu’elle avait dû soit les oublier, soit eu un empêchement de dernière minute. Etrange tout de même qu’elle ne prévienne pas... Une pensée traversa alors Jonas, mais il la laissa bien vite repartir. Car l’espace d’un instant, il s’était dit qu’elle avait peut-être eu sa transformation et que c’était à cause de ça qu’elle n’était toujours pas là. Parce qu’il avait beau réfléchir, il ne voyait aucune raison qui aurait pu empêcher Vaina de les rejoindre. Encore moins sans les prévenir. Sauf que si elle avait bien eu sa transformation, elle devrait déjà être là à leur raconter comment c’était arrivé et ce qu’elle avait ressenti. Et surtout, à leur dire quel animal marin elle était finalement. Mais rien. Elle était tout simplement absente, sans aucune raison. Du moins aucune qui ne leur soit connue.

Finalement, le groupe avait migré sur la plage et tout le monde avait été piqué une tête. Après plus d’une trentaine de minutes à s’amuser et à démontrer ses talents marins, certains étaient ressortis pour jouer au beach volley ou faire bronzette, tandis que d’autres restaient dans les eaux claires du littoral. Evidemment, Jonas était de ceux-là. Se métamorphosant en dauphin pour la première fois à ses douze ans, il s’était trouvé de nombreux points communs avec son animal totem. Comme lui, il était taquin, joueur, loyal envers les siens et protecteur. Une découverte qui l’avait donc ravie au plus haut point. D’ailleurs, depuis sa première transformation, on le trouvait régulièrement dans la mer à nager et virevolter entre les vagues et à filer à toute vitesse à travers les flots. C’était parfois à se demander s’il possédait une énergie illimitée... Après un long moment passé dans l’eau salée, Jonas ressortit enfin. Son regard chercha son amie à l’horizon mais, toujours rien. Pas l’ombre d’une mèche de sa rousse préférée. Il décida finalement d’aller chez elle pour voir si tout allait bien mais il trouva porte close. Bon... il espérait juste que toute la famille Amesthy se portait bien. Retournant vers sa bande de potes, ils terminèrent la soirée en mangeant des pizzas puis chacun rentra chez soi. Fatigué d’avoir bien nagé et joué dans l’eau, sans compter le sport qu’il avait fait dans la matinée, Jonas s’endormit rapidement. Une bonne nuit de repos qui rechargerait ses piles et éloignerait ses légères inquiétudes. Du moins l’espérait-il...

Ce rêve n’était pas si mal. Une clairière verdoyante, le bruit d’une rivière coulant non loin et dont la mélodie était apaisante... L’endroit était beau, féérique. C’était même étonnant que ses synapses soient capables de lui offrir ce genre de songe. Mais ça lui allait. La sérénité qui s’en dégageait agissait sur tout son être et il se sentait incroyablement détendu. Oui, tout irait bien. Pourquoi est-ce que ça ne serait pas le cas d’ailleurs ? Il sentit alors la rivière commencer à se déverser dans son cou, ce qui n’avait aucun sens, et cette sensation plus un mouvement du monde réel le tira du pays de Morphée. « Que... quoi ? » se demanda-t-il entre deux-eaux. Puis la chaleur d’un autre corps contre le sien repoussa encore plus son rêve. Lorsqu’il ouvrit les yeux, il mit plusieurs secondes à réaliser que Vaina était dans ses bras, en train de pleurer. Il n’avait aucun souvenir de s’être endormi avec elle. Avait-il oublié quelque chose ? Parce que la scène lui donnait l’impression d’avoir raté un épisode. Est-ce qu’il avait trop mangé de pizza ?

« Euh... Vaina ? »

Sa voix était encore endormie mais la surprise s’entendait très clairement. Repoussant les dernières bribes chimériques qui le liaient encore à ses rêves, Jonas eut les idées embrouillées en constatant que son amie était poitrine nue. Son esprit cherchait ainsi à prioriser les éléments qui se présentaient à lui et décida que ses larmes étaient plus importantes que le reste. Il prit cependant soin de ne pas trop bouger pour ne pas dévoiler les atouts féminins de la rousse, bien que perturbé par ses mains qui effleuraient la peau nue de son dos.

« Vaina, qu’est-ce qui se passe ? »

Cette fois-ci, son timbre de voix était alarmé. Quelque chose n’allait pas, et c’était manifestement très grave, bien qu’il ne comprenne pas pourquoi elle ne l’avait pas réveillé directement.


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Clionestra
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Clionestra
Lun 11 Sep - 23:22

Vaina
Amesthy

J'ai 15 ans et je vis à Erèivir, une ville proche de la mer. Dans la vie, je suis en troisième et je m'en sors dans la moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis un papillon et je vais mourir avant mes 30 ans.

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→ 15 ans quand elle apprend son animal
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Elle se fiche de tout. Elle se fiche d’absolument tout. Du temps. Du bruit. De sa tenue. Elle se fiche de tout. Sauf de lui. Lui qui était son ami … Jonas. Elle tremble dans ses bras alors qu’elle sent bien qu’il était en train de se réveiller. Il sentait la mer. Il sentait l’eau. Il sentait la sécurité. Il était la personne la plus stable des environs. Plus que ses parents. Plus que tout le monde. Jonas était la personne la plus sécurisante. Elle avait besoin de lui prendre sa force. Elle avait besoin de lui… alors, elle lui laisse le temps de se réveiller, ou pas. Elle s’en fiche qu’il dorme ou pas. Elle se fiche de son consentement même. Rien à foutre, elle avait besoin de lui. Il fallait qu’il la réconforte. Jonas… Elle avait envie de lui taper dessus en disant de la tenir dans ses bras et la réconforter, ce qu’il finit par faire. Elle pleure un peu plus, elle se laisse contre lui. Elle essaie de dire quelque chose. Elle essaie de dire quelque chose, elle baragouine des mots, elle essaie de mettre des mots, mais elle s’étouffe avec sa salive et ses larmes. Il y avait qu’une méthode pour lui expliquer ce qu’il se passe.

Elle se relève, elle vire le drap, dévoilant son corps presque nu, mais elle s’en fou. Elle revient contre lui. Elle se colle, et elle laisse sortir seulement les ailes de sa partie papillon. Elle montre ses ailes, et elle laisse Jonas comprendre. Parce que tout le monde le savait. Tout le monde savait ce que signifiait être un papillon. C’était un animal totem maudit. C’était un animal qui apporte la mort. Elle se laisse à nouveau dans les bras de Jonas. Ses ailes font un peu de vent dans la petite chambre. De la poudre en tombe, orange et noir, et vole dans la pièce. Elle ne se sent pas apaiser. Il parait que la poudre des papillons avait des vertus… pour elle, cela n’avait aucune vertu. Elle pleure.

- Jonas … fit-elle par articuler, je vais mourir….

Et pas comme tout le monde, « je vais mourir un jour » … Non… Non, elle, si elle avait de la chance, elle avait autant d’année à vivre que ce qu’elle avait déjà vécu. Si elle avait de la chance. Avec un peu de malchance, elle venait déjà de traverser la moitié de sa vie….Elle ne voulait pas mourir… elle voulait tellement vivre… tellement, tellement vivre… Et elle fit quelque chose d'affreux ... plus que jamais... elle fit quelque chose qui, dans le futur, sera le plus grand regret de son coeur. Plus tard, dans le futur, ce moment sera sa plus grande honte... ce moment sera le moment où elle aura été à l'apogée de l'égoïsme... Mais ça, elle le comprendra dans le futur ... parce qu'à l'instant, elle ne trouvait que cela normal. Elle pleure contre Jonas.

- Ne me laisse pas mourir...


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Senara
Mar 12 Sep - 0:56

Jonas
Watergate

J'ai 15 ans ans et je vis dans la sublime ville de Erèivir. Dans la vie, je suis en dernière année de collège et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

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Ce qui se passait était irréel, ça ne pouvait pas être autrement. Parce que rien de tout cela n’avait de sens. Il y a un instant encore, il était en train de rêver de verdure et de rivière, un songe apaisant qui se muait désormais en horrible cauchemar. Vaina était là, tout contre lui, et pleurait à chaudes larmes, signe que quelque chose de terrible venait de se produire. Mais quoi ? Qu’est-ce qui pouvait bien justifier autant de détresse ? Depuis le temps, Jonas avait appris à connaitre son amie d’enfance et il savait parfaitement qu’elle n’était pas du genre à se transformer en fontaine pour un oui ou pour un non. Peut-être l’avait-elle fait lorsqu’ils étaient plus petits, sûrement même, mais même là, il n’en gardait aucun souvenir. Vaina avait toujours eu une forte personnalité et il avait toujours aimé ça chez elle. S’il était une force tranquille, réfléchissant avant de frapper (sauf en certaines occasions, comme s’en prendre à ses proches et menacer leur dignité ou leur vie), la rouquine était une fonceuse impulsive qui ne se laissait pas impressionner par le premier venu. Alors pour qu’elle soit là, en pleine nuit à pleurer sur son épaule, c’était que quelque chose de vraiment affreux lui était arrivé. Mais quoi ?

S’obligeant à rester concentré sur la détresse de son amie plutôt que sur son physique, Jonas s’attendait à tout sauf à ce qu’elle fasse voler le drap en arrière. L’espace d’un instant, il a même l’illusion qu’elle va se jeter sur lui pour l’embrasser ou terminer de se déshabiller, ce qui une fois de plus, n’a absolument aucun sens. Sauf qu’à la place, elle se jette effectivement dans ses bras mais pas pour un câlin coquin, non, elle finit par dévoiler une magnifique paire d’ailes dans son dos. Vaina s’est transformée. Oui, elle s’est enfin transformée mais... en la créature la plus maudite qui puisse exister : un papillon. Et là, s’il avait encore un pied dans son rêve, il était désormais bien réveillé. Sa meilleure amie, son amie d’enfance, sa rousse préférée de tous les temps était un papillon. Magnifique, certes, mais un papillon quand même. Autrement dit, non seulement elle allait devoir partir dans une ville pour papillons, mais en plus la durée de son existence ne dépasserait pas les trente ans. En d’autres termes, elle avait déjà vécu la moitié de sa vie. Jonas était horrifié et ne savait pas quoi dire. Pourtant il était conscient qu’elle avait besoin de lui maintenant plus qu’à tout autre moment. Mais que dire devant l’évidence ? Pis encore, pour la première fois de sa vie, il se sentit complètement impuissant, incapable d’aider une des personnes les plus précieuses de sa vie.

« Bien sûr que je ne vais pas te laisser mourir ! Ce n’est même pas envisageable ! Tu ne peux pas mourir, je ne laisserai jamais ça arriver ! » finit-il par s’exclamer, tout en cherchant à cacher sa propre peur.

« Vaina, je suis tellement désolé... Mais on va trouver une solution, c’est promis ! Je te laisserai pas tomber. Jamais ! » assura-t-il avec force, reprenant son rôle d’ami, de confident et de protecteur. « On surmontera ça ensemble. »

Le ton de sa voix était sans appel. Il était convaincu de ce qu’il avançait et totalement prêt à tenir ses promesses, quoi que ça lui coûte. Enlaçant fermement son amie, Jonas la berça doucement dans ses bras avant de venir l’embrasser sur le front. Il ne savait pas encore comment, mais il trouverait une solution et déjouerait le destin.


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Clionestra
Mar 12 Sep - 17:53

Vaina
Amesthy

J'ai 18 ans et je vis à Ylfrettub, ou la ville des morts. Dans la vie, je suis sage femme depuis un moment. Je m'en sors mal dans la vie parce que j'attends la mort. Parce que, grâce à ma malchance, je suis un papillon et je vais mourir avant mes 30 ans. Sauf si je retrouve la civilisation ancienne, et que je parle aux Dieux des animaux maudit pour leur demander de nous sauver.

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- Deux ans plus tard –

Vaina soupira. Alors qu’elle laissait son regard erré sur Ylferttub, elle regardait les hommes et les femmes qui déambulaient dans la rue. Après avoir pleuré de tout son saoul jusqu’à l’épuisement dans les bras de Jonas, elle avait été obligé de se lever, de partir pour parler à ses parents, et de partir, tout court. D’ordinaire, il y avait le temps pour les adieux, pour finir l’école, pour faire un petit temps d’adaptation … mais pas pour les papillons. Les papillons n’avaient pas le temps. Plus vite ils étaient dans leur serre, plus leur vie était allongée. La ville de Ylferttub, mais Vaina l’appelé de manière inélégante « la ville des morts », était une serre petite et grande à la fois. Si elle faisait environ la même taille que son ancienne ville, protégée par un dôme tenu par des piliers tout autour de la ville, elle comptait moitié moins de personne. Voir parfois pas un tiers. Parce qu’il y avait des vagues de papillon. En deux ans, elle avait vue beaucoup de personnes mourir, d’un coup, elles se sentent fatigué et se posent sur le sol avant de s’endormir pour de bon.

Personne n’était l’ami de personne, ici. Personne ne voulait être l’ami d’une autre personne parce qu’ils savaient tout l’inexorablement plan du destin pour les anéantir. En deux ans, elle avait fait un cursus avancé pour faire parti de la communauté papillon. Elle avait dû choisir un métier, et on s’était employé à ne lui apprendre que celui-ci, tant et si bien, que maintenant qui lui restait un an avant la majorité, elle était déjà « sage femme ». Parce que, comme tout le reste, si les femmes papillons tombent enceintes, il fallait les aider à accoucher. Mais peu de papillon, peu d’accouchement, et tous les enfants étaient envoyés ailleurs.

Comme si séparer la mère de l’enfant pourrait empêcher le risque d’être à son tour un papillon. Cette ville était morte. Le fun et la joie y étaient étrangers. Parfois, un papillon essaie de faire une fête, de mettre de la musique, de danser en essayant de montrer ses ailes magnifiques, mais rien à faire. On ne pouvait être pleinement heureux quand on sait qu’on va mourir. Parfois, il y avait des couples, de l’amour, mais, comme pour tout le reste, ça fini par la mort. Elle referma son livre sur la table de la bibliothèque. Monsieur Harry, le seul rat de la ville, la regarde avec un vague regard compatissant. Comme toujours. Comme les papillons venaient à mourir, la plupart des grandes fonctions de la ville avait été donné à des volontaires pour s’assurer de la survie de la ville, mais ils vivaient à l’extérieur de la ville. Des guépards faisaient des courses pour eux, leur apportant la nourriture qu’il faut, dont la viande, pour éviter de blesser les fragiles papillons. Le maire était une fourmi, qui avait vu sa fille et sa femme être un papillon et mourir. Sa fille avant sa femme. Ils passaient tous les jours par un chemin sous la montagne, qu’une taupe a creusé entièrement pour eux. Ce chemin rejoignait la ville la plus proche, avec un tout petit passage au milieu des contrées sauvage. Monsieur Harry se rapprocha d’elle.

- Cela fait longtemps que vous n’avez pas écrit de lettre, Mademoiselle, puis-je vous conseiller de le faire ?
- Pourquoi faire ? J’ai été monstrueuse avec le destinataire. Il ne ferait que souffrir d’en recevoir une nouvelle.
- Peut-être. Ou peut-être s’inquiète-t-il.
- Et il aurait raison, je peux sortir de ce lieu, sortir dans la rue, et m’endormir sur le sol pour ne jamais me réveiller à chaque instant.
- Vous savez … La vie mérite d’être vécu.
- Venant d’un rat …, souffla-t-elle légèrement plus méchante que ce qu’elle ne le devrait, excusez-moi … je ne voulais pas être méchante juste … Ce garçon, qui reçoit mes lettres … Je lui ai demandé de me sauver, de ne pas me laisser mourir … et il a dit qu’il le ferait. Sauf que personne ne le peut.
- Je vois …

Et le visage de Monsieur Harry se transforma à nouveau en quelque chose de profondément blessé. Vaina le laissa partir et reprit sa lecture. Elle n’avait pas le droit de faire de la mode ici. Les habits étaient offerts et toujours à donner ensuite. Chaque fois que quelqu’un meurt, ses possessions sont distribuées, gardés, recyclés pour un autre papillon à venir qui aura besoin d’une maison, de vêtements ou de livres. Depuis ce jour-là, dans les bras de Jonas, elle n’avait plus pleuré une seule fois. Elle avait mis un barrage sur son fleuve émotionnel. Elle n’envoyait des lettres qu’à ses parents, toujours la même qui leur dit quelque chose de stupide et positif, et à Jonas, qui connait un peu plus la vérité sur la ville. Elle soupire, regarde à nouveau à l’extérieur alors que Madame Trioly, la femme qui lui avait appris à être sage femme, 23 ans, se tient le cœur et se pose sur le sol pour s’endormir. Un papillon de plus venait de mourir, et pourtant, elle avait l’impression de ne rien ressentir. Ni peine, ni colère, face à la mort de cette femme qui l’avait aidé pour devenir « sage femme ».

Monsieur Harry revient et lui tendit un livre. Elle dit qu’elle comptait partir, mais il insista en expliquant que c’était un livre de sa collection personnelle. Il avait écrit son nom à l’intérieur

Le lendemain, elle avait lu entièrement le livre de Monsieur Harry et elle rentra dans la bibliothèque en terrain conquis. Elle attrapa le pauvre rat par le col et le plaqua contre le mur en lui montrant le livre.

- Est-ce que c’est la vérité ?

L’acquiescement de Monsieur Harry changea son monde, une seconde fois.

- 1 an plus tard –

Elle s’avance vers Eris. Eris était un guépard gentil, amoureux d’un papillon qui travaille à l’accueil visiteur depuis deux ans. Eris était son meilleur plan, son seul espoir. La veille, il avait fait le chemin entre ici et sa ville natale pour remettre deux lettres. Une à ses parents, leur disant qu’elle allait faire le maximum pour être heureuse, le temps qui lui reste, selon sa philosophie de vie, et qu’il ne faut pas s’inquiéter. Et une à Jonas. Elle a demandé à Eris de remettre les lettres à la poste … pour que sa famille et son ami puissent les recevoir qu’après son départ. Elle ignore que Eris avait remis la lettre hier soir, directement en main propre à Jonas. Elle l’ignore. Et c’était mieux. Elle lui offre un bouquet de fleurs éternel, un gros bouquet, en échange de son aide. Elle sourit.

- Malik, dit la jeune rousse vers l’homme à l’accueil, Eris veut sortir avec toi.
- Vaina ! s’insurge Eris qui ne s’attendait pas à sa.
- Eris, reprit-elle en l’ignorant, c’est réciproque. Malik aussi veut sortir avec toi.
- Arrête ça, dit Malik qui n’avait qu’un an de plus qu’elle, tu sais que ce n’est pas possible. Cela serait … douloureux

Vaina se retourne, avec un regard bien plus déterminé que jamais. Personne n’avait jamais vu en Vaina la fille que connaissait Jonas. Cette fille, elle la pensait morte depuis longtemps. Vaina pensait qu’elle ne pourrait pas survivre, et elle avait tué cette fille douce et motivé qui hurlait en elle. Non. Elle ne l’avait pas tué. Elle l’avait étouffé. Mais maintenant, elle avait le feu au cœur, et dans ses yeux marrons se reflétaient une certitude.

- Sortez ensemble, si quand je reviens, j’apprends que ce n’est pas le cas, vous aurez affaire à moi.
- Tu t’en vas ? Dire les deux hommes en cœur.
- Ouais. Je vais sauver les papillons.

Elle partit après ça. Elle avait déjà un sac prêt, avec le livre, les cartes de l’ancien monde qu’elle avait pris à Monsieur Harry. Il était le seul à savoir le parcours qu’elle allait faire, ou ce qu’elle allait faire exactement. Elle l’avait peut-être dit à Jonas aussi. Mais il ne l’avait certainement pas encore lu, alors que le soleil se levait à peine derrière la montagne. Elle se rend vers le tunnel. Utilise sa poudre pour endormir le garde et elle part. Elle se met en route. Il fallait qu’elle ne traverse rien que trois zones dangereuses, coupés par trois ou quatre villes d’animorphe pour rejoindre les ruines de l’ancienne civilisation. Et ensuite, elle touchera au but. Elle pourra vivre.

Elle traversa donc le tunnel, se rendit dans la forêt des crocs et se retrouve, logiquement parce qu’elle avait de la chance la petite, devant une meute de loup. Elle n’avait pas pensé à prendre des armes, sauf un petit couteau, et elle avait bien trop peur pour penser à se transformer… surtout que dans les arbres, elle avait vu des toiles collantes d’araignées. Elle se mit à courir. Son cerveau criait qu’il n’était pas question qu’elle ne meure. Son cerveau lui hurlait de faire quelque chose. Mais « QUOI CONNASSE ? » se disputa-t-il. Avant qu’une petite voix, une petite voix timide et toujours coupable lui rappelle que Jonas aurait su quoi faire. C’était pour ça qu’elle lui avait dit de le sauver. Parce que Jonas pouvait tout faire, même survivre à une meute de Loup-poison….

La lettre à Jonas:


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Senara
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Jeu 23 Nov - 17:41

Jonas
Watergate

J'ai 18 ans ans et je vis dans la sublime ville de Erèivir. Dans la vie, je suis en employé dans l'entreprise familiale et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Amour entre Mer et Ciel (avec Senara) M3g7
est un métamorphe dauphin depuis ses 12 ans et adore encore plus sa vie depuis.
aime le sport et surtout la musculation et la natation of course.
aime taquiner ses proches et joue souvent le rôle de grand-frère dans son groupe d'amis.
reprendra l'entreprise familiale à la fin de son cursus scolaire, une entreprise de BTP, et en est très fier.
Elle était partie dès le lendemain. Après une dernière nuit et une brève matinée ensemble, Vaina avait dû rentrer chez elle, expliquer le drame dont elle était victime, puis ses parents s’étaient dépêchés de l’emmener dans la ville des Papillons. Il fallait qu’elle soit à l’intérieur du dôme le plus rapidement possible pour maximiser ses chances de rester en vie le plus longtemps possible. Tout avait été si vite que Jonas n’avait pas eu le temps de tout intégrer, de réaliser tout ce que ça signifiait. Comme elle, il n’avait que quinze ans et la mort était un concept lointain dont personne ne se souciait en pleine adolescence. Et puis la tragédie avait frappé. Son amie d’enfance, sa meilleure amie, sa belle petite rousse, était un animorphe papillon, vouée à une mort précoce loin de lui, loin de ses parents, loin de tous ceux qui l’avaient vu naître et grandir, loin de ses amis et de la ville entière qui l’avait accueillie. Jonas était resté interdit, oscillant entre rage et chagrin. Vaina ne méritait pas ça. Personne ne le méritait, mais elle méritait encore moins que les autres. Alors c’est le cœur meurtri qu’il avait dû la regarder partir sans rien pouvoir faire, malgré toutes les promesses qu’il lui avait faites. Les jours qui suivirent furent sombres. Toute la communauté souffrait de la perte de l’une des leurs, surtout dans de telles circonstances. Outre ses parents, il devait être la personne la plus terrassée par cet évènement. Pourtant, même si tout le monde s’accordait à dire qu’il n’y avait rien à faire, Jonas n’oubliait pas sa promesse. Il était jeune, intelligent et débrouillard, il finirait bien par trouver une solution. Il espérait juste la trouver avant qu’il ne soit trop tard.

Et les années passèrent. Jonas était majeur et ses journées bien chargées puisqu’il était désormais un employé à part entière de l’entreprise familiale. Pas besoin de faire des études supplémentaires, son destin était déjà tout tracé. Néanmoins, pas un seul jour ne passait sans qu’il ne pense à Vaina. Depuis son départ brutal, elle avait laissé un grand vide dans son cœur et dans sa vie. Plus rien n’était pareil sans elle à ses côtés. Il n’était plus complet. Sa petite rousse au fort tempérament lui manquait cruellement. Lors de sorties, il imaginait ce qu’elle dirait, ce qu’elle ferait. Il voyait déjà ses réactions sur son visage de porcelaine et il souriait. Loin des yeux mais proche de son cœur, Vaina faisait toujours partie de sa vie. Et elle le serait encore jusque sur son lit de mort. Aussi attendait-il avec impatience les courriers qu’elle lui envoyait, signe qu’elle était encore parmi les vivants et lui donnant la force de continuer ses recherches. Car si Jonas n’était pas un cancre, il n’avait clairement jamais été le premier de la classe. Mais depuis le départ de son amie d’enfance à qui il avait fait une promesse, il prenait du temps pour aller à la bibliothèque, farfouillant dans les archives et dans tous les livres possibles et imaginables. Il en achetait même qui venaient d’autres villes. Hélas, il ne trouvait jamais rien de concluants. Au bout d’un moment le découragement pointait le bout de son nez, puis il se rappelait l’importance de sa mission et puisait plus profondément encore dans sa force intérieure. Sa persévérance paierait tôt ou tard. Mais pour cela, il fallait qu’il garde un mental d’acier. Avec Vaina dans ses pensées, il aurait la volonté et la témérité nécessaires. Il savait qu’elle souffrait et ne pouvait qu’imaginer sa détresse, masquée derrière son amertume et sa désespérance. Et c’était sans doute cela le pire, l’impuissance. Savoir qu’il était incapable d’alléger sa peine, et mieux encore, de la faire disparaître. Pourtant il cherchait, ne ménageait pas ses efforts. Mais personne ne semblait avoir de réponse, même les plus éminents historiens. Jonas refusait cependant d’abandonner.

Un smoothie à la main, il était justement en train de réfléchir au prochain livre qu’il allait étudier lorsqu’une nouvelle tête s’arrêta devant la maison. Un homme qu’il n’avait jamais vu et qui semblait un peu perdu. L’observant d’abord avec curiosité, Jonas s’approcha de lui.

« Bonsoir, je peux vous aider ?
- Euh, bonsoir... je cherche un certain Jonas Watergate. J’ai une lettre pour lui. »

Jonas haussa un sourcil. Voilà qui était inhabituel. Le facteur passait le matin et surtout, il se demandait bien pourquoi un étranger venait lui apporter le courrier. Quand soudain, la panique le prit. VAINA ! Ça ne pouvait avoir qu’un rapport avec elle ! Est-ce que l’indicible était déjà arrivé ? Trois ans seulement après qu’elle soit partie ? Impensable ! Jonas sauta presque sur le messager.

« C’est moi ! Donnez-moi la lettre ! »

Sa carrure charpentée malgré son jeune âge et son changement brutal d’attitude firent sursauter l’inconnu qui lui donna l’enveloppe avant que ce dernier ne la lui arrache des mains. Jonas extrait la lettre avec empressement et la déplia avec promptitude. Il redoutait ce qu’il y trouverait mais, contre toute attente, c’était l’écriture de sa rousse qui s’excusait de s’être montrée égoïste à son égard, ce dont il n’avait aucunement le souvenir puisqu’il avait toujours compris pourquoi elle agissait de telle ou telle manière depuis sa transformation. Il ne s’était jamais arrêté aux mots blessants qu’elle avait pu lui écrire. Ce n’était que la confirmation de sa colère et de son désespoir. Et comment aurait-elle pu se sentir autrement, après la découverte de sa condition de papillon ? Sans compter qu’elle devait se sentir trahie aussi. Par lui. De ne pas tenir sa promesse. Jonas soupira intérieurement de soulagement avant de reprendre sa lecture. Cependant, la suite ne le rassura pas. Bien au contraire !

Vaina n’était peut-être pas encore morte, mais elle allait sûrement l’être d’ici peu puisqu’elle lui annonçait se rendre dans la forêt des Crocs pour sauver les Papillons ! Mais de quoi parlait-elle ? Comment sortir de la serre et se rendre dans un endroit aussi dangereux étaient censés les délivrer ? En tout cas, quelle que soit l’idée qu’elle avait en tête, Vaina était déterminée à saisir cette chance. Et Jonas ne pouvait lui en vouloir de s’accrocher à un quelconque espoir, fondé ou non. Évidemment qu’elle voulait y croire... lui-aussi le voulait... Malheureusement, espérer ne faisait pas tout et, dans son cas, ça pourrait bien mettre un terme à son existence déjà trop courte. Malgré tout, l’idée que sa meilleure amie ait découvert quelque chose tournait déjà dans sa tête. Si quelqu’un était capable d’un tel exploit, c’était bien elle ! Néanmoins, la connaissant, Jonas savait parfaitement que la rouquine allait foncer tête baissée et s’attirer tous les ennuis possibles... Il ne pouvait pas la laisser partir seule. Il devait tenir sa promesse et l’aider ! A défaut d’avoir trouvé une solution, il l’aiderait à atteindre la sienne ! Et puis tandis qu’il pensait avoir lu le pire, une phrase le frappa comme un uppercut. « Et sache que je te libère de cette promesse de ce jour-là. » Ça sonnait comme un adieu, au point qu’il se sentit défaillir. Non ! Il ne voulait pas être libéré de cette promesse ! Jamais ! Il avait promis de la sauver ce nuit-là, et il comptait bien le faire ! Rien ne pourrait briser cette promesse ! Pas même elle...

Jonas relut une seconde fois la lettre pour être sûr d’avoir tout compris, de ne rien avoir manqué, puis il la fourra dans sa poche et se précipita à l’intérieur de la maison, passant comme un coup de vent dans le couloir, en direction de sa chambre. Il attrapa le premier sac à dos qu’il trouva et commença à le remplir de toutes sortes de vêtements et d’objets qu’il jugeait utiles pour son périple. Il accourut ensuite dans la cuisine et ouvrit frigo et placard pour y prendre à boire et à manger. Ses parents se demandèrent quelle mouche l’avait piqué avant de s’alarmer devant son comportement erratique.

« Mais qu’est-ce qui se passe ? s’enquit finalement son père, stupéfait par le spectacle que lui offrait son fils d’ordinaire si calme et tempéré.
- Vaina a besoin de moi. On va sauver les Papillons, répondit-il sans s’arrêter.
- Quoi ? Mais qu’est-ce que tu racontes ? Est-ce que Vaina va bien ? »

Le jeune homme s’arrêta un instant. Comment pourrait-elle aller bien ? Elle venait manifestement abandonner sa raison pour courir après une chimère. Il ignorait complètement ce que tout cela voulait dire, et encore moins ce qui l’attendait. Mais il était sûr d’une chose : quoi qu’elle décide de faire, qu’importe la folle aventure dans laquelle elle comptait se lancer, il serait là.

« Je sais pas. Je dois aller la voir pour en avoir le cœur net. » répondit-il avant de se tourner vers ses parents et de les regarde, aussi perdu qu’eux. « Je viens de recevoir une lettre de Vaina. Elle veut quitter le dôme. Je dois l’arrêter. » résuma-t-il sommairement, préférant éviter de parler de la solution qu’elle disait avoir trouvée. Il craignait que dans le cas contraire, ses parents ne refusent de le voir partir et envoie quelqu’un d’autre intercepter la rouquine. Mais c’était à lui de la faire. Il avait promis. « Je vous tiens au courant, mais je dois partir maintenant. »

Ses parents restèrent interdits mais ils savaient combien le départ de Vaina l’avait affecté. Après tout, eux aussi la connaissaient depuis toujours. Jonas et elle étaient amis d’enfance, puis meilleurs amis. Jamais l’un sans l’autre. Après un coup d’œil vers l’autre, ses parents hochèrent la tête. C’était important pour leur fils et ils avaient confiance en lui. Voir Vaina lui ferait du bien, et à elle-aussi, de voir un visage familier.

« D’accord, mais n’oublie pas de nous tenir au courant. »

C’était la seule condition qu’ils lui imposaient. Jonas serra ses parents dans ses bras, puis il attrapa son sac et sortit. Il devait maintenant se rendre à Ylfrettub et il n’avait pas de temps à perdre. Qui sait quand elle avait prévu de partir ? Il devait l’arrêter l’avant ! Ou partir avec... Dans tous les cas, il se faisait une autre promesse à lui-même : ne plus jamais la laisser seule.

***

Arrivant au niveau de la ville, il tomba sur un garde endormi à même sol. Jonas l’observa avant de secouer la tête. Son manque de sérieux le consternait. Quand soudain, il eut un pressentiment. Il se baissa sur l’homme et aperçut de légères paillettes argentées. Le gardien ne s’était pas assoupi tout seul, on l’avait aidé... VAINA ! Qui d’autre ? Jonas tourna les talons et courut en sens inverse, en direction de la fameuse forêt. Il espéra de toutes ses forces ne pas arriver trop tard !

Après un bon moment, il pénétra finalement dans cette horrible et effrayante forêt. Les arbres étaient particulièrement nombreux, le feuillage luxuriant bouchait presque la vue vers le ciel, le tout conférant une ambiance sinistre à cet endroit. Peu rassuré mais déterminé à retrouver sa rousse, Jonas s’enfonça dans les sombres sous-bois. Attentif, le blond restait sur ses gardes et scrutait les alentours autant que sa vision le lui permettait. Il aurait bien aimé être un hibou, capable de voir avec précision dans le noir. Parce qu’ici, clairement, être un dauphin n’allait pas l’aider... Continuant d’avancer, il évitait soigneusement de faire du bruit. Il réalisa alors qu’il n’avait aucune arme et s’insulta mentalement. Depuis quand était-il devenu inconscient ? Tu parles d’un renfort ! pesta-t-il. Jonas en était là, à se morigéner lorsqu’il se stoppa net. Une meute de loups-araignées faisaient face à Vaina, qui les regardait, terrifiée. Son premier réflexe fût de vouloir l’appeler et de courir vers elle mais il se retint à temps. Le danger était plus que réel. Il devait trouver un moyen de la sortir de là. Levant la tête, il aperçut les immenses et immondes toiles d’araignée. Comme pour les dauphins, les araignées réagissaient aux vibrations. Il eut alors l’idée de se baisser et d’attraper des pierres au sol. Il les lança ensuite dans les toiles, créant un nouvel intérêt chez ces horribles bestioles qui pensèrent que plusieurs proies venaient de se prendre dedans. Ils délaissèrent alors la rouquine et Jonas se précipita vers elle. Sans mot dire, il n’avait aucune envie de ramener l’attention sur eux, il l’attrapa par la main et la tira en avant, l’obligeant à courir à ses côtés. Au bout d’un moment, il s’arrêta, essoufflé.

« C’est bon... je crois qu’on les a semés pour le moment... mais... QU’EST-CE QUI T’A PRIS DE FAIRE ÇA !!!??? » rugit-il, oubliant qu’il pouvait attirer d’autres monstres. « Pourquoi tu ne m’as demandé de venir ? Est-ce que tu te rends compte que... Et tes parents alors ? Et les autres ? Et moi ? On deviendrait quoi s’il t’arrivait quelque chose ici ? »

Mélange de peur, de panique, de colère mais aussi de soulagement, Jonas n’attendit pas qu’elle réponde pour la ramener dans le creux de ses bras, l’enlaçant fermement pour l’empêcher de se dérober. Trois longues années avaient passé, mais les meurtrissures que son cœur d’adolescent avait subies lors de la révélation sur la métamorphose de son amie puis son départ précipité étaient toujours à vif. Depuis lors, et il s’en rendait compte uniquement maintenant, il n’avait cessé d’avoir peur pour elle. Son cœur battant à tout rompre et pas uniquement à cause de la course, Jonas tenait sa rousse contre lui et refusait de la lâcher. Elle lui avait tellement manqué ! Sentir son petit corps contre le sien lui fit un bien fou !

« Tu m’as fichu une de ces peurs... » souffla-t-il. « Écoute, je sais pas c’est quoi ta solution, mais tu partiras pas sans moi. Plus maintenant. » Silence. « Et pardon de pas avoir réussi à tenir ma promesse. Mais j’ai cherché tu sais. J’ai vraiment cherché... »

Jonas sentit des larmes lui brouiller le regard. Il avait la terrible impression de l’avoir trahie. L’horrible sensation d’être si inutile que sa rouquine préférée avait dû trouver une solution d’elle-même à son problème. Quel genre d’ami pouvait-il bien être pour être à ce point une source de déception ? Mais il se rattraperait. Il se le promettait. Quitte à en crever cette fois-ci, il tiendrait sa promesse.


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Lun 27 Nov - 23:43

Vaina
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J'ai 18 ans et je vis à Ylfrettub, ou la ville des morts. Dans la vie, je suis sage femme depuis un moment. Je m'en sors mal dans la vie parce que j'attends la mort. Parce que, grâce à ma malchance, je suis un papillon et je vais mourir avant mes 30 ans. Sauf si je retrouve la civilisation ancienne, et que je parle aux Dieux des animaux maudit pour leur demander de nous sauver.

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→ 15 ans quand elle apprend son animal
→ Aime la mode et les habits
→ Adore faire du shopping
→ Aurait aimé être styliste
Alors qu’elle était en train de courir, une racine se prit dans ses pieds –ou l’inverse-, elle se ramassa par terre avec une violence inouïe. Elle n’allait pas mourir. Elle ne savait pas comment elle allait survivre contre les loup-araignées mais elle allait réussir. Il y avait un couple papillon-guépard qui l’attendait. Il y avait une petite communauté qui l’attendait. Il y avait … personne ne l’attendait en réalité. Personne ne savait rien du tout. Et si les personnes le savaient, comme Malik, ils ne la croyaient pas. Elle se sentait mal. Alors qu’un loup- araignées s’approcha d’elle, elle lui décocha un coup de pied dans la tête. Mauvaise idée. Très. Mais le grognement qu’ils poussèrent en cœur lui permit de se relever et de continuer de courir. Elle était mince, elle était légère, elle pouvait se défaire d’un petit groupe de loup-poison et elle allait y arriver. Elle s’en fait le serment.

Et elle irait voir Jonas. Elle lui dirait en face qu’elle avait été égoïste. Et en face, elle lui dirait qu’elle demandait pardon. Et en face, elle ferait en sorte de rentre sa vie meilleure. Elle lui promettrait de ne plus jamais lui faire du mal. Et elle lui dirait qu’elle allait vivre. En tout cas, elle n’allait pas mourir à cause de ce qu’elle était. Elle lui dirait tout ça. Elle ferme les yeux –en courant, ce n’est pas forcément malin- et elle s’imagine le visage de son ami maintenant. Il l’imagine plus vieux, mais toujours avec ce sourire doux et ses yeux tendres. Elle n’allait pas mourir alors qu’elle avait une solution ! Elle n’allait pas mourir après tout ce qu’elle avait fait. Elle. N’allait. Pas. Mourir.

Et alors que cette pensée percutait son esprit comme un bulldozer, il arriva.

Rien à faire d’être la demoiselle en détresse qu’un homme vient sauver. Il était là. Il lui tenait la main. Ils étaient loin des loup-araignées. Elle ne sait pas comment, elle s’en fou. Elle le regarde comme s’il était une apparition divine et essaie de sourire… Avant qu’il ne commence à la disputer ce qui eut pour effet directe de lui faire fermer son bec. Elle le regarde, se laisse attraper dans ses bras. Elle pouvait bien répondre à tout ça, mais il n’aimerait pas les réponses. Ce qui lui a pris ? Tant qu’à mourir, le faire selon sa vision des choses. Pourquoi elle ne lui a pas demandé de venir ? Pour le protéger. Et pour ce qui arriverait d’elle, elle était déjà condamnée. Jonas réagissait comme s’il n’en avait pas conscience. Elle profite de ses bras et elle se fige contre lui.

Depuis quand il avait des muscles ? Le Jonas qu’elle connaissait n’était pas un gringalet tout filiforme mais là … Il avait des muscles. Elle pouvait les sentir contre sa joue qu’elle avait posée sur son torse et dans la tension de ses bras. Elle avait envie de relever les yeux vers lui, vers son visage, même si elle avait un peu peur de ce qu’elle découvrirait. Elle releva cependant la tête quand elle reçu l’électrochoc.

- Non ! Non ! Jonas !

Elle relève les mains et prend son visage entre pour lui caresser la joue. Elle se stoppe un instant à le regarder. Son ami avait vieilli. Mon dieu. Le temps avait eu de l’emprise sur tout le monde. Déjà, il avait de la barbe. Elle toucha ses poils doucement avant de remonter sa main glacée vers sa joue. Il avait les traits plus sévère, plus droit, comme s’il passait son temps à être sur les nerfs. Et ce n’est même pas sa faute, se dit-elle en ignorant qu’il pensait à elle tous les jours.

- Jonas, souffla-t-elle doucement, tu n’as pas à demander pardon, jamais. Je n’aurais jamais du te demander ça. Et je t’ai fais souffrir. Je m’en excuse. Si tu savais comme je m’en veut de t’avoir fait souffrir cette nuit là. Et je sais que tu as cherché. Je connais ton cœur et je sais que tu es le genre à vouloir trouver une solution.

Elle caresse encore un peu sa joue. Elle ne sait pas où ils sont … mais ils allaient devoir bouger très vite s’ils ne veulent pas devenir encore des proies. Elle lui caresse le visage. Normalement, elle aurait dû être en colère qu’il la croit incapable de faire ce chemin toute seule. Elle était capable. Elle en était persuadée. Et elle ne voulait pas que son ami soit blessé, ou pire, en la suivant vers une contrée lointain et clairement inhospitalière. Encore plus pour les animaux marins. Jonas était loyal. Et elle sait qu’il a cherché. En réalité, elle se doute qu’il avait même cherché plus que lui. Il avait dû chercher à s’en prendre la tête pendant qu’elle déprimé et ne penser qu’au jour où elle tiendrait sa main sur son cœur et s’endormirait sur le sol. Elle finit par se pousser avant de rougir. Elle n’avait été dans les bras que d’un seul homme de toute sa vie… Elle lui attrapa la main et sortie sa boussole. Elle avait un plan.

- On doit sortir de la forêt, ensuite je te laisserais dans la ville des éléphants et je continuerais toute seule. Il est hors de question que tu traverses avec moi tout ça. Je refuse que tu ne sois blessé pour sauver les papillons.

Ou pour me sauver moi, avait-elle envie de dire. Elle avait déjà explosé son quota de stupidité avec lui, elle n’allait pas en rajouter. Même si avoir sa main dans la sienne alors qu’elle pris la direction du nord lui faisait un bien fou. Même si le câlin lui faisait un bien fou. Même si sa présence lui faisait un bien fou. Elle finit par continuer à marcher en pinçant les lèvres.

- Tu sais, à Ylfrettub, on ne fait jamais de câlin. On a trop peur que la personne que l’on touche ne meurt dans nos bras. Alors, merci pour… ça.


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